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Ces dernières, teintées d’exotisme, pétillantes de joie ou de nostalgie mélancolique, sont si prégnantes que quelques notes suffisent à les éveiller. “Picturing the Banjo”, une récente exposition d’œuvres d’art, présentée à Washington DC (Corcoran Gallery, 2005) et à University Park en Pensylvanie (Palmer Museum, 2006), nous montre combien ces images sont nombreuses et variées, voire antagonistes : celles d’un instrument afro-américain récupéré pour le compte des Blancs. C’est que le sujet révèle une réelle complexité. Ne dirait-on pas que les esclaves des plantations du Nouveau Monde, occupés à chanter et à danser autour d’un banjo, baignent dans le bonheur et l’insouciance ? Le banjo, toujours présent sur la scène musicale nord-américaine révèle aussi une riche histoire. Avec elle, c’est toute l’aventure des Etats-Unis qui défile et qui se projette dans un avenir musical prometteur. Toujours prêt à se fondre dans l’actualité, son répertoire aux origines diverses, à la fois africaines et européennes, accumule une grande valeur anthropologique. Ce petit  instrument peut certainement nous mener à découvrir tout un peuple et sa culture.  En prenant le temps d’examiner le banjo de plus près, nous sommes cependant frappés par la variété des instruments, des genres musicaux, des techniques de jeu, des accordages. Parmi les modèles les plus connus, n’allons pas confondre le banjo à cinq cordes - joué avec les doigts de la main droite - avec le banjo ténor et autres hybrides joués au plectre. Ce sont là deux domaines bien distincts : celui de la musique folk des Etats-Unis et celui du jazz. En France, les modèles ténor, mandoline et guitare se sont mieux répandus.  <br />Le banjo à cinq cordes se distingue par la chanterelle. Accordée plus haut que les autres cordes elle est aussi plus courte et fixée le long du côté gauche du manche (pour être alors jouée par un droitier). Depuis le XVIe siècle, des proto-instruments africains ont suivi les routes de l’esclavage, mais c’est la vogue du minstrel show – un peu avant et pendant la guerre de Sécession – qui va le diffuser, à partir des plantations du Sud, à travers tout le continent et vers l’Europe. Modernisé et européanisé le banjo va devenir dans les grandes villes du Nord américain un instrument de salon au répertoire classique et semi-classique. Cette mode s’étendra d’environ 1870 à 1920. Le banjo évoluera cependant plus durablement dans les campagnes du Sud des Appalaches (Virginie et Virginie de l’Ouest, Caroline du Nord et du Sud, Tennessee, Kentucky, Georgie) où il trouvera son milieu le plus fertile et son enracinement le plus profond. L’exploitation commerciale de cette musique campagnarde donnera naissance à la country music. Ce terme prête cependant à confusion car désigne à la fois cette musique rurale et son développement ultra commercial d’après la Seconde Guerre mondiale, dans les studios modernes de Nashville. Cette dernière utilise des instruments électriques et des percussions. Ce qui est appelé old time music et bluegrass, ne comporte aucun instrument électrifié. Les alliés naturels du banjo à cinq cordes sont le chant et le fiddle, renforcés au XXe siècle par la guitare, la mandoline, l’harmonica, la contrebasse… Après la Seconde Guerre mondiale, le banjo à cinq cordes avait pratiquement disparu du paysage musical. C’est le folk revival – provoqué par l’engagement politique d’une Amérique progressiste – qui l’a fait renaître. Le banjo à cinq cordes pouvait défendre des idées de gauche et représenter une culture populaire dégagée des lois du show business, une sorte de refuge pour idéalistes.   <br />De nos jours, aux Etats-Unis, le banjo fait partie du paysage musical. On est surpris par le nombre de musiciens qui en jouent, par la quantité des instruments fabriqués, par le nombre considérable de disques produits et par l’abondance de la documentation disponible.  La littérature qu’elle génère provient aussi de milieux académiques : historiens, spécialistes du folklore, ethnomusicologues ou anthro­pologues. C’est que le banjo occupe non seulement une place de choix dans la musique américaine, mais constitue aussi une clé de sa compréhension.  Les plus anciens enregistrements, réalisés à partir de la fin du XIXe siècle, concernent principalement le style classique, en vogue aux environs des années 1870 à 1920. Les cylindres Edison et les premiers disques plats de la maison Berliner laisseront finalement la place aux 78 tours. Le banjo se prêtait d’ailleurs particulièrement bien aux plus anciennes techniques d’enregistrement. Si les Farland, Ossman, Van Eps, Bacon… sont aujourd’hui oubliés, ils nous ont laissé des traces de leur surprenante dextérité.   Depuis les années vingt, les enregistrements de la musique populaire et traditionnelle du sud des Appalaches, appartiennent à deux catégories. Dans la première, les field recordings sont l’œuvre de musicologues ou de folkloristes qui, pour l’étude et la conservation du patrimoine traditionnel, ont enregistré des musiciens régionaux amateurs. C’est de cette matière que les remarquables collections de la Bibliothèque du Congrès à Washington et de quelques autres bibliothèques universitaires sont constituées. John et Alan Lomax sont les plus célèbres de ces collecteurs. Le matériel portable d’enregistrement a remplacé la prise de notes manuscrites et a fait considérablement progresser la conservation du patrimoine musical.  D’un autre côté, les firmes de disques commerciales ont été les premières à envoyer leurs talent scouts dans les petites villes du Sud. Des studios portables furent parfois montés sur place, et les artistes repérés invités à enregistrer dans les studios des maisons mères à New York, Chicago, Atlanta… La carrière professionnelle de la plupart de ces musiciens fut brisée par la crise économique engendrée par le crash boursier de 1929. En 1952, la firme Folkways éditera une importante anthologie de musique folk, extraite de la collection de 78 tours  rassemblée par Harry Smith et actuellement conservée à la bibliothèque publique de New York. Cette anthologie eut un impact majeur sur la redécouverte des artistes d’avant-guerre lors du folk revival. Les premières radios, qui dans les années vingt avaient déjà une puissante capacité d’émission, ont aussi exercé un rôle important dans la diffusion et l’enregistrement de cette musique. Les maisons de disques et des radios ont propulsé certains musiciens sur la scène professionnelle. Par la diffusion des styles locaux une certaine uniformisation des styles s’est ainsi produite. <br />En rassemblant des enregistrements des années 1910 aux années 1950 on se prive de beaux exemples du minstrel style* ainsi que des apports récents et des interprétations de nos contem­porains. On peut cependant affirmer que les productions anciennes forment la base de la discothèque de tout amateur (de banjo) soucieux de développer sa culture musicale. L’année 1958, avec la sortie de Tom Dooley par le Kingston Trio et l’embrasement du folk revival, pourrait bien être considérée comme une date charnière de l’histoire du banjo. Elle sépare le monde des anciens de celui du revival dont les effets se font encore sentir de nos jours.  Les musiques présentées ici sont le reflet d’une époque. Cette collection a une grande valeur musicale. On peut être sûr qu’elle aidera à aller à la rencontre de personnalités attachantes,  d’artistes très proches de leur milieu. Les choix ont été déchirants car certains artistes ont eu une production énorme et peuvent tout au long de leur carrière avoir montré de multiples facettes. Il y a mieux à faire qu’à se concentrer exclu­sivement sur les performances les plus spectaculaires du banjo. De toute manière, si le banjo est parfois enfermé dans des idées préconçues, il n’appartient à personne. C’est une page vierge, un bloc de pierre, une toile blanche que l’artiste s’approprie librement. Il appartient avant tout aux musiciens pour qui il sera d’abord un outil d’expression artistique.  <br /><span class=Source>* Cette musique du XIXème siècle n’a été réintroduite sous sa forme originale qu’à partir des années 1970-80.</span>  <br /><strong>NOTICE DISCOGRAPHIQUE</strong> <br /><span class=Soustitre><span class=Soustitre2>CD1 </span><br />1. PIDOUX John : Darkey’s Dream</span> (Thomas J. Armstrong) - 1912. <br />Dès le XIXe siècle, le banjo américain à cinq cordes s’est rapidement répandu et développé en Angleterre. La vogue “classique” y comptait énormément d’adeptes. Après la Seconde Guerre mondiale, on y trouvait encore les traces de nombreux clubs, fabricants, éditeurs.  John Pidoux (1875-1953) est né à Londres et commença sa carrière vers 1890. Après avoir travaillé pour l’éditeur de musique John Alvey Turner, il s’installe à Birmingham où il dispensera son enseignement. Ses premiers enregistrements datent de 1903. Il jouait non seulement du regular banjo, mais aussi du plectrum, du ténor et du zither banjo (Voir n° 6, A. Cammeyer). “Darkey’s Dream” est une composition de Thomas J. Armstrong (1859-1932), un banjoïste, professeur, arrangeur et compositeur. Il aurait aidé Samuel Swain Stewart (1855-1898), le grand fabricant actif à Philadelphie durant toute la fin du XIXe siècle, à concevoir la banjeaurine, un petit instrument à cinq cordes accordé une quarte plus haut que le regular banjo et qui faisait partie de la famille des banjos classiques.   <br /><span class=Soustitre>2. FARLAND Alfred A. : Carnival in Venice</span> (Zani de Farranti) - Monarch Record, 1917. <br />Virtuose accompli, Alfred Farland (1864-1954) jouait des arrangements classiques de Bach, Beethoven, Chopin etc... et fit des tournées durant cinq décades. Auteur de deux méthodes et professeur renommé, il a influencé beaucoup de banjoïstes classiques. Les instruments fabriqués sous son nom présentent la particularité de ne pas avoir de tone ring et de remplacer parfois la peau du banjo par du métal. Le résultat recherché était la douceur de la sonorité et l’amplitude sonore. “Carnival in Venice” est une composition du célèbre guitariste italien Zani de Farranti (1801-1878), arrangée dans le plus pur esprit du banjo classique.   <br /><span class=Soustitre>3. BACON Fred : Old Black Joe</span> (Stephen Foster) - Pathé Records, 1917. <br />De 1905 à 1939, Fred Bacon (1871-1948) a produit des banjos de très grande qualité. Après les débuts modestes de la Bacon Manufacturing Co à Forest Dale, dans le Vermont,  il installe la Bacon Co. à Groton dans le Connecticut et s’associe avec David Day (1862-1956) en 1922, pour produire les banjos Bacon &amp; Day Silver Bell, dont les modèles ténor restent des références incontournables. David Day sortait des prestigieuses manufactures de Fairbanks &amp; Cole, de Fairbanks et de Vega. Fred Bacon était un merveilleux banjoïste classique. Il a aussi enregistré pour Edison et Victor. “Old Black Joe” est une composition de Stephen Foster, éditée à New York par Firth, Pond &amp; Co en 1853.  <br /><span class=Soustitre>4. VAN EPS Fred : Cocoanut Dance</span> (Herman, Tobani) - Columbia, 1920. <br />Né à Somerville dans le New Jersey, fils d’un horloger d’origine allemande, Fred Van Eps (1878-1960) était un des grands maîtres du banjo classique. Lorsque ses parents s’installent à Plainfield, près de Newark NJ, ils se rapprochent de la United States Phonograph Company (qui commença à produire des cylindres trois ans avant Edison). Sa carrière professionnelle commence en 1897 par un engagement chez Edison. De 1910 à 1929 Fred Van Eps a enre­gistré pour Zon-o-phone, Victor, Columbia, Edison, ainsi que pour beaucoup d’autres companies. Vers 1920, il va aussi concevoir le recording (Van Eps-Burr Corp. Plainfield NJ, distribués par Lyon and Healy), un banjo dont la caisse de résonance est fermée à l’arrière par une paroi sphérique, une ouverture circulaire étant pratiquée dans la peau. D’autres banjos seront fabriqués de ses mains. Suite à sa carrière professionnelle, il va développer et perfectionner une nouvelle technique de jeu. Après 1950, alors que la vogue classique était devenue complètement obsolète aux Etats-Unis, il enregistre encore trois 78 tours et un LP sous son propre label (Five String Banjo), profitant des dernières innovations techniques du moment. Son répertoire est constitué de ragtime, d’airs de danse, de musiques populaires… interprétées en solo, duo ou en trio avec accompagnement de piano ou de saxophone alto.  <br /><span class=Soustitre>5. OSSMAN Sylvester L “VESS” : Rusty Rags Medley</span> (Unknown) - 1901. <br />Vess L. Ossman (1868-1923), dont le père d’origine allemande était boulanger à Hudson NY, était surnommé “The King of the Banjo”. Il est le plus célèbre des spécialistes du banjo  ragtime et a enregistré des centaines de disques, transposant soigneusement pour le banjo des œuvres écrites pour le piano. Pour les premiers enregistrements du ragtime, le banjo semblait mieux convenir que le piano et Ossman fut alors très demandé en studio, dès 1896. Un des premiers à enregistrer des cylindres pour Edison et des disques plats pour Emile Berliner, sa réputation fut le fruit d’un travail acharné et aussi la conséquence d’avoir accompagné le célèbre ténor Arthur Collins (1869-1933) et Len Spencer (1867-1914). Deux tournées en Angleterre (1900 et 1903) et des concerts pour Théodore Roosevelt et le roi Edouard VII ont couronné sa réputation internationale. Plus tard, il forma le trio Ossman-Dudley qui connut un grand succès. A partir de 1910 il oriente sa carrière vers le public des hotels du Midwest et d’Europe, se coupant ainsi des maisons de disques qui l’avaient si souvent engagé. Son répertoire était principalement composé de marches, de cakewalks et de rags. “Rusty Rags Medley” fut enregistré en 1901, il s’agit d’un medley non identifié et introduit par Vess Ossman en personne.  <br /><span class=Soustitre>6. CAMMEYER Alfred Davies &amp; SHEAFF Bernard : Danse Bizarre</span> (Cammeyer) - Vocalion X9544, 1914. <br />Alfred D.Cammeyer (1862-1949) était un artiste raffiné qui voulait extirper le banjo des contextes minstrel show et music-hall. Né à Brooklin (NY), il vint s’installer à Londres en 1888 et s’assura la collaboration des meilleurs musiciens anglais. Cammeyer a aussi exercé une activité d’éditeur. A son répertoire strictement classique, il ajoutera des compositions personnelles. A cet effet, il invente le zither banjo qui se répandit en Angleterre. On y distingue une cinquième corde dont la mécanique est fixée au cheviller et parcourt un petit tunnel à travers le manche avant de sortir au niveau habituel de la cinquième cheville. En plus d’une caisse de résonance caractéristique, on note une combinaison de cordes métalliques et de boyau. Si le cheviller comporte six clefs, ce n’est que pour une question de symétrie. C’est un instrument spécialement destiné à une inter­prétation raffinée, digne des artistes et des gentlemen. Le zither banjo est resté une particularité du banjo classique et de l’Angleterre. On le rencontre rarement aux Etats-Unis. En 1922, Cammeyer et son élève Bernard Sheaff donnèrent quatre récitals au “Steinway Hall” de Londres et enregistrèrent en 1925 pour les labels Vocalion et Aco.  <br /><span class=Soustitre>7. OAKLEY Olly : Romping Rossie</span> (Madeline Rossiter) - 1910. <br />Elève de Cammeyer, l’anglais Oally Oakley (1877-1943) adopta très tôt le zither banjo. Sa collaboration avec des chanteurs connus, avec le grand compositeur Joe Morley (1861-1937), sa carrière de professeur, de concertiste, et de musicien de studio ont fait de lui le banjoïste le plus populaire d’Angleterre. Ses enregistrements se comptent par centaines, tandis que ses tournées ont couvert toute l’Angleterre et, en 1902-1903, la France et l’Italie. Il revint en France pour divertir les troupes durant la première guerre mondiale. Ce musicien remarquable fut aussi un compositeur et un arrangeur prolifique. A la fin de sa période active il fut frappé de paralysie et vécut de longues années d’impotence.  <br /><span class=Soustitre>8. RESER Harry : Heebe Jeebes</span> (Harry Reser) - Colombia, 1925. <br />En plus du joueur de plectrum Eddie Peabody (1902-1970), Harry Reser (1896-1965), considéré comme le plus grand virtuose du banjo ténor, enregistra énormément dans les années vingt.  Durant l’entre deux-guerres le style classique a beaucoup perdu de sa popularité. Les banjos à quatre cordes des orchestres de jazz ne seront plus joués avec les doigts mais au plectre.  Souvent considérés comme des instruments rythmiques, les meilleurs techniciens en tirent aussi des mélodies complexes. Reser pouvait même donner l’impression que deux instruments jouaient ensemble. Avant de se consacrer au banjo ténor, il avait acquis la maîtrise du cinq cordes, du plectrum et avait étudié par la suite le violon et le violoncelle. Peut-on imaginer une meilleure préparation ? De 1935 à la fin des années cinquante, Harry Reser a beaucoup voyagé à travers le monde, où il fut à l’affiche des hôtels, des dancings et des clubs. Il finit sa carrière comme guitariste et fut retrouvé mort, avant une représentation, guitare en main.  <br /><span class=Soustitre>9. BURNETT Richard “Dick” : Ladies on the Streamboat</span> (Unknown) - Columbia CS 9660-15209-D-side A, 1927. Richard Burnett (Monticello / Kentucky, 1883-1977) : vocal &amp; banjo ; Leonard Rutherford (ca. 1900-1950) : fiddle. <br />L’association de Richard Burnett (1883-1977) au banjo avec Leonard Rutherford (ca. 1900-1950) au violon remonte à 1914. Rutherford est une figure importante des débuts de la country music. Burnett était aussi un banjoïste très apprécié. Sa carrière de musicien professionnel a débuté en 1907, lorsque, âgé de 24 ans, une agression à main armée le rendit aveugle. Ils ont enregistré en 1927-1928 pour la firme Columbia qui avait ses studios à Atlanta. On les retrouvera aussi dans l’anthologie de Harry Smith. A l’âge de 90 ans, Richard Burnett cannait toujours des chaises à Monticello Ky, lieu d’où le duo était originaire. Le film “Oh Brother Where Art Thou” a remis en évidence “A Man of Constant Sorrow” déjà enregistré en 1928 et dont les paroles ont été retrouvées dans les archives de Burnett, datées de 1913.   <br /><span class=Soustitre>10. JENKINS Frank : Babtist Shout “Spanish Fandango”</span> (Trad.) - Gennett 6187 B, 1927D, enregistré à Richmond IN, 1927. <br />Frank Jenkins (1888-1945) était un petit planteur de tabac de Caroline du Nord, et un membre du plus célèbre Da Costa Woltz’s Southern Broadcasters. Musicien semi-professionnel, également violoniste, il se produisait dans des medicine shows, à la radio, à des fiddler’s conventions et enregistra avec différents groupes comme les Pilot Mountainers. Bien que Frank Jenkins ait appris le down picking traditionnel de son père Francis (ca. 1849-1935), il a évolué vers une technique à trois doigts, dérivée du style classique. “Baptist Shout”, une variation de “Spanish Fandango”, provient d’une pièce pour guitare du même nom. Cet enregistrement a été réalisé chez Gennet en 1927. Un original de ce disque se trouve conservé dans l’immense collection privée de Joe BUSSARD à Frederick MD.    <br /><span class=Soustitre>11 &amp; 12. MACON David Harrison “Uncle Dave” : 11. Tennessee Red Fox Chase</span> (Unknown), enregistré à Chicago en 1929 / <span class=Soustitre>12. Run</span> (Unknown), enregistré à New York en 1925. <br />Visage rayonnant, dents en or, gousset en poche, Uncle Dave Macon (1870-1952), l’une des premières vedettes de la country music, rapproche les spectacles de vaudeville de la musique country du début du XXe siècle. Il nous a laissé plus de 200 enregistrements, datés de 1924 à 1950. En 1939, il se déplace à Hollywood pour tourner dans le film Nashville. Personnage haut en couleur, Uncle Dave, accompagné par son fils Doris et les McGee Brothers, les Delmore Brothers, ou Roy Acuff, a beaucoup tourné dans le Sud. Ses parents ayant tenu un hôtel près de Nashville, il put absorber dans sa prime jeunesse tout un répertoire pratiqué par les musiciens de passage. Avec la concurrence des véhicules motorisés, Uncle Dave qui détestait les moteurs, a abandonné sa voiture tractée par une mule et son commerce de transport pour devenir, à 48 ans, un artiste professionnel, qui se produira jusqu’en Nouvelle Angleterre. Son ancienne activité de transporteur lui avait aussi donné l’occasion de partager sa musique et de rencontrer des musiciens noirs. Engagé en 1926 au Grand Ole Opry, il fut diffusé à travers tous les Etats-Unis par la puissante station de radio WSM. Il y a assuré le spectacle hebdomadaire jusqu’à la fin de sa vie.  Il montait sur scène avec plusieurs banjos, chacun ayant son accordage, et mélangeait volontiers différentes techniques de jeu.  <br /><span class=Soustitre>13. McGEE Brothers</span> (Sam, Kirk) : <span class=Soustitre>Milk Cow Blues</span> (Kokomo Arnold) - enregistré par Mike Seeger, au New River Ranch, New River Sun MD, 1955.  <br />Le nom des McGee Brothers, Sam (1894-1975) et Kirk (1899-1983), et des Fruit Jar Drinkers, est profondément lié à celui de Uncle Dave Macon et à celui du violoniste Arthur Smith.  Elevés dans une ferme du sud de Nashville, les McGee Brothers ont hérité leur bagage musical de leur père, un violoniste d’origine irlandaise qui connaissait des centaines de pièces. Dans leur région, la guitare n’est apparue que très tard. Sam a développé un style syncopé inspiré par des musiciens de rue noirs.  Bien que musiciens professionnels, les McGee ont aussi dû exercer d’autres activités pour compléter leurs rentrées financières. “Everything but make liquor, and if times keep getting harder we may have to go into that”. Comme beaucoup d’autres musiciens ils ont continué à cultiver la terre entre les contrats. Durant la Seconde Guerre mondiale, Kirk a travaillé 18 mois pour le gouvernement. Sa tâche consistait à surveiller des prisonniers allemands qui oeuvraient chez Dupont dans l’Indiana. Kirk McGee jouera sur la scène du Grand Ole Opry durant plus de cinquante ans (de 1926 à 1980). “Milk, Cow Blues” par les McGee a été enregistré par Mike Seeger au New River Ranch, dans le Maryland. Ces parcs étaient des pôles d’attraction musicale et ont joué un rôle important pour la transmission du bluegrass vers le public du folk revival. Cette composition du bluesman Kokomo Arnold (1901-1968), datée de 1934, fut adaptée par le célèbre Robert Johnson (1911-1938) qui transforma son titre en “Milk Cow Calf Blues”, mais la version des McGee Brothers est inspirée du chanteur country Johnnie Lee “Bob” Wills (1912-1984). Elvis Presley (1935-1977) l’a aussi interprétée en 1955.  <br /><span class=Soustitre>14. ASHLEY Clarence “Tom” : Naomi Wise</span> (Trad.) - Columbia Records, enregistré à Johnson City TN, 23 octobre 1929. Clarence Ashley (1895-1967) a commencé à apprendre le banjo avec ses tantes à l’âge de huit ans. Entre 1911 et 1943, il mena une carrière de musicien /chan­teur/comédien. Présent sur la scène du medicine show dès 1911, membre de différents string bands dont les Carolina Tar Heels et également soliste, on le retrouve plus tard dans l’antho­logie de Harry Smith. Lorsque Ralph Rinzler le redécouvre en 1960 au festival de Union Grove VA, c’est une véritable page d’histoire qui s’ouvre au public du folk revival. Il enregistrera alors plusieurs disques importants avec le guitariste Doc Watson.  Retiré du circuit du medicine show, Clarence Ashley avait, en 1943, acheté un camion et vivait de son commerce de transport de bois, de charbon et de meubles. Il se limitait alors à quelques représentations avec les Charlie Monroe’s Kentucky Partners et les Stanley Brothers. La chanson Omie Wise, popularisée par le violoniste aveugle G.B.Grayson (1888-1930), relate l’assassinat d’une jeune orpheline par John Lewis. Ce crime eut réellement lieu en 1808 à Deep River en Caroline du Nord. D’autres murder ballads décrivent des faits similaires où une fille enceinte est assassinée par son amant.   <br /><span class=Soustitre>15. BEGLEY Justis : The Golden Willow Tree</span> (Trad., Child 286) - Library of Congress AFS-1530, enregistré par Alan et Elisabeth Lomax à Hazard, Perry County, Kentucky, le 17 octobre 1937. Le 17 octobre 1937, Alan et Elisabeth Lomax se trouvaient dans la cité minière de Hazard dans le Kentucky. C’est là qu’ils ont enregistré plusieurs chansons interprétées par le shérif Justis Begley, adepte du down picking et d’une technique à deux doigts.  “The Golden Willow Tree” appelé aussi “The Golden Vanity” est une ballade aux racines très anciennes, qui a été préservée dans les régions isolées du Kentucky.  Dans les années trente, les montagnes et les régions charbonnières de l’est du Kentucky ont été le terrain d’investigation de nombreux collec­teurs. Certains utilisaient encore l’ancienne méthode de la retranscription écrite des paroles et de la musique. Alan Lomax fut l’un des premiers à utiliser un enregistreur portable à disques. Lors de cette expédition de septembre et octobre 1937, Alan et son épouse embarquèrent le matériel portable de la Bibliothèque du Congrès : l’enregistreur Presto, de lourdes batteries et des films. Plus de 300 disques ramenés de cette expédition témoignent encore de la variété des styles de banjo et de violon dans le Kentucky.  <br /><span class=Soustitre>16 &amp; 17. BOGGS Dock (Morlan L.) :  <br />16. Danville Girl</span> (Trad.) - Brunswick 132B, 1927 / <br /><span class=Soustitre>17. Old Rub Alcohol Blues</span> (Trad.) - Lonesome Ace, 21404, 1929. <br />Né à Norton en Virginie, Dock Boggs (1898-1971) était le cadet d’une famille de dix enfants. Entré à la mine dès l’âge de douze ans, il espéra un court moment pouvoir y échapper, lorsque de 1927 à 1929, il fut invité à enregistrer pour Brunswick et Lonesome Ace. Des circonstances familiales et la crise économique l’ont ensuite contraint à réintégrer la mine jusqu’en 1954. Bien que ses premiers enregistrements soient des monuments de la musique folk américaine, et que Dock Boggs soit repris dans l’anthologie de Harry Smith, il restera dans l’oubli, jusqu’au jour où en 1963 Mike Seeger pourra le localiser et le convaincre de commencer une nouvelle carrière. Dans l’élan du folk revival il prit immédiatement la route des grands festivals (Asheville NC, Chicago, Newport) et enregistra plusieurs albums édités par la firme Folkways, diffusant l’entièreté d’un répertoire composé de chants traditionnels, de créations contem­poraines et d’influences afro-américaines. Probablement composé vers 1875, “Danville Girl” illustre bien le ton tragique que pouvait donner Dock Boggs à ses interprétations. Bien que connaissant la technique du clawhammer, il emploie le plus souvent un up picking à deux et à trois doigts. Pour la petite histoire, le banjo Gibson sur lequel il a joué durant les années soixante est un instrument acheté neuf vers 1930. Déposé chez un prêteur sur gages, Boggs l’a récupéré intact trente ans plus tard, peu de temps avant sa redécouverte par Mike Seeger.  Quarante ans de mine, trente ans d’interruption de pratique musicale, et après l’âge de 65 ans une fin de carrière éblouissante qui lui permit pour la première fois de s’offrir une voiture neuve. Des galeries des mines aux salles de spectacles fréquentées par des intellectuels, il y a une infinie distance. Son témoignage reste poignant.  <br /><span class=Soustitre>18. WILLIAMS Walter : Mud Fence</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 1600, enregistré par Alan and Elisabeth Lomax à Salyersville KY, en octobre 1957. Arrivés en octobre 1937 à Salyersville dans le Kentucky (voir aussi Buell Kazee), Alan et Elisabeth Lomax rencontrent Walter Williams et l’enregistrent en solo et avec le violoniste William R. “Bill” Stepp (1875-1947). Dans ses notes, Lomax écrit qu’il a trouvé le joueur de banjo de 71 ans, le plus délicieux jamais rencontré. “Mud Fence” est une ancienne expression employée pour signifier une laideur toute particulière ! Ce titre faisait partie du répertoire local du Magoffin County, KY. Walter Williams le joue en down picking, en y introduisant un maximum de notes de la mélodie.  <br /><span class=Soustitre>19. SMITH Hobart : The Cuckoo Bird</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 6732-A3, enregistré par Alan Lomax à Saltville VA, août 1942. Hobart Smith (1897-1965), le frère de la chanteuse traditionnelle Texas Gladden (1895-1967), était un multi instrumentiste qui jouait son répertoire de ballades, de musique old time, et de blues sur le piano, le violon, la guitare. Il commença le banjo avec ses parents dès l’âge de sept ans, et eut plus tard comme maître un musicien ambulant du nom de John Greer. Bien qu’il ait plus ou moins abandonné l’instrument durant une longue période, ses premiers enregistrements, des collectages réalisés à Saltville VA en 1942 par Alan Lomax restent des références incontournables. Hobart Smith a aussi exercé différents métiers manuels : fermier, peintre, boucher… Lorsqu’il devint professionnel, il travailla dans la région de Saltville et jouait pour des danseurs de square dance. Peu impliqué dans le circuit de la musique commerciale, il n’a pas enregistré pour les grandes firmes de disques d’avant guerre. Sa diffusion était assez confidentielle. Le folk revival des années soixante l’a propulsé sur la scène du University of Chicago Folk Festival en 1963 et au Newport Folk Festival de 1964. Malheureusement, une santé déficiente jusqu’à sa mort en 1965, l’ont empêché de profiter de cette nouvelle opportunité. Des enregistrements privés réalisés en 1963 par Flemming Brown (1926-1984), professeur à la Old Town School of Folk Music de Chicago, ont récemment été édités par Smithsonian-Folkways. D’une famille originaire d’Angleterre, porteur de l’héritage de sept générations de musiciens et d’influences afro-américaines,  l’influence de Hobart Smith fut marquante lors de la montée du folk revival. “The Cuckoo”, l’un de ses morceaux favoris est au départ une très ancienne chanson venue d’Europe. Hobart Smith la jouait avec de nombreuses variations, toujours pleines de vitalité et de précision. Bien que Hobart Smith et Clarence Ashley se connaissaient fort bien, les versions des deux interprètes sont très différentes. Bill Monroe dira de lui : “He was the best old-time banjo picker I ever Heard.”  <br /><span class=Soustitre>20. WILLINGHAM Thaddeus C. : Roll on the Ground</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS-3113-A1, enregistré par Herbert Halpert à Gulfport, Mississippi, le 11 juin 1939. Thaddeus C. Willingham Jr. (1884-1947) fut enregistré par Herbert Halpert en juin 1939 lors d’une expédition de collectage dans le Mississippi. Willingham a grandi dans une plantation près de Tuscalosa, parmi des enfants d’ouvriers agricoles blancs et noirs, avec qui il a commencé le banjo à l’âge de quinze ans. Leurs parents l’avaient eux-mêmes hérité de musiciens appartenant à des troupes de minstrel shows. “Roll on the Ground”, un chant minstrel, était populaire parmi les banjoïstes du Sud. Déjà enregistré en 1896 sur disque Berliner par Billy Bolden, d’autres versions (Big Ball’s in Town) réapparaîtront régulièrement plus tard, dans le répertoire du old time et du bluegrass. Au début de l’enregistrement Thaddeus Willingham discute avec le collecteur des particularités du banjo à cinq cordes et le compare au modèle à quatre cordes : “you can just get more music on it”.    <br /><span class=Soustitre2>CD2</span> <br /><span class=Soustitre>1. CRISP Rufus : Ball and Chain</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 8498, enregistré par Margot Mayo et Stuart Jamieson à Allen Kentucky, septembre 1946. La Bibliothèque du Congrès possédait un matériel d’enregistrement pour les collectages et le prêtait à des équipes qui proposaient des projets de préservation de musiques traditionnelles dans le Sud. C’est ainsi que Stuart Jamieson, Margot Mayo (des personnalités importantes dans la phase de préparation du folk revival) et Freyda Simon s’embarquèrent en septembre 1946 pour Allen, dans la partie orientale et montagneuse du Kentucky, avec pour projet l’enregistrement de Rufus Crisp (1889-1956). Ce musicien et conteur remarquable avait appris le banjo dans sa famille, dans son entourage, avec des Noirs comme avec des Blancs et aussi avec des medecine shows de passage. Quelques années auparavant, Margot Mayo lui avait déjà rendu visite. Crisp n’avait à ce moment plus joué depuis quelques années et ne possédait plus de banjo. Il ôta immédiatement les frettes de celui qu’on lui fit parvenir pour s’exercer. “Them wires don’t have all the notes…” devait-il déclarer. Né dans une ferme, il avait aussi été mineur et avait travaillé dans l’exploitation du bois. Peu enclin à ces métiers, il avait finalement décidé de gagner sa vie en jouant du banjo pour les danses, les contests locaux et comme musicien itinérant. Ayant une grande réputation locale, il se fit de bonnes rentrées financières jusqu’au moment de la grande dépression et se reconvertit ultérieurement dans un poste de manutention pour une société de chemin de fer.  Comme Uncle Dave Macon, Rufus Crisp aimait aussi “jongler” avec son banjo, le faire virevolter devant lui. “Ball and Chain” est un ensemble de fragments de chants traditionnels arrangés à sa guise, joué dans un style rappelant les minstrel show, dont il avait gardé toute la verve.  <br /><span class=Soustitre>2. FRAZIER Nathan : Po Black Sheep</span> <br />(Trad.) (fiddle : Frank Patterson) - Library of Congress AFS 6679, enregistré à Nashville TN, par John Work, 1942. On sait que le banjo a progressivement été délaissé par les musiciens Noirs. Lorsque les firmes de disques commerciales commencèrent à enregistrer les artistes traditionnels du Sud, elles ont divisé leur catalogue en deux secteurs bien séparés : d’une part le hillbilly - réservé aux blancs - et d’autre part le blues des race records. Dès lors, le marché commercial d’avant guerre a fermé ses portes aux black string bands. Ceux-ci avaient cependant exercé une grande influence. Vers le milieu des années quarante, quelques collectages ont préservé cette musique. Par leur rareté, ces documents ont une grande valeur historique.  Le duo afro-américan Nathan Frazier (né fin XIXe siècle) / Frank Patterson a été enregistré en 1942 dans les rues de Nashville, Tennessee. A cette époque, quelques groupes semblables subsistaient. Cette musique sur laquelle les gens dansaient nous offre un regard sur un monde lointain et complètement disparu. Ces buskers n’avaient bien entendu pas accès à la scène du célèbre “Ryman Theater” à Nashville.<br /><span class=Soustitre>3. LOWE Charlie : Tater Patch</span> <br />(Unknown) - enregistré par Ben Jarrell à Mount Airy NC, 1952. Charlie Lowe (1878-1974), originaire de la région de Round Peak (Mount Airy/Galax), en Caroline du Nord (région célèbre pour les duos banjo/fiddle), jouait avec une telle rapidité et une telle précision sur son banjo fretless, qu’il s’était taillé une solide réputation régionale.  Son influence fut grande auprès de la nouvelle génération, mise en valeur par le folk revival : Kyle Creed (1912-1982), Tommy Jarrell (1901-1985), Fred Cockerham (1905-1980).  De Charlie Lowe, nous n’avons que quelques 78 tours gravés en 1952 par Ben Jarrell (le père de Tommy) avec un enregistreur à disque emprunté à une radio locale. De ces enregistrements privés, seul “Tater Patch” est en solo, les autres étant accompagnés au fiddle par Tommy Jarrell.  Charlie Lowe a créé pas mal de nouvelles versions de musiques existantes et a beaucoup encouragé les jeunes musiciens de sa région. Très hospitalier, il aimait partager tout ce qu’il avait.  <br /><span class=Soustitre>4. SLAYDEN Will : John Henry</span> <br />(Trad.) - enregistré par Charles McNutt  près de Menphis dans le Tennessee, 1952. Bien que les Afro-américains aient exercé une influence déterminante sur le banjo à cinq cordes, les collectages d’authentiques musiciens noirs sont peu nombreux. De ce point de vue, les enregistrements de Will Slayden (Tennessee, ca. 1885) sont de précieux documents, qui témoignent de la musique noire avant l’apparition du blues. C’est durant l’été de 1952 que Charles McNut, un jeune anthropologue, s’est rendu dans une contrée rurale du Tennesse pour y rencontrer Will Slayden. Le musicien était alors âgé d’environ soixante ou septante ans et cultivait sa terre à l’aide de mules. Il jouait et chantait un vaste répertoire, des pièces en circulation aux alentours de 1900, dans un style remarquablement archaïque. Le collecteur a malheureusement négligé de rassembler des notes biographiques concernant Slayden. “John Henry Was a Steel Driving Man” relate des faits qui remontent vers 1870. Cette chanson fait partie du répertoire du old time et du bluegrass, mais a aussi été abondamment interprétée par les guitaristes de blues au XXe siècle.  La sonorité du banjo de Will Slayden est peu percutante et se rapproche plus des montages anciens en boyau car l’accordage est bien en dessous du diapason.  <br /><span class=Soustitre>5. SMITH Lucious : New Railroad</span> <br />(Unknown)- Library of Congress AFS L67, enregistré par Alan Lomax, 1942. Lucious Smith (ca. 1895-1980) est un afro-américain originaire de Sardis dans le Mississippi, enregistré par Alan Lomax dans les années 40 et 50. Il représente d’anciennes traditions rurales de l’est de la célèbre région du Delta. Abandonné par les Noirs, le banjo moderne ne s’est pas vraiment développé dans les états de l’extrême sud. Les banjos de modèle primitif ayant  complètement disparu, Lucious Smith joue sur un instrument moderne avec cordes métalliques, accordé en D, une quarte plus bas que l’accordage standard. La technique de jeu est complexe et tout à fait inhabituelle avec, pour l’index de la main droite, une alternance de mouvements de up et de down picking que Smith désigne sous le nom de cross noting. Une telle technique se rapproche fort de ce qui est observé sur les luths traditionnels africains.  <br /><span class=Soustitre>6. STEELE Pete : Coal Creek March</span> <br />(Peter Steele) - Library of Congress AFS 1694, enregistré par Alan et Elizabeth Lomax près de Cincinnati, Ohio, mars 1938. Pete Steele (1891-1895), originaire de Woodbine dans le Kentuky, fut aussi enregistré par Alan et Elisabeth Lomax à la fin de leur expédition de 1938. L’enregistrement eut lieu au nord de Cincinnati OH, à l’issue du Ohio Valley Folk Festival. Steele avait commencé le banjo à l’âge de six ans avec un père qui lui avait fabriqué un petit instrument. Par la suite il a développé un style très personnel. Pete Steele a exercé plusieurs métiers et a travaillé durant 18 ans dans les mines de charbon du Harlan County, Il s’établit ensuite à Hamilton, dans l’Ohio, pour y exercer la profession de menuisier. En 1958 il enregistrera un disque remarquable pour la firme Folkways. Pete Seeger le considérait comme l’un des meilleurs banjoïstes. “Coal Creek March”, un joyau du genre, est auréolée de l’émouvante histoire d’une catastrophe minière qui fit 600 morts à la fin du XIXe siècle. Le thème avait été joué par un brass band lors des cérémonies officielles. Pete Steele s’était fort préparé à la venue des collecteurs et interprète ici une des plus fameuses pièces pour banjo. Sa version, bien que d’un style folk, se rapproche du banjo classique, du parlour style de l’époque Victorienne. <br /><span class=Soustitre>7. LUNSFORD Bascom Lamar : Swannanoa Tunnel</span> <br />(Trad.), enregistré à la Bibliothèque du Congrès à Washington DC, 1949. Les musiciens nés au XIXe siècle et toujours actifs dans les années soixante ont servi de lien entre deux époques : celle où la musique traditionnelle n’était pas encore commercialisée et le folk revival en quête d’authenticité. Le témoignage des anciens a eu une grande portée et pour le banjo, certaines personnalités ont joué un rôle spécialement important. Le parcours de Bascom Lamar Lunsford (1882-1973), le “minstrel of Appalachia”, est assez atypique. Cet homme passionné et plein d’énergie était né au cœur des Blue Ridge Mountains, à Mars Hill en Caroline du Nord. Connu comme artiste de scène et de studio, comme folkloriste amateur, comme collecteur et promoteur de musique appalachienne, il a exercé divers métiers qui lui ont donné accès au répertoire rural de sa région. Il fut tour à tour marchand d’arbres fruitiers, promoteur de l’apiculture, enseignant, éditeur, avocat… A partir de 1928, Bascom Lamar Lunsford a organisé le Mountain Dance and Folk Festival à Asheville NC, le plus ancien festival folk des Etats-Unis, et sera appelé plus tard à en organiser d’autres, comme le National Folk Festival de St Louis en 1934. En plus des disques enregistrés de 1924 et 1935 pour Okek, Brunswick, Vocalion et Columbia, Lunsford a réalisé une série impressionnante d’enregistrements non commerciaux, d’abord sur cylindres (en 1922 et1925) et ensuite sur disques : 315 titres pour la Columbia University en 1935 et 350 titres pour la Library of Congress en 1949. Ce qu’il appelait sa “memory collection” constitue le plus important fonds de la Bibliothèque du Congrès. Ses interprétations sont pour la plupart précédées d’un commentaire sur ses sources. On retrouvera Lunsford à la Maison Blanche en 1939 pour un concert donné en l’honneur du roi et de la reine d’Angleterre et en 1949 au festival de Venise où il représentera les Etats-Unis. Lunsford sera aussi engagé par le musicologue Charles Seeger (le père de Pete Seeger) dans le cadre d’un programme du New Deal. Lorsque le folk revival prendra de l’ampleur, beaucoup de jeunes musiciens ayant idéalisé la musique du Sud lui rendront visite, et pourront se rendre compte des réalités quotidiennes et des mentalités du moment. “Swannanoa Tunnel” déjà collecté par Cecil Sharp en 1916, se rapporte au creusement d’un tunnel par des prisonniers en 1880 à l’est de Asheville NC. Ce beau chant de travail serait une variante d’une chanson anglaise plus ancienne.  Comme beaucoup de banjoïstes, Lunsford jouait aussi du violon.  <br /><span class=Soustitre>8. KAZEE Buell :  Old Whisker, The Moonshiner</span> <br />(Trad.) - Brunswick Records, Br 145B [E 22499], avril 1927. Prêcheur baptiste né à Burton, Buell Kazee (1900-1976) était en quelque sorte le Bascom Lamar Lunsford du Kentucky. Interprète, et collecteur il préparait ses spectacles avec une approche presque aca­démique. De 1927 à 1928 il a enregistré 52 chansons pour la firme Brunswick, un riche répertoire composé pour la plupart d’anciennes ballades importées dans les montagnes par les premiers colons. Son éducation musicale formelle ayant été le chant classique, ses disques ont une coloration très particulière. Il mit un terme à sa carrière musicale pour se consacrer jusqu’à la fin de sa vie à son ministère. Buell Kazee, qui pratiquait toujours en amateur, fut quant même présent lors du folk revival, ceci grâce à l’anthologie de Harry Smith et à un album enregistré pour Folkways en 1957. Dès lors, il fut invité à Newport et à d’autres grands festivals des années soixante. Buell Kazee avait commencé le banjo dès l’âge de cinq ans. Bien qu’ayant reçu une formation intellectuelle et musicale il demeure un maître du clawhammer purement traditionnel. “The Moonshiner” n’est pas vraiment en accord avec les discours religieux, car anciennement les églises présentes détournaient non seulement les fidèles des spiritueux, mais aussi du banjo et du fiddle, considérés comme des instruments du diable.  <br /><span class=Soustitre>9. WALSH Dock : Come Bath in that Beautifull Pool</span> <br />(Unknown) - Victor 40237-A, enregistré à Memphis, Tennessee, 1929. Doc Walsh (Wilkes County NC, 1901-1967), “The Banjo King of the Carolinas” faisait partie des Carolina Tar Heels. Ce groupe a enregistré pour Victor de 1927 à 1932. Doc Walsh s’est ensuite reconverti dans le commerce de volailles et de pièces de voitures. En 1961, le trio s’est momentanément réuni. “Come Bath in that Beautifull Pool” est un camp meeting song. D’habitude, ils sont mélodiquement et rythmiquement simples et répétitifs, de manière à pouvoir être appris facilement. Doc Walsh l’interprète dans un style hawaïen. Pour ce faire il a placé des pièces de monnaie sous le chevalet et glisse la lame d’un couteau sur les cordes.   <br /><span class=Soustitre>10. POOLE Charles Cleveland “Charlie” : Don’t Let Your Deal Go Down</span> <br />(Trad.) (The North Carolina Ramblers, Charlie Poole, Posey Rorer, NormanWoodief) - Columbia CO 15038 D 140781-1,  enregistré le 27 juillet 1925 ;   <br /><span class=Soustitre>11. POOLE Charles Cleveland “Charlie”</span> <br />(piano : Lucy Terry) : Don’t Let Your Deal Go Down Medley (Trad.), Columbia 15184-D 144521-2, enregistré à New York le 26 juillet 1927. Les North Carolina Ramblers furent un string band des plus populaires des années vingt. Charlie Poole (1892-1931), originaire des Piemonts de la Caroline du Nord, a développé un style à trois doigts inspiré des banjoïstes classiques. Bien que sa la main droite ait été endommagée par un accident, son jeu est d’une grande précision. Simple travailleur dans des filatures de coton, sa courte carrière fut éblouissante. Ses disques, enregistrés entre 1925 et 1931, se sont vendus à des centaines de milliers d’exemplaires et eurent par conséquent une grande influence, notamment sur ceux qui développeront plus tard le bluegrass. Charlie Poole qui avait une personnalité fort attachante, aimait vagabonder. Pour agrandir son répertoire, il circulait partout où il le pouvait, se faisait des connaissances et collectait de nouvelles chansons. Comme pour tant d’autres artistes, la grande crise économique des années trente lui a porté un coup fatal, mais c’est finalement une consommation excessive d’alcool qui provoquera sa mort prématurée. Charlie Poole chantait sa vie et c’est sans doute la raison pour laquelle son public l’aimait tant. “Don’t Let Your Deal Go Down” a été beaucoup enregistré et on en connaît de nombreuses variantes. Alors que dans les années 1920, une vente de vingt mille exemplaires était considérée comme un hit, ce disque s’est vendu à plus de cent mille copies. La première version inter­prétée ici par Charlie Poole est chantée, tandis que la seconde est un instrumental directement inspiré par le style classique de Fred Van Eps. En 1927, Poole avait pu se permettre l’achat d’un tout nouveau Gibson Mastertone, avec résonateur et cordes métallique. La somme déboursée, $250, représentait pour l’époque un sérieux investissement.  <br /><span class=Soustitre>12. CLARK Bob “Bossie” : Italian Mulazicci</span> <br />(Unknown)- Library of Congress AFS 8487, enregistré par Margaret Mayo à Prestonburg KY, septembre 1949. “Italian Mulazicci”, aux consonnances latines, est une mazurka interprétée au banjo par le violoniste Bob “Bossie” Clark. Son père, natif d'Italie, a transmis à Bob Bossie Clark certains thèmes du vieux continents. Italian Mulazicci nous fait entendre un aspect très peu connu du banjo à cinq cordes, et nous rappelle que les influences européennes dans la musique traditionnelle américaine sont très diverses. Ceci nous oriente tout droit vers la mandoline de Bill Monroe.  <br /><span class=Soustitre>13. MONROE William Smith “ Bill”</span> <br />(banjo : Earl Scruggs) : Bluegrass Breakdown (Bill Monroe) - Columbia 20552-CCO 4879-1, enregistré à Chicago, 27 octobre 1947. Le mandoliniste Bill Monroe (Rosine KY, 1911-1996), le père du bluegrass, occupe une place particulière dans le monde du banjo d’après guerre. Sa carrière musicale aura commencé dans les années trente et s’étendra sur une soixantaine d’années. Après avoir travaillé avec ses frères, les Monroe Brothers, il forme en 1939 les Bluegrass Boys et entre la même année au programme du “Grand Ole Opry”. L’engagement de Earl Scruggs en 1945 (voir plus loin, n° 33) sera non seulement déterminant pour son groupe, mais révolutionnera aussi le rôle du banjo à cinq cordes, qui deviendra un instrument soliste (dans le sens du jazz). Les Bluegrass Boys accueilleront la plupart des banjoïstes importants de la seconde partie du XXe siècle. Le bluegrass est une interprétation moderne de la musique old time, et constitue la branche “acoustique” (à la fois moderne et traditionaliste) de la musique country. Son rôle de dialogue entre le Nord et le Sud fut important pour le folk revival. Dans les années soixante Bill Monroe avait d’ailleurs engagé des musiciens issus du Nord comme Bill Keith et Lamar Grier. Le courant musical initié par Bill Monroe demeure profondément établi dans tous les Etats-Unis et compte de nombreux adeptes dans le monde entier. “Bluegrass Breakdown” fut enregistré pour Columbia en 1947, avec un solo révolutionnaire de Earl Scruggs au banjo.  <br /><span class=Soustitre>14. LYLE Rudy</span> <br />(The Bluegrass Boys) : White House Blues (Wilbur Jones) - Decca 29141-85736, enregistré à Nashville TN, janvier 1954. Plus de 150 musiciens ont joué avec Bill Monroe et les Bluegrass Boys et certains d’entre eux sont devenus des stars. Après le départ de Scruggs en 1948, ce fut l’arrivée de Don Reno (1927-1984). Ce dernier n’a malheureusement pas enregistré avec le maître. Rudy Lyle (Virginie, 1930-1985) lui succèdera à diverses reprises de 1949 à 1960. Comme Earl Scruggs, Rudy Lyle était un grand fan de Snuffy Jenkins (1908-1990). Ce dernier avait lui-même suivi l’influence du style à trois doigts de Smith Hammet (1887-1930) et de Rex Brooks. Le thème de “White House Blues” est la montée de Theodore Roosevelt au poste de Président des Etats-Unis, après l’assassinat du Président McKinley.  La mélodie a servi à d’autres chansons. Aussi enregistré par Charlie Poole dont le style a eu une influence déterminante sur la genèse du bluegrass banjo.  <br /><span class=Soustitre>15. STANLEY Ralph</span> <br />(The Stanley Brothers) : Pretty Polly (Trad.) - Columbia 4313, enregistré à Nashville, 1950. Dans le sillage de Bill Monroe il y aura de nombreux suiveurs. Parmi eux, les Stanley Brothers. Ils enregistreront pour Rich-R-Tone dès 1947 et signeront avec Columbia de 1948 à 1951. On les retrouve également sur scène et dans les stations de radio. Bill Monroe n’était pas très heureux de cette concurrence, mais elle était la meilleure preuve du succès de son style. La mort prématurée de Carter Stanley en 1966 a mis fin à cette belle association familiale. Le banjoïste Ralf Stanley (McClure VA, né en 1927) dut ainsi poursuivre sa carrière sans son frère. Il est encore actif de nos jours. Le répertoire des Stanley Brothers reprend des thèmes traditionnels et s’inspire du courant lancé par Bill Monroe.  Cette interprétation de “Pretty Polly” est une version nouvelle de ce classique du old time. Elle montre clairement la transition d’un style vers un autre.  <br /><span class=Soustitre>16. SCRUGGS Earl</span> <br />(Flatt &amp; Scruggs) : Flint Hill Special (Earl Scruggs) - Columbia P 13826, 24 octobre 1952. Lorsqu’il entre, en 1945, dans le groupe de Bill Monroe, Earl Scruggs (Flint Hill NC, né en 1924) signa instantanément l’ouverture d’un nouveau chapitre de l’histoire du banjo à cinq cordes. Le scruggs style – trois doigts avec onglets – sera imité par des milliers d’adeptes et constitue encore aujourd’hui la base technique du bluegrass banjo. L’instrument utilisé par Scruggs lors des ses enregistrements avec Bill Monroe – un manche à cinq cordes sur une caisse de banjo ténor Gibson – deviendra aussi le prototype du banjo moderne. Après la séparation avec Monroe en 1948, Scruggs s’associera avec le guitariste Lester Flatt (1914-1979). Ils produiront ensemble de grands succès commerciaux, en partie responsables de la survie du banjo après la Seconde Guerre mondiale (par ex. “Foggy Mountain Breakdown” du film Bonnie and Clyde, 1966). Probablement (avec Pete Seeger) le banjoïste le plus célèbre du XXe siècle, Scruggs a aussi innové les scruggs tuners qui, par une action de levier sur les cordes, permettent d’en modifier l’accord. C’est l’effet de glissando produit dans “Flint Hill Special”. Ces “accordeurs” seront plus tard améliorés par Bill Keith. Il est à noter que la première version de “Flint Hill Special”, enregistrée en 1951, a été réalisée en actionnant les mécaniques ordinaires, sans l’aide de ce dispositif. Earl Scruggs est également un maître de la sonorité. Ce n’est qu’en 1959 – lors de son apparition sur le marché – qu’il adopta définitivement la peau synthétique. Cette dernière a rapidement supplanté l’usage de la peau animale. Le parchemin est très sensible aux variations hygrométriques et, en cas de rupture, est peu commode pour les musiciens professionnels. Les peaux de veau préformées offertes par le label “Joseph Rodgers Three Stars” étaient certainement d’une grande qualité, mais présentaient en plus de leur instabilité, le désavantage d’un coût relativement élevé.  <br /><span class=Soustitre>17-18-19. SEEGER Peter “Pete” :</span>   <br /><span class=Soustitre>17. Babe O’Mine</span> (Sarah Ogan Gunning) (harmonica, vocals : Woody Guthrie ; banjo : Pete Seeger) - Keynote 304, 1941 ;   <br /><span class=Soustitre>18. Blue Skies</span> (Irvin Berlin) - Folkways FA 2045, 1955 ;  <br /><span class=Soustitre>19. Listen Mr Bilbo</span> (Bob et Adrienne Claiborne) - Folkways FW 2453, 1956. Musicien politiquement engagé, Pete Seeger (New York NY, né en 1919) a été le chef de file du folk revival. Fils du musicologue Charles Seeger (1886-1979) et de la violoniste Constance Seeger, il deviendra après le remariage de son père en 1927 le beau-fils de Ruth Crawford (une compositrice classique), le demi-frère de Mike (né en 1933) et de Peggy Seeger (née en 1935). Après avoir joué du ténor, il eut son premier contact avec le banjo à cinq cordes en 1936, lors d’une visite au Folk Song and Dance Festival de Ashville en Caroline du Nord (voir Lunsford, CD2 n° 7). Après avoir quitté Harvard et ses études de journalisme, il collabore avec Alan Lomax aux Archives of American Folk Music de la Bibliothèque du Congrès à Washington. Comme membre des Almanach Singers (avec Woody Guthrie) et des Weavers, Pete Seeger s’est fait un nom dès les années quarante. Suite aux pressions du McCarthisme il a dû entamer une carrière de soliste et a enregistré, seul, une impressionnante quantité de disques pour la firme Folkways. L’influence de Pete Seeger durant les années soixante est inestimable. Le banjo ayant quasiment disparu du paysage musical du Nord des Etats-Unis, Pete Seeger est probablement le premier respon­sable de sa réhabilitation. En 1948 il sortira la première édition (stencilée à 100 exemplaires) de How to Play the Five string Banjo. En plusieurs éditions, cette première méthode consacrée aux styles traditionnels sera finalement vendue à des centaines de milliers d’exemplaires. Tous les banjoïstes issus du folk revival ont débuté avec ce précieux livre. Finalement, il l’accompagnera d’un disque de démonstration et d’un film 16 mm, ce qui est tout à fait original pour l’époque. Pete Seeger a aussi inventé le long neck banjo qui lui permettra de mieux s’accorder avec la tessiture (registre) de sa voix. Bien que sa méthode enseigne les techniques des musiciens traditionnels, Pete Seeger a un style très personnel et ne craint pas d’adapter chansons et musiques à son propre usage. En plus de ses influences classiques, le jazz fera partie de son environnement musical. Malgré ses talents d’instrumentiste, Pete Seeger se présente avant tout comme chanteur et artiste de scène, qui développera une technique efficace d’accompagnement. En avance sur son temps et peu embarrassé par les formalités, il n’hésitera jamais à enrichir son immense répertoire de nouvelles harmonies et de musiques provenant d’autres horizons.  “Baby O’Mine”, enregistré en 1941 est chanté par Woody Guthrie (1912-1967) et accompagné par Pete Seeger. C’est la transformation d’un chant traditionnel. Woody Guthrie, alors membre des Almanach Singers, trouvait dans tout ce répertoire une source illimitée d’inspiration. Atteint de la maladie de Huntington et hospitalisé dès 1952, il ne put pas participer activement au folk revival. Durant les années quarante, Pete Seeger et Alan Lomax (et plus tard les disques Folkways) ont joué un grand rôle dans la propagation de l’œuvre de Woody Guthrie. Il est à remarquer que si l’harmonica est bien un instrument traditionnel, il reste mieux représenté dans le folksong que dans le répertoire du banjo. Le morceau “Blue Sky” est du très prolifique compositeur d’origine russe Irvin Berlin (1888-1989). “Mr Bilbo”, une chanson de Bob et Adrienne Claiborne, fut écrite en 1945 pour rappeler au Sénateur Bilbo que tous les Américains étaient des immigrants.  <br /><span class=Soustitre>20. WARD Wade : Old Joe Clark</span> (Trad.) - Library of Congress AFS 3762,  enregistré par Pete Seeger et Alan Lomax  à Galax VA, 1939. Lors de la montée du folk revival, les collectionneurs et amateurs de 78 tours ont essayé de retrouver les musiciens ayant enregistré dans les années vingt et trente.  Certains de ces musiciens ont pu remonter sur scène et enregistrer de nouveaux disques. On a aussi retrouvé la trace de musiciens tradi­tionnels dont les enregistrements étaient conservés à la Bibliothèque du Congrès. Durant ces recherches, d’autres musiciens jusqu’alors inconnus ont été découverts (Tommy Jarrell, Fred Cockerham, Kyle Creed, Roscoe Holcomb…) et se sont produits à New York et dans le Nord. La Virginie, la Caroline du Nord, le Kentucky, le Tennessee sont des régions très peuplées de banjoïstes traditionnels. Wade Ward (1892-1971), un petit fermier de Independance VA, représente bien la musique de la région de Galax en Virginie. Il s’y tient toujours un très ancien festival qui fit l’attrait des revivalistes. Wade Ward fut visité par John A. et Bess Lomax en 1937. Pete Seeger et Alan Lomax y sont retournés ensemble en 1939 et enregistrèrent à nouveau le légendaire musicien. Finalement Folkways lui consacrera plusieurs albums. Le banjo de Wade Ward (et son derby) repose maintenant à la Smithsonian Institution de Washington, DC. “Old Joe Clark”, un grand classique, est remarquablement joué en clawhammer. <br />Gérard de Smaele <br />© 2009 Frémeaux &amp; Associés  <br />Direction artistique, textes et discographie : Gérard de Smaele Photographies du livret : collection Gérard de Smaele  <br />Remerciements particuliers au collectionneur allemand Reinhard Gress pour sa généreuse collaboration.  <br /><strong><em>ENGLISH NOTES</em></strong><br /><span class=Soustitre>The American 5-String Bango 1901-1956 <br />By Gérard de Smaele</span> <br />The banjo is a plucked string instrument with a round soundbox fitted with a skin. Its very construction gives it its characteristic timbre. It became known in the US, England and the rest of Europe in the late 19th century and in illustrations, sculptures, in the circus, music hall or cinema, the banjo has always conjured up images with hues of exoticism, joy or nostalgia.  ‘Picturing the Banjo’ a recent exhibition in the Corcoran Gallery in Washington DC showed numerous of these pictures. The banjo, forever present in the North American music scene has an extremely rich history behind it. The instrument is always ready to blend into current happenings with its repertory of various origins, both African and European.  Looking closely at the banjo, we find there are many sorts, playing techniques and tuning methods. Among the best-known, we mustn’t confuse the five-string banjo with the tenor and other hybrid instruments played with the plectrum. Here, there are two distinct genres – the folk music and jazz.  The five-string banjo is characterized by the chanterelle, tuned higher than the other strings. Ever since the 16th century, African instruments came along with the slaves, but came in vogue with the minstrel shows, just before and during the War of Independence, spreading from the southern plantations across the continent and towards Europe. Modernized and europeanized, the banjo developed a classical and semi-classical repertoire in North America from 1870 to 1920. However it evolved more firmly in the country of the South (Virginia, West Virginia, North and South Carolina, Tennessee, Kentucky and Georgia). The commercial exploitation of this musical genre gave birth to country music, not to be confused with the highly commercialized country music which developed after World War 2 in the modern Nashville studios, using electric and percussion instruments.  After the Second World War, the five-string banjo had practically disappeared from the musical scene, but reappeared with the folk revival.  Today the banjo has its rightful place in American music. The oldest recordings of the instrument were made in the late 19th century and were mainly classical style compositions. As from  the twenties, the recordings of the popular and traditional music from the southern Appalachian Mountains fall into two categories. The first – field recordings – come from musicologists and folklorists who studied the traditional heritage and recorded amateur regional musicians. Thus some remarkable collections were made, the principal collectors being John and Alan Lomax.  <br />And then record companies sent their talent scouts in the small towns of the South, setting up temporary recording studios and the artists spotted were consequently invited to record in the main studios in New York, Chicago, Atlanta, etc. The careers of most of these musicians came to a halt with the 1929 Crash. In 1952 the company Folkways published the large Anthology of American Folk Music edited by Harry Smith which had a huge impact on the rediscovery of pre-war artists during the folk revival. The first radios also held an important role in the broadcasting and recording of the genre. 1958 can be considered as an important date in the history of the banjo as it marked the release of Tom Dooley by the Kingston Trio and the heating up of the folk revival.  The titles featured in this album portray an epoch, and the collection is of great musical value.  <br /><strong>Titles</strong> <br /><span class=Soustitre2>CD1</span> <br /><span class=Soustitre>1. PIDOUX John: Darkey’s Dream</span> <br />(Thomas J. Armstrong) – 1912. In the 19th century, the American 5-string banjo was rapidly spreading, reaching England. John Pidoux (1875-1953) was born in London and then settled in Birmingham. His first recordings were in 1903. ‘Darkey’s Dream’ was composed by Thomas J. Armstrong, a banjoist, teacher, arranger and composer.  <br /><span class=Soustitre>2. FARLAND Alfred A.: Carnival in Venice</span> <br />(Zani de Farranti) - Monarch Record, 1917. The virtuoso Alfred Farland (1864-1954) played classical arrangements of Bach, Beethoven, Chopin, etc and toured for five decades. ‘Carnival in Venice’ was signed by the famous Italian guitarist Zani de Farranti (1801-1878), arranged in pure classical banjo style.  <br /><span class=Soustitre>3. BACON Fred: Old Black Joe</span> <br />(Stephen Foster) - Pathé Records, 1917. Fred Bacon (1871-1948) made high quality banjos, finally settling in Connecticut where he teamed up with David Day to manufacture the rated Bacon &amp; Day Silver Bell banjos. Bacon was a marvellous classical banjoist. He also recorded for Edison and Victor.  <br /><span class=Soustitre>4. VAN EPS Fred: Cocoanut Dance <br /></span>(Herman, Tobani) - Columbia, 1920. Born in New Jersey, Fred Van Eps (1878-1960) was one of the great masters of classical banjo. His career began in 1897 when he was hired by Edison. From 1910 to 1929, Fred Van Eps recorded for Zon-o-phone, Victor, Columbia, Edison and many other companies. He later developed a new technique of playing. His repertory consisted of ragtime, dance music and popular tunes.  <br /><span class=Soustitre>5. OSSMAN Sylvester L ‘VESS’: Rusty Rags Medley</span> <br />(Unknown) - 1901. Ossman (1868-1923) was tagged as ‘The King of the Banjo’ and was the most celebrated banjo ragtime specialists who recorded hundreds of discs, carefully arranging piano pieces for the banjo. Two tours in England and concerts given for Theodore Roosevelt and King Edward VII added to his international reputation. Later he founded the Ossman-Dudley trio.  <br /><span class=Soustitre>6. CAMMEYER Alfred Davies &amp; SHEAFF Bernard: Danse Bizarre</span> <br />(Cammeyer) - Vocalion X9544, 1914. Cammeyer (1862-1949) was a refined artist who intended to remove the banjo from the minstrel and music-hall context. Born in Brooklin NY, he moved to London in 1888 and played with the best English musicians. He also invented the zither banjo, which still remains a classical banjo in England. In 1922 Cammeyer and his student Bernard Sheaff gave four recitals in London’s Steinway Hall and in 1925 recorded for the Vocalion and Aco labels.  <br /><span class=Soustitre>7. OAKELY Olly: Romping Rossie</span> <br />(Madeline Rossiter) - 1910. English-born Olly Oakley (1877-1943) was a student of Cammeyer and adopted the zither banjo. He became the most popular banjoist in England and made hundreds of recordings and toured England, France and Italy. He was also a remar­kable composer and arranger.  <br /><span class=Soustitre>8. RESER Harry: Heebe Jeebes</span> <br />(Harry Reser) - Novox, 1925. Reser (1896-1965) was considered as the greatest tenor banjo player and recorded in quantity in the twenties. From the tenor banjo he went on to master the five-string, the plectrum and then studied the violin and cello. From 1935 to the late fifties, Harry Reser travelled across the world, playing in hotels, dance-halls and clubs.  <br /><span class=Soustitre>9. BURNETT Richard ‘Dick’: Ladies on the Streamboat</span> <br />(Unknown) -Columbia CS 9600-15209-D-side A, 1927. Monticello / Kentucky, 1883-1977 Richard Burnett: vocal &amp; banjo Leonard Rutherford (ca. 1900-1950): fiddle Burnett and Rutherford began playing together in 1914. They recorded in 1927-28 for Columbia in their Atlanta studios and are also in Harry Smith’s anthology.  <br /><span class=Soustitre>10. JENKINS Frank: Baptist Shout ‘Spanish Fandango’</span> <br />(Trad.) - Gennett 6187 B, 1927D, recorded in Richmond IN, 1927. Jenkins (1888-1945) was a small tobacco grower in North Carolina and a member of the famous Da Costa Woltz’s Southern Broadcasters. As a semi-professional musician who also played the violin, he played in medicine shows, on the radio, in  fiddler’s conventions and recorded with various groups such as the Pilot Mountainers. This recording was made for Gennet in 1927.  <br /><span class=Soustitre>11. MACON David Harrison ‘Uncle Dave’: Tennessee Red Fox Chase</span> <br />(Unknown), recorded in Chicago in 1929.  <br /><span class=Soustitre>12. MACON David Harrison ‘Uncle Dave’: Run</span> <br />(Unknown), recorded in New York in 1925. Uncle Dave Macon (1870-1952) was one of the first country music stars who made over 200 recordings from 1924 to 1950. This colourful character, accompanied by his son Doris and the McGee Brothers, the Delmore Brothers or Roy Acuff  toured widely in the South. In 1926 he was hired by the Grand Ole Opry and was broadcast across the United States and gave a weekly show for the rest of his life.  <br /><span class=Soustitre>13. McGEE Brothers (Sam, Kirk): Milk Cow Blues</span> <br />(Kokomo Arnold) - recorded by Mike Seeger in the New River Ranch, New River Sun MR, 1955. The McGee Brothers and the Fruit Jar Drinkers are associated with Uncle Dave Macon and violinist Arthur Smith. Kirk played on the stage of the Grand Ole Opry for over fifty years (from 1926 to 1980). This title was recorded by Mike Seeger but the version of the McGee Brothers is inspired by country singer Johnnie Lee ‘Bob’ Wills.  <br /><span class=Soustitre>14. ASHLEY Clarence ‘Tom’: Naomi Wise</span> <br />(Trad.) - Columbia Records, recorded in Johnson City TN, 23 October 1929. Ashley (1896-1967) began playing the banjo at the age of eight and started appearing in medicine shows in 1911 and later appeared in Harry Smith’s anthology. He was rediscovered in the 1960 festival in Union Grove VA.  <br /><span class=Soustitre>15. BEGLEY Justis: The Golden Willow Tree</span> <br />(Trad., Child 286) - Library of Congress.  AFS-1530, recorded by Alan and Elisabeth Lomax in Hazard, Perry County, Kentucky on 17 October 1937. In 1937 Alan and Elisabeth Lomax went to the mining town Hazard where they recorded several songs interpreted by the sheriff Justis Begley, with his down picking style and two-finger technique.   <br /><span class=Soustitre>16. BOGGS Dock (Morlan L.): Danville Girl</span> <br />(Trad.) - Brunswick 132B, 1927.  <br /><span class=Soustitre>17. BOGGS Dock</span><span class=Soustitre> (Morlan L.): Old Rub Alcohol Blues</span> <br />(Trad.) - Lonesome Ace, 21404, 1929. Dock Boggs (1898-1971) worked in the mines and in 1927 was invited to record for Brunswick and Lonesome Ace, after which he returned to the mines. He reappeared on the music scene during the folk revival.  <br /><span class=Soustitre>18. WILLIAMS Walter: Mud Fence</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 1600, recorded by Alan and Elisabeth Lomax in Salyersville KY in October 1957.  <br /><span class=Soustitre>19. SMITH Hobart: The Cuckoo Bird</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 6732-A3, recorded by Alan Lomax in Saltville VA, August 1942. Smith (1897-1965) was the brother of singer Texas Gladden and was a polyinstrumentalist and his debut recordings were by Alan Lomax in 1942. As said Bill Monroe, ‘He was the best old-time banjo picker I ever heard.’  <br /><span class=Soustitre>20. WILLINGHAM Thaddeus C: Roll on the Ground</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS-3113-A1, recorded by Herbert Halpert in Gulfport, Mississippi on 11 June 1939. This minstrel song is interpreted by Thaddeus C. Willingham Jr (1884-1947) who grew up on a plantation.   <br /><span class=Soustitre2>CD2 <br /></span><span class=Soustitre>1. CRISP Rufus: Ball and Chain</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 8498, recorded by Margot Mayo and Stuart Jamieson in Allen Kentucky, September 1946. Crisp (1889-1956) worked in the mines and then in the wood industry before becoming a musician and gained local repute before the slump when he returned to working for the railroads.   <br /><span class=Soustitre>2. FRAZIER Nathan: Po Black Sheep</span> <br />(Trad.) (fiddle: Frank Patterson) - Library of Congress AFS 6679, recorded in Nashville TN by John Work, 1942. Frazier and Patterson were an Afro-American duo of buskers, recorded in the streets of Nashville.   <br /><span class=Soustitre>3. LOWE Charlie: Tater Patch</span> <br />(Unknown) - recorded by Ben Jarrell in Mount Airy NC, 1952. Lowe (1878-1974) played his fretless banjo so rapidly and with so much precision that he gained a regional reputation and had much influence on the new generation.   <br /><span class=Soustitre>4. SLAYDEN Will: John Henry</span> <br />(Trad.) - recorded by Charles McNutt near Memphis, Tennessee, 1952. Slayden’s recordings are precious as although the Afro-Americans played an important role in the history of the 5 string banjo, there are few recordings of authentic black musicians. In this piece, Slayden was sixty or seventy and his repertoire  featured tunes from the turn of the 20th century.   <br /><span class=Soustitre>5. SMITH Lucious: New Railroad</span> <br />(Unknown) - Library of Congress AFS L67, recorded by Alan Lomax, 1942. Smith (ca. 1895-1980) was an Afro-American from Sardis, Mississippi and used a complex technique with up and down picking which Smith called cross noting.  <br /><span class=Soustitre>6. STEELE Pete: Coal Creek March</span> <br />(Peter Steele)- Library of Congress AFS 1694, recorded by Alan and Elizabeth Lomax near Cincinnati, Ohio, March 1938. Steele (1891-1895) was recorded by the Lomax during the Ohio Valley Folk Festival. In 1958 he cut a remarkable disc for the Folkways label and was considered by Pete Seeger and one of the best banjoists.  <br /><span class=Soustitre>7. LUNSFORD Bascom Lamar: Swannanoa Tunnel</span> <br />(Trad.) - recorded at the Washington DC Library of Congress, 1949. As from 1928, Lunsford (1882-1973), the ‘Minstrel of Appalachia’ organized the Mountain Dance and Folk Festival in Asheville NC and was to later organize others. In 1939 he was invited to the White House for a concert given for the king and queen of England and in 1949 he represented the US in the Venice Festival.  <br /><span class=Soustitre>8. KAZEE Buell: Old Whisker, The Moonshiner</span> <br />(Trad.) - Brunswick Records, Br 145B (E 22499), April 1927. From 1927 to 1928 Kazee (1900-1976) recorded 52 songs for Brunswick, mostly ballads brought from the mountains. He was a preacher having had a classical music education, though mastered the clawhammer.  <br /><span class=Soustitre>9. WALSH Dock: Come Bath in that Beautiful Pool</span> <br />(Unknown) - Victor 40237-A, recorded in Memphis, Tennessee, 1929. Walsh (1901-1967), ‘The Banjo King of the Carolinas’ was a member of the Carolina Tar Heels and the group recorded for Victor from 1927 to 1932.  <br /><span class=Soustitre>10. POOLE Charles Cleveland ‘Charlie’: Don’t Let Your Deal Go Down</span> <br />(Trad.) (The North Carolina Ramblers, Charlie Poole, Posey Rorer, Norman Woodief) - Columbia CO 15038 D 14078-1, recorded on 2 July 1925.   <br /><span class=Soustitre>11. POOLE Charles Cleveland ‘Charlie’: Don’t Let your Deal Go Down Medley <br /></span>(Lucy Terry piano), Columbia 15184-D 144521-2, recorded in New York on 26 July 1927. Poole (1892-1931) recorded from 1925 to 1931 and thousands of his discs were sold. His influence was great, particularly on the future bluegrass style.  <br /><span class=Soustitre>12. CLARK Bob ‘Bossie’: Italian Mulazicci</span> <br />(Unknown) - Library of Congress AFS 8487, recorded by Margaret Mayo in Prestonburg KY, September 1949. This is a mazurka played on the banjo by violinist Bob ‘Bossie’ Clark.  <br /><span class=Soustitre>13. MONROE William Smith ‘Bill’</span> <br />(bjo Earl Scruggs): Bluegrass Breakdown (Bill Monroe) - Columbia 20552-CCO 4879-1, recorded in Chicago, 2 October 1947. Mandolinist Monroe (1911-1996) was the father of bluegrass and his musical career covered some sixty years. He founded the Bluegrass Boys and was on the programme of the Grand Ole Opry.   <br /><span class=Soustitre>14. LYLE Rudy (The Bluegrass Boys): White House Blues</span> <br />(Wilbur Jones) - Decca 29141-85736, recorded in Nashville TV, January 1954. Over 150 musicians played with Bill Monroe and the Bluegrass Boys including Lyle from 1949 to 1960.  <br /><span class=Soustitre>15. STANLEY Ralph (The Stanley Brothers): Pretty Polly </span><br />(Trad.) - Columbia 4313, recorded in Nashville, 1950. Many followed in Bill Monroe’s footsteps, including the Stanley Brothers. They recorded for Rich-R-Tone as from 1947 and signed with Columbia in 1948. They were also broadcast over the radio.  <br /><span class=Soustitre>16. SCRUGGS Earl (Flatt &amp; Scruggs): Flint Hill Special</span> <br />(Earl Scruggs) - Columbia P 13826, 24 October 1952. When Scruggs (born in 1924) entered in Bill Monroe’s group in 1945, a new chapter in the history of the banjo opened. His Scruggs style was to be copied by thousands. When he left Monroe in 1948, he teamed up with guitarist Lest Flatt (1914-1979) and came out with some big hits.  <br /><span class=Soustitre>17. SEEGER Peter ‘Pete’ (ha and voc Woody Guthrie, bjo Pete Seeger): Babe O’Mine</span> <br />(Sarah Ogan Gunning) - Keynote 304, 1941. <br /><span class=Soustitre>18. SEEGER Peter ‘Pete’: Blue Skies</span> <br />(Irvin Berlin) - Folkways FA 2045, 1955.  <br /><span class=Soustitre>19. SEEGER Peter ‘Pete’: Listen Mr Bilbo</span> <br />(Bob and Adrienne Claiborne) - Folkways FW 2453, 1956. Seeger (born in 1919) headed the folk revival. He first encountered the 5 string banjo in 1936 during the Ashville Folk Song and Dance Festival and later worked with Alan Lomax on the Archives of American Folk Music. His influence during the sixties was tremendous. In 1948 he published How to Play the Five String Banjo which was a precious tool for all the banjoists in the folk revival. Seeger also invented the long neck banjo.  <br /><span class=Soustitre>20. WARD Wade: Old Joe Clark</span> <br />(Trad.) - Library of Congress AFS 3762, recorded by Pete Seeger and Alan Lomax in Galax VA, 1939. During the folk revival, collectors began looking into musicians who had recorded in the twenties and thirties. Ward (1892-1971) represents the music of the Galax region in Virginia. John A. and Bess Lomax visited him in 1937, then Pete Seeger  and Alan Lomax returned to record the legendary musician in 1939. Eventually Folkways issued several of his albums.  <br /><em>English adaptation by Laure WRIGHT from the French text of Gérard DE SMAELE</em> <br />© 2009 Frémeaux &amp; Associés  <br /><em>Directed, selected and written by Gérard de Smaele <br />Booklet photographs: Gérard de Smaele collection  <br />Special thanks to Reinhard Gress for his generous collaboration.</em>  <br /><span class=Soustitre2>CD 1 ?</span><br /><strong>1. PIDOUX John : Darkey’s Dream</strong> (Thomas J. Armstrong) - 1912. 2’38 ?<br /><strong>2. FARLAND Alfred A. : Carnival in Venice</strong> (Zani de Farranti) - Monarch Record, 1917. 4’00 ?<br /><strong>3. BACON Fred : Old Black Joe</strong> (Stephen Foster) - Pathé Records, 1917. 3’16 ?<br /><strong>4. VAN EPS Fred : Cocoanut Dance</strong> (Herman, Tobani) - Columbia, 1920. 3’04 ?<br /><strong>5. OSSMAN Sylvester L “VESS” : Rusty Rags Medley</strong> (Unknown) - 1901. 2’23 ?<br /><strong>6. CAMMEYER Alfred Davies &amp; SHEAFF Bernard : Danse Bizarre</strong> (Cammeyer) - Vocalion X9544, 1914. 2’48 ?<br /><strong>7. OAKLEY Olly : Romping Rossie</strong> (Madeline Rossiter) - 1910. 2’54 ?<br /><strong>8. RESER Harry : Heebe Jeebes</strong> (Harry Reser) - Colombia, 1925. 3’10 ?<br /><strong>9. BURNETT Richard “Dick” : Ladies on the Streamboat</strong> (Unknown) - Columbia CS 9660-15209-D-side A, 1927. 3’11 <br /><strong>10. JENKINS Frank : Babtist Shout “Spanish Fandango”</strong> (Trad.) - Gennett 6187 B, 1927D, enregistré à Richmond IN, 1927. 2’47 <br /><strong>11 MACON David Harrison “Uncle Dave” : Tennessee Red Fox Chase</strong> (Unknown), enregistré à Chicago en 1929. 3’17 <br /><strong>12. MACON David Harrison “Uncle Dave” : Run</strong> (Unknown), enregistré à New York en 1925. 3’03 <br /><strong>13. McGEE Brothers (Sam, Kirk) : Milk Cow Blues</strong> (Kokomo Arnold) - enregistré par Mike Seeger, au New River Ranch, New River Sun MR, 1955. 2’23 <br /><strong>14. ASHLEY Clarence “Tom” : Naomi Wise</strong> (Trad.) - Columbia Records, enregistré à Johnson City TN, 23 octobre 1929. 2’57 <br /><strong>15. BEGLEY Justis : The Golden Willow Tree</strong> (Trad., Child 286) - Library of Congress AFS-1530, enregistré Alan et Elisabeth Lomax à Hazard, Perry County, Kentucky, le 17 octobre 1937. 4’17 <br /><strong>16. BOGGS Dock (Morlan L.) : Danville Girl</strong> (Trad.) - Brunswick 132B, 1927. 3’08 <br /><strong>17. BOGGS Dock (Morlan L.) : Old Rub Alcohol Blues</strong> (Trad.) - Lonesome Ace, 21404, 1929. 3’19 <br /><strong>18. WILLIAMS Walter : Mud Fence</strong> (Trad.) - Library of Congress AFS 1600, enregistré par Alan and Elisabeth Lomax à Salyersville KY, en octobre 1957. 1’50 <br /><strong>19. SMITH Hobart : The Cuckoo Bird</strong> (Trad.) - Library of Congress AFS 6732-A3, enregistré par Alan Lomax à Saltville VA, août 1942. 2’38 <br /><strong>20. WILLINGHAM Thaddeus C. : Roll on the Ground</strong> (Trad.) - Library of Congress AFS-3113-A1, enregistré par Herbert Halpert à Gulfport, Mississippi, le 11 juin 1939. 3’14  <br /><span class=Soustitre2>CD2 ?</span><br /><strong>1. CRISP Rufus : Ball and Chain</strong> (Trad.) - Library of Congress AFS 8498, enregistré par Margot Mayo et Stuart Jamieson a Allen Kentucky, septembre 1946. 3’07 ?<br /><strong>2. FRAZIER Nathan : Po Black Sheep</strong> (Trad.) (fiddle : Frank Patterson) - Library of Congress AFS 6679, enregistré à Nashville TN, par John Work, 1942. 3’12 ?<br /><strong>3. LOWE Charlie : Tater Patch</strong> (Unknown) - enregistré par Ben Jarrell à Mount Airy NC, 1952. 1’54 ?<br /><strong>4. SLAYDEN Will : John Henry</strong> (Trad.) - enregistré par Charles McNutt près de Menphis dans le Tennessee, 1952.  2’31 ?<br /><strong>5. SMITH Lucious : New Railroad</strong> (Unknown) - Library of Congress AFS L67, enregistré par Alan Lomax, 1942. 3’14 ?<br /><strong>6. STEELE Pete : Coal Creek March</strong> (Peter Steele) - Library of Congress AFS 1694, enregistré par Alan et Elizabeth Lomax près de Cincinnati, Ohio, mars 1938. 1’32 ?<br /><strong>7. LUNSFORD Bascom Lamar : Swannanoa Tunnel</strong> (Trad.), enregistré à la Bibliothèqaue du Congrès à Washington DC, 1949. 3’42 ?<br /><strong>8. KAZEE Buell : Old Whisker, The Moonshiner</strong> (Trad.) - Brunswick Records, Br 145B [E 22499], avril 1927. 3’18 ?<br /><strong>9. WALSH Dock : Come Bath in that Beautifull Pool</strong> (Unknown) - Victor 40237-A, enregistré à Menphis, Tennessee, 1929. 3’04 <br /><strong>10. POOLE Charles Cleveland “Charlie” : Don’t Let Your Deal Go Down</strong> (Trad.) (The North Carolina Ramblers, Charlie Poole, Posey Rorer, NormanWoodief) - Columbia CO 15038 D 140781-1, enregistré le 27 juillet 1925 2’54  <br /><strong>11. POOLE Charles Cleveland “Charlie”</strong> (piano : Lucy Terry) : Don’t Let Your Deal Go Down Medley (Trad.), Columbia 15184-D 144521-2, enregistré à New York le 26 juillet 1927. 3’19 <br /><strong>12. CLARK Bob « Bossie » : Italian Mulazicci</strong> (Unknown) - Library of Congress AFS 8487, enregistré par Margaret Mayo à Prestonburg KY, septembre 1949. 1’50 <br /><strong>13. MONROE William Smith “ Bill” (banjo : Earl Scruggs) : Bluegrass Breakdown</strong> (Bill Monroe) - Columbia 20552-CCO 4879-1, enregistré à Chicago, 27 octobre 1947. 2’16 <br /><strong>14. LYLE Rudy (The Bluegrass Boys) : White House Blues</strong> (Wilbur Jones) - Decca 29141-85736, enregistré à Nashville TN, janvier 1954. 2’17 <br /><strong>15. STANLEY Ralph (The Stanley Brothers) : Pretty Polly</strong> (Trad.) - Columbia 4313, enregistré à Nashville, 1950. 2’53 <br /><strong>16. SCRUGGS Earl (Flatt &amp; Scruggs) : Flint Hill Special</strong> (Earl Scruggs) - Columbia P 13826, 24 octobre 1952. 2’50 <br /><strong>17. SEEGER Peter « Pete » : Babe O’Mine</strong> (Sarah Ogan Gunning) - (harmonica, vocals : Woody Guthrie ; banjo : Pete Seeger) - Keynote 304, 1941. 2’44 <br /><strong>18. SEEGER Peter “Pete” : Blue Skies</strong> (Irvin Berlin) - Folkways FA 2045, 1955. 2’23 <br /><strong>19. SEEGER Peter “Pete” : Listen Mr Bilbo</strong> (Bob et Adrienne Claiborne) - Folkways FW 2453, 1956.  2’04 <br /><strong>20. WARD Wade : Old Joe Clark</strong> (Trad.) - Library of Congress AFS 3762, enregistré par Pete Seeger et Alan Lomax à Galax VA, 1939. 0’53  <br /></span><br /><span class=Source>CD Banjo An American five-string history 1901-1956 © Frémeaux &amp; Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)</span></p></p>"
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Mais comme l&rsquo;Am&eacute;rique existait bien avant sa &laquo;d&eacute;couverte&raquo; par Christophe Colomb en 1492, la musique que l&rsquo;on qualifiera de Rock&rsquo;n&rsquo;roll dans les 50&rsquo;s existait pratiquement telle quelle et sous d&rsquo;autres noms d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30. Elle &eacute;tait le fruit d&rsquo;une longue &eacute;volution des musiques sudistes (cf Rock&rsquo;n&rsquo;roll vol. 1, 2, 3, 4, 5, 6 &amp; 7 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353, 354, 355, 356 &amp; 357) et d&rsquo;&eacute;changes permanents entre elles. La grande vague du Rock&rsquo;n&rsquo;roll des 50&rsquo; s n&rsquo;est en fait que sa soudaine m&eacute;diatisation, notamment &agrave; travers le cin&eacute;ma (Rock Around The Clock dans Blackboard jungle), les t&eacute;l&eacute;visions (Ed Sullivan Show) et le disque. Elle correspond &agrave; la &laquo;d&eacute;couverte&raquo; des traditions musicales sudistes par les Etats Unis du Nord Yankee puis &agrave; sa diffusion &agrave; travers l&rsquo;Europe et le monde entier. Ce mouvement de reconnaissance des traditions sudistes qui commence ainsi ne s&rsquo;arr&ecirc;tera plus et se d&eacute;clinera en &laquo;folk boom&raquo; du d&eacute;but des 60&rsquo;s, &laquo;blues revival&raquo; &agrave; travers les groupes pop britanniques comme les Rolling Stones et nourrira pendant longtemps l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;buleuse rock... Cette s&eacute;rie - &laquo;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; - se propose de suivre ann&eacute;e par ann&eacute;e l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Am&eacute;rique roulant et tanguant au rythme des disques diffus&eacute;s sur les radios et dans les juke-boxes. L&rsquo;Histoire en tapant du pied !<br /></span><span class=Soustitre>1952: LE ROCK&rsquo;N&rsquo;ROLL EST BIEN LA</span><span class=Texte><br />En 1952, Dwight D. Eisenhower, ancien comman&shy;dant en chef des forces alli&eacute;es en 1944, est &eacute;lu pr&eacute;sident des Etats-Unis. Pour la premi&egrave;re fois de l&rsquo;histoire am&eacute;ricaine, il n&rsquo;aura droit qu&rsquo;&agrave; effectuer deux mandats. En effet, instruits par le pr&eacute;c&eacute;dent de Franklin D. Roosevelt qui &eacute;tait mort &agrave; la t&acirc;che durant son quatri&egrave;me mandat, la Chambre a adopt&eacute; le 22 &egrave;me amendement &agrave; la Constitution qui interdit d&eacute;sormais &agrave; un pr&eacute;sident d&rsquo;exercer la magistrature supr&ecirc;me plus de deux fois cons&eacute;cutives.Sur fond de guerre de Cor&eacute;e (&agrave; laquelle Eisenhower saura mettre un terme), l&rsquo;Am&eacute;rique continue, sans le dire et sans y penser mais en vivant avec entrain d&rsquo;une c&ocirc;te &agrave; l&rsquo;autre, sa marche vers le Rock&rsquo;n&rsquo;roll. Comme cette s&eacute;rie l&rsquo;a d&eacute;montr&eacute;, celle-ci a commenc&eacute; depuis bien longtemps. On pouvait sans difficult&eacute; distinguer les pr&eacute;mices du ph&eacute;nom&egrave;ne d&egrave;s les ann&eacute;es 30 avec le Western Swing. Dans les 40&rsquo;s, country boogie et Rhythm &amp; Blues en consolidaient les bases. 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Kansas City dont nous pr&eacute;sentons ici la version originale par le pianiste Little Willie Littlefield conna&icirc;tra la m&ecirc;me c&eacute;l&eacute;brit&eacute; et fera partie du r&eacute;pertoire de quasiment tous les &laquo;Pionniers&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll. Tous ces artistes coexistent avec les gloires anciennes, pas toujours &acirc;g&eacute;es mais malgr&eacute; tout vieillissantes, comme Red Foley, Tennessee Ernie Ford, Amos Milburn ou Joe Liggins...Encore quelques mois et tout ce beau monde sera rejoint par Carl Perkins, Wanda Jackson et Elvis Presley. Vous avez dit Rock&rsquo;n&rsquo;roll?&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /></span><span class=Soustitre>ALAN FREED </span><span class=Texte><br />Comme nous l&rsquo;avons soulign&eacute; depuis le d&eacute;but de cette s&eacute;rie &laquo;The Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo;, le ph&eacute;nom&egrave;ne du Rock&rsquo;n&rsquo;roll n&rsquo;aurait en aucun cas pu se produire sans l&rsquo;&eacute;mergence, apr&egrave;s la Deuxi&egrave;me Guerre Mondiale, de producteurs ind&eacute;pendants qui &eacute;taient attentifs aux go&ucirc;ts de client&egrave;les jadis tr&egrave;s sp&eacute;cifiques mais que le brassage migratoire et le niveau de vie de plus en plus &eacute;lev&eacute; dispersaient du Sud vers le Nord. Les majors de l&rsquo;industrie du disque s&rsquo;&eacute;taient r&eacute;v&eacute;l&eacute;s totalement incapables de comprendre ces changements, laissant la place libre &agrave; de petits entrepreneurs qui, souvent passionn&eacute;s par la musique, d&eacute;cidaient d&rsquo;investir leur argent et leur &eacute;nergie dans le disque. Nous avons donc, dans les livrets de cette s&eacute;rie, dress&eacute; les portraits de certains des principaux producteurs - Sam Phillips, les Chess Brothers, Syd Nathan, Art Rupe, Lew Chudd - qui sont autant que les artistes les v&eacute;ritables &laquo;inventeurs&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll.Il faut maintenant aussi rendre toute sa place &agrave; certains animateurs de radio qui, eux aussi &agrave; l&rsquo;aff&ucirc;t des nouveaux courants musicaux, ont jou&eacute; un r&ocirc;le majeur dans la reconnaissance des musiques sudistes par le public nordiste et particip&eacute; &agrave; la cr&eacute;ation du ph&eacute;nom&egrave;ne Rock&rsquo;n&rsquo;roll. En 1952, justement, un disc-jockey de 29 ans, Alan Freed, lance depuis la station WJW de Cleveland un audacieux programme de musique noire &agrave; destination des teenagers blancs. Le programme s&rsquo;intitule tout simplement &laquo;Moondog Rock&rsquo;n&rsquo;roll Party&raquo;! L&rsquo;id&eacute;e de cette &eacute;mission v&eacute;ritablement r&eacute;volutionnaire pour l&rsquo;&eacute;poque provient de Leo Mintz, un ami de Freed, qui dirige le principal magasin de disques de Cleveland et qui s&rsquo;est aper&ccedil;u depuis plusieurs ann&eacute;es de l&rsquo;engouement des adolescents blancs pour les musiques les plus d&eacute;brid&eacute;es, country boogie mais aussi Rhythm &amp; Blues noir.<br />Comme le dira Freed: &laquo; Des gens comme Leo Mintz et moi nous avions toujours d&eacute;test&eacute; cette s&eacute;paration des races qui nous venait du Sud et qui confinait des tas de talents, Blancs comme Noirs, d&rsquo;un seul c&ocirc;t&eacute; de la barri&egrave;re... Nous nous disions que le sport avait bris&eacute; cette barri&egrave;re artificielle et qu&rsquo;il n&rsquo;y avait aucune raison que la musique n&rsquo;en fasse pas autant...&raquo;Le succ&egrave;s de l&rsquo;&eacute;mission est imm&eacute;diat et atteint un tel degr&eacute; qu&rsquo;en mars 1952, Mintz et Alan Freed d&eacute;cident de louer une des plus grandes salles de Cleveland, l&rsquo;Arena, afin d&rsquo;y faire se d&eacute;rouler un grand concert, le &laquo;Moondog Ball&raquo;, comprenant certains des artistes blancs et noirs qui &eacute;taient pl&eacute;biscit&eacute;s par le public du &laquo;Moondog Rock&rsquo;n&rsquo;roll Party&raquo;. L&rsquo;Arena peut accueillir 10.000 spectateurs et le pari appara&icirc;t risqu&eacute;. Mais, comme le pr&eacute;cise Freed:&laquo; Le jour du spectacle, entre 20 et 30.000 gamins se sont pr&eacute;sent&eacute;s aux guichets. Comme on refusait de leur vendre des places qui n&rsquo;existaient plus, ils ont forc&eacute; les portes, repouss&eacute; les forces de police bien peu nombreuses et se sont agglutin&eacute;s devant la sc&egrave;ne pour voir enfin les artistes qu&rsquo;ils entendaient &agrave; la radio... Je peux vous dire que personne, personne ne s&rsquo;attendait alors &agrave; un tel raz de mar&eacute;e. &raquo;<br /></span><span class=Soustitre>CEUX QUI ROULENT ET TANGUENT EN 1952: </span><span class=Texte><br /><strong>Charlie Adams:</strong> Ce Texan de Waco (n&eacute; en 1920) a beaucoup &eacute;crit de chansons pour d&rsquo;autres, enregistr&eacute; comme musicien de studio et accompagn&eacute; Hank Williams avant de faire une petite carri&egrave;re personnelle. Accompagn&eacute; de son orchestre, les Western All Stars, Adams a d&eacute;fendu un style Honky Tonk sans appr&ecirc;ts ni fioritures, enregistrant plusieurs titres de proto-Rockabilly comme le T.T. boogie que nous proposons ici.<br /><strong>Archibald:</strong> N&eacute; Leon T. Gross, Archibald (1912-1973) est un pianiste et chanteur de la Nouvelle Orl&eacute;ans qui passe pour avoir influenc&eacute; Fats Domino. Il a connu une br&egrave;ve heure de gloire avec quelques succ&egrave;s comme une adaptation de Stack O Lee qui a fait &eacute;cole. Son jeu de piano est caract&eacute;ristique de celui de la ville et ses racines plongent loin dans la tradition du Dixieland. Great big eyes est une superbe pi&egrave;ce bien dans le moule du tr&egrave;s particulier Rock&rsquo;n&rsquo;roll n&eacute;o-orl&eacute;anais.<br /><strong>Bobby Bland: </strong>Robert Calvin Bland (1930) a longtemps &eacute;t&eacute; une des idoles du public noir, en particulier f&eacute;minin. Il faut dire que son chant, velout&eacute; et enveloppant, terriblement sensuel, en a fait un des meilleurs crooners de la musique populaire am&eacute;ricaine: un tiers de l&rsquo;insinuation suave d&rsquo;un Tony Bennett; un tiers des blues shouters urbains; un tiers de la ferveur des sermons du gospel rural. Il a commenc&eacute; sa carri&egrave;re &agrave; Memphis en compagnie de B.B. King et Junior Parker avant d&rsquo;enregistrer le meilleur de son &oelig;uvre pour le label texan Duke. Le tr&egrave;s rythm&eacute; Good lovin&rsquo; appartient &agrave; cette p&eacute;riode.<br /><strong>Zu Zu Bollin:</strong> Un guitariste texan qui a grav&eacute; une poign&eacute;e de faces l&eacute;gendaires en 1951-52 pour le petit label Torch (dont Why don&rsquo;t you eat que nous proposons ici), ZuZu Bollin (1924-90) a bri&egrave;vement refait surface dans les ann&eacute;es 80, enregistrant m&ecirc;me un excellent album en compagnie de Wayne Bennett et Duke Robillard.<br /><strong>Ruth Brown: </strong>Ruth n&eacute;e Weston en 1928 a &eacute;t&eacute; une des pionni&egrave;res du Rhythm &amp; Blues. Chanteuse subtile et suave, Ruth a souvent connu les sommets des Hit Parades dans les ann&eacute;es 50. Plusieurs de ses titres sont nettement dans la mouvance du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, tel ce swinguant Daddy daddy. Mais, malgr&eacute; ses efforts, elle ne r&eacute;ussira pas &agrave; &eacute;marger au courant Soul. Apr&egrave;s de longues d&eacute;cennies d&rsquo;oubli, Ruth est de nouveau active sur les sc&egrave;nes des grands festivals.<br /><strong>Jimmy Bryant &amp; Speedy West: </strong>Ces deux musiciens de studio, sans doute le plus formidable duo guitare - pedal steel guitar de toute la musique am&eacute;ricaine, ont enregistr&eacute; une &oelig;uvre exemplaire &agrave; Hollywood durant la premi&egrave;re moiti&eacute; des 50&rsquo;s. Speedy West (n&eacute; en 1924), un &eacute;tonnant steel-guitariste, a &eacute;t&eacute; influenc&eacute; par toutes les musiques possibles, du jazz aux Vari&eacute;t&eacute;s et &agrave; la musique classique et ses id&eacute;es semblent in&eacute;puisables. Il est capable d&rsquo;improviser un solo furieux puis des phrases alanguies, s&rsquo;envoler dans la stratosph&egrave;re et revenir rugir comme un volcan. V&eacute;ritable machine &agrave; studio dans le Los Angeles de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, steel-guitariste &agrave; tout faire du label Capitol, Speedy figure sur plus de 6000 titres, derri&egrave;re pr&egrave;s de 200 chanteurs! Mais ses solos sont rarement routiniers! Son compagnon, Jimmy Bryant (1925-1980)apprend la guitare dans l&rsquo;arm&eacute;e en 1943 en &eacute;coutant les disques de Django Reinhardt qui restera une de ses grandes in&shy;fluences. Lorsqu&rsquo;il est d&eacute;mobilis&eacute; en 1946, Jimmy est d&eacute;j&agrave; un remarquable guitariste et il n&rsquo;a pas de mal &agrave; trouver des engagements &agrave; Los Angeles o&ugrave; il est venu tenter sa chance. Pendant quelques ann&eacute;es, Bryant accompagne de nombreux artistes et groupes hollywoodiens. Mais c&rsquo;est sa rencontre avec Speedy West en 1950 qui change vraiment le cours de la country music &agrave; la guitare. Le courant passe instantan&eacute;ment entre les deux musiciens qui partagent le m&ecirc;me go&ucirc;t pour l&rsquo;innovation, l&rsquo;audace, le jazz revu et corrig&eacute; &agrave; la fa&ccedil;on country et une passion pour l&rsquo;utilisation musicale des possibilit&eacute;s offertes par la technologie. Ensemble, ils forment un duo exceptionnel qui va largement enregistrer soit avec Speedy West sous leurs noms associ&eacute;s, soit encore davantage derri&egrave;re de tr&egrave;s nombreux artistes californiens. Durant les ann&eacute;es 50, il participait &agrave; une moyenne de trois s&eacute;ances par jour dans la r&eacute;gion de Los Angeles! Bryant est un des guitaristes solistes les plus brillants de son &eacute;poque. Il a un incroyable toucher pr&eacute;cis, concis, &eacute;vocateur, vibrant, lyrique. L&rsquo;influence de Bryant sera &eacute;norme sur les guitaristes de country et de rock am&eacute;ricain jusqu&rsquo;&agrave; aujourd&rsquo;hui. Pickin&rsquo; the chicken d&eacute;montre toute l&rsquo;&eacute;tendue du talent de ces deux musiciens v&eacute;ritablement exceptionnels.<br /><strong>Carter Sisters:</strong> Apr&egrave;s la fin du groupe original de la Carter Family en 1943 &agrave; la suite de disputes incessantes entre A.P. et Sara Carter, c&rsquo;est le troisi&egrave;me membre de la &laquo;famille&raquo;, Maybelle Carter qui reprend le flambeau. En compagnie de ses trois filles, Anita, June (qui se mariera avec Carl Smith puis Johnny Cash) et Helen, elle appara&icirc;t sur sc&egrave;ne et en studio sous le nom de Mother Maybelle and the Carter Sisters. Elles connaissent un succ&egrave;s commercial tr&egrave;s important apr&egrave;s la guerre, en sachant brillamment conserver toute la saveur de la Carter Family tout en empruntant tous les &eacute;l&eacute;ments de la Country Music de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, notamment l&rsquo;apport de guitares &eacute;lectriques (comme dans Juke Box blues, celle de Chet Atkins) et de rythmes swinguants.<br /><strong>Tucker Coles:</strong> On ne conna&icirc;t pas grand&rsquo;chose de Robert Tucker (dit Tucker Coles), un chanteur de la Nouvelle Orl&eacute;ans qui semble avoir appartenu &agrave; l&rsquo;orchestre de Dave Bartholomew avec qui il a probablement enregistr&eacute; l&rsquo;endiabl&eacute; House Rocker&rsquo;s Jamboree que nous pr&eacute;sentons dans ce coffret.<br /><strong>Cowboy Copas: </strong>Ce tr&egrave;s populaire chanteur de Honky Tonk (1913-63) a d&rsquo;abord fait partie de l&rsquo;orchestre de Western Swing de Pee Wee King avant de faire carri&egrave;re sous son nom. Il a consid&eacute;rablement enregistr&eacute; entre 1946 et sa mort dans un accident d&rsquo;avion qui a aussi co&ucirc;t&eacute; la vie &agrave; la chanteuse Patsy Cline. Feeling low est une remarquable pi&egrave;ce rythm&eacute;e qui permet d&rsquo;appr&eacute;cier le toucher du brillant guitariste Zeke Turner.<br /><strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan: </strong>N&eacute; dans le Missouri, Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan (1924-94) a jou&eacute; dans les clubs et sur les ondes de Saint Louis avant d&rsquo;&ecirc;tre incorpor&eacute; dans la marine. Apr&egrave;s quatre ann&eacute;es de guerre, Dolan s&rsquo;installe en Californie et enregistre pour plusieurs labels ind&eacute;pendants dont Modern et Capitol. Nous avons pr&eacute;sent&eacute; ses plus c&eacute;l&egrave;bres pi&egrave;ces, Hot rod race et Juke box boogie dans les volumes pr&eacute;c&eacute;dents de cette s&eacute;rie. Nous ne r&eacute;sistons pas au plaisir de r&eacute;cidiver encore une fois avec Hot Rod mama, une suite de cette saga de courses automobiles entre jeunes gens tout autant d&eacute;brid&eacute;es que dangereuses dont les routes californiennes &eacute;taient famili&egrave;res au d&eacute;but des ann&eacute;es 50.<br /><strong>Antoine &laquo;Fats&raquo; Domino: </strong>Domino (n&eacute; en 1928) est un des vrais h&eacute;ros du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. D&rsquo;ascen&shy;dance cajun, Fats joue dans les clubs de la Nou&shy;velle Orl&eacute;ans apr&egrave;s son travail en usine. Il est rep&eacute;r&eacute; par le chef d&rsquo;orchestre Dave Bartholomew qui le fait enregistrer en 1949 sur le label Imperial. The Fat man, son premier disque, est un succ&egrave;s imm&eacute;diat. Domino devient ainsi &laquo;Fats&raquo; et passe du statut de vedette locale &agrave; une star du Rhythm &amp; Blues puis une des &eacute;toiles du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, un parcours alors extr&ecirc;mement rare pour un Noir. Il enregistre une kyrielle de &laquo;tubes&raquo; internationaux qui le propulsent sur les sc&egrave;nes des grands festivals et des salles de Las Vegas et qui seront repris par des dizaines d&rsquo;artistes. Nous pr&eacute;sentons dans ce volume Mardi Gras to New Orleans, une pi&egrave;ce compos&eacute;e par le Professor Longhair qui n&rsquo;est pas &agrave; proprement parler &laquo;Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; mais qui swingue quand m&ecirc;me joliment et qui est devenue un peu l&rsquo;&laquo;hymne national&raquo; de La Nouvelle Orl&eacute;ans.<br /><strong>Red Foley: </strong>Le chanteur Clyde &laquo;Red&raquo; Foley (1910-68) a plusieurs fois figur&eacute; dans cette s&eacute;rie. Il demeure c&eacute;l&egrave;bre dans la country music &agrave; plusieurs titres: un baryton aux nuances tendres et chaudes qui a connu d&rsquo;&eacute;normes succ&egrave;s, un chanteur de gospel immens&eacute;ment populaire, l&rsquo;animateur du programme t&eacute;l&eacute;vis&eacute; Ozark Jubilee qui a beaucoup fait pour r&eacute;pandre la country music hors de son terreau naturel. Mais ce crooner pour ruraux, sympathique et amical (son slogan publicitaire &eacute;tait: &laquo;Red Foley, votre bon voisin&raquo;), &agrave; la carrure d&rsquo;athl&egrave;te demeure, en dehors des Etats Unis, l&eacute;gendaire pour ses titres d&rsquo;un country boogie le plus d&eacute;brid&eacute; et pour l&rsquo;influence importante qu&rsquo;il a eu sur les premiers pionniers du Rockabilly. Elvis Presley &eacute;tait notamment un de ses fans les plus fid&egrave;les. Hoot owl boogie que nous pr&eacute;sentons ici permet, une fois de plus, d&rsquo;appr&eacute;cier les talents du grand guitariste Zeke Turner.<br /><strong>Tennessee Ernie Ford:</strong> Ford (1919-91) a &eacute;t&eacute; un des grands noms de la country music des ann&eacute;es d&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Accompagn&eacute; de certains des meil&shy;leurs musiciens de la country californienne d&rsquo;alors, tr&egrave;s jazzy et swinguante, Ford a enregistr&eacute; une magnifique s&eacute;rie de boogie-woogies &agrave; la sauce country. Blackberry boogie pr&eacute;sente Ernie en compagnie d&rsquo;un Jimmy Bryant en super forme. Comme de nombreux titres grav&eacute;s par Ford, Blackberry boogie est devenu un classique du Rockabilly, repris de tr&egrave;s nombreuses fois par quantit&eacute; de musiciens.<br /><strong>Guitar Slim: </strong>Eddie Jones dit Guitar Slim (1926-1959) est un grand chanteur venu des chorales religieuses qui a compos&eacute; le c&eacute;l&egrave;bre Things I used to do. Remarquable showman, explorateur de la guitare &eacute;lectrique comme on peut l&rsquo;entendre sur Certainly all, Guitar Slim aurait pu devenir une vedette mais il est mort d&rsquo;une crise d&rsquo;&eacute;thylisme &agrave; la trentaine. Son influence a &eacute;t&eacute; &eacute;norme sur Albert Collins, Lonnie Brooks et Buddy Guy qui continue d&rsquo;ailleurs de jouer sur sc&egrave;ne avec une photo de Guitar Slim coll&eacute;e sur son ampli.<br /><strong><br />Bill Haley: </strong>Qui ne conna&icirc;t Rock around the clock par Bill Haley (1925-81), le morceau qui, tout autant que les premiers titres de Presley a fait exploser le Rock&rsquo;n&rsquo;roll dans le monde entier? Nous avons largement racont&eacute; son parcours musical dans les volumes pr&eacute;c&eacute;dents de cette s&eacute;rie. Rock the joint qui ouvre cette anthologie consacr&eacute;e &agrave; l&rsquo;ann&eacute;e 1952 d&eacute;montre une fois de plus que si le Rock&rsquo;n&rsquo;roll a peut &ecirc;tre officiellement &eacute;t&eacute; baptis&eacute; en 1954-55, il menait depuis longtemps d&eacute;j&agrave; l&rsquo;existence mouvement&eacute;e mais effective des cr&eacute;atures non reconnues!<br /><strong>Peppermint Harris: </strong>Harrison D. Nelson dit Peppermint Harris (1924-1999) est un bluesman texan qui a enregistr&eacute; une &oelig;uvre copieuse mais versatile. Apr&egrave;s des ann&eacute;es d&rsquo;apprentissage aupr&egrave;s de Lightnin&rsquo; Hopkins et Clarence &laquo;Gatemouth&raquo; Brown qui resteront toujours ses deux principaux mod&egrave;les, Harris enregistre &agrave; partir de 1948 pour le producteur texan Bill Quinn. Un chanteur sensuel, semblant toujours flotter entre deux whiskeys et un guitariste tr&egrave;s expressif dans la mouvance de l&rsquo;&eacute;cole texano-californienne, Harris obtiendra plusieurs importants succ&egrave;s comme Rainin&rsquo; in my heart ou I got loaded qui sera repris par Zeb Turner dans une version Rockabilly. I cry for my baby que nous pr&eacute;sentons ici est dans une veine similaire. <br /><strong>Chuck Higgins: </strong>Le trompettiste et saxophoniste Charles Williams dit Chuck Higgins (1924-99) est un de ces nombreux jazzmen officiant en Californie qui ont connu quelques &laquo;hits&raquo; avec des instrumentaux simples mais muscl&eacute;s comme le Pachuco Hop que nous pouvons entendre dans ce coffret et qui &eacute;voque le style flamboyant des immigr&eacute;s mexicains si nombreux &agrave; Los Angeles apr&egrave;s la guerre. Higgins a par la suite enregistr&eacute; de fa&ccedil;on substantielle sans retrouver le succ&egrave;s initial.<br /><strong>John Lee Hooker: </strong>G&eacute;ant incontest&eacute; du blues, John Lee Hooker (1917 ou 1921-2001) n&rsquo;a pas beaucoup influenc&eacute; le Rock&rsquo;n&rsquo;roll des 50&rsquo;s mais &eacute;norm&eacute;ment le rock des ann&eacute;es 60 via les groupes britanniques et leurs &eacute;mules am&eacute;ricains. Walking the boogie que nous pr&eacute;sentons ici n&rsquo;est qu&rsquo;une nouvelle variation de son c&eacute;l&egrave;bre Boogie chillen mais qui, gr&acirc;ce &agrave; une utilisation intelligente du re-recording, technique alors nouvelle mise au point par Les Paul, prend une toute autre dimension.<br /><strong>Bull Moose Jackson:</strong> Venu du jazz via les orchestres de Tadd Dameron et Lucky Millinder, Benjamin Clarence Jackson (1919-89) devient Bull Moose apr&egrave;s le succ&egrave;s de Bull Moose Jackson blues grav&eacute; en 1946. Durant quelques ann&eacute;es, il engrange plusieurs &laquo;hits&raquo; sur le label King avec des pi&egrave;ces endiabl&eacute;es, souvent tr&egrave;s grivoises (comme le Big Ten Inch Record que nous proposons ici) ainsi que des ballades sucr&eacute;es. Chanteur caract&eacute;ristique des blues shouters du Rhythm &amp; Blues de l&rsquo;apr&egrave;s guerre et saxo tenor plus subtil que beaucoup de ses concurrents, Bull Moose n&rsquo;&eacute;margera que modestement au boom du Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Doug Lewis:</strong> Ce chanteur et guitariste originaire de Fairbanks en Alaska faisait les belles nuits du c&eacute;l&egrave;bre club local, le Cow Town club quand il a tent&eacute; bri&egrave;vement sa chance en Californie. Il a en&shy;re&shy;gistr&eacute; en compagnie du groupe du steel guitariste Jack Rhodes une s&eacute;rie de beaux titres &agrave; Los Angeles en 1952 dont le muscl&eacute; Ice worm boogie.<br /><strong>Joe Liggins: </strong>Ce pianiste et chanteur (1920-1987) est un des concepteurs du Rhythm &amp; Blues. Il a obtenu de grands succ&egrave;s d&egrave;s le milieu des 40&rsquo;s comme Honeydripper ou Pink Champagne. Joe a abondamment enregistr&eacute; dans un style m&ecirc;lant avec bonheur blues, ballade, jazz. Dripper&rsquo;s boogie d&eacute;montre qu&rsquo;il &eacute;tait d&eacute;sireux de suivre le courant du Rock&rsquo;n&rsquo;roll qu&rsquo;il avait amorc&eacute; depuis des ann&eacute;es. Ce sera en vain, son style de bandleader tir&eacute; &agrave; quatre &eacute;pingles au sourire huil&eacute; &eacute;tant alors terriblement hors mode.<br /><strong>Little Richard:</strong> Ce &laquo;pionnier du Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; n&eacute; en 1932 puise beaucoup son inspiration dans le blues et le gospel comme le prouve Ain&rsquo;t nothing happening que nous pr&eacute;sentons ici. Nous avons relat&eacute; ses d&eacute;buts dans le livret du coffret Rock&rsquo;n&rsquo;roll 1951. Ses premiers disques, fr&eacute;n&eacute;tiques, sauvages parfois jusqu&rsquo;au d&eacute;lire, sont devenus des &laquo;classiques&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll. Sur sc&egrave;ne, Richard d&eacute;cha&icirc;nait l&rsquo;enthousiasme du public, entretenait une tension incroyable et terminait son show en sueur, &agrave; moiti&eacute; nu sur son piano! Chant strident, jeu de piano &laquo;pompant&raquo;, rythme irr&eacute;sistible...<br /><strong>Little Willie Littlefield: </strong>Ce pianiste au swing solide n&eacute; en 1931, est l&rsquo;auteur du c&eacute;l&egrave;bre Kansas City, devenu un des super classiques du Rhythm &amp; Blues et du Rock&rsquo;n&rsquo;roll et dont nous pr&eacute;sentons ici la version originale. Malgr&eacute; une oeuvre copieuse et souvent de premier plan, Littlefield n&rsquo;a jamais r&eacute;ussi la carri&egrave;re que son talent pouvait lui permettre d&rsquo;esp&eacute;rer. Il demeure toujours en activit&eacute; mais se produit essentiellement en Europe.<br /><strong>Maddox Brothers &amp; Rose:</strong> Un des plus fid&egrave;les et vigilants ex&eacute;g&egrave;tes de cette s&eacute;rie consacr&eacute;e aux racines du Rock&rsquo;n&rsquo;roll nous presse de longue date d&rsquo;inclure un titre de Rose Maddox (1925-88) accompagn&eacute;e de ses nombreux fr&egrave;res Cliff, Cal, Fred, Don ou Henry Ford, le &laquo;petit ami favori des filles qui travaillent&raquo;. Le d&eacute;sopilant No help wanted permet de comprendre l&rsquo;&eacute;tendue et la dur&eacute;e de la popularit&eacute; de cet orchestre familial qui s&rsquo;intitulait alors &laquo;America&rsquo;s most colorful hillbilly band&raquo;. Plusieurs des enregistrements des Maddox anticipent le mouvement du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, autant par la nature des th&egrave;mes abord&eacute;s que par le jeu de guitare &eacute;lectrique inventif de Cal.<br /><strong>Percy Mayfield:</strong> Se situant entre blues californien, Rhythm &amp; Blues et m&ecirc;me Vari&eacute;t&eacute;s, Percy Mayfield (1920-84) est un nom majeur de l&rsquo;histoire de la musique populaire noire. Son influence sur le blues de la C&ocirc;te Ouest a &eacute;t&eacute; consid&eacute;rable, autant par son &oelig;uvre enregistr&eacute;e que par ses compositions dont beaucoup sont devenues des standards repris par des dizaines d&rsquo;artistes: Please send me someone to love, Strange things happening, I need your love so bad, Memory pain (It serves you right to suffer), My mind is trying to leave me. Mayfield est aussi l&rsquo;auteur de plusieurs succ&egrave;s de Ray Charles dont il a &eacute;t&eacute; le compositeur attitr&eacute; entre 1962 et 1964: Hit the road, Jack, Danger zone, But on the other hand, Tell me how do you feel. Cette fonction de parolier - arrangeur - compositeur a quelque peu occult&eacute; la propre discographie de Mayfield qui est fort impressionnante comme on peut le juger ici avec le superbe Louisiana.<br /><strong>Wally Mercer: </strong>Nous n&rsquo;avons pas r&eacute;sist&eacute; au plaisir d&rsquo;inclure en cette ann&eacute;e 1952 le titre originalement appel&eacute; Rock around the clock par l&rsquo;obscur saxophoniste et chef d&rsquo;orchestre de Floride Wally Mercer (1912-90). Ce Rock around the clock-l&agrave;, enregistr&eacute; &agrave; Nashville, n&rsquo;a cependant que bien peu de rapport avec le morceau de Bill Haley qui lan&ccedil;a vraiment le Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Amos Milburn: </strong>Un des grands pionniers du Rhythm &amp; Blues, Amos Milburn (1926-80) a de nombreuses fois figur&eacute; dans cette s&eacute;rie et il est indubitablement aussi un des authentiques pr&eacute;curseurs du Rock&rsquo;n&rsquo;roll. En 1952, il demeure encore tr&egrave;s populaire aupr&egrave;s des Noirs et Greyhound que nous proposons ici sera repris avec succ&egrave;s par la chanteuse blanche Ella Mae Morse. Son influence directe est aussi consid&eacute;rable sur Fats Domino, Little Richard et des dizaines d&rsquo;autres et nombre de ses titres annoncent le Rock&rsquo;n&rsquo;roll urbain. Paradoxalement, ce courant va &ecirc;tre fatal &agrave; Amos. Apr&egrave;s 1953, sa popularit&eacute; s&rsquo;estompe. Il ne peut plus payer ses musiciens, se produit en soliste dans de petits piano-bars et, bient&ocirc;t, ne fait plus que de sporadiques apparitions. Lui qui avait tant chant&eacute; la &laquo;bouteille&raquo; sous toutes ses formes (Bad bad whiskey) sombre dans l&rsquo;alcoolisme, est victime de crises de d&eacute;mence et doit &ecirc;tre amput&eacute; d&rsquo;une jambe. Son &oelig;uvre magistrale m&eacute;rite d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;cout&eacute;e dans son int&eacute;gralit&eacute;.<br /><strong>Merrill Moore:</strong> Ce disciple de Freddie Slack et Moon Mullican (1923-2000) est certainement un des pianistes de country music les plus dou&eacute;s, un acteur important de la sc&egrave;ne californienne des ann&eacute;es 50 qui, sur la foi de certains de ses boogies comme le Saddle boogie ici pr&eacute;sent&eacute;, a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s surpris de se retrouver sacr&eacute; &laquo;Pionnier du Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; lors du Rockabilly Revival des 70&rsquo;s. Fort influenc&eacute; par le Western Swing, Merrill part en Californie du Sud tenter sa chance apr&egrave;s la guerre. Il forme les Saddle Rhythm Boys et commence &agrave; enregistrer &agrave; partir de 1950 des th&egrave;mes de Honky Tonk qu&rsquo;il chante d&rsquo;une voix d&eacute;contract&eacute;e au timbre nasal qui rappelle fort son ma&icirc;tre Moon Mullican. Mais ce sont &eacute;videmment ses talents de pianiste avec deux mains utiles, un rythme robuste et des solos imaginatifs et jazzy, qui attirent l&rsquo;attention: Big bug boogie; House of blue lights; Rock rock Ola; Hard top race. Moore a figur&eacute; sur d&rsquo;innombrables s&eacute;ances d&rsquo;enregistrement derri&egrave;re Wanda Jackson, Tommy Sands, Sonny James, Faron Young et bien d&rsquo;autres. Il a &eacute;galement grav&eacute; quelques albums de jazz (pour Blue Note notamment) avant d&rsquo;abandonner la musique en 1985.<br /><strong>Ella Mae Morse: </strong>Parfois surnomm&eacute;e &laquo;la premi&egrave;re chanteuse de Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo;, la texane Ella Mae Morse (1924-99) a enregistr&eacute; d&egrave;s l&rsquo;&acirc;ge de 18 ans des titres qui m&ecirc;lent pop, blues, boogie, country et jazz. Avant que des photos d&rsquo;Ella Mae paraissent dans la presse d&eacute;montrant la blancheur de sa peau, la presse professionnelle (et les acheteurs) avait catalogu&eacute; Ms Morse &laquo;chanteuse noire de Rhythm &amp; Blues&raquo;. La magnifique version de Oakie boogie (dont nous avons propos&eacute; la version originale par Johnny Tyler dans le recueil Rock&rsquo;n&rsquo;roll 1947 FA 353) ici pr&eacute;sente d&eacute;montre toutes les qualit&eacute;s de swing et de dynamisme d&rsquo;Ella Mae Morse ainsi qu&rsquo;une fois de plus les formidables talents du tandem Jimmy Bryant-Speedy West.<br /><strong>Moon Mullican: </strong>Aubrey &laquo;Moon&raquo; Mullican (1909-67) a &eacute;t&eacute; un des principaux concepteurs du Honky Tonk puis du country boogie. Ce texan commence sa carri&egrave;re durant les ann&eacute;es 30 au sein de plusieurs groupes de Western Swing, notamment les Texas Wanderers et les Modern Mountaineers, participe &agrave; l&rsquo;&eacute;lection de Jimmie Davis comme gouverneur de la Louisiane en accompagnant le candidat-chanteur! Puis il entame une carri&egrave;re en vedette pour le label King. Son jeu de piano extr&ecirc;mement puissant et balan&ccedil;ant a &eacute;t&eacute; la source d&rsquo;influence essentielle d&rsquo;innombrables pianistes de Country Music dont Jerry Lee Lewis, Roy Hall, Merrill Moore, Floyd Cramer. Nombre de ses compositions (pleines d&rsquo;humour et de verve) ont &eacute;t&eacute; reprises par quantit&eacute;s d&rsquo;artistes de Country ou de Rhythm &amp; Blues. Moon, un pr&eacute;curseur imm&eacute;diat du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, a r&eacute;ussi - malgr&eacute; le handicap de son &acirc;ge - &agrave; &eacute;marger &agrave; ce courant dans les ann&eacute;es 50. Nous avons plusieurs fois fait figurer Moon dans nos anthologies et nous ne r&eacute;sistons pas au plaisir de faire d&eacute;couvrir ce Tokyo boogie plein de verve.<br /><strong>Bob Newman:</strong> Bien qu&rsquo;il ait enregistr&eacute; certains des chefs d&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;un country boogie virant all&egrave;grement vers le rockabilly, Bob Newman (1915-79) a surtout fait carri&egrave;re en tant qu&rsquo;un des trois chanteurs du groupe western, les Georgia Crackers. Son &oelig;uvre enregistr&eacute;e pour King (souvent produite par Henry Glover) rec&egrave;le quantit&eacute; de bons moments dont ce Sand boogie.<br /><strong>Hank Penny: </strong>Un des v&eacute;t&eacute;rans de l&rsquo;&acirc;ge d&rsquo;or du Western Swing, Hank Penny (1918-92) a r&eacute;ussi &agrave; conserver une forte popularit&eacute; jusqu&rsquo;au milieu des ann&eacute;es 60. Avec le guitariste Jimmy Wyble, No&euml;l Boggs &agrave; la steel-guitare, Hadacillin boogie d&eacute;montre que Penny &eacute;tait capable d&rsquo;adapter son orchestre aux nouveaux courants de la musique populaire am&eacute;ricaine. Malheureusement, apr&egrave;s quelques tentatives artistiquement r&eacute;ussies, Hank Penny s&rsquo;est d&eacute;tourn&eacute; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll pour se fixer dans le Nevada et se produire dans les cabarets chics de Las Vegas, sans doute une activit&eacute; plus lucrative.<br /><strong>Marvin Phillips: </strong>Ce chanteur noir n&eacute; &agrave; Guthrie, Oklahoma le 23 octobre 1931 a enregistr&eacute; une poign&eacute;e de titres muscl&eacute;s &agrave; Los Angeles avec son orchestre &laquo;les hommes de la plan&egrave;te Mars&raquo; comme le Wine Wine woogie que nous proposons ici.<br /><strong>Lloyd Price:</strong> C&rsquo;est en reprenant et en modernisant Stagolee en 1959 que Lloyd Price (1934-1988) conna&icirc;t enfin un succ&egrave;s international. Mais la premi&egrave;re partie de sa carri&egrave;re, remplie de blues et de boogies, le qualifie particuli&egrave;rement en tant que &laquo;Pionnier du Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; notamment sa belle version de Lawdy Miss Clawdy en 1952 avec Fats Domino au piano et dont Little Richard fera un standard.<br /><strong>Ray Price: </strong>Ce texan pur jus (n&eacute; en 1926) a &eacute;t&eacute; un des cr&eacute;ateurs du genre Honky Tonk si populaire apr&egrave;s la guerre parmi les amateurs de Country Music. Un temps associ&eacute; &agrave; Hank Williams (il a m&ecirc;me &eacute;t&eacute; accompagn&eacute; par l&rsquo;orchestre de Hank, les Drifting Cow Boys, ici pr&eacute;sents sur l&rsquo;endiabl&eacute; Move on in and stay), Price s&rsquo;est impos&eacute; par ses talents de chanteur sensible et d&eacute;contract&eacute; et ses compositions sensibles. Sa carri&egrave;re a &eacute;t&eacute; d&rsquo;une exceptionnelle long&eacute;vit&eacute;.<br /><strong>Arthur Smith: </strong>Ce chanteur et multi-instrumentiste n&eacute; en 1921 &agrave; Kershaw pr&egrave;s de Charlotte en Caroline du Nord est surtout c&eacute;l&egrave;bre pour son Guitar boogie, grav&eacute; en 1945 pour le petit label Superdisc (cf Rock&rsquo;n&rsquo;roll, 1938-46 FA 352) La carri&egrave;re d&rsquo;Arthur &laquo;Guitar boogie&raquo; Smith ne se limite certainement pas &agrave; ce tube. Il participe d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30 &agrave; des string-bands locaux, fonde ses Crackerjacks et, extr&ecirc;mement influenc&eacute; par la guitare d&rsquo;un Django Reinhardt, enregistre quantit&eacute; d&rsquo;instrumentaux, swinguants et virtuoses qui ont fait sa r&eacute;putation et que nous avons r&eacute;guli&egrave;rement pr&eacute;sent&eacute;s dans les coffrets Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s. L&rsquo;une de ses compositions, Feudin&rsquo; banjos (co-&eacute;crite avec Don Reno) sera reprise dans le film D&eacute;livrance de John Boorman sous le titre de Dueling banjos. Apr&egrave;s un proc&egrave;s retentissant &agrave; ce sujet, Smith gagne une coquette somme qu&rsquo;il r&eacute;investira dans ses studios de Charlotte. Malgr&eacute; sa r&eacute;putation l&eacute;gendaire, Arthur Smith, casanier, n&rsquo;aimant gu&egrave;re voyager, s&rsquo;est essentiellement consacr&eacute; &agrave; la composition (pr&egrave;s de 500 titres), au travail de studio et &agrave; la production d&rsquo;une &eacute;mission de t&eacute;l&eacute;vision locale diffus&eacute;e sur WBTV. &laquo;L&eacute;gende vivante&raquo; de la guitare, de la Country et du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, on l&rsquo;a souvent signal&eacute; comme d&eacute;c&eacute;d&eacute; mais il est toujours actif, se consacrant en fait surtout depuis vingt ann&eacute;es au gospel avec plusieurs compositions notables, notamment pour les Statler Brothers.<br /><strong>Tommy Sosbee: </strong>Ce chanteur est aujourd&rsquo;hui bien oubli&eacute; (l&rsquo;orthographe de son nom est incertaine et parfois &eacute;crite Sosebee ou Sausbee). Il a accompli l&rsquo;essentiel de sa carri&egrave;re en faisant les premi&egrave;res parties de Red Foley, utilisant sur sc&egrave;ne et aussi sur disque l&rsquo;orchestre de Foley. Il a enregistr&eacute; une belle &oelig;uvre pour Apollo, Coral et RCA avec plusieurs boogies muscl&eacute;s qui sont class&eacute;s aujourd&rsquo;hui en Rockabilly comme l&rsquo;excellent All nite boogie ici inclus.<br /><strong>Big Mama Thornton: </strong>Willie Mae &laquo;Big Mama&raquo; Thornton (1926-84) d&eacute;bute dans les chorales religieuses d&egrave;s l&rsquo;enfance et, &agrave; quatorze ans, se fait embaucher par le Hot Harlem Review, une troupe itin&eacute;rante qui utilise sa voix puissante et sa carrure d&eacute;j&agrave; impressionnante pour essayer d&rsquo;en faire une &laquo;nouvelle Bessie Smith&raquo;. C&rsquo;est cependant avec le Johnny Otis Show que Big Mama enregistre pour la premi&egrave;re fois Mischievious boogie que nous avons pr&eacute;sent&eacute; dans le pr&eacute;c&eacute;dent volume de cette s&eacute;rie. En 1952, elle obtiendra son plus gros succ&egrave;s avec Hound dog dont Elvis Presley fera un &laquo;classique&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Slim Willet: </strong>Winston Lee Moore dit Slim Willet (1919-66) a essentiellement fait carri&egrave;re aupr&egrave;s des ouvriers du p&eacute;trole du Sud Ouest. Avec une voix de t&ecirc;te, un d&eacute;bit saccad&eacute;, une ambiance de Honky Tonk enfum&eacute; et embrum&eacute; de vapeurs d&rsquo;alcool, un rythme marqu&eacute; qui se rapproche souvent du country boogie puis du rockabilly ainsi que des compositions remarquables sur la vie autour des derricks, Slim s&rsquo;est impos&eacute; comme le porte-parole du prol&eacute;tariat tr&egrave;s particulier des ouvriers du p&eacute;trole. Rig movin&rsquo; man n&rsquo;est qu&rsquo;un parmi les nombreux chefs d&rsquo;&oelig;uvre p&eacute;troliers qu&rsquo;il a grav&eacute;s. Par la suite, Willet rach&egrave;tera une station de radio &agrave; Abilene avant de d&eacute;c&eacute;der d&rsquo;une crise cardiaque en 1966.<br /><strong><br />Jimmy Witherspoon: </strong>Un des plus importants &laquo;blues shouters&raquo;, Jimmy Witherspoon (1923-1997) a, gr&acirc;ce &agrave; sa voix de velours, fait chavirer le c&oelig;ur des midinettes noires. De 1946 &agrave; 1954, Jimmy Witherspoon est une grande vedette du Rhythm &amp; Blues, pla&ccedil;ant tous les ans sont lot de titres dans les Tops 40. Mais dans les ann&eacute;es 50, la mont&eacute;e du Rock&rsquo;n&rsquo;roll mettra un terme au succ&egrave;s commercial de ce grand chanteur. Si, contrairement &agrave; nombre de ses pairs et rivaux comme Wynonie Harris ou Big Joe Turner, il n&rsquo;a que peu enregistr&eacute; de morceaux qu&rsquo;on peut qualifier de &laquo;rockants&raquo;, on appr&eacute;ciera le swing souple et enveloppant de Two little girls, un des sommets d&rsquo;une carri&egrave;re remarquable.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br />Auteur de &laquo;Le Blues&raquo; et &laquo;La Country Music&raquo; (P.U.F. collection Que Sais-je?)<br /><u><br />SOURCES:</u><br />ESCOTT (Colin) &amp; HAWKINS (Martin).- Good rockin&rsquo; tonight.- New York, StMartin Press:1992.<br />DANCHIN (Sebastian): Encyclop&eacute;die du Rhythm &amp; Blues et de la Soul.- Fayard, Paris: 2002<br />HEFFER (Jean).- Les Etats Unis de 1945 &agrave; nos jours, A.Colin, 1997<br />HERZHAFT (G&eacute;rard) &amp; BREMOND (Jacques): Guide de la Country Music et du Folk.- Fayard, Paris: 1999<br />HERZHAFT (G&eacute;rard): La Grande Encyclop&eacute;die du Blues.- Fayard, 2 &egrave;me &eacute;d., Paris: 2002<br />HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm &amp; Blues.- PUF, Paris: 1991<br />JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L&rsquo;Age d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Michel Lafon, Paris:1994<br />ROSE (Michel).- Pionniers du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Albin Michel, Paris: 1981<br /><u>MAGAZINES:</u><br />Divers num&eacute;ros de Old Time Music, Kommotion, The Hillbilly Researcher et des indispensables revues fran&ccedil;aises Soul Bag et Le Cri du Coyote.<br />Notes de pochette et de livret de Kevin Coffy/ Colin Escott/ Cary Ginell/ Adam Komorowski/ Bill Millar/ Jacques Morgantini/ Dave Penny/ Rich Kienzle/ Wayne Russell/ Dave Sax/ Alain Tomas/ Ray Topping/ Billy Vera/ Joop Visser.<br />Avec tous mes remerciements &agrave; Jacques Br&eacute;mond, Marc Radenac, Fran&ccedil;ois Jouffa, Jean-Pierre Fray, Christophe Mourot et Jacques Spiry pour leur aide dans la r&eacute;alisation de ce coffret.<br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2003.<br /><em><strong>english notes</strong></em><br />Rock&rsquo;n&rsquo;roll seemed to spring from nowhere, suddenly invented by Elvis Presley and Bill Haley around 1954-55.&nbsp; However, in the same way that America existed well before being &lsquo;discovered&rsquo; by Christopher Columbus in 1492, the music named Rock&rsquo;n&rsquo;roll in the fifties existed as from the late thirties, but was tagged otherwise.&nbsp; It was the result of a long evolution of Southern styles of music (cf Rock&rsquo;n&rsquo;roll vol. 1, 2, 3, 4, 5, 6, &amp; 7 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 354, 353, 354, 355, 356 &amp; 357) and the interactively between each style.&nbsp; Rock&rsquo;n&rsquo;roll suddenly became fashionable in the fifties due to its sudden exploitation by the media, particularly the cinema (Rock Around The Clock in Blackboard Jungle), television (Ed Sullivan Show) and records.&nbsp; It was in fact the &lsquo;discovery&rsquo; of Southern musical tradition by Northern Yankee states which then crossed over to Europe and the whole world.&nbsp; This movement of recognition of Southern tradition continued to become the folk boom in the early sixties, the blues revival through British groups such as the Rolling Stones and for a long while nurtured the evolution of rock.&nbsp; This series - Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll - gives a yearly coverage of the evolution of rock and rolling America.&nbsp; Foot-tapping history !<br />In 1952, Dwight D. Eisenhower, once supreme commander of the Allied forces in Europe, became president of the United States.&nbsp; While the Korean War was raging, America continued its path towards Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; As proved by this series, this preparation had begun years back.&nbsp; During the thirties, its beginnings could be clearly heard in Western Swing.&nbsp; During the forties, country boogie and Rhythm &amp; Blues consolidated the foundations.&nbsp; And since 1947, and definitely by the year 1950, the genre was truly present, even though the term Rock&rsquo;n&rsquo;roll had not actually been invented.Judge for yourselves - this boxed edition, covering the year 1952 includes Bill Haley, Fats Domino, Little Richard, Big Mama Thornton among others.&nbsp; And they were far from being newcomers on the scene.&nbsp; Haley began recording in 1948, Domino was present in the 1949 volume of this series and Little Richard and Big Mama were already around in 1951.&nbsp; Here, we can appreciate Ms. Thornton, along with her band leader, Johnny Otis in Leiber and Stoller&rsquo;s Hound Dog.&nbsp; This future Rock&rsquo;n&rsquo;roll classic was to be taken on by Presley.&nbsp;&nbsp; This album also included the original version of Kansas City, by pianist Little Willie Littlefield, a piece that was then tucked into the repertory of almost all the pioneers of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; All these artists mingled with the older personalities such as Red Foley, Tennessee Ernie Ford, Amos Milburn and Joe Liggins.&nbsp; A few months later they were to be joined by Carl Perkins, Wanda Jackson and Elvis Presley.As we have indicated right from the start of &lsquo;The Roots Of Rock&rsquo;n&rsquo;roll&rsquo; series, the Rock&rsquo;n&rsquo;roll phenomenon would not have come about had it not been for the independent producers after World War II who attentively observed the tastes of their customers, modified after the migration movement from South to North.&nbsp; <br />The larger record companies were incapable of following these changes, but the smaller producers put all their time and money in discs.&nbsp; In the previous booklets of liner notes, we have spoken of Sam Phillips, the Chess Brothers, Syd Nathan, Art Rupe and Lew Chudd who can be considered as the true &lsquo;inventors&rsquo; of Rock&rsquo;n&rsquo;roll as much as the artists themselves.Certain radio hosts also played a major role, aware of the new musical happenings.&nbsp; In 1952, a 29 year old disc-jockey, Alan Freed who worked for Cleveland&rsquo;s WJW, dared to start a new show broadcasting black music intended for white teenagers.&nbsp; The show was called &lsquo;Moondog Rock&rsquo;n&rsquo;roll Party&rsquo;.&nbsp; The idea for this revolutionary programme originally came from a friend of Freed, Leo Mintz, who ran the main record store in Cleveland and had noticed that white youngsters were increasingly excited by the wild sounds of country boogie and Rhythm &amp; Blues.&nbsp; The show was immediately successful so in March 1952, Mintz and Alan Freed decided to rent one of Cleveland&rsquo;s largest halls, the Arena, to organise a huge concert, the &lsquo;Moondog Rock&rsquo;n&rsquo;roll Party&rsquo;.&nbsp; The Arena had a capacity of ten thousand spectators but on the night of the show, between twenty and thirty thousand kids turned up.&nbsp; As all tickets had been sold, they smashed in the doors and overwhelmed the police.&nbsp; A veritable tidal wave !<br /></span><span class=Soustitre>The Rock&rsquo;n&rsquo;Rollers of 1952</span><span class=Texte><br /><strong>Charlie Adams :&nbsp;</strong> This Texan from Waco (born in 1920) wrote many songs for others, recorded as a studio musician and accompanied Hank Williams before concentrating on his personal career.&nbsp; Accompanied by his band, the Western All Stars, Adams used a Honky Tonk style and cut several titles of proto-Rockabilly such as T.T. Boogie.<br /><strong>Archibald :&nbsp;</strong> Leon T. Gross, alias Archibald (1912-1973) was a pianist and singer from New Orleans who is said to have influenced Fats Domino.&nbsp; He had fleeting renown with a few hits such as an adaptation of Stack O Lee. &nbsp;His playing is typically urban and his roots go far into Dixieland tradition.&nbsp; Great Big Eyes is a superb piece of New Orleans Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Bobby Bland :</strong>&nbsp; For a long while Robert Calvin Bland (1930) was an idol of the black public.&nbsp; Indeed, his sensual singing style made him one of the best crooners of American popular music.&nbsp; He debuted in Memphis along with B.B. King and Junior Parker before recording his best pieces for the Texan label Duke.&nbsp; The very rhythmic Good Lovin&rsquo; dates from this period. <br /><strong>Zu Zu Bollin :&nbsp;</strong> A Texan guitarist who cut a handful of legendary sides in 1951-52 for the Torch label (including Why Don&rsquo;t You Eat)&nbsp; Bollin made a brief come-back later on and even recorded an excellent album with Wayne Bennett and Duke Robillard.<br /><strong>Ruth Brown :&nbsp; </strong>Ruth Brown n&eacute;e Weston was born in 1928 and was one of the pioneers of Rhythm &amp; Blues.&nbsp; She often topped the Hit Parades during the fifties.&nbsp; Many of her titles have a distinctive Rock&rsquo;n&rsquo;roll feeling, such as Daddy Daddy, included here.&nbsp; Despite all efforts, she never managed to enter the Soul movement.&nbsp; She was forgotten for many years but is now active once more, performing in festivals.<br /><strong>Jimmy Bryant &amp; Speedy West :&nbsp; </strong>These two studio musicians, undoubtedly the greatest guitar/pedal steel guitar duo in American music, recorded some worthy numbers in Hollywood during the early fifties.&nbsp; Speedy West (born in 1924), an astonishing steel guitarist, was influenced by all kinds of music - jazz, variety and even classical music.&nbsp; During the post-war years in Los Angeles, Speedy was present on over 6000 titles, accompanying almost 200 singers !&nbsp; His companion, Jimmy Bryant (1925-1980) learnt to play the guitar in the army in 1943, listening to discs by Django Reinhardt who greatly influenced him.&nbsp; By 1946, Jimmy had become a remarkable guitarist and easily found work in Los Angeles.&nbsp; For a few years, Bryant accompanied numerous artists and groups from Hollywood.&nbsp; However, his encounter with Speedy West in 1950 truly changed the flow of guitar country music.&nbsp; The two musicians shared the same love for innovation, audacity and country-style jazz.&nbsp; Together they formed an exceptional duo and recorded in quantity either under their own names or backing other Californian artists.&nbsp; During the fifties, they participated in around three sessions per day in the Los Angeles area.&nbsp; Pickin&rsquo; The Chicken is a fine example of the talent of these two musicians<br /><strong>Carter Sisters :&nbsp;</strong> When the original Carter Family disbanded in 1943 through rows between A.P. and Sara Carter, the third member of the &lsquo;family&rsquo;, Maybelle Carter took the lead.&nbsp; Along with her three daughters, Anita, June (who was to marry Carl Smith then Johnny Cash) and Helen, she appeared as Mother Maybelle and the Carter Sisters.&nbsp; After the war she was very successful, preserving the original Carter Family feeling with the addition of post-war Country Music, bringing in electric guitars (as in Juke Box Blues with Chet Atkins).<br /><strong>Tucker Coles :&nbsp; </strong>Little is known about Robert Tucker, a singer from New Orleans who was apparently a member of Dave Bartholomew&rsquo;s band, with whom he probably recorded House Rocker&rsquo;s Jamboree, included here.<br /><strong>Cowboy Copas :&nbsp;</strong> This popular Honky Tonk singer (1913-63) first belonged to Pee Wee King&rsquo;s Western Swing band before stepping out alone.&nbsp; He recorded in quantity between 1946 and his accidental death in 1963.&nbsp; Feeling Low is a remarkable rhythmic piece in which we may appreciate the brilliant guitarist Zeke Turner.<br /><strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan :&nbsp;</strong> Born in Missouri, Dolan (1924-94) played in clubs and for the radio before joining the Marines.&nbsp; After four years of war, he settled in California and recorded for several independent labels including Modern and Capitol.&nbsp; Here, we have selected his Hot Rod Mama.<br /><strong>Antoine &lsquo;Fats&rsquo; Domino :&nbsp;</strong> Domino (born in 1928) was a true Rock&rsquo;n&rsquo;Roll hero.&nbsp; He used to play in New Orleans clubs after his factory work and was then spotted by band leader Dave Bartholomew who enabled him to recorded his debut disc, The Fat Man in 1949.&nbsp; This was immediately successful and &lsquo;Fats&rsquo; stepped from being a local celebrity to a star of Rhythm &amp; Blues and then a grand figure of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; In this volume, we can hear Mardi Gras To New Orleans, a tune composed by Professor Longhair.<br /><strong>Red Foley :&nbsp;</strong> We have already encountered singer Clyde &lsquo;Red&rsquo; Foley (1910-68) several times in this series.&nbsp; He was famous for his country music and his pieces of unbridled country boogie and greatly influenced the first pioneers of Rockabilly.&nbsp; Elvis Presley was one of his biggest fans.&nbsp; In Hoot Owl Boogie we can again appreciate guitarist Zeke Turner.<br /><strong>Tennessee Ernie Ford :&nbsp;</strong> Ford (1919-91) was one of the leading figures in country music during the post-war years.&nbsp; Accompanied by some of the best artists of Californian Country at that time, Ford recorded a magnificent series of boogie-woogies with a country flavour.&nbsp; In Blackberry Boogie, we find Ernie with Jimmy Bryant.&nbsp; This title has become a Rockabilly classic.<br /><strong>Guitar Slim :</strong>&nbsp; Eddie Jones, known as Guitar Slim (1926-59) was a worthy singer who composed the famous Things I Used To Do.&nbsp; A remarkable showman who experimented with the electric guitar as in Certainly All, Slim could have become a star but died young.&nbsp; He greatly influenced Albert Collins, Lonnie Brooks and Buddy Guy.<br /><strong>Bill Haley :&nbsp;</strong> Who doesn&rsquo;t know Rock Around The Clock by Bill Haley (1925-81) ?&nbsp; We have covered a large part of his career in the previous volumes of this series.&nbsp; Rock The Joint which opens this album again proves that if the term Rock&rsquo;n&rsquo;roll was officially recognised in 1954-55, the genre had already existed for a long while.<br /><strong>Peppermint Harris :&nbsp; </strong>Harrison D. Nelson (1924-1999) was a Texan bluesman who recordings were plentiful yet versatile.&nbsp; After his apprenticeship with Lightnin&rsquo; Hopkins and Clarence &lsquo;Gatemouth&rsquo; Brown, Harris recorded as from 1948 for producer Bill Quinn.&nbsp; He had several big hits such as Rainin&rsquo; In My Heart and I Got Loaded (a Rockabilly version was later made by Zeb Turner).&nbsp; I Cry For My Baby, included here, follows the same lines.<br /><strong>Chuck Higgins :&nbsp;</strong> Trumpeter and saxophonist Charles Williams alias Chuck Higgins (1924-99) was one of the numerous jazzmen residing in California who had a few hits with instrumental numbers such as Pachuco Hop which evokes the flamboyant style of the many Mexican immigrants found in Los Angeles after the war.<br /><strong>John Lee Hooker :&nbsp; </strong>This blues giant, John Lee Hooker (1917 or 1921-2001) may not have influenced Rock&rsquo;n&rsquo;roll in the fifties but did influence the sixties rock via British groups.&nbsp; Walking The Boogie, included here, is simply a new variation of his famous Boogie Chillen, but is transformed by a re-recording technique.<br /><strong>Bull Moose Jackson :&nbsp; </strong>Benjamin Clarence Jackson (1919-89) entered the realms of jazz via the bands of Tadd Dameron and Lucky Millinder, and became Bull Moose after the successful Bull Moose Jackson Blues cut in 1946.&nbsp; Over a few years he had several hits for the King label including Big Ten Inch Record.<br /><strong>Doug Lewis :&nbsp;</strong> This singer and guitarist from Fair&shy;banks, Alaska was billed in the famous club, the Cow Town Club, when he tried his luck for a while in California.&nbsp; Along with the group of steel guitarist Jack Rhodes, he recorded a series of worthy titles in Los Angeles in 1952, including Ice Worm Boogie.<br /><strong>Joe Liggins :&nbsp; </strong>This pianist and singer (1920-87) was one of the founders of Rhythm &amp; Blues.&nbsp; In the mid-forties he had a number of hits such as Honeydripper and Pink Champagne.&nbsp; Dripper&rsquo;s Boogie proves his desire to follow the Rock&rsquo;n&rsquo;roll movement, but all attempts were in vain as his bandleader style was outdated.<br /><strong>Little Richard :&nbsp; </strong>This pioneer of Rock&rsquo;n&rsquo;roll, born in 1932 was greatly inspired by blues and gospel as we can hear in Ain&rsquo;t Nothing Happening.&nbsp; His first wild discs have become classics of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Little Willie Littlefield :&nbsp;</strong> This swinging pianist, born in 1931 wrote the famous Kansas City, which became a huge classic of Rhythm &amp; Blues and Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; The original version is included here.&nbsp; He never truly obtained the success he deserved, but still plays to this day, mainly in Europe.<br /><strong>Maddox Brothers &amp; Rose :&nbsp;</strong> Rose Maddox (1925-88) accompanied by her many brothers Cliff, Cal, Fred, Don and Henry Ford were known as &lsquo;America&rsquo;s most colorful hillbilly band&rsquo;.&nbsp; No Help Wanted enables us to understand how this family group were popular for such a long period.<br /><strong>Percy Mayfield :&nbsp; </strong>Mayfield (1920-84) is a leading figure in the history of black popular music.&nbsp; He greatly influenced the West Coast blues, both through his recordings and his compositions, many of which became standards.&nbsp; He also wrote many of Ray Charles&rsquo; hits and was his appointed composer from 1962 to 1964.&nbsp; Here, we may appreciate the superb Louisiana.<br /><strong>Wally Mercer :&nbsp;</strong> We couldn&rsquo;t resist including this Rock Around The Clock by the obscure saxophonist and band leader from Florida, Wally Mercer (1912-90).&nbsp; However, this piece, recorded in Nashville, has little in common with Bill Haley&rsquo;s number which truly launched Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Amos Milburn :&nbsp;</strong> Amos Milburn (1926-80) was one of the big pioneers of Rhythm &amp; Blues and was also an authentic forerunner of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; In 1952, he was still popular among the Blacks and Greyhound, selected here, was also successfully borrowed by the white singer Ella Mae Morse.&nbsp; He greatly influenced Fats Domino, Little Richard and many others, and a number of his titles heralded urban Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; <br /><strong>Merrill Moore :&nbsp;</strong> This disciple of Freddie Slack and Moon Mullican (1923-2000) was certainly one of the most talented country music pianists and was named as a &lsquo;Pioneer of Rock&rsquo;n&rsquo;roll&rsquo; during the seventies Rockabilly Revival due to some of his boogies such as Saddle Boogie, included here.&nbsp; Influenced by Western Swing, Merrill left for Southern California after the war and set up the Saddle Rhythm Boys.&nbsp; He began recording as from 1950 and retired from the music world in 1985.<br /><strong>Ella Mae Morse :</strong>&nbsp; Texan-born Ella Mae Morse (1924-99) began recording at the age of 18, mixing pop, blues, boogie, country and jazz.&nbsp; This magnificent version of Oakie Boogie shows her swinging and dynamic qualities and also the talent of Jimmy Bryant and Speedy West.<br /><strong>Moon Mullican :</strong>&nbsp; Aubrey &lsquo;Moon&rsquo; Mullican (1909-67) was one of the main founders of Honky Tonk then country boogie.&nbsp; He debuted during the thirties as a member of several Western Swing groups, in particular the Texas Wanderers and the Modern Mountaineers and then became a star for the King label.&nbsp; His piano style influenced numerous Country Music pianists such as Jerry Lee Lewis, Roy Hall, Merrill Moore and Floyd Cramer.&nbsp; Many of his compositions were adopted by Country Music and Rhythm &amp; Blues artists.&nbsp; Despite his age, Moon managed to enter the Rock&rsquo;n&rsquo;roll movement in the fifties.&nbsp; Here, we may appreciate Tokyo Boogie.<br /><strong>Bob Newman :&nbsp;</strong> Newman (1915-79) was mainly known as one of the three singers in the western group, the Georgia Crackers.&nbsp; One of his many recorded highlights was Sand Boogie.<br /><strong>Hank Penny :&nbsp;</strong> One of the veterans of the golden age of Western Swing, Hank Penny (1918-92) remained popular up to the mid-sixties.&nbsp; Along with guitarist Jimmy Wyble and No&euml;l Boggs on the steel guitar, Hadacillin Boogie shows how Penny could adapt to new musical fashions.<br /><strong>Marvin Phillips :&nbsp; </strong>This black singer born in Guthrie, Oklahoma in 1931 recorded a handful of titles in Los Angeles with &lsquo;his men from Mars&rsquo;, including Wine Wine Woogie.<br /><strong>Lloyd Price :&nbsp; </strong>Price (1934-88) became internationally famous after his modernised version of Stagolee in 1959.&nbsp; However, during the first part of his career he was a pioneer of Rock&rsquo;n&rsquo;roll as can be heard in his Lawdy Miss Clawdy with Fats Domino on the piano.<br /><strong>Ray Price :&nbsp;</strong> Texan-born Price (born in 1926) was one of the founders of Honky Tonk.&nbsp; In the wild Move On In And Stay his is accompanied by Hank Williams&rsquo; Drifting Cow Boys.&nbsp; His career was exceptionally long.<br /><strong>Arthur Smith :&nbsp;</strong> This singer and polyinstrumentalist, born in 1921 in Kershaw, Northern Carolina is best known for his Guitar Boogie cut in 1945.&nbsp; However, he was already playing in local string bands as from the late thirties and created his Crackerjacks and recorded in quantity.&nbsp; He also composed almost 500 pieces.&nbsp; He is still active to this day but now mainly concentrates on Gospel music.<br /><strong>Tommy Sosbee :&nbsp; </strong>This singer is now forgotten, but recorded some worthy numbers for Apollo, Coral and RCA, including All nite Boogie.<br /><strong>Big Mama Thornton :&nbsp;</strong> Wille Mae &lsquo;Big Mama&rsquo; Thornton (1926-84) debuted in church choirs when young and at the age of fourteen was hired by the Hot Harlem Review.&nbsp; She recorded Mischievous Boogie for the first time on the Johnny Otis Show (included in the previous volume).&nbsp; In 1952, she had a big hit with Hound Dog.<br /><strong>Slim Willet :</strong>&nbsp; The career of Winston Lee Moore, alias Slim Willet (1919-66) was concentrated around the petrol workers in the south west.&nbsp;&nbsp; Rig Movin&rsquo; Man was one of many oil titles he recorded.<br /><strong>Jimmy Witherspoon :&nbsp;</strong> One of the main blues shouters, Witherspoon (1923-97) became a star of Rhythm &amp; Blues from 1946 to 1954.&nbsp; The popularity of this great singer came to an end when Rock&rsquo;n&rsquo;roll arrived but one of his few rocking numbers was Two Little Girls.&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br />Adapted in English by<em> Laure WRIGHT</em> from the French text of <em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br />Author of &ldquo;Encyclopedia of the Blues&rdquo;(Arkansas Press)<br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2003.<br /></span><span class=Soustitre2>CD 1</span><span class=Texte><br /><strong>01. BILL HALEY:</strong> Rock the Joint&nbsp; (Crafton/ Keane/ Bagby)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;15<br /><strong>02. ARCHIBALD:</strong> Great big eyes&nbsp; (Leon T. Gross)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>03. WALLY MERCER: </strong>Rock around the clock&nbsp; (Mercer)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>04. HANK PENNY: </strong>Hadacillin boogie&nbsp; (King/ Stewart/ Cole)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;22<br /><strong>05. CARTER SISTERS: </strong>Juke Box blues&nbsp; (Maybelle Carter/ June Carter) 2&rsquo;18<br /><strong>06. LLOYD PRICE: </strong>Lawdy Miss Clawdy&nbsp; (Price)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;31<br /><strong>07. RUTH BROWN:</strong> Daddy Daddy&nbsp; (R. Toombs)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;51<br /><strong>08. MERRILL MOORE:</strong> Saddle boogie&nbsp; (Merrill Moore) 2&rsquo;29<br /><strong>09. TOMMY SOSBEE: </strong>All nite boogie&nbsp; (Mary Drummond) 2&rsquo;27<br /><strong>10. ZUZU BOLLIN:</strong> Why don&rsquo;t you eat where you slept last night?&nbsp; (Bollin)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;49<br /><strong>11. PEPPERMINT HARRIS:</strong> I cry for my baby&nbsp; (H. Nelson)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1&rsquo;58<br /><strong>12. RED FOLEY:</strong> Hoot owl boogie&nbsp; (Sheb Wooley)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>13. MADDOX BROTHERS &amp; ROSE: </strong>No help wanted&nbsp; (Maddox)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1&rsquo;52<br /><strong>14. LITTLE WILLIE LITTLEFIELD: </strong>Kansas City (K.C. loving)&nbsp; (Littlefield)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>15. BOB NEWMAN: </strong>Sand boogie&nbsp; (Lee Roberts)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;20<br /><strong>16. MOON MULLICAN: </strong>Tokyo boogie&nbsp; (Mullican)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;34<br /><strong>17. JOHN LEE HOOKER: </strong>Walkin&rsquo; the boogie&nbsp; (Hooker)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;42<br /><strong>18. ARTHUR SMITH: </strong>Indian boogie&nbsp; (Pack/ Smith)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;13<br /><strong>19. AMOS MILBURN: </strong>Greyhound&nbsp; (R. Toombs)&nbsp; 3&rsquo;06<br /><strong>20. FATS DOMINO: </strong>Mardi Gras to New Orleans&nbsp; (R. Byrd)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;181<br /><strong>(1)</strong> Bill Haley, vcl/g; Danny Cedrone, g; Billy Williamson, st-g; Johnny Grande, pno; Marshall Lytle, bs. Chester, Pa. prob. d&eacute;but 19521<br /><strong>(2) </strong>Archibald, vcl/pno; Ernest Mac Lean, g; Joe Harris, a-sax; Herb Hardesty, t-sax; Clarence Hall, t-sax; Frank Fields, bs; Earl Palmer, batt. New Orleans, La. 19521<br /><strong>(3) </strong>Wally Mercer, vcl/t-sax; orchestre. Nashville, Tn. 19521<br /><strong>(4)</strong> Hank Penny, vcl/g; Jimmy Wyble, g; Rex Galleon, g; Noel Boggs, st-g; Von Galleon, bs; Dick Shanahan, batt. Hollywood, Ca. 17 juin 19521<br /><strong>(5) </strong>Carter Sisters &amp; Mother Maybelle: June Carter, vcl/bs; Maybelle Carter, g; Helen Carter, acc.; Chet Atkins, g; Anita Carter, g. Nashville, Tn. 10 d&eacute;cembre 19521<br /><strong>(6)</strong> Lloyd Price, vcl; Fats Domino, pno; Ernest Mac Lean, g; Dave Bartholomew, tpt; Joseph Harris, t-sax; Frank Fields, bs; Earl Palmer, batt. New Orleans, La. 13 mars 19521<br /><strong>(7) </strong>Ruth Brown, vcl; Willis Jackson, t-sax; Harry Van Walls, pno; orchestre. New York City, 2 juillet 19521<br /><strong>(8)</strong> Merrill Moore, vcl/pno; orchestre. Hollywood, Ca. 12 mai 19521<br /><strong>(9)</strong> Tommy Sosbee, vcl/g; Tommy Jackson, fdl; Grady Martin, g; Bud Isaacs, st-g; Bobby Moore, pno; bs. Hollywood, Ca. 15 d&eacute;cembre 1952<br /><strong>(10)</strong> ZuZu Bollin, vcl/g; Charles Morgan, pno; Bobby Simmons, tpt; Leroy Cooper, b-sax; David &laquo;Fathead&raquo; Newman, a-sax; Arthur Blake, bs; Sylvester Morton, batt. Dalls, Tx. 1952<br /><strong>(11)</strong> Peppermint Harris, vcl/g; Tiny Webb, g; Gerry Wiggins, pno; Maxwell Davis, t-sax; Red Callender, bs; batt. Los Angeles, 8 avril 1952<br /><strong>(12) </strong>Red Foley, vcl/g; Zeke Turner, g; orchestre. Nashville, Tn. 10 janvier 1952<br /><strong>(13)</strong> Rose Maddox, vcl; Cal Maddox, g/hca; Fred Maddox, vcl/bs; Henry Maddox, mdln; Don Maddox, fdl. Dallas, Tx. 13 d&eacute;cembre 1952<br /><strong>(14) </strong>Little Willie Littlefield, vcl/pno; Tiny Mitchell, g; Maxwell Davis, t-sax; Jewell Grant, a-sax; Ralph Hamilton, bs; Jesse Sailes, batt. Los Angeles, 18 ao&ucirc;t 1952<br /><strong>(15)</strong> Bob Newman, vcl/g; Terry Tichy, g; Bobby Koeffer, st-g; Chuck Wiginton, bs; pno; Skeets Mc Donalds, batt. Cincinnati, Oh. 2 mars 1952<br /><strong>(16) </strong>Mon Mullican, vcl/pno; Jimmy Bryant, g; Billy Strange, g; Speedy West, st-g; bs; Roy Harte, batt. Hollywood, Ca. 9 juillet 1952<br /><strong>(17)</strong> John Lee Hooker, vcl/g. Detroit, Mi. 24 avril 1952<br /><strong>(18) </strong>Arthur Smith, vcl/g; Don Reno, bjo; orchestre. Nashville, Tn. 1952<br /><strong>(19) </strong>Amos Milburn, vcl/pno; Maxwell Davis, t-sax; orchestre. Los Angeles, Ca. 21 ao&ucirc;t 1952<br /><strong>(20) </strong>Fats Domino, vcl/pno; Walter Nelson, g; Wendell Duconge, a-sax; Herb Hardesty, t-sax; Frank Fields, bs; Cornelius Coleman, batt. New Orleans, La. 27 octobre 1952<br /></span><span class=Soustitre2>CD 2</span><span class=Texte><br /><strong>01. BIG MAMA THORNTON:</strong> Hound dog&nbsp; (Leiber/ Stoller)&nbsp; 2,51<br /><strong>02. ELLA MAE MORSE:</strong> Okie boogie&nbsp; (Tyler)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,27<br /><strong>03. JIMMY BRYANT &amp; SPEEDY WEST:</strong> Pickin&rsquo; the chicken&nbsp; (Bryant/ West)&nbsp; 2,13<br /><strong>04. BOBBY BLAND: </strong>Good lovin&rsquo;&nbsp; (Robey/ Bland)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,23<br /><strong>05. LITTLE RICHARD:</strong> Ain&rsquo;t nothing happening&nbsp; (Howard Biggs/ Joe Thomas)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,10<br /><strong>06. COWBOY COPAS:</strong> Feelin&rsquo; low&nbsp; (Bryant/ Copas)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,41<br /><strong>07. TENNESSE ERNIE FORD: </strong>Blackberry boogie&nbsp; (E. Ford)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,28<br /><strong>08. JIMMY WITHERSPOON: </strong>Two little girls&nbsp; (J. Witherspoon/ R. Bass)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,32<br /><strong>09. PERCY MAYFIELD:</strong> Louisiana&nbsp; (Mayfield)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,02<br /><strong>10. DOUGLAS LEWIS:</strong> Ice worm boogie&nbsp; (D. Lewis)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,31<br /><strong>11. RAY PRICE:</strong> Move on in and stay&nbsp; (C. Smith)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,22<br /><strong>12. MARVIN PHILLIPS &amp; HIS MEN FROM MARS: </strong>Wine wine woogie&nbsp; (Phillips)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,09<br /><strong>13. BULL MOOSE JACKSON:</strong> Big ten inch (record)&nbsp; (Jackson)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,12<br /><strong>14. SLIM WILLET:</strong> Rig movin&rsquo; man&nbsp; (Willet)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,21<br /><strong>15. CHARLIE ADAMS:</strong> T.T. boogie&nbsp; (C. Adams)&nbsp;&nbsp; 2,18<br /><strong>16. GUITAR SLIM:</strong> Certainly all&nbsp; (Eddie Jones)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,11<br /><strong>17. CHUCK HIGGINS: </strong>Pachuko hop&nbsp; (Higgins)&nbsp;&nbsp; 2,52<br /><strong>18. RAMBLIN&rsquo; JIMMIE DOLAN: </strong>Hot rod mama&nbsp; (A. Mc Enery)&nbsp;&nbsp; 2,32<br /><strong>19. TUCKER COLES:</strong> House Rockers&rsquo; Jamboree&nbsp; (Coles)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2,21<br /><strong>20. JOE LIGGINS: </strong>Dripper&rsquo;s boogie&nbsp; (Liggins) 2,34<br /><strong>(1) </strong>Willie Mae Thornton, vcl; Pete Lewis, g; Devonia Williams, pno; Johnny Otis, vb; Albert Winston, bs; Leard Bell, batt. Los Angeles, Ca. 13 ao&ucirc;t 19521<br /><strong>(2)</strong> Ella Mae Morse, vcl; Jimmy Bryant, g; Billy Strange, g; Billy Liebert, pno; Pete Candoli, tpt; Micky Mangano, tpt; George Seaburg, tpt; Speedy West, st-g; Cliffie Stone, bs; Roy Harte, batt. Skeets Mc Donald ou Nelson Riddle, chef d&rsquo;orchestre. Hollywood, Ca. 6 f&eacute;vrier 19521<br /><strong>(3)</strong> Jimmy Bryant, g; Speedy West, st-g; Billy Strange, g; Billy Liebert, pno; Cliffie Stone, bs; Roy Harte, batt. Hollywood, Ca. 6 mai 19521<br /><strong>(4)</strong> Bobby Bland, vcl; Ike Turner, pno; M.T. Murphy, g; t-sax; L.C. Dranes, batt. West Memphis, Ak. avril 19521<br /><strong>(5) </strong>Little Richard, vcl/pno; Wesley Jackson, g; Fred Jackson, t-sax; Carlos Bermudaz, a-sax; Willie Wilson, tb; Willie Mays, tpt; George Holloway Jr, bs; John Williams, batt. Atlanta, Ga. 12 janvier 19521<br /><strong>(6) </strong>Cowboy Copas, vcl/g; Zeke Turner, g; Jerry Byrd, st-g; Tommy Jackson, fdl; Louis Innis, bs. Cincinnati, Oh. 19521<br /><strong>(7) </strong>Tennessee Ernie Ford, vcl; Jimmy Bryant, g; Eddie Kirk, g; Speedy West, st-g; Billy Liebert, pno; Cliffie Stone, bs; Roy Harte, batt. Hollywood, Ca. 10 juillet 19521<br /><strong>(8)</strong> Jimmy Witherspoon, vcl; Tiny Webb, g; Earl Jackson, pno; John Anderson, tpt; Harry Jones, tpt; John Ewing,tb; Maxwell Davis, t-sax; Floyd Turnham, a-sax; Jewell Grant, a-sax; ralph hamilton, bs; Robert Sims, batt. Hollywood, Ca. 30 juin 19521<br /><strong>(9)</strong> Percy Mayfield, vcl; Chuck Norris, g; Willard Mc Daniel, pno; Maxwell Davis, t-sax; James Jackson, t-sax; Jewell Grant, a-sax; David Bryant, bs; William Douglass, batt. Los Angeles, Ca. 31 mars 1952<br /><strong>(10) </strong>Douglas Lewis, vcl/g; Andy Andrew, g; Dusty Rhodes, st-g; Glenn Ayers, batt. Los Angeles, Ca. 11 mai 1952<br /><strong>(11)</strong> Ray Price, vcl/g; Don Helms, st-g; Sammy Pruett, g; Jerry Rivers, fdl; Cedric Rainwater, fdl. Nashville, Tn. 8 juillet 1952<br /><strong>(12) </strong>Marvin Phillips, vcl; Jesse Ervin, g; Richard Lewis, pno; Emory Perry, t-sax; Ted Brinson, bs; batt. Los Angeles, Ca. 16 septembre 1952<br /><strong>(13) </strong>Bullmoose Jackson, vcl; Red prysock, t-sax; Rufus Gore, t-sax; Leslie Ayres, tpt; Lester Bass, tpt; Andrew Penn, tb; Snooky Hulbert, a-sax; Jimmy Robinson, pno; Clarence Mack, bs; Philip Paul, batt. Cincinnati, Oh. 6 octobre 1952<br /><strong>(14)</strong> Slim Willet (Winston Lee Moore), vcl/g; prob. Shorty Underwood, fdl; Vaughn Shields, st-g; Jean Stanbury, g; Price Self, pno; Earl Montgomery, bs. Dallas, Tx. juin 1952<br /><strong>(15) </strong>Charlie Adams, vcl/g; Chet Atkins, g; Grady Martin, g; Jimmy Day, st-g; Tommy Jackson, fdl; Ernie Newton, bs; Farris Coursey, batt. Nashville, Tn. 14 juillet 1952<br /><strong>(16) </strong>Eddie Jones, vcl/g; Huey Smith, pno; Hugh Dickson, bs; Oscar Moore, batt; The Nashvillaires, vcl gp. Nashville, Tn. juillet 1952<br /><strong>(17) </strong>Chuck Higgins, t-sax; Johnny Watson, pno; Joe Ursery, bs; Eli Toney, batt. Los Angeles, Ca. 1952<br /><strong>(18)</strong> Jimmie Dolan, vcl/g; Porky Freeman, g; Eddie Kirk, g; Leodie Jackson, st-g; Billy Liebert, pno; Red Murrell, bs. Hollywood, Ca. 15 mai 1952<br /><strong>(19)</strong> Tucker Coles (prob. Robert Tucker), vcl; prob. orchestre de Dave Bartholomew. New Orleans, La. d&eacute;but 1952.<br /><strong>(20) </strong>Joe Liggins, vcl/pno; Willie Jackson, t-sax; Floyd Turnham, a-sax; William Woodman Jr, t-sax; Harold Grant, g; William Cooper, bs; Nathaniel Mc Fay, batt. Los Angeles, Ca. 20 mars 1952<br /></span></p><p align=justify class=MsoNormal>  </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Source>CD Rock `n Roll 1952&nbsp; &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s&nbsp; (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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Mais comme l&rsquo;Am&eacute;rique existait bien avant sa &laquo;d&eacute;couverte&raquo; par Christophe Colomb en 1492, la musique que l&rsquo;on qualifiera de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dans les 50&rsquo;s existait pratiquement telle quelle et sous d&rsquo;autres noms d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30. Elle &eacute;tait le fruit d&rsquo;une longue &eacute;volution des musiques sudistes (cf. Rock&rsquo;n&rsquo;Roll vol.1, 2, 3, 4, 5 &amp; 6 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353, 354, 355 &amp; 356) et d&rsquo;&eacute;changes permanents entre elles. La grande vague du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des 50&rsquo;s n&rsquo;est en fait que sa soudaine m&eacute;diatisation, notamment &agrave; travers le cin&eacute;ma (Rock Around The Clock dans &ldquo;Blackboard Jungle&rdquo;)les t&eacute;l&eacute;visions (Ed Sullivan Show) et le disque. Elle correspond &agrave; la &laquo;d&eacute;couverte&raquo; des traditions musicales sudistes par les Etats-Unis du Nord Yankee puis &agrave; sa diffusion &agrave; travers l&rsquo;Europe et le monde entier. Ce mouvement de reconnaissance des traditions sudistes qui commence ainsi ne s&rsquo;arr&ecirc;tera plus et se d&eacute;clinera en &laquo;folk boom&raquo; du d&eacute;but des 60&rsquo;s, &laquo;blues revival&raquo; &agrave; travers les groupes pop britanniques et nourrira pendant longtemps l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;buleuse rock... Cette s&eacute;rie - &laquo;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo; - se propose de suivre ann&eacute;e par ann&eacute;e l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Am&eacute;rique roulant et tanguant au rythme des disques diffus&eacute;s sur les radios et dans les juke-boxes. L&rsquo;Histoire en tapant du pied!<br /></span><span class=Soustitre>1951: L&rsquo;AMERIQUE ROULE ET TANGUE</span><span class=Texte><br />Tandis que les juke-boxes de toute l&rsquo;Am&eacute;rique rockent et rollent comme jamais en 1951, &ccedil;a ne tangue pas seulement dans les salles de danse!Tandis que la guerre de Cor&eacute;e semble d&eacute;sormais ingagnable et qu&rsquo;on s&rsquo;achemine vers un partage &laquo;d&eacute;finitif&raquo; de la p&eacute;ninsule cor&eacute;enne, le trait&eacute; de l&rsquo;ANZUS - sur le mod&egrave;le de l&rsquo;OTAN - r&eacute;unit les forces des Etats-Unis, de l&rsquo;Australie et de la Nouvelle-Z&eacute;lande afin de contrer l&rsquo;expansion communiste en Asie.Cette lutte contre le communisme a culmin&eacute; en Am&eacute;rique m&ecirc;me &agrave; la fin de 1950 avec l&rsquo;adoption de l&rsquo;Internal Security Act qui exige d&eacute;sormais que tous les mouvements d&rsquo;&laquo;ob&eacute;dience communiste&raquo; (ce qui d&eacute;borde largement le Parti Communiste proprement dit) communiquent les noms de leurs chefs de file, la liste de leurs membres et qu&rsquo;ils rendent leurs comptes publics. Malgr&eacute; l&rsquo;opposition du Pr&eacute;sident Truman qui appose son veto &agrave; ce projet, la loi prend effet en recueillant la majorit&eacute; n&eacute;cessaire des 2/3 du Congr&egrave;s.La R&eacute;publicaine Margaret Chase Smith, premi&egrave;re femme &eacute;lue au Congr&egrave;s, refuse de voter ce texte et se d&eacute;solidarise de son parti en d&eacute;non&ccedil;ant la &laquo;chasse aux sorci&egrave;res&raquo;, un terme qui restera pour d&eacute;signer l&rsquo;hyst&eacute;rie Maccarthyste de ces ann&eacute;es:&laquo; I don&rsquo;t want to see the Republican Party ride to victory on the four horsemen of calumny-fear, ignorance, bigotry and smear &laquo;Mais, tandis que le Congr&egrave;s, hostile &agrave; Truman, adopte un 22e Amendement &agrave; la Constitution, limitant &agrave; deux mandats complets la dur&eacute;e de l&rsquo;exercice du Pr&eacute;sident des Etats-Unis, la &laquo;chasse aux sorci&egrave;res&raquo; va battre son plein. 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Si en 1949, nous avons pu introduire Fats Domino, 1951 marque les d&eacute;buts sur disque d&rsquo;un des plus grands pionniers noirs du Rock&rsquo;n&rsquo;roll: Little Richard Penniman.N&eacute; en d&eacute;cembre 1932 &agrave; Macon (Georgia), Richard chante tr&egrave;s jeune dans le ch&oelig;ur de son &eacute;glise avant de participer &agrave; divers groupes de gospel puis de Rhythm &amp; Blues amateurs. En 1951, il est plongeur au buffet de la gare des Greyhound bus de Macon quand il participe &agrave; un radio-crochet &agrave; l&rsquo;Atlanta&rsquo;s Theater. Il sort vainqueur du tournoi et gagne le droit d&rsquo;enregistrer pour le label RCA, notamment le Taxi blues que nous pr&eacute;sentons dans ce coffret. A l&rsquo;&eacute;poque, cela n&rsquo;apporte pas grand&rsquo;chose &agrave; Richard sauf que Lloyd Price, de passage &agrave; Macon, le remarque et lui sugg&egrave;re d&rsquo;enregistrer une d&eacute;mo et de l&rsquo;envoyer &agrave; Art Rupe, le manager de Specialty qui est en train d&rsquo;obtenir de tr&egrave;s gros succ&egrave;s avec Fats Domino (cf Rock&rsquo;n&rsquo;roll 1947 FA 353). Apr&egrave;s quelques temps d&rsquo;h&eacute;sitation, Rupe d&eacute;cide d&rsquo;enregistrer Richard et le fait venir, pour cela, &agrave; La Nouvelle-Orl&eacute;ans. Les s&eacute;ances se d&eacute;roulent dans le studio de Cosimo Matassa, sous la direction du chef d&rsquo;orchestre Bumps Blackwell.Voici ce que Little Richard dira de cette aven&shy;ture :&laquo; Nous nous sommes retrouv&eacute;s &agrave; La Nouvelle-Orl&eacute;ans. Je n&rsquo;avais jamais rencontr&eacute; ces musiciens, on avait du mal &agrave; se mettre ensemble. Alors, on a surtout enregistr&eacute; des blues, le plus simple &agrave; faire dans ce genre de situation. Durant un interm&egrave;de pendant la s&eacute;ance, j&rsquo;ai jou&eacute; Tutti Frutti pour me d&eacute;lasser et un des ing&eacute;nieurs du son qui m&rsquo;&eacute;coutait a sugg&eacute;r&eacute; que j&rsquo;enregistre ce titre. &raquo;Mais comme les paroles de Tutti Frutti sont jug&eacute;es trop os&eacute;es, une des productrices, Dorothy La Bostrie r&eacute;arrange le texte et le rend &laquo;plus d&eacute;cent&raquo;. <br />Le disque se vendra &agrave; 200.000 exemplaires en deux semaines, installant Little Richard durablement dans le Panth&eacute;on des chefs de file du Rock&rsquo;n&rsquo;roll.L&agrave; encore, il faut noter la grande diff&eacute;rence entre un jeune musicien noir comme Little Richard et ses a&icirc;n&eacute;s du Rhythm &amp; Blues, Roy Brown, Roy Milton, Wynonie Harris... Il a bien s&ucirc;r subi leur influence, il semble quelque peu perp&eacute;tuer leur &oelig;uvre, mais par bien des c&ocirc;t&eacute;s, son attitude, autant dans sa musique que sur sc&egrave;ne, est aux antipodes des vedettes pr&eacute;c&eacute;dentes, bien plus &acirc;g&eacute;es et ancr&eacute;es dans d&rsquo;autres contextes et dont il va, d&rsquo;ailleurs, fortement h&acirc;ter le d&eacute;clin. Le succ&egrave;s de Richard, chez les Noirs comme chez les Blancs, est autant d&ucirc; &agrave; la fr&eacute;n&eacute;sie de ses morceaux et au minimalisme de ses textes qu&rsquo;&agrave; ses mani&egrave;res &agrave; la fois sur et hors de sc&egrave;ne. Il ne se r&eacute;f&egrave;re pas au ghetto, ne fait passer aucun message communautaire et se situe d&rsquo;embl&eacute;e au c&oelig;ur du public adolescent qui veut rompre avec l&rsquo;ancien monde, celui de la guerre et des ann&eacute;es 40. Il n&rsquo;y a chez lui rien du macho des quartiers noirs &agrave; la Wynonie Harris. Son jeu de sc&egrave;ne est encore plus percutant: il est un volcan en &eacute;bullition, un g&eacute;n&eacute;rateur &eacute;lectrique. En outre, il ne joue pas au s&eacute;ducteur m&ucirc;rissant de jeunes &laquo;bobby sox&raquo;: il frappe les touches de son piano avec les hanches, les coudes, les fesses, porte ses cheveux noirs avec une pompadour tr&egrave;s haute, des costumes voyants presque eff&eacute;min&eacute;s.Nous pr&eacute;sentons aussi pour la premi&egrave;re fois dans cette collection Bill Haley. Nous avons d&eacute;j&agrave; relat&eacute; la premi&egrave;re partie du parcours atypique de celui qui allait vraiment faire du Rock&rsquo;n&rsquo;roll la musique du monde entier (cf Rock&rsquo;n&rsquo;roll 1948 FA 354). Haley a en fait enregistr&eacute; d&egrave;s 1948 des disques assez quelconques et bien peu rockants avec son orchestre, les Four Aces of Western Swing devenus les Saddlemen. Mais en 1951 il doit, pour vivre, continuer &agrave; tenir une petite station de radio de Pennsylvanie. C&rsquo;est sur les conseils de son producteur, le DJ Major Ferguson, qu&rsquo;il va, avec r&eacute;ticence, enregistrer &agrave; la fa&ccedil;on country boogie Rocket 88, une composition de Jackie Brenston et Ike Turner dont nous pr&eacute;sentons ici la version de Haley ainsi que l&rsquo;original.<br />Le disque se vend correctement, une premi&egrave;re pour Haley, qui r&eacute;cidive plusieurs fois en 1951 et 52. A chaque fois, ces titres endiabl&eacute;s sont ceux qui attirent l&rsquo;attention des radios comme des acheteurs. Ce succ&egrave;s tout &agrave; fait inattendu encourage alors Bill Haley &agrave; abandonner les habits de cow-boy pour le smoking, et transformer les Saddlemen en Comets (d&rsquo;apr&egrave;s, bien s&ucirc;r, la com&egrave;te de Halley). En 1953, Crazy, man, crazy ouvre la voie &agrave; Rock around the clock, une composition de Max Freedman, un vieux postier &agrave; la retraite f&eacute;ru de country music qui se d&eacute;marque d&rsquo;ailleurs &agrave; peine du Move it on over de Hank Williams qui figure dans le coffret Rock&rsquo;n&rsquo;roll 1947. Rock around the clock se vend d&rsquo;abord juste honorablement. Mais c&rsquo;est 1955 qui va catapulter Bill Haley et ses Comets au sommet des hit parades. Mambo rock et Birth of the boogie sont d&rsquo;importants succ&egrave;s dans les Hit Parades de vari&eacute;t&eacute;s, ce qui conduit les producteurs du film Blackboard jungle de Richard Brooks (sur la d&eacute;linquance juv&eacute;nile) &agrave; inclure Rock around the clock comme musique de g&eacute;n&eacute;rique, symbole &agrave; leurs yeux de la d&eacute;cadence de la jeunesse. L&rsquo;&eacute;norme succ&egrave;s du film est aussi un &eacute;norme succ&egrave;s du titre qui s&rsquo;impose dans presque tous les pays du monde occidental comme le nouvel hymne national d&rsquo;une jeunesse assoiff&eacute;e de libert&eacute;! Rock around the clock se vendra &agrave; plus de 20.000.000 d&rsquo;exemplaires et est encore constamment r&eacute;&eacute;dit&eacute;!<br />Ce Rock&rsquo;n&rsquo;roll 1951 marque aussi les d&eacute;buts discographiques de Big Mama Thornton - la cr&eacute;atrice de Hound dog - et ceux de Ike Turner qui enregistre Rocket 88. Ce n&rsquo;est que par un malheureux concours de circonstances que le titre est cr&eacute;dit&eacute; &agrave; Jackie Brenston, laissant pour longtemps le remarquable Ike Turner dans une injuste obscurit&eacute;. Ike Turner est h&eacute;las surtout connu aujourd&rsquo;hui en tant que &laquo;Mr Tina Turner&raquo; et pour avoir souvent tabass&eacute; sa chanteuse de femme. Mais ses m&eacute;rites musicaux outrepassent largement ces &eacute;pisodes sordides. N&eacute; dans le Delta, Ike absorbe le blues traditionnel - il aurait accompagn&eacute; Sonny Boy Williamson (Rice Miller) au piano encore enfant - mais &eacute;coute surtout Louis Jordan et Roy Brown. D&egrave;s l&rsquo;&acirc;ge de 18 ans, il dirige un orchestre, les Kings of Rhythm, qui attirent l&rsquo;attention de Sam Phillips. Sam les enregistre en 1951 et Rocket 88 chant&eacute; par Jackie Brenston, le vocaliste du groupe, est vendu &agrave; Chess. Le titre, un boogie furieux, atteint vite la premi&egrave;re place du Hit Parade Rhythm &amp; Blues mais n&rsquo;est cr&eacute;dit&eacute; qu&rsquo;&agrave; Brenston! Turner ne pourra gu&egrave;re profiter de cet &eacute;norme succ&egrave;s d&rsquo;autant plus que Brenston le quitte pour tenter sa chance en leader. Phillips utilise aussi Ike, intelligent, &eacute;duqu&eacute; et qui conna&icirc;t tout le monde dans le Delta, comme talent scout. Turner va d&eacute;couvrir ou faire se r&eacute;v&eacute;ler une quantit&eacute; d&rsquo;artistes remarquables que Phillips enregistre pour les fr&egrave;res Chess ou les fr&egrave;res Bihari: Drifting Slim, Sunny Blair, Charlie Booker, Houston Boines, Elmore James, Little Milton et, bien s&ucirc;r, Howlin&rsquo; Wolf et B.B. King!<br /></span><span class=Soustitre>SYD NATHAN, TOUT AUTANT QUE SAM PHILLIPS</span><span class=Texte><br />Tout au long de cette s&eacute;rie, nous avons toujours soulign&eacute; le r&ocirc;le d&eacute;terminant des producteurs et des labels ind&eacute;pendants n&eacute;s de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre dans la gen&egrave;se du Rock&rsquo;n&rsquo;roll. Art Rupe, Lew Chudd, les fr&egrave;res Chess, Sam Phillips... Dans cette galerie des portraits, Syd Nathan occupe une place &eacute;minente.A la fin de la guerre, gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;immigration sudiste qui a amen&eacute; en masse des travailleurs des champs de coton ou des mines du Sud &agrave; travailler dans les aci&eacute;ries et les usines nordistes, Cincinnati poss&egrave;de une forte sc&egrave;ne de Country Music, avec notamment le Midwestern Hayride, un programme live radiodiffus&eacute; qui concurrence le Grand Ole Opry de Nashville.Lass&eacute; d&rsquo;un petit emploi de vendeur de meubles, Syd Nathan d&eacute;cide d&rsquo;enregistrer ces musiciens de country tr&egrave;s populaires localement mais qui n&rsquo;ont souvent pas de compagnie de disques. Il cr&eacute;e le label King dans un ancien hangar frigorifique de Cincinnati qui abritera studios, bureaux, usine de pressage et de mastering. Tr&egrave;s vite, les ventes des disques King de Country Music sont importantes, ce qui pousse Nathan &agrave; explorer aussi l&rsquo;autre march&eacute; sp&eacute;cifique des acheteurs de disques, celui du Rhythm &amp; Blues, un genre qui fait les belles nuits du quartier noir de Cincinnati. Syd cr&eacute;e Queen (qui doit &ecirc;tre tourn&eacute; vers le Rhythm &amp; Blues), embauche un producteur noir Henry Glover et signe plusieurs artistes qui d&eacute;cha&icirc;nent les foules des samedis soirs du Cotton Club de Cincinnati mais qui n&rsquo;ont pas ou plus de label: Bullmoose Jackson, Wynonie Harris, Roy Brown, Earl Bostic, Bill Dogget...<br />Mais Syd Nathan trouve &agrave; la fois absurde et improductive cette s&eacute;paration entre musiques blanches et noires. Contre l&rsquo;avis g&eacute;n&eacute;ral, il abandonne Queen et sort tous ses disques sous le m&ecirc;me label King. Mieux! Comme il est &eacute;galement propri&eacute;taire d&rsquo;une maison d&rsquo;&eacute;dition de chansons et partitions, il encourage syst&eacute;matiquement ses artistes, Blancs et Noirs, &agrave; enregistrer qui des versions Country ou qui des versions Rhythm &amp; Blues des m&ecirc;mes morceaux. Parfois, d&rsquo;ailleurs, les orchestres sont mixtes, m&eacute;langeant musiciens de Country avec ceux de Rhythm &amp; Blues. Le succ&egrave;s est tr&egrave;s vite au rendez-vous, les publics r&eacute;pondant massivement pr&eacute;sents &agrave; l&rsquo;attrait de ces &laquo;cover-versions&raquo; des deux c&ocirc;t&eacute;s. Un des pionniers du &laquo;cross over&raquo; qui est souvent consid&eacute;r&eacute; comme la base m&ecirc;me du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, Nathan fera aussi diriger les s&eacute;ances des artistes de Country Music autant que de Rhythm &amp; Blues par les m&ecirc;mes producteurs, notamment Henry Glover qui dira:&laquo; Je n&rsquo;ai jamais rencontr&eacute; la moindre opposition des artistes de Country Music &agrave; ce que je les produise. Au contraire! Ils reconnaissaient ma comp&eacute;tence et se fiaient toujours beaucoup &agrave; mes jugements... En fait, Syd Nathan d&egrave;s 1946-47 couvrait syst&eacute;matiquement des versions &laquo;blanches&raquo; de succ&egrave;s noirs et vice-versa. Et &ccedil;a marchait! &laquo;Why don&rsquo;t you haul off me&raquo;, une composition de Country &amp; Western de Wayne Raney est devenue un &eacute;norme succ&egrave;s pour Bullmoose Jackson; &laquo;Bloodshot eyes&raquo;, un gros tube pour Wynonie Harris avait d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; un succ&egrave;s pour Hank Penny.... Ce qui motivait Syd Nathan avant tout, c&rsquo;&eacute;tait le fait qu&rsquo;il publiait presque tous les titres que nous enregistrions. Financi&egrave;rement, deux succ&egrave;s valaient mieux qu&rsquo;un seul... Mais c&rsquo;est indubitable qu&rsquo;il a ainsi &eacute;t&eacute; un des grands pr&eacute;curseurs de ce qui allait se passer dix ans plus tard... Syd &eacute;tait un homme de tous les talents, un fin connaisseur dans tous les domaines... Il n&rsquo;en faisait qu&rsquo;&agrave; sa t&ecirc;te mais il a eu rarement, tr&egrave;s rarement, tort. &raquo;<br /></span><span class=Soustitre2>LES ARTISTES: </span><span class=Texte><br /><strong>Jackie Brenston:</strong> Ce chanteur et saxophoniste n&eacute; &agrave; Clarksdale (1930-79) &eacute;tait en fait membre de l&rsquo;orchestre de Ike Turner lorsqu&rsquo;il a enregistr&eacute; sous la houlette de Sam Phillips Rocket 88, un # 1 aux Tops de Rhythm &amp; Blues qui est, via sa reprise par Bill Haley quelques semaines plus tard, consid&eacute;r&eacute; comme un des premiers &laquo;classiques&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll. Le titre est sorti sous son nom un peu par hasard, ce qui a permis &agrave; Brenston de tenter une carri&egrave;re en vedette qui, malgr&eacute; quelques belles r&eacute;ussites artistiques, ne l&rsquo;a men&eacute; nulle part sauf &agrave; r&eacute;int&eacute;grer l&rsquo;orchestre de Ike Turner.<br /><strong>Clarence &laquo;Gatemouth&raquo; Brown:</strong> Un musicien tr&egrave;s versatile, &laquo;Gatemouth&raquo; Brown (n&eacute; en 1924) est comme beaucoup de texano/louisianais de sa g&eacute;n&eacute;ration tr&egrave;s influenc&eacute; par le blues, le Western Swing , le jazz et m&ecirc;me la musique Cajun. C&rsquo;est dans un type de Rhythm &amp; Blues urbain, tr&egrave;s marqu&eacute; par T-Bone Walker que Clarence Brown s&rsquo;est fait conna&icirc;tre dans les ann&eacute;es 40 et 50. Mais, par la suite, il a multipli&eacute; les albums de blues jazzy ainsi que ceux de Country Music avec un bonheur fr&eacute;quent. Un guitariste plein de verve et de swing, il demeure une r&eacute;f&eacute;rence pour beaucoup d&rsquo;apprentis-guitaristes. Son She walks right in que nous pr&eacute;sentons ici est justement une de ses pi&egrave;ces les plus c&eacute;l&egrave;bres.<br /><strong>James &laquo;Widemouth&raquo; Brown:</strong> Ce James Brown-l&agrave; (1921-71) n&rsquo;a rien &agrave; voir avec le futur &laquo;Mr Sex-machine&raquo; mais est le fr&egrave;re a&icirc;n&eacute; de Clarence &laquo;Gatemouth&raquo; Brown. Il a fait une petite carri&egrave;re dans les clubs de Houston au d&eacute;but des ann&eacute;es 50, enregistrant une poign&eacute;e de titres en compagnie de l&rsquo;excellent pianiste Elmore Nixon. Dans le Boogie woogie nighthawk que nous pr&eacute;sentons ici, Widemouth appara&icirc;t, &agrave; l&rsquo;instar de son fr&egrave;re prestigieux, comme un excellent guitariste &agrave; la mode texane.<br /><strong>Roy Brown:</strong> Ce puissant chanteur (1925-81) de la Nouvelle Orl&eacute;ans a connu un succ&egrave;s &eacute;norme entre 1947 et 1953, restant presque continuellement au sommet des Hit Parades de Rhythm &amp; Blues. Roy Brown commence une carri&egrave;re musicale en copiant ses idoles de jeunesse, Bing Crosby et Frank Sinatra! Mais il s&rsquo;impose plus s&ucirc;rement aupr&egrave;s du public noir &agrave; la mani&egrave;re des blues shouters comme Big Joe Turner. A la t&ecirc;te de son orchestre, les Mighty Men, Roy Brown conna&icirc;t quelques ann&eacute;es de gloire &agrave; partir de 1947 avec des compositions, blues ou ballades, entre ironie mordante, humour franchement macabre et po&eacute;sie imag&eacute;e. Comme presque toutes les vedettes du Rhythm &amp; Blues, le succ&egrave;s de Roy d&eacute;cline apr&egrave;s 1954 et malgr&eacute; quelques tentatives de renouvellement (il r&eacute;ussit quelques beaux titres fleurant le Rockabilly) il n&rsquo;&eacute;marge pas au courant du Rock&rsquo;n&rsquo;roll qu&rsquo;il a pourtant contribu&eacute; &agrave; d&eacute;finir comme on peut l&rsquo;entendre avec l&rsquo;excellent Good rockin&rsquo; man.<br /><strong>Bumble Bee Slim: </strong>Le chanteur et parfois guitariste Amos Easton dit Bumble Bee Slim (1905-68) a &eacute;t&eacute; une des grandes vedettes du blues entre 1931 et 1937, enregistrant plus de 200 titres &agrave; destination du public noir des ghettos urbains. Nous avons rassembl&eacute; la quintessence de son &oelig;uvre importante dans le coffret Bumble Bee Slim (FA 261). Un chanteur sombre tr&egrave;s influenc&eacute; par Leroy Carr, Bumble Bee a le don de composer des blues sardoniques ou poignants avec une esp&egrave;ce de philosophie semi-religieuse souvent irr&eacute;sistible. Ayant figur&eacute; dans quelques films et pi&egrave;ces de th&eacute;&acirc;tre, il gagne Hollywood &agrave; la fin des ann&eacute;es 30 pour y jouer avec Mae West. Mais ce r&ecirc;ve ne se r&eacute;alise pas et, en Californie, Bumble Bee n&rsquo;enregistrera qu&rsquo;une poign&eacute;e de titres comme cet excellent et rockant Ida Red.<br /><strong>Goree Carter:</strong> Ce natif de Houston (1930-90) est un talent majeur de la grande &eacute;cole de guitare texane qui a eu tant d&rsquo;influence sur l&rsquo;histoire du blues et du rock contemporains. Il a beaucoup enregistr&eacute; mais, cantonn&eacute; au Texas, il n&rsquo;a pas connu la renomm&eacute;e d&rsquo;un Gatemouth Brown ou d&rsquo;un T-Bone Walker. Il est pourtant un guitariste remarquable aux id&eacute;es avanc&eacute;es qui semble avoir fort inspir&eacute; le jeu d&rsquo;un Chuck Berry. I&rsquo;m a boogie man est caract&eacute;ristique de son style.<br /><strong>Bob Center:</strong> Un v&eacute;t&eacute;ran des orchestres de Western Swing depuis 1938, Bob Center a enregistr&eacute; au d&eacute;but des 50&rsquo;s quelques titres r&eacute;jouissants comme Too wet to plow, entre country boogie et futur rockabilly.<br /><strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan:</strong> N&eacute; dans le Missouri, Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan (1924-94) a jou&eacute; dans les clubs et sur les ondes de Saint Louis avant d&rsquo;&ecirc;tre incorpor&eacute; dans la marine. Apr&egrave;s quatre ann&eacute;es de guerre, Dolan s&rsquo;installe en Californie et enregistre pour plusieurs labels ind&eacute;pendants dont Modern et Capitol. Nous avions pr&eacute;sent&eacute; sa plus c&eacute;l&egrave;bre pi&egrave;ce, Hot rod race dans le volume pr&eacute;c&eacute;dent de cette s&eacute;rie. Nous r&eacute;cidivons avec le tout ausi excellent Juke box boogie.<br /><strong>Antoine &laquo;Fats&raquo; Domino:</strong> Antoine Domino (n&eacute; en 1928) est un des vrais h&eacute;ros du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. D&rsquo;ascendance cajun, Fats joue dans les clubs de la Nouvelle Orl&eacute;ans apr&egrave;s son travail en usine. Il est rep&eacute;r&eacute; par le chef d&rsquo;orchestre Dave Bartholomew qui le fait enregistrer en 1949 sur le label Imperial. The Fat man, son premier disque, est un succ&egrave;s imm&eacute;diat. Domino devient ainsi &laquo;Fats&raquo; et passe du statut de vedette locale &agrave; une star du Rhythm &amp; Blues puis une des &eacute;toiles du Rock&rsquo;n&rsquo;roll, un parcours alors extr&ecirc;mement rare pour un Noir. Il enregistre une kyrielle de &laquo;tubes&raquo; internationaux qui le propulsent sur les sc&egrave;nes des grands festivals et des salles de Las Vegas et qui seront repris par des dizaines d&rsquo;artistes. Nous pr&eacute;sentons dans ce volume deux de ses gros succ&egrave;s de l&rsquo;ann&eacute;e 1951, le bien nomm&eacute; Rockin&rsquo; chair et sa lecture d&eacute;brid&eacute;e de Don&rsquo;t you lie to me (&agrave; l&rsquo;origine une composition de Tampa Red) que Fats fera passer dans le r&eacute;pertoire courant de nombre de rockers dont bien s&ucirc;r Chuck Berry.<br /><strong>Dr Feelgood: </strong>Ce pseudonyme fort usit&eacute; (encore aujourd&rsquo;hui par un important groupe de rock) masque l&rsquo;identit&eacute; du pianiste et chanteur d&rsquo;Atlanta Willie Lee Perryman (1911-85) qui a aussi enregistr&eacute; sous le nom de Piano Red. Son &oelig;uvre est copieuse et importante avec un pied dans la tradition du boogie woogie pianistique d&rsquo;avant-guerre et l&rsquo;autre vers le Rock&rsquo;n&rsquo;roll naissant.<br /><strong>Five Keys:</strong> Un des premiers et plus c&eacute;l&egrave;bres groupes vocaux, dits de &laquo;doo-woop&raquo;, les Five Keys ont &eacute;t&eacute; form&eacute;s en 1950 par Rudy et Bernie West plus Raphael et Ripley Ingram, tous postiers en Virginie!, puis se sont enrichis de Maryland Pierce et Dickie Smith. D&eacute;couverts par Eddie Mesner, un des producteurs du label Aladdin, durant un essai &agrave; l&rsquo;Apollo Theater de New York, les Five Keys ont enregistr&eacute; durant les ann&eacute;es 50 une &oelig;uvre riche de pi&egrave;ces dansantes annonciatrices du Rock&rsquo;n&rsquo;roll des Treniers ou des Platters.<br /><strong>Lester Flatt &amp; Earl Scruggs:</strong> C&rsquo;est bien &agrave; tort qu&rsquo;on ne cr&eacute;dite que rarement le bluegrass comme une des racines du Rock&rsquo;n&rsquo;roll. N&rsquo;oublions pas que Elvis Presley, sur son premier disque, enregistre une c&eacute;l&egrave;bre composition de Bill Monroe Blue moon of Kentucky! Lester Flatt (1914-79), guitariste rythmique original et chanteur &agrave; l&rsquo;accent nasal, alli&eacute; &agrave; Earl Scruggs (1924-2000), un formidable banjo&iuml;ste, forme en 1948 les Foggy Mountain Boys, un des groupes les plus c&eacute;l&egrave;bres et les plus influents du bluegrass qui durera jusqu&rsquo;en 1969. Ils ont enregistr&eacute; de nombreuses pi&egrave;ces tr&egrave;s rythm&eacute;es comme ce Don&rsquo;t get above your raisin&rsquo;.<br /><strong>Tennessee Ernie Ford:</strong> (1919-91) a &eacute;t&eacute; un des grands noms de la country music des ann&eacute;es d&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Accompagn&eacute; de certains des meilleurs musiciens de la country californienne d&rsquo;alors, tr&egrave;s jazzy et swinguante, Ford enregistre une magnifique s&eacute;rie de boogie-woogies &agrave; la sauce country. Le d&eacute;licieux Kissing bug boogie qu&rsquo;Ernie grave en compagnie des Dinning Sisters en 1951 est tout aussi r&eacute;ussi que les autres grands boogies que nous avons d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sent&eacute;s dans cette s&eacute;rie. Sens du swing, arrangements muscl&eacute;s, textes &agrave; l&rsquo;humour corrosif, de telles pi&egrave;ces influenc&eacute;es par le Western Swing et le Rhythm &amp; Blues noir annoncent nettement le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Mais au milieu des ann&eacute;es 50, Tennessee Ernie Ford ne participe pas &agrave; ce dernier courant qu&rsquo;il a pourtant contribu&eacute; &agrave; cr&eacute;er. Il pr&eacute;f&egrave;re jouer de son physique de s&eacute;ducteur aux moustaches avantageuses afin de cajoler les auditrices sudistes d&rsquo;&acirc;ge m&ucirc;r, devenant un des meilleurs crooners de la country pop.<br /><strong>Bill Haley:</strong> Qui ne conna&icirc;t Rock around the clock par Bill Haley (1925-81), le morceau qui, tout autant que les premiers titres de Presley a fait exploser le Rock&rsquo;n&rsquo;roll dans le monde entier? Nous relatons son parcours musical plus haut dans ce livret. Sa version de Rocket 88, le titre qui va l&rsquo;amener en r&eacute;alit&eacute; &agrave; participer &agrave; l&rsquo;aventure du Rock&rsquo;n&rsquo;roll est en fait tr&egrave;s diff&eacute;rente de celle de Brenston-Turner (et tout aussi r&eacute;ussie), preuve que dans le ph&eacute;nom&egrave;ne de cr&eacute;ation de ce genre, il y a eu bien davantage d&rsquo;&eacute;mulation de part et d&rsquo;autre des genres que de &laquo;simple copie&raquo;.<br /><strong>Wynonie Harris:</strong> (1915-69) a &eacute;t&eacute; un des grands pr&eacute;curseurs noirs du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Il a d&eacute;but&eacute; dans l&rsquo;orchestre de Lucky Millinder avant d&rsquo;entreprendre une carri&egrave;re personnelle tr&egrave;s fructueuse. Son extr&ecirc;me d&eacute;contraction, sa pr&eacute;sence sc&eacute;nique forte et sa pr&eacute;dilection pour les rythmes tr&eacute;pidants lui ont valu une grande popularit&eacute; parmi les Noirs. Il a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent &agrave; juste titre sur presque tous les volumes de cette s&eacute;rie mais 1951 est un peu son chant du cygne, en tout cas en ce qui concerne les ventes de ses disques. Il faut remarquer que Wynonie a certes influenc&eacute; les futurs chanteurs blancs du Rock&rsquo;n&rsquo;roll et, en premier lieu Elvis Presley, mais, comme nombre d&rsquo;artistes du Rhythm &amp; Blues, il a &eacute;t&eacute; aussi tr&egrave;s influenc&eacute; par la Country Music. Pas moins de quatre parmi ses plus gros tubes sont des reprises de succ&egrave;s de la Country Music: Good morning Mr Judge de Louis Innis; Adam come and get your rib de Wayne Raney; Triflin&rsquo; woman de Moon Mullican ainsi que, bien s&ucirc;r, Bloodshot eyes, son dernier tr&egrave;s gros succ&egrave;s commercial en 1951 et que nous pr&eacute;sentons ici, qui est une composition du chef d&rsquo;orchestre de Western Swing Hank Penny.<br /><strong>Roy Hogsed:</strong> Roy (1919-1978), fils de musiciens itin&eacute;rants se produisant dans des spectacles sous chapiteau, joue professionnellement d&egrave;s l&rsquo;&acirc;ge de 11 ans. Il gagne la Californie peu avant la guerre et participe &agrave; divers orchestres de Western Swing avant de former le Hogsed Trio en 1947 avec Rusty Nitz &agrave; la contrebasse et Jean Dewez &agrave; l&rsquo;accord&eacute;on. L&rsquo;&oelig;uvre enregistr&eacute;e de Hogsed, un excellent guitariste swinguant, annonce souvent le futur Rockabilly comme sur ce Snake dance boogie. Mais Hogsed ne saura pas &eacute;marger au Rock&rsquo;n&rsquo;roll et il doit survivre de divers petits boulots. Oubli&eacute; de tous, il se suicide en 1978.<br /><strong>Howlin&rsquo; Wolf:</strong> Chester Burnett dit Howlin&rsquo; Wolf (1910-1976) est avant tout un &eacute;mule de Charlie Patton et Tommy Johnson. Il a longtemps jou&eacute; en soliste dans les juke joints du Delta, marquant par son extravagant jeu de sc&egrave;ne et sa puissance presque carnassi&egrave;re tous ceux qui l&rsquo;ont fr&eacute;quent&eacute;. Il a ensuite modernis&eacute; et &eacute;lectrifi&eacute; le blues de ses mentors d&rsquo;abord &agrave; Memphis sous la houlette de Sam Phillips puis &agrave; Chicago. Il a &eacute;t&eacute;, bien s&ucirc;r, une des principales influences des Rolling Stones.<br /><strong>Louis Innis:</strong> Ce natif de l&rsquo;Indiana (n&eacute; en 1920) est un des meilleurs chanteurs de Honky Tonk des ann&eacute;es 50&rsquo;s. Un excellent guitariste rythmique, il s&rsquo;installe &agrave; Cincinnati, devient un des piliers du label King, musicien autant que producteur, et enregistre derri&egrave;re de nombreux artistes tels Hank Penny, Red Foley ou les Delmore Brothers. Sous son nom, il grave certains des meilleurs country boogies de la p&eacute;riode 1949-55, accompagn&eacute; de remarquables musiciens comme le guitariste Zeke Turner. En 1951, I grabbed for the engine est un modeste succ&egrave;s. Malheureusement, Innis, comme beaucoup de pr&eacute;curseurs du Rockabilly, sera incapable d&rsquo;&eacute;marger &agrave; ce courant.<br /><strong>Leon Kelley: </strong>Un ancien marin, Leon Kelley qui jouait de la guitare &agrave; ses heures perdues s&rsquo;est ensuite fix&eacute; loin de la grande bleue...en Arizona. Il y a fait partie des Mountain Dew Boys, un orchestre local qui a accompagn&eacute; et enregistr&eacute; avec Arkie Shibley. Kelley a profit&eacute; de l&rsquo;occasion pour graver plusieurs instrumentaux swinguants et d&eacute;brid&eacute;s dont Guitar breakdown dans lesquels il fait montre d&rsquo;un talent &eacute;tonnant de guitariste qui aurait m&eacute;rit&eacute; bien davantage.<br /><strong>Morris Lane:</strong> Un de ces saxophonistes r&acirc;peux dont les danseurs de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre &eacute;taient si friands, Morris Lane (1917?-67) a enregistr&eacute; substantiellement sous son nom et en compagnie de jazzmen r&eacute;put&eacute;s tels que Fats Navarro, Sonny Stitt, Kenny Clarke, Milt Buckner, Bill Doggett et Lionel Hampton dans l&rsquo;orchestre duquel il a remplac&eacute; Illinois Jacquet! Il a ensuite &eacute;marg&eacute; &agrave; celui de Earl Hines. Bobby&rsquo;s boogie, grav&eacute; pour le producteur new-yorkais Bobby Robinson est certainement le titre le plus rockant d&rsquo;une &oelig;uvre non n&eacute;gligeable.<br /><strong>Peggy Lee: </strong>N&eacute;e Norma Deloris Egstrom en 1920, Peggy Lee a baign&eacute; toute son enfance &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des grands orchestres et des chanteuses de jazz (Maxine Sullivan est son mod&egrave;le). Elle d&eacute;cide d&egrave;s 14 ans de se lancer dans le show business. En 1937, elle part tenter sa chance &agrave; Los Angeles et se produit dans les clubs de Hollywood o&ugrave; son physique avantageux, sa voix nasale et d&rsquo;apparence d&eacute;tach&eacute;e, son feeling attirent vite l&rsquo;attention. Elle est engag&eacute;e par Benny Goodman en 1941 en remplacement de Helen Forrest. Elle est remarqu&eacute;e pour son interpr&eacute;tation de Why don&rsquo;t you do right? avec Goodman en 1942. Peggy tente alors une carri&egrave;re en vedette, encourag&eacute;e par son mari le guitariste David Barbour. Peggy Lee signe chez Capitol en 1945, le d&eacute;but d&rsquo;une longue et fructueuse collaboration. Bien que son sens du swing n&rsquo;aille qu&rsquo;exceptionnellement jusqu&rsquo;au Rock&rsquo;n&rsquo;roll, Peggy Lee sera pendant longtemps une des rares chanteuses non-sudistes r&eacute;ellement convaincante dans les blues et les boogies. Et sa superbe interpr&eacute;tation de Fever demeure un classique de l&rsquo;&egrave;re du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Le Yeah Yeah Yeah, bien moins connu, que nous proposons ici, m&eacute;riterait presque d&rsquo;occuper la m&ecirc;me place.<br /><strong>Lucky Leroy:</strong> Comme bien de ces artistes country du d&eacute;but des 50&rsquo;s qui ne vivaient pas dans les grands centres, Lucky Leroy est un illustre inconnu. Son rockant Now get goin&rsquo; a &eacute;t&eacute; enregistr&eacute; pour un minuscule label de Harrisonburg, Ilinois et demeure un des favoris des fans de Rockabilly.<br /><strong>Little Richard: </strong>Ce &laquo;pionnier du Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; n&eacute; en 1932 puise beaucoup son inspiration dans le blues et le gospel comme le prouve Taxi blues que nous pr&eacute;sentons ici. Nous relatons ses d&eacute;buts plus haut dans ce livret. Ses premiers disques, fr&eacute;n&eacute;tiques, sauvages parfois jusqu&rsquo;au d&eacute;lire, sont devenus des &laquo;classiques&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;roll noir. Sur sc&egrave;ne, Richard d&eacute;cha&icirc;nait l&rsquo;enthousiasme du public, entretenait une tension incroyable et terminait son show en sueur, &agrave; moiti&eacute; nu sur son piano! Chant strident, jeu de piano &laquo;pompant&raquo;, rythme irr&eacute;sistible... l&rsquo;&oelig;uvre de Little Richard demeure aux sommets de l&rsquo;&eacute;difice Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Billy Love: </strong>On ne conna&icirc;t pas grand&rsquo;chose de la vie de William Milton Love, sans doute n&eacute; vers 1915. Son formidable Juiced que nous pr&eacute;sentons ici est, semble-t-il, tout &agrave; fait autobiographique. Selon Rosco Gordon, Love &eacute;tait en effet un alcoolique chronique, incapable de faire carri&egrave;re malgr&eacute; le succ&egrave;s de plusieurs de ses disques dont Juiced et Drop top. Il est mort de cirrhose du foie &agrave; Memphis au milieu des ann&eacute;es 60.<br /><strong>Herman Manzy:</strong> Ce tr&egrave;s obscur batteur qui a enregistr&eacute; avec Jimmy Liggins en Californie n&rsquo;a grav&eacute; que deux titres sous son nom dont l&rsquo;excellent I&rsquo;m your rockin&rsquo; man que nous pr&eacute;sentons ici.<br /><strong>Skeets Mc Donald: </strong>Un des pionniers de la country music californienne, notamment du style de Bakersfield, Skeets Mc Donald (1915-68) n&rsquo;a connu qu&rsquo;un seul grand succ&egrave;s en 1953 avec Don&rsquo;t let the Stars get in your eyes. Mais sa discographie qui s&rsquo;&eacute;tend sur 18 ans est riche de chefs d&rsquo;&oelig;uvre du Honky Tonk et du Country boogie (genres dont Skeets est un des meilleurs repr&eacute;sentants) comme ce Scoot, git and be gone. Skeets enregistrera d&rsquo;ailleurs de purs titres de Rock&rsquo;n&rsquo;roll comme le classique You oughta see Grandma rock avec Eddie Cochran &agrave; la guitare.<br /><strong>Cecil &laquo;Big Jay&raquo; Mc Neely:</strong> (1927) est un des saxophonistes &laquo;hurleurs&raquo; les plus connus du Rhythm &amp; Blues californien. Il a r&eacute;alis&eacute; ses premiers enregistrements en 1948 sous la houlette du c&eacute;l&egrave;bre producteur Ralph Bass et continu&eacute; quelques ann&eacute;es de gros succ&egrave;s (autant dus &agrave; ses talents de souffleur qu&rsquo;&agrave; ceux de showman d&eacute;brid&eacute;) aupr&egrave;s des danseurs noirs de ghettos urbains pour qui il &eacute;tait le &laquo;Deacon of the tenor sax&raquo;. Il est aussi devenu, d&egrave;s le d&eacute;but des 50&rsquo;s, un des favoris du public de teenagers blancs. Ce qui lui a valu quelques ennuis avec les ligues racistes qui l&rsquo;ont fait examiner par des psychiatres. Il s&rsquo;agissait, par leurs avis m&eacute;dicaux &eacute;minents, de d&eacute;terminer si sa d&eacute;mence sc&eacute;nique n&rsquo;&eacute;tait pas susceptible d&rsquo;entra&icirc;ner des troubles graves chez l&rsquo;auditoire de jeunes blancs suppos&eacute;s fragiles qu&rsquo;il r&eacute;ussissait &agrave; mettre en transe &agrave; chacune de ses apparitions! Quoi qu&rsquo;il en soit, il est consid&eacute;r&eacute; &agrave; juste titre comme le plus &laquo;Rock&rsquo;n&rsquo;roll&raquo; de tous les souffleurs noirs. Nous proposons ici le d&eacute;sopilant Insect ball dans lequel chante un certain Mercy Dee Walton dont le timbre de voix ne ressemble gu&egrave;re au chanteur et pianiste texan, compositeur de One room country shack.<br /><strong>Bob Newman:</strong> Bien qu&rsquo;il ait enregistr&eacute; certains des chefs-d&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;un country boogie virant all&egrave;grement vers le rockabilly, Bob Newman (1915-79) a surtout fait carri&egrave;re en tant qu&rsquo;un des trois chanteurs du groupe western, les Georgia Crackers. On remarquera dans le succulent Hangover boogie, partie d&rsquo;une s&eacute;ance superlative enregistr&eacute;e et produite par Henry Glover et Louis Innis, le remarquable jeu du guitariste Al Myers, un des piliers de chez King.<br /><strong>Gene O&rsquo;Quinn: </strong>Le chanteur et guitariste texan Gene O&rsquo;Quinn (1932-78) a grav&eacute; une &oelig;uvre fortement inspir&eacute;e du Western Swing mais qui, transfigur&eacute;e par les meilleurs musiciens californiens de l&rsquo;&eacute;poque, rec&egrave;le certains des meilleurs moments proto-rockabilly comme son principal succ&egrave;s Boogie woogie fever ou le magnifique Texas boogie que nous pr&eacute;sentons ici.<br /><strong>Lou Sargent: </strong>Sous ce pseudonyme (en fait un nom de disque invent&eacute; par Chess) se cachent &agrave; la fois les fr&egrave;res Steinberg, le trompettiste Luther et le bassiste Wilbur qui, &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de Ridin&rsquo; the boogie &eacute;taient membres de l&rsquo;orchestre de Phineas Newborn Jr, un des piliers des clubs de West Memphis.<br /><strong>Arkie Shibley:</strong> L&rsquo;obscur Arkie Shibley (1924-?) est le compositeur d&rsquo;un super &laquo;hit&raquo;, le talking-blues Hot Rod Race que nous avions fait figurer, interpr&eacute;t&eacute; par Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan dans le volume pr&eacute;c&eacute;dent de cette s&eacute;rie. Shibley lui-m&ecirc;me qui avait enregistr&eacute; d&egrave;s l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, tente &agrave; plusieurs reprises mais en vain de renouveler son succ&egrave;s avec de nouvelles moutures juste baptis&eacute;es Hot Rod Race n&deg; 2, 3, 4 (The guy in the Mercury) et 5 (The kid in the Model A)! Shore leave est dans la m&ecirc;me veine et nous permet de faire conna&icirc;tre un artiste fort obscur mais qui a cependant influ&eacute; sur le cours de la musique am&eacute;ricaine des ann&eacute;es 50.<br /><strong>Hank Stanford: </strong>Lui aussi un musicien d&rsquo;origine texane, Hank Stanford a enregistr&eacute; quelques &laquo;classiques&raquo; d&rsquo;une country music annon&ccedil;ant le rockabilly comme cette version endiabl&eacute;e de She&rsquo;s a hum dum digger, compos&eacute; et cr&eacute;&eacute; par le Gouverneur de Louisiane Jimmie Davis dans les ann&eacute;es 20!<br /><strong>Dave Stogner:</strong> L&rsquo;autoproclam&eacute; &laquo;King of the West Coast Country Swing&raquo;, Dave Stogner (1920-90), un chanteur et violoniste originaire de Gainsville, Texas, a &eacute;t&eacute; une petite vedette des salles de bals californiennes dans les ann&eacute;es 1944-54. Il a enregistr&eacute; abondamment pour Four Stars, Decca, Mosrite une &oelig;uvre qui rec&egrave;le nombre de pi&egrave;ces rockantes tout &agrave; fait r&eacute;jouissantes comme ce Hard top race qui continue les sagas routi&egrave;res sur fond de talkin&rsquo; blues. Stogner qui a aussi figur&eacute; dans plusieurs westerns chantants a &eacute;galement &eacute;t&eacute; un des pionniers des programmes country t&eacute;l&eacute;vis&eacute;s avant de cr&eacute;er, dans les ann&eacute;es 70, le label Sierra.<br /><strong>Willie Mae &laquo;Big Mama&raquo; Thornton: </strong>Big Mama (1926-84) d&eacute;bute dans les chorales religieuses d&egrave;s l&rsquo;enfance, et, &agrave; quatorze ans, se fait embaucher par le Hot Harlem Review, une troupe itin&eacute;rante qui utilise sa voix puissante et sa carrure d&eacute;j&agrave; impressionnante pour essayer d&rsquo;en faire une &laquo;nouvelle Bessie Smith&raquo;. C&rsquo;est cependant avec le Johnny Otis Show que Big Mama enregistre pour la premi&egrave;re fois Mischievious boogie que nous pr&eacute;sentons ici. L&rsquo;ann&eacute;e suivante, elle obtiendra son plus gros succ&egrave;s avec Hound dog que Presley rendra c&eacute;l&egrave;bre.<br /><strong>Speedy West:</strong> (1924) est sans doute le plus &eacute;tonnant des steel-guitaristes de la country music. Influenc&eacute; par toutes les musiques possibles, du jazz aux Vari&eacute;t&eacute;s et &agrave; la musique classique, ses id&eacute;es semblent in&eacute;puisables. Il est capable d&rsquo;improviser un solo furieux puis des phrases alanguies, s&rsquo;envoler dans la stratosph&egrave;re et revenir rugir comme un volcan. V&eacute;ritable machine &agrave; studio dans le Los Angeles de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, steel-guitariste &agrave; tout faire du label Capitol, Speedy a enregistr&eacute; sur plus de 6000 titres, derri&egrave;re pr&egrave;s de 200 chanteurs! Mais ses solos sont rarement routiniers! L&rsquo;&oelig;uvre qu&rsquo;il a grav&eacute;e en duo avec le formidable guitariste Jimmy Bryant entre 1950 et 1957 demeure comme son principal titre de gloire : une masse de chefs-d&rsquo;&oelig;uvre plus audacieux les uns que les autres dont ce Railroadin&rsquo; donne un avant-go&ucirc;t.<br /><strong>Jess Willard:</strong> Surtout connu des amateurs de Rock&rsquo;n&rsquo;roll pour sa br&egrave;ve association avec Hank et Eddie Cochran (avec lesquels il a enregistr&eacute; deux titres en 1955), le texan Jess Willard (1916-59) a connu une br&egrave;ve heure de gloire au d&eacute;but des 50&rsquo;s avec une s&eacute;rie de titres comme le &laquo;classique&raquo; Honky tonk hardwood floor que reprendra notamment Johnny Horton et ce moins connu mais magnifique Java Junction dans lequel le phras&eacute; nasal de Willard semble buter et rebondir contre le rythme irr&eacute;sistible cr&eacute;&eacute; par les guitaristes Albert Giddings, Eddie Kirk et le pianiste Vic Davis.<br /><strong>Slim Willet:</strong> Winston Lee Moore dit Slim Willet (1919-66) a essentiellement fait carri&egrave;re aupr&egrave;s des ouvriers du p&eacute;trole du Sud-Ouest. Avec une voix de t&ecirc;te, un d&eacute;bit saccad&eacute;, une ambiance de Honky Tonk enfum&eacute; et embrum&eacute; de vapeurs d&rsquo;alcool, un rythme marqu&eacute; qui se rapproche souvent du country boogie puis du rockabilly ainsi que des compositions remarquables sur la vie autour des derricks, Slim s&rsquo;est impos&eacute; comme le porte-parole du prol&eacute;tariat tr&egrave;s particulier des ouvriers du p&eacute;trole. Le swinguant Drill bit Honky Tonk n&rsquo;est qu&rsquo;un parmi les nombreux chefs-d&rsquo;&oelig;uvre p&eacute;troliers qu&rsquo;il a grav&eacute;s. Par la suite, Willet rach&egrave;tera une station de radio &agrave; Abilene avant de d&eacute;c&eacute;der d&rsquo;une crise cardiaque en 1966.<br /><strong>Curley Williams: </strong>(1913-70) a &eacute;t&eacute; un des premiers &agrave; introduire le Western Swing au Grand Ole Opry de Nashville avec ses Georgia Peach Pickers, un des orchestres les plus d&eacute;brid&eacute;s de la fin des 40&rsquo;s. La r&eacute;putation de Curley Williams a &eacute;t&eacute; suffisante pour qu&rsquo;il se produise fr&eacute;quemment dans les grandes salles de danse de Californie, enregistrant substantiellement et jouant m&ecirc;me dans quelques westerns. Il a &agrave; son actif certains des plus savoureux country boogies que les sp&eacute;cialistes qualifient de proto-rockabilly, tel Move in a little closer.<br /><strong>Mick Woodward:</strong> On ne conna&icirc;t pas grand&rsquo;chose de ce chanteur et guitariste sans doute originaire de la r&eacute;gion de Boston, sauf que ses disques sont ardemment recherch&eacute;s par les collectionneurs de rockabilly. Le savoureux Hot rod navy style per&shy;p&eacute;tue la tradition des talkin&rsquo; blues routiers inau&shy;gur&eacute;e par Hot rod race mais en l&rsquo;adaptant &agrave; la ma&shy;rine!<br /><em>G&eacute;rard Herzhaft</em><br /><u>SOURCES:</u><br />ESCOTT (Colin) &amp; HAWKINS (Martin).- Good rockin&rsquo; tonight.- New York, StMartin Press:1992.<br />HEFFER (Jean).- Les Etats Unis de 1945 &agrave; nos jours, A.Colin, 1997<br />HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm &amp; Blues.- PUF, Paris: 1991<br />JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L&rsquo;Age d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Michel Lafon, Paris:1994<br />LOUPIEN (Serge),&eacute;d.- Les Incontournables de la Country, Filipacchi, 1995<br />ROSE (Michel).- Pionniers du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Albin Michel, Paris: 1981<br />SHAW (Arnold).- Honkers &amp; Shouters, Collier, 1978<br />WHITE (Charles).- La rockambolesque histoire de Little Richard.- Clarb, Paris: 1990<br /><u>MAGAZINES:</u><br />Divers num&eacute;ros de Old Time Music, Kommotion, The Hillbilly Researcher et des indispensables revues fran&ccedil;aises Soul Bag et Le Cri du Coyote.<br />Notes de pochette et de livret de Kevin Coffy/ Colin Escott/ Cary Ginell/ Adam Komorowski/ Bill Millar/ Jacques Morgantini/ Dave Penny/ Rich Kienzle/ Wayne Russell/ Dave Sax/ Alain Tomas/ Ray Topping/ Billy Vera/ Joop Visser.<br />Avec tous mes remerciements &agrave; Jacques Br&eacute;mond, Marc Radenac, Fran&ccedil;ois Jouffa, Michel Rose, Jean-Pierre Fray et Jacques Spiry pour leur aide dans la r&eacute;alisation de ce coffret.<br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2002.<br /><em><strong>english notes</strong></em><br />Rock &lsquo;n&rsquo; roll seemed to spring from nowhere, suddenly invented by Elvis Presley and Bill Haley around 1954-1955.&nbsp; But in the same way that America existed well before its &lsquo;discovery&rsquo; by Christopher Columbus in 1492, the music known as rock&lsquo;n&rsquo;roll in the fifties existed from the late thirties, though was named differently.&nbsp; It was the result of the long evolution of southern musical genres (cf. Rock&rsquo;n&rsquo;roll Vols 1, 2 3, 4, 5 &amp; 6 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353, 354, 355 &amp; 356).&nbsp; The surge of rock&rsquo;n&rsquo;roll in the fifties was due to its sudden media coverage, through the movie world (Rock Around The Clock in Blackboard Jungle), television (Ed Sullivan Show) and discs.&nbsp; The northern Yankee states &lsquo;discovered&rsquo; the southern musical traditions which subsequently swept over Europe and the whole world.&nbsp; This movement continued to decline into the sixties&rsquo; folk boom and the blues revival through British groups such as the Rolling Stones.&nbsp; The present series covers rocking and rolling America year by year.<br />In 1951, all of America&rsquo;s juke boxes were rocking and rolling, and the sounds were not limited to dance halls.&nbsp; It now appeared unlikely that the Korean war would be won and a security treaty, ANZUS was concluded by the United States, Australia and New Zealand, aiming to prevent communist expansion in Asia.&nbsp; In late 1950, America had already adopted the Internal Security Act, although McCarthy&rsquo;s witchhunt was to be condemned by many.&nbsp; As Republican Congress member, Margaret Chase Smith stated, &lsquo;I don&rsquo;t want to see the Republican Party ride to victory on the four horsemen of calumny-fear, ignorance, bigotry and smear&rsquo;.&nbsp; However, McCarthyism prevailed and the victims were numerous.&nbsp; Two of its most famous victims were Julius and Ethel Rosenberg, sentenced to death for &lsquo;having sold secrets concerning nuclear weapons to the URSS during the war&rsquo;.&nbsp; They were executed in 1953.In each volume of this series, we have presented the debut recordings of stars of blues, Country Music and Rhythm &amp; Blues.&nbsp; In 1951 we may discover the first recordings of one of the greatest black pioneers of Rock&rsquo;n&rsquo;roll - Little Richard Penniman.&nbsp; Born in December 1932 in Macon (Georgia), Richard began singing the church choir before participated in various amateur gospel&nbsp; and Rhythm &amp; Blues groups.&nbsp; In 1951, he entered and won a talent contest in Atlanta&rsquo;s Theater, enabling him to record Taxi Blues for the RCA label.&nbsp; <br />Lloyd Price, who happened to be in Macon at that point, suggested that Richard send a sample disc to Specialty&rsquo;s manager, Art Rupe.&nbsp; After some hesitation, Rupe decided to record Richard and summoned him to New Orleans.&nbsp; It was during this session that he came out with Tutti Frutti, but as the original lyrics were considered too licentious, they were modified by one of the producers, Dorothy La Bostrie.&nbsp; The record sold over 200 000 copies in just two weeks, and Little Richard entered the realms of stardom.Although Little Richard had been influenced by the older Rhythm &amp; Blues generation - Roy Brown, Roy Milton, Wynonie Harris - both his music and stage act were quite different from theirs.&nbsp; He made no mention of the ghetto, did not attempt to put over any particular message and was immediately accepted by the teenage audiences who wanted to cut themselves off from the old world.&nbsp; On stage he was a total whirlwind, striking the keyboard with his hips, elbows and backside and dressed with flamboyance.Bill Haley also appears in this collection for the first time.&nbsp; As from 1948, Haley recorded some pretty mediocre material with his orchestra, the Four Aces of Western Swing which became the Saddlemen.&nbsp; <br />However, in 1951, he worked for a small radio station in Pennsylvania and, following DJ Major Ferguson&rsquo;s advice, he recorded&nbsp; Jackie Brenston and Ike Turner&rsquo;s Rocket 88 in a country boogie style.&nbsp; Here, we may find Haley&rsquo;s version as well as the original one.&nbsp; Haley&rsquo;s success was such that he swapped his cowboy attire for a suit and his Saddlemen were changed into Comets (after Halley&rsquo;s comet, of course).&nbsp; In 1953, Crazy, Man, Crazy cleared the way for Max Freedman&rsquo;s composition, Rock Around the Clock.&nbsp; The marketing success of this latter title was moderate, but in 1955 the song was chosen as title music in the film, Blackboard Jungle and Bill Haley and the Comets soared up to the top of the charts.&nbsp; Over 20 000 000 copies of the disc were sold and it is still reissued to this day !1951 also witnessed the debut recordings of Big Mama Thornton, the creator of Hound Dog and those of Ike Turner who recorded Rocket 88.&nbsp; Unfortunately, Jackie Brenston was given all credits for this song, shadowing Ike Turner&rsquo;s remarkable talent for a long while.Nowadays, Ike Turner is principally remembered as &lsquo;Mr. Tina Turner&rsquo; and as a wife-basher.&nbsp; Yet his musical capacities were tremendous.&nbsp; Born in the Delta, Ike was fed on traditional blues and as a child accompanied Sonny Boy Williamson (Rice Miller) on the piano, but mainly listened to Louis Jordan and Roy Brown.&nbsp; When he was 18, he led an orchestra, the Kings of Rhythm, which interested Sam Phillips.&nbsp; Sam recorded them in 1951 and Rocket 88, sung by Jackie Brenston, was sold to Chess.&nbsp; <br />This wild boogie went straight to the number one spot of the Rhythm &amp; Blues Hit Parade, but as mentioned above, all credits went to Brenston.&nbsp; Phillips also hired Ike as a talent scout, and he discovered a number of worthy artists to be recorded by Phillips for the Chess or the Bihari brothers - Drifting Slim, Sunny Blair, Charlie Booker, Houston Boines, Elmore James, Little Milton, Howlin&rsquo; Wolf and B.B. King !Throughout this series, we have always underlined the importance of producers and independent labels created in the post-war years in the birth of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; Along with Art Rupe, Lew Chudd, the Chess brothers and Sam Phillips, Syd Nathan held a strong position.At the end of the war, the migration of the southerners towards the north resulted in a large Country Music movement in Cincinnati, encouraged by a live radio programme, the Midwestern Hayride.&nbsp; Tired of his job in the furniture trade, Syd Nathan decided to record these country musicians and created the King label.&nbsp;&nbsp; The sales were encouraging, and Nathan went on to explore the Rhythm &amp; Blues scene.&nbsp; He created the Queen label for this genre and gathered several artists who were appreciated by the punters in Cincinnati&rsquo;s Cotton Club, but who did not have a label - including Bullmoose Jackson, Wynonie Harris, Roy Brown, Earl Bostic and Bill Dogget.However, Syd thought it absurd to separate black and white music and consequently abandoned Queen to issue all his discs under the King label.&nbsp; He encouraged his Rhythm &amp; Blues artists to interpret Country pieces and vice versa.&nbsp; He also experimented with mixing the band members, in order that Country and Rhythm &amp; Blues musicians played together, a formula which proved successful.&nbsp; He was thus a pioneer of the &lsquo;cross over&rsquo;, which is often considered as the founding factor of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /></span><span class=Soustitre2>The Artists</span><span class=Texte><br /><strong>Jackie Brenston :</strong>&nbsp; This singer and saxophonist from Clarksdale (1930-&rsquo;79) belonged to Ike Turner&rsquo;s band when he recorded Rocket 88, considered as one of the first &lsquo;classic&rsquo; titles of Rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Clarence &lsquo;Gatemouth&rsquo; Brown :</strong>&nbsp; This versatile musician (born in 1924) was much influenced by blues, Western Swing, jazz and Cajun music.&nbsp; Clarence Brown became known for his urban style of Rhythm &amp; Blues in the forties and fifties.&nbsp; Subsequently, he made a number of jazzy blues and Country Music albums.&nbsp; She Walks Right In, included here, is one of his most famous numbers.<br /><strong>James &lsquo;Widemouth&rsquo; Brown :&nbsp;</strong> Not to be confused with &lsquo;Mr Sex Machine&rsquo;, this James Brown (1921-&rsquo;71) was the elder brother of Clarence &lsquo;Gatemouth&rsquo; Brown.&nbsp; His limited career was based around Houston clubs in the early fifties and he recorded a few titles along with the excellent pianist Elmore Nixon.&nbsp; His talents as a Texan style guitarist can be appreciated here in Boogie Woogie Nighthawk.<br /><strong>Roy Brown :&nbsp;</strong> This powerful singer (1925-&rsquo;81) from New Orleans was immensely successful between 1947 and 1953, almost always at the top of the Rhythm &amp; Blues Hit Parades.&nbsp; He began his career by copying his childhood idols - Bing Crosby and Frank Sinatra!&nbsp; He then won the hearts of the black population as a blues shouter.&nbsp; Heading his band, the Mighty Men, Roy Brown was acclaimed as from 1947 through compositions, blues and ballads, using irony, black humour and imagery.&nbsp; He was less successful after 1954 and did not find his place in the Rock&rsquo;n&rsquo;roll movement, although he certainly contributed to it, as we can hear in Good Rockin&rsquo; Man.<br /><strong>Bumble Bee Slim :&nbsp;</strong> This singer and occasional guitarist, Amos Easton, otherwise known as Bumble Bee Slim (1905-&lsquo;&shy;68) was a big blues star between 1931 and 1937, recording over 200 titles for the Blacks in urban ghettos.&nbsp; The best of his work has been included in the boxed edition, Bumble Bee Slim (FA 261).&nbsp; He appeared in a few films and plays and in the late thirties, went to Hollywood to act with Mae West.&nbsp; However, his dream failed and, in California, Bumble Bee recorded a small number of titles such as this excellent Ida Red.<br /><strong>Goree Carter :&nbsp; </strong>Born in Houston (1930-&rsquo;90), Carter was a talented member of the Texan guitar school and greatly influenced the history of contemporary blues and rock.&nbsp; He made many recordings but never had the same success as Gatemouth Brown or T-Bone Walker.&nbsp; He was nevertheless a remarkable guitarist who seemingly influenced Chuck Berry.&nbsp; I&rsquo;m A Boogie Man is typical of his style.<br /><strong>Bob Center :&nbsp; </strong>A veteran of Western Swing bands since 1938, Bob Center recorded a few titles in the early fifties such as Too Wet To Plow, with a style between country boogie and the future rockabilly.<br /><strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan :&nbsp;</strong> Born in Missouri, Dolan (1924-&rsquo;94) played in clubs and on the radio in Saint Louis before joining the navy.&nbsp; He then settled in California and recorded for various independent labels including Modern and Capitol.&nbsp; Here, we may appreciate his excellent Juke Box Boogie.<br /><strong>Antoine &lsquo;Fats&rsquo; Domino :&nbsp;</strong> Antoine Domino (born in 1928) became one of the big stars of rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; He debuted in clubs in New Orleans before being spotted by band leader, Dave Bartholomew and he first recorded in 1949 for the Imperial label.&nbsp; His debut disc, The Fat Man was immediately successful.&nbsp; Domino became &lsquo;Fats&rsquo; and was recognised as a star of Rhythm &amp; Blues&nbsp; and then rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; He recorded numerous international hits.&nbsp; In this volume we have included two of his best 1951 numbers, Rockin&rsquo; Chair and Don&rsquo;t You Lie To Me.<br /><strong>Dr Feelgood :&nbsp;</strong> Pianist and singer Atlanta Willie Lee Perryman (1911-&rsquo;85) lay behind this well-used pseudonym, though he also made recordings using the name &lsquo;Piano Red&rsquo;.&nbsp; His numerous titles respected the traditions of pre-war boogie woogie mingled with the teething rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Five Keys :&nbsp; </strong>One of the first and most famous &lsquo;doo-woop&rsquo; vocal groups.&nbsp; Five Keys was founded in 1950 by Rudy and Bernie West and Raphael and Ripley Ingram before they were joined by Maryland Pierce and Dickie Smith.&nbsp; They made many recordings in the fifties.<br /><strong>Lester Flatt &amp; Earl Scruggs :&nbsp;</strong> Bluegrass is rarely recognised as one of the roots of rock&rsquo;n&rsquo;roll, though we must recall that Elvis Presley initially recorded Bill Monroe&rsquo;s famous composition, Blue Moon Of Kentucky.&nbsp; In 1948, guitarist and singer Lester Flatt (1914-&rsquo;79) teamed up with banjo player Earl Scruggs (1924-2000), creating the Foggy Mountain Boys, one of the most famous bluegrass groups.&nbsp; They recorded numerous rhythmic numbers such as Don&rsquo;t Get Above Your Raisin&rsquo;, included here.<br /><strong>Tennessee Ernie Ford :</strong>&nbsp; (1919-&rsquo;91) He was one of the big names in country music in the post-war years and recorded a magnificent series of country-style boogie-woogies.&nbsp; In 1951, he cut Kissing Bug Boogie along with the Dinning Sisters.&nbsp; He greatly contributed to the rock&rsquo;n&rsquo;roll movement though did not actually participate in it in the mid-fifties.<br /><strong>Bill Haley :</strong>&nbsp; Who does not know Haley&rsquo;s (1925-&rsquo;81) Rock Around The clock?&nbsp; He truly began the rock&rsquo;n&rsquo;roll adventure with his version of Rocket 88.<br /><strong>Wynonie Harris :&nbsp;</strong> (1915-&rsquo;69)&nbsp; Harris was one of the great black forerunners of rock&rsquo;n&rsquo;roll.&nbsp; He debuted in Lucky Millinder&rsquo;s band before pursuing his personal career, when he was much appreciated by the Blacks.&nbsp; He certainly influenced the future white rock&rsquo;n&rsquo;roll singers, particularly Elvis Presley and he himself was influenced by Country Music.&nbsp; Bloodshot Eyes, included here, was a tremendous hit in 1951, written by Western Swing band leader, Hank Penny.<br /><strong>Roy Hogsed :&nbsp; </strong>Roy (1919-&rsquo;78) was the son of itinerant musicians and became a professional artist at the age of 11.&nbsp; He settled in California just before the war and participated in various Western Swing bands before founding the Hogsed Trio in 1947.&nbsp; This excellent guitarist often evoked the future Rockabilly as in Snake Dance Boogie.&nbsp; <br /><strong>Howlin&rsquo; Wolf :&nbsp;</strong> Chester Burnett, known as Howlin&rsquo; Wolf (1910-&rsquo;76) played solo in Delta juke joints for a long while.&nbsp; He then went on to Memphis followed by Chicago, modernising and electrifying the blues.<br /><strong>Louie Innis :&nbsp;</strong> Born in 1920 in Indiana, Innis was one of the best Honky Tonk singers in the fifties.&nbsp; This excellent rhythmic guitarist settled in Cincinnati and worked for the King label, both as a musician and a producer.&nbsp; He cut some of the most acclaimed country boogies in the 1949-&rsquo;55 period, accompanied by some remarkable musicians such as Zeke Turner.&nbsp; I Grabbed For The Engine was moderately successful in 1951.<br /><strong>Leon Kelley :&nbsp;</strong> Previously a sailor, Kelley settled in Arizona and was a member of the Mountain Dew Boys, a local group which accompanied and recorded with Arkie Shibley.&nbsp; Kelley cut several swinging instrumental pieces including Guitar breakdown.<br /><strong>Morris Lane :&nbsp; </strong>Lane (1917?-&rsquo;67) was a highly rated saxophonist in the post-war period.&nbsp; He recorded in quantity, both in his name and along with reputed jazzmen such as Fats Navarro, Sonny Stitt, Kenny Clarke, Milt Buckner, Bill Doggett and Lionel Hampton.&nbsp; Bobby&rsquo;s Boogie is the most rocking example of his work.<br /><strong>Peggy Lee :&nbsp; </strong>Norma Deloris Egstrom (Peggy Lee) was born in 1920 and decided to go into show business at the age of 14.&nbsp; In 1937, she set off for Los Angeles and found work in Hollywood clubs where she was appreciated for her appearance, nasal voice and her general presence.&nbsp; In 1941, Benny Goodman hired her to replace Helen Forrest.&nbsp; Capitol offered her a contract in 1945, which was the start of a long-lasting collaboration.&nbsp; Although her superb interpretation of Fever became a rock&rsquo;n&rsquo;roll classic, Yeah Yeah Yeah, included here, is equally worthy.<br /><strong>Lucky Leroy :&nbsp;</strong> Little is known of this artist.&nbsp; Now Get Goin&rsquo; was recorded for a tiny record label in Harrisonburg, Illinois. <br /><strong>Little Richard :&nbsp; </strong>This &lsquo;pioneer of rock&rsquo;n&rsquo;roll&rsquo;, born in 1932 was much inspired by blues and gospel, as is proved in Taxi Blues.&nbsp; His first wild discs have become classics of black rock&rsquo;n&rsquo;roll.<br /><strong>Billy Love :&nbsp;</strong> Not much is known about William Milton Love, but his excellent Juiced, selected here, is apparently autobiographical.&nbsp; A chronic alcoholic, he died of cirrhosis in the sixties.<br /><strong>Herman Manzy :</strong>&nbsp; This little-known drummer recorded with Jimmy Liggins in California and cut only two titles in his name including the excellent I&rsquo;m Your Rockin&rsquo; Man.<br /><strong>Skeets Mc Donald :&nbsp; </strong>One of the pioneers of Californian country music, Skeets (1915-&rsquo;68) only had one big hit in 1953 with Don&rsquo;t let The Stars Get In Your Eyes.&nbsp; Yet his recordings, which cover an 18-year period include many Honky Tonk and Country Boogie master-pieces such as Scoot, Git And Be Gone.<br /><strong>Cecil &lsquo;Big Jay&rsquo; Mc Neely :&nbsp;</strong> (1927)&nbsp; A well-known Californian Rhythm &amp; Blues saxophonist who began recording in 1948.&nbsp; He was the &lsquo;Deacon of the tenor sax&rsquo; for the Blacks in the ghettos, then in the early fifties was much appreciated by the white teenage audience.&nbsp; Here, we have included his Insect Ball, accompanied by Mercy Dee Walton on the vocals.<br /><strong>Bob Newman :&nbsp;</strong> Newman (1915-&rsquo;79) belonged to the western group, the Georgia Crackers, but also recorded some country boogie gems with a rockabilly flavour.&nbsp; Here, we may appreciate Hangover Boogie.<br /><strong>Gene O&rsquo;Quinn :&nbsp; </strong>This Texan singer and guitarist (1932-&rsquo;78) was greatly inspired by Western Swing but some of his pieces have a strong rockabilly feeling, such as Boogie Woogie Fever and Texas Boogie.<br /><strong>Lou Sargent :&nbsp;</strong> Using this pseudonym were the Steinberg brothers, trumpeter Luther and bassist Wilbur.&nbsp; When Ridin&rsquo; The Boogie was recorded, they belonged to the orchestra of Phineas Newborn Jr.<br /><strong>Arkie Shibley :&nbsp; </strong>Shibley (1924- ?) was the composer of the bit, Hot Rod included in the previous volume of this series.&nbsp; Shore leave enables us to discover this little-known artist.<br /><strong>Hank Stanford :&nbsp;</strong> Another musician from Texas, Hank Stanford recorded a few country music classics verging on rockabilly including this version of She&rsquo;s A Hum Dum Digger.<br /><strong>Dave Stogner :&nbsp; </strong>Stogner (1920-&rsquo;90), who called himself the &lsquo;King of the West Coast Country Swing&rsquo; was a singer and violinist from Gainsville, Texas.&nbsp; His numerous recordings include many rocking numbers such as Hard Top Race.<br /><strong>Willie Mae &lsquo;Big Mama&rsquo; Thornton :&nbsp;</strong> Big Mama (1926-&rsquo;84) debuted in church choirs when young before joining the Hot Harlem Review.&nbsp; She first recorded Mischievious Boogie through the Johnny Otis Show.<br /><strong>Speedy West :&nbsp;</strong> (1924)&nbsp; West was the most astounding steel-guitarists of country music, though he was influenced by all musical genres.&nbsp; He made over 6 000 recordings during his career.&nbsp; From 1950 to 1957 he teamed up with Jimmy Bryant with brilliant results, one of their pieces being Railroadin&rsquo;, included here.<br /><strong>Jess Willard :&nbsp;</strong> Texan Jess Willard (1916-&rsquo;59) is principally known through his association with Hank and Eddie Cochran, but was fleetingly acclaimed in the early fifties when he came out with a series of titles such as Honky Tonk Hardwood Floor and the lesser known Java Junction.<br /><strong>Slim Willet :&nbsp;</strong> Winston Lee Moore, otherwise known as Slim Willet (1919-&rsquo;66) acted as spokesman for the petrol workers&nbsp; The swinging Drill Bit Honky Tonk is but one of his many master-pieces.&nbsp; He later bought a radio station in Abilene.<br /><strong>Curley Williams :&nbsp;</strong> (1913-&rsquo;70)&nbsp; Williams was one of the first to introduce Western Swing in the Grand Ole Opry with his Georgia Peach Pickers.&nbsp; His repertory included a number of good country boogies, including Move In A Little Closer.<br /><strong>Mick Woodward :&nbsp;</strong> Little is known about this singer and guitarist, but his discs have become collectors&rsquo; items.&nbsp; Here, we may appreciate his Hot Rod Navy Style.<br />English adaptation by <em>Laure WRIGHT</em> from the French text of <em>G&eacute;rard HERTZHAFT</em><br /></span><span class=Soustitre2>CD 1</span><span class=Texte><br /><strong>01. JACKIE BRENSTON: </strong>Rocket 88 (Brenston-Turner)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;51<br /><strong>02. GENE O&rsquo;QUINN: </strong>Texas boogie (E. Kay/ C. Whittaker/ I. Taylor)&nbsp; 2&rsquo;20<br /><strong>03. LITTLE RICHARD: </strong>Taxi blues (L. Feather) 2&rsquo;18<br /><strong>04. MORRIS LANE:</strong> Bobby&rsquo;s boogie (Lane)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;38<br /><strong>05. ARKIE SHIBLEY: </strong>Shore leav (Stevenson) 2&rsquo;22<br /><strong>06. TENNESSEE ERNIE FORD:</strong> Kissing bug boogie (Robert/ Allen)&nbsp; 2&rsquo;05<br /><strong>07. LOU SARGENT: </strong>Ridin&rsquo; the boogie (Sargent)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;19<br /><strong>08. HOWLIN&rsquo; WOLF: </strong>Houserockin&rsquo; boogie (C. Burnett)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;37<br /><strong>09. PEGGY LEE:</strong> Yeah Yeah Yeah (L.Prima/ M. Kabak)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;15<br /><strong>10. HANK STANFORD: </strong>She&rsquo;s a hum dum digger (J. Davis)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;22<br /><strong>11. BUMBLE BEE SLIM:</strong> Ida Red (Trad.)&nbsp; 2&rsquo;05<br /><strong>12. WYNONIE HARRIS:</strong> Bloodshot eyes (Penny/ Hall)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;43<br /><strong>13. SLIM WILLET: </strong>Drill bit Honky Tonk (Willet)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;43<br /><strong>14. BIG MAMA THORNTON:</strong> Mischievous boogie (Manning)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>15. BOB CENTER:</strong> Too wet to plow (Center)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1&rsquo;40<br /><strong>16. ROY BROWN: </strong>Good rockin&rsquo; man (Brown)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;00<br /><strong>17. BIG JAY Mc NEELY:</strong> Insect ball (E. Mayhand)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;35<br /><strong>18. LOUIE INNIS:</strong> I grabbed for the engine (Innis/ Burris)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;10<br /><strong>19. BILLY LOVE:</strong> Juiced (Love)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>20. SPEEDY WEST &amp; JIMMY BRYANT:</strong> Railroadin&rsquo; (West)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;141<br /><strong>(1)</strong> Jackie Brenston, vcl/t-sax; Ike Turner, pno; Willie Kizart, g; Willie Sims, batt. Memphis, Tn. 5 mars 1951.1<br /><strong>(2) </strong>Gene O&rsquo;Quin, vcl/g; Eddie Kirk, g; Billy Strange, g; Speedy West, st-g; Glenn Hensley, fdl; Billy Liebert, pno; Cliffie Stone, bs; Muddy Berry, batt. Hollywood, Ca. 11 juin 1951.1<br /><strong>(3) </strong>Little Richard, vcl; J. Wimby, pno; Willie Mays, tpt; Fred Jackson, t-sax; Albert Dobbins, a-sax; J. Hudson, b-sax; George Holloway Jr, bs; Donald J. Clark, batt. Atlanta, Ga. 16 octobre 1951.1<br /><strong>(4) </strong>Morris Lane, t-sax; orchestre. New York City, 1951.1<br /><strong>(5)</strong> Arkie Shibley, vcl/g; Leon Kelley, g; Phil Fregon, g; st-g; Jackie Hays, bs; batt. prob. Dallas, Tx. 19511<br /><strong>(6)</strong> Tennessee Ernie Ford, vcl; Lou, Ginger &amp; Jean Dinning, vcls; Jimmy Bryant, g; Eddie Kirk, g; Speedy West, st-g; Billy Liebert, pno; Cliffie Stone, bs; Roy Harte, batt. Hollywood, Ca. 14 ao&ucirc;t 1951.1<br /><strong>(7)</strong> Lou Sargent (Luther Steinberg), tpt; Wilbur Steinberg, vcl/bs; Tot Randolph, sax; Phineas Newborn Jr, pno; Phineas Newborn Sr, batt. Memphis, Tn. mai 1951.1<br /><strong>(8) </strong>Howlin&rsquo; Wolf, vcl/hca; Willie Johnson, g; Albert Williams, pno; bs; Willie Steele, batt. Memphis, Tn. 18 d&eacute;cembre 1951.1<br /><strong>(9)</strong> Peggy Lee, vcl; Dave Barbour, g; orchestre. Hollywood, Ca. 8 f&eacute;vrier 1951.<br /><strong>(10) </strong>Hank Stanford, vcl; orchestre. Dallas, Tx. 1951.<br /><strong>(11)</strong> Bumble Bee Slim, vcl; Tiny Webb, g; Willard Mc Daniel, pno; Maxwell Davis, t-sax; Maurice Simon, a-sax; Jewell Grant, b-sax; Billy Hadnott, bs; Oscar Lee Bradley, batt. Los Angeles, Ca. 2 novembre 1951.<br /><strong>(12)</strong> Wynonie Harris, vcl; Frank Galbraith, tpt; Alfred Cobbs, tb; Alonzo Lucas, alt-sax; Big John Greer, t-sax; Bill Graham, b-sax; Herbert Parham, pno; Carl Pruitt, bs; Solomon Hall, batt. New York City, Oh. 27 f&eacute;vrier 1951.<br /><strong>(13)</strong> Slim Willet (Winston Lee Moore), vcl/g; prob. Shorty Underwood, fdl; Vaughn Shields, st-g; Jean Stanbury, g; Price Self, pno; Earl Montgomery, bs. Dallas, Tx. mai 1951.<br /><strong>(14)</strong> Big Mama Thornton, vcl; orchestre. Houston, Tx. 1951.<br /><strong>(15) </strong>Bob Center, vcl/g; orchestre. Houston, Tx. 1951.<br /><strong>(16)</strong> Roy Brown, vcl; Edgar Blanchard, g; James Robinson, pno; Red Prysock, t-sax; Orrington Hall, tb; Clarence Mack, bs; Calvin Shields, batt. groupe vocal. Cincinnati, 16 janvier 1951.<br /><strong>(17)</strong> Big Jay Mc Neely, t-sax; Jesse Belvin, vcl; Mercy Dee Walton, vcl/pno; orchestre. Hollywood, Ca. janvier 1951.<br /><strong>(18) </strong>Louie Innis, vcl/g; Zeke Turner, g; Jerry Byrd, st-g; Tommy Jackson, fdl; Red Turner, bs. Cincinnati, juillet 1951.<br /><strong>(19) </strong>Billy Love, vcl/pno; poss. Charles Walker, sax; Calvin Newborn, g; orchestre. Memphis, Tn. juin 1951.<br /><strong>(20)</strong> Speedy West, st-g; Jimmy Bryant, g; Eddie Kirk, g; Harold Hensley, fdl; Billy Liebert, pno; Cliffie Stone, bs; Muddy Berry, batt. Hollywood, Ca. 8 f&eacute;vrier 1951.<br /></span><span class=Soustitre2>CD 2: </span><span class=Texte><br /><strong>01. BILL HALEY: </strong>Rocket 88 (Brenston-Turner)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>02. FATS DOMINO: </strong>Don&rsquo;t lie to me (Hudson Whittaker)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;18<br /><strong>03. JESS WILLARD: </strong>Java Junction (B. Hughes/ J. Willard)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;21<br /><strong>04. CURLEY WILLIAMS: </strong>Move in a little closer (C. Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1&rsquo;58<br /><strong>05. FIVE KEYS:</strong> Hucklebuck with Jimmy (Pierce)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;20<br /><strong>06. SKEETS Mc DONALD:</strong> Scoot, git and be gone (S. Mc Donald)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>07. MICK WOODWARD:</strong> Hot Rod race Navy style (R. Woodward)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1&rsquo;59<br /><strong>08. DAVE STOGNER: </strong>Hard top race (Morgan/ Van Sant/ Stogner)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>09. CLARENCE &laquo;GATEMOUTH&raquo; BROWN: </strong>She walks right in (C. Brown)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;48<br /><strong>10. JAMES &laquo;WIDEMOUTH&raquo; BROWN:</strong> Boogie woogie nighthawk (J. Brown)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;22<br /><strong>11. JIMMIE DOLAN: </strong>Juke box boogie (Tex Crotty)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;06<br /><strong>12. ROY HOGSED: </strong>Snake dance boogie (W. Mc Coy)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;01<br /><strong>13. GOREE CARTER:</strong> I&rsquo;m your boogie man (Carter)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;22<br /><strong>14. LUCKY LEROY:</strong> Now get goin&rsquo; (Marvel/ Golish)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;19<br /><strong>15. LEON KELLEY:</strong> Guitar breakdown (Kelley/ Jackson)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;07<br /><strong>16. Dr FEELGOOD:</strong> Hey good lookin&rsquo; (H. Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;20<br /><strong>17. FLATT &amp; SCRUGGS:</strong> Don&rsquo;t get above your raisin&rsquo; (E. Scruggs)&nbsp; 2&rsquo;41<br /><strong>18. BOB NEWMAN: </strong>Hangover boogie (Crabb/ Mann/ Glover)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>19. HERMAN MANZY:</strong> I&rsquo;m your rockin&rsquo; man (Manzy)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>20. FATS DOMINO:</strong> Rockin&rsquo; chair (A. Domino)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;281<br /><strong>(1) </strong>Bill Haley, vcl/g; The Saddlemen, orchestre: prob. Danny Cedrone, g; Billy Williamson, st-g; Johnny Grande, pno; Marshall Lytle, bs. Chester, Pe. 14 juin 1951.1<br /><strong>(2)</strong> Fats Domino, vcl/pno; Walter Nelson, g; Buddy Hagans, t-sax; Emmett Fortner, a-sax; Billy Diamond, bs; Cornelius Coleman, batt. New Orleans, La. janvier 1951.1<br /><strong>(3)</strong> Jess Willard, vcl; Albert Giddings, g; Eddie Kirk, g; Speedy West, st-g; Vic Davis, pno; Harold Hensley, fdl; Cliffie Stone, bs; Muddy Berry, batt. Hollywood, Ca. 3 mai 1951.1<br /><strong>(4)</strong> Curley Williams, vcl; The Texas Top Hands, orchestre. Houston, Tx. 1951.1<br /><strong>(5)</strong> Five Keys: Maryland Pierce, vcl; Dickie Smith, vcl; Rudy West, vcl; Bernie West, vcl; Ripley Ingram, vcl; orchestre. Los Angeles, Ca. 1951.1<br /><strong>(6) </strong>Skeets Mc Donald, vcl/g; Billy Strange, g; Eddie Kirk, g; Speedy West, st-g; Cliffie Stone, bs; Muddy Berry, batt. Hollywood, Ca. 5 avril 1951.1<br /><strong>(7)</strong> Mick Woodward, vcl,g; Woody Woodward, g; orchestre. Boston, Mt. juin 1951.1<br /><strong>(8)</strong> Dave Stogner, vcl/fdl; Delbert Keplinger, g; Jack Ansiel, st-g; Joe Holley, fdl; Smitty Schmidt, pno; bs; Pat Marchese, batt. Fresno, Ca. d&eacute;cembre 1951.1<br /><strong>(9)</strong> Clarence &laquo;Gatemouth&raquo; Brown, vcl/g; pno; Nathan Irvine, tpt; Bill Harvey, t-sax; Fred Ford, b-sax; Johnny Parker, bs; batt.; groupe vocal. Houston, Tx. 1951.<br /><strong>(10) </strong>James &laquo;Widemouth&raquo; Brown, vcl/g; Henry Hayes, a-sax; Ed Wiley, t-sax; Elmore Nixon, pno; Don Cooks, bs; Ben Turner, batt. Houston, Tx. 1951.<br /><strong>(11) </strong>Jimmie Dolan, vcl/g; Eddie Kirk, g; Cameron Hill, g; Speedy West, st-g; William Norris, pno; Cliffie Stone, bs; Muddy Berry, batt. Hollywood, Ca. 22 juin 1951.<br /><strong>(12) </strong>Roy Hogsed, vcl/g; Donald Hogsed, g; Morgan Drazkowsky, acc; Rusty Nitz, bs; Muddy Berry, batt. Hollywood, Ca. 8 octobre 1951.<br /><strong>(13) </strong>Goree Carter, vcl/g; orchestre. Houston, Tx. 1951.<br /><strong>(14)</strong> Lucky Leroy, vcl; The Lucky Ramblers, orchestre. prob. Chicago, Ill. 1951.<br /><strong>(15) </strong>Leon Kelley, g; Arkie Shibley, g; Phil Fregon, g; st-g; Jackie Hays, bs; batt. prob. Dallas, Tx. 1951.<br /><strong>(16) </strong>Dr Feelgood (Willie Lee Perryman), vcl/pno; Wesley Jackson, g; George Miller, bs; F.M. Hawkins, batt. Atlanta, Ga. 17 octobre 1951.<br /><strong>(17)</strong> Lester Flatt, vcl/g; Earl Scruggs, bjo; Everett Lilly, mdln; Chubby Wise, fdl; Jody Rainwater, bs. Nashville, Tn. 9 mai 1951.<br /><strong>(18) </strong>Bob Newman, vcl/bs; Al Myers, g; Louie Innis, g; Henry Glover, batt. Cincinnati, Oh. 9 octobre 1951.<br /><strong>(19) </strong>Herman Manzy, vcl/batt; orchestre (probablement celui de Jimmy Liggins, g). Los Angeles, Ca. 1951.<br /><strong>(20)</strong> Fats Domino, vcl/pnoWalter Nelson, g; Buddy Hagans, t-sax; Emmett Fortner, a-sax; Billy Diamond, bs; Cornelius Coleman, batt. New Orleans, La. avril 1951. <br /></span><span class=Source><br />CD Rock `N Roll 1951 &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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Mais comme l&rsquo;Am&eacute;rique existait bien avant sa &laquo;d&eacute;couverte&raquo; par Christophe Colomb en 1492, la musique que l&rsquo;on qualifiera de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dans les 50&rsquo;s existait pratiquement telle quelle et sous d&rsquo;autres noms d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30. Elle &eacute;tait le fruit d&rsquo;une longue &eacute;volution des musiques sudistes (cf. Rock&rsquo;n&rsquo;Roll vol.1, 2, 3, 4 &amp; 5 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353, 354 &amp; 355) et d&rsquo;&eacute;changes permanents entre elles. La grande vague du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des 50&rsquo;s n&rsquo;est en fait que sa soudaine m&eacute;diatisation, notamment &agrave; travers le cin&eacute;ma (Rock Around The Clock dans &ldquo;Blackboard Jungle&rdquo;)les t&eacute;l&eacute;visions (Ed Sullivan Show) et le disque. Elle correspond &agrave; la &laquo;d&eacute;couverte&raquo; des traditions musicales sudistes par les Etats-Unis du Nord Yankee puis &agrave; sa diffusion &agrave; travers l&rsquo;Europe et le monde entier. Ce mouvement de reconnaissance des traditions sudistes qui commence ainsi ne s&rsquo;arr&ecirc;tera plus et se d&eacute;clinera en &laquo;folk boom&raquo; du d&eacute;but des 60&rsquo;s, &laquo;blues revival&raquo; &agrave; travers les groupes britanniques et nourrira pendant longtemps l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;buleuse rock... Cette s&eacute;rie - &laquo;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo; - se propose de suivre ann&eacute;e par ann&eacute;e l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Am&eacute;rique roulant et tanguant au rythme des disques diffus&eacute;s sur les radios et dans les juke-boxes. L&rsquo;Histoire en tapant du pied!<br /></span><span class=Soustitre>1950 : LE COMPTE A REBOURS A COMMENCÉ</span><span class=Texte><br />Il suffit d&rsquo;&eacute;couter ce pr&eacute;sent coffret pour en &ecirc;tre convaincu: la musique que l&rsquo;on appellera tr&egrave;s bient&ocirc;t Rock&rsquo;n&rsquo;Roll est partout pr&eacute;sente dans l&rsquo;Am&eacute;rique de 1950. Il nous est de plus en plus difficile de faire une s&eacute;lection tant le mat&eacute;riel &laquo;rockant&raquo; est alors abondant dans les musiques sudistes.Ainsi que les Rockers! Le c&eacute;l&egrave;bre Fats Domino &eacute;tait d&eacute;j&agrave; l&agrave; en 1949 (avec The Fat man et Hey!L&agrave;-bas), il confirme son installation avec le superbe Hey! Fat man!, aujourd&rsquo;hui un &laquo;classique&raquo; du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll mais &agrave; l&rsquo;&eacute;poque juste un tube du Rhythm &amp; Blues. Dans son sillage appara&icirc;t &agrave; La Nouvelle Orl&eacute;ans le puissant Archibald qui ne r&eacute;ussira malheureusement pas &agrave; faire la carri&egrave;re que son talent pouvait lui permettre d&rsquo;esp&eacute;rer. Les grands noms du Rhythm &amp; Blues qui ont tellement &oelig;uvr&eacute; &agrave; la naissance du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll sont encore bien pr&eacute;sents dans les Charts et dans les juke-boxes mais leur &eacute;toile semble p&acirc;lir. Avec leurs costumes trois pi&egrave;ces et leurs allures de chanteurs de grands orchestres de jazz, Wynonie Harris, Joe Liggins, Calvin Boze ou Tiny Bradshaw apparaissent de plus en plus d&eacute;suets. Leur musique est toujours sinon plus ultra-rockante mais ce sont leurs mani&egrave;res, nous dirions presque leurs mani&eacute;rismes, qui les renvoient &agrave; une d&eacute;cennie ant&eacute;rieure.Cependant, d&rsquo;autres &eacute;toiles commencent &agrave; briller dans le firmament de la musique noire qui participeront pleinement &agrave; la galaxie du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Ce coffret pr&eacute;sente les d&eacute;buts de La Vern Baker, alors surnomm&eacute;e &laquo;Little Miss Sharecropper&raquo; &ndash; la &laquo;petite Mademoiselle m&eacute;tayer&raquo;! &ndash; mais qui s&rsquo;imposera comme une des vedettes noires du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. <br />C&rsquo;est le cas aussi de Ruth Brown qui, &agrave; partir de 1950 et du Teardrops from my eyes, ici pr&eacute;sent, engrangera succ&egrave;s sur succ&egrave;s.&#8200;Ces demoiselles sont jeunes, pleines d&rsquo;allant. Leur sens du rythme n&rsquo;est gu&egrave;re diff&eacute;rent de celui de leurs glorieux a&icirc;n&eacute;s pr&eacute;cit&eacute;s mais leur apparence est &agrave; cent lieues des clich&eacute;s du Rhythm &amp; Blues. Elles sont sans complexe par rapport aux r&egrave;gles du ghetto, en phase avec cette nouvelle Am&eacute;rique de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Elles sauront de fait parfaitement sauter dans le grand train du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll et cesseront bien vite d&rsquo;&ecirc;tre des chanteuses &laquo;noires&raquo; pour un public noir. Faisant alors danser les teenagers blancs et noirs, elles sont aujourd&rsquo;hui consid&eacute;r&eacute;es comme des Pionni&egrave;res du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll!La situation est tout &agrave; fait la m&ecirc;me pour l&rsquo;autre grande racine du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, la country music. Les musiciens d&rsquo;un Western Swing modernis&eacute; ou du country boogie sont encore plus endiabl&eacute;s en cette ann&eacute;e 1950 : l&rsquo;incroyable Johnny Lee Wills, son jeune fr&egrave;re Billy Jack Wills, Glynn Duncan &ndash; le fr&egrave;re de Tommy Duncan &ndash;, Johnny Bond, Red Foley, Jerry Irby... Et leur r&ocirc;le, comme nous l&rsquo;avons soulign&eacute; maintes fois, est tout &agrave; fait &eacute;minent dans la cr&eacute;ation du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Leur musique est de plus en plus muscl&eacute;e, rythm&eacute;e, &laquo;rockante&raquo;. Mais leurs mani&egrave;res demeurent celles d&rsquo;une Am&eacute;rique qui s&rsquo;estompe : chapeaux de cow-boys, cravates-ficelles, l&eacute;gers d&eacute;hanchements sur sc&egrave;ne et claquements de doigts... Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Wanda Jackson, Carl Perkins ou Bill Haley, qui viennent en fait totalement de ces musiques ajouteront une autre fa&ccedil;on de se tenir sur sc&egrave;ne et de jouer aussi leur musique avec leur corps.<br /></span><span class=Soustitre><br />TOUT PR&Egrave;S DE LATROISI&Egrave;ME GUERRE MONDIALE</span><span class=Texte><br />Cinquante ans apr&egrave;s, alors qu&rsquo;on sait comment les &eacute;v&eacute;nements se sont effectivement d&eacute;roul&eacute;s, on a du mal &agrave; s&rsquo;imaginer comment les contemporains vivaient leur &eacute;poque. 1950 a, en fait, &eacute;t&eacute; une ann&eacute;e de terrible pessimisme pour les Am&eacute;ricains (et pour le reste du monde) qui voyaient s&rsquo;avancer in&eacute;luctablement la perspective d&rsquo;une troisi&egrave;me guerre mondiale.En effet, les anciens vainqueurs de 1945 sont d&eacute;sormais face &agrave; face. La lutte contre l&rsquo;URSS, la politique d&rsquo;endiguement, ne semble pas donner les r&eacute;sultats escompt&eacute;s. La Chine, puissamment aid&eacute;e par l&rsquo;Union Sovi&eacute;tique, installe un r&eacute;gime communiste. L&rsquo;Inde, en proie &agrave; de violents troubles, semble destin&eacute;e &agrave; suivre cette voie. Un peu partout, en Asie et en Europe, des lignes de d&eacute;marcation s&eacute;parent des r&eacute;gimes, parfois &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de pays reconnus, qui attendent l&rsquo;arme au pied de s&rsquo;affronter. Rien ne semble pouvoir arr&ecirc;ter l&rsquo;expansion du communisme dont le but affich&eacute; est la ma&icirc;trise du monde.Aussi, lorsque le 25 juin 1950, les troupes pro-communistes de Cor&eacute;e du Nord franchissent le 38e parall&egrave;le qui constitue la ligne de d&eacute;marcation, les Am&eacute;ricains d&eacute;cident d&rsquo;intervenir militairement. Les choses tournent vite tr&egrave;s mal pour les troupes US, retranch&eacute;es dans la poche de Pusan en Cor&eacute;e du Sud. Le commandement des op&eacute;rations est alors confi&eacute; au g&eacute;n&eacute;ral Mac Arthur, le vainqueur vieillissant des Japonais, connu autant pour son audace militaire que pour n&rsquo;en faire qu&rsquo;&agrave; sa t&ecirc;te. Mac Arthur d&eacute;barque sur la ligne de d&eacute;marcation, prend les troupes communistes &agrave; revers, lib&egrave;re S&eacute;oul. Washington lui intime l&rsquo;ordre d&rsquo;en rester l&agrave; et de fortifier le 38e parall&egrave;le. <br />Fid&egrave;le &agrave; sa r&eacute;putation, le vieux g&eacute;n&eacute;ral passe outre aux ordres de son gouvernement, franchit la ligne &agrave; la t&ecirc;te de ses troupes avec pour but de lib&eacute;rer toute la Cor&eacute;e.La Chine intervient massivement, bouscule les Am&eacute;ricains qui sont forc&eacute;s de retraverser la ligne en sens inverse! Mac Arthur propose alors une guerre totale contre la Chine et, si elle intervient, avec l&rsquo;Union Sovi&eacute;tique. L&rsquo;usage de l&rsquo;arme atomique est ouvertement envisag&eacute;. Si Mac Arthur trouve un grand &eacute;cho dans le Congr&egrave;s domin&eacute; par les ultra-conservateurs, le Pr&eacute;sident Truman &ndash; dont la remarquable luci&shy;dit&eacute; aura domin&eacute; toute la p&eacute;riode &ndash; jette tout son poids pour faire &eacute;chouer cette ardeur belliqueuse. Il doit convaincre s&eacute;nateur apr&egrave;s s&eacute;nateur que la guerre de Cor&eacute;e n&rsquo;est qu&rsquo;un conflit local qui ne menace en rien les int&eacute;r&ecirc;ts vitaux de l&rsquo;Am&eacute;rique. Elle ne vaut pas une guerre nucl&eacute;aire. Finalement, il obtient gain de cause et destitue Mac Arthur. Mais, en compensation, il doit laisser la bride sur le cou &agrave; la majorit&eacute; r&eacute;publicaine dans la lutte contre &laquo;l&rsquo;ennemi int&eacute;rieur&raquo;. Pendant toute la fin de l&rsquo;ann&eacute;e 1950, le S&eacute;nateur du Wisconsin Joseph Mc Carthy dirigera la Commission des Activit&eacute;s Anti-Am&eacute;ricaines, transformant les audiences en une chasse aux sorci&egrave;res totalement hyst&eacute;rique.Quand l&rsquo;ann&eacute;e 1950 s&rsquo;ach&egrave;ve, la plan&egrave;te est pass&eacute;e tout pr&egrave;s d&rsquo;un nouveau conflit mondial, avec cette fois deux puissances nucl&eacute;aires face &agrave; face. Si cela s&rsquo;&eacute;tait r&eacute;alis&eacute;, le monde &ndash; &agrave; condition qu&rsquo;il en f&ucirc;t rest&eacute; quelque chose! &ndash; aurait-il eu la t&ecirc;te au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll?<br /></span><span class=Soustitre>L&rsquo;ARRIVÉE DE SAM PHILLIPS</span><span class=Texte><br />Nous avons d&eacute;j&agrave; montr&eacute; dans cette s&eacute;rie et dans d&rsquo;autres coffrets Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s &agrave; quel point l&rsquo;explosion des musiques sudistes dans l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, blues, Rhythm &amp; Blues, country music, Cajun devait &agrave; une nouvelle g&eacute;n&eacute;ration de producteurs ind&eacute;pendants. La baisse consid&eacute;rable des co&ucirc;ts de production et de fabrication des disques, de nouvelles formes de distribution, de diffusion radiophonique ont permis &agrave; des individus curieux, attentifs, d&eacute;sirant certes gagner de l&rsquo;argent mais &eacute;tant avant tout de grands amateurs de musique sudiste, d&rsquo;investir leur capital dans la production de disques &agrave; destination de publics sp&eacute;cifiques, notamment les migrants sudistes. Mais aussi d&rsquo;ambitionner d&rsquo;&eacute;largir cette audience aux autres, aux jeunes Nordistes, au reste de l&rsquo;Am&eacute;rique. Leur r&ocirc;le dans la cr&eacute;ation et la diffusion de ce qu&rsquo;on appellera Rock&rsquo;n&rsquo;Roll au milieu des ann&eacute;es 50 est tout &agrave; fait consid&eacute;rable.Personne n&rsquo;aura autant pes&eacute; dans l&rsquo;av&egrave;nement du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll que Sam Phillips. Boogie in the park par le bluesman Joe Hill Louis que nous pr&eacute;sentons dans ce coffret est le tout premier titre sorti par Sam pour son nouveau label The Phillips qui deviendra au d&eacute;but de 1951... le l&eacute;gendaire Sun! Le label de Presley, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Roy Orbison et tant d&rsquo;autres!Sam Phillips na&icirc;t &agrave; Florence dans l&rsquo;Alabama le 5 janvier 1923, le cadet d&rsquo;une famille de huit enfants. Le p&egrave;re est fermier, se retrouve totalement ruin&eacute; &agrave; la suite du krach de 1929. La scolarit&eacute; du jeune Sam ne va pas tr&egrave;s loin et il est oblig&eacute; d&rsquo;aider sa famille, en particulier lors de la mort de son p&egrave;re en d&eacute;cembre 1941. Il devient aide-&eacute;picier puis employ&eacute; des pompes fun&egrave;bres. Il avouera plus tard que ce m&eacute;tier de croque-mort l&rsquo;avait rendu tr&egrave;s sensible au malheur des petites gens.&laquo;Il y avait (dans le Sud) deux cat&eacute;gories de gens au bas de la soci&eacute;t&eacute;, &eacute;cras&eacute;s par la vie: le m&eacute;tayer noir et l&rsquo;ouvrier agricole blanc. <br />Il &eacute;tait impossible &agrave; quelqu&rsquo;un d&rsquo;un peu sensible de ne pas les entendre chanter et jouer leur oppression et leur malheur. Blues, country, gospel... leur servaient de d&eacute;fouloir, les aidaient &agrave; exprimer leur mis&egrave;re. Un homme en particulier, Uncle Silas Payne, un vieux Noir, m&rsquo;apprit la musique. Pas les notes ni le solf&egrave;ge mais le feeling et l&rsquo;intuition...&raquo;Sam &eacute;tait, lui, d&eacute;sireux de s&rsquo;en sortir. Il commence des &eacute;tudes de droit par correspondance, puis bifurque vers la radiodiffusion avec l&rsquo;Institut Polytechnique d&rsquo;Alabama. Il est engag&eacute; &agrave; Muscle Shoals sur WLAY. Il travaille dans plusieurs radios sudistes, comme technicien puis disc-jockey avant d&rsquo;atterrir &agrave; Nashville puis Memphis en juin 1945. Il devient DJ sur WREC, pr&eacute;sentant l&rsquo;&eacute;mission r&eacute;guli&egrave;re &laquo;Songs of the West&raquo; tout en travaillant dans la partie technique : l&rsquo;enregistrement d&rsquo;&eacute;missions sur ac&eacute;tates - la bande magn&eacute;tique n&rsquo;&eacute;tait pas encore au point - afin de les diffuser lorsque les pr&eacute;sentateurs (souvent des musiciens) &eacute;taient absents. Phillips circule aussi dans toute la ville &agrave; la recherche de talents &agrave; pr&eacute;senter sur sa radio. C&rsquo;est &agrave; ce moment qu&rsquo;il r&eacute;alise que Memphis regorge d&rsquo;artistes dont certains sont tr&egrave;s populaires localement mais qui n&rsquo;ont jamais enregistr&eacute; de disque. Depuis Ralph Peer, la musique de Memphis n&rsquo;avait plus &eacute;t&eacute; exploit&eacute;e par les compagnies phonographiques. Et, si les songsters et les jug-bands qui avaient enregistr&eacute; pour Victor existaient encore, leur heure de gloire &eacute;tait largement pass&eacute;e. Memphis dansait et s&rsquo;amusait au son des orchestres de Rhythm &amp; Blues ou de Honky Tonk &eacute;lectriques. Lorsque Sam Phillips cr&eacute;e le premier studio d&rsquo;enregistrement de la ville de Memphis, fin 1949, Memphis Recording Service, personne ne parierait sur la r&eacute;ussite de l&rsquo;entreprise. Mais le flair de Phillips et l&rsquo;&eacute;volution du march&eacute; vont d&eacute;jouer les sombres pronostics. <br />Dans un premier temps, Sam ne fait qu&rsquo;enregistrer et produire des artistes locaux qu&rsquo;il essaie de vendre &agrave; des compagnies &eacute;tablies dans le Nord (Chess &agrave; Chicago) ou l&rsquo;Ouest (Modern &agrave; Los Angeles). Pour trouver des talents, il suffit de se promener le soir dans les rues de la ville! Il enregistre quantit&eacute; de musiciens dans tous les genres sudistes, blues, gospel, hillbilly... Toujours &agrave; la recherche du disque qui serait enfin le succ&egrave;s qui apporterait l&rsquo;aisance financi&egrave;re.&laquo;J&rsquo;&eacute;coutais les musiciens, ce qu&rsquo;ils avaient &agrave; dire... Si &ccedil;a me touchait, je pensais que &ccedil;a toucherait le public. Parce que je connaissais les musiciens et leur public, que j&rsquo;&eacute;tais moi-m&ecirc;me un des leurs...&raquo;Les techniques de production sont tout aussi empiriques.&laquo;D&rsquo;abord, il fallait mettre en confiance le musicien. La plupart du temps, ces types &eacute;taient terroris&eacute;s de se trouver dans un studio, m&ecirc;me un petit truc comme MRS. Alors, j&rsquo;essayais de cr&eacute;er une ambiance amicale, familiale. On mangeait, on buvait, on blaguait...Et quand je sentais que la confiance &eacute;tait install&eacute;e, je laissais tourner la machine... Croyez-moi si j&rsquo;avais attendu qu&rsquo;ils aient de bonnes guitares ou qu&rsquo;ils soient tout &agrave; fait accord&eacute;s, je n&rsquo;aurais jamais enregistr&eacute; personne...&raquo;Le syst&egrave;me Phillips fonctionne tellement bien que les labels avec lesquels il travaille lui passent des commandes en rafales. Les rapports avec les fr&egrave;res Chess ou les fr&egrave;res Bihari avec lesquels Sam traite le plus sont orageux et Phillips pense qu&rsquo;on ne sait pas utiliser les musiciens qu&rsquo;il d&eacute;couvre &agrave; leur juste valeur ni qu&rsquo;on lui paie le juste prix de son labeur. <br />Cela induit Sam a cr&eacute;er son propre label, d&rsquo;abord The Phillips en 1950, puis Sun en 1951 sur lequel il sortira d&eacute;sormais ses productions. Aujourd&rsquo;hui que les disques Sun sont entr&eacute;s dans la l&eacute;gende et que tous les Tour Operators de Memphis proposent leur visite, on a du mal &agrave; s&rsquo;imaginer &agrave; quel point cette vaillante entreprise &eacute;tait artisanale.&laquo;Nous &eacute;tions deux, Marion (sa secr&eacute;taire) et moi... Nous n&rsquo;avions rien. Je chargeais les disques sur mon pick-up et je faisais le tour des juke-boxes et des stations de radio jusqu&rsquo;&agrave; Nashville. On payait les DJ&rsquo;s pour passer nos disques, j&rsquo;approvisionnais moi-m&ecirc;me les disquaires. Et on enregistrait la nuit... On travaillait seize &agrave; vingt heures par jour. Et peu d&rsquo;argent rentrait dans les caisses...&raquo;Le reste de l&rsquo;aventure Sun est bien connu. Des disques d&rsquo;artistes noirs - bluesmen, groupes vocaux - mais aussi blancs - pure hillbilly music, n&eacute;o-western swing - qui se vendent modestement mais permettent &agrave; l&rsquo;entreprise de perdurer. A ce moment-l&agrave;, les musiciens viennent &agrave; Sun. Ils savent que Sam va les &eacute;couter attentivement et qu&rsquo;en tout &eacute;tat de cause, il les enregistrera probablement. Qu&rsquo;il sortira peut-&ecirc;tre un disque d&rsquo;eux. Car Phillips ne se fie qu&rsquo;&agrave; son flair. Il fallait &ecirc;tre en effet s&ucirc;r de soi pour enregistrer en 1954 un jeune camionneur nomm&eacute; Elvis Presley avec uniquement une contrebasse et une guitare &eacute;lectrique! Il faut en effet pour Sam attendre la sortie du premier 45 t d&rsquo;Elvis Presley en juillet 1954 (That&rsquo;s all right / Blue moon of Kentucky / Sun 209) pour que l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t local se transforme en un succ&egrave;s r&eacute;gional puis, &agrave; partir de 1955, national avec Presley, Carl Perkins puis Jerry Lee Lewis.Mais, en cette ann&eacute;e 1950, cette histoire appartient encore &agrave; l&rsquo;avenir!<br /></span><span class=Soustitre2>LES ARTISTES : </span><span class=Texte><br /><strong>Archibald:</strong> N&eacute; Leon T. Gross, Archibald (1912-1973) est un pianiste et chanteur de la Nouvelle Orl&eacute;ans qui aurait influenc&eacute; Fats Domino. Il a connu une br&egrave;ve heure de gloire avec quelques succ&egrave;s comme une adaptation de Stack O Lee et ce Shake baby shake. Son jeu de piano est caract&eacute;ristique de celui de la ville et ses racines plongent loin dans la tradition du Dixieland.<br /><strong>Charline Arthur: </strong>D&egrave;s ses premiers titres &ndash; comme I&rsquo;ve got the boogie woogie blues, une puissante adaptation d&rsquo;une ancienne pi&egrave;ce de Johnny Barfield (cf Country Boogie FA 160) &ndash; Charline (1929-87), une texane pur jus, fait montre d&rsquo;une verve, d&rsquo;un dynamisme et d&rsquo;un sens du rythme qui sont d&eacute;j&agrave; partie prenantes d&rsquo;un Rockabilly qu&rsquo;on ne nomme pas encore ainsi. Entre 1950 et 1956, elle est une des favorites des grandes sc&egrave;nes country o&ugrave; son sens de la sc&egrave;ne et ses postures sexy (elle est une des toutes premi&egrave;res chanteuses de country &agrave; se produire sur sc&egrave;ne en jeans serr&eacute;s) lui assurent un grand succ&egrave;s. Elvis Presley qui poss&eacute;dait tous ses premiers disques a souvent avou&eacute; son admiration pour Charline avec laquelle il a d&rsquo;ailleurs souvent tourn&eacute; en 1954 et 1955. Mais un diff&eacute;rend qui oppose Charline &agrave; son producteur Chet Atkins la laisse sans label en 1956. Des ennuis personnels, sentimentaux et de sant&eacute;, vont finir par avoir raison d&rsquo;une des carri&egrave;res les plus prometteuses de la country music et du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Vivant d&rsquo;une maigre pension d&rsquo;invalidit&eacute;, elle aura quand m&ecirc;me eu, avant sa mort, la satisfaction de se voir salu&eacute;e &agrave; sa juste valeur par les amateurs europ&eacute;ens en tant que &laquo;Pionni&egrave;re du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo;.<br /><strong>La Vern Baker:</strong> Delores Williams dite &laquo;Miss Sharecropper&raquo; ou &laquo;Bea Baker&raquo; et enfin La Vern Baker (n&eacute;e &agrave; Chicago en 1928) obtient son premier succ&egrave;s en 1950, I Want to Rock qui ouvre cette s&eacute;lection. Elle a commenc&eacute; comme chanteuse de jazz avant d&rsquo;interpr&eacute;ter de torrides pi&egrave;ces de Rhythm &amp; Blues et de s&rsquo;imposer comme une des plus authentiques Rock&rsquo;n&rsquo;Rolleuses noires. Elle est rest&eacute;e sur le devant de la sc&egrave;ne jusqu&rsquo;au milieu des ann&eacute;es 60, d&eacute;laissant de plus en plus les pi&egrave;ces muscl&eacute;es pour des ballades langoureuses sans pour autant s&rsquo;imposer dans la Soul music.<br /><strong>Bass (Leon): </strong>On ne conna&icirc;t pas grand&rsquo;chose de ce chanteur country, sans doute originaire du Texas, qui a enregistr&eacute; une poign&eacute;e de titres en Californie au d&eacute;but des 50&rsquo;s qui, comme le savoureux Country Hix&rsquo;s annoncent nettement le Rockabilly.<br /><strong>Johnny Bond :</strong> Ce chanteur et guitariste originaire de l&rsquo;Oklahoma (1915-78).a fait une longue carri&egrave;re d&rsquo;acteur de westerns. Il est le brillant second de Gene Autry, Jimmy Wakely et Tex Ritter, il joue avec Charles Starrett (dans la s&eacute;rie Durango) et Johnny Mack Brown. Il termine une carri&egrave;re cin&eacute;matographique non n&eacute;gligeable en 1947 avec un r&ocirc;le remarqu&eacute; dans Duel au soleil de King Vidor. D&rsquo;une belle prestance, excellent chanteur et guitariste, Bond s&rsquo;est concentr&eacute; sur sa carri&egrave;re de musicien et a compos&eacute; quantit&eacute; de morceaux dont plusieurs sont devenus des standards. Son orchestre comprend tr&egrave;s souvent le talentueux harmoniciste Jerry Adler (fr&egrave;re du plus connu Larry Adler) ainsi que le superbe guitariste Jack Rivers.<br /><strong>Calvin Boze: </strong>Bien qu&rsquo;il ait substantiellement enregistr&eacute; entre 1945 et 1952 et connu plusieurs succ&egrave;s commerciaux, le chanteur, chef d&rsquo;orchestre et trompettiste Calvin Boze (ou Boaz ou Booze!!!) demeure tr&egrave;s mal connu. Il semble &ecirc;tre n&eacute; dans les ann&eacute;es 1920 au Texas ou en Oklahoma. Il est en Californie durant les ann&eacute;es de guerre et se produit au sein des orchestres de Russell Jacquet (le fr&egrave;re d&rsquo;Illinois) et de Marvin Johnson avant de fonder son propre ensemble et d&rsquo;enregistrer en compagnie de l&rsquo;ensemble de Maxwell Davis. Il a disparu de la sc&egrave;ne durant les 50&rsquo;s.<br /><strong>Tiny Bradshaw:</strong> Myron &laquo;Tiny&raquo; Bradshaw (1905-1959) est un chanteur puissant et le compositeur savoureux d&rsquo;excellents titres comme ce Walk that mess. Batteur dans divers orchestres de jazz, Bradshaw a connu un bref succ&egrave;s avant l&rsquo;av&egrave;nement du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Billy Briggs:</strong> Ce steel-guitariste et chanteur avait d&eacute;j&agrave; derri&egrave;re lui une longue carri&egrave;re dans divers orchestres de Western Swing (Hi-Flyers : cf Western Swing, FA 032) lorsqu&rsquo;il a enregistr&eacute; l&rsquo;&eacute;tonnant et comique Chew tobacco rag, &ndash; avec effets de crachoir! &ndash; dont nous proposons, pour la premi&egrave;re fois r&eacute;unies sur disque, les deux parties. Ce titre a connu un petit succ&egrave;s en 1950 avant d&rsquo;&ecirc;tre souvent repris et de devenir un standard du Rockabilly.<br /><strong>Ruth Brown: </strong>Ruth n&eacute;e Weston en 1928 a &eacute;t&eacute; une des pionni&egrave;res du Rhythm &amp; Blues. Chanteuse subtile et suave, Ruth a souvent connu les sommets des Hit Parades dans les ann&eacute;es 50 &agrave; partir de Teardrops from my eyes que nous proposons ici. Plusieurs de ses titres sont nettement dans la mouvance du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Mais malgr&eacute; ses efforts, elle ne r&eacute;ussira pas &agrave; &eacute;marger au courant Soul. Apr&egrave;s de longues d&eacute;cennies d&rsquo;oubli, Ruth est de nouveau active sur les sc&egrave;nes des grands festivals.<br /><strong>Goree Carter: </strong>Ce natif de Houston (1930-90) a fait partie de la grande &eacute;cole de guitare texane. Il a beaucoup enregistr&eacute; mais, cantonn&eacute; au Texas, il n&rsquo;a pas connu la renomm&eacute;e d&rsquo;un Gatemouth Brown ou d&rsquo;un T-Bone Walker. Il est pourtant un guitariste remarquable aux id&eacute;es avanc&eacute;es qui semble avoir fort inspir&eacute; le jeu d&rsquo;un Chuck Berry.<br /><strong>Cousin Joe: </strong>Joseph Pleasant dit Cousin Joe (1907-89) a &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute; &agrave; La Nouvelle Orl&eacute;ans et jou&eacute; du piano dans les tavernes de Storyville avant de s&rsquo;installer &agrave; New York en 1942. Il s&rsquo;int&egrave;gre sans mal &agrave; la sc&egrave;ne jazz et blues de la ville, effectue ses premiers enregistrements gr&acirc;ce &agrave; Mezz Mezzrow, accompagn&eacute; de certains des meilleurs jazzmen locaux et devient un favori de Harlem puis du Vieux Carr&eacute; &agrave; La Nouvelle Orl&eacute;ans o&ugrave; il retourne. Sa voix nasillarde, son ton d&eacute;sabus&eacute; et ses textes, souvent chefs-d&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;un humour grin&ccedil;ant, sont tr&egrave;s brillants, tel ce Chicken a-La blues avec le c&eacute;l&egrave;bre verset: &laquo;I ate so many hot dogs that I can&rsquo;t see a cold dog in the eyes&raquo;!<br /><strong>Pee Wee Crayton: </strong>Ce texan (1914-85) apprend la guitare avec les disques de Charlie Christian et surtout gr&acirc;ce aux conseils de T-Bone Walker. Venu chercher fortune &agrave; Los Angeles pendant la guerre, Pee Wee conna&icirc;t de gros succ&egrave;s d&egrave;s ses premiers disques. Il restera aux c&ocirc;t&eacute;s de T-Bone, Lowell Fulson et Gatemouth Brown un des meilleurs repr&eacute;sentants du blues texano-californien.<br /><strong>Floyd Dixon: </strong>Un &eacute;mule de Charles Brown et Amos Milburn, Floyd Dixon (n&eacute; en 1929) est m&ecirc;me all&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; remplacer Charles dans les Three Blazers de Johnny Moore! Floyd, un pianiste expressif et un chanteur &agrave; la voix voil&eacute;e et incroyablement bluesy, a enregistr&eacute; une &oelig;uvre copieuse entre blues lents et pi&egrave;ces rythm&eacute;es.<br /><strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan: </strong>N&eacute; en 1924 dans le Missouri, Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan a jou&eacute; dans les clubs et sur les ondes de Saint-Louis avant d&rsquo;&ecirc;tre incorpor&eacute; dans la marine. Apr&egrave;s quatre ann&eacute;es de guerre, Dolan s&rsquo;installe en Californie et enregistre pour plusieurs labels ind&eacute;pendants dont Modern et Capitol. Hot rod race, compos&eacute; et d&rsquo;abord grav&eacute; sur disque par Arkie Shibley (visiblement inspir&eacute; d&rsquo;un morceau du bluesman K.C. Douglas Mercury blues), est un magnifique talkin&rsquo; blues sur une de ces courses automobiles entre jeunes gens tout autant d&eacute;brid&eacute;es que dangereuses dont les routes californiennes &eacute;taient famili&egrave;res &agrave; l&rsquo;&eacute;poque. Malheureusement, le succ&egrave;s de Hot rod race .&ndash; qui a engendr&eacute; de nombreuses suites &ndash; n&rsquo;a pas permis &agrave; Dolan de poursuivre bien longtemps une carri&egrave;re active dans la musique. Dans les ann&eacute;es 70, il &eacute;tait commer&ccedil;ant &agrave; Calimsea (Ca). On ne sait pas s&rsquo;il est seulement encore vivant.<br /><strong>&laquo;Fats&raquo; Domino:</strong> Antoine Domino (n&eacute; en 1928) est un des vrais h&eacute;ros du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. D&rsquo;ascendance cajun, Fats joue dans les clubs de la Nouvelle Orl&eacute;ans apr&egrave;s son travail en usine. Il est rep&eacute;r&eacute; par le chef d&rsquo;orchestre Dave Bartholomew qui le fait enregistrer en 1949 sur le label Imperial. The Fat man, son premier disque, est un succ&egrave;s imm&eacute;diat. Domino devient ainsi &laquo;Fats&raquo; et passe du statut de vedette locale &agrave; une star du Rhythm &amp; Blues puis une des &eacute;toiles du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, un parcours alors extr&ecirc;mement rare pour un Noir. Il enregistre une kyrielle de &laquo;tubes&raquo; internationaux qui le propulsent sur les sc&egrave;nes des grands festivals et des salles de Las Vegas et qui seront repris par des dizaines d&rsquo;artistes, de Going home et Walking by myself jusqu&rsquo;&agrave; Walking to New Orleans... Hey Fat man, que nous pr&eacute;sentons ici, pour &ecirc;tre moins connu, est cependant une pi&egrave;ce tout aussi rockante.<br /><strong>Glynn Duncan: </strong>Le fr&egrave;re du c&eacute;l&egrave;bre chanteur de Western Swing, Tommy Duncan, Glynn n&rsquo;a enregistr&eacute; qu&rsquo;une poign&eacute;e de titres, g&eacute;n&eacute;ralement tr&egrave;s rythm&eacute;s.<br /><strong>Foley (Red):</strong> Le rouquin Clyde &laquo;Red&raquo; Foley (1910-68) demeure c&eacute;l&egrave;bre dans la country music &agrave; plusieurs titres : un baryton aux nuances tendres et chaudes des d&eacute;buts de la country pop qui a connu d&rsquo;&eacute;normes succ&egrave;s avec Don&rsquo;t let the stars get in your eyes, Hearts of stone ou Jilted; un chanteur de gospel immens&eacute;ment populaire (Peace in the Valley; Just a closer walk with thee); l&rsquo;animateur du programme t&eacute;l&eacute;vis&eacute; Ozark Jubilee qui a beaucoup fait pour r&eacute;pandre la country music hors de son terreau naturel. Mais ce crooner pour ruraux, sympathique et amical (son slogan publicitaire &eacute;tait: &laquo;Red Foley, votre bon voisin&raquo;), avec une carrure d&rsquo;athl&egrave;te demeure, en dehors des Etats-Unis, l&eacute;gendaire pour ses titres d&rsquo;un country boogie le plus d&eacute;brid&eacute; et pour l&rsquo;influence importante qu&rsquo;il a eu sur les premiers pionniers du Rockabilly. Elvis Presley &eacute;tait notamment un de ses fans les plus fid&egrave;les. Foley a toujours eu un grand int&eacute;r&ecirc;t pour les bluesmen noirs, a fr&eacute;quent&eacute; Big Bill Broonzy &agrave; Chicago et s&rsquo;est inspir&eacute; de son jeu de guitare. Sur le Hobo boogie que nous proposons dans cette s&eacute;lection, c&rsquo;est le c&eacute;l&egrave;bre pianiste noir Cecil Gant qui est aux claviers.<br /><strong>Tennessee Ernie Ford: </strong>(1919-91) a &eacute;t&eacute; un des grands noms de la country music des ann&eacute;es d&rsquo;apr&egrave;s-guerre, enregistrant des dizaines de succ&egrave;s. Accompagn&eacute; de certains des meilleurs musiciens de la country californienne d&rsquo;alors, tr&egrave;s jazzy et swinguante, Ford enregistre une magnifique s&eacute;rie de boogie-woogies &agrave; la sauce country comme ce c&eacute;l&egrave;bre Shotgun boogie qui a &eacute;t&eacute; repris par de nombreux artistes de Rockabilly.<br /><strong>Lefty Frizzell: </strong>Ce superbe chanteur de Honky Tonk (1928-75), avec ses c&eacute;l&egrave;bres intonations venues du fond de la gorge, a marqu&eacute; la quasi-totalit&eacute; des artistes de Nashville au Texas, Merle Haggard, George Jones, Randy Travis et demeure encore aujourd&rsquo;hui une des principales influences de la Country Music. Son &oelig;uvre &eacute;norme rec&egrave;le nombre de pi&egrave;ces apparent&eacute;es au Rockabilly naissant comme ce Shine, shave and shower que nous pr&eacute;sentons dans ce volume.<br /><strong>Wynonie Harris:</strong> (1915-69) a &eacute;t&eacute; un des grands pr&eacute;curseurs noirs du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Il a d&eacute;but&eacute; dans l&rsquo;orchestre de Lucky Millinder avant d&rsquo;entreprendre une carri&egrave;re personnelle tr&egrave;s fructueuse. Son extr&ecirc;me d&eacute;contraction, sa pr&eacute;sence sc&eacute;nique forte et sa pr&eacute;dilection pour les rythmes tr&eacute;pidants lui ont valu une grande popularit&eacute; parmi les Noirs. Il a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent &agrave; juste titre sur presque tous les volumes de cette s&eacute;rie et Rock, Mr Blues que nous pr&eacute;sentons ici est un autre de ses succ&egrave;s qui anticipent si exactement le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Pourtant, lui aussi vrai grand pr&eacute;curseur du genre, conna&icirc;tra une &eacute;clipse presque totale quelques ann&eacute;es plus tard.<br /><strong>Johnny Hicks: </strong>Le guitariste et chef d&rsquo;orchestre Johnny Hicks (1918-92?) est un v&eacute;t&eacute;ran des Light Crust Doughboys et des Cowboy Ramblers de Bill Boyd, deux groupes &agrave; l&rsquo;origine du Western Swing. Il a substantiellement enregistr&eacute; sous son nom dans les ann&eacute;es 1946-53. C&rsquo;est le bassiste Bobby Williamson qui chante sur le savoureux Hamburger Hop, un de ces succ&egrave;s proto-Rokabilly de 1950.<br /><strong>Roy Hogsed: </strong>Roy (1919-1978), fils de musiciens itin&eacute;rants se produisant dans des spectacles sous chapiteau, joue professionnellement d&egrave;s l&rsquo;&acirc;ge de 11 ans. Il gagne la Californie peu avant la guerre et participe &agrave; divers orchestres de Western Swing avant de former le Hogsed Trio en 1947 avec Rusty Nitz &agrave; la contrebasse et Jean Dewez &agrave; l&rsquo;accord&eacute;on. L&rsquo;oeuvre enregistr&eacute;e de Hogsed, un excellent guitariste swinguant, annonce souvent le futur Rockabilly comme sur ce Shuffleboard shuffle. Mais Hogsed ne saura pas &eacute;marger au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll et il doit survivre de divers petits boulots. Oubli&eacute; de tous, il se suicide en 1978.<br /><strong>Wesley Holly: </strong>On ne sait pas grand&rsquo;chose de ce Wesley Holly, un chanteur et guitariste originaire du Texas, peut-&ecirc;tre apparent&eacute; au grand Buddy Holly. Quoi qu&rsquo;il en soit, Shuffling shoes est un petit &laquo;classique&raquo; fort recherch&eacute; des amateurs.<br /><strong><br />Jerry Irby: </strong>Irby (1917-1983 ou 1988?) est un de ces musiciens de Western Swing dont la musique annon&ccedil;ait si nettement le Rockabilly auquel il participera d&rsquo;ailleurs notablement. Il a produit de nombreux country boogies muscl&eacute;s. Irby, un fils d&rsquo;ouvrier du p&eacute;trole, fuit les derricks et embrasse une carri&egrave;re musicale &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de quatorze ans, jouant de la guitare et chantant dans divers orchestres de Western Swing. En 1945, Jerry, un chanteur aux intonations tr&egrave;s bluesy forme ses Texas Ranchers qui comprend les puissants guitaristes Elmer Christian et Woodrow Carter. Leur style est r&eacute;solument novateur, un Honky Tonk swinguant en diable sur de tr&egrave;s nombreuses pi&egrave;ces rapides comme ce Hillbilly boogie qui n&rsquo;a rien &agrave; voir avec le titre homonyme des Delmore Brothers que nous avons pr&eacute;sent&eacute; dans Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1938-46 (FA 352).<br /><strong>Annie Laurie: </strong>est autant connue pour avoir &eacute;t&eacute; la chanteuse favorite de Dinah Washington que pour son &oelig;uvre enregistr&eacute;e, blues, ballades, pi&egrave;ces plus muscl&eacute;es, en compagnie du chef d&rsquo;orchestre n&eacute;o-orl&eacute;anais Paul Gayten ou, plus tard, en vedette. Elle a abandonn&eacute; la sc&egrave;ne pour l&rsquo;Eglise dans les 60&rsquo;s.<br /><strong>Benny Leaders: </strong>Ce chanteur et bassiste (n&eacute; en 1928) a &eacute;t&eacute; un membre des Texas Ranchers de Jerry Irby avant de diriger sa propre formation, les Western Rangers qui a inclus un temps le c&eacute;l&egrave;bre steel-guitariste Bob Dunn. Leaders repr&eacute;sente bien la transition progressive durant les ann&eacute;es d&rsquo;apr&egrave;s-guerre des orchestres de Western Swing, d&rsquo;un jazz swinguant au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Joe Liggins:</strong> Ce pianiste et chanteur (1920-1987) est un des concepteurs du Rhythm &amp; Blues. Il a obtenu de grands succ&egrave;s d&egrave;s le milieu des 40s comme Honeydripper ou Pink Champagne. Joe a abondamment enregistr&eacute; dans un style m&ecirc;lant avec bonheur blues, ballade, jazz.<br /><strong>Little Willie Littlefield: </strong>Ce pianiste au swing puissant n&eacute; en 1931, est l&rsquo;auteur du c&eacute;l&egrave;bre Kansas City, devenu un des classiques du Rhythm &amp; Blues et du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll et a grav&eacute; nombre de morceaux proches du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll comme ce Rockin&rsquo; chair mama. Il n&rsquo;a jamais cependant r&eacute;ussi la carri&egrave;re que son talent pouvait lui permettre d&rsquo;esp&eacute;rer. <br /><strong>Joe Hill Louis: </strong>Un des &eacute;minents hommes-orchestres de Memphis, Joe Hill Louis (1921-57) a &eacute;t&eacute; un des tout premiers artistes &agrave; enregistrer pour le c&eacute;l&egrave;bre Sam Phillips. Il est un guitariste au son &eacute;lectrique lourd et satur&eacute;, un harmoniciste dans la riche tradition de la ville et un percussionniste efficace. Quand il joue des trois instruments en m&ecirc;me temps, cela donne un son primitif et puissant tr&egrave;s efficace. Son Boogie in the park est un petit succ&egrave;s en 1950.<br /><strong>Robins: </strong>Ce groupe vocal a &eacute;t&eacute; plus ou moins form&eacute; et produit par Johnny Otis (n&eacute; en 1921) qui est un des rares chefs d&rsquo;orchestre blancs du Rhythm &amp; Blues original. Fils d&rsquo;immigr&eacute;s grecs tr&egrave;s pauvres, Otis a v&eacute;cu toute sa vie dans le ghetto noir de Los Angeles. Autoproclam&eacute; &laquo;n&egrave;gre blanc&raquo; et le &laquo;Parrain du Rhythm &amp; Blues&raquo;, Johnny a &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute; dans le culte des grands orchestres de Swing, notamment celui de Count Basie. Il tient les claviers ou la batterie dans plusieurs formations de Rhythm &amp; Blues, celles de Harlan Leonard et de Count Prince Matthews. Il enregistrera &agrave; partir de 1945 une &oelig;uvre riche de succ&egrave;s et de rythme. Il a d&eacute;couvert quantit&eacute; d&rsquo;artistes noirs dont Little Esther Phillips, Little Willie John (le cr&eacute;ateur de Fever), Mel Walker, Marylin Scott, Big Mama Thornton, Jackie Wilson ou Hank Ballard.<br /><strong>Hubert Robinson: </strong>C&rsquo;est un de ces obscurs blues shouters texans qui a bri&egrave;vement (1948-52) mais substantiellement enregistr&eacute; pour diff&eacute;rents petits labels ind&eacute;pendants des boogies rugueux et endiabl&eacute;s, bourr&eacute;s d&rsquo;id&eacute;es qu&rsquo;on retrouvera souvent quelques ann&eacute;es plus tard dans le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Hank Snow: </strong>Un des g&eacute;ants de la country music de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, Hank Snow (1914-99) est un Canadien qui a r&eacute;ussi &agrave; Nashville. Tout d&rsquo;abord tr&egrave;s influenc&eacute; par Jimmie Rodgers (il enregistre en 1936 dans un style d&eacute;riv&eacute; de ce dernier), Hank se fa&ccedil;onne un style personnel, entre tradition et modernisme qui va &eacute;clater dans ses premiers succ&egrave;s comme I&rsquo;m movin&rsquo; on ou The Golden rocket. Il est le guitariste leader d&rsquo;une grande partie de ses premiers titres, fr&eacute;quemment des country boogies annonciateurs du Rockabilly. Malgr&eacute; cela, Hank d&eacute;testera toujours le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll et refusera farouchement d&rsquo;y &eacute;marger.<br /><strong>Lester Williams:</strong> Ce guitariste texan (1920-90) a enregistr&eacute; abondamment pour une client&egrave;le essentiellement locale. Il est certes un guitariste moins int&eacute;ressant que Carter mais il r&eacute;ussit &agrave; insuffler une &eacute;nergie et une vitalit&eacute; toute rockante sur Hey Jack!, un de ses meilleurs titres.<br /><strong>Johnnie Lee Wills: </strong>Parmi les nombreux fils du violoniste texan John Wills, quatre ont fait carri&egrave;re dans la musique, le plus c&eacute;l&egrave;bre &eacute;tant bien entendu l&rsquo;a&icirc;n&eacute; Bob. Johnnie Lee (1912-84) a fait partie des Texas Playboys de son fr&egrave;re durant six ans. En 1940, afin de r&eacute;pondre &agrave; une consid&eacute;rable demande &agrave; travers tout le Sud-Ouest, Bob et Johnnie Lee ont d&eacute;cid&eacute; de fonder un deuxi&egrave;me orchestre &laquo;Wills&raquo;. Johnnie Lee Wills and his Boys n&rsquo;ont malgr&eacute; les apparences jamais copi&eacute; Bob Wills. Encore plus bluesy et, au fil des ans, de plus en plus annonciateur du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, cet orchestre a aussi connu un succ&egrave;s important jusque dans la vague twist des ann&eacute;es 60! Apr&egrave;s Rag mop qui ouvrait Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1949 (FA 355), The band&rsquo;s a-rockin&rsquo; que nous offrons ici constitue une preuve suppl&eacute;mentaire du r&ocirc;le essentiel jou&eacute; par les musiciens du Western Swing dans la cr&eacute;ation du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Billy Jack Wills: </strong>Billy Jack (1926-91) est le dernier des fils Wills. Il na&icirc;t en 1926, dix-neuf ans apr&egrave;s Bob, et suit &agrave; peu pr&egrave;s le m&ecirc;me apprentissage aupr&egrave;s du papa John Wills qui l&rsquo;initie au fiddle. Mais c&rsquo;est Gene Krupa qui fascine Billy Jack et il est d&eacute;j&agrave; un redoutable batteur lorsqu&rsquo;il joint Johnnie Lee Wills au d&eacute;but des ann&eacute;es 40. En 1945, Bob appelle Billy Jack en Californie qui devient, pour la premi&egrave;re fois et apr&egrave;s ses fr&egrave;res Johnnie Lee et Luke, un Texas Playboy. Il tient la batterie ou la contrebasse dans l&rsquo;orchestre puis remplace progressivement le chanteur Tommy Duncan. Lorsque Bob acquiert son Wills Point Ballroom &agrave; Sacramento en 1948, Billy Jack et le guitariste-mandoliniste Tiny Moore sont charg&eacute;s d&rsquo;organiser l&rsquo;orchestre Wills qui se produira lorsque Bob lui-m&ecirc;me sera en tourn&eacute;e. Peu &agrave; peu, les id&eacute;es musicales de Billy Jack, substantiellement diff&eacute;rentes de celles de son grand a&icirc;n&eacute;, marquent durablement le style de son orchestre : emphase de la batterie et de la section rythmique, pr&eacute;&eacute;minence de la guitare &eacute;lectrique, grande influence du Rhythm &amp; Blues noir, absence presque totale de pi&egrave;ces pop que Bob favorise toujours et que Billy Jack juge compl&egrave;tement d&eacute;su&egrave;tes. Avec son orchestre, le Western Swing Band, Billy Jack Wills &eacute;cume les clubs et les salles de danse de la Californie du Nord, de l&rsquo;Oregon, du Washington, de l&rsquo;Idaho et enregistre abondamment. Le style de Billy Jack Wills est tr&egrave;s diff&eacute;rent de ceux de ses trois a&icirc;n&eacute;s : une sorte de m&eacute;lange tr&egrave;s r&eacute;ussi entre Hank Williams, Ernest Tubb, Roy Brown, Wynonie Harris. L&agrave; encore, on ne peut qu&rsquo;&ecirc;tre frapp&eacute; par l&rsquo;atmosph&egrave;re de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll urbain qui r&egrave;gne dans une pi&egrave;ce comme Rock a bye baby blues qui date de 1950.<br /><strong>Billy Wright: </strong>Ce puissant chanteur de Gospel originaire d&rsquo;Atlanta (1932-91) a connu un bref succ&egrave;s avec des pi&egrave;ces profanes d&rsquo;un Rhythm &amp; Blues muscl&eacute; &agrave; souhait. Parmi ses admirateurs, on trouve Little Richard, Otis Redding et James Brown qui venaient souvent le voir et l&rsquo;applaudir dans les cabarets d&rsquo;Atlanta! Malheureusement, apr&egrave;s une belle brochette de chefs-d&rsquo;&oelig;uvre tr&egrave;s en avance sur leur temps &ndash; comme ce Everybody goes when the wagon comes &ndash; Billy Wright n&rsquo;a plus retrouv&eacute; les chemins des studios et s&rsquo;est plus ou moins retir&eacute; dans les ann&eacute;es 60.<br /><em>G&eacute;rard HERZHAFT </em><br />Auteur de &laquo;La Grande Encyclop&eacute;die du Blues&raquo; (Fayard) et &laquo;Le Guide de la Country Music et du Folk&raquo; (avec Jacques Br&eacute;mond) (Fayard)<br /><u>SOURCES :</u><br />ESCOTT (Colin) &amp; HAWKINS (Martin).- Good rockin&rsquo; tonight.- New York, St-Martin Press:1992.<br />HEFFER (Jean).- Les Etats Unis de 1945 &agrave; nos jours, A.Colin, 1997<br />HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm &amp; Blues.- PUF, Paris: 1991<br />JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L&rsquo;Age d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Michel Lafon, Paris:1994<br />LOUPIEN (Serge),&eacute;d.- Les Incontournables de la Country, Filipacchi, 1995<br />ROSE (Michel).- Pionniers du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll - Albin Michel, Paris: 1981<br />SHAW (Arnold).- Honkers &amp; Shouters, Collier, 1978<br /><u>MAGAZINES :</u> Divers num&eacute;ros de Old Time Music, Kommotion, The Hillbilly Researcher et des indispensables revues fran&ccedil;aises Soul Bag et Le Cri du Coyote.Notes de pochette et de livret de Andrew Brown/ Kevin Coffy/ Cary Ginell/ Steve Hathaway/ Adam Komorowski/ Bill Millar/ Jacques Morgantini/ Dave Penny/ Rich Kienzle/ Wayne Russell/ Dave Sax/ Alain Tomas/ Ray Topping/ Billy Vera.Avec tous mes remerciements &agrave; Jacques Br&eacute;mond, Jean-Pierre Fray, Fran&ccedil;ois Jouffa et Jacques Spiry pour leur aide dans la r&eacute;alisation de ce coffret.<br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2001.<br /><em><strong>english notes</strong></em><br />Rock&rsquo;n&rsquo;Roll apparently sprang out of nowhere, suddenly invented by Elvis Presley and Bill Haley around 1954-55.&nbsp; However, in the same way that America existed well before its &lsquo;discovery&rsquo; in 1492, what was officially tagged Rock&rsquo;n&rsquo;Roll in the fifties already existed in the late thirties, resulting from a lengthy evolution of southern musical styles (cf. Rock&rsquo;n&rsquo;Roll Vol. 1, 2, 3, 4 &amp; 5 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353, 354 &amp; 355), and constant mutual exchange between the genres.&nbsp; Its abrupt surge in the fifties stemmed simply from media coverage through cinema (Rock Around The Clock), television (Ed Sullivan Show) and records.&nbsp; All at once the Yankee northerners discovered the musical traditions of the south, which were subsequently diffused throughout Europe and the whole world. &nbsp;This movement persisted to then decline into the folk boom of the early sixties, the blues revival of British bands and it inspired the evolution of rock.&nbsp; This &lsquo;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&rsquo; series aims to cover the foot-tapping evolution of America on a yearly basis.<br /></span><span class=Soustitre>1950 : The Countdown Had Begun</span><span class=Texte><br />In 1950, the music which would shortly be known as Rock&rsquo;n&rsquo;Roll was omnipresent and abundant in the States.&nbsp; The rockers were also plentiful.&nbsp; Fats Domino was already around in 1949 but then came out with the superb Hey! Fat Man!, now a Rock&rsquo;n&rsquo;Roll classic but it was then merely considered as a Rhythm &amp; Blues hit.&nbsp; The powerful Archibald came forth in New Orleans, though his talent deserved a more rewarding career.&nbsp; The Rhythm &amp; Blues stars, who had contributed so much to the birth of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll were still in the charts and juke-boxes, yet their prestige was fading.&nbsp; The stance and attire of Wynonie Harris, Joe Liggins, Calvin Boze and Tiny Bradshaw seemed increasingly dated, although their music continued to rock. However, other gleaming names appeared in black music, who were to fully participate in the Rock&rsquo;n&rsquo;Roll movement.&nbsp; <br />This boxed-set includes the debuting La Vern Baker, then known as &lsquo;Little Miss Sharecropper&rsquo;, who would later have a strong footing in Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. &nbsp;This was also the case for Ruth Brown, who was to become highly successful after her 1950 Teardrops From My Eyes.&nbsp; These dynamic girls still respected the rhythm of their elders but their appearance was far from the Rhythm &amp; Blues&rsquo; stereotype.&nbsp; They were perfectly in keeping with post-war America, rearing to jump on the Rock&rsquo;n&rsquo;Roll wagon and would shortly stop being &lsquo;black&rsquo; singers for a black audience.&nbsp; They brought both black and white teenagers to their feet and are now considered as pioneers of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.The other major root of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll &ndash; country music -&ndash; was evolving in a similar manner. The musicians of modernised Western Swing and country boogie were truly letting their hair down in 1950.&nbsp; The incredible Johnny Lee Wills, his brother Billy Jack Wills, Glynn Duncan - Tommy Duncan&rsquo;s brother, Johnny Bond, Red Foley and Jerry Irby all had an important role in the creation of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.&nbsp; Their music was increasingly rhythmic and rocking, but their style was obsolete with cowboy hats and clicking fingers.&nbsp; Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, Wanda Jackson, Carl Perkins and Bill Haley, who came from the same musical background managed to innovate this dated stage presence and use more body language.<br /></span><span class=Soustitre>Threat Of World War III </span><span class=Texte><br />Fifty years later, with factual evidence behind us, it is hard to imagine the pessimism of 1950, when a third world war was seriously feared.&nbsp; Indeed the growth of communism with its thirst for power was a major issue.&nbsp; When on 25 June 1950, North Korean communist troops crossed the thirty-eighth parallel, the Americans decided to intervene, though their troops were rapidly entrenched in South Korea.&nbsp; General MacArthur, renowned for his military audacity was then given supreme command and was told to fortify the thirty-eighth parallel without crossing it, but the headstrong General went against orders, aiming to liberate the whole of Korea.&nbsp; The Chinese forces then stepped in, driving the Americans back over the line!&nbsp; Consequently, MacArthur advocated war against China and the USSR if necessary, with an open threat of atomic warfare.&nbsp; Thankfully the lucid President Truman convinced the senators that the Korean War was simply a local conflict which did not deserve nuclear war and he finally dismissed MacArthur.&nbsp; However, as a result, Republican senator McCarthy commanded an extensive anticommunist witchhunt in the States during the latter part of 1950.&nbsp; When the year came to an end, the planet had come very close to another world conflict.&nbsp; If indeed war had broken out, would the world have been ready for Rock&rsquo;n&rsquo;Roll?<br /></span><span class=Soustitre>The Arrival of Sam Phillips</span><span class=Texte><br />The sudden explosion of southern genres in the post-war period entailed a new generation of independent producers.&nbsp; Record manufacturing prices had dropped, new distribution methods existed and radio broadcasting had developed, creating an opening for those willing to invest in record production.&nbsp; The southern migrants were the biggest potential buyers, but the rest of the American population was also targeted.Sam Phillips certainly had the most influence in the dawning of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.&nbsp; Boogie In The Park by bluesman Joe Hill Louis was the first title that Sam released for his new label The Phillips, which in 1951 was to be called Sun!&nbsp; The legendary label used by Presley, Carl Perkins, Jerry Lee Lewis, Roy Orbison and so many others.Sam Phillips was born in Alabama on 5 January 1923, the youngest child of a large and poor family.&nbsp; He had little schooling, having to help his family and found work as a grocer&rsquo;s assistant before being hired by an undertaker.&nbsp; He later admitted that the latter activity made him very sensitive to the hardship of others.&nbsp; But Sam wished to get ahead.&nbsp; He began by a correspondence course studying law, then became interested in broadcasting.&nbsp; He found work in several southern radio companies before going to Nashville followed by Memphis in June 1945.&nbsp; He became a DJ on WREC, compering the show, &lsquo;Songs of the West&rsquo;, while still working on the technical side.&nbsp; He also went talent-spotting, searching for new artists.&nbsp; It was then he realised that Memphis was teeming with musicians known locally, but who had never made records.&nbsp; <br />Ever since Ralph Peer, the Memphis sounds had been ignored by record companies, and although the songsters and jug-bands who had recorded for the Victor label were still around, they had become outdated.&nbsp; Memphis now moved to the sounds of Rhythm &amp; Blues and electric Honky Tonk.Sam Phillips established his first recording studio in Memphis in 1949 &ndash; Memphis Recording Service, but its feasibility was scorned.&nbsp; Initially, Sam simply recorded local artists, trying to sell the products of established companies in the north and west.&nbsp; He scouted around the town at night, looking for talent in all musical genres and always hoping to produce a best-seller.His methods proved successful, bringing him large orders from the collaborating labels.&nbsp; However, Sam worked principally with the Chess and Bihari brothers, but their relationship deteriorated, inciting him to create his own label &ndash; The Phillips in 1950, then Sun in 1951. &nbsp;Today, when one considers how records issued under this latter label have become legendary, it is hard to imagine how this mighty business was once a small-scale business.The Sun adventure continued, promoting both black and white artists &ndash; bluesmen, vocal groups, pure hillbilly music and neo-western swing.&nbsp; When musicians came to Sam, they knew they had a chance of cutting a disc as Phillips was forever willing to consider new talent.&nbsp; In 1954, he even recorded a young truck-driver named Elvis Presley!&nbsp; When he released Presley&rsquo;s first 45 in July 1954 (That&rsquo;s All Right/Blue Moon Of Kentucky/Sun 2009), local interest was transformed into regional success, which in turn was nationally acclaimed in 1955 with Presley, Carl Perkins and Jerry Lee Lewis.<br /></span><span class=Soustitre2>The Artists</span><span class=Texte><br /><strong>Archibald :&nbsp;</strong> Leon T. Gross, known as Archibald (1912-73) was a New Orleans pianist and singer who influenced Fats Domino.&nbsp; His fame was short-lived with a few hits such as an adaptation of Stack O Lee and Shake Baby Shake.<br /><strong>Charline Arthur :</strong>&nbsp; Texan-born Charline (1929-87) was known for her energy and rhythm and was one of the country music favourites from 1950-56, being one of the first country singers to perform in tight jeans.&nbsp; Her promising career ended abruptly after falling out with her producer and she suffered personal and health problems.<br /><strong>La Vern Baker :&nbsp;</strong> Delores Williams, or &lsquo;Miss Sharecropper&rsquo; or &lsquo;Bea Baker&rsquo; and finally La Vern Baker (born in 1928) had her first hit in 1950 with I Want To Rock, which opens this album.&nbsp; She debuted as a jazz singer then went on to Rhythm &amp; Blues before being considered as one of the most authentic black Rock&rsquo;n&rsquo;Rollers.&nbsp; <br /><strong>Bass (Leon) :</strong>&nbsp; Little is known about this country singer, probably of Texan origin, who cut several discs in the early fifties such as the Rockabilly flavoured Country Hix&rsquo;s.<br /><strong>Johnny Bond :&nbsp;</strong> This singer and guitarist from Oklahoma (1915-78) had a long career as an actor in westerns.&nbsp; He ended his remarkable acting period in 1947 and then concentrated on music, composing many titles, some of which became standards.&nbsp; His band often included the talented harmonica player Jerry Adler and guitarist Jack Rivers.<br /><strong>Calvin Boze :</strong>&nbsp; Despite his many recordings in the 1945-52 period, this singer, band leader and trumpeter was little known.&nbsp; He was probably born in the twenties in Texas or Oklahoma, then was in California during the war and played in the bands of Russell Jacquet and Marvin Johnson before founding his own set-up and recording with that of Maxwell Davis.<br /><strong>Tiny Bradshaw :&nbsp;</strong> Myron &lsquo;Tiny&rsquo; Bradshaw (1905-59) was a powerful singer and the composer of excellent pieces such as Walk That Mess.<br /><strong>Billy Briggs :&nbsp; </strong>This steel-guitarist and singer played in various Western Swing bands and then recorded the astonishing and amusing Chew Tobacco Rag, included here.&nbsp; It later became a Rockabilly standard.<br /><strong>Ruth Brown :&nbsp;</strong> Born in 1928, Ruth was one of the pioneers of Rhythm &amp; Blues.&nbsp; This suave singer often climbed the charts in the fifties, her first hit being Teardrops From My Eyes.&nbsp; She was forgotten for many years, but now appears once more in big music festivals.<br /><strong>Goree Carter :&nbsp; </strong>Born in Houston (1930-90), Carter belonged to the Texan guitar school.&nbsp; His fame was limited despite his numerous recordings.&nbsp; He was, however, a remarkable guitarist, whose music seems to have inspired Chuck Berry.<br /><strong>Cousin Joe :&nbsp;</strong> Joseph Pleasant (1907-89) was brought up in New Orleans and played the piano in Storyville bars before settling in New York in 1942.&nbsp; There, he was found with the jazz and blues adepts and became popular in Harlem then in New Orleans where he returned.&nbsp; Characterised by a nasal voice and humorous lyrics such as &lsquo;I ate so many hot dogs that I can&rsquo;t see a cold dog in the eyes&rsquo; taken from Chicken a-La Blues.<br /><strong>Pee Wee Crayton :&nbsp;</strong> Texan-born Crayton (1914-85) learnt to play the guitar through Charlie Christian records and with T-Bone Walker&rsquo;s advice.&nbsp; He ventured to Los Angeles during the war and was successful right from his first discs.&nbsp; One of the best Texan-Californian blues players along with T-Bone, Lowell Fulson and Gatemouth Brown.<br /><strong>Floyd Dixon :&nbsp;</strong> An emulator of Charles Brown and Amos Milburn, Dixon (born in 1929) even replaced Charles in Johnny Moore&rsquo;s Three Blazers.&nbsp; An expressive pianist and bluesy singer who recorded in quantity.<br /><strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan :&nbsp;</strong> Born in 1924 in Missouri, Dolan played in clubs and for the radio before joining the Marines.&nbsp; After the war, Dolan settled in California, recording for independent labels.&nbsp; Hot Rod Race, composed and initially cut by Arkie Shibley, is a magnificent example of &lsquo;talkin&rsquo; blues&rsquo;.&nbsp; Despite its success, Dolan&rsquo;s musical career was short-lived.<br /><strong>&lsquo;Fats&rsquo; Domino :&nbsp; </strong>Born in 1928, Cajun-blooded Antoine Domino is a true Rock&rsquo;n&rsquo;Roll hero.&nbsp; Fats played in New Orleans clubs after work before being spotted by band leader Dave Bartholomew and he first recorded in 1949 for the Imperial label.&nbsp; His debut disc, The Fat Man, was immediately successful.&nbsp; &lsquo;Fats&rsquo; subsequently became a Rhythm &amp; Blues star and then a Rock&rsquo;n&rsquo;Roll celebrity.&nbsp; He had a multitude of international hits, interpreted in turn by numerous artists.&nbsp; <br /><strong>Glynn Duncan :&nbsp; </strong>Glynn, the brother of the famous Western Swing singer, Tommy Duncan, made few recordings.<br /><strong>Foley (Red) :&nbsp;</strong> Clyde &lsquo;Red&rsquo; Foley (1910-68) was known in country music for several reasons.&nbsp; He was greatly appreciated for his warm baritone voice in debuting country pop, he was a popular gospel singer and was a TV presenter on Ozark Jubilee, which helped promote country music.&nbsp; But this rural crooner was also famed for his country boogie numbers and his influence on the Rockabilly pioneers.&nbsp; Elvis Presley was one of his biggest fans.&nbsp; In Hobo Boogie, selected here, he is joined by black pianist Cecil Gant.<br /><strong>Tennessee Ernie Ford :&nbsp;</strong> (1919-91)&nbsp; Was one of the big names in post-war country music.&nbsp; He recorded a magnificent series of country-flavoured boogie-woogie such as Shotgun Boogie.<br /><strong>Lefty Frizzell :&nbsp;</strong> This superb Honky Tonk singer (1928-75) influenced a host of artists from Nashville to Texas and still inspires Country Music to this day.<br /><strong>Wynonie Harris :&nbsp; </strong>(1915-69) Was one of the great black forerunners of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.&nbsp; His ease, stage presence and racy rhythms made him extremely popular with the Blacks.&nbsp; In Rock, Mr Blues, there is already a distinct Rock&rsquo;n&rsquo;Roll flavour.<br /><strong>Johnny Hicks :&nbsp;</strong> This guitarist and band leader (1918-92 ?) was a veteran of the Light Crust Doughboys and Bill Boyd&rsquo;s Cowboy Ramblers, two Western Swing groups.&nbsp; He then made many recordings in his name in the 1946-53 period.&nbsp; Bassist Bobby Williamson sings in Hamburger Hop which we may appreciate here.<br /><strong>Roy Hogsed :&nbsp; </strong>Guitarist Hogsed (1919-78) debuted professionally at the age of 11.&nbsp; Shortly before the war he left for California and played in various Western Swing bands before founding the Hogsed Trio in 1947 with Rusty Nitz on the bass and Jean Dewez on the accordion.&nbsp; The sounds of the future Rockabilly was often present in his music, as in Shuffleboard Shuffle. <br /><strong>Wesley Holly :&nbsp;</strong> Little is known about this sing and guitarist from Texas.&nbsp; Regardless, Shuffling Shoes is considered as a much-appreciated classic.<br /><strong>Jerry Irby :&nbsp;</strong> Irby (1917-83 or 88?) was a Western Swing musician with strong Rockabilly undertones before the genre was officially born.&nbsp; He debuted at the age of fourteen, playing the guitar and singing in various Western Swing bands.&nbsp; In 1945 he founded his Texas Ranchers, including guitarists Elmer Christian and Woodrow Carter.&nbsp; Their style is decidedly innovating and often pacy such as Hillbilly Boogie.<br /><strong>Annie Laurie :&nbsp;</strong> Laurie, Dinah Washington&rsquo;s choice singer, was also known for her recordings made with New Orleans band leader Paul Gayten then later as a star in her own right.<br /><strong>Benny Leaders :&nbsp;</strong> This singer and bassist (born in 1928) was a member of Jerry Irby&rsquo;s Texas Ranchers before forming his own band, the Western Rangers, which famous steel-guitarist Bob Dunn belonged to for a while. &nbsp;Leaders&rsquo; music demonstrates the musical transition from Western Swing to Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Joe Liggins :&nbsp;</strong> This pianist and singer (1920-87) was one of the pioneers of Rhythm &amp; Blues.&nbsp; He had many hits as from the mid-forties, including Honeydripper and Pink Champagne.&nbsp; His style is a pleasant blend of blues, ballads and jazz.<br /><strong>Little Willie Littlefield :&nbsp; </strong>This powerfully swinging pianist, born in 1931, wrote the famous Kansas City and cut a number of titles edging on Rock&rsquo;n&rsquo;Roll such as Rockin&rsquo; Chair Mama, included in this selection.<br /><strong>Joe Hill Louis :&nbsp;</strong> Louis (1921-57), a one-man band, proficient on the guitar, harmonica and drums, was one of the first artists to record for Sam Phillips.&nbsp; Boogie In The Park was a small 1950 hit.<br /><strong>Robins :</strong>&nbsp; This vocal group was more or less set up by Johnny Otis (born in 1921), one of the rare white Rhythm &amp; Blues leaders.&nbsp; Of Greek descent, Otis lived in the black ghetto of Los Angeles.&nbsp; His recordings were successful and rhythmic, but he also discovered many black artists including Little Esther Phillips, Little Willie John, Mel Walker, Marylin Scott, Big Mama Thornton, Jackie Wilson and Hank Ballard.<br /><strong>Hubert Robinson :</strong>&nbsp; A Texan blues shouter who made numerous recordings over a short period of time. <br /><strong>Hank Snow :</strong>&nbsp; One of the post-war country music giants, Know (1914-99) was a Canadian who made his living in Nashville.&nbsp; He was initially influenced by Jimmie Rodgers, but then developed his personal style, which was both traditional and modern.&nbsp; He was lead guitarist in the majority of his first numbers, mainly country boogies with Rockabilly undertones.<br /><strong>Lester Williams :&nbsp; </strong>This Texan guitarist (1920-90) made a number of recordings mainly for locals.&nbsp; One of his best titles, Hey Jack! demonstrates his rocking vitality.&nbsp; <br /><strong>Johnnie Lee Wills :</strong>&nbsp; Four of Texan violinist John Wills&rsquo; sons followed musical careers, the most famous being Bob.&nbsp; Johnnie Lee (1912-84) played in his brother&rsquo;s Texas Playboys for six years.&nbsp; In 1940 Bob and Johnnie Lee decided to create a second band &lsquo;Wills&rsquo;. Yet Johnnie Lee Wills and his Boys never copied Bob Wills.&nbsp; The band remained popular until the twist came into fashion in the sixties!&nbsp; The Band&rsquo;s A-Rockin&rsquo;, presented here, is yet another proof of the importance of Western Swing musicians in the creation of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Billy Jack Wills :&nbsp;</strong> Billy Jack (1926-91) was the youngest of the Wills sons.&nbsp; His father taught him the fiddle, but he was fascinated by Gene Krupa and was an excellent drummer when he joined Johnnie Lee Wills in the early forties.&nbsp; In 1945 he went to California to become a Texas Playboy.&nbsp; Slowly he had more and more influence in the orchestra, his style being quite different from that of his brothers.&nbsp; With his own band, the Western Swing Band, Billy Jack performed and recorded in quantity.&nbsp; The atmosphere of urban Rock&rsquo;n&rsquo;Roll is plain in titles such as Rock A Bye Baby Blues.<br /><strong>Billy Wright :&nbsp;</strong> This powerful gospel singer from Atlanta (1932-91) was highly rated by Little Richard, Otis Redding and James Brown amongst others, though his career was short-lived.&nbsp; Yet his works were avant-gardist, such as Everybody goes when The Wagon Comes.<br />Adapted by <em>Laure WRIGHT</em> from the French text of <em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br /></span><span class=Soustitre2>CD 1</span><span class=Texte><br /><strong>01. LA VERN BAKER: </strong>I want to rock (D. Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;42<br /><strong>02. RUTH BROWN:</strong> Teardrops from my eyes (R. Toombs) 2&rsquo;52<br /><strong>03. CHARLINE ARTHUR:</strong> I&rsquo;ve got the boogie woogie blues (Arthur)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;44<br /><strong>04. FATS DOMINO: </strong>Hey! Fat man! (Domino)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;33<br /><strong>05. BILLY WRIGHT: </strong>Everybody goes when the wagon comes (B. Wright)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>06. BILLY BRIGGS:</strong> Chew Tobacco rag I &amp; II (B. Briggs)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 5&rsquo;21<br /><strong>07. THE ROBINS:</strong> You&rsquo;re fine but not my kind (Delegarde/ Otis/ Robins)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;38<br /><strong>08. HUBERT ROBINSON:</strong> Old woman boogie (Robinson)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;20<br /><strong>09. JOHNNY HICKS:</strong> Hamburger hop (J. Hicks)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>10. ARCHIBALD:</strong> Shake shake baby (Leon T. Gross)&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>11. TINY BRADSHAW: </strong>Walk that mess (Bradshaw)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;41<br /><strong>12. RAMBLIN&rsquo; JIMMY DOLAN: </strong>Hot Rod race (A. Shibley)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>13. GOREE CARTER:</strong> Come on, let&rsquo;s boogie (G. Carter)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;03<br /><strong>14. ANNIE LAURIE:</strong> I ain&rsquo;t gonna let you in (R. Toombs)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>15. RED FOLEY with CECIL GANT: </strong>Hobo boogie (Foley/Gant)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;49<br /><strong>16. HANK SNOW: </strong>The golden rocket (Clarence E. Snow)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;44<br /><strong>17. LESTER WILLIAMS:</strong> Hey Jack! (L. Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>18. TENNESSEE ERNIE FORD: </strong>Shotgun boogie (Ford)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>(1)</strong> La Vern Baker, vcl; Sonny Cohn, tpt; Red Saunders, batt; orchestre. prob. Detroit, Mi. 1950<br /><strong>(2)</strong> Ruth Brown, vcl; Willie Jackson, t-sax; tpts; Heywood Henry, b-sax; pno; g; bs; batt. New York City, septembre 1950.<br /><strong>(3)</strong> Charline Arthur, vcl/g; poss: Red Gilliam, acc; Paul Blunt, pno; bs. Dallas, Tx. fin 1949 ou d&eacute;but 1950<br /><strong>(4)</strong> Antoine &laquo;Fats&raquo; Domino, vcl/pno; Dave Bartholomew, tpt; Joe Harris, alto-sax; Herb Hardesty, t-sax; Clarence Hall, t-sax; Red Tyler, b-sax; Ernest Mc Lean, g; Frank Fields, bs; Earl Palmer, batt; choeurs. New Orleans, La. septembre 1950. <br /><strong>(5)</strong> Billy Wright, vcl; John Peck, tpt; Willie Wilson, tb; James Hudson, alto-sax; Fred Jackson, t-sax; Wim Scott, b-sax; Tom Patton, pno; george Battle, bs; Willie Harper, batt. Atlanta, Ga. 5 d&eacute;cembre 1950.<br /><strong>(6) </strong>Billy Briggs, vcl/st-g; orchestre. New Orleans, La. 1950<br /><strong>(7) </strong>The Robins, groupe vocal; Johnny Otis, vbp; Devonia Williams, pno; Pete Lewis, g; Mario Delagarde, bs; Leard Bell, batt. Los Angeles, Ca. 13 f&eacute;vrier 1950.<br /><strong>(8)</strong> Hubert Robinson, vcl; choeurs; Elmore Nixon, pno; orchestre. Houtson, Tx. &eacute;t&eacute; 1950.<br /><strong>(9)</strong> Johnny Hicks, leader/g; Leon Rhodes, g; Buddy Griffin, g; Jimmy Kelly, st-g; Billy Jack Saucier, fdl; Bobby Williamson,vcl/bs. Dallas, Tx. 25 mars 1950.<br /><strong>(10)</strong> Archibald (Leon T. Gross), vcl/ pno; Dave Bartholomew, tpt; Joe Harris, alto-sax; Clarence Hall, t-sax; Ernest Mc Lean, g; Chuck Badie, bs; Thomas Moore, batt. New Orleans, La. 23 mars 1950.<br /><strong>(11) </strong>Tiny Bradshaw, vcl; Leslie Ayers, tpt; Rufus Gore, t-sax; Orrington Hall, alto-sax; Jimmy Robinson, pno; Leroy Harris, g; Clarence Mack, bs; Calvin Shields, batt. Cincinnati, Oh. 28 septembre 1950.<br /><strong>(12) </strong>Ramblin&rsquo; Jimmie Dolan, vcl/g; Porky Freeman, g; Speedy West, st-g; pno; fdl; bs. Hollywood, Ca. juin 1950.<br /><strong>(13)</strong> Goree Carter, vcl/g; Nelson Mills, tpt; Conrad Johnson, alto-sax; Sam Williams, t-sax; Lonnie Lyons pno; Nunu Pitts, bs; Allison Tucker, batt. Houston, Tx. juillet 1950.<br /><strong>(14)</strong> Annie Laurie, vcl; Paul Gayten, pno; John Hunt, tpt; Chippy Outcalt, tb; Ray Abrams, t-sax; Wallace Davenport, tpt; Lee Allen, t-sax; Jack Scott, g; George Pryor, bs; Robert Green, batt. New Orleans, La. f&eacute;vrier 1950.<br /><strong>(15)</strong> Red Foley, vcl/g; Cecil Gant, pno; &laquo;Hambone&raquo;, g; bs; batt. Nashville, Tn. 30 juin 1950.<br /><strong>(16) </strong>Hank Snow, vcl/g; orchestre. Nashville, Tn. 1950.<br /><strong>(17)</strong> Lester Williams, vcl/g; Blankey Broadis, alto-sax; Ferdinand Banks, t-sax; Johnnie Spencer, t-sax; James Hurdle, pno; Oscar Adams, bs; Luther Taylor, batt. Houston, Tx. 1950.<br /><strong>(18) </strong>Tennessee Ernie Ford, vcl; Jimmy Bryant, g; Eddie Kirk, g; Speedy West, st-g; Harold Hensley, fdl; Billy Liebert, pno; Cliffie Stone, bs; Roy Harte, batt. Hollywood, Ca. 27 juillet 1950<br /></span><span class=Soustitre2>CD 2: </span><span class=Texte><br /><strong>1. BILLY JACK WILLS:</strong> Rock-a-bye baby blues (Wills/ Tierney/ Wills)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;54<br /><strong>2. ROY HOGSED:</strong> Shuffleboard shuffle (R. Hogsed/ Jimmy Kersey)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>3. JOE HILL LOUIS:</strong> Boogie in the park (Louis)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;46<br /><strong>4. WESLEY HOLLY: </strong>Shuffling shoes (Holly)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 1&rsquo;41<br /><strong>5. JOHNNY LEE WILLS: </strong>The band&rsquo;s a-rockin&rsquo; (J.L. Wills)&nbsp; 2&rsquo;53<br /><strong>6. CALVIN BOZE:</strong> Safronia B. (C. Boze)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;21<br /><strong>7. WYNONIE HARRIS: </strong>Rock Mr Blues (Mann/ Bernard)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;39<br /><strong>8. LEFTY FRIZZELL: </strong>Shine, shave, shower (Frizzell/ J. Beck)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;33<br /><strong>9. LEON BASS:</strong> Country Hix&rsquo;s (Bass)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;25<br /><strong>10. COUSIN JOE: </strong>Chicken-a-la-blues (J. Pleasant/ J. Thomas)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;18<br /><strong>11. JOE LIGGINS: </strong>The Honeydripper (Joe Liggins)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;08<br /><strong>12. GLYNN DUNCAN: </strong>We got good business (T. Duncan)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;43<br /><strong>13. JOHNNY BOND: </strong>Mean mama boogie (Bond)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;50<br /><strong>14. LITTLE WILLIE LITTLEFIELD:</strong> Rockin&rsquo; chair mama (Littlefield)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;46<br /><strong>15. JERRY IRBY:</strong> Hillbilly boogie (J. Irby)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>16. FLOYD DIXON &amp; MARI JONES:</strong> Real lovin&rsquo; mama (Dixon)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;47<br /><strong>17. PEE WEE CRAYTON: </strong>Rockin&rsquo; the blues (Crayton)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>18. BENNY LEADERS: </strong>I&rsquo;ll be jumped up and down (Leaders/ Irby/ Evans)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;30<br /><strong>(1)</strong> Billy Jack Wills, vcl/batt/leader; Tiny Moore, vcl/mdln; Cotton Roberts, fdl; Tommy Varner, st-g; Kenny Lowery, g; Dick Mc Comb, bs. Hollywood, Ca. juin 1950<br /><strong>(2)</strong> Roy Hogsed, vcl/g; Rusty Nitz, bs; Gene Dewez, acc. Hollywood, Ca. 10 janvier 1950<br /><strong>(3) </strong>Joe Hill Louis, vcl/g/hca; batt. Memphis, Tn. juillet 1950.<br /><strong>(4) </strong>Wesley Holly, vcl/g; orchestre. Dallas, Tx. 1950.<br /><strong>(5)</strong> Johnnie Lee Wills, vcl/leader/fdl; Curly Lewis, fdl; Henry Boatman, fdl; Don Harlan, clt; Buster Magness, st-g; Clarence Cagle, pno; Eb Gray, g; Chuck Adams, bs; Waid Peeler, batt; orchestre, vcl. Tulsa, Ok. 1950<br /><strong>(6)</strong> Calvin Boze, vcl/tpt; Floyd Turnham, alto-sax; Don Wilkerson, t-sax; Chuck Walker, bari-sax; Willard Mc Daniel, pno; Ulysses Livingston, g; Bill Cooper, bs; Walter Murden, batt. Los Angeles, Ca. 13 janvier 1950<br /><strong>(7)</strong> Wynonie Harris, vcl; choeurs; Milt Buckner, pno; Joe Wilder, tpt; Henderson Chambers, tb; Joe Alston, t-sax; John Hartzfield, t-sax; Bill Graham, b-sax; Bruce Lawrence, bs; Sticks Evans, batt. New York City, 18 mai 1950.<br /><strong>(8) </strong>Lefty Frizzell, vcl/g; orchestre. Dallas, Tx. 25 juillet 1950<br /><strong>(9) </strong>Leon Bass, vcl/g; orchestre. Nashville, Tn. 1950<br /><strong>(10) </strong>Cousin Joe, vcl/pno; Sam Price, pno; t-sax; Percy Joell, bs; Dorethea Smith, batt. New York City, 10 avril 1950.<br /><strong>(11) </strong>Joe Liggins, vcl/pno; Frank Pasley, g; Floyd Turnham, clt; James Jackson, t-sax; Willie E. Jackson, alto-sax; Eddie Davis, bs; Peppy Prince, batt. Los Angeles, Ca. 24 avril 1950.<br /><strong>(12)</strong> Glynn Duncan, vcl; Willie Cox Jr, g; Ernie Ball, st-g; Joe Holley, fdl; Ocie Stockard, fdl; Millard Kelso, pno; Tommy Duncan, bs; Davie Coleman, batt. Hollywood, Ca. 23 janvier 1950<br /><strong>(13)</strong> Johnny Bond, vcl/g; Jerry Adler, hca; Jack Rivers, g; Red River Valley Boys, orchestre. Hollywood, Ca. 4 janvier 1950.<br /><strong>(14) </strong>Little Willie Littlefield, vcl/pno; Chuck Norris, g; orchestre. Hollywood, Ca. janvier 1950.<br /><strong>(15) </strong>Jerry Irby, vcl/g; poss: Deacon Evans, g; Woodrow Carter, g; Elmer Christian, st-g; Pete Burke, pno; bs; dms. Houston, Tx. mars 1950<br /><strong>(16) </strong>Floyd Dixon, vcl/pno; Mari Jones, vcl; Johnny Moore, g; Maxwell Davis, t-sax; Johnny Miller, bs; Ellis Walsh, batt. Hollywood, Ca. 26 octobre 1950.<br /><strong>(17) </strong>Pee Wee Crayton, g; Arnold Ross, pno; Ernie Royal, tpt; Harry Edison, tpt; Ben Webster, t-sax; Joe Comfort, bs; Alvin Stoller, batt. Los Angeles, juillet 1950. <br /><strong>(18)</strong> Benny Leaders, vcl/ leader; Western Rangers, orchestre dont: Tommy Treme, st-g; Earl Caruthers, mdln; Eddie Hurd, clt. Houston, Tx. 1950<br /></span><span class=Texte><br /></span><span class=Source>CD Rock N`Roll 1950 &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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King &bull; Jerry Irby &bull; Joe Lutcher &bull; Don McCord &bull; Roy Brown &bull; Jesse Thomas &bull; Sticks McGhee &bull; Champion Jack Dupree &bull; Tennessee Ernie Ford &bull; Louis Innis &bull; Pee Wee Hughes &bull; Dave Bartholomew &bull; Ralph Willis &bull; Floyd Dixon &bull; Arthur &ldquo;Big Boy&rdquo; Crudup &bull; Ramblin&rsquo; Tommy Scott &bull; Lester Williams &bull; Ole Rasmussen &bull; Johnny Otis &bull; Moon Mullican &bull; Louis Jordan &bull; Roy Milton &bull; Little Jimmy Dickens &bull; Dan Pickett &bull; Tommy Duncan &bull; Wayne Raney &bull; Lalo Guerrero &bull; Tommy Mooney &bull; Smilin&rsquo; Smokey Lynn &bull; Big Joe Turner.</span></em><br /></p><span class=Texte><br /></span><br /><p align=justify><span class=Texte>Le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll a sembl&eacute; surgir de nulle part, soudain invent&eacute; par Elvis Presley et Bill Haley vers 1954-55. Mais comme l&rsquo;Am&eacute;rique existait bien avant sa &laquo;d&eacute;couverte&raquo; par Christophe Colomb en 1492, la musique que l&rsquo;on qualifiera de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dans les 50&rsquo;s existait pratiquement telle quelle et sous d&rsquo;autres noms d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30. Elle &eacute;tait le fruit d&rsquo;une longue &eacute;volution des musiques sudistes (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll vol.1, 2, 3 &amp; 4 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353 &amp; 354) et d&rsquo;&eacute;changes permanents entre elles. La grande vague du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des 50&rsquo;s n&rsquo;est en fait que sa soudaine m&eacute;diatisation, notamment &agrave; travers le cin&eacute;ma (Rock Around The Clock), les t&eacute;l&eacute;visions (Ed Sullivan Show) et le disque. Elle correspond &agrave; la &laquo;d&eacute;couverte&raquo; des traditions musicales sudistes par les Etats Unis du Nord Yankee puis &agrave; sa diffusion &agrave; travers l&rsquo;Europe et le monde entier. Ce mouvement de reconnaissance des traditions sudistes qui commence ainsi ne s&rsquo;arr&ecirc;tera plus et se d&eacute;clinera en &laquo;folk boom&raquo; du d&eacute;but des 60&rsquo;s, &laquo;blues revival&raquo; &agrave; travers les groupes britanniques et nourrira pendant longtemps l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;buleuse rock... Cette s&eacute;rie - &laquo;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo; - se propose de suivre ann&eacute;e par ann&eacute;e l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Am&eacute;rique roulant et tanguant au rythme des disques diffus&eacute;s sur les radios et dans les juke-boxes. L&rsquo;Histoire en tapant du pied!</span><br /><span class=Soustitre>1949: OTAN ET RHYTHM &amp; BLUES</span><br /><span class=Texte>L&rsquo;ann&eacute;e 1949 est marqu&eacute;e aux Etats Unis par une l&eacute;g&egrave;re r&eacute;cession &eacute;conomique, en fait une inad&eacute;quation entre la production et une tr&egrave;s forte demande de nouveaux biens de consommation. Mais cela suffit &agrave; faire resurgir le spectre de LA D&eacute;pression de 1929. Les syndicats multiplient alors les gr&egrave;ves, faisant douter quelques mois de la r&eacute;alit&eacute; de la puissance &eacute;conomique am&eacute;ricaine. Sur le plan ext&eacute;rieur, l&rsquo;engagement antisovi&eacute;tique des Etats Unis en Europe se concr&eacute;tise par la cr&eacute;ation de l&rsquo;Organisation du Trait&eacute; de l&rsquo;Atlantique Nord (OTAN) le 4 avril 1949.Mais, dans le domaine de la musique et du show business, il est un autre &eacute;v&eacute;nement qui r&eacute;capitule les grands changements de l&rsquo;Am&eacute;rique de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre: la cr&eacute;ation officielle du terme Rhythm &amp; Blues et d&rsquo;un classement des ventes de disques dans ce secteur, la musique noire. C&rsquo;est la visibilit&eacute; nouvelle des Noirs et surtout leur niveau de vie dans les villes qui a progressivement cr&eacute;&eacute; &agrave; partir de 1940-43 un grand march&eacute; du disque &laquo;de couleur&raquo;, sans commune mesure avec ce qui existait avant guerre. Les juke-joints ruraux n&rsquo;auraient jamais pu capitaliser une telle demande. De nombreuses salles de spectacle, de th&eacute;&acirc;tres, de conventions sont mises en place dans les quartiers noirs des grandes et des moyennes villes. Le signe le plus tangible de cette &eacute;mergence est la constitution de tr&egrave;s nombreuses organisations de tourn&eacute;es d&rsquo;artistes noirs qui permettent &agrave; des hommes d&rsquo;affaires d&rsquo;investir dans ce secteur soudain jug&eacute; rentable. Irving Mills et le GAC; la Berle Adams Organization; MCA; Consolidated Radio Artists; les Frederick Brothers; William Morris; Phil Shelly; Bert Gervis. Beaucoup de ces entrepreneurs sont bas&eacute;s &agrave; Chicago, la ville o&ugrave; le spectacle noir s&rsquo;est le plus d&eacute;velopp&eacute; durant les ann&eacute;es 40. Mais, &agrave; leur instar, d&rsquo;autres centres apparaissent tr&egrave;s vivants et suscitent des vocations similaires: Harold Oxley &agrave; Los Angeles; Jolly Joyce &agrave; Philadelphie; Joe Glaser et Moe Gale &agrave; New York...&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span><br /><span class=Texte>Toutes ces activit&eacute;s, plus une &eacute;l&eacute;vation continue du niveau de vie des travailleurs noirs dans les cit&eacute;s industrielles, engendrent &agrave; leur tour un accroissement tr&egrave;s fort de la demande durant toute la d&eacute;cennie: multiplication des th&eacute;&acirc;tres et des salles de spectacle, incroyable &eacute;closion de cabarets &agrave; tous les coins de rues, multiplication des juke-boxes partout o&ugrave; cela est possible (stations services, caf&eacute;t&eacute;rias, m&ecirc;me dans certaines usines!), fringale de nouveaux disques. Tout cela repr&eacute;sente en fin de compte beaucoup de dollars. Un fait qui ne laisse certainement pas insensible l&rsquo;industrie du disque.Le tr&egrave;s officieux magazine Billboard, vitrine de cette industrie phonographique, d&eacute;cide de prendre en compte ce ph&eacute;nom&egrave;ne. Il cr&eacute;e en octobre 1942 le Harlem Hit Parade, un classement qui comprend des disques de Swing pour les Noirs ou suppos&eacute;s tels (beaucoup de grands orchestres blancs sont pr&eacute;sents). Ce classement est d&rsquo;abord limit&eacute; &agrave; quinze titres puis, progressivement, il sera &eacute;tendu &agrave; 40 (Top 40). En 1945, le Harlem Hit Parade base son classement d&rsquo;apr&egrave;s les stations de radio &agrave; destination des Noirs, des structures qui n&rsquo;existaient pas avant la guerre mais qui se d&eacute;veloppent tr&egrave;s vite. Ce classement prend aussi en compte les parutions de ces nombreux labels ind&eacute;pendants qui se sont cr&eacute;&eacute;s durant l&rsquo;apr&egrave;s-guerre &agrave; destination en partie ou en totalit&eacute; du public noir des villes. En 1946, le Hit Parade s&rsquo;affine s&eacute;rieusement: il inclut les chiffres de ventes par disque et par titre communiqu&eacute;s par les magasins situ&eacute;s dans les ghettos. Ce Harlem Hit Parade est alors essentiellement compos&eacute; d&rsquo;artistes noirs de tous genres, blues d&rsquo;inspiration rurale inclus, un genre qui fait un retour en force inattendu aupr&egrave;s des acheteurs, migrants nostalgiques d&rsquo;un Sud dont on ne conserve que les bons souvenirs! Au fur et &agrave; mesure, le terme &laquo;Harlem&raquo;, avec une forte connotation de musique jou&eacute;e par des grands orchestres et de situation new-yorkaise, appara&icirc;t inappropri&eacute; et m&ecirc;me quelque peu d&eacute;mod&eacute;. Comme les Noirs ach&egrave;tent d&eacute;sormais presque autant de bluesmen d&rsquo;inspiration rurale (Hopkins, Muddy, Hooker) que de chanteurs d&rsquo;orchestres simili-Swing, qualifi&eacute;s de &laquo;Rythme&raquo; par les compagnies de disques, Billboard d&eacute;cide de transformer le nom Harlem Hit Parade en Rhythm &amp; Blues. Le journal annonce ce changement dans sa parution du 17 juin 1949. Il deviendra effectif la semaine suivante, le num&eacute;ro du 25 juin 1949. Le Rhythm &amp; Blues est officiellement n&eacute; ce jour-l&agrave;! M&ecirc;me si le genre de musique qu&rsquo;il qualifiait existait telle quelle depuis une bonne d&eacute;cennie! Il en sera tout-&agrave;-fait de m&ecirc;me pour le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.</span><br /><span class=Soustitre>LEW CHUDD ET ANTOINE &laquo;FATS&raquo; DOMINO</span><br /><span class=Texte>Il faut &agrave; nouveau souligner le r&ocirc;le d&eacute;terminant des producteurs ind&eacute;pendants dans l&rsquo;&eacute;volution de la musique populaire am&eacute;ricaine et la cr&eacute;ation du ph&eacute;nom&egrave;ne Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.L&rsquo;un d&rsquo;eux, Lewis Chudd est venu au disque par la radio. Dans les 30&rsquo;s, il produit un programme de radio tr&egrave;s populaire intitul&eacute; &laquo;Let&rsquo;s dance&raquo; &agrave; Los Angeles. Il y pr&eacute;sente Benny Goodman mais aussi des orchestres noirs, ce qui est alors facilement accept&eacute; par le public californien, bien plus ouvert que dans le reste des Etats Unis. Il fonde en 1943 le label Crown, destin&eacute; &agrave; enregistrer des artistes de jazz locaux. L&rsquo;entreprise tourne court. Chudd c&egrave;de alors Crown. D&eacute;sillusionn&eacute; par les ventes de jazz, Chudd cr&eacute;e Imperial Records en 1945 avec un oeil vers le foisonnant march&eacute; mexicain, totalement n&eacute;glig&eacute; par les majors. Cet Imperial hispanique vivote jusqu&rsquo;en 1949. Le succ&egrave;s des orchestres de Rhythm &amp; Blues californiens pousse Lew &agrave; tenter d&rsquo;avoir sa part de ce march&eacute;. Mais tous les artistes de talent &agrave; Los Angeles ou San Francisco semblent sous contrat et peu d&eacute;sireux de quitter des labels &eacute;tablis et parfois tr&egrave;s prosp&egrave;res pour une compagnie qui ne vend des disques qu&rsquo;aux hispaniques! Chudd pense gagner New York mais il se rend d&rsquo;abord &agrave; la Nouvelle Orl&eacute;ans, une ville qu&rsquo;on lui a dit foisonner de talents jusqu&rsquo;alors non enregistr&eacute;s. Il prend contact avec le chef d&rsquo;orchestre Dave Bartholomew qui anime largement la sc&egrave;ne n&eacute;o-orl&eacute;anaise ainsi qu&rsquo;avec Cosimo Matassa qui vient de cr&eacute;er ses propres studios professionnels (les premiers du genre) &agrave; la Nouvelle Orl&eacute;ans.&nbsp;&nbsp; Fin 1949, Lew Chudd gagne la &laquo;cit&eacute; en croissant&raquo; des bords du Golfe du Mexique. Il descend au Jung Hotel, rencontre le tr&egrave;s influent DJ Duke Field (Poppa Stoppa), lui demande s&rsquo;il conna&icirc;t des artistes noirs populaires. Poppa lui parle d&rsquo;un jeune pianiste &laquo;grassouillet&raquo; d&rsquo;origine cajun, Antoine Domino, qu&rsquo;il avait entendu dans Good Town, un quartier noir aux rues non pav&eacute;es. Chudd rencontre aussi en chair et en os Dave Bartholomew qui l&rsquo;impressionne tr&egrave;s fortement. Bartholomew, un chef d&rsquo;orchestre local fort r&eacute;put&eacute; (il avait jou&eacute; de la trompette dans l&rsquo;orchestre de Duke Ellington), emploie souvent Domino aux claviers et ne tarit pas d&rsquo;&eacute;loges sur celui qu&rsquo;il consid&egrave;re comme un artiste plein d&rsquo;avenir. </span><br /><span class=Texte>Chudd, Bartholomew et Field d&eacute;cident de rencontrer Domino. Avec pr&eacute;caution (il est alors inadmissible qu&rsquo;un blanc et un noir soient ensemble conduits par un blanc dans le Sud), ils prennent un taxi. L&rsquo;histoire ou la l&eacute;gende veut que Field et Bartholomew se cachent derri&egrave;re le si&egrave;ge du chauffeur! Quoi qu&rsquo;il en soit, ils arrivent dans un bar tenu par un italien, le Dewdrop Inn. Ce soir-l&agrave;, c&rsquo;est un certain Lloyd Price qui chante, accompagn&eacute; par Domino. Chudd, chaudement encourag&eacute; par Bartholomew, d&eacute;cide de prendre en main le jeune Antoine Domino, tr&egrave;s intimid&eacute;, et de le lancer sur le march&eacute; du Rhythm &amp; Blues. Chudd l&rsquo;enregistre &agrave; Cosimo Records (le studio de Matassa) le 10 d&eacute;cembre 1949. The Fat man p&eacute;n&egrave;tre d&rsquo;embl&eacute;e dans les dix premi&egrave;res places du nouveau Top Rhythm &amp; Blues. Ce succ&egrave;s ouvrira la voie &agrave; de nombreux autres. C&rsquo;est en fait gr&acirc;ce &agrave; Domino que Imperial devient un label de Rhythm &amp; Blues! Le style de Domino, d&eacute;sormais surnomm&eacute; &laquo;Fats&raquo; autant par sa corpulence que gr&acirc;ce &agrave; son succ&egrave;s, bouillonnant, plein d&rsquo;humour et de vitalit&eacute; est totalement dans le moule du Rhythm &amp; Blues de l&rsquo;&eacute;poque. Son piano est largement inspir&eacute; des jeux du texan Amos Milburn et de celui de son compatriote louisianais, le Professeur Longhair. Quelques diff&eacute;rences cependant: il chante avec un fort accent &laquo;fran&ccedil;ais&raquo; cajun, ce qui, alors, lui conf&egrave;re un charme sp&eacute;cial. Et il est bien plus jeune que ses concurrents... Fats Domino sera qualifi&eacute; quelques ann&eacute;es plus tard de &laquo;Pionnier du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll! Cela est autant d&ucirc; &agrave; sa musique qu&rsquo;&agrave; un de ses succ&egrave;s de 1955, Ain&rsquo;t that a shame qui p&eacute;n&egrave;tre dans les Hit Parades Rhythm &amp; Blues mais aussi Pop. Fats r&eacute;ussira m&ecirc;me, et pour la premi&egrave;re fois, &agrave; &eacute;clipser la cover version blanche de son titre, une mi&egrave;vre copie par le diaphane Pat Boone.</span><br /><span class=Soustitre>NOIRS ET BLANCS EN AMERIQUE : UN ECHANGE PERMANENT</span><br /><span class=Texte>Quelle que soit la r&eacute;alit&eacute; de la s&eacute;gr&eacute;gation institutionnelle du Sud des Etats Unis, les &eacute;changes musicaux entre Blancs et Noirs ont toujours &eacute;t&eacute; constants. Rag mop qui ouvre ce coffret est une composition de Johnnie Lee Wills qu&rsquo;il a enregistr&eacute;e pour Bullet, un label de Nashville, fin 1949. Dans une interview au magazine Old Time Music (n&deg; 15), Wills raconte comment le morceau a &eacute;t&eacute; invent&eacute; sur l&rsquo;instant. Quelqu&rsquo;un ayant fait allusion &agrave; la poussi&egrave;re du studio et &agrave; la n&eacute;cessit&eacute; de passer un chiffon pour pouvoir respirer, les musiciens se sont mis &agrave; improviser sur ce th&egrave;me. Le succ&egrave;s de Rag mop sera &eacute;norme et permettra m&ecirc;me &agrave; Bullet de vivre quelques ann&eacute;es suppl&eacute;mentaires. Johnnie Lee Wills cartonne dans les classements Country &amp; Western. Le titre est repris en janvier 1950 par les Ames Brothers, un trio vocal blanc du Massachusetts, qui l&rsquo;installent tr&egrave;s haut dans le classement Pop. Enfin, Louis Jordan l&rsquo;enregistre et en fait un succ&egrave;s du Rhythm &amp; Blues!Il est aussi int&eacute;ressant de s&rsquo;attarder sur What&rsquo;s the matter with the mill. C&rsquo;est un morceau gentiment os&eacute;, enregistr&eacute; &agrave; deux guitares dans un style tr&egrave;s rural, au d&eacute;but des ann&eacute;es 30 par Memphis Minnie/ Joe Mc Coy. Sauf erreur, le morceau ne sera alors pas repris par des artistes noirs. C&rsquo;est le chef d&rsquo;orchestre Bob Wills qui le transforme radicalement en une pi&egrave;ce rythm&eacute;e et d&eacute;capante, totalement diff&eacute;rente de l&rsquo;original, qui deviendra un standard du Western Swing (cf Bob Wills FA 164). Le titre appartiendra d&egrave;s lors au r&eacute;pertoire de la country music. La version, un chef d&rsquo;oeuvre de swing, que nous en donnons ici par Moon Mullican sous le titre Ain&rsquo;t get no grindin&rsquo; inspirera en fait Muddy Waters qui reprendra ce morceau dans les ann&eacute;es 70. Muddy ne savait pas que ce morceau faisait partie du song book de Memphis Minnie et le d&eacute;finissait comme &laquo;une pi&egrave;ce de Honky Tonk par ce cow-boy qui jouait du piano&raquo;.L&rsquo;influence a de toute &eacute;vidence fonctionn&eacute; dans les deux sens. Les musiciens blancs et noirs s&rsquo;appr&eacute;ciaient et s&rsquo;&eacute;coutaient, quand ils n&rsquo;enregistraient pas ensemble sous des noms d&rsquo;emprunt pour ne pas d&eacute;clencher la fureur des mouvements s&eacute;gr&eacute;gationnistes. Mais, pour les musiciens comme pour une large partie du public, il n&rsquo;y avait pas de barri&egrave;re r&eacute;elle. D&rsquo;innombrables exemples d&rsquo;influence noire ont &eacute;t&eacute; justement mis en avant, mais l&rsquo;influence musicale des Blancs sudistes sur les Noirs a aussi &eacute;t&eacute; toujours tr&egrave;s importante. Blues stay away from me, une composition et un succ&egrave;s des Delmore Brothers sera repris avec succ&egrave;s par Lonnie Johnson et B.B. King! N&rsquo;oublions pas non plus qu&rsquo;entre 1956 et 1963, Elvis Presley aura eu 28 titres dans le classement Rhythm &amp; Blues, r&eacute;serv&eacute; &agrave; la musique noire, et quatre d&rsquo;entre elles atteindront le nu&shy;m&eacute;ro un!. En tout, Presley sera pr&eacute;sent dans ce Hit Parade &laquo;noir&raquo; durant 227 semaines.</span><br />  <span class=Soustitre2>LES ARTISTES:</span><br /><span class=Texte><strong>Dave BARTHOLOMEW:</strong> Ce trompettiste et chef d&rsquo;orchestre (n&eacute; en 1920) a eu une influence consid&eacute;rable sur la sc&egrave;ne musicale de la Nouvelle Orl&eacute;ans. Fils d&rsquo;un musicien de Dixieland, Dave dirige sa propre formation d&egrave;s 1946 qui comprend le batteur Earl Palmer et le saxophoniste Red Tyler. En 1949, il enregistre sa premi&egrave;re s&eacute;ance qui comprend le rockant Ain&rsquo;t gonna do it. Mais c&rsquo;est surtout comme producteur, arrangeur et d&eacute;couvreur de talents que Bartholomew s&rsquo;affirme. Il est notamment responsable de la d&eacute;couverte de Fats Domino. Dans les ann&eacute;es 50, il est salari&eacute; du label Imperial et se trouve au centre de toute la production discographique n&eacute;o-orl&eacute;anaise, composant, arrangeant et produisant.</span>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Roy BROWN:</strong> Ce puissant chanteur (1925-1981) de la Nouvelle Orl&eacute;ans a connu un succ&egrave;s &eacute;norme entre 1947 et 1953, restant presque continuellement au sommet des Hit Parades de Rhythm &amp; Blues. Roy Brown commence une carri&egrave;re musicale en copiant ses idoles de jeunesse, Bing Crosby et Frank Sinatra! Mais il s&rsquo;impose plus s&ucirc;rement aupr&egrave;s du public noir &agrave; la mani&egrave;re des blues shouters comme Big Joe Turner. A la t&ecirc;te de son orchestre, les Mighty Men, Roy Brown conna&icirc;t quelques ann&eacute;es de gloire &agrave; partir de 1947 avec des compositions, blues ou ballades, entre ironie mordante, humour franchement macabre et po&eacute;sie imag&eacute;e. Comme presque toutes les vedettes du Rhythm &amp; Blues, le succ&egrave;s de Roy d&eacute;cline apr&egrave;s 1954 et malgr&eacute; quelques tentatives de renouvellement (il r&eacute;ussit quelques beaux titres fleurant le Rockabilly) il n&rsquo;&eacute;marge pas au courant du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll qu&rsquo;il a pourtant contribu&eacute; &agrave; d&eacute;finir, comme on peut l&rsquo;entendre avec ce savoureux Butcher Pete.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Goree CARTER:</strong> Ce natif de Houston (1930-90) a fait partie de la grande &eacute;cole de guitare texane. Il a beaucoup enregistr&eacute; mais, cantonn&eacute; au Texas, il n&rsquo;a pas connu la renomm&eacute;e d&rsquo;un Gatemouth Brown ou d&rsquo;un T-Bone Walker. Il est pourtant un guitariste remarquable aux id&eacute;es avanc&eacute;es. Rock awhile, son seul vrai succ&egrave;s, semble avoir fort inspir&eacute; le jeu d&rsquo;un Chuck Berry qui reprendra souvent note pour note l&rsquo;introduction de ce morceau.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Arthur CRUDUP:</strong> Le bluesman du Delta Arthur &laquo;Big Boy&raquo; Crudup (1905-74) a &eacute;t&eacute; parfois surnomm&eacute; le &laquo;P&egrave;re du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo; parce que Elvis Presley a obtenu son tout premier succ&egrave;s en reprenant et adaptant son That&rsquo;s all right mama (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1938-46 FA 352). Presley a d&eacute;clar&eacute; avoir calqu&eacute; une partie de son jeu de sc&egrave;ne sur la mani&egrave;re qu&rsquo;avait Crudup d&rsquo;animer les juke-joints noirs. L&rsquo;oeuvre d&rsquo;Arthur Crudup, copieuse et quelque peu monotone, contient une tentative originale d&rsquo;orchestrer le Delta blues, tr&egrave;s diff&eacute;rente de ce que feront les groupes de Chicago. L&rsquo;interaction tr&egrave;s soud&eacute;e de la guitare uniquement rythmique, de la batterie et de la contrebasse &eacute;voque effectivement en partie le futur son des disques Sun comme on peut l&rsquo;entendre sur ce vigoureux Shout, sister, shout.</span>&shy;</p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Little Jimmy DICKENS:</strong> (n&eacute; en 1920) a &eacute;t&eacute; une des grandes vedettes du Grand Ole Opry de Nashville durant les ann&eacute;es 50. Ballades, boogies, country traditionnelle ou pi&egrave;ces &agrave; l&rsquo;humour d&eacute;brid&eacute;... Tout ce que Dickens a enregistr&eacute; est g&eacute;n&eacute;ralement excellent. Son guitariste Grady Martin qui sera un des piliers du Rockabilly est d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sent sur ce A-sleeping at the foot of the bed qui date de la premi&egrave;re s&eacute;ance grav&eacute;e par Dickens. Si la musique de Dickens a souvent anticip&eacute; l&rsquo;arriv&eacute;e du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, ses mani&egrave;res et son apparence le cataloguent dans la country music d&rsquo;une autre &eacute;poque.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Floyd DIXON: </strong>Un &eacute;mule de Charles Brown et Amos Milburn, Floyd Dixon (n&eacute; en 1929) est m&ecirc;me all&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; remplacer Charles dans les Three Blazers de Johnny Moore! Floyd, un pianiste expressif et un chanteur &agrave; la voix voil&eacute;e et incroyablement bluesy, a enregistr&eacute; une oeuvre copieuse ponctu&eacute;e de belles r&eacute;ussites comme ce Rockin&rsquo; at home, revigorant en diable. Floyd est toujours actif en studio et sur sc&egrave;ne.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Antoine &laquo;Fats&raquo; DOMINO: </strong>Antoine Domino (n&eacute; en 1928) est un des premiers grands h&eacute;ros du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll &agrave; appara&icirc;tre dans cette s&eacute;rie. D&rsquo;ascendance cajun, Fats joue dans les clubs de la Nouvelle Orl&eacute;ans apr&egrave;s son travail en usine. Il est rep&eacute;r&eacute; par le chef d&rsquo;orchestre Dave Bartholomew qui le fait enregistrer en 1949 sur le label Imperial. The Fat man, son premier disque, est un succ&egrave;s imm&eacute;diat. Domino devient ainsi &laquo;Fats&raquo; et passe du statut de vedette locale &agrave; une star du Rhythm &amp; Blues puis une des &eacute;toiles du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, un parcours alors extr&ecirc;mement rare pour un Noir. Il enregistre une kyrielle de &laquo;tubes&raquo; internationaux qui le propulsent sur les sc&egrave;nes des grands festivals et des salles de Las Vegas et qui seront repris par des dizaines d&rsquo;artistes, de Going home et Walking by myself jusqu&rsquo;&agrave; Walking to New Orleans...</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Tommy DUNCAN:</strong> (1911-67) a &eacute;t&eacute; pendant seize ans le chanteur vedette des Texas Playboys de Bob Wills (cf Bob Wills FA 164) et a jou&eacute; un r&ocirc;le essentiel dans le succ&egrave;s ph&eacute;nom&eacute;nal de l&rsquo;orchestre. Fortement influenc&eacute; au d&eacute;part par Jimmie Rodgers et Bing Crosby, Duncan a progressivement inclus dans son style vocal fait de d&eacute;contraction, affectation &eacute;l&eacute;gante, puissance et sophistication, une partie des caract&egrave;res des chanteurs noirs de grands orchestres de jazz et du blues californien des ann&eacute;es 40. En 1948, Duncan quitte Wills et forme ses Western All-Stars, un groupe plus tourn&eacute; vers le Honky Tonk et le Country boogie. Le succ&egrave;s est imm&eacute;diat avec Chattanooga shoe shine boy. Bien que son &acirc;ge l&rsquo;emp&ecirc;chera vraiment de devenir une vedette du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, Duncan &eacute;margera sans probl&egrave;me au genre avec des pi&egrave;ces comme Daddy loves Mommyo.</span></p><p align=justify>  </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Champion Jack DUPREE:</strong> Le pianiste et chanteur de la Nouvelle Orl&eacute;ans, Champion Jack Dupree (1910-92) a d&eacute;velopp&eacute; une longue carri&egrave;re musicale apr&egrave;s une courte exp&eacute;rience de boxeur. Son style marqu&eacute; d&rsquo;abord par Leroy Carr puis de plus en plus personnel a jou&eacute; un r&ocirc;le rarement cr&eacute;dit&eacute; mais relativement important dans l&rsquo;&eacute;laboration du jeu de piano de la Nouvelle Orl&eacute;ans qui culminera avec Professor Longhair et Fats Domino. Dupree a enregistr&eacute; nombre de chefs d&rsquo;oeuvre, blues sombres et boogies endiabl&eacute;s comme ce Rub a little boogie, enregistr&eacute; &agrave; New York en compagnie de Brownie Mc Ghee.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Tennessee Ernie FORD:</strong> (1919-91) a &eacute;t&eacute; un des grands noms de la country music des ann&eacute;es d&rsquo;apr&egrave;s-guerre, enregistrant des dizaines de succ&egrave;s. Accompagn&eacute; de certains des meilleurs musiciens de la country californienne d&rsquo;alors, tr&egrave;s jazzy et swinguante, Ford enregistre une magnifique s&eacute;rie de boogie-woogies &agrave; la sauce country comme ce c&eacute;l&egrave;bre Smoky mountain boogie. Sens du swing, arrangements muscl&eacute;s, textes &agrave; l&rsquo;humour corrosif, de telles pi&egrave;ces influenc&eacute;es par le Western Swing et le Rhythm &amp; Blues noir annoncent nettement le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Mais au milieu des ann&eacute;es 50, Tennessee Ernie Ford ne participe pas &agrave; ce dernier courant qu&rsquo;il a pourtant contribu&eacute; &agrave; cr&eacute;er. Il pr&eacute;f&egrave;re jouer de son physique de s&eacute;ducteur aux moustaches avantageuses afin de cajoler les auditrices sudistes d&rsquo;&acirc;ge m&ucirc;r, devenant un des meilleurs crooners de la country pop.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Lalo GUERRERO:</strong> Ce chef d&rsquo;orchestre mexicain a connu une certaine popularit&eacute; des deux c&ocirc;t&eacute;s de la fronti&egrave;re entre 1947-52 avec des boogies en langue espagnole qui utilisaient quantit&eacute; d&rsquo;expressions &agrave; double sens. Marijuana boogie fait l&rsquo;&eacute;loge de cette substance et, surtout, invite &agrave; la danse et au flirt.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Wynonie HARRIS:</strong> (1915-69) a &eacute;t&eacute; un des grands pr&eacute;curseurs noirs du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Il a d&eacute;but&eacute; dans l&rsquo;orchestre de Lucky Millinder avant d&rsquo;entreprendre une carri&egrave;re personnelle tr&egrave;s fructueuse. Son extr&ecirc;me d&eacute;contraction, sa pr&eacute;sence sc&eacute;nique forte et sa pr&eacute;dilection pour les rythmes tr&eacute;pidants lui ont valu une grande popularit&eacute; parmi les Noirs. Il a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent sur presque tous les volumes de cette s&eacute;rie et All she wants to do is rock que nous pr&eacute;sentons ici est un autre de ses succ&egrave;s qui anticipent si exactement le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Pourtant, lui aussi vrai grand pr&eacute;curseur du genre, conna&icirc;tra une &eacute;clipse presque totale quelques ann&eacute;es plus tard.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Pee Wee HUGHES:</strong> On ne sait pas grand&rsquo;chose de ce chanteur et harmoniciste, sans doute originaire de la Louisiane, qui a enregistr&eacute; une poign&eacute;e de titres tr&egrave;s rythmiques &agrave; la Nouvelle Orl&eacute;ans en 1949. Country boy blues, un v&eacute;ritable festival de joie de jouer, est de toute &eacute;vidence inspir&eacute; par The honeydripper de Joe Liggins.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Louie INNIS:</strong> Ce natif de l&rsquo;Indiana (n&eacute; en 1920) est un des meilleurs chanteurs de Honky Tonk des ann&eacute;es 50&rsquo;s, Un excellent guitariste rythmique, il s&rsquo;installe &agrave; Cincinnati et enregistre derri&egrave;re de nombreux artistes tels Hank Penny, Red Foley ou les Delmore Brothers. Il grave certains des meilleurs country boogies de la p&eacute;riode 1949-55, accompagn&eacute; de remarquables musiciens comme le guitariste Zeke Turner. En 1949, Jug band boogie sera un petit succ&egrave;s. Innis, comme beaucoup de pr&eacute;curseurs du Rockabilly, sera incapable d&rsquo;&eacute;marger &agrave; ce courant. Il dispara&icirc;t progressivement de la sc&egrave;ne musicale apr&egrave;s 1960 et on ne sait m&ecirc;me pas s&rsquo;il est toujours en vie.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Jerry IRBY:</strong> Irby (1917-1983 ou 1988?) est un de ces musiciens de Western Swing dont la musique annon&ccedil;ait si nettement le Rockabilly auquel il participera d&rsquo;ailleurs notablement. Il a produit de nombreux country boogies muscl&eacute;s. Irby, un fils d&rsquo;ouvrier du p&eacute;trole, fuit les derricks et embrasse une carri&egrave;re musicale &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de quatorze ans, jouant de la guitare et chantant dans divers orchestres de Western Swing. En 1945, Jerry, un chanteur aux intonations tr&egrave;s bluesy forme ses Texas Ranchers qui comprend les puissants guitaristes Elmer Christian et Woodrow Carter. Leur style est r&eacute;solument novateur, un Honky Tonk swinguant en diable sur de tr&egrave;s nombreuses pi&egrave;ces rapides comme cette premi&egrave;re mouture de son succ&egrave;s Too many women.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Louis JORDAN:</strong> (1908-75) Il est un des grands concepteurs du Rhythm &amp; Blues. Il apprend le saxophone tr&egrave;s jeune, tourne avec les Rabbit Foot Minstrels, accompagne Ma Rainey, Ida Cox et m&ecirc;me Bessie Smith avant de figurer dans les orchestres de jazz de Louis Armstrong, Clarence Williams et Chick Webb. En 1938, Louis, un irr&eacute;sistible showman, d&eacute;cide de devenir leader et forme les Tympany Five, signe un contrat avec Decca, une association qui va durer jusqu&rsquo;en 1954! Louis Jordan d&eacute;veloppe un show incroyablement entra&icirc;nant qui marie swing, burlesque et danse. Ce sens de l&rsquo;humour et du mouvement baigne ses plus grandes r&eacute;ussites discographiques comme ce Saturday night fish fry dont nous proposons ici l&rsquo;int&eacute;grale.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>B.B. KING:</strong> Apr&egrave;s John Lee Hooker et Muddy Waters, c&rsquo;est un grand plaisir d&rsquo;accueillir dans cette s&eacute;rie les d&eacute;buts d&rsquo;un autre grand bluesman, Riley Ben King (n&eacute; en 1925) qui r&egrave;gne sur le genre depuis cinquante ans. Un temps instituteur rural, King s&rsquo;installe d&eacute;finitivement &agrave; Memphis en 1948, d&eacute;termin&eacute; &agrave; &laquo;devenir une star&raquo;. Il est alors tr&egrave;s influenc&eacute; par le jeu de guitare swinguant et jazzy de Lonnie Johnson, T-Bone Walker et Charlie Christian. C&rsquo;est sur leur mod&egrave;le qu&rsquo;il forme son premier orchestre avec lequel il enregistre pour Bullet, un petit label de Nashville, en 1949 dont ce Take a swing with me. Parall&egrave;lement, King trouve un emploi de disc-jockey sur une des principales stations de radio de Memphis. Sponsoris&eacute; par Pepticon, une marque de tonic, Riley devient Blues Boy (B.B.) King qui, tous les soirs, pr&eacute;sente les nouveaux disques de blues aux auditeurs noirs. Cela permet aussi &agrave; B.B. de faire la promotion de sa musique, disques et concerts, et de s&rsquo;affirmer tr&egrave;s rapidement comme un des jeunes bluesmen importants de la ville. Sa r&eacute;putation lui permet de signer un contrat avec le label californien Modern, un des principaux ind&eacute;pendants de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre pour qui B.B. King enregistrera durant les dix ann&eacute;es suivantes une oeuvre prolifique.</span></p><p align=justify>  </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Joe LUTCHER:</strong> Ce saxophoniste et chanteur, chef d&rsquo;orchestre de Rhythm &amp; Blues est le fr&egrave;re de Nellie Lutcher. Il d&eacute;bute avec Nat King Cole avant de signer sur Capitol puis Specialty, Modern, Peacock. Malgr&eacute; une oeuvre de qualit&eacute; et des boogies souvent d&eacute;vastateurs dont ce formidable Rockola, il ne conna&icirc;t gu&egrave;re le succ&egrave;s. Il abandonne la musique pour se consacrer &agrave; la religion en 1957 lorsque les Russes lancent le premier Sputnik dans l&rsquo;espace, &eacute;v&eacute;nement que le musicien interpr&egrave;te comme un signal divin.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Smilin&rsquo; Smokey LYNN: </strong>Un &laquo;blues shouter&raquo; californien sur lequel on ne sait pas grand&rsquo;chose, Smilin&rsquo; Smokey a enregistr&eacute; une douzaine de titres entre 1949 et 1952. Sa musique pleine d&rsquo;une fureur sauvage, comme dans ce Run, Mr Rabbitt, Run &eacute;voque les mani&egrave;res d&rsquo;un Little Richard.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Don Mc CORD: </strong>Ce steel-guitariste et chef d&rsquo;orchestre de Dallas semble avoir autant enseign&eacute; la musique que jou&eacute; dans les bars et les stations de radio locales. Son irr&eacute;sistible Can&rsquo;t live without you poss&egrave;de une grande r&eacute;putation parmi les amateurs de Country boogie. Le titre est chant&eacute; par le pianiste Paul Blunt qui, lui, enregistrera de fa&ccedil;on cons&eacute;quente durant les ann&eacute;es 50.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Sticks Mc GHEE: </strong>Bien que Sticks (1917-61), contrairement &agrave; son fr&egrave;re Brownie, soit mort compl&egrave;tement d&eacute;muni et m&eacute;connu, il a obtenu un succ&egrave;s consid&eacute;rable avec deux versions de Drinkin&rsquo; wine spo-dee-o-dee (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1947, FA 353), un titre qui deviendra un standard du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll via Jerry Lee Lewis. Il ne renouvellera h&eacute;las jamais ce succ&egrave;s. Mais ce n&rsquo;est pas faute d&rsquo;avoir grav&eacute; de bien beaux titres comme cet &eacute;tincelant Venus dans lequel brille une fois de plus Brownie Mc Ghee.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Roy MILTON:</strong> (1907-1983) Le &laquo;Grand-p&egrave;re du Rhythm &amp; Blues&raquo;, Roy Milton a connu une &eacute;norme popularit&eacute; parmi les Noirs entre 1945 et 1953 avec des &laquo;tubes&raquo; comme R.M. Blues, Milton&rsquo;s boogie, Rainy day, Confession blues, Them there eyes, The numbers&rsquo; blues. Il est assur&eacute;ment un des fondateurs du Rhythm &amp; Blues californien et son influence sur l&rsquo;&eacute;mergence du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll est &eacute;vidente &agrave; l&rsquo;&eacute;coute de titres comme ce Waking up baby.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Tommy MOONEY:</strong> Ce musicien du Western Swing californien demeure encore un inconnu. Son Bingo boogie (une hilarante ode au c&eacute;l&egrave;bre jeu, peut-&ecirc;tre la seule et unique) a &eacute;t&eacute; r&eacute;&eacute;dit&eacute; plusieurs fois et est consid&eacute;r&eacute; comme un petit classique du genre.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Moon MULLICAN:</strong> Aubrey &laquo;Moon&raquo; Mullican (1909-67) a &eacute;t&eacute; un des principaux concepteurs du Honky Tonk puis du Country boogie. Ce texan commence sa carri&egrave;re durant les ann&eacute;es 30 au sein de plusieurs groupes de Western Swing, notamment les Texas Wanderers et les Modern Mountaineers, participe &agrave; l&rsquo;&eacute;lection de Jimmie Davis comme gouverneur de la Louisiane en accompagnant le candidat-chanteur! Puis il entame une carri&egrave;re en vedette pour le label King. Son jeu de piano extr&ecirc;mement puissant et balan&ccedil;ant (pumping piano) a &eacute;t&eacute; la source d&rsquo;influence essentielle d&rsquo;innombrables pianistes de Country Music dont Jerry Lee Lewis, Roy Hall, Merrill Moore, Floyd Cramer. Nombre de ses compositions (pleines d&rsquo;humour et de verve) ont &eacute;t&eacute; reprises par quantit&eacute;s d&rsquo;artistes de Country ou de Rhythm &amp; Blues. Moon, un pr&eacute;curseur imm&eacute;diat du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, a r&eacute;ussi - malgr&eacute; le handicap de son &acirc;ge - &agrave; &eacute;marger &agrave; ce courant dans les ann&eacute;es 50. Il a enregistr&eacute; plusieurs versions de What&rsquo;s the matter with the mill. Mais celle que nous pr&eacute;sentons ici sous le titre de Ain&rsquo;t get no grindin&rsquo; est une des grandes r&eacute;ussites rockantes de cette ann&eacute;e 1949. On imagine que lorsqu&rsquo;il jouait ainsi Moon, selon sa carte de visite, r&eacute;ussissait vraiment &agrave; faire &laquo;swinguer les bouteilles de bi&egrave;re&raquo;.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Johnny OTIS:</strong> (1921) est un des rares chefs d&rsquo;orchestre blancs du Rhythm &amp; Blues. Fils d&rsquo;immigr&eacute;s grecs tr&egrave;s pauvres, Otis a v&eacute;cu toute sa vie dans le ghetto noir de Los Angeles. Auto-proclam&eacute; &laquo;n&egrave;gre blanc&raquo; et le &laquo;Parrain du Rhythm &amp; Blues&raquo;, Johnny a &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute; dans le culte des grands orchestres de Swing, notamment celui de Count Basie. Il tient les claviers ou la batterie dans plusieurs formations de Rhythm &amp; Blues, celles de Harlan Leonard et de Count Prince Matthews. Il enregistrera &agrave; partir de 1945 une oeuvre riche de succ&egrave;s et de rythme. Il a d&eacute;couvert quantit&eacute; d&rsquo;artistes noirs dont Little Esther Phillips, Little Willie John (le cr&eacute;ateur de Fever), Mel Walker, Marylin Scott, Big Mama Thornton, Jackie Wilson ou Hank Ballard.</span></p><p align=justify>  </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Dan PICKETT:</strong> Ce magnifique bluesman (n&eacute; James Founty &agrave; une date inconnue) est probablement originaire de l&rsquo;Alabama. Il a enregistr&eacute; quinze titres en ao&ucirc;t 1949 &agrave; Philadelphie pour un petit label local. Il semble qu&rsquo;il ait jou&eacute; quelque temps dans les rues de Philadelphie et de New York avant de dispara&icirc;tre totalement. L&rsquo;influence de Tampa Red est &eacute;vidente sur Baby don&rsquo;t you want to go, une vigoureuse version de Sweet home Chicago.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Wayne RANEY:</strong> (1921-93) a appris l&rsquo;harmonica dans sa petite enfance pass&eacute;e dans les champs de coton de l&rsquo;Arkansas. Il d&eacute;veloppe un style d&rsquo;harmonica direct et expressif, tr&egrave;s bluesy, sous l&rsquo;influence de Lonnie Glosson et De Ford Bailey. Apr&egrave;s la guerre, il s&rsquo;associe avec Lonnie et sa rencontre avec les Delmore Brothers est d&eacute;terminante. Il enregistre derri&egrave;re eux quantit&eacute; de titres, des country boogies formidables et plusieurs morceaux sous son nom comme cet excellent Pan American boogie. Il enregistrera des titres de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll comme Shake, baby, shake. Puis, il embrasse la religion dans les ann&eacute;es 60, cr&eacute;e son propre label Rimrock pour lequel il grave de nombreux microsillons, &eacute;crit (avec Lonnie Glosson) une m&eacute;thode d&rsquo;harmonica tr&egrave;s influente (elle est diffus&eacute;e sur plus de 200 stations de radio du Canada au Mexique) et vend par correspondance les harmonicas de sa fabrication. Il a aussi &eacute;crit son autobiographie qui fourmille d&rsquo;anecdotes.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Ole RASMUSSEN:</strong> Ce v&eacute;t&eacute;ran des orchestres de Western Swing a tardivement cr&eacute;&eacute; son propre ensemble, les Nebraska Cornhuskers qui a abondamment enregistr&eacute; une oeuvre pleine de verve et de swing entre 1945 et 1955 en Californie.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Ramblin&rsquo; Tommy SCOTT:</strong> La carri&egrave;re de Tommy Scott (n&eacute; en 1917) est extr&ecirc;mement versatile. Acrobate, chanteur, clown dans divers medicine shows, il est com&eacute;dien blackface dans plusieurs tourn&eacute;es de Vaudeville, acteur de western, enregistre avec Charlie Monroe, devient le repr&eacute;sentant de Herb-O-Lac, un &eacute;lixir-miracle, tout en r&eacute;ussissant &agrave; appara&icirc;tre sur la sc&egrave;ne du Grand Ole Opry de Nashville. Son dynamisme, son authenticit&eacute;, sa bonne humeur contagieuse lui assurent un petit triomphe. Il monte alors un spectacle itin&eacute;rant dans la grande tradition des shows d&rsquo;antan. Le Country Caravan and Hollywood Hillbillies qui comprend autant de musiciens que d&rsquo;acteurs de westerns tourne sans cesse &agrave; travers tous les Etats Unis. Scott qui n&rsquo;avait grav&eacute; que quelques disques, de facture tr&egrave;s traditionnelle, depuis 1936 sent les changements de go&ucirc;t de son public. Il enregistre alors une s&eacute;rie de pi&egrave;ces de Country boogie endiabl&eacute;es puis des morceaux de proto-Rockabilly qui lui assurent aujourd&rsquo;hui une place dans le coeur des fans de ce genre.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>SONS OF THE PIONEERS:</strong> 1949 a &eacute;t&eacute; l&rsquo;ann&eacute;e de plusieurs grands succ&egrave;s (notamment Riders in the sky qui sera repris par de nombreux rockers dont Dick Dale) pour ce groupe vocal western que nous avons pr&eacute;sent&eacute; dans plusieurs de nos anthologies. Les Sons de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre comprennent toujours Bob Nolan (1908-1980) mais Tim Spencer et Roy Rogers ont &eacute;t&eacute; remplac&eacute;s par Lloyd Perriman et Ken Curtis. L&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t musical des Sons of the Pioneers tenait beaucoup &agrave; la pr&eacute;sence des fr&egrave;res Farr. Les talents du violoniste Hughes Farr sont encore &eacute;clips&eacute;s par l&rsquo;extraordinaire guitariste texan Karl Marx Farr. V&eacute;ritable gardien de troupeau lui-m&ecirc;me, il s&rsquo;est vite d&eacute;marqu&eacute; de la guitare country en admirant les instrumentistes de jazz comme Eddie Lang puis Django Reinhardt. Les duos Karl &amp; Hugh font largement songer, avec une immanquable touche terrienne suppl&eacute;mentaire, aux meilleurs moments des associations Eddie Lang/Joe Venuti et Reinhardt/Grapelli et apportent par leur swing, un plus &eacute;vident aux Sons of the Pioneers.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Jesse THOMAS:</strong> Jesse Thomas (1908-95) est un des liens essentiels entre le blues texan du d&eacute;but du si&egrave;cle et celui de Californie. Il a appris la guitare &agrave; son neveu Lafayette Thomas qui marquera le blues californien de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Il a grav&eacute; alors une oeuvre de tr&egrave;s haut niveau, singuli&egrave;re par sa sophistication: du country blues avec une touche du cabaret qui lui a valu le sobriquet de &laquo;Blues Troubadour&raquo;. Le tr&egrave;s rockant Let&rsquo;s have some fun montre Jesse s&rsquo;essayant de fa&ccedil;on fort convaincante au Rhythm &amp; Blues. Une tentative qui malheureusement restera sans lendemain.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Big Joe TURNER:</strong> L&rsquo;arch&eacute;type du &laquo; blues shouter&raquo;, hurleur de blues d&rsquo;abord dans les caf&eacute;s de Kansas City o&ugrave; il chante en servant les boissons, Big Joe Turner (1911-85) gagne la c&eacute;l&eacute;brit&eacute; en participant avec Pete Johnson au c&eacute;l&egrave;bre concert Spirituals to Swing. Associ&eacute; aux pianistes de boogie woogie, il est au coeur du mouvement Rhythm &amp; Blues. Alors que ses pairs comme Wynonie Harris, Roy Brown ou Amos Milburn ne r&eacute;ussiront pas &agrave; survivre au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll qu&rsquo;ils avaient tant contribu&eacute; &agrave; d&eacute;finir, le quadrag&eacute;naire Turner arrivera &agrave; devenir une vedette du genre!</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Lester WILLIAMS:</strong> Ce guitariste texan (1920-90) a suivi un peu le m&ecirc;me parcours que son coll&egrave;gue Goree Carter, enregistrant abondamment pour une client&egrave;le essentiellement locale. Il est certes un guitariste moins int&eacute;ressant que Carter mais il r&eacute;ussit &agrave; insuffler une &eacute;nergie et une vitalit&eacute; toute rockante sur I&rsquo;m so glad, un de ses meilleurs titres.</span></p><p align=justify>    </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte><strong>Ralph WILLIS: </strong>Un bluesman de l&rsquo;Alabama, Ralph Willis (1910-57) &eacute;migre &agrave; New York vers 1938 et il fait partie de la sc&egrave;ne du country blues local jusqu&rsquo;&agrave; sa mort. Il enregistre relativement abondamment soit seul, soit avec Brownie Mc Ghee une oeuvre tr&egrave;s cons&eacute;quente dont ce remarquable I wanna rock qui, s&rsquo;il avait &eacute;t&eacute; grav&eacute; &agrave; Memphis quelques ann&eacute;es plus tard, serait devenu un petit classique du Rockabilly.</span></p><p align=justify>    <span class=Texte><strong>Johnnie Lee WILLS:</strong> Parmi les nombreux fils du violoniste texan John Wills, quatre ont fait carri&egrave;re dans la musique, le plus c&eacute;l&egrave;bre &eacute;tant bien entendu l&rsquo;a&icirc;n&eacute; Bob. Johnnie Lee (1912-84) a fait partie des Texas Playboys de son fr&egrave;re durant six ans. En 1940, afin de r&eacute;pondre &agrave; une consid&eacute;rable demande &agrave; travers tout le Sud Ouest, Bob et Johnnie Lee ont d&eacute;cid&eacute; de fonder un deuxi&egrave;me orchestre &laquo;Wills&raquo;. Johnnie Lee Wills and his Boys n&rsquo;ont malgr&eacute; les apparences jamais copi&eacute; Bob Wills. Encore plus bluesy et, au fil des ans, de plus en plus annonciateur du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, cet orchestre a aussi connu un succ&egrave;s important jusque dans la vague twist des ann&eacute;es 60! Nous avons fait figurer sa version de Milk cow blues, une adaptation pleine de feeling d&rsquo;un blues de Kokomo Arnold, dans Hillbilly blues (FA 065). Le morceau a d&egrave;s lors r&eacute;guli&egrave;rement fait partie du r&eacute;pertoire de la plupart des groupes de Country Music jusqu&rsquo;&agrave; Elvis Presley qui l&rsquo;a repris en 1955 et l&rsquo;a fait passer dans le domaine du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Rag mop ouvre justement cette s&eacute;lection de l&rsquo;ann&eacute;e 1949 car ce titre a &eacute;t&eacute; sans doute un des plus gros succ&egrave;s commerciaux de l&rsquo;ann&eacute;e gr&acirc;ce &agrave; la reprise qu&rsquo;en ont donn&eacute;e les Ames Brothers. Mais la version originale de Johnnie Lee Wills est infiniment sup&eacute;rieure, un chef d&rsquo;oeuvre de verve et de dynamisme.</span><br /><em><span class=Texte>G&eacute;rard HERZHAFT</span></em>  <br /><span class=Source>Auteur de &laquo;Le Blues&raquo; (PUF, Que Sais-je?) et &laquo;La Country Music&raquo; (PUF, Que Sais-je?)</span>    <br /><u><strong><span class=Texte>SOURCES:</span></strong></u><br /><span class=Texte>ESCOTT (Colin) &amp; HAWKINS (Martin).- Good rockin&rsquo; tonight.- New York, StMartin Press:1992</span><br /><span class=Texte>HEFFER (Jean).- Les Etats Unis de 1945 &agrave; nos jours, A.Colin, 1997</span><br /><span class=Texte>HERZHAFT (G&eacute;rard).- La Grande Encyclop&eacute;die du Blues.- Fayard, Paris: 1997</span><br /><span class=Texte>HERZHAFT (G&eacute;rard) &amp; BREMOND (Jacques).- Le Guide de la Country Music et du Folk.- Fayard, 1999</span><br /><span class=Texte>HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm &amp; Blues.- PUF, Paris: 1991</span><br /><span class=Texte>JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L&rsquo;Age d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Michel Lafon, Paris:1994</span><br /><span class=Texte>LOUPIEN (Serge),&eacute;d.- Les Incontournables de la Country, Filipacchi, 1995</span><br /><span class=Texte>ROSE (Michel).- Pionniers du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Albin Michel, Paris: 1981</span><br /><span class=Texte>SHAW (Arnold).- Honkers &amp; Shouters, Collier, 1978</span><br /><span class=Texte><u>MAGAZINES:</u></span><br /><span class=Texte>Divers num&eacute;ros de Old Time Music, Kommotion, The Hillbilly Researcher et des indispensables revues fran&ccedil;aises Soul Bag et Le Cri du Coyote.</span>  </p><p align=justify class=MsoNormal><span class=Texte>&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2000</span></p><p align=justify>  </p><p align=justify class=MsoNormal><em><span class=Texte>Notes de pochette et de livret de Chris Smith, George Collange, Kevin Coffey; Phillip J. Tricker; Tony Russell</span></em></p><p align=justify class=MsoNormal><em><span class=Texte>Avec tous mes remerciements &agrave; Jacques Br&eacute;mond, Jean-Pierre Fray, Fran&ccedil;ois Jouffa, Marc Radenac et Jacques Spiry pour leur aide dans la r&eacute;alisation de ce coffret.</span></em></p><p align=justify>  <span class=Soustitre>english notes</span><br /><span class=Texte>Rock &lsquo;n&rsquo; Roll apparently sprang from nowhere, a sudden invention of Elvis Presley and Bill Haley around 1954-55.&nbsp; However, in the same way that America truly existed before it was &lsquo;discovered&rsquo; by Christopher Columbus in 1492, the musical genre which was tagged Rock &lsquo;n&rsquo; Roll in the fifties, actually existed from the end of the thirties onwards, with few differences and coming under various headings.&nbsp; It was the offspring of the long evolution of the southern musical styles (cf Rock &lsquo;n&rsquo; Roll vol. 1, 2, 3 &amp; 4 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352, 353 &amp; 354) and the exchanges which occurred between them.&nbsp; The burst of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll in the fifties was merely a result of the sudden media coverage given through the cinema (Rock Around The Clock), the television (Ed Sullivan Show) and through records.&nbsp; The musical traditions of the Southerners were thus discovered by the northern Yankees and were consequently passed on to Europe and the entire world.&nbsp; This movement was to persist and mutate into the &lsquo;folk boom&rsquo; of the early sixties, the &lsquo;blues revival&rsquo; of British groups and nourish the evolution of rock.&nbsp; The present collection, the &lsquo;Roots of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll&rsquo;, traces the evolution of the genre in America on a year-by-year basis, following the discs broadcast over the radio, and echoing out of the juke boxes.&nbsp; A foot-tapping history !</span><br /><span class=Texte><strong>1949 :&nbsp; NATO AND RHYTHM &amp; BLUES</strong></span><br /><span class=Texte>In 1949, the United States suffered a slight economic slump, which was enough remind the population of the horrific 1929 Crash.&nbsp; Striking movements increased and for a few months the strength of the American economy was questioned.&nbsp; Meanwhile, an alliance was formed with Europe on 4 April 1949 to guard against Soviet aggression - the North Atlantic Treaty Organization (NATO).In the world of music and showbiz, another event took place marking post-war America : the official creation of the term Rhythm &amp; Blues and the recognition in the marketing world of this form of black music.&nbsp; From 1940-43, there was an increasing demand for &lsquo;coloured&rsquo; records, which the rural &lsquo;juke-joints&rsquo; were incapable of meeting.&nbsp; Towns began to provide halls and theatres in the black districts for this purpose and organisations were created to deal with the touring of black artists, as business men were suddenly aware of the profitability in this sector - Irving Mills and the GAC, the Berle Adams Organization, MCA, Consolidated Radio Artists, the Frederick Brothers, William Morris, Phil Shelly, Bert Gervis.&nbsp; Many were based in Chicago, the town which witnessed the greatest expansion of black artists during the forties.&nbsp; This, in turn, inspired others to follow a similar path - Harold Oxley in Los Angeles, Jolly Joyce in Philadelphia, Joe Glaser and Moe Gale in New York etc.As a result of these activities, and as the standard of living of Black workers continued to rise, the demand for theatres, halls and cabarets as well as juke boxes also grew during the decade. </span><br /><span class=Texte>The record industry naturally appreciated the resulting source of income.Billboard, the magazine which closely followed this sector, decided to take the phenomenon into account and in October 1942, created the Harlem Hit Parade, firstly ranking the 15 best-sellers and subsequently the top 40.&nbsp; In 1945, the Harlem Hit Parade based its chart on the radio stations intended for the Blacks, which did not exist prior to the war but which were rapidly developing.&nbsp; It also included the issues of independent record labels, created after the war and aiming at the black urban population.&nbsp; In 1946 the Hit Parade started to include sales figures per disc, as indicated by the shops in the ghettos.&nbsp; It was mainly comprised of black artists of all styles, including rural-inspired blues - a style which proved very popular with the nostalgic Southern immigrants.&nbsp; However, the name &lsquo;Harlem&rsquo; shortly became inappropriate, with its association with big bands and the New York area.&nbsp; The Blacks were buying almost s much rural-inspired blues as imitation swing band music (known as &lsquo;Rhythm&rsquo; by the record companies), so Billboard decided to change the name of Harlem Hit Parade to Rhythm &amp; Blues.&nbsp; The modification took place in the 25 June 1949 issue and thus Rhythm &amp; Blues was officially born, despite the fact that the style had already existed for a good decade.</span><br /><span class=Texte><strong>Lew Chudd and Antoine &laquo; Fats &raquo; Domino</strong></span><br /><span class=Texte>We must once more emphasise the important role of the independent producers in the evolution of popular American music and the creation of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll.One of them, Lewis Chudd, came into the record world via the radio.&nbsp; In the thirties, he was behind a popular radio programme in Los Angeles, &laquo;Let&rsquo;s Dance&raquo; broadcasting music which included black orchestras.&nbsp; In 1943, he created the unsuccessful record label &lsquo;Crown&rsquo;, before founding Imperial Records (aiming at the Mexican market) in 1945 which drifted along until 1949.&nbsp; He then became interested in the success of Californian Rhythm &amp; Blues bands which finally led him to New Orleans in the search of undiscovered talent and contacted band leader Dave Bartholomew (a big name in the New Orleans music scene) and Cosimo Matassa who had just opened his own studios.Late 1949, Lew Chudd met the very influential DJ Duke Field (Poppa Stoppa) and asked if he knew of any popular black artists.&nbsp; Poppa spoke of a young Cajun pianist, Antoine Domino who he had heard playing in Good Town, a black district.&nbsp; </span><br /><span class=Texte>When Chudd eventually met Bartholomew, the latter also spoke highly of the same talented youngster.&nbsp; Chudd, Bartholomew and Field ventured out to the Dewdrop Inn in order to meet the musician who was accompanying singer, Lloyd Price and Chudd then decided to launch the intimidated young man into Rhythm &amp; Blues.&nbsp; He recorded the debutant in Matassa &lsquo;s studio, Cosimo Records on 10 December 1949, and the Fat Man immediately climbed into the Rhythm &amp; Blues Top Ten.&nbsp; Thanks to Domino, or &lsquo;Fats&rsquo; as he was now known, Imperial became a Rhythm &amp; Blues label.&nbsp; His piano style was much inspired by Texan Amos Milburn and Professor Longhair from Louisiana, but his Cajun &lsquo;French&rsquo; accent gave him added appeal.&nbsp; Moreover, he was much younger than his competitors.&nbsp; Several years later he was named the &lsquo;pioneer of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll&rsquo; !&nbsp; This title was due to his music and also to one of his 1955 hits, Ain&rsquo;t That A Shame which also entered the pop charts.</span><br /><span class=Texte><strong>A Constant Exchange Between Blacks And Whites In America</strong></span><br /><span class=Texte>Despite segregation problems in the southern states, this did not handicap musical exchanges between the Blacks and Whites.&nbsp; The opening title of this selection, Rag Mop was composed and recorded by Johnnie Lee Wills under the Nashville Bullet label in 1949.&nbsp; Johnnie Lee Wills was a success in the Country &amp; Western charts.&nbsp; The same title was interpreted by the Ames Brothers, a white trio, in 1950 and this time it climbed in the pop charts.&nbsp; Then, it was cut by Louis Jordan and it became a Rhythm &amp; Blues hit !What&rsquo;s The Matter With The Mill was originally a gentle rural guitar number recorded by Memphis Minnie/Joe Mc Coy in the early thirties.&nbsp; Band leader, Bob Wills, subsequently transformed it into a totally different Western Swing standard, and the title was filed in the country music bracket.&nbsp; The version included here by Moon Mullican entitled Ain&rsquo;t Get No Grindin&rsquo; was a master-piece of swing and was to inspire Muddy Waters who took it up in the seventies.The Blacks and Whites influenced each other with reciprocity and often cut sides together, changing their names in order to avoid racial revolt.&nbsp; The Blacks obviously influenced the Whites but the music of the white Southerners was of equal importance to the Blacks.&nbsp; The Delmore Brothers&rsquo; Blues Stay Away From Me was successfully taken on by Lonnie Johnson and B.B. King.&nbsp; It must not be forgotten that during the 1956-63 period, 28 of Elvis Presley&rsquo;s songs reached the Rhythm &amp; Blues charts, which were supposedly for black music.&nbsp; He remained in this &lsquo;black&rsquo; Hit Parade for 227 weeks !</span><br /><span class=Soustitre2>The Artists</span><br /><span class=Texte><strong>Dave BARTHOLOMEW :&nbsp;</strong> A trumpeter and band leader who greatly influenced the New Orleans music scene.&nbsp; His first recording session in 1949 included Ain&rsquo;t Gonna Do It.&nbsp; He is better known as a producer, arranger and talent scout and indeed discovered Fats Domino.</span><br /><span class=Texte><strong>Roy BROWN :&nbsp;</strong> This powerful singer (1925-81) from New Orleans was immensely successful from 1947 to 1953 and headed his orchestra, the Mighty Men.&nbsp; He was first influenced by his childhood idols, Bing Crosby and Frank Sinatra and then by blues shouters such as Big Joe Turner.&nbsp; His talent may be appreciated here in Butcher Pete.</span><br /><span class=Texte><strong>Goree CARTER :&nbsp;</strong> A remarkable guitarist from Houston (1930-90).&nbsp; However, he had only one true hit, Rock Awhile which would appear to have influenced Chuck Berry.</span><br /><span class=Texte><strong>Arthur CRUDUP : </strong>The Delta bluesman Arthur &lsquo;Big Boy&rsquo; Crudup (1905-74) has sometimes been nicknamed the &lsquo;Father of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&rsquo; as Elvis Presley&rsquo;s first hit was his adaptation of his That&rsquo;s All Right Mama.&nbsp; His style can be heard here in the vigorous Shout, Sister, Shout.</span><br /><span class=Texte><strong>Little Jimmy DICKENS :&nbsp;</strong> Born in 1920, he was one of the great stars of Nashville&rsquo;s Grand Ole Opry in the fifties.&nbsp; All his recorded work was generally excellent.&nbsp; His guitarist Grady Martin, who was to become a mainstay of Rockabilly was already present in A-Sleeping At The Foot Of The Bed, recorded during Dicken&rsquo;s first session.</span><br /><span class=Texte><strong>Floyd DIXON :</strong>&nbsp; Dixon (born in 1929) competed against Charles Brown and Amos Milburn and even replaced Charles in Johnny Moore&rsquo;s Three Blazers.&nbsp; An example of the work of this expressive pianist and bluesy singer is Rockin&rsquo; At Home.</span><br /><span class=Texte><strong>Antoine &laquo; Fats &raquo; DOMINO :</strong>&nbsp; Born in 1928, of Cajun blood, Fats was spotted by Dave Bartholomew, who led him to the recording studios in 1949 to cut The Fat Man.&nbsp; He climbed as a star of Rhythm &amp; Blues then a celebrity of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll.&nbsp; He cut an array of international hits which were to be interpreted by a host of artists.</span><br /><span class=Texte><strong>Tommy DUNCAN :&nbsp;</strong> (1911-67)&nbsp; Duncan played a leading role as singer in Bob Wills&rsquo; Texas Playboys with his relaxed, powerful and sophisticated vocal style.&nbsp; In 1948 he founded his Western All-Stars, leaning towards Honky Tonk and Country boogie.&nbsp; Cattanooga Shoe Shine Boy was an immediate success.</span><br /><span class=Texte><strong>Champion Jack DUPREE :</strong>&nbsp; This New Orleans pianist and singer (1910-92) had a relatively important role in the New Orleans piano style and recorded a number of master-pieces such as Rub A Little Boogie, cut in New York with Brownie Mc Ghee.</span><br /><span class=Texte><strong>Tennessee Ernie FORD :&nbsp; </strong>(1919-91)&nbsp; He was a big name in post-war country music and recorded a magnificent series of country-flavoured boogie-woogie such as the acclaimed Smoky Mountain Boogie.</span><br /><span class=Texte><strong>Lalo GUERRERO :&nbsp;</strong> This Mexican band leader was quite popular on both sides of the border in the 1947-52 period and can be discovered here in Marijuana Boogie.</span><br /><span class=Texte><strong>Wynonie HARRIS :&nbsp;</strong> (1915-69)&nbsp; This was one of the great black forerunners of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll who gained tremendous popularity amongst the Blacks.&nbsp; He has been included in almost all volumes of this collection.&nbsp; Here, we may find him in All She Wants To Do Is Rock.</span><br /><span class=Texte><strong>Pee Wee HUGHES :&nbsp;</strong> Not much is known about Hughes who recorded a handful of very rhythmic New Orleans sides in 1949.&nbsp; Country Boy Blues is a true festival of playing for pleasure, obviously inspired by Joe Liggins&rsquo; The Honeydripper.</span><br /><span class=Texte><strong>Louie INNIS :&nbsp;</strong> Indiana-born Innis was one of the best Honky Tonk singers of the fifties and was also an excellent rhythmic guitarist.&nbsp; Jug Band Boogie was one of his smaller hits dating from 1949.&nbsp; He slowly faded out of the music scene after 1960.</span><br /><span class=Texte><strong>Jerry IRBY :&nbsp;</strong> (1917-1983 or 1988)&nbsp; A Western Swing musician with Rockabilly undertones, Jerry founded his Texas Ranchers in 1945 which included guitarists Elmer Christian and Woodrow Carter.&nbsp; Their innovating style is apparent in many pieces, one of which is Too Many Women.</span><br /><span class=Texte><strong>Louis JORDAN :&nbsp; </strong>(1908-75)&nbsp; One of the great conceivers of Rhythm &amp; Blues.&nbsp; He played with the Rabbit Foot Minstrels, accompanied Ma Rainey, Ida Cox and Bessie Smith before performing in the jazz bands of Louis Armstrong, Clarence Williams and Chick Webb.&nbsp; In 1938 he founded the Tympany Five and devised a compelling stage-show reuniting swing, humour and dancing.&nbsp; We have included his Saturday Night Fish Fry in its entirety.&nbsp; </span><br /><span class=Texte><strong>B.B. KING :</strong>&nbsp; Following John Lee Hooker and Muddy Waters, another excellent bluesman, Riley Ben King (born in 1925) debuted in Memphis in 1948, yearning for stardom.&nbsp; He founded a small band and in 1949 recorded for the Bullet label, one title being Take A Swing With Me.&nbsp; He also worked as a DJ on a Memphis radio station and was shortly known as Blues Boy (B.B.) King with a growing reputation.</span><br /><span class=Texte><strong>Joe LUTCHER :</strong>&nbsp; Saxophonist, singer and band leader of Rhythm &amp; Blues, Joe Lutcher began his career with Nat King Cole.&nbsp; Despite his high standard work, as can be appreciated in Rockola, he was never truly successful.&nbsp; In 1957 he left the music world and turned to religion.</span><br /><span class=Texte><strong>Smilin&rsquo; Smokey LYNN :</strong>&nbsp; Little is known about this Californian blues shouter.&nbsp; He cut a dozen titles between 1949 and 1952.&nbsp; An indication of his frenetic style is found in Run, Mr Rabbitt, Run.</span><br /><span class=Texte><strong>Don Mc CORD :&nbsp;</strong> This steel guitarist and band leader from Dallas not only played but also taught music.&nbsp; His irresistible Can&rsquo;t Live Without You is well-reputed amongst Country boogie fans.</span><br /><span class=Texte><strong>Sticks Mc GHEE :</strong>&nbsp; Brownie&rsquo;s brother Sticks (1917-61) was principally known for the two versions of Drinkin&rsquo; Wine Spo-dee-o-dee which was to become a Rock &lsquo;n&rsquo; Roll standard thanks to Jerry Lee Lewis.&nbsp; He nevertheless cut some other worthy sides such as the sparkling Venus.</span><br /><span class=Texte><strong>Roy MILTON :&nbsp;</strong> (1907-1983) The &lsquo;Grandfather of Rhythm &amp; Blues&rsquo; was undoubtedly one of the founders of Californian Rhythm &amp; Blues and his influence on the growth of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll is undeniable as can be heard in Waking Up Baby.</span><br /><span class=Texte><strong>Tommy MOONEY :&nbsp; </strong>Nothing is known about this Californian Western Swing musician.&nbsp; His Bingo Boogie has been reissued many times and can be considered a classic in its kind.</span><br /><span class=Texte><strong>Moon MULLICAN :&nbsp;</strong> Texan Aubrey &lsquo;Moon&rsquo; Mullican (1909-67) was one of the main conceivers of Honky Tonk and then Country boogie.&nbsp; His pumping piano style influenced a vast number of Country Music pianists, including Jerry Lee Lewis, Roy Hall, Merrill Moore and Floyd Cramer.&nbsp; He cut many versions of what&rsquo;s The Matter With The Mill, but this version entitled Ain&rsquo;t Get No Grindin&rsquo; was one of the big rocking hits of 1949.</span><br /><span class=Texte><strong>Johnny OTIS :</strong>&nbsp; (1921)&nbsp; This son of poor Greek immigrants was one of the rare white band leaders of Rhythm &amp; Blues.&nbsp; His rich and successful recording career began in 1945 and discovered the talents of numerous artists including Little Esther Phillips, Little Willie John, Mel Walker, Marylin Scott, Big Mama Thornton, Jackie Wilson and Hank Ballard.</span><br /><span class=Texte><strong>Dan PICKETT :&nbsp;</strong> This magnificent bluesman (n&eacute; James Founty) was probably from Alabama.&nbsp; He recorded fifteen titles in 1949 in Philadelphia for a small local label.&nbsp; Tampa Red&rsquo;s influence is apparent in Baby Don&rsquo;t You Want to Go, a spirited version of Sweet Home Chicago.</span><br /><span class=Texte><strong>Wayne RANEY :</strong>&nbsp; (1921-93)&nbsp; Raney learnt the harmonica when young in the Arkansas cotton fields and then developed an expressive bluesy style.&nbsp; Following the war he teamed up with Lonnie Glosson and met the Delmore Brothers with whom he cut a number of sides - some remarkable country boogies and some titles under his own name such as the excellent Pan American Boogie.&nbsp; He also recorded some Rock &lsquo;n&rsquo; Roll titles such as Shake, Baby, Shake.</span><br /><span class=Texte><strong>Ole RASMUSSEN :&nbsp;</strong> This veteran of Western Swing bands finally created his own set-up, the Nebraska Cornhuskers which made numerous recordings in California from 1945-55.</span><br /><span class=Texte><strong>Ramblin&rsquo; Tommy SCOTT :&nbsp;</strong> A dynamic and good-humoured jack-of-all-trades founded the travelling Country Caravan and Hollywood Hillbillies, adhering to a traditional repertory.&nbsp; From 1936 onwards he went on to record a series of frenzied Country boogie numbers and then some proto-Rockabilly.</span><br /><span class=Texte><strong>SONS OF THE PIONEERS :&nbsp;</strong> 1949 saw several big hits for this vocal group.&nbsp; The post-war composition still included Bob Nolan but Tim Spencer and Roy Rogers were replaced by Lloyd Perriman and Ken Curtis.&nbsp; Their music is highlighted by the talents of the brothers Hughes (violin) and Karl Marx (guitar) Farr.</span><br /><span class=Texte><strong>Jesse THOMAS :&nbsp;</strong> Jesse Thomas (1908-95) was one of the important links between the Texan blues of the early century and that from California.&nbsp; The rocking Let&rsquo;s Have Some Fun shows Jesse trying his hand at Rhythm &amp; Blues.</span><br /><span class=Texte><strong>Big Joe TURNER :</strong>&nbsp; This blues shouter became celebrated after participating with Pete Johnson in the famous concert Spirituals to Swing.&nbsp; He was in the heart of the Rhythm &amp; Blues movement and later managed to become a Rock &lsquo;n&rsquo; Roll star.</span><br /><span class=Texte><strong>Lester WILLIAMS :&nbsp;</strong> This Texan guitarist (1920-90) followed a similar path as that of his colleague Goree Carter, making copious recordings for a mainly local clientele.&nbsp; His energy and rocking vitality are apparent in I&rsquo;m So Glad.</span><br /><span class=Texte><strong>Ralph WILLIS :&nbsp;</strong> This Alabama-born bluesman (1910-57) set off for New York around 1938 and remained part of the local country blues scene until his death.&nbsp; He made a vast number of recordings, either alone or with Brownie Mc Ghee, including the noteworthy I Wanna Rock.</span><br /><span class=Texte><strong>Johnnie Lee WILLS :&nbsp;</strong> Johnny Lee Wills (1912-84) and his Boys was increasingly flavoured with Rock &lsquo;n&rsquo; Roll as the years went by, and the orchestra was successful right up to the twisting sixties.&nbsp; Rag Mop opens the present selection as it turned out to be one of the biggest commercial hits of the year due to the Ames Brothers&rsquo; remake.&nbsp; However, Johnnie Lee Wills&rsquo; original version is infinitely superior, loaded with energy and spirit.</span><br /><span class=Texte>Adapted by<em> Laure WRIGHT</em> from the French text of <em>G&eacute;rard HERZHAFT</em></span><br /><span class=Texte>&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2000.</span><br /><span class=Soustitre2>CD 1</span><br /><span class=Texte><strong>1. JOHNNIE LEE WILLS</strong>: Rag mop (Wills)</span><br /><span class=Texte><strong>2. WYNONIE HARRIS</strong>: All she wants to do is Rock (Harris)</span><br /><span class=Texte><strong>3. FATS DOMINO</strong>: The Fat man (Bartholomew-Domino)</span><br /><span class=Texte><strong>4. FATS DOMINO:</strong> Hey la bas boogie (Bartholomew-Domino)</span><br /><span class=Texte><strong>5. SONS OF THE PIONEERS: </strong>Riders in the sky (S. Jones)</span><br /><span class=Texte><strong>6. GOREE CARTER</strong>: Rock awhile (Carter)</span><br /><span class=Texte><strong>7. B.B. KING:</strong> Take a swing with me (King)</span><br /><span class=Texte><strong>8. JERRY IRBY</strong>: Too many women (Irby)</span><br /><span class=Texte><strong>9. JOE LUTCHER</strong>: Rock Cola (Lutcher)</span><br /><span class=Texte><strong>10. DON Mc CORD:</strong> Can&rsquo;t live without you (Montgomery-Mc Cord)</span><br /><span class=Texte><strong>11. ROY BROWN:</strong> Butcher Pete (Brown)</span><br /><span class=Texte><strong>12. JESSE THOMAS</strong>: Let&rsquo;s have some fun (Thomas)</span><br /><span class=Texte><strong>13. STICKS Mc GHEE</strong>: Venus (Mc Ghee-Morris)</span><br /><span class=Texte><strong>14. CHAMPION JACK DUPREE</strong>: Rub a little boogie (Dupree)</span><br /><span class=Texte><strong>15. TENNESSEE ERNIE FORD: </strong>Smokey mountain boogie (Ford-Cliffie Stone)</span><br /><span class=Texte><strong>16. LOUIS INNIS:</strong> Jug band boogie (Innis)</span><br /><span class=Texte><strong>17. PEE WEE HUGHES:</strong> Country boy blues (Hughes)</span><br /><span class=Texte><strong>18. DAVE BARTHOLOMEW:</strong> Ain&rsquo;t gonna do it (Bartholomew)</span><br /><span class=Texte><strong>(1) </strong>Johnnie Lee Wills, leader/vcl; Julian &laquo;Curly&raquo; Lewis, fdl/vcl; Henry Boatman, fdl/vcl; Don Harlan, clt/vcl; Buster Magness, st-g; Eb Gray, g; Clarence Cagle, pno; Chuck Adams, bs; Howard Davis, dms. Tulsa, Ok. prob. d&eacute;cembre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(2) </strong>Wynonie Harris, vcl; Joe Morris, tpt; Matthew Gee, tb; Fred Douglas, t-sax; Johnny Griffin, t-sax; William Mc Lemore, b-sax; Elmo Hope, pno; Gene Ramey, bs; Kelley Martin, dms. Linden, N.J. 13 avril 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(3)(4) </strong>Antoine &laquo;Fats&raquo; Domino, vcl/pno; Dave Bartholomew, tpt; Joe Harris, alto-sax; Herb Hardesty, t-sax; Clarence Hall, t-sax; Red Tyler, bar-sax; Ernest Mc Lean, g; Frank Fields, bs; Earl Palmer, dms. La Nouvelle Orl&eacute;ans, La. 10 d&eacute;cembre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(5)</strong> Sons of the Pioneers: Bob Nolan, vcl; Lloyd Perriman, vcl; Ken Curtis, vcl; Karl Farr, g; Hugh Farr, fdl; Joaquin Murphey, st-g; Milton De Lugg, acc; Pat Brady, bs. Hollywood, Ca. 28 avril 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(6) </strong>Goree Carter, vcl/g; Lonnie Lyons, pno; Nelson Mills, tpt; Conrad Johnson, alto-sax; Sam Williams, t-sax; Nunu Pitts, bs; Allison Tucker, dms. Houston, Tx. avril 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(7) </strong>B.B. King, vcl/g; Nathan Woodward, tpt; Sammie Jett, tb; Ben Branch, t-sax; J.P. Louper, t-sax; Phineas Newborn Jr, pno; Tuff Green, bs; Phineas Newborn Sr, dms. Nashville, vers juillet 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(8) </strong>Jerry Irby, vcl/g; Woodrow Carter, g; Elmer Christian, st-g; Pete Burke, pno; bs; dms. Houston, Tx. Janvier 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(9)</strong> Joe Lutcher, vcl/alto-sax; orchestre. Los Angeles, Ca. avril 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(10) </strong>Don Mc Cord, st-g/leader; Paul Blunt, vcl/pno; Fred Mc Cord, g; Seven Chords, orchestre. Dallas, Tx. 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(11) </strong>Roy Brown, vcl; Teddy Riley, tpt; Johnny Fontenette, t-sax; Edward Santineo, pno; Louis Sargent, pno; Tommy Shelvin, bs; Frank Parker, dms. Cincinnati, 2 novembre 1949.</span><br /><span class=Texte><strong>(12)</strong> Jesse Thomas, vcl/g; Lonnie Lyons, pno; Sam Williams, t-sax; Conrad Johnson, bar-sax; Nunu Pitts, bs; Allison Tucker, dms. Houston, Tx. 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(13) </strong>Sticks Mc Ghee, vcl/g; prob. Brownie Mc Ghee, g; Elmore Sylvester, pno; Joe Morris, tpt; Johnny Griffin, t-sax; Wally Williams, t-sax; Bill Mc Lemore, bar-sax; Bobby Burton, bs; Sinclair Abbott, dms. New York City, 10 octobre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(14) </strong>Champion Jack Dupree, vcl/pno; Bob Harris, vcl/bs; Brownie Mc Ghee, g; Washboard Bill, wbd; Melvin Merritt, dms. New York City, 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(15) </strong>Tennessee Ernie Ford, vcl; Billy Liebert, pno; Merle Travis, g; Eddie Kirk, g; Speedy West, st-g; Harold Hensley, fdl; Wade Ray, fdl; Cliffie Stone, bs. Hollywood, Ca; 21 juin 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(16) </strong>Louie Innis, vcl/g; Zeke Turner, g; Jerry Byrd, st-g; Tommy Jackson, fdl; Red Turner, bs; jug; spoons; wbd. Cincinnati, Oh. 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(17)</strong> Pee Wee Hughes, vcl/hca; The Delta Duo, g &amp; wbd &amp; perc. La Nouvelle Orl&eacute;ans, c. juin 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(18) </strong>Dave Bartholomew, vcl/tpt; Salvador Doucette, pno; Ernest Mc Lean, g; Joe Harris, alto-sax; Clarence Hall, t-sax; Chuck Badie, bs; Thomas Moore, dms. La Nouvelle Orl&eacute;ans, fin 1949.</span><br /><span class=Soustitre2>CD 2</span><br /><span class=Texte><strong>1. RALPH WILLIS:</strong> I&rsquo;m gonna Rock (Willis)</span><br /><span class=Texte><strong>2. FLOYD DIXON: </strong>Rockin&rsquo; at home (Dixon)</span><br /><span class=Texte><strong>3. ARTHUR &laquo;BIG BOY&raquo; CRUDUP: </strong>Shout sister shout (Crudup)</span><br /><span class=Texte><strong>4. RAMBLIN&rsquo; TOMMY SCOTT: </strong>Gonna paint the town red (T. Scott)</span><br /><span class=Texte><strong>5. LESTER WILLIAMS</strong>: I&rsquo;m so glad I could jump and shout (Williams)</span><br /><span class=Texte><strong>6. OLE RASMUSSEN</strong>: We&rsquo;re gonna go fishin&rsquo; (Tex Atchison)</span><br /><span class=Texte><strong>7. JOHNNY OTIS:</strong> Little Red Hen (Otis/ Lyte)</span><br /><span class=Texte><strong>8. MOON MULLICAN:</strong> Ain&rsquo;t get no grindin&rsquo;.(Douglas/ Mc Coy)</span><br /><span class=Texte><strong>9. LOUIS JORDAN:</strong> Saturday night fish fry (E. Walsh/ L. Jordan)</span><br /><span class=Texte><strong>10. ROY MILTON:</strong> Waking up baby (Milton)</span><br /><span class=Texte><strong>11. LITTLE JIMMY DICKENS:</strong> A-sleeping at the foot of the bed (Wilson)</span><br /><span class=Texte><strong>12. DAN PICKETT: </strong>Baby don&rsquo;t you want to go? (Sykes/ Davis)</span><br /><span class=Texte><strong>13. TOMMY DUNCAN</strong>: Chattanooga shoe shine boy (Stone/ Stapp)</span><br /><span class=Texte><strong>14. WAYNE RANEY:</strong> Pan American boogie (Glosson/Raney)</span><br /><span class=Texte><strong>15. LALO GUERRERO:</strong> Marijuana boogie (Guerrero)</span><br /><span class=Texte><strong>16. TOMMY MOONEY</strong>: Bingo Boogie (Mooney)</span><br /><span class=Texte><strong>17. SMILIN&rsquo; SMOKEY LYNN:</strong> Run mister rabbit (Costello/ Jackson)</span><br /><span class=Texte><strong>18. BIG JOE TURNER:</strong> When the rooster crows (Turner)</span><br /><span class=Texte><strong>(1) </strong>Ralph Willis, vcl/g; Brownie Mc Ghee, g; bs. New York City, 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(2)</strong> Floyd Dixon, vcl/pno; Bill Ellis, t-sax; Sammy Benskin, g; Eddie Williams, bs; Ellis Walsh, dms. Houston, Tx. 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(3) </strong>Arthur &laquo;Big Boy&raquo; Crudup, vcl/g; Ransom Knowling, bs; Judge Riley, dms. Chicago, Ill. 10 mars 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(4) </strong>Tommy Scott, vcl/g; prob. Gaines Blevins, g. orchestre. Cincinnati, Oh. fin 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(5) </strong>Lester Williams, vcl/g; Ike Smalley, alto-sax; Ferdinand Banks, t-sax; Johnnie Mae Brown, pno; James Moseley, bs; L.D. Mack Intosh, dms. Houston, Tx avril 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(6) </strong>Ole Rasmussen, leader; Ted Wilds, vcl; Rocky Stone, fdl; The Cornhuskers, orchestre. Los Angeles, Ca. 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(7) </strong>Johnny Otis, leader/vb; Redd Lyte, vcl; Pete Lewis, g; Devonia Williams, pno; Don Johnson, tpt; Lee Graves, tpt; George Washington, tb; Lorenzo Holden, t-sax; James Von Streeter, t-sax; Walter Henry, bar-sax; Mario Delagarde, bs; Leard Bell, dms. Los Angeles, 23 d&eacute;cembre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(8) </strong>Moon Mullican, vcl/pno; Mutt Collins, g; Asa Peveto, st-g; bs; Richard Pryne, dms. Cincinnati, Oh. prob. d&eacute;cembre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(9)</strong> Louis Jordan, vcl/alto-sax; Aaron Izenhall, tpt; Bob Mitchell, tpt; Hal Mitchell, tpt; Josh Jackson, t-sax; Bill Doggett, pno; Ham Jackson, g; Billy Hadnott, bs; Christopher Colombus, dms. New York City, 9 ao&ucirc;t 1949.</span><br /><span class=Texte><strong>(10) </strong>Roy Milton, vcl/dms; Camille Howard, pno; Johnny Rogers, g; Arthur Walker, tpt; Jackie Kelso, alto-sax; Ben Waters, t-sax; Dallas Bartley, dms. Hollywood, Ca. 16 d&eacute;cembre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(11)</strong> Little Jimmy Dickens, vcl/g; Grady Martin, g; Jabbo Arrington, g; Walter Haynes, st-g; Merle &laquo;Red&raquo; Taylor, fdl; Bob Moore, bs. Nashville, Tn. 14 octobre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(12) </strong>Dan Pickett, vcl/g. Philadelphia, Pa. ao&ucirc;t 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(13) </strong>Tommy Duncan, vcl/leader; Willie Cox, g; Ernie Ball, st-g; Millard Kelso, pno; Joe Holley, fdl; Ocie Stockard, fdl; Glynn Duncan, bs; Davie Coleman, dms. Hollywood, Ca. 21 novembre 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(14) </strong>Wayne Raney, vcl/hca; Lonnie Glosson, hca; Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/g; Zeke Turner, g; Ralph Hunter, bs. Cincinnati, Oh. 6 mai 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(15) </strong>Lalo Guerrero, vcl/leader; orchestre. Los Angeles, Ca. 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(16) </strong>Tommy Mooney, vcl; Bobby Mooney, g; The Automobile Babies, orchestre. Houston, Tx. fin 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(17) </strong>Smilin&rsquo; Smokey Lynn, vcl; Larry Costello, vcl; orchestre. Los Angeles, Ca. 17 f&eacute;vrier 1949</span><br /><span class=Texte><strong>(18) </strong>Joe Turner, vcl; Joe Bridgewater, tpt; Pluma Davis, tb; Vernon Bates, t-sax; James Toliver, pno; g; bs; dms. Houston, Tx. 1949.1949... </span><br /><span class=Source>CD Rock &acute;N Roll 1949 &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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      "dwf_livret" => "<h3>ROCK N’ ROLL 1948 FA  354</h3>  <span class=Soustitre2>ROCK N&rsquo; ROLL 1948</span><span class=Texte><br /></span><span class=Soustitre>Vol. 4</span><span class=Texte><br /></span><p align=justify><em><span class=Texte>Wynonie Harris &bull; Harry Choates &bull; Roy Milton &bull; Pee Wee King &bull; Johnny Tyler &bull; Muddy Waters &bull; K.C. Douglas &bull; Hawkshaw Hawkins &bull; Paul Williams &bull; Willie &ldquo;Long Times&rdquo; Smith &bull; T-Texas Tyler &bull; Jimmy Mc Cracklin &bull; Spade Cooley &bull; Curley Williams &bull; Jimmy Liggins &bull; T.J. Fowler &bull; Pee Wee Crayton &bull; Hal Singer &bull; John Lee Hooker &bull; Hank Williams &bull; Memphis Slim &bull; King Porter &bull; Delmore Brothers &bull; Big Jay Mc Neely &bull; Albinia Jones &bull; Lightnin&rsquo; Hopkins &bull; Curley Rash &bull; Art Gunn &bull; Eddie Burns &bull; Paul Howard &bull; Jimmy Wakely &bull; Buchanan Brothers &bull; Blue Lu Barker &bull; Lonnie Lyons &bull; Tommy Sargent &bull; Tex Williams.</span></em><br /><span class=Texte><br />Le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll a sembl&eacute; surgir de nulle part, soudain invent&eacute; par Elvis Presley et Bill Haley vers 1954-55. Mais comme l&rsquo;Am&eacute;rique existait bien avant sa &laquo;d&eacute;couverte&raquo; par Christophe Colomb en 1492, la musique que l&rsquo;on qualifiera de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dans les 50&rsquo;s existait pratiquement telle quelle et sous d&rsquo;autres noms d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30. Elle &eacute;tait le fruit d&rsquo;une longue &eacute;volution des musiques sudistes (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll vol.1, 2 &amp; 3 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351, 352 &amp; 353) et d&rsquo;&eacute;changes permanents entre elles. La grande vague du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des 50&rsquo;s n&rsquo;est en fait que sa soudaine m&eacute;diatisation, notamment &agrave; travers le cin&eacute;ma (Rock Around The Clock), les t&eacute;l&eacute;visions (Ed Sullivan Show) et le disque. Elle correspond &agrave; la &laquo;d&eacute;couverte&raquo; des traditions musicales sudistes par les Etats Unis du Nord Yankee puis &agrave; sa diffusion &agrave; travers l&rsquo;Europe et le monde entier. Ce mouvement de reconnaissance des traditions sudistes qui commence ainsi ne s&rsquo;arr&ecirc;tera plus et se d&eacute;clinera en &laquo;folk boom&raquo; du d&eacute;but des 60&rsquo;s, &laquo;blues revival&raquo; &agrave; travers les groupes britanniques et nourrira pendant un temps l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;buleuse rock... Cette s&eacute;rie - &laquo;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo; - se propose de suivre ann&eacute;e par ann&eacute;e l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Am&eacute;rique roulant et tanguant au rythme des disques diffus&eacute;s sur les radios et dans les juke-boxes. L&rsquo;Histoire en tapant du pied!<br /></span><span class=Soustitre>LES PIONNIERS DU ROCK EN 1948</span><span class=Texte><br />En 1948, Elvis Presley arrive &agrave; Memphis, &acirc;g&eacute; de treize ans. Sa famille vient de Tupelo, une bourgade du Mississippi, tristement c&eacute;l&egrave;bre pour les crues meurtri&egrave;res du fleuve. Avec la m&eacute;canisation et la crise du coton, les opportunit&eacute;s &eacute;conomiques sont rares et papa Presley est &agrave; la recherche d&rsquo;un job un peu lucratif. Elvis fr&eacute;quente le coll&egrave;ge avec plus de passivit&eacute; que d&rsquo;assiduit&eacute;, chante dans les f&ecirc;tes de son &eacute;cole. Il sait gratter de la guitare depuis deux ans et a une r&eacute;elle passion pour la musique. Comme il avait admir&eacute; la mani&egrave;re des bluesmen de Tupelo, Elvis a l&rsquo;opportunit&eacute; d&rsquo;entendre &agrave; Memphis quantit&eacute; de musiciens, soit &agrave; la radio, soit gr&acirc;ce aux disques, soit aussi en assistant aux nombreux spectacles qu&rsquo;offre la cit&eacute;. Il voit sur sc&egrave;ne Red Foley (une de ses idoles &agrave; qui il ose demander un autographe), Roy Acuff, Ernest Tubb - les vedettes de la country music d&rsquo;alors - mais aussi Sister Rosetta Tharpe et, semble-t-il, John Lee Hooker et B.B. King. Un ensemble d&rsquo;influences qui explique beaucoup de choses a posteriori mais qui n&rsquo;a rien de bien extraordinaire pour un &laquo;hillbilly&raquo; de l&rsquo;&eacute;poque avec un penchant pour la musique.Le parcours de Bill Haley est bien plus &eacute;tonnant. N&eacute; dans le Michigan en 1925, il est &eacute;lev&eacute; &agrave; la fin des ann&eacute;es 30 en Pennsylvanie, un des grands Etats de la Nouvelle Angleterre o&ugrave; se sont install&eacute;s ses parents. Dix ans plus t&ocirc;t, le jeune William John Clifton Haley (son vrai nom) n&rsquo;aurait entendu sur les radios que les crooners italo-am&eacute;ricains ou les divas de strass et de paillettes du music-hall de l&rsquo;&eacute;poque. Mais, d&egrave;s 1937-40, l&rsquo;immigration sudiste est d&eacute;j&agrave; importante et tout le monde ne s&rsquo;arr&ecirc;te pas, comme la famille Presley, &agrave; Memphis. Et des stations de radio commencent &agrave; diffuser de la country music &agrave; destination de ces immigr&eacute;s de l&rsquo;Alabama, du Tennessee, de Georgie, de la Louisiane... La Pennsylvanie, comme les autres Etats du Nord, devient aussi une &eacute;tape int&eacute;ressante pour les orchestres de country music. Il y a d&eacute;sormais un public nostalgique du pays quitt&eacute; et qui, gr&acirc;ce aux salaires du Nord industriel, peut payer sa place aux concerts et acheter les disques de ses artistes favoris. Bill Haley est tr&egrave;s t&ocirc;t fascin&eacute; par la country music, surtout le Western Swing du Texas (cf Western Swing, FA 032), un style de country music particuli&egrave;rement appr&eacute;ci&eacute; par les nouveaux habitants de Pennsylvanie. Bill va aux concerts, d&eacute;couvre derri&egrave;re la musique le rituel du spectacle de country music, habits de cow-boys d&rsquo;op&eacute;rette, danseuses, com&eacute;diens burlesques, sens du rythme, bonne humeur d&eacute;brid&eacute;e. Malgr&eacute; les protestations familiales, la vocation de Bill Haley est trac&eacute;e: il sera un chanteur &laquo;Western&raquo;. <br />En 1945, il est un musicien suffisamment aguerri pour &ecirc;tre embauch&eacute; par un orchestre local, celui de Cousin Lee. L&rsquo;ann&eacute;e suivante, il est avec les Downhomers avec qui, semble-t-il, il enregistre. Puis Bill Haley se produit avec les Range Drifters, un orchestre de Western Swing nordiste. Ils font les premi&egrave;res parties de Red Foley - que Haley, comme Presley!, admire beaucoup, de Lulu Belle &amp; Scotty et de Hank Williams. Ann&eacute;es de gal&egrave;re mais aussi ann&eacute;es de formation. Bill observe les r&eacute;actions enflamm&eacute;es du public aux country boogies interpr&eacute;t&eacute;s par les vedettes de la country music. Il s&rsquo;aper&ccedil;oit surtout que le public nordiste est bien plus r&eacute;ceptif &agrave; ces pi&egrave;ces rapides qu&rsquo;aux chansons alanguies, nostalgiques et d&rsquo;amour, habituelles &agrave; la country music. En 1947-48, Bill Haley, qui vit tr&egrave;s m&eacute;diocrement de sa musique, s&rsquo;installe &agrave; Chester, une ville active de Pennsylvanie et travaille &agrave; la station de radio WPWA. Il semble tout y faire, y compris le m&eacute;nage, dort dans un coin de studio et y anime un &eacute;mission en compagnie des Four Aces of Western Swing, un orchestre qu&rsquo;il forme pour la circonstance. La couleur du groupe est clairement annonc&eacute;e dans son nom et dans son apparence: habits de cow-boys, stetsons, bottes &agrave; &eacute;perons... M&ecirc;me si aucun de ses membres n&rsquo;a gard&eacute; de vaches ni habit&eacute; au Texas, nul n&rsquo;ignore que le groupe joue du Western Swing, reflet des go&ucirc;ts de son leader, Bill Haley, un Nordiste tomb&eacute; dans la marmite de la musique sudiste. Une voie que d&rsquo;autres suivront bient&ocirc;t.Pendant ce temps-l&agrave;, de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; des Etats Unis, un certain Antoine Domino f&ecirc;te ses 20 ans cette ann&eacute;e 1948 et on commence vraiment &agrave; l&rsquo;appeler &laquo;Fats&raquo; en raison de sa corpulence. Fats est n&eacute; dans&nbsp; le quartier noir de la Nouvelle-Orl&eacute;ans, l&rsquo;un des neuf enfants d&rsquo;un p&egrave;re violoniste &agrave; ses heures. Son beau-fr&egrave;re, Harrison Verrett (qui s&rsquo;est mari&eacute; avec une soeur d&rsquo;Antoine lorsqu&rsquo;il avait quatre ans) est un musicien professionnel qui joue guitare et banjo avec Papa Celestin, Kid Ory et d&rsquo;innombrables autres orchestres de jazz. Antoine suit Verrett dans les clubs et les tavernes de la ville et, d&egrave;s l&rsquo;adolescence, il est un musicien professionnel. Durant l&rsquo;ann&eacute;e 1948, Fats Domino se marie avec Rose Mary, une amie d&rsquo;enfance, et il est embauch&eacute; comme pianiste de Billy Diamond qui se produit au club Hideaway. C&rsquo;est son premier job correct de musicien. Son ambition est alors d&rsquo;&eacute;marger honorablement &agrave; l&rsquo;importante sc&egrave;ne musicale noire n&eacute;o-orl&eacute;anaise, riche de multiples talents. Bien qu&rsquo;il soit sur le point d&rsquo;enregistrer, Fats Domino ne se doute certainement pas alors qu&rsquo;il sera, quelques ann&eacute;es plus tard, honor&eacute; comme un &laquo;pionnier du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&raquo;, un genre que lui et ses nombreux pairs pratiquent d&eacute;j&agrave; plus ou moins depuis longtemps sous le nom de Rhythm &amp; Blues.<br /></span><span class=Soustitre>1948 : L&rsquo;AMERIQUE A PEUR DE LA GUERRE</span><span class=Texte><br />En 1948, le maintien de la paix devient, selon Gallup, le probl&egrave;me n&deg;1 des Am&eacute;ricains. La lune de miel avec l&rsquo;Union Sovi&eacute;tique est d&eacute;sormais finie depuis longtemps. Roosevelt avait pu imaginer faire rentrer l&rsquo;URSS dans le &laquo;camp des d&eacute;mocraties&raquo;, apr&egrave;s la victoire des Alli&eacute;s contre les totalitarismes nazi et nippon. Mais l&rsquo;attitude de Staline, d&egrave;s la fin de la guerre, ne laisse gu&egrave;re de doutes sur son intention d&rsquo;&eacute;tendre l&rsquo;Empire Sovi&eacute;tique &agrave; l&rsquo;Europe et &agrave; l&rsquo;Asie sans se soucier v&eacute;ritablement des &laquo;zones d&rsquo;influence&raquo; que le trait&eacute; de Yalta lui avait accord&eacute;es. L&rsquo;offensive sovi&eacute;tique, via ses relais partisans, est extr&ecirc;mement forte jusqu&rsquo;en Am&eacute;rique m&ecirc;me. Les Etats Unis qui d&eacute;mobilisent en masse et diminuent tr&egrave;s fortement le budget militaire apparaissent d&rsquo;abord d&eacute;contenanc&eacute;s voire d&eacute;munis face &agrave; la politique de son ancien alli&eacute;. Mais, d&egrave;s 1947, les Etats Unis mettent en place une strat&eacute;gie d&rsquo; &laquo;endiguement&raquo; destin&eacute;e &agrave; freiner les ambitions de l&rsquo;URSS en dehors de son aire d&rsquo;influence. En juin 1948, la r&eacute;solution Vandenberg pr&eacute;conise le &laquo;d&eacute;veloppement d&rsquo;arrangements collectifs r&eacute;gionaux&raquo; sous le parrainage et avec le concours des Etats Unis. En clair: l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une vaste coalition militaire antisovi&eacute;tique qui regrouperait les Etats Unis avec ses alli&eacute;s dans chaque zone g&eacute;ographique de la plan&egrave;te.En 1948, Staline voit son ambition de cueillir dans son giron les Etats d&rsquo;Europe Occidentale comme autant de &laquo;fruits m&ucirc;rs&raquo; selon l&rsquo;exemple de la Tch&eacute;coslovaquie, contrecarr&eacute;e par les USA. Il tente un grand coup de bluff en &eacute;tablissant le blocus de Berlin (ville situ&eacute;e en zone sovi&eacute;tique mais occup&eacute;e par quatre arm&eacute;es) &agrave; partir du 31 mars 1948. Quelles en seront les cons&eacute;quences? Nouvelle guerre mondiale, cette fois entre les vainqueurs de la pr&eacute;c&eacute;dente? Combien de temps durera la sup&eacute;riorit&eacute; militaire des Am&eacute;ricains via leur ma&icirc;trise de l&rsquo;arme atomique? Lorsque les Etats Unis et la Grande Bretagne mettent en place un gigantesque pont a&eacute;rien pour ravitailler Berlin, l&rsquo;incident militaire, l&rsquo;&eacute;tincelle qui mettrait le feu aux poudres, semble pouvoir arriver &agrave; tout instant. Et, lorsque les communistes progressent en Chine, que la Cor&eacute;e se coupe en deux zones antagonistes, le conflit para&icirc;t plus que probable, in&eacute;vitable.Alors, l&rsquo;Am&eacute;rique qui continue &agrave; se d&eacute;fouler des &eacute;preuves et privations de 1941-45 dans une fr&eacute;n&eacute;sie d&rsquo;amusements, une d&eacute;bauche de d&eacute;penses, de sorties et de musique, a peur.<br /></span><span class=Soustitre>LA PEUR, MAUVAISE CONSEILLERE</span><span class=Texte><br />Harry Truman, honorable second, devenu pr&eacute;sident &agrave; cause du d&eacute;c&egrave;s de Roosevelt ne semble pas faire le poids face &agrave; son rival r&eacute;publicain, Thomas Dewey. Les pronostics d&rsquo;alors lui sont tous tr&egrave;s d&eacute;favorables. Mais les ann&eacute;es pass&eacute;es aux affaires r&eacute;v&egrave;lent, sous des dehors modestes et peu flamboyants, un homme d&rsquo;Etat: un travailleur acharn&eacute;, un homme d&rsquo;une vaste culture historique capable de s&rsquo;en servir pour analyser avec finesse la g&eacute;opolitique de l&rsquo;&eacute;poque et, surtout, de d&eacute;cider vite. En 1948, Truman est non seulement largement &eacute;lu pr&eacute;sident des Etats Unis mais il r&eacute;ussit aussi &agrave; faire retrouver au Congr&egrave;s une majo&shy;rit&eacute; d&eacute;mocrate.Mais, &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, les D&eacute;mocrates sont essentiellement des sudistes conservateurs. Malgr&eacute; Harry Truman qui essaie de freiner ses initiatives, le Congr&egrave;s - R&eacute;publicains et D&eacute;mocrates unis - &eacute;tend le champ d&rsquo;action et les pouvoirs de la Commission des Activit&eacute;s Non-Am&eacute;ricaines (permanente depuis 1945). Le FBI est mis au service de cette Commission, charg&eacute; de toutes les actions de &laquo;loyaut&eacute;&raquo; envers les Etats Unis. Ses m&eacute;thodes sont largement &eacute;tendues (intimidation, chantage, investigation dans la vie priv&eacute;e...). L&rsquo;Union Sovi&eacute;tique est qualifi&eacute;e par la Commission d&rsquo;&laquo;ennemi absolu&raquo;, v&eacute;ritable incarnation du Mal, &agrave; cause de l&rsquo;absence de propri&eacute;t&eacute; priv&eacute;e, du refus de la religion et de toute libert&eacute; d&rsquo;expression.Le Parti Communiste Am&eacute;ricain n&rsquo;est pas r&eacute;ellement interdit mais ses onze dirigeants sont ar&shy;r&ecirc;t&eacute;s en juillet 1948. Ils seront lourdement condamn&eacute;s pour &laquo;conspiration&raquo; l&rsquo;ann&eacute;e sui&shy;vante. Les &laquo;pro-communistes&raquo; de toute nature (ou les suppos&eacute;s tels) sont appel&eacute;s &agrave; t&eacute;moigner devant la Commission. Ils sont fortement encourag&eacute;s &agrave; d&eacute;noncer leurs relations &laquo;anti-am&eacute;ricaines&raquo; en &eacute;change d&rsquo;un blanchissement et d&rsquo;un certificat de loyaut&eacute;. On fouille dans la vie des fonctionnaires, hauts comme obscurs. Tout &laquo;doute raisonnable&raquo; de loyaut&eacute; envers les USA permet de faire licencier, pers&eacute;cuter, intimider quiconque sur un simple soup&ccedil;on ou sur une d&eacute;nonciation m&ecirc;me anonyme. Le milieu artistique, cin&eacute;ma et musique, est tr&egrave;s touch&eacute; par cette fr&eacute;n&eacute;sie anticommuniste. Si l&rsquo;engagement politique de certains est &eacute;vident, d&rsquo;autres, bien plus nombreux, sont victimes par ricochet de cette esp&egrave;ce de totalitarisme &agrave; l&rsquo;am&eacute;ricaine. Merle Travis, une des plus grosses vedettes de la country music de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, qui avait compos&eacute; Sixteen tons sur la dure vie des mineurs du Kentucky, s&rsquo;aper&ccedil;oit avec &eacute;tonnement que ses disques ne sont plus diffus&eacute;s dans nombre de radios country. Le FBI &eacute;tait pass&eacute; par l&agrave;, &laquo;d&eacute;conseillant&raquo; aux DJ&rsquo;s de &laquo;favoriser la propagande am&eacute;ricaine du pro-communiste Merle Travis&raquo;. Ce dernier ne sera jamais avis&eacute; officiellement de rien!Et 1948 n&rsquo;est que le d&eacute;but du pouvoir de la Commission des Activit&eacute;s Non-Am&eacute;ricaines qui culminera les ann&eacute;es suivantes sous l&rsquo;impulsion du s&eacute;nateur Mc Carthy.<br /></span><span class=Soustitre><br />GUERRE FROIDE, MUSIQUE DE PLUS EN PLUS &laquo;HOT&raquo;</span><span class=Texte><br />Mais tout cela ne ralentit pas le d&eacute;sir des Am&eacute;ricains de sortir, s&rsquo;amuser, d&eacute;penser l&rsquo;argent qui coule &agrave; flots dans la prosp&eacute;rit&eacute; retrouv&eacute;e. Cet optimisme se refl&egrave;te dans le baby-boom avec 4 millions de naissances en 1948. La migration int&eacute;rieure des Am&eacute;ricains continue de plus belle, toujours du Sud vers le Nord, mais aussi de plus en plus vers l&rsquo;Ouest, notamment la Californie, ensoleill&eacute;e, innovante, folle, tourbillonnante, &agrave; l&rsquo;optimisme insolent et o&ugrave; tout para&icirc;t permis. L&rsquo;apparition du transistor r&eacute;volutionne la radio qui devient de moins en moins &laquo;le meuble qui parle&raquo; mais un objet courant que l&rsquo;on peut transporter. Peu &agrave; peu, la musique enregistr&eacute;e et diffus&eacute;e devient la compagne oblig&eacute;e de tout Am&eacute;ricain, dans sa voiture, sa cuisine ou &agrave; la plage! Les ventes de disques atteignent des records jamais &eacute;gal&eacute;s et les facilit&eacute;s technologiques permettent la naissance de nombreux labels ind&eacute;pendants.Comme en 1942, les syndicats de musiciens s&rsquo;alarment de cette &laquo;concurrence&raquo; faite &agrave; la musique vivante, celle des orchestres et des musiciens qui leur payent de larges cotisations. Comme en 1942, ils appellent &agrave; un boycott total des studios d&rsquo;enregistrement &agrave; partir de janvier 1948 et pour une dur&eacute;e ind&eacute;finie afin de tarir la source. <br />La plupart des labels, craignant de ne pouvoir alimenter radios, magasins de disques et juke-boxes, montent des s&eacute;ances d&rsquo;enregistrement mammouths en d&eacute;cembre 1947. Les titres ainsi grav&eacute;s para&icirc;tront de cette fa&ccedil;on durant toute l&rsquo;ann&eacute;e 1948 avec une publicit&eacute; dans les magazines faisant croire que le disque venait d&rsquo;&ecirc;tre enregistr&eacute;! Mais, depuis 1942, les choses ont beaucoup &eacute;volu&eacute;. Il y a des studios partout aux Etats Unis. Si les syndicats peuvent veiller sur ceux des grands centres, les arri&egrave;re-boutiques, bazars, petites unit&eacute;s de zones excentr&eacute;es continuent d&rsquo;&ecirc;tre actifs, travaillant m&ecirc;me comme jamais! Cela explique que cette anthologie regroupe &agrave; la fois certains titres enregistr&eacute;s fin 1947 mais diffus&eacute;s dans les radios et sur les juke-boxes tout au long de l&rsquo;ann&eacute;e 1948 ainsi que beaucoup de morceaux en provenance du Texas ou de Detroit, deux r&eacute;gions largement &eacute;pargn&eacute;es par le boycott. Celui-ci prend fin en novembre 1948. L&rsquo;&eacute;chec de cette initiative semble totale et les musiciens et leurs repr&eacute;sentants choisissent d&rsquo;accepter la nouvelle donne technologique et &eacute;conomique de leur activit&eacute;. Bien des musiciens deviennent des &laquo;requins de studio&raquo; et vivent de leur art sans jamais faire d&rsquo;apparition en public, quelque chose d&rsquo;impossible dix ans auparavant. Les enregistrements reprennent de plus belle en novembre et d&eacute;cembre 1948 un peu partout.Tout au long de l&rsquo;ann&eacute;e, la Guerre Froide n&rsquo;aura gu&egrave;re rafra&icirc;chi les ardeurs des danseurs am&eacute;ricains, Blancs et Noirs. On fait sauter sa partenaire par dessus soi ou on la fait glisser sous ses jambes &eacute;cart&eacute;es, on swingue, on bop, on ne rock peut &ecirc;tre pas encore tout-&agrave;-fait mais on sent qu&rsquo;il suffirait d&rsquo;un rien de roll pour transformer la fr&eacute;n&eacute;sie ambiante en tornade.... Le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll est l&agrave;, tapi derri&egrave;re la porte du Honky Tonk, du juke joint, du bar et m&ecirc;me, fait nouveau, du dancing chic de la Nouvelle Angleterre. Selon le Boston Globe de juin 1948, m&ecirc;me les orchestres des &laquo;bals des d&eacute;butantes&raquo; des c&eacute;l&eacute;brit&eacute;s du Tout Boston, jouent des boogies et des pi&egrave;ces &laquo;au rythme contagieux&raquo;.<br /></span><span class=Soustitre2>LES ARTISTES</span><span class=Texte><br /></span><span class=Texte><strong>Blue Lu BARKER :</strong> </span><span class=Texte>Louie &laquo;Blue Lu&raquo; Barker (1913-1998), chanteuse et danseuse &agrave; la Nouvelle Orl&eacute;ans, sa ville de naissance, a enregistr&eacute; &agrave; New York entre 1938 et 1949 une oeuvre importante entre Swing, ballades, blues et une pointe de Rhythm &amp; Blues bien balan&ccedil;ant comme dans Here&rsquo;s a little girl o&ugrave; brillent le guitariste Danny Barker (son mari) et le pianiste Gerald Wiggins.<br /><strong>BUCHANAN BROS. : </strong>Les fr&egrave;res Buchanan, Chester et Lester sont originaires de Georgie et ont connu certains succ&egrave;s dans les ann&eacute;es 40 avec une formule mariant les duos appalachiens, le Honky Tonk naissant et le Gospel (leur c&eacute;l&egrave;bre Atomic Power se trouve sur Country Gospel (FA 055). High tempered mama est un de ces innombrables morceaux de la country music d&rsquo;alors qui annoncent le Rockabilly.<br /><strong>Eddie BURNS :</strong> N&eacute; en 1928, Eddie Burns est plus connu pour avoir souvent accompagn&eacute; John Lee Hooker que pour ses titres en vedette. Il est cependant un excellent chanteur, guitariste et harmoniciste et son Papa&rsquo;s boogie que nous pr&eacute;sentons ici est un des tout premiers titres &agrave; avoir &eacute;t&eacute; enregistr&eacute; &agrave; Detroit apr&egrave;s la guerre.<br /><strong>Harry CHOATES :</strong> Harry Choates (1922-51) est surtout connu pour &ecirc;tre le premier musicien de cajun country &agrave; entrer dans le classement de Country Music avec sa version de Jole Blonde en 1946, lan&ccedil;ant une importante mode d&rsquo;airs cajun &agrave; la sauce Nashville. Il a ainsi ouvert une voie fructueuse pour nombre d&rsquo;artistes franco-louisianais. Mais Harry Choates est bien davantage: un formidable fiddler, plein de verve, de fougue et de swing, fort marqu&eacute; par les stylistes du Western Swing; un chanteur &agrave; la gouaille contagieuse; enfin, le leader d&rsquo;un des meilleurs orchestres &agrave; cordes de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Louisiana boogie, chant&eacute; en fran&ccedil;ais, est extr&ecirc;mement savoureux. Le 17 juillet 1951, Choates - un alcoolique chronique depuis son enfance - est emprisonn&eacute; dans la prison d&rsquo;Austin pour tapage nocturne (ou sur la demande de sa femme &agrave; qui il ne payait pas la pension alimentaire l&eacute;gale). Choates y meurt dans la nuit soit parce qu&rsquo;en &eacute;tat de manque alcoolique, il se fracasse le cr&acirc;ne contre les barreaux de la prison, soit parce qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; tabass&eacute; par les policiers.<br /><strong>Spade COOLEY : </strong>Donnell Clyde Cooley (1910-69) est originaire d&rsquo;une r&eacute;serve Cherokee de l&rsquo;Oklahoma. Ses parents musiciens l&rsquo;encouragent dans cette voie. Il fr&eacute;quente une &eacute;cole de musique classique et apprend le violon et le violoncelle. Mais c&rsquo;est avec un fiddle &agrave; la main qu&rsquo;il gagne Hollywood d&egrave;s 1934 afin de figurer dans les Westerns musicaux qui sont alors &agrave; la mode. Devenu Spade (pour son immanquable main &agrave; pique au poker), Cooley est engag&eacute; d&egrave;s 1937 par Republic Pictures comme &laquo;doublure&raquo; de Roy Rogers. Il participe au grand orchestre de Western Swing de Jimmy Wakely avant de former le sien et d&rsquo;obtenir de formidables succ&egrave;s commerciaux &agrave; partir de 1944 (Shame on you, Detour). Spade Cooley s&rsquo;impose &agrave; la fin de la guerre comme le &laquo;Roi&raquo; du nouveau Western Swing, supplantant en popularit&eacute; Bob Wills, avec une musique aux arrangements orchestraux tr&egrave;s travaill&eacute;s et une propension &agrave; la Pop hollywoodienne parfois sucr&eacute;e &agrave; l&rsquo;exc&egrave;s. Mais il laisse une oeuvre souvent extr&ecirc;mement brillante et enlev&eacute;e comme cet endiabl&eacute; Big chief boogie. Un alcoolique notoire, Spade a termin&eacute; sa vie en prison apr&egrave;s avoir assassin&eacute; (devant leur propre fille!) sa femme Ella Mae qu&rsquo;il soup&ccedil;onnait d&rsquo;avoir une liaison avec... Roy Rogers!<br /><strong>Pee Wee CRAYTON :</strong> Pee Wee (1914 - 1985), n&eacute; au Texas, a, comme beaucoup, gagn&eacute; la Cali&shy;fornie durant la guerre afin de travailler dans les chantiers navals. Ce n&rsquo;est que l&agrave; (et donc tard) qu&rsquo;il apprend la guitare en imitant grossi&egrave;rement T-Bone Walker. Cela lui suffit pour trouver quelques jobs dans les clubs bond&eacute;s d&rsquo;immigrants texans de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Il est rep&eacute;r&eacute; par les entreprenants fr&egrave;res Bihari qui lui font graver une s&eacute;rie de titres m&eacute;morables dont ce Bounce Pee Wee. M&ecirc;me s&rsquo;il est aujourd&rsquo;hui quelque peu oubli&eacute;, Pee Wee Crayton a &eacute;t&eacute;, &agrave; l&rsquo;instar de T-Bone Walker, Charles Brown ou Lowell Fulson un des grands cr&eacute;ateurs du blues californien d&rsquo;apr&egrave;s-guerre.<br /><strong>DELMORE BROTHERS :</strong> Les fr&egrave;res Alton (1908-64) et Rabon (1916-52) Delmore, originaires de l&rsquo;Alabama ont commenc&eacute; dans les ann&eacute;es 30 une carri&egrave;re musicale prolifique dans un style de duo appalachien marqu&eacute; par la conjonction subtile de leurs deux guitares (l&rsquo;une standard, l&rsquo;autre &agrave; quatre cordes) et un go&ucirc;t prononc&eacute; pour le blues. Apr&egrave;s 1945, les Delmore Brothers brillent dans un style de country boogie endiabl&eacute; qui pr&eacute;figure nettement le Rockabilly - un genre qu&rsquo;ils ont, plus que quiconque, contribu&eacute; &agrave; cr&eacute;er. Aucune anthologie de titres de proto-Rock&rsquo;n&rsquo;Roll ne saurait se passer d&rsquo;eux. Nous incluons donc ce Peach Street boogie qui date de 1948 et qui, comme souvent, permet d&rsquo;appr&eacute;cier le superbe jeu (entre jazz, blues et country) du guitariste Roy Lanham, un de ces grands musiciens de studio de la country music qui ont aussi figur&eacute; dans de nombreuses s&eacute;ances de pop, jazz ou Rhythm &amp; Blues.<br /><strong>K.C. DOUGLAS : </strong>K.C. (1913-75) a &eacute;t&eacute; un des rares bluesmen du Mississippi &agrave; avoir &eacute;migr&eacute; en Californie durant la guerre et &agrave; y avoir maintenu le style du Delta dont, &eacute;mule du c&eacute;l&egrave;bre Tommy Johnson, il &eacute;tait un repr&eacute;sentant fid&egrave;le. En Californie, Douglas fait &eacute;quipe avec l&rsquo;harmoniciste Sidney Maiden et enregistre en 1948 pour Bob Geddins Mercury boogie, un petit classique qui montera des ann&eacute;es plus tard dans les sommets des Hit Parades Rock et Country via des reprises par Steve Miller et Alan Jackson. Il est tr&egrave;s probable que ce Mercury boogie est aussi &agrave; l&rsquo;origine des nombreux boogies routiers style Hot Rod race de Arkie Shibley.<br /><strong>T.J. FOWLER : </strong>(1910-?) a &eacute;t&eacute; un des principaux chefs d&rsquo;orchestre du Rhythm &amp; Blues de Detroit, une ville qui n&rsquo;a pas subi les effets du boycott des studios par les syndicats de musiciens en 1948. Autour de Hasrings Street, une quantit&eacute; de clubs et de bo&icirc;tes de nuit faisaient danser les Noirs au rythme de pi&egrave;ces muscl&eacute;es comme ce Red Hot blues qui pourrait aussi bien s&rsquo;appeler Red Hot Rock!<br /><strong>Art GUNN :</strong> est sans doute un guitariste et chanteur originaire de Floride qui a enregistr&eacute; quelques boogies juteux en compagnie de ses Arizona Playboys. Si le nom de l&rsquo;orchestre marque de toute &eacute;vidence une all&eacute;geance aux Texas Playboys de Bob Wills, les disques enregistr&eacute;s par Gunn sont largement dans le m&ecirc;me moule que ceux des Delmore Brothers et de Wayne Raney. Art Gunn a encore enregistr&eacute; dans les 50&rsquo;s pour des petits labels comme Wrangler et Arga quelques classiques du Rockabilly.<br /><strong>Wynonie HARRIS :</strong> Un des meilleurs &laquo;blues shouters&raquo; (hurleurs de blues) des ann&eacute;es 40, Wynonie Harris (1915-1969) a commenc&eacute; sa carri&egrave;re au sein de grands orchestres de Swing avant de former son propre orchestre de Rhythm &amp; Blues. Il obtient plusieurs grands succ&egrave;s dans les ann&eacute;es 40 comme Good rocking tonight qui est sur Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1947 (FA 353). I want my Fanny Brown est dans la m&ecirc;me veine rockante. Comme la plupart des cr&eacute;ateurs du Rhythm &amp; Blues, Wynonie Harris sera incapable de s&rsquo;adapter au mouvement du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des ann&eacute;es 50.<br /><strong>Hawkshaw HAWKINS : </strong>(1921-63) est aujourd&rsquo;hui surtout connu parce qu&rsquo;il &eacute;tait dans le m&ecirc;me avion que Patsy Cline et Cowboy Copas qui s&rsquo;est fracass&eacute; contre une colline le 5 mars 1963. Mais Hawkshaw, le mari de la chanteuse Jean Shepard, laisse une des meilleurs &oelig;uvres du genre Honky Tonk. Il a enregistr&eacute; nombre de country boogies qui fleurent bon le futur Rockabilly. Doghouse boogie a &eacute;t&eacute; un important succ&egrave;s pour lui en 1948.<br /><strong>John Lee HOOKER : </strong>Que dire du plus c&eacute;l&egrave;bre des bluesmen (n&eacute; en 1917) si ce n&rsquo;est qu&rsquo;il d&eacute;marre sa prolifique carri&egrave;re discographique en 1948 avec l&rsquo;ultra-classique Boogie chillen, un succ&egrave;s instantan&eacute; (repris par des dizaines de rockers) qui permet &agrave; John Lee d&rsquo;abandonner son travail en usine &agrave; Detroit et de s&rsquo;embarquer pour une des plus brillantes carri&egrave;res de l&rsquo;histoire du blues.<br /><strong>Lightnin&rsquo; HOPKINS :</strong> &laquo;Poor&raquo; Lightnin&rsquo; (1912-82), comme il s&rsquo;appelait lui-m&ecirc;me &agrave; la troisi&egrave;me personne est un grand innovateur du Texas blues, un explorateur de la guitare &eacute;lectrique, un compositeur hors pair, un magnifique bluesman. Il est pris en charge par son cousin, l&rsquo;aveugle Texas Alexander qui l&rsquo;emm&egrave;ne avec lui sur la route dans les ann&eacute;es 30. Hopkins rencontre ainsi nombre de bluesmen texans dont le pianiste Thunder Smith avec lequel il fait &eacute;quipe sous le surnom de Lightnin&rsquo; &amp; Thunder (l&rsquo;&eacute;clair et le tonnerre). L&rsquo;influence de Blind Lemon Jefferson est tr&egrave;s pr&eacute;sente sur son jeu de guitare qui alterne les basses appuy&eacute;es et les arp&egrave;ges. Mais Hopkins modernise ce style, le rend plus fluide, encore plus d&eacute;li&eacute;, ce qui lui permet d&rsquo;&ecirc;tre un des tout premiers bluesmen &agrave; v&eacute;ritablement utiliser les ressources de la guitare &eacute;lectrique: puissance mais aussi &eacute;cho, vibratos, saturation comme sur ses boogies toujours chaotiques et furieux.<br /><strong>Paul HOWARD :</strong> (1913-84) a &eacute;t&eacute; &agrave; la t&ecirc;te d&rsquo;un des meilleurs orchestres de Western Swing de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. On remarquera dans l&rsquo;instrumental Cotton Pickers&rsquo; special la pr&eacute;sence d&rsquo;un tout jeune Hank Garland, certainement un des plus brillants guitaristes am&eacute;ricains, toutes cat&eacute;gories confondues.<br /><strong>Albinia JONES : </strong>(1914-1989) est une de ces nombreuses chanteuses noires des ann&eacute;es 30 et 40 qui ont tent&eacute; leur chance dans le Swing, les ballades, le blues et le Rhythm &amp; Blues. Encore une fois, &agrave; part le fait que le titre date de 1948, il ne manque pas grand-chose &agrave; son Hole in the wall tonight pour &ecirc;tre catalogu&eacute; en Rock&rsquo;n&rsquo;Roll!<br /><strong>Pee Wee KING :</strong> L&rsquo;accord&eacute;oniste, harmoniciste, violoniste, chanteur et chef d&rsquo;orchestre Julius Frank Kuczynski alias Pee Wee King (1914) a &eacute;t&eacute; un des premiers &agrave; transplanter le Western Swing dans les Appalaches. Il a form&eacute; ses Golden West Cowboys qui comprennent durant les ann&eacute;es 35-65 certains des meilleurs musiciens et chanteurs de Country Music (Eddy Arnold, Gene et Redd Stewart). Son oeuvre tr&egrave;s copieuse abonde en boogies, stomps et rocks comme ce Bull fiddle boogie.<br /><strong>Jimmy LIGGINS : </strong>Ce guitariste et chanteur, parfois harmoniciste (1924-1984), a aussi connu un certain succ&egrave;s dans la foul&eacute;e de son fr&egrave;re Joe, un des pionniers du Rhythm &amp; Blues, avec des pi&egrave;ces comme The Washboard Special ou Saturday night boogie woogie. C&rsquo;est cependant son travail d&rsquo;arrangeur et de musicien de studio qui lui a assur&eacute; sa r&eacute;putation. Ses disques sont souvent tr&egrave;s r&eacute;ussis avec une touche terrienne tr&egrave;s plaisante comme le prouve ce Mississippi boogie.<br /><strong>Lonnie LYONS : </strong>Un des ces nombreux pianistes texans qui a enregistr&eacute; une poign&eacute;e de titres apr&egrave;s la guerre pour des labels ind&eacute;pendants locaux.<br /><strong>Jimmy Mc CRACKLIN :</strong> Jimmy (n&eacute; en 1921 &agrave; Saint Louis) est un des grands noms du blues de Oakland - San Francisco qui a grav&eacute; quelques classiques du blues et du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll comme The walk. La premi&egrave;re carri&egrave;re de Jimmy (jusqu&rsquo;en 1957) est caract&eacute;ristique du son californien: voix l&eacute;g&egrave;rement voil&eacute;e, superbes entrelacs de piano et guitare, celle-ci ici jou&eacute;e par Robert Kelton.<br /><strong>Cecil &laquo;Big Jay&raquo; Mc NEELY : </strong>(1928) est un des saxophonistes &laquo;hurleurs&raquo; les plus connus du Rhythm &amp; Blues californien. Il a r&eacute;alis&eacute; ses premiers enregistrements en 1948 sous la houlette du c&eacute;l&egrave;bre producteur Ralph Bass dont le California Hop que nous proposons ici.<br /><strong>MEMPHIS SLIM : </strong>(1915-1988). Memphis Slim, un pianiste aussi puissant que subtil, autant &agrave; l&rsquo;aise dans les boogies woogies que les blues lents, un chanteur un peu d&eacute;clamatoire et af&shy;fect&eacute;, a gagn&eacute; Chicago en 1939. C&rsquo;est Big Bill Broonzy qui l&rsquo;introduit dans la sc&egrave;ne musicale de la ville et lui permet d&rsquo;enregistrer en accompagnateur puis sous son nom en 1940. Memphis Slim conna&icirc;t une br&egrave;ve heure de gloire am&eacute;ricaine &agrave; partir de 1946. S&eacute;duit par la France (et &eacute;pousant une fran&ccedil;aise), Memphis Slim se fixe &agrave; Paris et devient &laquo;le&raquo; bluesman de notre pays durant les 60&rsquo;s et les 70&rsquo;s.<br /><strong>Roy MILTON :</strong> (1907-1983) Le &laquo;Grand-p&egrave;re du Rhythm &amp; Blues&raquo;, Roy Milton a connu une &eacute;norme popularit&eacute; parmi les Noirs entre 1945 et 1953 avec des &laquo;tubes&raquo; comme R.M. Blues, Milton&rsquo;s boogie, Rainy day, Confession blues, Them there eyes, The numbers&rsquo; blues. Il est assur&eacute;ment un des fondateurs du Rhythm &amp; Blues californien et son influence sur l&rsquo;&eacute;mergence du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll est &eacute;vidente &agrave; l&rsquo;&eacute;coute de titres comme ce Hop, Skip &amp; Jump.<br /><strong>MUDDY WATERS :</strong> (1915-1983): Est-ce utile de pr&eacute;senter le &laquo;Hoochie Coochie man&raquo;, le &laquo;P&egrave;re du Chicago blues&raquo;? Apr&egrave;s des d&eacute;buts discographiques non commerciaux en 1941-42 pour Alan Lomax dans son Mississippi natal, Muddy &eacute;migre &agrave; Chicago en 1943. Malgr&eacute; l&rsquo;aide de Big Bill Broonzy, ses d&eacute;buts musicaux sont difficiles dans la grande ville et il doit vivre de divers boulots dans l&rsquo;industrie. Bien qu&rsquo;il soit reconnu comme une des grandes influences du Rock anglais, Muddy n&rsquo;a que peu enregistr&eacute; de boogies et son influence a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s faible sur le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll proprement dit. Muddy Jumps one, une de ses pi&egrave;ces les plus proches du genre, date de 1948, alors que Muddy commence &agrave; s&rsquo;imposer comme un des leaders du nouveau Chicago blues.<br /><strong>King PORTER : </strong>(1916-83). Ce trompettiste et chef d&rsquo;orchestre originaire de l&rsquo;Alabama a enregistr&eacute; une poign&eacute;e de titres fort muscl&eacute;s &agrave; la fin des ann&eacute;es 40 (son orchestre comprenait Paul Williams!).<br /><strong>Curley RASH : </strong>Les renseignements n&rsquo;abondent pas sur Curley Rash qui a dirig&eacute; ses South Texas Playboys quelques ann&eacute;es dans la r&eacute;gion de Houston. Humble road boogie , sans doute chant&eacute; par Bill Guyton, pr&eacute;sente toutes les caract&eacute;ristiques du country boogie, proto-Rockabilly avec m&ecirc;me un solo de slap-bass.<br /><strong>Tommy SARGENT :</strong> Le steel-guitariste Tommy Sargent est pr&eacute;sent dans de nombreuses s&eacute;ances californiennes de country music, avec Merle Travis et Jack Rivers notamment ou en compagnie de ses Range Boys. Son furieux Steel guitar boogie le si&shy;gnale &agrave; l&rsquo;attention des amateurs mais sa vie demeure jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent tr&egrave;s mal connue.<br /><strong>Hal SINGER :</strong> Ce saxophoniste originaire de Tulsa (Oklahoma) est un v&eacute;t&eacute;ran des big-bands des ann&eacute;es 30 et 40 qui a connu quelques succ&egrave;s avec des instrumentaux muscl&eacute;s comme ce Beef stew, un rago&ucirc;t au fort fumet de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Il a v&eacute;cu en France &agrave; partir de 1965, enregistrant substantiellement.<br /><strong>Willie &laquo;Long Time&raquo; SMITH : </strong>Ce pianiste, hautement rythmique, a exerc&eacute; ses talents &agrave; Chicago, enregistrant une poign&eacute;e de titres entre 1947 et 1954, se faisant parfois &eacute;trangement passer pour une r&eacute;incarnation de Doctor Clayton!<br /><strong>Johnny TYLER : </strong>Un v&eacute;t&eacute;ran des orchestres de Western Swing puis de Honky Tonk, le chanteur et guitariste Johnny Tyler a enregistr&eacute; &agrave; Hollywood &agrave; partir du milieu des ann&eacute;es 40 une oeuvre de tr&egrave;s haut niveau, pleine de boogies annon&ccedil;ant souvent le Rockabilly comme Two can play your game que nous pr&eacute;sentons ici. Il est aussi le chanteur de l&rsquo;orchestre de Luke Wills. Dans les ann&eacute;es 50, il est pr&eacute;sent sur la sc&egrave;ne d&rsquo;Atlanta mais on perd ensuite sa trace.<br /><strong>T-Texas TYLER :</strong> &laquo;L&rsquo;homme aux millions d&rsquo;amis&raquo;, T-Texas Tyler (1916-1972), a connu un grand succ&egrave;s dans les ann&eacute;es 40 avec son brin de Honky Tonk. Il &eacute;tait capable de chanter une ballade sentimentale, un blues puis un country boogie endiabl&eacute;. Guitar boogie woogie est un instrumental qui permet d&rsquo;appr&eacute;cier les talents du guitariste Jimmy Pruett et du steel-guitariste Joaquin Murphy, des piliers de la country music californienne des ann&eacute;es 40. Apr&egrave;s une d&eacute;cennie de succ&egrave;s, Tyler a eu du mal &agrave; survivre &agrave; la vague du Rockabilly et s&rsquo;est alors sp&eacute;cialis&eacute; dans le Country Gospel.<br /><strong>Jimmy WAKELY :</strong> Le chanteur et multi-instrumentiste Jimmy Wakely (1914-82) a &eacute;t&eacute; la ve&shy;dette de nombreux westerns chantants &agrave; partir de 1939 (Saga of Death Valley, Song of the Range, Song of the Sierras). Mais cette copieuse carri&egrave;re cin&eacute;matographique ne doit pas masquer une excellente oeuvre discographique aux compo&shy;sitions avis&eacute;es et g&eacute;n&eacute;ralement orn&eacute;es de la guitare swinguante de Jack Rivers comme sur l&rsquo;excellent Mine all mine.<br /><strong>Curley WILLIAMS : </strong>(1913-70) a &eacute;t&eacute; un des premiers &agrave; introduire le Western Swing au Grand Ole Opry de Nashville avec ses Georgia Peach Pickers, un des orchestres les plus d&eacute;brid&eacute;s de la fin des 40&rsquo;s. La r&eacute;putation de Curley Williams a &eacute;t&eacute; suffisante pour qu&rsquo;il se produise fr&eacute;quemment dans les grandes salles de danse de Californie, enregistrant substantiellement et jouant m&ecirc;me dans quelques westerns.<br /><strong>Hank WILLIAMS :</strong> Le &laquo;Drifting cowboy&raquo; Hank Williams (1923-1953) est un des principaux concepteurs de la Country Music d&rsquo;apr&egrave;s-guerre, m&ecirc;lant le vieux fond appalachien au Honky Tonk et annon&ccedil;ant les &eacute;volutions futures. Dans sa tr&egrave;s courte vie, il a compos&eacute; et enregistr&eacute; nombre de chefs d&rsquo;oeuvre toujours interpr&eacute;t&eacute;s aujourd&rsquo;hui par quantit&eacute; de musiciens. Superstar sans le savoir, &laquo; born to lose &laquo;, mort de froid et d&rsquo;une overdose de barbituriques et d&rsquo;alcool &agrave; l&rsquo;arri&egrave;re d&rsquo;une camionnette le soir du Nouvel An 1953, Hank Williams demeure par son oeuvre et son influence un des G&eacute;ants de la musique populaire contemporaine. Nombre de ses titres annoncent le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Apr&egrave;s le classique Move it on over (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1947, FA 353), nous proposons ici The blues come around, sorti en 1948.<br /><strong>Paul WILLIAMS :</strong> est un saxophoniste au son r&acirc;peux c&eacute;l&egrave;bre pour son succ&egrave;s The Hucklebuck. Mais il a enregistr&eacute; une vaste oeuvre, souvent de premier plan, entre Rhythm &amp; Blues, jazz, pop...S&rsquo;il avait &eacute;t&eacute; enregistr&eacute; quelques ann&eacute;es plus tard, The twister - que nous proposons ici - aurait sans nulle doute figur&eacute; parmi les instrumentaux du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /><strong>Tex WILLIAMS : </strong>Le chanteur-guitariste Sollie Paul &laquo;Tex&raquo; Williams (1917-1985) a d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; le vocaliste de l&rsquo;orchestre de Spade Cooley avant d&rsquo;entreprendre une carri&egrave;re sous son nom en 1946 en compagnie du Western Caravan, un des groupes-leader du Western Swing d&rsquo;apr&egrave;s-guerre comprenant notamment un des meilleurs guitaristes de la C&ocirc;te Ouest, le superbe Johnny Weis. Apr&egrave;s l&rsquo;&eacute;norme succ&egrave;s de Smoke! Smoke! Smoke! (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll 1947 FA 353), Tex Williams a connu quelques ann&eacute;es de gloire. Son oeuvre copieuse comprend de tr&egrave;s nombreux country boogies qui annoncent le Rockabilly. Comme beaucoup de vedettes du Western Swing des ann&eacute;es 40, avec leurs habits de cow-boys d&rsquo;op&eacute;rette et leurs mani&egrave;res quelque peu d&eacute;su&egrave;tes, Tex n&rsquo;a pas pu ou su &eacute;marger &agrave; ce nouveau courant qu&rsquo;il avait pourtant contribu&eacute; &agrave; cr&eacute;er.<br /><em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br />Auteur de &laquo;Le Blues&raquo; (PUF, Que Sais-je?) et &laquo;La Country Music&raquo; (PUF, Que Sais-je?)<br /><em><strong>english notes</strong></em><br /></span><span class=Soustitre>ROOTS OF ROCK &lsquo;N&rsquo; ROLL Vol. 4: 1948</span><span class=Texte><br />Although Rock &lsquo;n&rsquo; Roll appeared to spring up out of nowhere, as if suddenly invented by Elvis Presley and Bill Haley around 1954-55, the music itself had been around under other names since the late 30s (cf. Rock &lsquo;n&rsquo; Roll vols. 1, 2 &amp; 3 &ndash; FA 351, 352 &amp; 353), gradually evolving from the permanent interchange between different Southern styles. The Rock &lsquo;n&rsquo; Roll vogue of the 50s was a result of increased media coverage, particularly via the cinema (Rock Around The Clock), TV (Ed Sullivan Show) and records. This resurgence of interest in traditional music from the South rapidly spread to Europe and, indeed, the whole world, leading eventually, via British groups, to the &ldquo;blues revival&rdquo; of the early 60s. The present series &ndash; Roots of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll &ndash; follows this evolution year by year.<br /></span><span class=Soustitre>ROCK PIONEERS IN 1948</span><span class=Texte><br />Elvis Presley was thirteen in 1948 when his father took the family from Tupelo to Memphis, in search of a better job. Elvis had been playing guitar since the age of two and had been greatly influenced by local bluesmen. Now, the move to Memphis gave him the chance to hear numerous country music stars, both on the radio and in concert &ndash; Red Foley, Roy Acuff, Ernest Tubb &ndash; and even Sister Rosetta Tharpe, John Lee Hooker and B.B. King &ndash; all of whom were to leave a mark on his own music.Bill Haley, born William John Clifton Haley in Michigan in 1925, followed a somewhat different route. The first music he heard was on radio programmes featuring popular Latin-American and music-hall singers. But, after the family moved to Pennsylvania in the late 30s, he was exposed to broadcasts of country music, so popular with the newly-arrived flood of Southern immigrants. He went to concerts, discovering all the ritual that went to make up a &ldquo;country&rdquo; show. He immediately became hooked by this style, especially that of Western Swing from Texas (cf. Western Swing, FA 032). His vocation was clear to him and, in spite of family opposition, he embarked on a career as a &ldquo;Western&rdquo; singer. By 1945 he was sufficiently experienced to be hired by a local band, that of Cousin Lee. The following year he joined the Downhomers and then went on to appear with various other musicians, including his idol Red Foley. These early years, though tough, taught Haley a lot, in particular that Northern audiences preferred up-tempo rhythms to the more usual slow, sentimental, country ballads. But he was still barely making a living from music so, in 1947-48, he moved to Chester where he got a job with WPWA radio. As well as acting as odd-job man around the studio, he formed the Four Aces of Western Swing with whom he presented a regular broadcast. Their name said it all &ndash; the music they played reflecting the tastes of their leader, a Northerner who had been bitten by the bug of Southern music.Meanwhile, at the other side of the States, a certain Antoine Domino, henceforth known as &ldquo;Fats&rdquo; because of his size, had just turned 20 in 1948. Fats was born in the New Orleans black quarter. His brother-in-law Harrrison Verret, a professional guitarist and banjoist, who played with Papa Celestin, Kid Ory etc. took him around all the clubs in town. By the time Fats reached his teens he was already a pro himself. In 1948, Billy Diamond who was appearing at the Hideaway Club, hired him as his pianist. Fats probably had no idea at the time that, just a few years later, he would be hailed as one of the &ldquo;pioneers of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll&rdquo;, a genre that he and his peers had already been playing under the name of &ldquo;Rhythm &amp; Blues&rdquo;.<br /></span><span class=Soustitre>1948: AMERICAN FEARS OF WAR</span><span class=Texte><br />In 1948 the Americans were primarily concerned with maintaining peace. The honeymoon with Russia was over. Stalin made no secret of his intentions to extend the Soviet Empire to Europe and Asia. The USA began to evolve a strategy to put a halt to these ambitions culminating, in June 1948, in the Vandenberg Resolution that proposed a huge anti-Soviet military coalition with its allies. Stalin had already set up the Berlin blockade in March 1948 leading to the organisation of an air-lift by the US and Great Britain to relieve the beleaguered city. In such a situation a mere spark would have sufficed to fan the flames of a war that was beginning to appear inevitable.So, while America continued its frantic pursuit of enjoyment after the tough years of 1941-45, it was also in the grip of fear.<br /></span><span class=Soustitre>FEAR BECOMES PARANOIA</span><span class=Texte><br />Harry Truman, behind whose modest demeanour lay a sincere and gifted statesman, became acting President on Roosevelt&rsquo;s death and was elected President in 1948 with a large majority. However, although Congress also had a Democratic majority many of these were conservative Southerners. In spite of Truman&rsquo;s attempts to restrain them, Congress voted increased powers to the Non-American Activities Commission. Backed by the FBI, the Commission resorted to intimidation, blackmail, investigation of private lives&hellip; The Soviet Union was regarded as &ldquo;public enemy N&deg; 1&rdquo; and, while the American Communist party was not exactly banned, so-called &ldquo;pro-Communists&rdquo; were called on to testify and denounce their &ldquo;anti-American&rdquo; connections, in return for a certificate of loyalty. The artistic milieu was severely affected by this anti-Communist paranoia &ndash; many musicians and actors becoming innocent victims. The Country Music star Merle Travis, who composed Sixteen Tons, saw his records disappear from numerous Country radio stations &ndash; and yet he himself was never officially informed that the FBI had accused him of spreading pro-Communist propaganda!1948 was only the start of what was to become a veritable Communist witch-hunt under McCarthy.<br /></span><span class=Soustitre>COLD WAR, INCREASINGLY &ldquo;HOT&rdquo; MUSIC</span><span class=Texte><br />Yet all this had little effect on Americans&rsquo; determination to have a ball, spend money and make the most of this new era of prosperity. While Southern migrants continued to head North, more and more were making for California. The introduction of transistor radios meant that music could be listened to anywhere &ndash; at home, in the car, on the beach. Record sales were booming and numerous independent labels sprang up.The musician&rsquo;s unions were alarmed by this competition to live music so, as in 1942, they called for an indefinite boycott on all studio recordings which led most labels to hold mammoth sessions in December 1947, recording tiles that would appear throughout 1948 as if they had just been made! But things had changed since 1942. There were small studios all over the States that escaped the vigilant eye of the unions. Which is why this anthology includes titles recorded at the end of 1947 broadcast throughout 1948, but also sides from Texas or Detroit where the boycott, that ended in November 1948, had little effect.Throughout 1948 the Cold war did not appear to dampen the ardour of American dancers, whether white or black. They were bopping and swinging their partners around, throwing them above their heads, between their legs &ndash; perhaps not yet really rocking, but one little roll would be enough to transform what was already a frenzy into a tornado. Rock &lsquo;n&rsquo; Roll was already there, lurking behind Honky Tonk doors, juke boxes, bars, chic New England cabarets and even at Boston coming-out balls. <br /></span><span class=Soustitre2>The Artists</span><span class=Texte><br /><strong>Blue Lu BARKER (1913-1998):</strong> A New Orleans singer and dancer who recorded extensively in New York from 1938 to 1949, her work including swing, ballads, blues and a hint of Rhythm &amp; Blues as on Here&rsquo;s A Little Girl, with guitarist Danny Barker and pianist Gerald Wiggins.<br /><strong>BUCHANAN BROS.:</strong> Chester and Lester from Georgia had some success in the 40s combining Appalachian duos with Honky Tonk and Gospel (their famous Atomic Power can be heard on Country Gospel FA 055). The Country Music piece High Tempered Mama is a forerunner of Rockabilly.<br /><strong>Eddie BURNS:</strong> Born in 1928, Burns is best known for having frequently accompanied John Lee Hooker. Yet he is an excellent singer, guitarist and harmonica player. His Papa&rsquo;s Boogie was one of the very first titles recorded in Detroit after the war.<br /><strong>Harry CHOATES (1922-51):</strong> his version of Jole Blonde in 1946 was the first Cajun country title to be classed as Country Music, opening the way to numerous other Louisianan artists. He was also a formidable fiddler in the Western Swing style, an entertaining vocalist and leader of one of the best post-war string bands. This Louisiana Boogie is particularly representative.<br /><strong>Spade COOLEY:</strong> Donnell Clyde Cooley (1910-69) was born on a Cherokee reserve in Oklahoma. He studied classical violin and violoncello but, in 1934 in Hollywood, it was as a fiddler that he played bit parts in several Western musicals, later being hired as a Roy Rogers &ldquo;double&rdquo;. After forming his own Western Swing band in 1944 he had several hits (Shame On You, Detour), ousting Bob Wills as the &ldquo;King&rdquo; of new Western Swing. This Big Chief Boogie is a perfect example of his brilliant and spirited playing.<br /><strong>Pee Wee CRAYTON (1914-1985):</strong> During the war, Pee Wee left his native Texas to work in the shipyards of California, where he learnt to play guitar, basing his style very closely on that of T-Bone Walker. His popular appearances in local clubs brought him to the notice of the Bihari brothers who invited him to cut a series of memorable titles, including this Bounce Pee Wee. Although barely remembered today, Crayton was among the great post-war Californian blues creators.<br /><strong>DELMORE BROTHERS:</strong> Alton (1908-64) and Rabon (1916-52) from Alabama began their prolific musical career in the 30s, adopting an Appalachian duo style, extremely bluesy, notable for the subtle harmonisation of a standard guitar and one with four chords. From 1945, they changed to a boisterous Country boogie style, foreshadowing Rockabilly which they helped to create. We include here Peach Street Boogie from 1948 that features some superb playing (a blend of jazz, blues and country) by guitarist Roy Lanham.<br /><strong>K.C. DOUGLAS (1913-75):</strong> One of the rare Mississippi bluesmen to emigrate to California during the war and maintain the Delta style. In 1948, he teamed up with harp player Sidney Maiden to record Mercury Boogie for Bob Geddins &ndash; a small classic later taken up by Steve Miller and Alan Jackson and going to the top of the Hit Parade. <br /><strong>T.J. FOWLER (1910-?):</strong> One of the principal Rhythm &amp; Blues band leaders in Detroit, a town unaffected by the musicians&rsquo; union boycott in 1948. Red Hot Blues is typical of what black audiences were dancing to at the time, in the night clubs along Hastings Street &ndash; it could just as easily been entitled Red Hot Rock!.<br /><strong>Art GUNN:</strong> Guitarist and singer from Florida who recorded several boogies with his Arizona Playboys, based on those of the Delmore Brothers and Wayne Raney. In the 50s Gunn recorded several Rockabilly classics for small labels such as Wrangler and Arga.<br /><strong>Wynonie HARRIS (1915-69):</strong> One of the best blues shouters of the 40s. After singing with swing big bands, he formed his own Rhythm &amp; Blues orchestra. He had a several hits in the 40s including Good Rocking Tonight (cf. Rock &lsquo;n&rsquo; Roll 1947, FA 353) but, like most Rhythm &amp; Blues creators, was unable to adapt to the Rock &lsquo;n&rsquo; Roll movement of the 50s.<br /><strong>Hawkshaw HAWKINS </strong>(1921-63) is probably best-remembered for having died in the same plane crash that killed Patsy Cline and Cowboy Copas in March 1963, but he also left us numerous recordings of country boogies with strong Rockabilly overtones. He had a huge hit with this Doghouse Boogie in 1948.<br /><strong>John Lee HOOKER: </strong>Little remains to be said about this legendary bluesman, born in 1917, other than that his recording career took off with this classic Boogie Chillen in 1948. An instant hit, it enabled him to devote himself to music and embark on one of the most brilliant careers in the history of the blues.<br /><strong>Lightnin&rsquo; HOPKINS (1912-82):</strong> A great Texas blues innovator,&nbsp; an excellent composer and outstanding bluesman. He went on the road in the 30s, meeting many Texan bluesmen including pianist Thunder Smith with whom he teamed up as &ldquo;Lighting and Thunder&rdquo;. While his guitar playing reveals strong echoes of Blind Lemon Jefferson, his style is more modern, fluid and relaxed which made him one of the very first bluesmen to make full use of the electric guitar.<br /><strong>Paul HOWARD (1913-84):</strong> Fronted one of the best post-war Western Swing orchestras. On Cotton Pickers, note the presence of a very young Hank Garland, one of the most brilliant American guitarists of all time.<br /><strong>Albinia JONES (1914-1989): </strong>One of the numerous black vocalists in the 30s and 40s who chanced their arm with Swing, ballads, blues and Rhythm &amp; Blues. This Hole In The Wall Tonight could almost figure in a catalogue of Rock &amp; Roll titles &ndash; except that it was recorded in 1948!<br /><strong>Pee Wee KING (1914):</strong> Accordionist, harmonica player, violinist, singer and bandleader, Pee Wee King was one of the first to transplant Western Swing into Appalachian. During the years 35-65, his Golden West Cowboys included some of the best Country Music musicians and vocalists (Eddy Arnold, Gene and Redd Stewart) His extensive recordings include numerous boogies, stomps and rocks, such as this Bull Fiddle Boogie.<br /><strong>Jimmy LIGGINS (1924-84): </strong>Guitarist and singer, he had some success alongside his brother Joe, a pioneer of Rhythm &amp; Blues, with titles like The Washboard Special or Saturday Night Boogie. However, he is best known as an arranger and studio musician. His records, often very successful, had a pleasing, earthy tone, as this version of Mississippi Boogie shows.<br /><strong>Lonnie LYONS: </strong>One of numerous Texan pianists who recorded a handful of titles for local independent labels after the war.<br /><strong>Jimmy McCRACKLIN:</strong> Born in St. Louis in 1921 Jimmy, one of the great Oakland-San Francisco blues names, recorded several classic blues and some Rock &lsquo;n&rsquo; Roll titles like The Walk. His early career was characterised by the Californian sound: a slightly husky voice backed by intricate interplay between piano and guitar, played here by Robert Kelton.<br /><strong>Cecil &ldquo;Big Jay&rdquo; McNEELY: </strong>(b. 1928), one of the best-known saxophone &ldquo;shouters&rdquo; of Californian Rhythm &amp; Blues. Producer Ralph Bass organised his first recordings in 1948, among them this California Hop.<br /><strong>MEMPHIS SLIM (1915-1988):</strong> This powerful yet subtle pianist, albeit with a somewhat declamatory and affected vocal style, was equally at home with boogie woogies or slow blues. He arrived in Chicago in 1939 where Big Bill Broonzy introduced him on to the musical and recording scene. He enjoyed a brief hour of glory in the States from 1946, before moving to Paris where he settled and made a successful career for himself in the 60s and 70s.<br /><strong>Roy MILTON (1907-83):</strong>The &ldquo;Grandfather of Rhythm &amp; Blues&rdquo; was hugely popular with black audiences from 1945 to 1953, his hits including R.M. Blues, Rainy Day, Confession Blues, Them There Eyes, The Numbers&rsquo; Blues. He was one of the founders of Californian Rhythm &amp; Blues and his influence on Rock &lsquo;n&rsquo; Roll is evident on this Hop, Skip &amp; Jump.<br /><strong>MUDDY WATERS (1915-1983):</strong> the &ldquo;Hoochie Coochie Man&rdquo;, the &ldquo;Father of Chicago Blues needs no introduction. After the field recordings made by Alan Lomax in 1941-42, he left his native Mississippi for Chicago in 1943. In spite of support from Big Bill Broonzy he at first found it difficult to make a living from music. Although acknowledged as a great influence on English Rock, he recorded few boogies and had little influence on Rock proper. Muddy Jumps One, one of his titles closest to Rock, dates from 1948 at the time he was beginning to make his presence felt as one of the leaders of the new Chicago blues.<br /><strong>King PORTER (1916-83):</strong> A trumpeter and bandleader (his sidemen included Paul Williams) from Alabama who recorded a handful of swinging titles in the late 40s.<br />Curley RASH: Little is known about Rash who led the South Texas Playboys for some years in and around Houston. Humble Road Boogie, probably sung by Bill Guyton, is a typical country boogie &ndash; it even has a slap-bass solo.<br /><strong>Tommy SARGENT:</strong> A steel-guitarist who took part in numerous Californian Country Music sessions with Merle Travis and Jack Rivers or accompanied by his Range Boys. His fiery Steel Guitar Boogie will be of interest to fans but we have very few details about his personal life.<br /><strong>Hal SINGER:</strong> This saxophonist born in Tulsa (Oklahoma) is a big band veteran from the 30s and 40s. He had several hits with instrumentals such as this Big Stew, with its strong Rock &lsquo;n&rsquo; Roll flavour. He has lived in France since 1965, continuing to record extensively.<br /><strong>Willie &ldquo;Long Time&rdquo; SMITH:</strong> A pianist who worked in Chicago and recorded several titles between 1947 and 1954, frequently passing himself off as a reincarnation of Doctor Clayton!<br /><strong>Johnny TYLER: </strong>Veteran singer and guitarist&nbsp; with Western Swing and Honky Tonk bands whose recordings in Hollywood in the mid-40s were forerunners of Rockabilly, like this Two Can Play Your Game. He was also vocalist with the Luke Wills orchestra. In the 50s was he still around in Atlanta but then he disappeared from view.<br /><strong>T-Texas TYLER (1916-72):&ldquo;</strong>The man with a million friends&rdquo;&rsquo; was very popular in the 40s, his songs&nbsp; ranging from sentimental ballads to blues, to Country boogie. Guitar Boogie Woogie reveals the talents of guitarist Jimmy Pruett and steel-guitarist Joaquin Murphy. After a decade of successful hits, Tyler found it hard to adapt to the new Rockabilly and went on to specialise in Country Gospel (cf. Country Gospel FA 055).<br /><strong>Jimmy WAKELY (1914-82):</strong> After 1939, singer and multi-instrumentalist Wakely starred in numerous singing Westerns (Saga of Death valley, Song Of The Range, Song Of The Sierras) but he also cut some excellent sides, usually accompanied by the swinging guitar of Jack Rivers, as on this excellent Mine All Mine.<br /><strong>Curley WILLIAMS (1913-70)</strong> was one of the first to introduce Western Swing to the Grand Ole Oprey in Nashville with his Georgia Peach Pickers. He appeared regularly in all the big Californian dance halls, recording extensively and even appearing in several Westerns.<br /><strong>Hank WILLIAMS (1923-53):</strong> The &ldquo;Drifting Cowboy&rdquo; was one of the main innovators of post-war Country Music, composing and recording numerous masterpieces during his short life. His work and influence made him one of the Giants of popular contemporary music. Following the classic Move It On over (cf. Rock &lsquo;n&rsquo; Roll 1947, FA 353) we now offer you The Blues Come Around, issued in 1948.<br /><strong>Paul WILLIAMS: </strong>A saxophonist who is remembered for his hit The Hucklebuck but he also recorded many other excellent titles, a blend of Rhythm &amp; Blues, jazz and pop. Had this version of The Twister been recorded just a few years later, it would certainly have made the Rock &lsquo;n&rsquo; Roll charts.<br /><strong>Tex WILLIAMS (1917-85): </strong>After a stint singing with the Spade Cooley band, singer / guitarist Williams started out under his own name in 1946 with Western Caravan, a leading group in post-war Western Swing, including the superb guitarist Johnny Weis. After the huge success of Smoke, Smoke, Smoke (cf. Rock &lsquo;n&rsquo; Roll 1947, FA 353), he enjoyed a few years at the top. His work includes numerous Rockabilly-flavoured country boogies but, like many Western Swing &ldquo;cowboy&rdquo; stars of the 40s, he was left behind by this new style that he had, in fact, helped to create.<br />Adapted by Joyce Waterhouse from the French text of G&eacute;rard HERZHAFT<br />&copy; FREMEAUX &amp; ASSOCIES S.A., 1999<br /></span><span class=Soustitre2>CD1</span><span class=Texte><br /><strong>01. WYNONIE HARRIS:</strong> I want my Fanny Brown&nbsp; K-5649-1 (Harris)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;04<br /><strong>02. HARRY CHOATES:</strong> Louisiana boogie&nbsp; Q-1380-A (Choates)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;44<br /><strong>03. ROY MILTON:</strong> Hop, skip and jump&nbsp; 7-Sp-314 (Milton)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;34<br /><strong>04. PEE WEE KING: </strong>Bull fiddle boogie&nbsp; D7-VB-2310 (King/Stewart)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;35<br /><strong>05. JOHNNY TYLER:</strong> Two can play your game&nbsp; D7-VB-2137 (Irby)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>06. MUDDY WATERS:</strong> Muddy Jumps one&nbsp; 7153 (Morganfield/Foster) 2&rsquo;27<br /><strong>07. K.C. DOUGLAS:</strong> Mercury boogie &nbsp;DT-2004 (Douglas)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>08. HAWKSHAW HAWKINS:</strong> Dog house boogie&nbsp; K-7725 (Hawkins)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;39<br /><strong>09. PAUL WILLIAMS:</strong> The Twister&nbsp; D-836/D-837 (Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 4&rsquo;49<br /><strong>10. WILLIE &laquo;LONG TIME&raquo; SMITH:</strong> Dirty deal boogie&nbsp; CCO-4964 (Smith/Lacey)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;34<br /><strong>11. T-TEXAS TYLER:</strong> Guitar boogie woogie&nbsp; 4-Stars (Tyler)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;07<br /><strong>12. JIMMY Mc CRACKLIN:</strong> I can&rsquo;t understand&nbsp; T-1307-1 (Mc Cracklin)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;01<br /><strong>13. SPADE COOLEY:</strong> Big Chief boogie&nbsp; D7-VB-1869 (Egner) 2&rsquo;46<br /><strong>14. CURLEY WILLIAMS: </strong>Georgia boogie&nbsp; HCO 2915-1N (Williams/Pope)&nbsp; 2&rsquo;55<br /><strong>15. JIMMY LIGGINS:</strong> Mississippi boogie&nbsp; JL-5 (Liggins)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;42<br /><strong>16. T.J. FOWLER: </strong>Red Hot blues&nbsp; B-7063 (Fowler)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;33<br /><strong>17. PEE WEE CRAYTON: </strong>Bounce Pee Wee&nbsp; MM-866 (Crayton)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;49<br /><strong>18. HAL SINGER: </strong>Beef stew&nbsp; D-Sav. (Singer) 2&rsquo;290<br /><strong><br />(1) </strong>Wynonie Harris, vcl; Cat Anderson, tpt; Frank Culley, alt-sax; Hal Singer, t-sax; Elmer Alexander, b-sax; Albert Wallace, pno; Jimmy Butts, bs; Connie Key, dms. Linden, NJ. 19 d&eacute;cembre 19480<br /><strong>(2) </strong>Harry Choates, vcl/fdl; unknown, acc; Papa Cairo, st-g; Johnnie Mae Smirle, pno; B.D. Williams, bs. Houston, Tx. 19480<br /><strong>(3)</strong> Roy Milton, vcl/dms; Camille Howard, pno; Jackie Kelso, alt-sax; Ben Waters, t-sax; Arthur Walker, tpt; Johnny Rogers, g; Dallas Bartley, bs. Hollywood, Ca. 13 juillet 19480<br /><strong>(4) </strong>Pee Wee King, acc/leader; Redd Stewart, vcl; Gene Stewart, bs; band. Chicago, Ill. 19480<br /><strong>(5) </strong>Johnny Tyler, vcl/g; Billy Hughes, fdl; Richard Hamilton, st-g; Richard Cole, g; James Pruett, pno; Alan Barker, bs; Johnnie Edwards, dms. Hollywood, Ca. 2 d&eacute;cembre 19470<br /><strong>(6) </strong>Muddy Waters, vcl/g; Baby Face Leroy Foster, g; Big Crawford, bs. Chicago, Ill. 30 novembre 19480<br /><strong>(7) </strong>K.C. Douglas, vcl/g; Sidney Maiden, hac; Otis Cherry, dms. Oakland, Ca. 19480<br /><strong>(8) </strong>Hawkshaw Hawkins, vcl/g; Jiggs Lemley, st-g; Billy Grammer, g; band. Cincinnati, Oh. 19480<br /><strong>(9)</strong> Paul Williams, bar-sax; King Porter, tpt; Wild Bill Moore, t-sax; Floyd Taylor, pno; Herman Hopkins, bs; Reetham Mallett, dms. Detroit, Mi. 2 mars 1948.<br /><strong>(10)</strong> Willie &laquo;Long Time&raquo; Smith, vcl/pno; Willie Lacey, g; John Gardner, alt-sax; Ransom Knowling, bs; Judge Riley, dms. Chicago, 27 d&eacute;cembre 1947<br /><strong>(11) </strong>T-Texas Tyler, vcl/g; Jimmy Pruett, g; Joaquin Murphey, st-g; Vic Davis, pno; others unknown.&nbsp; Hollywood, Ca vers janvier 1948.<br /><strong>(12) </strong>Jimmy Mc Cracklin, vcl/pno; Robert Kelton, g; bs; dms. Oakland, Ca.. fin 1948<br /><strong>(13)</strong> Spade Cooley, fdl/leader; Red Egner, vcl; John Haynes, pno; Milton De Lugg, acc; Jimmy O., fdl; William Hill, fdl; Carl Hunt, fdl; Mort Herbert, fdl; Noel Boggs, st-g; Stan Pulls, bs; Chester Ricord, dms. Hollywood, Ca.. 10 d&eacute;cembre 1947<br /><strong>(14)</strong> Curley &laquo;Doc&raquo; Williams, vcl/fdl; band unknown. Hollywood, Ca. 9 d&eacute;cembre 1947<br /><strong>(15)</strong> Jimmy Liggins, vcl/g; Clarence &laquo;Bo&raquo; Cyphers, pno; Bobby Summers, tpt; Toussaint Alen, alt-sax; Maxwell Davis, t-sax; Red Conner, t-sax; Willie Johnson, t-sax; Thomas Blake, bs; dms. Hollywood, Ca; 17 novembre 1948<br /><strong>(16)</strong> T.J. Fowler, pno/leader; Hank Ivory, vcl/bs; John Lawton, tpt; Leon Gross, alt-sax; Walter Cox, t-sax; Clarence Stamps, dms. Detroit, MI. ca. octobre 1948<br /><strong>(17) </strong>Pee Wee Crayton, g; David Lee Johnson, pno; Bill Davis, pno; Candy Johnson, dms. Los Angeles, Ca. 1948<br /><strong>(18) </strong>Hal Singer, t-sax; Willie Moore, tpt; Chips Outcalt, tb; George Rhoades, pno; Walter Page, bs; Bobby Donaldson, dms. New York City, 10 d&eacute;cembre 1948.<br /></span><span class=Soustitre2>CD 2</span><span class=Texte><br /><strong>01. JOHN LEE HOOKER:</strong> Boogie chillen&nbsp; B 7006 (Hooker)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;07<br /><strong>02. HANK WILLIAMS: </strong>The Blues come around&nbsp; MGM 10212 (Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>03. MEMPHIS SLIM: </strong>Midnight Jump&nbsp; UB 22322 (Chatman)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;45<br /><strong>04. KING PORTER:</strong> Chittlin&rsquo; Ball&nbsp; IM 72 (Porter/ Redd)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;27<br /><strong>05. DELMORE BROTHERS: </strong>Peach street boogie&nbsp; K-2660 (Delmore/Delmore)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;41<br /><strong>06. BIG JAY Mc NEELY:</strong> California hop D-Sav. (Mc Neely)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;33<br /><strong>07. ALBINIA JONES: </strong>Hole in the wall tonight&nbsp; W-74757-A (Jones)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;39<br /><strong>08. LIGHTNIN&rsquo; HOPKINS:</strong> Lightnin&rsquo; Boogie&nbsp; HTN 506-1 (Hopkins)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;19<br /><strong>09. CURLEY RASH: </strong>Humble Road boogie&nbsp; MC 145 (Rash/Guyton)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;19<br /><strong>10. ART GUNN:</strong> Boogie woogie blues&nbsp; ACA 1213 (Gunn)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;22<br /><strong>11. EDDIE BURNS: </strong>Papa&rsquo;s boogie&nbsp; 5353-B (Burns)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;43<br /><strong>12. PAUL HOWARD: </strong>Cotton Pickers&rsquo; special&nbsp; (Garland/Howard)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;58<br /><strong>13. JIMMY WAKELY: </strong>Mine all mine? (Lee White)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;57<br /><strong>14. BUCHANAN BROTHERS: </strong>High Tempered mama&nbsp; 20-2743 (Buchanan)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;25<br /><strong>15. BLUE LU BARKER: </strong>Here&rsquo;s a little girl &nbsp;3529 (Barker)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;17<br /><strong>16. LONNIE LYONS:</strong> Down in the Groovy&nbsp; SMK 1163 (Lyons)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;56<br /><strong>17. TOMMY SARGENT: </strong>Steel guitar boogie&nbsp; 1328 (Sargent)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;01<br /><strong>18. TEX WILLIAMS: </strong>Drop dead!&nbsp; CTR 182-A (King/Stewart)&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;080<br /><strong>(1) </strong>John Lee Hooker, vcl/g. Detroit, MI. 3 novembre 19480<br /><strong>(2) </strong>Hank Williams, vcl/g; Sammy Pruett, g; Don Helms, steel-g; fiddle; bs. Cincinnati, OH. prob. fin 19470<br /><strong>(3) </strong>Memphis Slim, pno; Alex Atkins, alt-sax; Ernest Cotton, t-sax; Ernest Jenkins, bs. Chicago, Ill. vers novembre 19480<br /><strong>(4)</strong> King Porter, tpt/leader; Gene Phillips, vcl/g; Fletcher Smith, pno; Bumps Myers, t-sax; Gene Porter, b-sax; Marshall Royal, alt-sax; Art Edwards, bs; Bill Street, dms. Los Angeles, Ca. 30 d&eacute;cembre 19470<br /><strong>(5)</strong> Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/g; Roy Lanham, el-g; Ralph Gunter, bs. Cincinnati, OH. vers janvier 19480<br /><strong>(6) </strong>Big Jay Mc Neely, t-sax; Bob Mc Neely, b-sax; others unknown. Los Angeles, Ca. 15 d&eacute;cembre 19480<br /><strong>(7)</strong> Albinia Jones, vcl; Sam Price, pno; band. New York City, d&eacute;cembre 19480<br /><strong>(8)</strong> Lightnin&rsquo; Hopkins, vcl/g. Houston, Tx. 25 f&eacute;vrier 19480<br /><strong>(9)</strong> Curley Rash, pno/leader; Bill Guyton, vcl; band. Houston, Tx. 1948<br /><strong>(10)</strong> Art Gunn, vcl/g; hac; The Arizona Playboys, band. Houston, Tx. 1948<br /><strong>(11)</strong> Eddie Burns, vcl/hca; John T.Smith, g; percussions. Detroit, Mi. 1948<br /><strong>(12) </strong>Paul Howard, vcl/leader; Hank Garland, g; Eddie Shaw, g; Jabbo Arrington, g; Charlie Linville, fdl; Margie Linville, fdl; Jack Lane, fdl; Harold Horner, pno; Billy Bowman, st-g; Wayne Watson, bs; Eddie May, dms. Chicago, Ill. c.20 novembre 1947<br /><strong>(13) </strong>Jimmy Wakely, vcl/g; Jack Rivers, g; Pete Martinez, st-g; Johny Bond, g; band. Los Angeles, Ca. novembre 1948<br /><strong>(14)</strong> Chester Buchanan, vcl/mdln; Lester Buchanan, vcl/g; Vaughn Horton, st-g; fdl; g; bs. New York, vers fin 1948<br /><strong>(15) </strong>Blue Lu Barker, vcl; Danny Barker, g; Gerald Wiggins, pno; others unknown. Los Angeles, Ca. vers octobre 1948<br /><strong>(16)</strong> Lonnie Lyons, vcl/pno; Nelson Mills, tpt; Conrad Johnson, alt-sax; Sam Williams, t-sax; Goree Carter, g; Louis Pitts, bs; Allison Tucker, dms. Houston, Tx. vers d&eacute;cembre 1948<br /><strong>(17) </strong>Tommy Sargent, st-g; Range Boys, band. Hollywood, Ca; fin 1948<br /><strong>(18)</strong> Tex Williams, vcl/g; Johnnie Weis, g; Smokey Rogers, g; Don Linden, tpt; Cactus Soldi, fdl; Rex Call, fdl; Harry Sims, fdl; Eddie Mitchell, st-g; Ossie Godson, pno; Pedro De Paul, acc; Muddy Berry, dms. Hollywood, Ca. vers d&eacute;cembre 1948.</span><span class=Texte><br /></span><span class=Source>CD Rock n`Roll 1948 &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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Mais comme l&rsquo;Am&eacute;rique existait bien avant sa &quot;d&eacute;couverte&quot; par Christophe Colomb en 1492, la musique que l&rsquo;on qualifiera de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dans les 50&rsquo;s existait pratiquement telle quelle et sous d&rsquo;autres noms d&egrave;s la fin des ann&eacute;es 30. Elle &eacute;tait le fruit d&rsquo;une longue &eacute;volution des musiques sudistes (cf Rock&rsquo;n&rsquo;Roll vol.1 &amp; 2 - Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s FA 351 &amp; 352) et d&rsquo;&eacute;changes permanents entre elles. La grande vague du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des 50&rsquo;s n&rsquo;est en fait que sa soudaine m&eacute;diatisation, notamment &agrave; travers le cin&eacute;ma (Rock around the clock), les t&eacute;l&eacute;visions (Ed Sullivan Show) et le disque. Elle correspond &agrave; la &quot;d&eacute;couverte&quot; des traditions musicales sudistes par les Etats-Unis du Nord Yankee puis &agrave; sa diffusion &agrave; travers l&rsquo;Europe et le monde entier. Ce mouvement de reconnaissance des traditions sudistes qui commence ainsi ne s&rsquo;arr&ecirc;tera plus et se d&eacute;clinera en &quot;folk boom&quot; du d&eacute;but des 60&rsquo;s, &quot;blues revival&quot; &agrave; travers les groupes britanniques et nourrira pendant un temps l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;buleuse rock... Cette s&eacute;rie - &quot;Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&quot; - se propose de suivre ann&eacute;e par ann&eacute;e l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Am&eacute;rique roulant et tanguant au rythme des disques diffus&eacute;s sur les radios et dans les juke-boxes. L&rsquo;Histoire en tapant du pied!<br /></span><span class=Soustitre>LES PIONNIERS DU ROCK EN 1947</span><span class=Texte><br />Elvis Presley a douze ans et habite encore &agrave; Tupelo, au plus profond du Delta, entre blues et country music. Mais That&rsquo;s all right mama, l&rsquo;air qui le rendra c&eacute;l&egrave;bre, a d&eacute;j&agrave; deux ans, enregistr&eacute; par Arthur &quot;Big Boy&quot; Crudup en 1945. Presley avouera avoir souvent vu Crudup jouer dans les bars de Tupelo quand il &eacute;tait gamin: &quot; Les gens de couleur ont chant&eacute; et jou&eacute; de la m&ecirc;me mani&egrave;re pendant des ann&eacute;es dans leurs juke-joints sans qu&rsquo;on y pr&ecirc;te attention. Quand on voulait faire les clowns, on agissait comme eux. J&rsquo;ai pris mes trucs chez eux. Dans les bars de Tupelo, j&rsquo;avais l&rsquo;habitude d&rsquo;aller &eacute;couter ce bon vieux Arthur Crudup. Il faisait valser sa guitare et se remuait comme je le fais aujourd&rsquo;hui. Et tous les jeunes gens blancs, gar&ccedil;ons et filles, adoraient &ccedil;a, sifflaient, applaudissaient... Je pensais que si un jour je pouvais agir et me sentir sur sc&egrave;ne comme ce vieil Arthur, je serais un musicien qui conna&icirc;trait plein de succ&egrave;s&quot; (interview au Charlotte Observer de mai 1956).Jerry Lee Lewis, qui vit en Louisiane, a le m&ecirc;me &acirc;ge et commence &agrave; &ecirc;tre un excellent pianiste sous l&rsquo;influence de Moon Mullican que conna&icirc;t son p&egrave;re. Wanda Jackson, elle, a dix ans et va &agrave; l&rsquo;&eacute;cole &agrave; Oklahoma City. Son p&egrave;re est un musicien professionnel, country et Western Swing, qui a jou&eacute; avec Hank Thompson. Il lui a appris &agrave; jouer de la guitare, du piano, &agrave; lire la musique. Elle commence &agrave; chanter le dimanche &agrave; l&rsquo;&eacute;glise et derri&egrave;re les disques de Hank Williams, notamment Move it on over! Carl Perkins est &acirc;g&eacute; de 15 ans et vit dans le Tennessee. <br />D&rsquo;une famille de pauvres fermiers, il a d&eacute;j&agrave; quitt&eacute; l&rsquo;&eacute;cole depuis quatre ans, travaille la terre et joue de la guitare et chante dans les bars de Jackson, Tn. de la musique hillbilly, notamment nombre de country boogies qui font fureur &agrave; l&rsquo;&eacute;poque. Comme il le confiera apr&egrave;s le fabuleux succ&egrave;s de son Blue suede shoes en 1956: &quot; J&rsquo;ai mis un peu plus de rythme et de vitesse dans les vieux blues et les morceaux de Honky Tonk que j&rsquo;interpr&eacute;tais depuis mon enfance. C&rsquo;est tout. Cela avait &eacute;t&eacute; fait des centaines de fois avant moi mais c&rsquo;est peut-&ecirc;tre une question de dosage et de ce que le public &eacute;tait pr&ecirc;t &agrave; entendre!&quot;. Les Everly Brothers jouent avec leur p&egrave;re, Ike Everly, un mineur du Kentucky qui a commenc&eacute; la guitare avec son voisin, Merle Travis! Ils ont form&eacute; leur duo fraternel en 1945, alors que Don Everly avait huit ans et Phil Everly six!Chez les Noirs, les idoles sont les blues shouters comme Joe Turner ou Wynonie Harris, les grands du Rhythm &amp; Blues tels Joe et Jimmy Liggins, Roy Brown, Amos Milburn. Leur musique, mariage du blues et du Swing, annonce bien souvent le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll version urbaine. Mais seul Joe Turner r&eacute;ussira &agrave; &eacute;marger &agrave; ce courant lorsqu&rsquo;il sera devenu vraiment fructueux. En 1947, m&ecirc;me si nombre de Blancs viennent voir leurs shows, il est totalement impensable pour aucun d&rsquo;entre eux de passer sur une radio r&eacute;serv&eacute;e aux oreilles blanches ni, pour leurs disques, d&rsquo;&eacute;marger aux Tops 40 &quot;Country &amp; Western&quot; ou &quot;Pop&quot;. Et Little Richard, le troisi&egrave;me enfant d&rsquo;une famille de quatorze (il a douze ans), chante d&eacute;j&agrave; dans les rues de Macon (Ga) pour gagner quelques pi&egrave;ces. L&rsquo;avenir des jeunes Chuck Berry (d&eacute;j&agrave; 21 ans!) ou Bo Diddley - (19 ans) des musiciens professionnels en 1947 - ne peut alors gu&egrave;re s&rsquo;envisager en dehors du Rhythm &amp; Blues, le genre pour les &quot;gens de couleur&quot;.<br /></span><span class=Soustitre>L&rsquo;AMÉRIQUE EN 1947</span><span class=Texte><br />Malgr&eacute; la victoire et une puissance militaire et &eacute;conomique largement dominante, l&rsquo;Am&eacute;rique de 1947 n&rsquo;est pas si heureuse. Un sondage Gallup du milieu de l&rsquo;ann&eacute;e apprend que le probl&egrave;me le plus important pour les Am&eacute;ricains est alors le co&ucirc;t &eacute;lev&eacute; de la vie et les gr&egrave;ves excessives qui paralysent le pays. Les d&eacute;penses de consommation servent avant tout &agrave; l&rsquo;alimentation (29,5%); le logement (10,4%); l&rsquo;habillement (9,6%); les assurances (5,6%)... Apr&egrave;s le retour de la plupart des soldats am&eacute;ricains dans leurs foyers, les Etats-Unis comptent 144.000.000 de r&eacute;sidents dont 57 millions d&rsquo;actifs. On travaille 40,3 heures par semaine. La famille reste une institution tr&egrave;s solide; le puritanisme ambiant r&eacute;gie les moeurs; le probl&egrave;me noir n&rsquo;est tout simplement pas pos&eacute; et on ferme les yeux sur la s&eacute;gr&eacute;gation raciale du Sud. Le Sud est d&rsquo;ailleurs un autre monde pour l&rsquo;Am&eacute;rique en marche, que l&rsquo;on ne conna&icirc;t qu&rsquo;&agrave; travers Autant en emporte le vent et dont on n&rsquo;entend que de lointains &eacute;chos dans la presse et sur les ondes.Les Russes, anciens alli&eacute;s, deviennent les nouveaux ennemis. Le communisme semble progresser partout dans le monde et m&ecirc;me en Am&eacute;rique... Chaque gr&eacute;viste ne serait-il pas un agent sovi&eacute;tique av&eacute;r&eacute; ou, &agrave; tout le moins, en devenir? Par le Taft-Hartley Act, le droit de gr&egrave;ve est s&eacute;v&egrave;rement r&eacute;glement&eacute;, les fonctionnaires n&rsquo;ont plus le droit de faire gr&egrave;ve et la pratique du &quot;closed shop&quot; (obligation pour tout employ&eacute; d&rsquo;adh&eacute;rer au syndicat de l&rsquo;entreprise) est d&eacute;clar&eacute;e ill&eacute;gale. Le Taft-Hartley Act entend mettre un terme &agrave; l&rsquo;agitation ouvri&egrave;re d&rsquo;apr&egrave;s-guerre en donnant davantage de pouvoir aux employeurs pour contr&ocirc;ler les mouvements syndicaux.<br />Parall&egrave;lement, le Pr&eacute;sident Truman affirme sa doctrine. Il demande au Congr&egrave;s un soutien solennel pour lutter contre l&rsquo;expansionnisme sovi&eacute;tique et il engage les Etats-Unis dans la &quot;croisade pour la libert&eacute;&quot;. Non sans difficult&eacute;, il r&eacute;ussit &agrave; obtenir le soutien des s&eacute;nateurs les plus r&eacute;ticents (Vandenberg) &agrave; la pr&eacute;sence am&eacute;ricaine ext&eacute;rieure en leur faisant comprendre la menace sovi&eacute;tique. Il d&eacute;clare au Congr&egrave;s le 12 mars: &quot; Je crois que la politique des Etats-Unis doit &ecirc;tre de soutenir les peuples libres qui r&eacute;sistent &agrave; la pression de minorit&eacute;s arm&eacute;es &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur et aux pressions militaires ext&eacute;rieures &quot;. Il trace alors une &quot;ligne rouge&quot; que les Russes ne doivent pas d&eacute;passer et qui inclut la Gr&egrave;ce et la Turquie. La &quot;guerre froide&quot; d&eacute;marre. Dans la revue Foreign Affairs, le diplomate Kennan expose sous le pseudonyme Mr X la strat&eacute;gie US. L&rsquo;endiguement est d&eacute;fini par &quot;l&rsquo;application adroite et vigilante d&rsquo;une contre-force &agrave; des points g&eacute;ographiques et politiques changeant constamment&quot;. Mais si elle montre sa d&eacute;termination et ses muscles, l&rsquo;Am&eacute;rique ne veut pas d&rsquo;une confrontation directe avec son ancien alli&eacute;. Cet &quot;endiguement&quot; se fait sur des fronti&egrave;res implicites avec la puissance sovi&eacute;tique - la fameuse &quot;ligne rouge&quot; - en-de&ccedil;a desquelles celle-ci est libre de g&eacute;rer les peuples comme bon lui semble.Dans le m&ecirc;me esprit, le Secr&eacute;taire d&rsquo;Etat George Marshall, persuad&eacute; que la stabilit&eacute; politique de l&rsquo;Europe est menac&eacute;e plaide en faveur d&rsquo;un plan d&rsquo;aide &agrave; la reconstruction de l&rsquo;Europe. <br />Ce c&eacute;l&egrave;bre &quot;Plan Marshall&quot; encore &eacute;voqu&eacute; aujourd&rsquo;hui &agrave; tout propos fait partie de la th&eacute;orie de l&rsquo;endiguement: il faut aider les peuples ruin&eacute;s par la guerre afin de les d&eacute;tourner du communisme. Mais seulement ceux situ&eacute;s en-de&ccedil;a de la &quot;ligne rouge&quot;! La CIA (Central Intelligence Agency) est cr&eacute;&eacute;e en 1947 afin d&rsquo;infiltrer les pays &quot;ennemis&quot; et de renseigner sur les activit&eacute;s subversives de l&rsquo;int&eacute;rieur comme de l&rsquo;ext&eacute;rieur.En m&ecirc;me temps, les Etats-Unis se posent d&eacute;sormais en champions de la libert&eacute; des peuples, pr&ocirc;nant notamment la d&eacute;colonisation rapide des territoires encore sous contr&ocirc;le fran&ccedil;ais et britannique. La page &quot;colonialiste&quot; am&eacute;ricaine - qui avait toujours &eacute;t&eacute; controvers&eacute;e depuis son chantre, le Pr&eacute;sident Theodore Roosevelt, se veut d&eacute;finitivement tourn&eacute;e. En 1946, les Philippines, sous contr&ocirc;le am&eacute;ricain depuis la guerre contre l&rsquo;Espagne &agrave; la fin du XIX&eacute; si&egrave;cle, acc&egrave;dent &agrave; l&rsquo;ind&eacute;pendance. Le g&eacute;n&eacute;ral Douglas Mac Arthur d&eacute;clare &agrave; Manille le 4 juillet 1946, lors des c&eacute;r&eacute;monies de l&rsquo;ind&eacute;pendance philippine: &quot;L&rsquo;Am&eacute;rique enterre l&rsquo;Imp&eacute;rialisme ici et aujourd&rsquo;hui&quot;. Restent des possessions comme Hawaii, Porto Rico et l&rsquo;Alaska qui vont &eacute;voluer vers de nouveaux statuts, Hawaii et l&rsquo;Alaska devenant des Etats de plein droit, Porto Rico un territoire de plus en plus autonome.Mais l&rsquo;Imp&eacute;rialisme am&eacute;ricain est d&egrave;s lors &eacute;conomique et culturel. Le r&ocirc;le pr&eacute;&eacute;minent que les USA ont jou&eacute; dans la Deuxi&egrave;me guerre mondiale et dans l&rsquo;organisation politique internationale de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre les met en position de diffuser leurs produits, leurs id&eacute;es, leur culture &agrave; travers le monde. Mais qui songe alors que ce sont les oeuvres de ce qui est consid&eacute;r&eacute; comme de la &quot;sous-culture&quot; en Am&eacute;rique m&ecirc;me (polars, science-fiction, westerns, musiques sudistes, bandes dessin&eacute;es) qui vont fasciner le monde entier et r&eacute;pandre une image de l&rsquo;Am&eacute;rique certainement bien loin de ce que r&ecirc;vait le D&eacute;partement d&rsquo;Etat?En 1947, Hollywood est en plein boom. Mr et Mme Spielberg saluent la naissance de leur petit Steven.<br /></span><span class=Soustitre>LA MONTÉE DES LABELS INDÉPENDANTS</span><span class=Texte><br />Avec les brassages de la guerre et les migrations int&eacute;rieures massives de la d&eacute;mobilisation, les musiques sudistes qui avaient &eacute;t&eacute; enregistr&eacute;es et vendues par les grandes compagnies - Victor, Decca, Columbia - avant la guerre apparaissent soudain bien difficiles &agrave; cerner et bien peu rentables. Les majors se concentrent alors sur la &quot;Pop&quot; qui repr&eacute;sente en 1946, 92% des ventes de disques aux USA. Ce sera la chance des labels ind&eacute;pendants qui, gr&acirc;ce aux moindres co&ucirc;ts de production et de fabrication du disque, &agrave; la multiplication de studios d&rsquo;enregistrement dans les petites villes, tentent leur chance dans des domaines non couverts par les grands: blues, country &amp; western, Rhythm &amp; Blues mais aussi kletzmer (musique yiddisho-am&eacute;ricaine), tex-mex, irlando-am&eacute;ricaine, rembetika (gr&eacute;co-am&eacute;ricaine), cajun...La fin des ann&eacute;es 30 avait vu la timide apparition des premiers &quot;indies&quot;, les labels Exclusive &agrave; Hollywood et Varsity, Beacon et Keynote &agrave; New York.Fin 1945, le pianiste et chanteur noir Cecil Gant obtient un grand succ&egrave;s avec I wonder sur Exclusive, un label fond&eacute; pour la premi&egrave;re fois par des Noirs, les fr&egrave;res Ren&eacute;, originaires de la petite bourgeoisie de couleur de la Nouvelle-Orl&eacute;ans. Cela pousse un certain nombre d&rsquo;entrepreneurs ind&eacute;pendants &agrave; se tourner vers le disque &quot;ethnique&quot;. <br />Ces nouveaux producteurs sont pratiquement toujours des immigrants europ&eacute;ens r&eacute;cents, fuyant le nazisme ou des sudistes qui ont obtenu un petit p&eacute;cule de &quot;d&eacute;dommagement&quot; &agrave; leur lib&eacute;ration de l&rsquo;arm&eacute;e. Ils partagent des go&ucirc;ts hors des standards de l&rsquo;&eacute;poque, le d&eacute;sir de r&eacute;ussir et surtout une forte connaissance des milieux &quot;ethniques&quot; am&eacute;ricains. Herman Lubinsky fonde Savoy &agrave; Newark; la famille Brauns cr&eacute;e De Luxe &agrave; Linden (NJ); Hy Seigal, Sam Schneider et Ike Berman lancent le label Apollo &agrave; Harlem; Herb Abramson et A.B. Green, National &agrave; Manhattan. Leur succ&egrave;s encourage d&rsquo;autres financiers et producteurs, g&eacute;n&eacute;ralement fascin&eacute;s par la musique, &agrave; se lancer &agrave; leur tour dans l&rsquo;aventure et ceci dans les coins les plus recul&eacute;s des Etats-Unis : Bob Shad au Texas, J.D. Miller &agrave; Crowley (Louisiane), Sam Phillips &agrave; Memphis, Syd Nathan &agrave; Cincinatti, Don Robey &agrave; Houston... Sun, King, Atlantic, Chess, sont alors en gestation et ne vont pas tarder &agrave; faire des entr&eacute;es fracassantes dans le monde de la musique. Capitol, un label fond&eacute; &agrave; Hollywood par des artistes hillbilly dont Lee Gillett, un v&eacute;t&eacute;ran du Western Swing, commence &agrave; enregistrer un catalogue impressionnant de country music (Tex Williams, Tex Ritter, Merle Travis), de Rhythm &amp; Blues (T-Bone Walker), de jazz-pop (Peggy Lee)... Bien avant la naissance de Sun, Capitol sort des disques qui annoncent tr&egrave;s nettement le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, un genre dont le label revendiquera une certaine paternit&eacute; avec quelque raison (Gene Vincent, Wanda Jackson...). <br />En 1947, on peut entendre dans les juke-boxes et sous le logo pr&eacute;sentant un... capitole d&rsquo;Etat, Nellie Lutcher, Julia Lee, Merle Travis (son prodigieux Merle&rsquo;s boogie woogie), les Milo Twins, Jimmy Wakely et Peggy Lee qui conna&icirc;t un grand succ&egrave;s avec une nouvelle version de Why don&rsquo;t you do right? qu&rsquo;elle avait pr&eacute;c&eacute;demment enregistr&eacute; en compagnie de l&rsquo;orchestre de Benny Goodman.Specialty est un autre label californien qui jouera un r&ocirc;le majeur dans l&rsquo;&eacute;mergence du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Il est cr&eacute;&eacute; par Art Rupe. L&rsquo;homme, originaire d&rsquo;Europe Centrale mais qui avait &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute;, comme beaucoup d&rsquo;immigrants juifs d&rsquo;alors, dans un quartier noir (celui de Pittsburgh), avait d&eacute;j&agrave; tent&eacute; l&rsquo;aventure d&rsquo;Atlas, un label ind&eacute;pendant fond&eacute; pendant la guerre et dans lequel il avait englouti ses quelques &eacute;conomies. Lorsqu&rsquo;il arrive &agrave; Los Angeles, Rupe cr&eacute;&eacute; Juke Box Records, en fait une simple bo&icirc;te aux lettres. Le premier disque est Boogie n&deg;1 par les Sepia Tones, un groupe noir &quot;chic&quot;. Le modeste succ&egrave;s du disque dans les ghettos californiens encourage Rupe &agrave; se consacrer au Rhythm &amp; Blues. Sans autre moyen que &quot;ses semelles et son calepin&quot;, il m&egrave;ne une enqu&ecirc;te minutieuse dans les bars noirs, les boutiques de disques de Watts, les radios &eacute;cout&eacute;es par les Noirs. Il &eacute;tudie non seulement les go&ucirc;ts des clients noirs mais aussi leurs moyens financiers, la mani&egrave;re dont il faut proc&eacute;der vis-&agrave;-vis des radios, des magasins de disques, des bars &agrave; juke-boxes...En 1946, sachant ce qu&rsquo;il veut enregistrer et ce qu&rsquo;il faut faire pour p&eacute;n&eacute;trer le march&eacute; des ghettos, Rupe fonde les disques Specialty, fait signer des artistes dont il a remarqu&eacute; la popularit&eacute; parmi les Noirs, notamment Roy Milton, Joe et Jimmy Liggins qui connaissent de grands succ&egrave;s dans le Rhythm &amp; Blues. Ce n&rsquo;est pas un hasard si c&rsquo;est Specialty qui r&eacute;v&eacute;lera une grande partie du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll noir: Little Richard, Larry Williams, Don &amp; Dewey, Lloyd Price...<br /></span><span class=Soustitre2>LES ARTISTES</span><span class=Texte><br /><strong>Chet ATKINS</strong> (1924) : Le c&eacute;l&egrave;bre guitariste Chet Atkins est aujourd&rsquo;hui tr&egrave;s souvent d&eacute;cri&eacute;. Grand organisateur du &quot;Nashville Sound&quot; des ann&eacute;es 60, vaste entreprise d&rsquo;&eacute;dulcoration et d&rsquo;affadissement de la Country Music, il a ensuite multipli&eacute; les albums sans flamme ni atmosph&egrave;re o&ugrave; la virtuosit&eacute; technique ajoute encore &agrave; l&rsquo;ambiance glaciale. Mais c&rsquo;est faire peu de cas de sa premi&egrave;re oeuvre, enregistr&eacute;e &agrave; partir de 1945, absolument splendide. Un guitariste au jeu en fingerpicking d&eacute;riv&eacute; de celui de Merle Travis, son principal mentor, Chet a construit son propre style &agrave; quatre doigts, plein de nuances et d&rsquo;harmonies. Il a aussi &eacute;t&eacute; tr&egrave;s marqu&eacute; par certains guitaristes de jazz comme George Barnes ou Django Reinhardt. Canned Heat que nous entendons ici est une magistrale version &agrave; la guitare de White heat par Bob Wills que l&rsquo;on peut appr&eacute;cier sur Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, 1927-38.<br /><strong>BIG THREE TRIO :</strong> Ce &quot;trio de poids lourds&quot; d&eacute;signe peut-&ecirc;tre la r&eacute;&eacute;lle corpulence des artistes mais le terme provient de la mani&egrave;re dont la presse de la guerre parlait des &quot;Trois Grands&quot;, Roosevelt, Churchill et Staline. Le groupe a &eacute;t&eacute; form&eacute; en 1946 par le guitariste Leonard Caston, le guitariste Bernardo Dennis (qui sera remplac&eacute; par Ollie Crawford en 1947) et bien s&ucirc;r par le contrebassiste Willie Dixon. Leur mod&egrave;le est avant tout le Nat King Cole trio qui a connu un &eacute;norme succ&egrave;s mais leur localisation &agrave; Chicago et la pr&eacute;sence de Dixon donnent &agrave; cet ensemble qui se veut de &quot;cocktails&quot; un parfum terrien, un peu un avant-go&ucirc;t de ce que fera Dixon chez Chess d&egrave;s 1947.<br /><strong>Roy BROWN : </strong>Ce puissant chanteur (1925-1981) de la Nouvelle-Orl&eacute;ans a connu un succ&egrave;s &eacute;norme entre 1947 et 1955, restant presque continuellement au sommet des Hit Parades de Rhythm &amp; Blues. Roy Brown commence une carri&egrave;re musicale en copiant ses idoles de jeunesse, Bing Crosby et Frank Sinatra! Mais il s&rsquo;impose plus s&ucirc;rement aupr&egrave;s du public noir &agrave; la mani&egrave;re des blues shouters comme Big Joe Turner. A la t&ecirc;te de son orchestre, les Mighty Men, Roy Brown conna&icirc;t quelques ann&eacute;es de gloire &agrave; partir de 1947 avec des compositions, blues ou ballades, entre ironie mordante, humour franchement macabre et po&eacute;sie imag&eacute;e. Comme presque toutes les vedettes du Rhythm &amp; Blues, le succ&egrave;s de Roy d&eacute;cline apr&egrave;s 1954 et malgr&eacute; quelques tentatives de renouvellement (il r&eacute;ussit quelques beaux titres fleurant le Rockabilly) il n&rsquo;&eacute;marge pas au courant du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll qu&rsquo;il a pourtant contribu&eacute; &agrave; d&eacute;finir, comme on peut l&rsquo;entendre avec ce Roy Brown&rsquo;s boogie.<br /><strong>DELMORE BROTHERS :</strong> Les fr&egrave;res Alton (1908-64) et Rabon (1916-52) Delmore, originaires de l&rsquo;Alabama ont commenc&eacute; dans les ann&eacute;es 30 une carri&egrave;re musicale prolifique dans un style de duo appalachien marqu&eacute; par la conjonction subtile de leurs deux guitares (l&rsquo;une standard, l&rsquo;autre &agrave; quatre cordes) et un go&ucirc;t prononc&eacute; pour le blues. Apr&egrave;s 1945, les Delmore Brothers brillent dans un style de Country boogie endiabl&eacute; qui pr&eacute;figure le Rockabilly comme sur ce torride Barnyard boogie.<br /><strong>Al DEXTER :</strong> Ce v&eacute;t&eacute;ran (1902-84) des salles de bal r&eacute;serv&eacute; aux ouvriers du p&eacute;trole texan (&agrave; la t&ecirc;te d&rsquo;un orchestre enti&egrave;rement noir!) passe pour avoir le premier qualifi&eacute; de &quot;Honky Tonk&quot; un genre musical qui deviendra la colonne vert&eacute;brale de la Country Music. En 1943, une de ses compositions Pistol packin&rsquo; mama conna&icirc;t un &eacute;norme succ&egrave;s parmi les GIs (et sera reprise dans la Pop par Bing Crosby et les Andrew Sisters). Sa popularit&eacute; ne se d&eacute;ment pas jusque dans les ann&eacute;es 50. Il place son argent dans des rod&eacute;os, des motels, des restaurants et son propre club &agrave; Dallas o&ugrave; il jouera alors exclusivement, quasiment jusqu&rsquo;&agrave; sa mort. Il laisse une belle oeuvre, parsem&eacute;e de nombreux boogies qui annoncent tr&egrave;s nettement le Rockabilly.<br /><strong>Red FOLEY : </strong>Un des chanteurs les plus versatiles de la Country Music d&rsquo;apr&egrave;s-guerre, Clyde &quot;Red&quot; Foley (1910-68) a surtout connu le succ&egrave;s avec des Gospels. Mais, auparavant, il avait d&eacute;montr&eacute; sur de nombreux disques ses talents de guitariste - il avait appris &agrave; jouer avec Big Bill Broonzy! - et de cr&eacute;ateur de superbes country boogies comme cette belle version de Freight train blues, une adaptation d&eacute;brid&eacute;e du vieux folk song Casey Jones.<br /><strong>Paul GAYTEN :</strong> Ce chef d&rsquo;orchestre (n&eacute; en 1920) de la Nouvelle-Orl&eacute;ans est le neveu du pianiste Little Brother Montgomery. Il a enregistr&eacute; sous son nom ballades et boogies et surtout jou&eacute; un r&ocirc;le de talent-scout pour Chess dans sa ville. Le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll de la Nouvelle- Orl&eacute;ans aura toujours un fumet particulier dont on peut humer les premiers bouillons sur ce Your hands ain&rsquo;t clean.<br /><strong>Jazz GILLUM :</strong> L&rsquo;harmoniciste et chanteur du Mississippi Jazz Gillum (1904-1964) a &eacute;t&eacute; un des grands concepteurs du Chicago blues orchestral d&rsquo;avant-guerre. Il a enregistr&eacute; de fa&ccedil;on continue entre 1934 et 1950 une centaine de titres, est l&rsquo;auteur de plusieurs &quot;classiques&quot;, tels Key to the highway et Look on yonder&rsquo;s wall. Apr&egrave;s trois ans de service militaire, Jazz Gillum rentre &agrave; Chicago pour trouver un ghetto profond&eacute;ment boulevers&eacute; par l&rsquo;arriv&eacute;e d&rsquo;un flot consid&eacute;rable de migrants sudistes. Il retrouve d&egrave;s 1945 les studios et va savoir de belle fa&ccedil;on &eacute;marger au Chicago blues &eacute;lectrique en enregistrant encore 30 titres brillants entre 1946 et 1950, avec des compositions aussi savoureuses que cet endiabl&eacute; You got to run me down.<br /><strong>Wynonie HARRIS :</strong> Un des meilleurs &quot;blues shouters&quot; (hurleurs de blues) des ann&eacute;es 40, Wynonie Harris (1915-1969) a commenc&eacute; sa carri&egrave;re au sein de grands orchestres de Swing avant de former son propre orchestre de Rhythm &amp; Blues. Il obtient un succ&egrave;s national avec Good rocking tonight en 1947 (une composition de Roy Brown), qui sera repris par Elvis Presley. Mais, comme la plupart des cr&eacute;ateurs du Rhythm &amp; Blues, il sera incapable de s&rsquo;adapter au mouvement du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des ann&eacute;es 50.<br /><strong>Smokey HOGG :</strong> Smokey Hogg (1914-60) est, avec Lightnin&rsquo; Hopkins, Lil&rsquo;Son Jackson et Frankie Lee Sims un des meilleurs repr&eacute;sentants du country blues &eacute;lectrique texan de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre. Smokey a d&rsquo;abord men&eacute; la vie de chanteur itin&eacute;rant, s&rsquo;inspirant de Blind Lemon Jefferson et Texas Alexander avant d&rsquo;enregistrer une oeuvre copieuse et originale dans un style tr&egrave;s rythmique qui annonce parfois le Rockabilly comme sa lecture du Good morning little schoolgirl de John Lee &quot;Sonny Boy&quot; Williamson.<br /><strong>Lightnin&rsquo; HOPKINS :</strong> &quot;Poor&quot; Lightnin&rsquo; (1912-82), comme il s&rsquo;appelait lui-m&ecirc;me &agrave; la troisi&egrave;me personne est un grand innovateur du Texas blues, un explorateur de la guitare &eacute;lectrique, un compositeur hors pair, un magnifique bluesman. Il est pris en charge par son cousin, l&rsquo;aveugle Texas Alexander qui l&rsquo;emm&egrave;ne avec lui sur la route dans les ann&eacute;es 30. Hopkins rencontre ainsi nombre de bluesmen texans dont le pianiste Thunder Smith avec lequel il fait &eacute;quipe sous le surnom de Lightnin&rsquo; &amp; Thunder (l&rsquo;&eacute;clair et le tonnerre). L&rsquo;influence de Blind Lemon Jefferson est tr&egrave;s pr&eacute;sente sur son jeu de guitare qui alterne les basses appuy&eacute;es et les arp&egrave;ges. Mais Hopkins modernise ce style, le rend plus fluide, encore plus d&eacute;li&eacute;, ce qui lui permet d&rsquo;&ecirc;tre un des tout premiers bluesmen &agrave; v&eacute;ritablement utiliser les ressources de la guitare &eacute;lectrique: puissance mais aussi &eacute;cho, vibratos, saturation comme sur ce Let me play with your poodle, un boogie chaotique et furieux.<br /><strong>Paul HOWARD :</strong> Il ne faut pas confondre ce &quot;Country&quot; Paul Howard (1913-84) avec son homonyme noir du Rhythm &amp; Blues. Un v&eacute;t&eacute;ran du Grand Ole Opry de Nashville, Paul Howard a beaucoup enregistr&eacute; avec ses Cotton Pickers pour Liberty, Columbia ou King dans un genre tr&egrave;s d&eacute;riv&eacute; du Western Swing.<br /><strong>Louis JORDAN :</strong> Louis Jordan (1908-75) est un des grands concepteurs du Rhythm &amp; Blues. Il apprend le saxophone tr&egrave;s jeune, tourne avec les Rabbit Foot Minstrels, accompagne Ma Rainey, Ida Cox et m&ecirc;me Bessie Smith avant de figurer dans les orchestres de jazz de Louis Armstrong, Clarence Williams et Chick Webb. En 1938, Louis, un irr&eacute;sistible showman, d&eacute;cide de devenir leader et forme les Tympany Five, signe un contrat avec Decca, une association qui va durer jusqu&rsquo;en 1954! Louis Jordan d&eacute;ve&shy;loppe un show incroyablement entra&icirc;nant qui marie swing, burlesque et danse. Ce sens de l&rsquo;humour et du mouvement baigne ses plus grandes r&eacute;ussites discographiques comme ce Barnyard boogie qui n&rsquo;a que peu de rapport avec la pi&egrave;ce du m&ecirc;me titre des Delmore Brothers. Cette permanence d&rsquo;un th&egrave;me campagnard familier aux auditeurs d&eacute;montre cependant que le public de ces disques demeure encore soit rural soit r&eacute;cemment transplant&eacute; dans les villes.<br /><strong>Pee Wee KING : </strong>L&rsquo;accord&eacute;oniste, harmoniciste, violoniste, chanteur et chef d&rsquo;orchestre Julius Frank Kuczynski alias Pee Wee King (1914) a &eacute;t&eacute; un des premiers &agrave; transplanter le Western Swing dans les Appalaches. Il a form&eacute; ses Golden West Cowboys qui comprennent durant les ann&eacute;es 35-65 certains des meilleurs musiciens et chanteurs de Country Music (Eddy Arnold et Redd Stewart). Son oeuvre tr&egrave;s copieuse abonde en boogies, stomps et rocks. Il enregistrera m&ecirc;me une superbe version de Blue suede shoes. Ten gallon boogie conna&icirc;t un franc succ&egrave;s en 1947.<br /><strong>Julia LEE :</strong> Julia Lee (1902-1958) a &eacute;t&eacute; une des artistes noires les plus importantes de Kansas City dans les ann&eacute;es 1944-52. H&eacute;riti&egrave;re des chanteuses de blues et de jazz de l&rsquo;avant-guerre, Julia Lee a aussi d&eacute;velopp&eacute; un style de Rhythm &amp; Blues, muscl&eacute; et souple, qui annonce souvent le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Elle est une chanteuse au large registre, aux insinuations (et aux compositions) coquines et, par dessus tout, une formidable pianiste dans la tradition de la grande cit&eacute; du Missouri. Dans ses chefs-d&rsquo;oeuvre comme Snatch and grab it et Mama don&rsquo;t allow elle est entour&eacute;e par la cr&egrave;me des jazzmen. Julia n&rsquo;a jamais voulu quitter longtemps Kansas City et sa famille, refusant toutes les offres de tourn&eacute;es harassantes qui lui auraient peut-&ecirc;tre valu la c&eacute;l&eacute;brit&eacute;.<br /><strong>Peggy LEE : </strong>N&eacute;e Norma Deloris Egstrom en 1920, Peggy Lee a baign&eacute; toute son enfance &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des grands orchestres et des chanteuses de jazz (Maxine Sullivan est son mod&egrave;le). Elle d&eacute;cide d&egrave;s 14 ans de se lancer dans le show business. En 1937, elle part tenter sa chance &agrave; Los Angeles et se produit dans les clubs de Hollywood o&ugrave; son physique avantageux, sa voix nasale et d&rsquo;apparence d&eacute;tach&eacute;e, son feeling attirent vite l&rsquo;attention. Elle est engag&eacute;e par Benny Goodman en 1941 en remplacement de Helen Forrest. Elle est remarqu&eacute;e pour son interpr&eacute;tation de Why don&rsquo;t you do right? avec Goodman en 1942. Peggy tente alors une carri&egrave;re en vedette, encourag&eacute;e par son mari le guitariste David Barbour. Peggy Lee signe chez Capitol en 1945, le d&eacute;but d&rsquo;une longue et fructueuse collaboration. Bien que son sens du swing n&rsquo;aille qu&rsquo;exceptionnellement jusqu&rsquo;au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, Peggy Lee sera pendant longtemps une des rares chanteuses non-sudistes r&eacute;ellement convaincante dans les blues et les boogies. Et sa superbe interpr&eacute;tation de Fever demeure un classique de l&rsquo;&egrave;re du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. La nouvelle lecture de Why don&rsquo;t you do right? (une cr&eacute;ation de Joe Mc Coy pour les Harlem Hamfats et Lil Green) que nous proposons ici a &eacute;t&eacute; un formidable succ&egrave;s commercial.<br /><strong>Jimmy LIGGINS : </strong>Ce guitariste et chanteur, parfois harmoniciste (1924-1984), a aussi connu un certain succ&egrave;s dans la foul&eacute;e de son fr&egrave;re Joe, un des pionniers du Rhythm &amp; Blues, avec des pi&egrave;ces comme The Washboard Special ou Saturday night boogie woogie. C&rsquo;est cependant son travail d&rsquo;arrangeur et de musicien de studio qui lui a assur&eacute; sa r&eacute;putation. Ses disques sont souvent tr&egrave;s r&eacute;ussis avec une touche terrienne tr&egrave;s plaisante<br /><strong>Joe LUTCHER :</strong> Ce saxophoniste et chanteur, chef d&rsquo;orchestre de Rhythm &amp; Blues est le fr&egrave;re de Nellie Lutcher. Il d&eacute;bute avec Nat King Cole avant de signer sur Capitol puis Specialty, Modern, Peacock. Malgr&eacute; une oeuvre de qualit&eacute; et des boogies souvent d&eacute;vastateurs, il ne conna&icirc;t gu&egrave;re le succ&egrave;s. Il abandonne la musique pour se consacrer &agrave; la religion en 1957 lorsque les Russes lancent le premier Sputnik dans l&rsquo;espace, &eacute;v&egrave;nement que le musicien interpr&egrave;te comme un signal divin.<br /><strong>Nellie LUTCHER :</strong> Cette superbe chanteuse et pianiste quitte, en m&ecirc;me temps que son fr&egrave;re Joe, Lake Charles en Louisiane pour s&rsquo;installer &agrave; Los Angeles. Mais elle enregistre une succession de &quot;tubes&quot; &agrave; la fin des ann&eacute;es 40, notamment ce He&rsquo;s a real gone guy, un &quot;classique&quot; du Rhythm &amp; Blues.<br /><strong>Sticks Mc GHEE : </strong>Ce guitariste(1924-1984), fr&egrave;re de Brownie Mc Ghee, a obtenu un succ&egrave;s consid&eacute;rable avec Drinkin&rsquo; wine spo-dee-o-dee en 1947, un titre qui deviendra un standard du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll via Jerry Lee Lewis. Il a enregistr&eacute; abondamment pour Atlantic et King mais est mort m&eacute;connu et dans la mis&egrave;re.<br /><strong>Amos MILBURN :</strong> Le talent de Amos Milburn (1926-80) comprend plusieurs facettes: un chanteur direct et vibrant &agrave; la fa&ccedil;on des blues shouters; un formidable pianiste, h&eacute;ritier de l&rsquo;&eacute;cole du boogie woogie des Pete Johnson et Albert Ammons qu&rsquo;il prolonge et affine; un grand compositeur de blues et de boogies, notamment d&rsquo;une c&eacute;l&egrave;bre saga alcoolique (Bad bad whiskey, Let me go home whiskey, One scotch one bourbon one beer...). Entre 1949 et 1953, Amos est une des tr&egrave;s grandes vedettes du Rhythm &amp; Blues, &eacute;grenant succ&egrave;s sur succ&egrave;s, pr&eacute;sent dans toutes les salles des quartiers noirs et sur toutes les ondes. Nous avions propos&eacute; l&rsquo;&eacute;poustouflant Down the road apiece dans le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll Vol.2. Ce Chicken shack boogie, un grand succ&egrave;s commercial pour Milburn en 1947, est du m&ecirc;me splendide niveau.<br /><strong>MILO TWINS : </strong>On ne conna&icirc;t pas grand&rsquo;chose des fr&egrave;res Milo (Edward et Edwin). Ils ont enregistr&eacute; pour Decca puis Capitol et grav&eacute; certains des country boogies les plus &quot;down home&quot;, notamment ce Downtown boogie qui pr&eacute;sente le grand Jimmy Riddles &agrave; l&rsquo;harmonica.<br /><strong>Roy MILTON : </strong>Le &quot;Grand-p&egrave;re du Rhythm &amp; Blues&quot;, Roy Milton (1907-83) a connu une &eacute;norme popularit&eacute; parmi les Noirs entre 1945 et 1953 avec des &quot;tubes&quot; comme R.M. Blues, Milton&rsquo;s boogie et ce r&eacute;jouissant Big fat mama. Il est, avec Louis Jordan, un des principaux fondateurs du Rhythm &amp; Blues. Mais, apr&egrave;s 1953-55, Milton, comme la plupart des grands noms du Rhythm &amp; Blues, perd son public et, bien que sa musique annonce souvent le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, il ne sera pas capable d&rsquo;&eacute;marger &agrave; ce courant.<br /><strong>Wayne RANEY : </strong>Un des meilleurs harmonicistes de la Country Music, Wayne Raney (1921-93) a longtemps &eacute;t&eacute; associ&eacute; aux Delmore Brothers tout en enregistrant sous son nom des gospel songs, des blues et des boogies comme ce Lost John boogie qui a figur&eacute; dans le Top 40 de Country &amp; Western pendant quelques semaines en 1947. Wayne a ensuite &eacute;crit une m&eacute;thode d&rsquo;harmonica, tr&egrave;s influente, et vendu par correspondance les harmonicas de sa fabrication.<br /><strong><br />Jack RIVERS :</strong> Le l&eacute;gendaire guitariste Jack Rivers (1920) a jou&eacute; dans d&rsquo;innombrables s&eacute;ances d&rsquo;enregistrement des ann&eacute;es 40 et 50 en compagnie de Spade Cooley, Roy Rogers, Jimmy Wakely, Johnny Mercer ou Hank Thompson. Il a aussi grav&eacute; des disques sous son nom avant de se lancer dans une carri&egrave;re politique dans l&rsquo;Etat de Washington. D&eacute;&ccedil;u par la politique (et se heurtant aux ligues f&eacute;minines pour ses prises de position machistes), Rivers s&rsquo;est retir&eacute; dans l&rsquo;Arizona, y a achet&eacute; un h&ocirc;tel o&ugrave; il joue encore certains soirs!<br /><strong>SONS OF THE PIONEERS :</strong> Ce groupe vocal fond&eacute; en 1934 par Roy Rogers, Tim Spencer, Bob Nolan et les fr&egrave;res Farr, un magnifique duo guitare/violon dans la veine Venuti/Lang s&rsquo;est nettement inspir&eacute; des harmonies vocales des chorales religieuses. L&rsquo;oeuvre des Sons of the Pioneers est consid&eacute;rable et s&rsquo;&eacute;tend (avec des changements de personnel) sur trois d&eacute;cennies. Ils ont en fait essentiellement enregistr&eacute; de la musique dite de l&rsquo;Ouest et figur&eacute; dans d&rsquo;innombrables westerns, notamment de John Ford (cf Western, Cow boy ballads and songs FA 034). L&rsquo;amusant Cigareetes, whuskey and wild wimmen n&rsquo;est certes pas un boogie mais il sera repris par plusieurs rockers et popularis&eacute; en France par Eddie Constantine sous le titre: &quot;Cigarettes, whisky et p&rsquo;tites p&eacute;p&eacute;es&quot;!<br /><strong>Sister Rosetta THARPE :</strong> Cette chanteuse de gospel (1915-73) avec un splendide jeu de guitare tr&egrave;s blues fait l&rsquo;objet d&rsquo;une r&eacute;&eacute;dition compl&egrave;te chez Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s. Rosetta d&eacute;bute dans les orchestres de Cab Calloway et Lucky Millinder mais d&eacute;laisse la musique profane pour se consacrer au gospel &agrave; partir de 1943. Elle enregistre une superbe s&eacute;rie de titres en compagnie de Sammy Price et de son trio, l&rsquo;inspiration est religieuse mais le feeling est tr&egrave;s blues. Son chant v&eacute;h&eacute;ment et direct, son jeu de guitare swinguant en diable font de ces gospels certains des meilleurs moments de la musique am&eacute;ricaine de cette &eacute;poque comme on peut l&rsquo;appr&eacute;cier sur ce This train qui deviendra... My babe quelques ann&eacute;es plus tard chez Little Walter ou Ricky Nelson!<br /><strong>Merle TRAVIS</strong> (1917-1983) : Ecrivain, cartooniste, acteur de cin&eacute;ma (notamment dans Tant qu&rsquo;il y aura des hommes et plusieurs westerns), compositeur, chanteur et guitariste, Merle Travis est certainement un des artistes les plus importants de la musique populaire am&eacute;ricaine. Fils d&rsquo;un mineur du Kentucky, Merle a fui le carreau gr&acirc;ce &agrave; son jeu de guitare, un fingerpicking &agrave; deux doigts qui, adapt&eacute; &agrave; la guitare &eacute;lectrique, est extraordinairement pr&eacute;cis, v&eacute;loce, swinguant et inventif. Apr&egrave;s une carri&egrave;re au sein de plusieurs string-bands, aupr&egrave;s des Delmore Brothers et de Grandpa Jones, Merle gagne la Californie en 1945 pour y d&eacute;velopper sa propre version du Honky Tonk, o&ugrave; l&rsquo;humour le dispute au swing. Il enregistre des centaines de titres pour Capitol aussi bien dans cette veine que dans un style plus folk (Sixteen tons). Merle Travis sera, aux c&ocirc;t&eacute;s de Chet Atkins et Joe Maphis un des guitaristes les plus recherch&eacute;s des s&eacute;ances du Rockabilly. Il a enregistr&eacute; plusieurs grands boogies &agrave; la guitare mais ce Merle&rsquo;s boogie woogie qui utilise, pour une des premi&egrave;res fois, la technique du re-recording mise au point par Les Paul est un de ses plus brillants efforts discographiques.<br /><strong>Johnny TYLER :</strong> Un v&eacute;t&eacute;ran des orchestres de Western Swing puis de Honky Tonk, le chanteur et guitariste Johnny Tyler a enregistr&eacute; &agrave; Hollywood &agrave; partir du milieu des ann&eacute;es 40 une oeuvre de tr&egrave;s haut niveau, pleine de boogies annon&ccedil;ant souvent le Rockabilly comme ce Oakie boogie dont il a grav&eacute; plusieurs versions. Il est aussi le chanteur de l&rsquo;orchestre de Luke Wills. Dans les ann&eacute;es 50, il est pr&eacute;sent sur la sc&egrave;ne d&rsquo;Atlanta mais on perd ensuite sa trace.<br /><strong>T-Texas TYLER :&nbsp;</strong> &quot;L&rsquo;homme aux millions d&rsquo;amis&quot;, T-Texas Tyler (David Luke Myrick)(1916-1972), a connu un grand succ&egrave;s dans les ann&eacute;es 40 avec son brin de Honky Tonk. Il &eacute;tait capable de chanter une ballade sentimentale puis un Country boogie endiabl&eacute; comme ce My bucket&rsquo;s got a hole in it, une adaptation muscl&eacute;e d&rsquo;une vieille pi&egrave;ce des minstrels shows. Apr&egrave;s une d&eacute;cennie de succ&egrave;s, Tyler a eu du mal &agrave; survivre &agrave; la vague du Rockabilly qu&rsquo;il anticipait souvent. Il s&rsquo;est alors sp&eacute;cialis&eacute; dans le Country Gospel (cf: Country Gospel FA 055)<br /><strong>WAKELY (Jimmy) :</strong> Le chanteur et multi-instrumentiste Jimmy Wakely (1914-82) a &eacute;t&eacute; la vedette de nombreux westerns chantants &agrave; partir de 1939 (Saga of Death Valley, Song of the Range, Song of the Sierras). Mais cette copieuse carri&egrave;re cin&eacute;matographique ne doit pas masquer une excellente oeuvre discographique aux compositions avis&eacute;es et g&eacute;n&eacute;ralement orn&eacute;es de la guitare swinguante de Jack Rivers comme sur l&rsquo;excellent Oklahoma blues.<br /><strong>WILLIAMS (Hank) :</strong> Le &quot;Drifting cowboy&quot; Hank Williams (1923-1953) est un des principaux concepteurs de la Country Music d&rsquo;apr&egrave;s-guerre, m&ecirc;lant le vieux fond appalachien au Honky Tonk et annon&ccedil;ant les &eacute;volutions futures. Dans sa tr&egrave;s courte vie, il a compos&eacute; et enregistr&eacute; nombre de chefs-d&rsquo;oeuvre toujours interpr&eacute;t&eacute;s aujourd&rsquo;hui par quantit&eacute; de musiciens. Superstar sans le savoir, &quot;born to lose&quot;, mort de froid et d&rsquo;une overdose de barbituriques et d&rsquo;alcool &agrave; l&rsquo;arri&egrave;re d&rsquo;une camionnette le soir du Nouvel An 1953, Hank Williams demeure par son oeuvre et son influence un des G&eacute;ants de la musique populaire contemporaine. Son country boogie Move it on over n&rsquo;a &eacute;t&eacute; qu&rsquo;un petit succ&egrave;s &agrave; sa sortie en 1947 mais a fort influenc&eacute; Bill Haley et ses Comets.<br /><strong>Tex WILLIAMS : </strong>Le chanteur-guitariste Sollie Paul &quot;Tex&quot; Williams (1917-1985) a d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; le vocaliste de l&rsquo;orchestre de Spade Cooley avant d&rsquo;entreprendre une carri&egrave;re sous son nom en 1946 en compagnie du Western Caravan, un des groupes-leader du Western Swing d&rsquo;apr&egrave;s-guerre, comprenant notamment un des meilleurs guitaristes de la C&ocirc;te Ouest, le superbe Johnny Weis. Il a &eacute;t&eacute; un des premiers artistes &agrave; signer un contrat sur Capitol juste apr&egrave;s avoir quitt&eacute; Cooley. Les d&eacute;buts sont tr&egrave;s difficiles. Capitol, qui a absolument besoin de &quot;hits&quot; pour survivre lui fait comprendre qu&rsquo;il se doit d&rsquo;obtenir rapidement un succ&egrave;s s&rsquo;il veut rester sur le label. Presque d&eacute;sesp&eacute;r&eacute;, Tex se rend chez son ami Merle Travis qui a la r&eacute;putation d&rsquo;&eacute;crire une chanson en quelques minutes. Il est en train de repeindre sa cl&ocirc;ture quand arrive Tex, en train de se rouler une cigarette. Quelques minutes plus tard, Tex Williams repart de chez Merle avec un talking-blues (le rap du Music Hall am&eacute;ricain, aussi vieux que le genre) sur les tribulations d&rsquo;un accroc de la cigarette qui, jusqu&rsquo;au bout, sacrifiera tout au tabac (&quot;Saint Pierre, attends un peu/ Garde ouverte la Porte du Paradis/ Je dois encore fumer une autre cigarette&quot;). Smoke, Smoke, Smoke fait un &eacute;norme ... tabac, d&rsquo;abord dans le Top 40 Country &amp; Western puis, pour la premi&egrave;re fois, dans le Top 40 Pop dont il occupe la premi&egrave;re place quelques semaines. Tex Williams, un grand fumeur, meurt d&rsquo;un cancer du poumon le 11 octobre 1985. L&rsquo;Am&eacute;rique bouillonnante et pleine d&rsquo;humour de Merle et de Tex &eacute;tait un autre monde. En 1995, le fils de Merle Travis, Thom Bresh reprend le vieux hit et Smoke, Smoke, Smoke commence &agrave; &ecirc;tre diffus&eacute; sur les radios. S&rsquo;ensuit une invraisemblable campagne des ligues anti-tabacs qui r&eacute;ussissent &agrave; faire bannir des ondes cette hilarante ode au tabac! Gageons que l&agrave; o&ugrave; ils sont aujourd&rsquo;hui (sans doute plus pr&egrave;s de Lucifer que de Saint Pierre), Tex et Merle ont d&ucirc; savourer cette victoire du &quot;politically correct&quot;. On les imagine en train de tirer une derni&egrave;re bouff&eacute;e et de siroter leur whiskey. En tendant l&rsquo;oreille, on entend presque leurs &eacute;clats de rires.<br /><strong>WILLIAMSON (John Lee &quot;Sonny Boy&quot;) : </strong>L&rsquo;oeuvre de John Lee &quot;Sonny Boy&quot; Williamson (1914-48) est une des plus importantes de l&rsquo;histoire du blues. Un harmoniciste novateur, il a d&eacute;finitivement install&eacute; ce petit instrument dans le blues orchestral. Il a aussi &eacute;t&eacute; un compositeur prolifique dont nombre de titres sont devenus des &quot;classiques&quot; du genre. Il a &eacute;t&eacute; enfin un des cr&eacute;ateurs essentiels du Chicago blues moderne et son influence consid&eacute;rable s&rsquo;exerce encore aujourd&rsquo;hui. Nous avons consacr&eacute; &agrave; ce grand bluesman un coffret de la s&eacute;rie The Blues (FA 253). Polly, put the kettle on est une vieille comptine pour enfants transform&eacute;e en une pi&egrave;ce endiabl&eacute;e pleine d&rsquo;humour avec un Big Bill Broonzy en superbe forme.<br /><strong>WILLS (Luke) :</strong> Un des jeunes fr&egrave;res de Bob Wills, le contrebassiste Luke (1920) a fait partie des Texas Playboys. L&rsquo;&eacute;norme succ&egrave;s de Bob &agrave; la fin de la guerre le pousse &agrave; cr&eacute;er d&rsquo;autres orchestres familiaux pour pouvoir honorer les centaines d&rsquo;engagements qu&rsquo;il a. Luke se trouve ainsi &agrave; la t&ecirc;te des Rhythm Busters, un ensemble de facture bien plus moderne que les Texas Playboys. Ils jouent dans tout le Sud-Ouest et enregistrent une poign&eacute;e de titres, tous remarquables comme le tr&egrave;s bluesy Texas special, un morceau qui anticipe quelque peu Mystery train. Mais Bob, jaloux du succ&egrave;s de petit fr&egrave;re, oblige Luke &agrave; d&eacute;manteler son orchestre et &agrave; revenir au sein des Texas Playboys. Luke s&rsquo;est retir&eacute; &agrave; Las Vegas.<br /><em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br />Auteur de &quot;Le Blues&quot; (PUF, Que Sais-je?) et &quot;La Country Music&quot; (PUF, Que Sais-je?)<br /><u>SOURCES:</u><br />ESCOTT (Colin) &amp; HAWKINS (Martin).- Good rockin&rsquo; tonight.- New York, StMartin Press:1992.<br />HEFFER (Jean).- Les Etats-Unis de 1945 &agrave; nos jours, A.Colin, 1997<br />HERZHAFT (G&eacute;rard).- Encyclop&eacute;die du Blues.- Fayard, Paris: 1997<br />HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm &amp; Blues.- PUF, Paris: 1991<br />INTERNATIONAL WHO&rsquo;S WHO IN MUSIC Vol. 2.- Cambridge, IBC, Paris: 1966<br />JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L&rsquo;Age d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Michel Lafon, Paris:1994<br />LOUPIEN (Serge),&eacute;d.- Les Incontournables de la Country, Filipacchi, 1995<br />ROSE (Michel).- Pionniers du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Albin Michel, Paris: 1981<br />SHAW (Arnold).- Honkers &amp; Shouters, Collier, 1978<br />MAGAZINES:<br />Divers num&eacute;ros de Kommotion, The Hillbilly Resaercher et des indispensables revues fran&ccedil;aises Soul Bag et Le Cri du Coyote.<br /><em>Avec tous mes remerciements &agrave; Jacques Br&eacute;mond, Jean-Pierre Fray, Fran&ccedil;ois Jouffa, Marc Radenac et Jacques Spiry pour leur aide dans la r&eacute;alisation de ce coffret.</em><br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS SA, 1998<br /><em><strong>english notes</strong></em><br /></span><span class=Soustitre>ROOTS OF ROCK &lsquo;N&rsquo; ROLL 3</span><span class=Texte><br />Although Rock &lsquo;n&rsquo; Roll appeared to spring up out of nowhere, as if suddenly invented by Elvis Presley and Bill Haley around 1954-55, the music itself had been around under other names since the late 30s (cf. Rock &lsquo;n&rsquo; Roll vol. 1 &amp; 2 &mdash; FA351 &amp; 352), gradually evolving from the permanent interchange between different Southern styles. The Rock &lsquo;n&rsquo; Roll vogue of the 50s was a result of increased media coverage, particularly via the cinema (Rock Around The Clock), TV (Ed Sullivan Show) and records. This resurgence of interest in traditional music from the South rapidly spread to Europe and, indeed, the whole world, leading eventually, via British groups, to the &ldquo;blues revival&rdquo; of the early 60s. The present series &ndash; Roots of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll &ndash; follows this evolution year by year.<br /></span><span class=Soustitre>ROCK PIONEERS IN 1947</span><span class=Texte><br />Elvis Presley was 12 and still living in Tupelo, in the heart of the Delta, between blues and country music. That&rsquo;s All Right Mama, which was to make him famous, had already been recorded two years previously by Arthur &ldquo;Big Boy&rdquo; Crudup, whom Elvis, as a boy, often heard playing in Tupelo bars. He admits to having been greatly influenced by Crudup and other black artists of the time. In Louisiana, Jerry Lee Lewis was also 12 and already had the makings of an excellent pianist, under the guidance of Moon Mullican, a friend of his father&rsquo;s. Wanda Jackson was a 10-year-old Oklahoma schoolgirl. Her father, a professional country and Western Swing musician who played with Hank Thompson, taught her guitar and piano and to read music. In addition to singing in church, she appeared on some Hank Williams recordings e.g. Move It On Over!. 15-year-old Carl Perkins, who had already left school some 4 years before, was working as a farm boy, and playing and singing hillbilly music, especially the country boogies which were all the rage, around the bars of Jackson, Tennessee. After the huge success of his Blue Suede Shoes&nbsp; in 1956, he explained that all he did was to add more rhythm to old blues and Honky Tonk tunes and speed them up a little. In Kentucky, the Everly Brothers played with their father Ike, who took up guitar with his neighbour, Merle Travis. <br />They formed their own duo in 1945 when Don was 8 and Phil 6!Idols of the black population included blues shouters such as Joe Turner and Winonie Harris, along with Rhythm &amp; Blues greats like Joe and Jimmy Liggins, Roy Brown and Amos Milburn. While their music, an updated version of Swing, often heralded the urban Rock &lsquo;n&rsquo; Roll to come, only Joe Turner would succeed in getting on to this new band wagon. In 1947, although white audiences also flocked to their shows, there was no question of any of them appearing on radio or of their records appearing in the &ldquo;Country &amp; Western&rdquo; or &ldquo;Pops&rdquo; Top 40. Little Richard was already singing on the streets of Macon, Georgia, trying to make a bit of money. At the same time, while it was clear that Chuck Berry and Bo Diddley &ndash; already accomplished musicians in 1947 &ndash; would make a name for themselves, it was inconceivable that this would be in anything other than Rhythm &amp; Blues, the &ldquo;coloured&rdquo; genre.<br /></span><span class=Soustitre>AMERICA IN 1947</span><span class=Texte><br />In 1947, in spite of its widespread military and economic influence, things were not so rosy at home in an America paralysed by the high cost of living and continuous strikes. The family was still seen as the cornerstone of society and puritanical moral attitudes prevailed. The black problem and racial segregation in the south were simply ignored, as being of little consequence in this &ldquo;new&rdquo; America on the march.The one-time ally Russia was once more an enemy. Communism was gaining ground everywhere, even in America. President Truman persuaded a somewhat reluctant Congress to support his struggle against Soviet expansionism &ndash;&nbsp; thus setting in motion the cold war. But America did not want direct confrontation with the Soviets, merely to contain them behind the Iron Curtain which was now erected. This climate of suspicion also led to the inauguration of the Marshall Plan to provide aid to the people of a shattered Europe so they would not turn to Communism as a solution. Parallel to this, the CIA was set up in 1947, not only to infiltrate &ldquo;enemy&rdquo; countries but also to report on subversive activities at home. Yet, at the same time, America was championing demands of British and French colonies for independence, themselves granting independence to the Philippines in 1946. Henceforth American imperialism was to take an economic and cultural direction. The prominent role they had played in World War II and in post-war international politics, enabled them to disseminate their products, ideas and culture far and wide. But they could hardly have anticipated that it would be their so-called &ldquo;sub-culture&rdquo; (thrillers, Science Fiction, Southern music, cartoons&hellip;) that would prove so fascinating to the rest of the world, communicating an image of America far different from that intended by the State Department. In 1947 Hollywood was booming &ndash; and Steven Spielberg was born.<br /></span><span class=Soustitre>THE GROWTH OF INDEPENDENT LABELS</span><span class=Texte><br />In the aftermath of the war, with the resulting shake-up in the population created by the return of thousands of newly-demobbed soldiers, Southern music that had been successfully recorded and marketed in pre-war days by the big labels &ndash; Victor, Decca, Columbia &ndash; suddenly became more difficult to define and far less profitable. These companies now concentrated on &ldquo;Pop&rdquo; which accounted for 92% of US record sales, thus leaving an opening for independent labels. Lower production costs and an increase in the number of small-town studios gave the latter the opportunity to try their luck with other styles, not covered by the big studios: blues, country &amp; western, Rhythm &amp; Blues &ndash; even kletzmer (Yiddish-American music), Tex-Mex, Irish-American, rembetika (Greek-American), cajun... The first &ldquo;indies&rdquo; had made a somewhat cautious appearance in the late 30s: Exclusive in Hollywood, Varsity, Beacon and Key Note in New York.Towards the end of 1945, black pianist/vocalist Cecil Grant had a big hit with I Wonder on Exclusive, the first label established by black Americans, the Ren&eacute; brothers from new Orleans. This encouraged a number of independent producers, mainly recently-arrived Europeans or Southerners with a small army gratuity to invest, to turn their attention to &ldquo;ethnic&rdquo; recordings. They all shared similar, more unconventional musical tastes, a determination to succeed and, above all, wide knowledge of the American &ldquo;ethnic&rdquo; milieu. Herman Lubinsky founded Savoy in Newark; the Brauns created De Luxe in Linden, N.J.; Hy Seigal, Sam Schneider, and Ike Bergman launched Apollo in Harlem and A.B.Green National in Manhattan. Their success encouraged other producers, fascinated by this music, to get in on the act &ndash; often in the most far-flung corners of the country &ndash; Texas, Louisiana, Memphis, Cincinnati, Houston &hellip; These would soon be followed by the sensational arrival of Sun, King, Atlantic and Chess on the music scene. Capitol, founded in Hollywood by a group of hillbilly artists including Lee Gillet, a Western Swing veteran, began to record an impressive catalogue of country music (Tex Williams, Tex Ritter, Merle Travis), of Rhythm &amp; Blues (T-Bone Walker), of jazz-pop (Peggy Lee)&hellip; <br />Long before the birth of Sun, Capitol brought out records that clearly signalled the coming of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll, a style for the creation of which the label rightly claims some credit. In 1947, all the juke-boxes were playing Capitol artists &ndash; Nellie Lutcher, Julia Lee, Merle Travis (his superb Merle&rsquo;s Boogie Woogie), the Milo Twins, Jimmy Wakely and Peggy Lee, whose new and immensely popular version of Why Don&rsquo;t You Do Right? she had previously recorded with the Benny Goodman Orchestra.Another Californian label that played a major role in the evolution of Rock &lsquo;n&rsquo; Roll was Speciality, created by Art Rupe. A Central European, brought up in the black quarter of Pittsburgh, he had already sunk, and lost, all his savings in an independent label, Atlas, during the war. After arriving in Los Angeles, he set up Juke Box Records which was, in fact, nothing more than a mail-box. The modest success achieved by its first record Boogie N&deg; 1 by the Sepia Tones, a black group &ldquo;in&rdquo; at the time, encouraged Rupe to concentrate on Rhythm &amp; Blues. Armed with a notebook, he set out on a fact-finding tour covering black bars, Watts record shops, black audiences&rsquo; favourite radio stations, black purchasing power etc. In 1945, knowing exactly what he wanted to record, plus what was needed to penetrate the ghetto market, Rupe founded Speciality, signing up artists that he had discovered were particular favourites with the black community, notably Roy Milton, Jimmy Liggins and Joe Lutcher who all produced great Rhythm &amp; Blues hits. So it is hardly surprising that so many black Rock &lsquo;n&rsquo; Roll greats were first launched by Speciality: Little Richard, Larry Williams, Don &amp; Dewey, Lloyd Price&hellip;<br />Adapted by Joyce Waterhousefrom the French text of G&eacute;rard HERZHAFT<br />&copy; FREMEAUX &amp; ASSOCIES S.A. 1998<br /></span><span class=Soustitre2>The Artists</span><span class=Texte><br /><strong>Chet Atkins (1924): </strong>This famous guitarist is often disparaged today. While it is true that he was greatly involved in the &ldquo;Nashville Sound&rdquo; of the 60s which led to a watering-down of Country Music, his earlier work was superb. Using a fingerpicking technique based on that of Merle Travis, his principal mentor, he developed his own four-fingered style, full of nuances and harmony. He was also influenced by jazz guitarists such as George Barns or Django Reinhardt. The Canned Heat&nbsp; heard here is a magisterial guitar version of White Heat by Bob Wills on Rock &lsquo;n&rsquo; Roll 1927-38.<br /><strong>BIG THREE TRIO:</strong> Formed in 1946 by guitarists Leonard Caston and Bernardo Dennis (the latter replaced by Ollie Crawford in 1947) and bassist Willie Dixon, this was indeed a &ldquo;heavyweight&rdquo; trio, not only in terms of physical size but also of the music produced. They modelled themselves on the hugely successful Nat King Cole trio but the presence of Dixon and the fact that they were based in Chicago gave them a much more earthy feel, a foretaste of what Dixon would produce for Chess in 1947.<br /><strong>Roy BROWN (1925-1981):</strong> This powerful New Orleans vocalist continually topped the Rhythm &amp; Blues Hit Parade between 1947 and 1955. He started out copying his boyhood idols, Crosby and Sinatra but he was much more popular with black audiences when he adopted the style of blues shouters such as Big Joe Turner. He and his&nbsp; Mighty Men had regular hits with their ballads and blues. However, his success declined after 1954 and he was not really part of the Rock &lsquo;n&rsquo; Roll upsurge, although he had helped to define it as shown here on Roy Brown&rsquo;s Boogie.<br /><strong>DELMORE BROTHERS:</strong> Alton (1908-64) and Rabon (1916-52) from Alabama began their prolific musical career in the 30s, adopting an Appalachian duo style, extremely bluesy, notable for the subtle harmonisation of a standard guitar and one with four chords. From 1945, they changed to a boisterous Country boogie style, foreshadowing Rockabilly, as on this Barnyard Boogie.<br /><strong>Al DEXTER (1902-84): </strong>This veteran bandleader of the Texas oil-drillers&rsquo; dance-halls is said to have been the first to apply the term &ldquo;Honky Tonk&rdquo; to the musical genre that was to become the backbone of Country Music. His composition Pistol Packin&rsquo; Mama was a huge success with GIs in 1943 (later taken up by Bing Crosby and the Andrew Sisters), his popularity continuing well into the 50s. He invested in rodeos, motels, restaurants and opened his own club in Dallas where he played exclusively until his death. His work, including numerous boogies, clearly presages Rockabilly.<br /><strong>Red FOLEY (1910-68):</strong> One of the most versatile post-war Country Music singers Clyde &ldquo;Red&rdquo; Foley owed much of his success to Gospels. Previously, however, numerous records had revealed his talents as a guitarist &ndash; he had learnt to play with Big Bill Broonzy &ndash; and a creator of superb Country boogies, as this beautiful version of Freight Train Blues testifies.<br /><strong>Paul GAYTEN (1920): </strong>This New Orleans bandleader was the nephew of Little Brother Montgomery. He recorded ballads and blues under his own name but also acted as talent scout for Chess in his home town. Your Hands Ain&rsquo;t Clean gives us a taste of New Orleans Rock &lsquo;n&rsquo; Roll.<br /><strong>Jazz GILLUM (1904-64): </strong>Harmonica player and vocalist from Mississippi, Jazz Gillum was one of the greats of pre-war Chicago orchestral blues. He recorded a hundred or so titles from 1934 to 1950 and wrote several &ldquo;classics&rdquo;, including Key To The Highway and Look On Yonder&rsquo;s Wall. Returning to Chicago after the war, he found the ghetto completely transformed by the arrival of Southern migrants. He became part of the Chicago electric blues movement, recording 30 brilliant titles between 1946 and 1950, among them this exuberant You Got To Run Me Down.<br /><strong>Wynonie HARRIS (1915-69): </strong>One of the best blues shouters of the 40s. After singing with Swing big bands, she formed her own Rhythm &amp; Blues orchestra which, although it had a national hit with Good Rocking Tonight in 1947, was unable to adapt to the Rock &lsquo;n&rsquo; Roll movement of the 50s.<br /><strong>Smokey HOGG (1912-82): </strong>One of the best representatives of post-war Texas electric guitar country blues, Smokey started out as an itinerant singer, inspired by Blind Lemon Jefferson and Texas Alexander, before making numerous records, often with more than a hint of Rockabilly as on Good Morning Little Schoolgirl.<br /><strong>Lightnin&rsquo; HOPKINS (1912-82): </strong>A great Texas blues innovator, an excellent composer and outstanding bluesman. He went on the road in the 30s, meeting many Texan bluesmen including pianist Thunder Smith with whom he teamed up as &ldquo;Lighting and Thunder&rdquo;. While his guitar playing reveals strong echoes of Blind Lemon Jefferson, his style is more modern, fluid and relaxed which made him one of the very first bluesmen to make full use of the electric guitar as we can hear on Let Me Play With Your Poodle.<br /><strong>Paul HOWARD (1913-84): </strong>Not to be confused with his black Rhythm &amp; Blues namesake. A veteran of Nashville&rsquo;s Grand Ole Oprey, he cut many titles with the Cotton Pickers for Liberty, Columbia and King in a Western Swing style.<br /><strong>Louis JORDAN (1908-75): </strong>One of the great names in Rhythm &amp; Blues, he learnt saxophone at an early age, toured with the Rabbit Foot Minstrels, accompanied Ma Rainey, Ida Cox, even Bessie Smith before featuring in the jazz orchestras of Armstrong, Clarence Williams and Chick Webb. He formed his Tympany Five in 1938 and signed a contract with Decca that lasted until 1954. His show combined swing, burlesque, dance music, seasoned with a dash of humour evident on Barnyard Boogie. <br /><strong>Pee Wee KING (1914): </strong>Accordionist, harmonica player, violinist, singer and bandleader, Pee Wee King was one of the first to transplant Western Swing to the Appalachians. During the years 35-65, his Golden West Cowboys included some of the best Country Music musicians and vocalists. Ten Gallon Boogie was a great hit in 1947.<br /><strong>Julia LEE (1902-1958): </strong>An important Kansas City artist between 1944-52, influenced by pre-war blues and jazz vocalists, Julia Lee also developed a Rhythm &amp; Blues style, often hinting at Rock &lsquo;n&rsquo; Roll. Not only a singer with an extremely wide range but also an excellent pianist in the Missouri tradition. On masterpieces such as Snatch And Grab It and Mama Don&rsquo;t Allow she is surrounded by top jazzmen.<br /><strong>Peggy LEE (1920): </strong>She spent her childhood listening to the great jazz orchestras and singers, modelling herself on Maxine Sullivan. Determined to get into show business, she left for Los Angles in 1937, appearing in Hollywood clubs where she soon attracted attention. Hired by Benny Goodman in 1941 to replace Helen Forrest, she made a hit with Why Don&rsquo;t You Do Right?&nbsp; The new version reproduced here was a huge commercial success. Although her sense of swing only occasionally touched Rock &lsquo;n&rsquo; Roll, she was one of those rare non-Southern vocalists whose blues and boogies were utterly convincing.<br /><strong>Jimmy LIGGINS (1924-84): </strong>Guitarist and singer, he had some success alongside his brother Joe, a pioneer of Rhythm &amp; Blues, with titles like The Washboard Special&nbsp; or Saturday Night Boogie. However, he is best known as an arranger and studio musician.<br /><strong>Joe LUTCHER:</strong> Saxophonist, singer and Rhythm &amp; Blues bandleader, Nellie Lutcher&rsquo;s brother Joe made his debut with Nat King Cole but, in spite of the quality of his often devastating boogies, he was never really successful. In 1957 he abandoned music for religion, seeing the Russian&rsquo;s launching of Sputnik as a divine revelation.<br /><strong>Nellie LUTCHER:</strong> This excellent singer and pianist left Louisiana for Los Angeles at the same time as her brother Joe, but she recorded a number of hits in the late 40s, notably He&rsquo;s A Real Gone Guy, a Rhythm &amp; Blues classic.<br /><strong>Sticks McGHEE (1924-84): </strong>This guitarist, Brownie McGhee&rsquo;s brother, had a considerable success with his Drinkin&rsquo; Wine Spo-dee-o-dee in 1947, which Jerry Lee Lewis was later to turn into a Rock &lsquo;n&rsquo; Roll standard. He cut a lot of titles for Atlantic and King but died penniless and unknown.<br /><strong>Amos MILBURN (1926-80): </strong>This multi-talented artist was not only a great blues shouter and brilliant boogie woogie pianist, in the style of Pete Johnson and Albert Ammons, but also a prolific composer. A star of Rhythm &amp; Blues, he appeared in all the black clubs and on the air. After Down The Road Apiece in Rock &lsquo;n&rsquo; Roll Vol. 2, we offer here Chicken Shack Boogie.<br /><strong>MILO TWINS: </strong>We know very little about the brothers (Edward and Edwin). They recorded some down-home country boogies for Decca and Capitol, including this Downtown Boogie with the great Jimmy Riddles on harmonica.<br /><strong>Roy MILTON (1907-83):</strong>The &ldquo;Grandfather of Rhythm &amp; Blues&rdquo; was hugely popular with black audiences from 1945 to 1953, his hits including this Big Fat Mama. He and Louis Jordan were the main founders of Rhythm &amp; Blues but, after the mid-50s, his public deserted him and the Rock &lsquo;n&rsquo; Roll current passed him by.<br /><strong><br />Wayne RANEY (1921-93):</strong> An excellent Country Music harmonica player, long-time associate of the Delmore Brothers but also recordeding under his own name. This Lost John Boogie was in the Country &amp; Western Top 40 for some weeks in 1947.<br /><strong>Jack RIVERS (1920):</strong> This legendary guitarist accompanied Spade Cooley, Roy Rogers, Johnny Mercer etc. on innumerable sessions in the 40s and 50s, but also recorded under his own name before embarking on a political career. On retirement he bought a hotel in Arizona where he still plays occasionally!<br /><strong>SONS OF THE PIONEERS: </strong>A vocal group founded in 1934 by Roy Rogers, Tim Spencer, Bob Nolan and the Farr brothers, a brilliant guitar/violin duo. Their work (with personnel changes) covers three decades, composed mainly of Western cowboy music and featured in many of John Ford&rsquo;s films. Cigareetes, Whuskey And Wild Wild Women may not be a boogie but it was picked up by several rockers.<br /><strong>Sister Rosetta THARPE (1915-73): </strong>Gospel singer, playing very bluesy guitar, Rosetta started out with Cab Calloway and Lucky Millinder but, in 1943, abandoned profane music to devote herself to gospel. She recorded a superb series with the Sammy Price trio... gospel yes, but the feeling was pure blues as can be appreciated on This Train.<br /><strong>Merle TRAVIS (1917-83): </strong>Writer, cartoonist, cinema actor, composer, singer and guitarist, Merle Travis is certainly one of the most important figures in American popular music. After playing with several string-bands Merle arrived in California in 1945 where he developed his own version of Honky Tonk in which humour rides alongside swing. He recorded several guitar boogies but it was on this Merle&rsquo;s Boogie Woogie that he used, for the first time, the pre-recording technique developed by Les Paul.<br /><strong>Johnny TYLER: </strong>Veteran singer and guitarist&nbsp; with Western Swing and Honky Tonk bands whose recordings in Hollywood in the mid-40s, forerunners of Rockabilly, included several versions of this Oakie Boogie. In the 50s was he still around in Atlanta but then he disappeared from view.<br /><strong>T-Texas TYLER (1916-72):</strong>&ldquo;The man with a million friends&rdquo;&rsquo; was very popular in the 40s, his songs&nbsp; ranging from sentimental ballads to Country boogie as typified on My Buckets Got A Hole In It, an adaptation of an old minstrel show title. Although one of its precursors, Tyler found it hard to adapt to the new Rockabilly and went on to specialise in Country Gospel (Country Gospel FA 055).<br /><strong>Jimmy WAKELY (1914-82):</strong> After 1939, singer and multi-instrumentalist Wakely starred in numerous singing Westerns (Saga of Death valley, Song Of The Range, Song Of The Sierras) but he also cut some excellent sides, usually accompanied by the swinging guitar of Jimmy Rivers, as on Oklahoma Blues.<br /><strong>Hank WILLIAMS (1923-53):</strong> The &ldquo;Drifting Cowboy&rdquo; was one of the main innovators of post-war Country Music, composing and recording numerous masterpieces during his short life. His work and influence made him one of the Giants of popular contemporary music. His Move It On over had only moderate success in 1947 but strongly influenced Bill Haley.<br /><strong>Tex WILLIAMS (1917-85):</strong> After a stint singing with the Spade Cooley band, Williams started out under his own name in 1946 with Western Caravan, a leading group in post-war Western Swing, including superb guitarist Johnny Weis. He signed up with Capitol who insisted that, to stay on their books, he had to produce a hit so Tex went to see his friend Merle Travis, who had the reputation of being a very fast song-writer. Tex, an inveterate smoker himself, arrived to find Merle painting his fence and rolling a cigarette, and a short time later he left with this talking-blues Smoke, Smoke, Smoke &mdash;which was an immediate hit, heading the Top 40 Pop for several weeks.<br /><strong>John Lee &ldquo;Sonny Boy&rdquo; WILLIAMSON (1914-48):</strong> One of the most important bluesmen ever, his innovative harmonica style firmly established it as a blues instrument. Prolific composer of numerous &ldquo;classics&rdquo;, he was one of the creators of modern Chicago blues (see FA 253), represented here by Polly Put The Kettle On.<br /><strong>Luke WILLS (1920):</strong> A younger brother of Bob Wills, bass player Luke was one of the Texas Playboys. His huge success at the end of the war led him to create other family bands to cover all his gigs. His Rhythm &amp; Buster group was much more modern than the Playboys, playing throughout the South West and recording a handful of titles, among them Texas Special.Adapted by Joyce Waterhousefrom the French text of G&eacute;rard HERZHAFT<br />&copy; FREMEAUX &amp; ASSOCIES S.A. 1998<br /></span><span class=Soustitre2>CD1</span><span class=Texte><br /><strong>01. WYNONIE HARRIS:</strong> Good Rocking tonight&nbsp; K5386 (Brown)&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;47<br /><strong>02. HANK WILLIAMS</strong>: Move it on over&nbsp; MGM 10033 (Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;46<br /><strong>03. PAUL HOWARD: </strong>Rootie Tootie&nbsp; CCO 4910-1/Co 38069 (Rose)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;48<br /><strong>04. JULIA LEE:</strong> Mama don't allow&nbsp; Cap 2061 (Davenport/Brown)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;56<br /><strong>05. JULIA LEE:</strong> Snatch and grab it&nbsp; Cap 2043 (Pease)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;53<br /><strong>06. AL DEXTER: </strong>New broom boogie&nbsp; HCO 2333-1/Co 37594 (Dexter/Walker)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;35<br /><strong>07. LOUIS JORDAN:</strong> Barnyard boogie&nbsp; W-73883/De 24300 (Gray/Jordan)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;50<br /><strong>08. STICKS Mc GHEE:</strong> Drinkin' wine spoo-dee-o-dee&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; N-74860 (Mc Ghee/Mc Ghee)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;19<br /><strong>09. RED FOLEY:</strong> Freight train boogie&nbsp; 73779 (Foley)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;51<br /><strong>10. PEE WEE KING:</strong> Ten gallon boogie&nbsp; D7VB 0364 (King/Stewart)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;35<br /><strong>11. PAUL GAYTEN:</strong> Your hands ain't clean&nbsp; D-323/DeL 1063 (Gayten)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;31<br /><strong>12. JOE LUTCHER:</strong> Rockin' boogie&nbsp; Sp 303 (Lutcher)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;27<br /><strong>13. MILO TWINS: </strong>Downtown boogie&nbsp; Cap? (Milo/Milo)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;23<br /><strong>14. JAZZ GILLUM:</strong> You got to run me down&nbsp; D7VB-706 (Gillum)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;31<br /><strong>15. LIGHTNIN' HOPKINS:</strong> Let me play with your poodle&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; 222-1/IM 3760 (Hopkins/Smith)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>16. SMOKEY HOGG:</strong> Good morning little schoolgirl&nbsp; MM 755-1 (Williamson)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;22<br /><strong>17. LUKE WILLS: </strong>The Texas Special&nbsp; D7VB 2112-1 (Hughes)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;36<br /><strong>18. ROY BROWN: </strong>Roy Brown boogie&nbsp; D-451 (Brown)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;010<br /><strong>(1) </strong>Wynonie Harris, vcl; Jesse Drakes, tpt; Clyde Bernhardt, tb; Stafford Simon, t-sax; Elwyn Fraser, alto-sx; Hot Lips Page, tpt; Archie Hall, pno; Edgar Brown, bs; Clarence Donaldson, dms. New York City, 28 d&eacute;cembre 1947.0<br /><strong>(2) </strong>Hank Williams, vcl/g; Sammy Pruett, g; Don Helms, steel-g; fiddle; bs. Nashville,Tn, mai 1947.0<br /><strong>(3) </strong>Paul Howard, vcl/g; The Cotton Pickers, band. Chicago, Ill. 20 novembre 1947.0<br /><strong>(4)</strong> Julia Lee, vcl/pno; Jack Marshall, g; Red Norvo, xyl; Geechie Smith, tpt; Vic Dickenson, tb; Benny Carter, alto-sx; Dave Cavanaugh, t-sx; Red Callender, bs; Sam Lovett, dms. Los Angeles, 11 novembre 1947.0<br /><strong>(5)</strong> Julia Lee, vcl/pno; Jack Marshall, g; Red Norvo, xyl; Bobby Sherwood, tpt; Vic Dickenson, tb; Benny Carter, alto-sx; Dave Cavanaugh, t-sx; Red Callender, bs; Sam Lovett, dms. Los Angeles, 16 juin 1947.0<br /><strong>(6) </strong>Al Dexter, vcl/g; The Troopers, band. Hollywood, Ca. 26 mai 19470<br /><strong>(7)</strong> Louis Jordan, vcl/alto-sx; Eddie Johnson, t-sx; Aaron Izenhall, tpt; Carl Hogan, g; Bill Davis, pno; Dallas Bartley, bs; Chris Colombus, dms. New York City, 23 avril 1947.0<br /><strong>(8)</strong> Sticks Mc Ghee, vcl/g; Brownie Mc Ghee, vcl/g; Bill Harris, bs. New York City, mai 1947.0<br /><strong>(9)</strong> Red Foley, vcl/g; prob. Jimmie Riddles, hca; The Cumberland Ridge Boys, band. Nashville, Tn. 13 janvier 1947<br /><strong>(10)</strong> Pee Wee King, leader/acc.; Redd Stewart, vcl/fdl; James Byrd, fdl; band. Chicago, Ill. d&eacute;but 1947.<br /><strong>(11)</strong> Paul Gayten, vcl/pno; Edgar Blanchard, g; Warren Stanley, bs; Robert Green, dms. New Orleans, janvier 1947<br /><strong>(12)</strong> Joe Lutcher, vcl/alto-sx; Karl George, tpt; Bill Ellis, t-sx; Leon Beck, b-sx; Harold Morrow, g; Bill Cooper, bs; Booker T. Hart, dms. Los Angeles, 19 avril 1947.<br /><strong>(13) </strong>Edward &amp; Erwin Milo, vcls/g/mdln; Jimmie Riddles, hca; bs; dms. Los Angeles, c. juillet 1947.<br /><strong>(14) </strong>Jazz Gillum, vcl/hca; Eddie Boyd, pno; Willie Lacey, g; Ransom Knowling, bs; Judge Riley, dms. Chicago, 24 avril 1947<br /><strong>(15) </strong>Lightnin' Hopkins, vcl/g; Thunder Smith, pno; dms. Los Angeles, 15 ao&ucirc;t 1947.<br /><strong>(16)</strong> Smokey Hogg, vcl/g; Hadda Brooks, pno; Bill Davis, pno; Al Wichard, dms. Los Angeles, 10 d&eacute;cembre 1947.<br /><strong>(17) </strong>Luke Wills, leader; Billy Hughes, vcl; Curt Dunn, g; J.L. Jenkins, st-g; Tommy Doss, g; Richard Morgan, g; James Holley, fdl; Robert Berg, fdl; Sidney Barnes, pno; Darrell Jones, bs; Johnnie Edwards, dms. Hollywood, Ca. 18 novembre 1947.<br /><strong>(18) </strong>Roy Brown, vcl + prob. Walter Daniels, pno; Wallace Davenport, tpt; Clement Tervalone, tb; Earl Barnes, t-sax; Bill Jones, g; Percy Gabriel, bs; dms. New Orleans, La. Septembre 1947.<br /></span><span class=Soustitre2>CD 2</span><span class=Texte><br /><strong>01. MERLE TRAVIS: </strong>Merle's boogie woogie # 1&nbsp; 2092-2/Cap 40026 (Travis)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;03<br /><strong>02. TEX WILLIAMS:</strong> Smoke! Smoke! Smoke! (that cigarette)&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; 1799/Cap 40001 (Travis/Williams)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;55<br /><strong>03. AMOS MILBURN:</strong> Chicken shack boogie&nbsp; 254-1/Ald 3014 (Milburn)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;50<br /><strong>04. SONS OF THE PIONEERS: </strong>Cigareetes, whusky and wild wimmen&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; D7VB 450 (Spencer)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;53<br /><strong>05. JOHNNY TYLER:</strong> Oakie boogie&nbsp; SRC 501/Mm 3020 (Guthrie)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;14<br /><strong>06. NELLIE LUTCHER: </strong>He's a real gone guy&nbsp; Cap 40017 (Lutcher)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;01<br /><strong>07. JOHN LEE &quot;SONNY BOY&quot; WILLIAMSON:</strong> Polly put your kettle on &nbsp;&nbsp;&nbsp; D7VB 375 (Trad.)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;29<br /><strong>08. BIG THREE TRIO:</strong> After while&nbsp; CCO 4841 (Caston)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;04<br /><strong>09. WAYNE RANEY: </strong>Lost John boogie&nbsp; K 2836 (Raney)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>10. DELMORE BROTHERS:</strong> Barnyard boogie&nbsp; K 2524 (Delmore/Delmore)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;55<br /><strong>11. ROY MILTON:</strong> Big fat mama&nbsp; Sp2/518 (Millinder/Simon)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;45<br /><strong>12. PEGGY LEE: </strong>Why don't you do right?&nbsp; 2493/Cap 10118 (Mc Coy)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;26<br /><strong>13. JIMMY LIGGINS:</strong> The Washboard special&nbsp; Sp19 (Liggins)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;31<br /><strong>14. T-TEXAS TYLER:</strong> My bucket's got a hole in it&nbsp; 4S3365 (Macon/Tyler)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;59<br /><strong>15. CHET ATKINS:</strong> Canned Heat&nbsp; D7VB 0782 (Wills/Atkins)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;33<br /><strong>16. JIMMY WAKELY: </strong>Oklahoma blues (Just an Oakie with the Oakie blues)&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp; Cap (Wakely)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;32<br /><strong>17. SISTER ROSETTA THARPE:</strong> This Train&nbsp; 73987 (Trad.)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;50<br /><strong>18. JACK RIVERS:</strong> Razor Strap boogie&nbsp; StV 177 (Rivers)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;030<br /><strong>(1)</strong> Merle Travis, vcl/g; Eddie Kirk, g; Noel Boggs, st-g; Tex Atchison, fdl; Cliffie Stone, bs; Joel Duroe, dms. Hollywood, Ca. 1 juillet 1947.0<br /><strong>(2) </strong>Tex Williams, vcl; Johnnie Weis, g; Smokey Rogers, g/vcl; Deuce Spriggins, vcl; Don Linden, tpt; Cactus Soldi, fdl; Rex Call, fdl; Harry Sims, fdl; Eddie Mitchell, st-g; Ossie Godson, pno; Pedro De Paul, acc.; Muddy Berry, dms. Hollywood, Ca. 27 mars 1947.0<br /><strong>(3) </strong>Amos Milburn, vcl/pno; Maxwell Davis, t-sx; band. Los Angeles, 19 novembre 1947.0<br /><strong>(4) </strong>Bob Nolan, vcl; Lloyd Perryman, vcl; Tim Spencer, vcl; Ken Carson, vcl/g; Karl Farr, g; Hugh Farr, mdln; Noel Boggs, st-g; Pat Brady, bs. Hollywood, Ca. 5 janvier 1947.0<br /><strong>(5) </strong>Johnny Tyler, vcl/g; George Chemura, g; Richard Hamilton, st-g; Gerald Wolfe, fdl; Red Egner, fdl; Robert Armstrong, pno; Vic Bias, bs; G. Wright, dms. Los Angeles, c. juillet 1947.0<br /><strong>(6) </strong>Nellie Lutcher, vcl/pno; band; Billy Hadnott, bs. Hollywood, Ca, 20 avril 1947.0<br /><strong>(7)</strong> John Lee &quot;Sonny Boy&quot; Williamson, vcl/hca; Big Bill Broonzy, g; Blind John Davis, pno; Willie Dixon, bs; Charles Saunders, dms. Chicago, 28 mars 1947.0<br /><strong>(8)</strong> Leonard Caston, vcl/pno; Ollie Crawford, vcl/g; Willie Dixon, vcl/bs; Alphonse Walker, dms. Chicago, 3 septembre 1947.0<br /><strong>(9)</strong> Wayne Raney, vcl/hca; Alton Delmore, g; Rabon Delmore, g; Roy Lanham, g; Henry Glover, dms. Cincinnati, d&eacute;cembre 1947.<br /><strong>(10) </strong>Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/g; Wayne Raney, hca; prob. Roy Lanham, g; bs. Cincinnati, septembre 1947.<br /><strong>(11)</strong> Roy Milton, vcl/dms; Camille Howard, pno; William Gaither, t-sx; Hosea Sapp, tpt; Clifton Noel, alto-sx; Clarence Jones, bs. Hollywood, 1 ao&ucirc;t 1947.<br /><strong>(12)</strong> Peggy Lee, vcl; David Barbour, g; band. Hollywood, Ca. 19 novembre 1947.<br /><strong>(13)</strong> Jimmy Liggins, vcl/g; Eugene Watson, pno; Glenn Willis, tpt; Jimmy Demon, alto-sx; Harold Land, t-sx; John Ferguson, t-sx; Johnatan Bagsby, bs; Leon Petties, dms. Los Angeles, 26 no&shy;vembre 1947.<br /><strong>(14)</strong> T-Texas Tyler, vcl/g; Noel Boggs, st-g; Vic Davis, pno; others unknown.&nbsp; Hollywood, Ca vers juillet 1947<br /><strong>(15) </strong>Chet Atkins, g; George Barnes, g; Augie Klein, acc; Charles Hunter, fdl; Harold Siegel, bs. Chicago, 11 ao&ucirc;t 1947.<br /><strong>(16) </strong>Jimmy Wakely, vcl/g; Jack Rivers, lead-g; band. Hollywood, Ca. 8 octobre 1947<br /><strong>(17)</strong> Rosetta Tharpe, vcl/g; Sammy Price, pno; George Foster, bs; Kenny Clark, dms. New York City, 2 juillet 1947.<br /><strong>(18)</strong> Jack Rivers, vcl/g; band. Los Angeles, prob. d&eacute;but 1947.<br /></span><span class=Source>CD Rock N&acute;Roll 1947 &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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Bill Haley, Elvis Presley ou Carl Perkins &eacute;tant consid&eacute;r&eacute;s comme les premiers &ldquo;rejetons&rdquo; de la d&eacute;cennie Rock&rsquo;n&rsquo;Roll. Mais cette p&eacute;riode correspond bien davantage &agrave; un changement de mentalit&eacute; de l&rsquo;Am&eacute;rique, notamment dans ses rapports avec la jeunesse de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, &agrave; une reconnaissance nationale (les Nordistes am&eacute;ricains) puis internationale de la musique du Sud des Etats Unis qu&rsquo;&agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;une forme de musique v&eacute;ritablement nouvelle.En tout cas, si le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll peut -pour des observateurs ext&eacute;rieurs au monde sudiste- sembler na&icirc;tre au milieu des ann&eacute;es 50, il aura eu une tr&egrave;s longue gestation. De nombreux fr&egrave;res a&icirc;n&eacute;s aux vagissements rockants et rollants sont sortis de la m&ecirc;me matrice qui annoncent le fils prodigue. Et on peut sans difficult&eacute; d&eacute;celer les premiers coups de pied rythm&eacute;s dans le ventre de leur terre nourrici&egrave;re aux tout d&eacute;buts des enregistrements de musique sudiste. Le premier volume de ces Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll nous faisait revivre cette pr&eacute;histoire de la musique populaire du XX&egrave;me si&egrave;cle.Dans ce second coffret qui nous emm&egrave;ne de 1938 &agrave; 1946, la g&eacute;n&eacute;ralisation du boogie-woogie, les bouleversements de la soci&eacute;t&eacute; am&eacute;ricaine durant la guerre, les transformations de l&rsquo;industrie du disque apr&egrave;s le conflit induisent des modifications profondes dans les musiques sudistes et une popularit&eacute; de plus en plus vaste au-del&agrave; de ses fronti&egrave;res g&eacute;ographiques et ethniques. L&rsquo;Am&eacute;rique de cette &eacute;poque charni&egrave;re bouge et wooge partout d&rsquo;une fa&ccedil;on qui est tr&egrave;s proche de ce que l&rsquo;on appellera Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.<br /></span><span class=Soustitre>LA FOLIE DU BOOGIE WOOGIE</span><span class=Texte><br />Si le boogie-woogie &eacute;tait certainement pr&eacute;sent depuis longtemps chez les musiciens noirs, notamment &agrave; La Nouvelle-Orl&eacute;ans, il n&rsquo;est devenu un genre national qu&rsquo;apr&egrave;s la reprise du Pinetop&rsquo;s boogie woogie par Cleo Brown en 1935 et surtout par le chef d&rsquo;orchestre blanc Tommy Dorsey en 1938. Un succ&egrave;s gigantesque, ce Boogie woogie prend l&rsquo;allure d&rsquo;une tornade fr&eacute;n&eacute;tique dans toutes les salles de bal de l&rsquo;Am&eacute;rique, du Sud au Nord, du bar du ghetto aux clubs hupp&eacute;s jouxtant Park Avenue et jusqu&rsquo;au Carnegie Hall o&ugrave; certains des meilleurs pianistes noirs de l&rsquo;&eacute;poque apparaissent le 23 d&eacute;cembre 1938 durant le c&eacute;l&egrave;bre concert &ldquo;Spirituals to Swing&rdquo;, organis&eacute; par John Hammond.Cette manifestation est, pour l&rsquo;&eacute;poque, extr&ecirc;mement audacieuse puisqu&rsquo;elle pr&eacute;sente pour la premi&egrave;re fois des artistes noirs, jazz, spirituals et blues r&eacute;unis, &agrave; un public blanc nordiste New Yorkais. Au del&agrave; de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement musical lui-m&ecirc;me, &ldquo;Spirituals to Swing&rdquo; appara&icirc;t comme une &eacute;tape importante du mouvement qui m&egrave;nera l&rsquo;Am&eacute;rique &agrave; faire du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll sa musique. Des musiciens noirs swinguant sur la sc&egrave;ne du Carnegie Hall, le temple de la &ldquo;Musique&rdquo;...Le public nordiste d&eacute;couvre que Tommy Dorsey n&rsquo;est pas le seul &agrave; faire danser le boogie woogie... Et peut-&ecirc;tre m&ecirc;me que ces pianistes qui se produisent en un trio torrentiel, Albert Ammons, Pete Johnson, Meade Lux Lewis jouaient le boogie woogie avant Dorsey ! Et puis, Joe Turner, ce gros bonhomme avec une toute petite t&ecirc;te et une voix de stentor qui &ldquo;hurle&rdquo; son blues au-dessus des basses roulantes des pianistes, il a appris &agrave; faire cela dans le bar de Kansas City o&ugrave; il &eacute;tait serveur ! <br />La folie du boogie woogie est telle que, bient&ocirc;t, tous les orchestres de quelque genre que ce soit le pratiquent. Au moins quelques morceaux dans une soir&eacute;e. Quelques faces de 78t. C&rsquo;est bien s&ucirc;r le cas des sp&eacute;cialistes que sont Albert Ammons dont on peut admirer le toucher puissant sur Shout for joy, de Pete Johnson en compagnie du grand Big Joe Turner, sur Baby look at you et Roll&rsquo;em Pete, deux morceaux qui apparaissent comme des anc&ecirc;tres directs du futur Rock&rsquo;n&rsquo;Roll urbain. Le blues, en tant que musique est &eacute;videmment tr&egrave;s proche du boogie woogie. Mais en tant que genre, il n&rsquo;a &eacute;t&eacute; que tr&egrave;s peu investi par cette forme stylistique. Il faut en fait attendre 1934 que les fr&egrave;res Mc Coy avec leur Baltimore blues (cf Blues 36 chefs d&rsquo;oeuvre FA 036) puis Johnnie Temple et Robert Johnson quelques ann&eacute;es plus tard introduisent les basses marchantes d&eacute;riv&eacute;es du boogie woogie &agrave; la guitare dans leur blues ! C&rsquo;est avec h&eacute;sitation et parcimonie que le blues se met &agrave; cette mode: Washboard Sam ici et l&agrave;, un brin de Jazz Gillum. Et m&ecirc;me si Big Bill Broonzy avec son Rockin&rsquo; chair blues pr&eacute;figure le c&eacute;l&egrave;bre Rock me baby, le blues semble avoir peur de perdre sa sp&eacute;cificit&eacute; en y introduisant par trop la fr&eacute;n&eacute;sie du boogie woogie.C&rsquo;est, par contre, sans se forcer que les groupes de Western Swing continuent leur propre forme de boogie woogie, eux qui l&rsquo;ont pratiqu&eacute; depuis les d&eacute;buts. Les musiciens hillbillies int&egrave;grent ce genre (et tous les genres de musique noire d&rsquo;ailleurs) &agrave; leur musique et &agrave; leur fa&ccedil;on et ne le copient certainement pas. Le pianiste Willie Coates, au sein de l&rsquo;orchestre de Claude Casey; les Shelton Brothers (leur Aura Lee est une &eacute;preuve du futur Love me tender et On the hoot-owl trail est une d&eacute;licieuse pi&egrave;ce qui annonce le hillbilly-boogie); les Radio Cow-Boys; Adolph Hofner qui transforme un vieux folksong Joe Turner blues (rien &agrave; voir avec Big Joe Turner) en un excellent boogie, Moon Mullican... adaptent le boogie woogie &agrave; la musique Country. Ils sont nettement &agrave; l&rsquo;origine du futur Rockabilly.<br /></span><span class=Soustitre>LE CHOC DE LA GUERRE : LES SUDISTES S&rsquo;INSTALLENT AU NORD</span><span class=Texte><br />L&rsquo;attaque japonaise sur Pearl Harbour le 7 d&eacute;cembre 1941 prend l&rsquo;Am&eacute;rique de court. Les Etats Unis sont pr&eacute;cipit&eacute;s dans un conflit mondial malgr&eacute; eux et dans une situation d&rsquo;impr&eacute;paration &eacute;tonnante. Il faut brutalement mettre en marche une industrie de guerre. Les usines des grands centres urbains du Nord ont soudain besoin d&rsquo;une &eacute;norme masse de main d&rsquo;oeuvre qu&rsquo;elles ne peuvent plus trouver dans l&rsquo;immigration europ&eacute;enne ou asiatique. Il ne reste que le Sud. Un monde qui vit encore dans le souvenir de la gloire de ses plantations et de la supr&eacute;matie blanche mais qui est rong&eacute; par la mis&egrave;re due aux al&eacute;as de la monoculture du coton et par une s&eacute;gr&eacute;gation odieuse et absurde qui emp&ecirc;che toute modernisation r&eacute;elle. Partir vers les grandes villes du Nord comme Chicago ou Detroit devient le lot d&rsquo;au moins un membre de chaque famille sudiste quand ce n&rsquo;est pas de familles enti&egrave;res. L&rsquo;attrait de cette formidable migration confine au r&ecirc;ve, particuli&egrave;rement pour les Noirs qui voient dans ce franchissement de la &ldquo;ligne&rdquo; (la Mason-Dixon line qui s&eacute;pare les Etats s&eacute;gr&eacute;gationnistes des autres) l&rsquo;espoir d&rsquo;une nouvelle vie dans un nouveau monde plus juste et plus prosp&egrave;re. Sweet home Chicago... mais aussi Detroit, Cleveland, Cincinnati, New York, Philadelphie, Albany...La r&eacute;alit&eacute; qui les attend est infiniment moins dor&eacute;e. Les Sudistes trouvent le lot habituel des difficult&eacute;s auxquelles sont confront&eacute;es tous les migrants: m&eacute;pris des Yankees pour ces &ldquo;p&eacute;quenots&rdquo; hillbillies, ghettos pour les Noirs, salaires corrects certes mais cadences infernales d&rsquo;usines bien loin des travaux de plein air, climat d&eacute;testable, difficult&eacute;s de logement, s&eacute;paration d&rsquo;avec les familles... Le Sud Profond s&rsquo;installe dans les villes Yankees avec des dollars en poche mais un formidable vague &agrave; l&rsquo;&acirc;me. &ldquo;Booze and the blues&rdquo;, alcool et cafard constituent le lot de ces sudistes d&eacute;racin&eacute;s qui trempent leur nostalgie dans le whiskey des petits bars de voisinage, bouges plus ou moins mal fam&eacute;s, Honky Tonks mal &eacute;clair&eacute;s de lumi&egrave;res tamis&eacute;es, peupl&eacute;s de prostitu&eacute;es &agrave; l&rsquo;aff&ucirc;t du travailleur solitaire qui vient d&rsquo;&ecirc;tre pay&eacute;. Tout cela est anim&eacute; par de petits orchestres qui se serrent sur une sc&egrave;ne minuscule en distillant des versions modernis&eacute;es, &eacute;lectrifi&eacute;es, avec une batterie et une basse des musiques du &ldquo;pays&rdquo;... Blues &eacute;lectrique orchestral pour les Noirs, Honky Tonk music pour les Blancs... Born to lose de Ted Daffan, un v&eacute;t&eacute;ran des orchestres de Western Swing, sera en 1942, une sorte d&rsquo;hymne national des migrants sudistes d&eacute;racin&eacute;s dans un Nord qu&rsquo;ils n&rsquo;aiment pas.<br />Apr&egrave;s Pearl Harbour, les Etats Unis se retrouvent d&eacute;sarm&eacute;s face &agrave; l&rsquo;armada japonaise qui menace les c&ocirc;tes californiennes durant l&rsquo;hiver 1942, allant m&ecirc;me jusqu&rsquo;&agrave; envoyer quelques bombes sur Seattle et Portland. Il faut absolument et rapidement reconstituer la flotte am&eacute;ricaine afin de faire face &agrave; cette menace pressante sur le Pacifique. Pour ce faire, les Etats Unis &eacute;chafaudent de gigantesques chantiers navals dans la r&eacute;gion de San Francisco et Los Angeles. Mais la Californie est tr&egrave;s peu peupl&eacute;e et sa traditionnelle immigration chinoise est compl&egrave;tement tarie par l&rsquo;occupation de l&rsquo;Asie par les Japonais. Il ne reste que la solution, l&agrave; aussi, d&rsquo;une migration sudiste. Mais aller en Californie en hiver depuis le Mississippi est impossible : les Montagnes Rocheuses constituent &agrave; l&rsquo;&eacute;poque une barri&egrave;re infranchissable. La Californie attire alors essentiellement des travailleurs originaires du Texas, de l&rsquo;Oklahoma ou de l&rsquo;Ouest de la Louisiane qui gagnent les chantiers navals via le chemin de fer de Santa Fe, une ancienne ligne qui d&eacute;crivait les villes mini&egrave;res abandonn&eacute;es de l&rsquo;Arizona et du Nouveau Mexique.Le prol&eacute;tariat californien est ainsi surtout texan, Blancs et Noirs. Il trouve une musique de cabarets hollywoodiens &agrave; laquelle il s&rsquo;adapte et qu&rsquo;il adapte &agrave; sa sensibilit&eacute;. Tr&egrave;s vite, le blues texan qui n&rsquo;a pas tant &eacute;volu&eacute; depuis Blind Lemon Jefferson s&rsquo;installe et se transforme au sein d&rsquo;orchestres venus du jazz et domin&eacute;s par des cuivres (repr&eacute;sent&eacute; ici par T-Bone boogie). Alors que les orchestres de Western Swing suivent leur client&egrave;le et deviennent californiens voire hollywoodiens !<br />Cette migration massive de sudistes vers le Nord et vers l&rsquo;Ouest cr&eacute;e aussi un march&eacute; local pour les traditions musicales de ces transplant&eacute;s. Des radios &eacute;mettent &agrave; destination de ces immigrants et diffusent du blues, du Rhythm &amp; Blues et de la Country Music. Les grandes compagnies sont incapables de saisir l&rsquo;ampleur et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de ce nouveau march&eacute; et l&rsquo;imm&eacute;diate apr&egrave;s-guerre voit l&rsquo;&eacute;mergence de multiples petites compagnies ind&eacute;pendantes (dont certaines seront tenues - fait nouveau et v&eacute;ritable r&eacute;volution - par des hillbillies et m&ecirc;me par des Noirs). Elles sortent des disques de nouveaux artistes &agrave; destination avant tout de ce prol&eacute;tariat d&rsquo;immigr&eacute;s sudistes qui constitue un public important &agrave; niveau de vie relativement cons&eacute;quent.<br /></span><span class=Soustitre>RHYTHM &amp; BLUES ET HONKY TONK</span><span class=Texte><br />La guerre et les transformations sociales qui l&rsquo;ont accompagn&eacute;e ont eu des cons&eacute;quences consid&eacute;rables sur les sc&egrave;nes musicales am&eacute;ricaines. Les &ldquo;nouveaux Noirs&rdquo; que d&eacute;crit Alain Tomas (Roots of Rhythm &amp; Blues FA 050) affichent d&eacute;sormais un d&eacute;sir de &ldquo;r&eacute;ussite urbaine&rdquo; plus marqu&eacute; que jamais qui va s&rsquo;exprimer dans l&rsquo;&eacute;mergence du Rhythm &amp; Blues, une formule d&rsquo;abord d&eacute;riv&eacute;e des grands orchestres de New Orleans et de Swing et pr&eacute;figur&eacute;e d&egrave;s 1936 par les Harlem Hamfats &agrave; Chicago. Accents impeccables, voix travaill&eacute;es, musiciens professionnels venus presque tous du jazz, le Rhythm &amp; Blues d&eacute;livre du blues et des boogies mais avec les mani&egrave;res et les apparences d&rsquo;une &ldquo;classe&rdquo; sociale aux antipodes de son cousin le blues, un genre qui fait vibrer les ghettos d&eacute;labr&eacute;s et les campagnes recul&eacute;es. Les &ldquo;idoles&rdquo; des Noirs de toute l&rsquo;Am&eacute;rique sont alors bien davantage Louis Jordan, Big Joe Turner, Roy Milton ou Amos Milburn que Muddy Waters et Howlin&rsquo; Wolf quel que soit le statut de ces artistes dans leurs ghettos.A ces &ldquo;nouveaux Noirs&rdquo;, il faut associer les &ldquo;nouveaux Blancs&rdquo;, ces sudistes d&eacute;racin&eacute;s qui , par n&eacute;cessit&eacute;, s&rsquo;installent dans les grands centres urbains. Migrants durant la guerre, GI&rsquo;s fra&icirc;chement d&eacute;mobilis&eacute;s qui rentrent chez eux pour trouver un monde mis&eacute;rable, une ferme d&eacute;labr&eacute;e, souvent une femme qui, laiss&eacute;e au pays, s&rsquo;est consol&eacute;e avec un autre, ou bien a pris les commandes du petit lopin de terre et qui encourage son conjoint &agrave; ramener de l&rsquo;argent m&ecirc;me, s&rsquo;il le faut, en allant travailler en usine &agrave; Chicago ou &agrave; Detroit...Sociologiquement, le Honky Tonk - la nouvelle Country Music d&rsquo;alors - correspond pour les Sudistes blancs au Rhythm &amp; Blues des Noirs.<br />Il provient aussi des m&ecirc;mes cons&eacute;quences &eacute;conomiques. Les grands orchestres de Swing qui faisaient fureur avant la guerre ne sont plus g&eacute;rables: concurrence des juke-boxes, restriction de l&rsquo;essence pour le d&eacute;placement de 50 &agrave; 80 musiciens !, exigences syndicales des musiciens, conscription qui d&eacute;cime les orchestres. Ces grandes formations laissent progressivement place aux groupes de Rhythm &amp; Blues, ramass&eacute;s autour de leurs cuivres. Le ph&eacute;nom&egrave;ne est exactement le m&ecirc;me pour les orchestres de Western Swing.Si certains grands orchestres de Western Swing continuent en Californie avec peu de changements (du moins dans la formule) jusqu&rsquo;&agrave; la fin des ann&eacute;es 40, en se produisant dans les Westerns de s&eacute;rie B et dans les r&eacute;ceptions du Tout-Hollywood, la plupart d&rsquo;entre eux r&eacute;tr&eacute;cissent, durcissent la section rythmique et deviennent progressivement des groupes de Honky Tonk, un genre tout d&rsquo;abord texan, cr&eacute;e par des transfuges du Western Swing comme Moon Mullican, Hank Penny, Floyd Tillman... Et Ernest Tubb, consid&eacute;r&eacute; g&eacute;n&eacute;ralement comme le &ldquo;p&egrave;re du Honky Tonk&rdquo;. Cette musique parle de d&eacute;sillusion, de bouges o&ugrave; l&rsquo;on sirote son whiskey, de filles d&rsquo;un soir, d&rsquo;adult&egrave;re et de divorce avec une pr&eacute;sence affirm&eacute;e des guitares &eacute;lectriques et du rythme, des voix mourantes, des restes de yodel et des coups de gorge caract&eacute;ristiques d&rsquo;un style qui aujourd&rsquo;hui encore incarne le coeur m&ecirc;me de la Country Music. Ballades, boogies, blues... la Country Music de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre fait swinguer les petits bars, les ouvriers d&eacute;racin&eacute;s, les femmes seules, veuves de guerre ou divorc&eacute;es, les routiers, modernes cow boys de l&rsquo;Am&eacute;rique profonde. Et les orchestres de faire danser sur un slow incroyablement nostalgique et bluesy puis sur un boogie woogie qui, avec l&rsquo;orchestration r&eacute;duite du Honky Tonk et la pr&eacute;&eacute;minence de la guitare &eacute;lectrique, prend de plus en plus les allures du futur Rockabilly.<br /></span><span class=Soustitre>LE COUNTRY BOOGIE</span><span class=Texte><br />Si le boogie woogie a &eacute;t&eacute; pratiqu&eacute; d&egrave;s les d&eacute;buts par les groupes de Western Swing, il devient &agrave; la fin de la guerre un genre v&eacute;ritable &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de la Country Music. Il correspond bien entendu &agrave; la vogue du boogie qui continue de plus belle au moment de la d&eacute;mobilisation et de la fr&eacute;n&eacute;sie de sortir et de s&rsquo;amuser qui accompagne la victoire. Il marque aussi le triomphe de l&rsquo;influence du Western Swing sur toute la Country Music des ann&eacute;es 40, y compris dans les bastions de la tradition appalachienne (on peut ici entendre Bill Monroe swinguer en diable sur Rocky road blues que reprendra Gene Vincent). Il co&iuml;ncide aussi avec l&rsquo;affirmation de la guitare &eacute;lectrique comme nouvel instrument-leader de la Country Music.Comme nous l&rsquo;avons vu dans le volume 1 de ces Roots of Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, les guitaristes de Country Music sont depuis le Western Swing tr&egrave;s influenc&eacute;s par les guitaristes de jazz, d&rsquo; Eddie Lang &agrave; Django Reinhardt puis George Barnes et dans une certaine mesure aussi par Slim Gaillard et Charlie Christian. Dans les Appalaches, ils marient souvent la technique de ces jazzmen avec celle des guitaristes locaux de blues (Blind Boy Fuller, Josh White) ou de la tradition hillbilly (Ike Everly -le p&egrave;re des Everly Brothers -, Moses Rager, Sam Mc Gee) qui utilisent tous le fingerpicking, une technique particuli&egrave;re sans doute une adaptation &agrave; la guitare du jeu de banjo &agrave; trois doigts. <br />Arthur Smith obtient en 1945-46 un grand succ&egrave;s avec son remarquable Guitar boogie qui est devenu, au fil des ans, un &ldquo;classique parmi les classiques&rdquo;. Les Delmore Brothers suivent de tr&egrave;s pr&egrave;s avec leur Hillbilly boogie, une pi&egrave;ce qui pr&eacute;figure tr&egrave;s exactement le Rockabilly et pour laquelle ils sont associ&eacute;s au grand guitariste Merle Travis. Originaire du Kentucky minier, Travis a mis au point une technique de guitare &agrave; deux doigts extr&ecirc;mement originale, v&eacute;loce, pr&eacute;cise et swinguante qui est encore aujourd&rsquo;hui connue sous le nom de &ldquo;Travis picking&rdquo;. Merle gagne la Californie durant l&rsquo;ann&eacute;e 45 et s&rsquo;y impose tr&egrave;s rapidement comme un des nouveaux leaders du Honky Tonk avec des pi&egrave;ces pleines d&rsquo;humour et de rythme comme Cincinnati Lou. Il sera durant l&rsquo;&acirc;ge d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll un des guitaristes de studio les plus pris&eacute;s des vedettes du genre.Mais les traditions musicales sudistes (ce sentiment bluesy et solitaire, cette paresse alanguie du rythme quel qu&rsquo;en soit le tempo) commencent &agrave; s&eacute;duire aussi des crooners yankees comme Bing Crosby ou Frankie Laine qui reprennent et arrangent les succ&egrave;s de genres class&eacute;s en Top 40 de Rhythm &amp; Blues ou de Country and Western, termes qui remplacent apr&egrave;s la guerre ceux de &ldquo;Race&rdquo; ou &ldquo;Hillbilly&rdquo; jug&eacute;s par trop m&eacute;prisants. Peggy Lee, une chanteuse entre Vari&eacute;t&eacute;s et Jazz, obtient plusieurs succ&egrave;s avec des versions hollywoodiennes de blues ou de Rhythm &amp; Blues ou avec des compositions originales comme Everything&rsquo;s moving too fast.En 1946, les musiques sudistes ne sont pas encore celles de l&rsquo;Am&eacute;rique tout enti&egrave;re mais elles font danser de plus en plus d&rsquo;Am&eacute;ricains. Le ph&eacute;nom&egrave;ne qui culminera dix ans plus tard avec le d&eacute;but des &ldquo;Ann&eacute;es Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&rdquo; est en route.&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><em>G&eacute;rard Herzhaft</em><br />&copy; Fr&eacute;meaux et Associ&eacute;s SA - 1997<br /></span><span class=Soustitre2>LES ARTISTES</span><span class=Texte><br /><strong>Albert AMMONS : </strong>Ce formidable pianiste de boogie woogie (1907-1949) &eacute;tait chauffeur de taxi dans son Chicago natal tout en &eacute;margeant &agrave; divers groupes de jazz avant que sa participation au Spirituals to Swing du Carnegie Hall en d&eacute;cembre 1938 lui permette d&rsquo;entamer une v&eacute;ritable carri&egrave;re de musicien professionnel avec des engagements fr&eacute;quents dans des clubs hupp&eacute;s fr&eacute;quent&eacute;s par des Blancs. Malgr&eacute; des probl&egrave;mes de sant&eacute;, il joue et enregistre jusqu&rsquo;&agrave; sa mort une oeuvre particuli&egrave;rement endiabl&eacute;e bien repr&eacute;sent&eacute;e ici par le bien nomm&eacute; Shout for joy, tout un programme!<br /><strong>ARMSTRONG TWINS :</strong> On ne sait pas grand-chose des fr&egrave;res Floyd (le guitariste) et Lloyd (le mandoliniste) Armstrong, sans doute originaires de Little Rock (Arkansas) mais qui ont gagn&eacute; durant la guerre la Californie et anim&eacute; les programmes musicaux de stations &eacute;vang&eacute;liques! Ils laissent une petite oeuvre qui renvoie souvent aux grandes heures des duos vocaux appalachiens d&rsquo;avant-guerre mais parsem&eacute;s de boogies fleurant bon la campagne comme ce d&eacute;licieux Mandolin boogie.<br /><strong>Gene AUTRY :</strong> N&eacute; en 1907, Gene Autry est le plus c&eacute;l&egrave;bre des cow boys chantants d&rsquo;Hollywood, jouant (et chantant) dans des centaines de films. Il a con&ccedil;u un petit mod&egrave;le de guitare bon march&eacute; qui, vendu par correspondance, a fait plus que tout autre pour la popularisation de cet instrument. Il a aussi enregistr&eacute; des centaines de disques, dans tous les styles de l&rsquo;&eacute;poque depuis des imitations de Jimmie Rodgers &agrave; des pi&egrave;ces fleurant bon le Western Swing et des ballades pop quelque peu d&eacute;su&egrave;tes. Sa version de Blueberry Hill&nbsp; date de 1940 et sera un de ses tr&egrave;s grands succ&egrave;s, inspirant Fats Domino. <br /><strong>Big Bill BROONZY : </strong>La vie et la carri&egrave;re de Big Bill Broonzy (1893-1958) ont &eacute;t&eacute; maintes fois d&eacute;crites (cf Big Bill Broonzy FA 252). Un des concepteurs du Chicago blues d&rsquo;avant-guerre, Broonzy est aussi un des tout premiers bluesmen &agrave; se produire pour des auditoires nordistes (au concert Spirituals to Swing de 1938) et europ&eacute;ens au d&eacute;but des ann&eacute;es 50. A cet &eacute;gard, son r&ocirc;le dans la reconnaissance internationale du blues a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s important. Durant toute sa carri&egrave;re, Big Bill a toujours d&eacute;velopp&eacute; un sens aigu du swing dans son jeu de guitare bien qu&rsquo;il n&rsquo;ait jamais v&eacute;ritablement enregistr&eacute; de boogie-woogies. Rocking chair blues est la toute premi&egrave;re version enregistr&eacute;e (et sans doute une composition de Broonzy) du c&eacute;l&egrave;bre Rock me baby que reprendront Arthur Crudup, Lil&rsquo;Son Jackson et B.B. King avant des dizaines d&rsquo;autres.<br /><strong>Claude CASEY :</strong> On conna&icirc;t fort peu Claude Casey et son orchestre les Pine State Playboys. Malgr&eacute; leur nom (d&eacute;riv&eacute; des Texas Playboys de Bob Wills), les Pine State Playboys proviennent de Caroline du Nord et ont diffus&eacute; leur musique &agrave; partir de la station de radio WBT de Charlotte. Un des tout premiers orchestres du Sud Est &agrave; s&rsquo;inspirer ouvertement du Western Swing, les Pine State Playboys pr&eacute;sentent un personnel particuli&egrave;rement brillant avec le fiddler Jimmy Rouse (le fils du c&eacute;l&egrave;bre Ervin Rouse compositeur de Orange blossom special) et le superbe pianiste Willie Coates, particuli&egrave;rement brillant sur Pine State Honky Tonk pr&eacute;sent&eacute; ici et qui date de 1938!<br /><strong>Spade COOLEY :</strong> N&eacute; en 1910, Donnell Clyde Cooley est originaire d&rsquo;une r&eacute;serve Cherokee de l&rsquo;Oklahoma. Ses parents musiciens l&rsquo;encouragent dans cette voie. Il fr&eacute;quente une &eacute;cole de musique classique et apprend le violon et le violoncelle. Mais c&rsquo;est avec un fiddle &agrave; la main qu&rsquo;il gagne Hollywood d&egrave;s 1934 afin de figurer dans les Westerns musicaux qui sont alors &agrave; la mode. Devenu Spade (pour son immanquable main &agrave; pique au poker), Cooley est engag&eacute; d&egrave;s 1937 par Republic Pictures comme &ldquo;doublure&rdquo; de Roy Rogers. Il participe au grand orchestre de Western Swing de Jimmy Wakely avant de former le sien et d&rsquo;obtenir de formidables succ&egrave;s commerciaux &agrave; partir de 1944 (Shame on you, Detour). Spade Cooley s&rsquo;impose &agrave; la fin de la guerre comme le &ldquo;Roi&rdquo; du nouveau Western Swing, supplantant en popularit&eacute; Bob Wills, avec une musique aux arrangements orchestraux tr&egrave;s travaill&eacute;s et une propension &agrave; la Pop hollywoodienne parfois sucr&eacute;e &agrave; l&rsquo;exc&egrave;s. Mais il laisse une oeuvre souvent extr&ecirc;mement brillante et enlev&eacute;e comme on peut en juger ici avec Oklahoma stomp et Three way boogie. Un alcoolique notoire, Spade a termin&eacute; sa vie en prison (1969) apr&egrave;s avoir assassin&eacute; sa femme Ella Mae qu&rsquo;il soup&ccedil;onnait d&rsquo;avoir une liaison avec ... Roy Rogers!<br /><strong>Arthur CRUDUP :</strong> Le bluesman du Delta Arthur &ldquo;Big Boy&rdquo; Crudup (1905-1974) a &eacute;t&eacute; parfois surnomm&eacute; le &ldquo;P&egrave;re du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll&rdquo; parce que Elvis Presley a obtenu son tout premier succ&egrave;s en reprenant et adaptant son That&rsquo;s all right mama que nous pr&eacute;sentons dans ce coffret. Presley a d&eacute;clar&eacute; avoir calqu&eacute; une partie de son jeu de sc&egrave;ne sur la mani&egrave;re qu&rsquo;avait Crudup d&rsquo;animer les juke-joints noirs. L&rsquo;oeuvre d&rsquo;Arthur Crudup, copieuse et quelque peu monotone, contient une tentative originale d&rsquo;orchestrer le Delta blues, tr&egrave;s diff&eacute;rente de ce que feront les groupes de Chicago. L&rsquo; interaction tr&egrave;s soud&eacute;e de la guitare uniquement rythmique, de la batterie et de la contrebasse &eacute;voque effectivement en partie le futur son des disques Sun.<br /><strong>DELMORE BROTHERS :</strong> Les fr&egrave;res Alton (1908-1964) et Rabon (1916-1952) Delmore, originaires de l&rsquo;Alabama ont commenc&eacute; dans les ann&eacute;es 30 une carri&egrave;re musicale prolifique dans un style de duo appalachien mais marqu&eacute; par la conjonction subtile de leurs deux guitares (l&rsquo;une standard, l&rsquo;autre &agrave; quatre cordes) et leur go&ucirc;t prononc&eacute; pour le blues. Ils obtiennent de nombreux succ&egrave;s avant la guerre (Brown&rsquo;s ferry blues : cf Country, 1927-42 FA 015) . Mais, &agrave; partir de 1944, ils s&rsquo;imposent encore davantage en &eacute;largissant leur formation dans le genre Country boogie avec des pi&egrave;ces comme Hillbilly boogie (en compagnie de Merle Travis) ou Boogie woogie baby (avec l&rsquo;aide de Jethro Burns, un des grands guitaristes-mandolinistes de Nashville) qui pr&eacute;figurent tr&egrave;s exactement et dix ans en avance le Rockabilly.<br /><strong>Champion Jack DUPREE :</strong> Le pianiste et chanteur de la Nouvelle Orl&eacute;ans, Champion Jack Dupree (1910-1992) a d&eacute;velopp&eacute; une longue carri&egrave;re musicale apr&egrave;s une courte exp&eacute;rience de boxeur. Son style marqu&eacute; d&rsquo;abord par Leroy Carr puis de plus en plus personnel a jou&eacute; un r&ocirc;le rarement cr&eacute;dit&eacute; mais relativement important dans l&rsquo;&eacute;laboration du jeu de piano de la Nouvelle Orl&eacute;ans qui culminera avec Professor Longhair et Fats Domino. Dupree a enregistr&eacute; nombre de chefs d&rsquo;oeuvre, blues sombres et boogies endiabl&eacute;s comme ce Let&rsquo;s have a ball, enregistr&eacute; &agrave; New York en compagnie de Brownie Mc Ghee.<br /><strong>Jazz GILLUM :</strong> L&rsquo;harmoniciste et chanteur du Mississippi Jazz Gillum (1904-1964) a &eacute;t&eacute; un des grands concepteurs du Chicago blues orchestral d&rsquo;avant-guerre. Il a enregistr&eacute; une oeuvre copieuse et de haut niveau qui comprend quelques pi&egrave;ces rapides et d&eacute;brid&eacute;es comme ce Tell me mama que reprendra Little Walter et o&ugrave; brille la guitare swinguante de Big Bill Broonzy.<br /><strong>Wynonie HARRIS :</strong> Un des meilleurs &ldquo;blues shouters&rdquo; (hurleurs de blues) des ann&eacute;es 40, Wynonie Harris du Rhythm &amp; Blues une approche moderne et novatrice du boogie woogie qui annonce nettement le Rock&rsquo;n&rsquo;Roll urbain d&rsquo;un Bill Haley ou d&rsquo;un Little Richard. Mais, comme la plupart des autres vedettes du Rhythm &amp; Blues, il ne r&eacute;ussira pas &agrave; profiter de l&rsquo;&acirc;ge d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll et dispara&icirc;tra progressivement de la sc&egrave;ne musicale.<br /></span><span class=Texte><strong>Adolph HOFNER :</strong> Le chef d&rsquo;orchestre texan Adolph  Hofner (1916) a &eacute;t&eacute; un des plus brillants repr&eacute;sentants du Western  Swing. Il ajoutait aux ingr&eacute;dients habituels du genre plus qu&rsquo;une touche  de musique boh&eacute;mienne, l&rsquo;origine des parents Hofner, enregistrant m&ecirc;me  des pi&egrave;ces de Country Music en tch&egrave;que! Il a jou&eacute; un r&ocirc;le important  avant la guerre, installant la polka dans le Swing (une pratique qui  deviendra habituelle chez des orchestres comme ceux de Spade Cooley ou  Tex Williams) et enregistrant une quantit&eacute; de titres &agrave; l&rsquo;entrain  contagieux comme ce Joe Turner blues, un tr&egrave;s ancien folksong transform&eacute;  ici en boogie woogie.<br /><strong>Pete JOHNSON :</strong> Peut-&ecirc;tre le plus remarquable  pianiste noir de boogie woogie, Pete Johnson (1904-1967) est originaire  de Kansas City, une ville-charni&egrave;re entre Sud et Nord, Est et Ouest. Lui  aussi a connu une d&eacute;cennie de gloire et de prosp&eacute;rit&eacute; apr&egrave;s son  apparition au concert Spirituals to Swing de 1938 en compagnie de Big  Joe Turner. Il laisse une masse impressionnante de chefs d&rsquo;oeuvre (cf  Boogie woogie piano FA 036). On le trouve dans ce coffret derri&egrave;re Big  Joe Turner sur les c&eacute;l&egrave;bres Roll&rsquo;em Pete et Baby look at you.<br /><strong>Louis  JORDAN :</strong> Ce saxophoniste et chanteur n&eacute; dans l&rsquo;Arkansas (1908-1975)  passe pour &ecirc;tre le principal concepteur du Rhythm &amp; Blues, quittant  le grand orchestre de Chick Webb pour former son Tympany Five en 1938,  un ensemble resserr&eacute; autour de son leader et qui pratique blues et  boogies pour la plus grande joie de l&rsquo;Am&eacute;rique qui danse. Un formidable  showman, Louis Jordan est le compositeur de plusieurs &ldquo;classiques&rdquo; du  Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dont Choo choo ch&rsquo;boogie et Caldonia qui seront repris par  Bill Haley et Carl Perkins.<br /><strong>Peggy LEE : </strong>N&eacute;e Norma Deloris Egstrom en  1920, Peggy Lee a baign&eacute; toute son enfance &agrave; l&rsquo;&eacute;coute des grands  orchestres et des chanteuses de jazz (Maxine Sullivan est son mod&egrave;le).  Elle d&eacute;cide d&egrave;s 14 ans de se lancer dans le show business. En 1937, elle  part tenter sa chance &agrave; Los Angeles et se produit dans les clubs de  Hollywood o&ugrave; son physique avantageux, sa voix nasale et d&rsquo;apparence  d&eacute;tach&eacute;e, son feeling attirent vite l&rsquo;attention. Elle est engag&eacute;e par  Benny Goodman en 1941 en remplacement de Helen Forrest. Elle obtient un  formidable succ&egrave;s avec Goodman pour son interpr&eacute;tation de Why don&rsquo;t you  do right? en 1942. Peggy tente alors une carri&egrave;re en vedette, encourag&eacute;e  par son mari le guitariste David Barbour. Peggy Lee signe chez Capitol  en 1945, le d&eacute;but d&rsquo;une longue et fructueuse collaboration. Bien que son  sens du swing n&rsquo;aille qu&rsquo;exceptionnellement jusqu&rsquo;au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, Peggy  Lee sera pendant longtemps une des rares chanteuses non-sudistes  r&eacute;ellement convaincante dans les blues et les boogies. Et sa superbe  interpr&eacute;tation de Fever demeure un classique de l&rsquo;&egrave;re du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.  Everything&rsquo;s moving too fast, un blues original du couple Barbour/Lee  sur les modifications rapides de l&rsquo;Am&eacute;rique d&rsquo;apr&egrave;s guerre, restera  quelques semaines dans le Top 40 national. C&rsquo;est, sauf erreur, le tout  premier blues compos&eacute; et interpr&eacute;t&eacute; par un artiste nordiste de  Vari&eacute;t&eacute;s.<br /><strong>Amos MILBURN : </strong>Une des tr&egrave;s grandes vedettes noires de  l&rsquo;apr&egrave;s-guerre, Amos Milburn (1926-1980) a enregistr&eacute; quantit&eacute; de chefs  d&rsquo;oeuvre dont une grande partie de formidables boogies. Le toucher  traditionnel des pianistes de barrelhouse de son Texas natal dont il est  le digne h&eacute;ritier apporte une note originale &agrave; un genre qui avait  tendance alors &agrave; devenir une simple copie des Pete Johnson/Albert  Ammons. Down the road apiece que Chuck Berry portera dans les Hit  Parades est un tour de force pianistique particuli&egrave;rement  impressionnant. </span><span class=Texte><br /><strong>Roy MILTON : </strong>Ce chanteur et batteur originaire de l&rsquo;Oklahoma (1908-1983) est aussi un des pionniers du Rhythm &amp; Blues, quittant le grand orchestre du tromboniste Ernie Fields en 1938 pour fonder ses Solid Senders avec lesquels il enregistre une oeuvre copieuse, remplie de boogies comme le c&eacute;l&egrave;bre Milton&rsquo;s boogie dans lequel brille la pianiste Camille Howard.<br /><strong>Bill MONROE :</strong> Le p&egrave;re du Bluegrass (1911-1996) a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent jusqu&rsquo;&agrave; sa mort sur les sc&egrave;nes des festivals et dans les studios! Sa carri&egrave;re de musicien professionnel remonte &agrave; 1936 lorsqu&rsquo;il forme avec son fr&egrave;re, le guitariste Charlie Monroe un duo montagnard harmonies vocales/guitare-mandoline qui se distingue de ses concurrents par un sens aigu du swing et un son fortement bluesy (cf Country, 1927-42 FA015; Folksongs FA 047; Country Gospel FA 055). En 1941, Bill se s&eacute;pare de Charlie pour cr&eacute;er un nouveau type d&rsquo;orchestre appalachien, tout acoustique et s&rsquo;inspirant nettement du Western Swing : le Bluegrass. Le Rocky road blues que nous proposons dans ce coffret date de 1945 et annonce le Rockabilly avec m&ecirc;me un solo de slap bass. Blue moon of Kentucky, une composition de Bill Monroe sera d&rsquo;ailleurs un des tout premiers titres enregistr&eacute;s par Elvis Presley pour Sun en 1954.<br /><strong>Clyde MOODY : </strong>La carri&egrave;re du chanteur-guitariste Clyde Leonard Moody (1915-1989), n&eacute; en Caroline du Nord, remonte aux ann&eacute;es 30 lorsqu&rsquo;il enregistre avec le string-band du l&eacute;gendaire Wade Mainer. Leur Sparkling blue-eyes est un &eacute;norme succ&egrave;s en 1938. Moody est aupr&egrave;s de Bill Monroe dans la toute premi&egrave;re version des Bluegrass Boys (1941-45). Puis il entame une carri&egrave;re en vedette, devenant un des favoris du Grand Ole Opry et enregistrant prolifiquement pour Columbia, Bullet, King, Decca, Starday. Ses compositions sont souvent extr&ecirc;mement bluesy et rythm&eacute;es comme Two-timin&rsquo; blues que nous proposons ici.<br /><strong>Moon MULLICAN :</strong> Aubrey &ldquo;Moon&rdquo; Mullican (1909-1967) a &eacute;t&eacute; un des principaux concepteurs du Honky Tonk puis du Country boogie. Ce texan commence sa carri&egrave;re durant les ann&eacute;es 30 au sein de plusieurs groupes de Western Swing, notamment les Modern Mountaineers (Pipeliner&rsquo;s blues a &eacute;t&eacute; enregistr&eacute; dans ce contexte), participe &agrave; l&rsquo;&eacute;lection de Jimmie Davis comme gouverneur de la Louisiane en accompagnant le candidat-chanteur! Puis il entame une carri&egrave;re en vedette pour le label King. Son jeu de piano extr&ecirc;mement puissant et balan&ccedil;ant (pumping piano) a &eacute;t&eacute; la source d&rsquo;influence essentielle d&rsquo;innombrables pianistes de Rock&rsquo;n&rsquo;Roll dont Jerry Lee Lewis, Roy Hall, Merrill Moore, Floyd Cramer et, m&ecirc;me, Little Richard. Nombre de ses compositions (pleines d&rsquo;humour et de verve) ont &eacute;t&eacute; reprises par quantit&eacute;s d&rsquo;artistes de Country ou de Rhythm &amp; Blues. Moon, un pr&eacute;curseur imm&eacute;diat du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll, a r&eacute;ussi - malgr&eacute; l&rsquo;handicap de son &acirc;ge - &agrave; &eacute;marger &agrave; ce courant dans les ann&eacute;es 50, obtenant plusieurs succ&egrave;s comme le d&eacute;vastateur Seven nights to rock.<br /><strong>Hank PENNY :</strong> Hank (1918) est un des rares leaders du Western Swing &agrave; ne pas provenir de l&rsquo;Ouest. Originaire de l&rsquo;Alabama, il forme les Radio Cow Boys d&egrave;s 1938 puis enregistre prolifiquement pour de nombreux labels dont Capitol, King et RCA. Tr&egrave;s influenc&eacute; par le jazz, Hank Penny continua &agrave; tendre une oreille attentive aux nouveaux stylistes du genre, &eacute;tant un des seuls &agrave; introduire des phrases de be-bop dans son brin de Country Music. Steel guitar stomp que nous proposons ici est une version de 1946 d&rsquo;un instrumental de Leon Mc Auliffe, le steel-guitariste de Bob Wills (cf Hawaiian music FA 035) avec le grand Noel Boggs &agrave; la steel-guitare et Merle Travis &agrave; la guitare &eacute;lectrique.<br /><strong>RADIO COW BOYS : </strong>Les Radio Cow Boys sont le tout premier groupe form&eacute; par Hank Penny. Pour ce Mississippi Muddle de 1939 qui annonce le Country boogie, la vedette est d&eacute;j&agrave; le superbe steel-guitariste Noel Boggs qui marquera durablement l&rsquo;histoire de cet instrument.<br /><strong>SHELTON BROTHERS : </strong>On sait tr&egrave;s peu de choses de ces Shelton Brothers-l&agrave;, Bob &amp; Joe (il y a eu un autre duo de Shelton Brothers, Jack et Curley). Ceux-l&agrave; ont commenc&eacute; leur carri&egrave;re dans le Western Swing au sein des Sunshine Boys, accompagnant Moon Mullican et Jimmie Davis. Ils ont cependant enregistr&eacute; pour Decca et King une oeuvre importante qui annonce souvent le Country boogie (On the owl-hoot trail). Malgr&eacute; l&rsquo;obscurit&eacute; de leur trajet, plusieurs de leurs ballades ont &eacute;t&eacute; reprises par Elvis Presley dont le Aura Lee que nous proposons ici (avec un solo d&rsquo;accord&eacute;on, un instrument de plus en plus pr&eacute;sent dans la musique texano-californienne refl&eacute;tant les influences allemandes, cajun et mexicaines) qui deviendra le c&eacute;l&egrave;bre Love me tender.<br /><strong>Arthur SMITH :</strong> Ce chanteur et multi-instrumentaliste n&eacute; &agrave; Clinton (Caroline du Nord) (1921-1995) est surtout c&eacute;l&egrave;bre pour son Guitar boogie, grav&eacute; en 1945 pour le petit label Superdisc et qui, rachet&eacute; par MGM, deviendra un des premiers succ&egrave;s de Country Music &agrave; &eacute;marger aussi dans les Tops 40 de Vari&eacute;t&eacute;s. La carri&egrave;re d&rsquo;Arthur &ldquo;Guitar boogie&rdquo; Smith (&agrave; ne pas confondre avec Fiddlin&rsquo; Arthur Smith) ne se limite certainement pas &agrave; ce tube et s&rsquo;&eacute;tend du milieu des ann&eacute;es 30 &agrave; sa mort. Il a particip&eacute; &agrave; des string-bands, des orchestres de Honky Tonk, a enregistr&eacute; quantit&eacute; de morceaux de Country Pop aujourd&rsquo;hui tr&egrave;s d&eacute;suets ainsi que de nombreux instrumentaux qui ont fait sa r&eacute;putation. Parmi ceux-ci, il faut citer Feudin banjos, un duo de banjos avec Don Reno qui, repris dans le film Delivrance, lui permettra - apr&egrave;s un proc&egrave;s magistralement gagn&eacute; contre Warner Bros (&ldquo;Un hillbilly de votre esp&egrave;ce n&rsquo;a aucune chance de gagner contre nous. Alors pourquoi vous payer des royalties?&rdquo; lui aurait cyniquement dit le directeur commercial de la compagnie cin&eacute;matographique)- de toucher un pactole qu&rsquo;il investira dans un excellent label ind&eacute;pendant, CMH. Guitar boogie demeure un chef d&rsquo;oeuvre du Country boogie qui influencera quantit&eacute; de guitaristes, des Shadows aux Ventures.<br /><strong>Merle TRAVIS :</strong> Ecrivain, cartooniste, acteur de cin&eacute;ma (notamment dans Tant qu&rsquo;il y aura des hommes), compositeur, chanteur et guitariste, Merle Travis (1917-1983) est certainement un des artistes les plus importants de la musique populaire am&eacute;ricaine. Fils d&rsquo;un mineur du Kentucky, Merle a fui le carreau gr&acirc;ce &agrave; son jeu de guitare, un fingerpicking &agrave; deux doigts qui, adapt&eacute; &agrave; la guitare &eacute;lectrique, est extraordinairement pr&eacute;cis, v&eacute;loce, swinguant et inventif. Apr&egrave;s une carri&egrave;re au sein de plusieurs string-bands, aupr&egrave;s des Delmore Brothers et de Grandpa Jones, Merle gagne la Californie en 1945 pour y d&eacute;velopper sa propre version du Honky Tonk, o&ugrave; l&rsquo;humour le dispute au swing. Il enregistre des centaines de titres pour Capitol aussi bien dans cette veine que dans un style plus folk (Sixteen tons). Merle Travis sera , aux c&ocirc;t&eacute;s de Chet Atkins et Joe Maphis un des guitaristes les plus recherch&eacute;s des s&eacute;ances du Rockabilly des ann&eacute;es 54-63. Son Cincinnati Lou n&rsquo;est qu&rsquo;un parmi les nombreux morceaux de son cru qui annoncent ce mouvement.<br /><strong>Ernest TUBB :</strong> Le p&egrave;re du Honky Tonk (1914-1984) a commenc&eacute; &agrave; imiter Jimmie Rodgers, ce qui lui a valu la guitare de son idole... donn&eacute;e par sa veuve Carrie Rodgers lors de sa premi&egrave;re s&eacute;ance d&rsquo;enregistrement en 1936. Mais c&rsquo;est entre 1941 et 1945 que Tubb va mettre au point une forme d&rsquo;orchestration r&eacute;duite d&eacute;riv&eacute;e du Western Swing - instruments &eacute;lectriques, rythme marqu&eacute; - particuli&egrave;rement propice aux petits bars miteux appel&eacute;s Honky Tonks, les &ldquo;juke joints&rdquo; des cous-rouges. Apr&egrave;s une longue p&eacute;riode de m&eacute;fiance voire de rejet, Nashville et le Grand Ole Opry ont fini par en faire un des gardiens majeurs de la tradition. You nearly lose your mind est une de ces pi&egrave;ces rythm&eacute;es et bluesy qui ont fait son succ&egrave;s.<br /><strong>Big Joe TURNER :</strong> L&rsquo;arch&eacute;type du &ldquo;blues shouter&rdquo;, hurleur de blues d&rsquo;abord dans les caf&eacute;s de Kansas City o&ugrave; il chante en servant les boissons, Big Joe Turner (1911-1985) gagne la c&eacute;l&eacute;brit&eacute; en participant avec Pete Johnson au c&eacute;l&egrave;bre concert Spirituals to Swing. Associ&eacute; aux pianistes de boogie woogie, il est au coeur du mouvement Rhythm &amp; Blues , gagnant la C&ocirc;te Ouest d&egrave;s 1941. Turner, dot&eacute; d&rsquo;un sens commercial aigu, sera un des tr&egrave;s rares artistes de Rhythm &amp; Blues &agrave; r&eacute;ussir &agrave; &eacute;marger substantiellement au Rock&rsquo;n&rsquo;Roll des ann&eacute;es 50, obtenant m&ecirc;me des succ&egrave;s nationaux dans les Hit-Parades &ldquo;pop&rdquo; avec Teenage letter ou Shake, Rattle and Roll que reprendra Bill Haley.<br /><strong>T-Bone WALKER :</strong> Aaron T-Bone Walker (1909-1975) a &eacute;t&eacute; un des cr&eacute;ateurs du blues texano-californien d&rsquo;apr&egrave;s guerre, apportant la fluidit&eacute;, la sensibilit&eacute; et le feeling d&rsquo;un Blind Lemon Jefferson qu&rsquo;il a accompagn&eacute; dans sa jeunesse, au sein d&rsquo;orchestres de Rhythm &amp; Blues. T-Bone Walker a consid&eacute;rablement marqu&eacute; le blues de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre (B.B. King; Buddy Guy&rsquo;, Eric Clapton...). Son style tr&egrave;s &ldquo;cool&rdquo; et jazzy peut sembler aux antipodes du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll mais le T-Bone boogie (en fait une version de Roll&rsquo;em Pete) pr&eacute;sent&eacute; ici d&eacute;montre que les guitaristes de Rock ont aussi certainement puis&eacute; quelques id&eacute;es &agrave; cette source. <br /><strong>WASHBOARD SAM : </strong>Robert Brown dit Washboard Sam (1910-1966) a emmen&eacute; dans le Chicago blues des ann&eacute;es 30 une partie de l&rsquo;exub&eacute;rance, de la verve et du rythme des washboard bands du premier jazz. Chanteur puissant et personnalit&eacute; joviale, Sam a connu une grande popularit&eacute; avec des pi&egrave;ces d&eacute;brid&eacute;es comme Digging my potatoes, Cabbage green ou ce Come on back qui date de 1941.<br /><strong>Casey Bill WELDON :</strong> La figure myst&eacute;rieuse et controvers&eacute;e du steel-guitariste noir Will Weldon (1909-?) ne doit pas masquer une oeuvre enregistr&eacute;e extr&ecirc;mement cons&eacute;quente, compos&eacute;e de blues mais aussi de tr&egrave;s nombreux morceaux jazzy au feeling ouvertement inspir&eacute; du Western Swing comme cet entra&icirc;nant You gotta do your duty .<br /><strong>Tex WILLIAMS :</strong> Le chanteur-guitariste Sollie Paul &ldquo;Tex&rdquo; Williams (1917-1985) a d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; le vocaliste de l&rsquo;orchestre de Spade Cooley avant d&rsquo;entreprendre une carri&egrave;re sous son nom en 1946 en compagnie du Western Caravan, un des groupes-leader du Western Swing d&rsquo;apr&egrave;s-guerre comprenant notamment un des meilleurs guitaristes de la C&ocirc;te Ouest, le superbe Johnny Weis. I got Texas in my soul , une belle pi&egrave;ce rythm&eacute;e de Honky Tonk sign&eacute;e Ernest Tubb, pr&eacute;c&egrave;de de quelques mois Smoke!Smoke!Smoke!, un talking-blues pro-cigarette &eacute;crit pour Williams par Merle Travis et qui fera un v&eacute;ritable ... tabac !<br /><strong>Bob WILLS :</strong> Un des noms majeurs de la musique populaire am&eacute;ricaine, le chef d&rsquo;orchestre et violoniste Bob Wills (1905-1975) a compl&egrave;tement r&eacute;volutionn&eacute; la musique sudiste avec le succ&egrave;s de ses Texas Playboys, un orchestre de Western Swing d&rsquo;une vitalit&eacute; et d&rsquo;une verve &eacute;poustouflantes qui marie &agrave; merveille le feeling des string-bands texans avec celui du jazz New Orleans. Roly Poly est une de ces multiples pi&egrave;ces rockantes d&rsquo;une vitalit&eacute; d&eacute;brid&eacute;e qui influenceront un nombre consid&eacute;rable d&rsquo;artistes et qui sera repris par Hank Williams peu de temps apr&eacute;s.<br /><em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br />Auteur de &ldquo;Le Blues&rdquo; (Que Sais-je? n? 1956) et &ldquo;La Country Music&rdquo; (Que Sais-je? n? 2134) et des coffrets &ldquo;Country&rdquo;, &ldquo;Blues 36 Chefs d&rsquo;oeuvre&rdquo;, &ldquo;Western Swing&rdquo;, &ldquo;Hawaiian Music&rdquo; chez Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s.<br /><em>Avec tous mes remerciements &agrave; Jacques Br&eacute;mond, Jean-Pierre Fray, Jacques Spiry, Michel Rose et particuli&egrave;rement Fran&ccedil;ois Jouffa pour leur aide et leurs encouragements.</em><br /><u>SOURCES :</u><br />CARLES (Philippe),Ed.- Dictionnaire du jazz.- Laffont, Paris : 1988I<br />NTERNATIONAL WHO&rsquo;S WHO IN MUSIC Vol. 2.- Cambridge, IBC, Paris : 1966<br />HERZHAFT (G&eacute;rard).- Encyclop&eacute;die du Blues.- Seghers, Paris : 1990<br />HOFSTEIN (Francis).- Le Rhythm &amp; Blues.- PUF, Paris : 1991<br />JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L&rsquo;Age d&rsquo;or du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Michel Lafon, Paris :1994<br />JOUFFA (Fran&ccedil;ois) &amp; Barsamian (Jacques).- Encyclop&eacute;die de la Black Music.- Michel Lafon, Paris :1994<br />LOUPIEN (Serge), Ed.- Les Incontournables de la Country.- Filippacchi, Paris : 1995<br />ROSE (Michel).- Encyclop&eacute;die de la Country et du Rockabilly.- Grancher/Best, Paris :1986<br />ROSE (Michel).- Pionniers du Rock&rsquo;n&rsquo;Roll.- Albin Michel, Paris : 1981<br />MAGAZINES ET REVUES : Divers num&eacute;ros de Cri du Coyote, Ecouter/Voir, Hillbilly Researcher, Kommotion, Old Time Music, Soul Bag, Trad Magazine.<br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS SA - 1997<br /><em><strong>english notes</strong></em><br /></span><span class=Soustitre>ROOTS OF ROCK N&rsquo; ROLL VOLUME 2 - 1938-1946</span><span class=Texte><br />It is generally believed that the Rock n&rsquo; Roll era began in 1954 with the apparition of Elvis Presley, Carl Perkins and Bill Haley.&nbsp; In reality, the period corresponds more to the post-war state of mind and a changed political attitude between the Northern and Southern states of America.Its true origins, however, had been taking root for a long time previously, and the parental rhythm can be heard in Southern music dating from the twenties (see Roots of Rock n&rsquo;Roll Volume 1).&nbsp; In this second volume we discover the period from 1938 to 1946, when boogie-woogie was at its utmost and when war-time disorder drastically changed the general state of the country, influencing the record business, and the Southern music was able to open its frontiers.&nbsp; The whole of America starting moving in a way that was very similar to Rock n&rsquo;Roll.<br /></span><span class=Soustitre>THE BOOGIE WOOGIE MANIA</span><span class=Texte><br />The black musicians had known all about boogie-woogie for a long while, but it only became a national craze after the Pinetop&rsquo;s Boogie-Woogie was interpreted by Cleo Brown in 1935, and then by the white band-leader, Tommy Dorsey in 1938.&nbsp; The boogie-woogie fever subsequently spread all over America, from the ghettos to the chic Park Avenue clubs, and even to Carnegie Hall where the famous &laquo; Spirituals to Swing &raquo; concert was organised in 1938 by John Hammond.This event was of primordial importance, reuniting black artists, Negro spirituals, jazz and blues before a white New York audience, and was a big step in bringing the future Rock n&rsquo; Roll into its own rights.&nbsp; The Northerners realised that Tommy Dorsey was not unique in his kind, and that maybe others, such as the tremendous trio, Albert Ammons, Pete Johnson and Meade Lux Lewis, had even played boogie-woogie before Dorsey.Before long, everyone was boogying to numbers such as Albert Ammon&rsquo;s Shout for Joy, and Pete Johnson and Big Joe Turner&rsquo;s Baby, Look at You&nbsp; and&nbsp; Roll&rsquo;em Pete where the distinct ancestry with urban Rock n&rsquo;Roll can be detected.It is obvious that the blues are directly related to boogie-woogie, although musicians were hesitant to employ its derivatives, and it was only in 1934 that the Mc Coy brothers dared to&nbsp; introduce certain intonations with the Baltimore Blues (cf&nbsp; Blues 36 chefs d&rsquo;oeuvre FA 036), and several years later Johnnie Temple and Robert Johnson used the walking basses of boogie-woogie origin in their style of guitar playing.&nbsp; Boogie-woogie is hinted at in several of the Washboard Sam, Jazz Gillum and Big Bill Broonzy numbers, but in general they were afraid of straying too far from the true blues.The Western Swing groups, on the other hand, happily continued to boogie.&nbsp; The hillbillies integrated it (and all other forms of black music) into their repertoire, producing a unique variety.&nbsp; The pianist, Willie Coates, from Claude Casey&rsquo;s orchestra, the Shelton Brothers (behind the terrific hillbilly-boogie number, Aura Lee, which was directly linked to the future Love Me Tender and On the Hoot-Owl Trail), the Radio Cow-Boys, Adolph Hofner (who transformed the folk song Joe Turner Blues into an excellent boogie), and Moon Mullican, who successfully adapted boogie-woogie to Country music were all members of the future Rockabilly style.<br /></span><span class=Soustitre>WARTIME SHOCK - THE SOUTHERNERS VENTURE NORTH</span><span class=Texte><br />Japan&rsquo;s Pearl Harbour blitz in 1941 took America by surprise.&nbsp; They were totally unprepared for the resulting military industry that imposed and lacked the sufficient workforce.&nbsp; The only solution was to call upon the Southerners who were still revelling in the glory of their cotton plantations and white power, but in reality, were tremendously handicapped by the vulnerability of monoculture and a racial segregation which impeded modernisation.&nbsp; The migration was tremendous, bringing hope (especially for the blacks) for a fairer and more prosperous life over the Mason-Dixon line - Sweet Home Chicago was to be discovered, not to mention all the other promising agglomerations.The life that awaited them was not as rosy as expected.&nbsp; The Yankees looked down on the clodhopping Southerners and the blacks were directed to the ghettos.&nbsp; Their financial compensation was honest enough but the rhythm of factory life was a far cry from their plantations.&nbsp; All the migration-related problems had to be contended with - unacceptable climate, housing problems, family separation.&nbsp; Their homesickness resulted in &laquo; Booze and the Blues &raquo;, and the dingy back-street bars were populated with the Southern folk drowning their sorrows in whiskey.&nbsp; Bands were squeezed in the corners, providing orchestral electric blues for the blacks and Honky Tonk for the whites.&nbsp; <br />The song Born to Lose by the Western Swing old-timer, Ted Daffan, became a kind of national anthem for the uprooted and discontented Southerners.In 1942 Japan threatened the Californian coastline, inciting the States to create shipyards around San Francisco and Los Angeles.&nbsp; Again, the existing workforce was insufficient as the population of the Western coast was primarily of Chinese origin and was otherwise engaged in the Japanese invasion of Asia.&nbsp; The Southerners were called for, once again, but those from Mississippi&nbsp; were unable to cross the Rocky Mountains in the winter.&nbsp; Consequently, the immigrant workers were essentially from Texas, Oklahoma and Western Louisiana.The Texan blues, which had not evolved since Blind Lemon Jefferson, did not take long to take its stance with a predominant brass section, somewhat influenced by the Hollywood cabarets (T-Bone Boogie in the present collection is a good example). The local music industry jumped at the new potential clientele, and radio stations as well as numerous record companies appeared, taking advantage of the new market which demanded blues, Rhythm &amp; Blues and Country Music.<br /></span><span class=Soustitre>RHYTHM &amp; BLUES AND HONKY TONK</span><span class=Texte><br />The war made a huge impact on the American music scene.&nbsp; The &laquo; new blacks &raquo; became more ambitious, and their professionalism was apparent in the Rhythm &amp; Blues which emerged.&nbsp; Unlike the blues, the Rhythm &amp; Blues, with its New Orleans, swing and Chicago&rsquo;s Harlem Hamfats influence, attracted an audience of higher social standing.&nbsp; The black American&rsquo;s heroes became Louis Jordan, Big Joe Turner, Roy Milton and Amos Milburn, rather than Muddy Waters and Howlin&rsquo; Wolf.In this same post-war period,&nbsp; the &laquo; new whites &laquo;, the Southerners, disillusioned with their home country once their Northern mission was over (in fact, many returned to the Chicago and Detroit factories), created a new kind of country music, the Honky Tonk.The economical climate also encouraged the expansion of Rhythm &amp; Blues bands.&nbsp; The big swing orchestras which were so popular before the war were no longer profitable - they had competition from juke-boxes, petrol rationing limited their tours and the trade unions were demanding.&nbsp; Exactly the same phenomenon occurred with the Western Swing orchestras.Some of the Western Swing orchestras continued performing in California until the late forties and appearing in B category Westerns, but most reduced their numbers, emphasised the rhythmic section and migrated towards a Texan form of Honky Tonk, represented, amongst others, by Moon Mullican, Hank Penny, Floyd Tillman and the &laquo; founder of Honky Tonk &laquo;, Ernest Tubb.&nbsp; The general undercurrent of the music is morose, evoking whiskey-drinking in slums, one-night-stands, adultery and divorce.&nbsp; This post-war Country music appealed to the homesick workers, single, widowed and divorced women, truck-drivers and the modern cowboys.&nbsp; This nostalgic bluesy style with its electric guitar backing resembled more and more the future Rockabilly.<br /></span><span class=Soustitre>COUNTRY BOOGIE</span><span class=Texte><br />At the end of the war, boogie-woogie became an integrated part of Country Music, which was appropriate with the frenzy following service release.&nbsp; Western Swing&rsquo;s influence on Country was also apparent in the forties (Bill Monroe&rsquo;s wild Rocky Road Blues, later interpreted by Gene Vincent, is a good example), and the electric guitar became the leading instrument.In Volume 1 of the Roots of Rock n&rsquo; Roll, we discovered how the Country Music guitarists, as those of Western Swing were influenced by those of jazz, from Eddie Lang to Django Reinhardt, George Barnes and to a certain extent by Slim Gaillard and Charlie Christian.&nbsp; In the Appalachian Mountains the same techniques were mingled with the style of the local blues musicians (Blind Boy Fuller, Josh White) and that of the Hillbillies&rsquo; fingerpicking technique (Ike Everly, Moses Rager, Sam Mc Gee).In 1945-46 Arthur Smith made a stir with his tremendous hit which has now become a great classic Guitar Boogie, and the Delmore Brothers accompanied by the talented guitarist, Merle Travis, shortly followed with their Hillbilly Boogie verging on Rockabilly.&nbsp; Travis, of Kentucky origin, was the name behind the original &laquo; Travis picking &raquo; technique involving a swinging two-finger dexterity.&nbsp; Merle left for California in 1945 where he won popularity as a a Honky Tonk musician with numbers such as Cincinnati Lou.&nbsp; Later, during the Rock n&rsquo; Roll era he became one of the most sought after studio guitarists.The Southerner&rsquo;s musical heritage shortly began to interest the big-time crooners, including Bing Crosby and Frankie Laine, who interpreted Rhythm &amp; Blues and Country and Western numbers to their liking.&nbsp; The variety-come-jazz singer, Peggy Lee, had several hits with her Hollywood style versions of blues and Rhythm &amp; Blues, and also with original compositions such as Everything&rsquo;s Moving too Fast.In 1946, America was truly coming to terms with the Southerner&rsquo;s music.&nbsp; This was the big lead up to the coming Rock n&rsquo; Roll era.<br /></span><span class=Soustitre2>THE MUSICIANS</span><span class=Texte><br /><strong>Albert AMMONS:&nbsp; </strong>A tremendous boogie-woogie pianist (1907-1949) whose career began as a Chicago-based taxi driver and an amateur jazz enthusiast.&nbsp; His true professional talents came to light after his participation in the 1938 Carnegie Hall concert and became thereafter a&nbsp; celebrity of the classy white clubs.&nbsp; Here, we can appreciate his splendid number, Shout for Joy.<br /><strong><br />ARMSTRONG TWINS:&nbsp;</strong> Little is known of Floyd and Lloyd Armstrong, but they were probably from Arkansas before entertaining the Californians during the war with their pre-war Appalachian style duo mingled with rural boogie, such as Mandolin Boogie.<br /><strong>Gene AUTRY:&nbsp;</strong> Born in 1907, Gene Autry was the renowned Hollywood cowboy whose playing and singing can be discovered in a great number of films and records.&nbsp; His style varied enormously, but one of his biggest claims to fame was in 1940 with Gene Austin&rsquo;s Blueberry Hill.<br /><strong>Big Bill BROONZY:&nbsp;</strong> One of the founders of the pre-war Chicago blues, Broonzy was also a blues pioneer for the Northern audience in 1938 and the Europeans in the early fifties, and consequently played an significant role in the international recognition of the blues.&nbsp; He was, no doubt, the composer of Rocking Chair Blues which later became the Rock me Baby as was interpreted by numerous artists such as Arthur Crudup, Lil&rsquo;Son Jackson and B.B. King.<br /><strong>Claude CASEY:&nbsp;</strong> Claude Casey and the Pine State Playboys (from Northern Carolina) never achieved recognition of any significance but was one of the first south-eastern bands to be blatantly inspired by Western Swing.&nbsp; It included the brilliant fiddler, Jimmy Rouse, and Willie Coates on the piano, who can be admired in their Pine State Honky Tonk.<br /><strong>Spade COOLEY:&nbsp;</strong> Donnell Clyde Cooley was born in 1910 in a Cherokee reservation.&nbsp; His musical education led him to Hollywood in 1934 with a fiddle under his arm.&nbsp; He became Roy Rogers&rsquo; stand-in in 1937 and was a member of Jimmy Wakely&rsquo;s Western Swing band before successfully creating his own orchestra and had hits such as Shame on You, Detour.&nbsp; By the end of the war his popularity placed him in the rank of &laquo; King &raquo; of Western Swing, superseding even Bob Wills.&nbsp; His talent can be heard in numbers including Oklahoma Stomp&nbsp; and&nbsp; Three Way Boogie.&nbsp; His alcoholism finally took over and he ended his days in prison having assassinated his wife, and shrouded by certain rumours concerning his relationship with Roy Rogers!<br /><strong>Arthur CRUDUP:</strong>&nbsp; The Delta bluesman Crudup (1905-1974) became, to some extent, rock n&rsquo; roll&rsquo;s father figure after Elvis&rsquo;s adaptation of and first hit with That&rsquo;s all right Mama.&nbsp; His repertory was rich and exciting, and in complete contrast to the usual Delta blues as played by the Chicago bands.<br /><strong>DELMORE BROTHERS:</strong>&nbsp; Alton (1908-1964) and Rabon (1916-1952) Delmore stood out in the thirties, characterised by their Appalachian style combined with their guitar duo, one being four-corded,&nbsp; with its strong leaning towards the blues.&nbsp; They had many pre-war hits (Brown&rsquo;s Ferry Blues:&nbsp; cf Country, 1927-42 FA 015) then went onto Country boogie, playing Hillbilly Boogie and Boogie-Woogie Baby.<br /><strong>Champion Jack DUPREE:&nbsp;</strong> The one-time boxer Dupree (1910-1992) became a New Orleans pianist and singer under the Leroy Carr influence.&nbsp; In Let&rsquo;s Have a Ball he is accompanied by Brownie Mc Ghee.<br /><strong>Jazz GILLUM:</strong> The Mississippi orchestral bluesman, Gillum (1904-1964), had a great pre-war influence, and his recordings included several&nbsp; nice rapid numbers such as Tell me Mama.<br /><strong>Wynomie HARRIS:&nbsp;</strong> Harris (1915-1969) was one of the greatest blues shouters in the forties.&nbsp; He started out in the big Swing bands before creating his own Rhythm &amp; Blues group.&nbsp; His immensely popular Good Rocking Tonight in 1947 was later interpreted by Presley.&nbsp; He as many others however, found it hard to follow the rock n&rsquo; roll movement of the fifties.<br /><strong>Adolph HOFNER:&nbsp;</strong> This Texan band leader was an excellent example of Western Swing with an added Bohemian touch.&nbsp; His recordings were catchy, as this boogie-woogie version of the old folk song, the Joe Turner Blues.<br /><strong>Pete JOHNSON:&nbsp;</strong> Pete Johnson (1904-1967), from Kansas City, was perhaps the greatest boogie pianist of all times.&nbsp; He also participated in the Spirituals to Swing concert, and his legacy is impressive, including Roll&rsquo;em Pet&nbsp; and Baby Look at You where he plays with Big Joe Turner.<br /><strong>Louis JORDAN:&nbsp;</strong> The gifted showman, Jordan (1908-1975) inspired the dancing amateurs with his saxophone and vocals.&nbsp; He was the main name behind Rhythm &amp; Blues and composed several rock n&rsquo; roll classics such as Choo Choo Ch&rsquo;Boogie and Caldonia.<br /><strong>Peggy LEE:&nbsp;</strong> The Northerner, Norma Deloris Egstrom, alias Peggy Lee (1920), opted for a musical career at an early age, and was soon spotted in Hollywood with her nasal voice, good looks and charisma.&nbsp; She played with Benny Goodman before going solo under the Capitol label, encouraged by her husband, David Barbour.&nbsp; She was a tremendous blues and boogie singer, unusually so for someone of non-Southern origin, and enchanted America with hits including Fever and Everything&rsquo;s Moving too Fast.<br /><strong>Amos MILBURN:&nbsp;</strong> Texan born Milburn (1926-1980) was a remarkably talented post-war pianist whose original skills are revealed in Down the Road Apiece, which was immortalised by Chuck Berry.<br /><strong>Roy MILTON:&nbsp;</strong> This singer and drummer (1908-1983) was another Rhythm &amp; Blues pioneer who made many a recording with his band, the Solid Senders, including Milton&rsquo;s Boogie enhanced by the pianist, Camille Howard.<br /><strong><br />Bill MONROE:&nbsp;</strong> Born in 1911, Monroe was a festival and studio fiend who formed a swing and blues duo with his brother, Charlie before starting up his own Appalachian style &laquo; Bluegrass &raquo; orchestra, unique despite its Western Swing influence.&nbsp; His Rocky Road Blues has a distinct Rockabilly touch with a slap bass solo.<br /><strong>Clyde MOODY:</strong>&nbsp; The singer and guitarist Clyde Moody (1915-1989) played in the thirties with Wade Mainer and with Bill Monroe&rsquo;s Bluegrass Boys from 1941-45.&nbsp; He then became a star in his own right, favoured by Grand Ole Opry, and recorded for numerous labels.&nbsp; Here, we discover his Two-Timin&rsquo; Blues.<br /><strong>Moon MULLICAN:</strong>&nbsp; Mullican (1909-1967) was a powerful Honky Tonk and Country boogie pianist who inspired numerous rock n&rsquo; 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A Northern Carolina vocalist and multi-instrumentalist famous for his Guitar Boogie which was one of the first Country Music hits to reach the charts.&nbsp; <br /><strong>Merle TRAVIS:&nbsp;</strong> A man of many talents, Travis (1917-1983) particularly succeeded through his original finger-picking technique on the electric guitar.&nbsp; He later became one of the most sought-after Rockabilly stars.&nbsp; His vast repertoire includes Cincinnati Lou.<br /><strong>Ernest TUBB:&nbsp;</strong> The father of Honky Tonk (1914-1984) whose style was initially reminiscent of Jimmie Rodgers but then was influenced by Western Swing.&nbsp; You Nearly Lose your Mind is one of his rhythmic and bluesy numbers.<br /><strong>Big Joe TURNER:&nbsp; </strong>The blues shouter Turner (1911-1985) gained recognition after his participation in the Spirituals to Swing concert.&nbsp; He was one of the rare Rhythm &amp; Blues artists who managed to follow the fifties rock n&rsquo; roll movement and obtained success with Teenage Letter and&nbsp; Shake, Rattle and Roll.<br /><strong>T-Bone WALKER:&nbsp;</strong> Walker (1909-1975) was one of the founders of the Texas-Californian blues.&nbsp; His works, including T-Bone Boogie, were to influence many post-war musicians (B.B. King, Buddy Guy and Eric Clapton).<br /><strong>WASHBOARD SAM:&nbsp;</strong> Robert Brown alias Washboard Sam (1910-1966) brought spice to the Chicago blues in the thirties.&nbsp; An exuberant personality and a powerful singer who gained popularity with hits such as Digging my Potatoes, Cabbage Green and Come on Back.<br /><strong>Casey Bill WELDON:&nbsp;</strong> This mysterious black steel guitarist (1909- ?) played the blues with jazzy touch inspired by Western Swing, as in You Gotta do your Duty.<br /><strong>Tex WILLIAMS:</strong>&nbsp; This singer and guitarist (1917-1985) was Spade Cooley&rsquo;s vocalist before going solo in 1946 accompanied by Western Caravan (including the excellent guitarist, Johnny Weis).&nbsp; I got Texas in my Soul, signed Ernest Tubb, is good rhythmic Honky Tonk number.<br /><strong>Bob WILLS:&nbsp;</strong> A band leader and violinist (1905-1975) who became a big name in America, revolutionising Southern music with his Western Swing band, which successfully combined the essence of Texan string bands with that of New Orleans jazz.&nbsp; Roly Poly is a good example of his works, which was later interpreted by Hank Williams.<br />Adapted by<em> Laure WRIGHT</em> from the French text of <em>G&eacute;rard HERZHAFT</em><br />&copy; FRÉMEAUX &amp; ASSOCIÉS SA 1997<br /></span><span class=Soustitre2>CD1</span><span class=Soustitre> LA FOLIE DU BOOGIE WOOGIE&nbsp;&nbsp;</span><span class=Texte>&nbsp; <br /><strong>1. SHELTON BROTHERS :</strong> Aura Lee (Love me tender)&nbsp; 61825 De 5533 (Shelton)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;42&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>2. CASEY BILL WELDON </strong>: You gotta do your duty&nbsp; 030310-1 BB 8004 (Weldon)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;46&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>3. BIG JOE TURNER &amp; PETE JOHNSON :</strong> Roll&rsquo;em Pete&nbsp; 23892 Vo 4607 (Turner &amp; Johnson)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;50&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>4. CLAUDE CASEY &amp; PINE STATE PLAYBOYS :</strong> Pine state Honky Tonk (Coates)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;24&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>5. ALBERT AMMONS :</strong> Shout for joy&nbsp; 23894-1 Vo 4608 (Ammons)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;24&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>6. SHELTON BROTHERS :</strong> On the owl hoot trail&nbsp; 64536-A De 5630 (Heath)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;58&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>7. BIG JOE TURNER &amp; PETE JOHNSON :</strong> Baby look at you&nbsp; 25024-1 Vo 4997 (Turner &amp; Johnson)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;02&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>8. RADIO COW BOYS :</strong> Mississippi Muddle&nbsp; De? (Boggs)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;28&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>9. ADOLPH HOFNER :</strong> Joe Turner blues&nbsp; 47677 (Trad)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;46<br /><strong>10. MOON MULLICAN : </strong>Pipeliner&rsquo;s blues&nbsp; (Mullican)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;54<br /><strong>11. GENE AUTRY :</strong> Blueberry hill&nbsp; LA 2311 OK 5779 (Austin)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;40<br /><strong>12. BIG BILL BROONZY : </strong>Rocking chair blues&nbsp; WC 3513-1 OK 061116 (Broonzy)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;50<br /><strong>13. WASHBOARD SAM :</strong> Come on back 059128&nbsp; BB 8699 (R. Brown)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;42<br /><strong>14. ERNEST TUBB :</strong> You nearly lose your mind LA&nbsp; De (Tubb)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;49<br /><strong>15. JAZZ GILLUM : </strong>Tell me mama&nbsp; 074653 BB 34-0707 (Gillum)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;12<br /><strong>16. WYNONIE HARRIS :</strong> Who threw the whiskey in the well?&nbsp; 72180 (Brooks &amp; De Lange)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;01<br /><strong>17. LOUIS JORDAN :</strong> Caldonia boogie&nbsp; W-72711-A (F. Moore)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;43<br /><strong>18. BOB WILLS :</strong> Roly Poly&nbsp; H 1345-1 Co 20019 (Wills)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;37<br /><strong>(1) </strong>Joe &amp; Bob Shelton, vcls/g/fiddle + The Sunshine Boys. Probablement Chicago, vers d&eacute;cembre 1938<br /><strong>(2)</strong> Casey Bill Weldon, vcl/steel-g; Joshua Altheimer, pno; Bill Settles, bs. Chicago, 16 f&eacute;vrier 1938<br /><strong>(3)</strong> Big Joe Turner, vcl; Pete Johnson, pno. New York City, 30 d&eacute;cembre 1938<br />(4) Claude Casey, g; Willie Coates, pno; Jimmy Rouse, fiddle; Lawrence Boling, g. Rock Hill, SC 27 septembre 1938<br /><strong>(5)</strong> Albert Ammons, pno. New York City, 1 janvier 1939<br /><strong>(6)</strong> Joe &amp; Bob Shelton, vcls/g/fiddle + The Sunshine Boys. Probablement Chicago, vers juin 1939<br /><strong>(7)</strong> Big Joe Turner, vcl; Pete Johnson, pno; Hot Lips Page, tpt; Buster Smith, alto-sax; Lawrence Lucie, g; Abe Bolar, bs; Eddie Dougherty, dms. New York City, 30 juin 1939<br /><strong>(8)</strong> Noel Boogs, steel-g; Hank Penny, g; Sheldon Bennett, fiddle; Boudleaux Bryant, fiddle; Louis Dumont, bjo; Carl Stewart, bs. Memphis, TN 4 juillet 1939<br /><strong>(9)</strong> Adolph Hofner, vcl/g; Emile Hofner, steel-g; Bert Ferguson, pno; leonard Sago, fiddle; Buck Wheeler, bs; Johnny Reeves, dms. Dallas, TX 13 f&eacute;vrier 1940<br /><strong>(10) </strong>Moon Mullican, vcl/pno; Smokey Woods, vcl/g; J.R. Chatwell, fiddle; Buddy Ray, fiddle; Tommy Duncan, steel-g; Johnny Thames, bjo; Lou Frisby, bs. Houston, TX vers milieu 1940<br /><strong>(11) </strong>Gene Autry, vcl/g; others unknown. Los Angeles, 20 ao&ucirc;t 1940<br /><strong>(12) </strong>Big Bill Broonzy, vcl/g; Memphis Slim, pno; Ransom Knowling, bs. Chicago, 17 d&eacute;cembre 1940<br /><strong>(13)</strong> Washboard Sam, vcl/washboard; Big Bill Broonzy, g; Horace Malcolm, pno; Leroy Bachelor, bs. Chicago, 16 janvier 1941<br /><strong>(14) </strong>Ernest Tubb, vcl/g; Eddie Tudor, g; unknown, bs. Los Angeles, 17 juillet 1942<br /><strong>(15)</strong> Jazz Gillum, vcl/hca; Big Bill Broonzy, g; Blind John Davis, pno; Alfred Elkins, bs. Chicago, 30 juillet 1942<br /><strong>(16) </strong>Wynonie Harris, vcl; Lucky Millinder, leader; Freddie Webster, tpt; Ludwig Jordan, tpt; Curtis Murphy, tpt; Leroy Elton Hill, tpt; Eugene Simon, tb; Alfred Cobbs, tb; Joseph Britton, tb; Preston Love, alto-sax; William Swinder, alto-sax; Elmer Williams, t-sax; Eddie Davis, t-sax; Ernest Leavy, bar-sax; Ellis Larkins, pno; Lawrence Lucie, g; Al Mc Kibbon, bs; Panama Francis, dms. New York City, 26 mai 1944<br /><strong>(17)</strong> Louis Jordan, alto-sax/vcl; Leonard Graham, tpt; Freddie Simon, t-sax; William Austin, pno; Al Morgan, bs; Razz Mitchell, dms. New York City, 19 janvier 1945<br /><strong>(18) </strong>Bob Wills, fiddle/leader; Tommy Duncan, vcl; Joe Holley, fiddle; Jimmy Wobble, g; Cameron Hill, g; Noel Boggs, steel-g; Alex Brashear, tpt; Millard Kelso, pno; Ted Adams, bs; Monty Mountjoy, dms. Hollywood, 26 janvier 1945<br /></span><span class=Soustitre><br /></span><span class=Soustitre2>CD2 </span><span class=Soustitre>L&rsquo;APRES-GUERRE : VERS LE ROCK&rsquo;N&rsquo;ROLL&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span><span class=Texte><br /><strong>1. BILL MONROE : </strong>Rocky road blues&nbsp; C-4354-1 (Trad)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;36&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>2. CLYDE MOODY :</strong> Two timin&rsquo; blues&nbsp; C 4396 Co 20437 (Moody)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;48&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>3. T-BONE WALKER :</strong> T-Bone boogie&nbsp; 3309-2 Rh 4002 (Walker)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;05&nbsp;&nbsp; <br /><strong>4. CHAMPION JACK DUPREE : </strong>Let&rsquo;s have a ball&nbsp; HS 3929 Cont 6065 (Dupree)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;25&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>5. ARTHUR SMITH :</strong> Guitar boogie&nbsp; Sup 1004 (Smith)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;22&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>6. ROY MILTON :</strong> Milton&rsquo;s boogie&nbsp; P-105-1 JB 503 (Milton)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;51&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>7. DELMORE BROTHERS : </strong>Hillbilly boogie K-1972 (Delmore)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;45&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>8. ARMSTRONG TWINS : </strong>Mandolin boogie&nbsp; (Armstrong)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;01&nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /><strong>9. HANK PENNY : </strong>Steel guitar stomp&nbsp; K-1942 (Penny &amp; Boggs &amp; Travis)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;52<br /><strong>10. LOUIS JORDAN </strong>: Choo choo ch&rsquo;boogie&nbsp; 77305 (Horton &amp; Darling &amp; Gabler)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;46<br /><strong>11. DELMORE BROTHERS : </strong>Boogie woogie baby&nbsp; K 2101 (Delmore)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;47<br /><strong>12. MERLE TRAVIS : </strong>Cincinnati Lou&nbsp; Cap 1033 (Travis)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;37<br /><strong>13. SPADE COOLEY : </strong>Oklahoma stomp&nbsp; HCO 1818-1 Co 37237 (Cooley &amp; De Paul &amp; Weis)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;52<br /><strong>14. TEX WILLIAMS : </strong>I got Texas in my soul&nbsp; Cap 1322 (Tubb)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;58<br /><strong>15. SPADE COOLEY :</strong> Three-way boogie&nbsp; HCO 1817 Co 37058 (Cooley &amp; De Paul &amp; Weis)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;41<br /><strong>16. ARTHUR CRUDUP :</strong> That&rsquo;s all right&nbsp; D6VB-1943 Vic 20-2205 (Crudup)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;55<br /><strong>17. AMOS MILBURN :</strong> Down the road apiece&nbsp; 16-3 Ald 160 (Milburn)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 3&rsquo;00<br /><strong>18. PEGGY LEE :</strong> Everything&rsquo;s moving too fast&nbsp; 1531 Cap 343 (Lee &amp; Barbour)&nbsp;&nbsp;&nbsp; 2&rsquo;59<br /><strong>(1)</strong> Bill Monroe, vcl/mdln; Tex Willis, g; Chubby Wise, fiddle; Wilene Forrester, acc; Stringbean, bs. Chicago, 13 f&eacute;vrier 1945<br /><strong>(2)</strong> Clyde Moody, vcl/g; others unknown. Chicago, 28 f&eacute;vrier 1945<br /><strong>(3) </strong>T-Bone Walker, vcl/g; Marl Young, pno; others unknown. Chicago, mai 1945<br /><strong>(4) </strong>Champion Jack Dupree, vcl/pno; Brownie Mc Ghee, g; Count Edmonson, bs. New York City novembre 1945<br /><strong>(5) </strong>Arthur Smith, g; others unknown. Charlotte, NC fin 1945<br /><strong>(6)</strong> Roy Milton, vcl/dms; Hosea Sapp, tpt; Earl Simms, alto-sax; Lorenzo Floyd, t-sax; Camille Howard, pno; David Robinson, dms. Los Angeles, 22 d&eacute;cembre 1945<br /><strong>(7) </strong>Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/g; Merle Travis, g; Louis Innis, g; Roy Starkey, bs. Hollywood, janvier 1946<br /><strong>(8)</strong> Floyd Armstrong, vcl/g; Lloyd Armstrong, vcl/mdln; unknown, bs. Chicago, d&eacute;but 1946<br /><strong>(9) </strong>Hank Penny, vcl/g; Noel Boggs, steel-g; Merle Travis, g; Harold Glen Hensley, fiddle; Frank Messina, acc; Dick Reinhardt, bs. Hollywood, janvier 1946<br /><strong>(10) </strong>Louis Jordan, vcl/alto-sax; Aaron Izenhall, tpt; Joshua Jackson, t-sax; Carl Hogan, g; Bill Davis, pno; Po Simpkins, bs; Eddie Byrd, dms. New York City, 23 janvier 1946<br /><strong>(11)</strong> Alton Delmore, vcl/g; Rabon Delmore, vcl/g; Jethro Burns, g; Wayne Raney, hca; Roy Starkey, bs. Chicago, 12 f&eacute;vrier 1946<br /><strong>(12)</strong> Merle Travis, vcl/g; Eddie Kirk, g; Joaquin Murphey, steel-g;Pedro De Paul, acc; Jack Mc Taggart, tpt; Cliffie Stone, bs. Hollywood, 18 mars 1946<br /><strong>(13)(15)</strong> Spade Cooley, fiddle/leader; John Weis, g; Smokey Rogers,g; Joaquim Murphey, steel-g; Cactus Soldi, fiddle; Pedro De Paul, acc; Eddie Bennett, pno; Deuce Spriggins, bs; Warren Penniman, dms. Hollywood, 3 mai 1946<br /><strong>(14) </strong>Tex Williams, vcl/g; John Weis, g; Smokey Rogers, g; Eddie Mitchell, steel-g; Spike Featherstone, harp; Cactus Soldi, fiddle; Turney Gibson, fiddle; Sammy Leichter, fiddle; Ossie Gordon, pno; Deuce Spriggins, bs; Muddy Berry, dms. Holmywood, 3 ao&ucirc;t 1946<br /><strong>(16) </strong>Arthur Crudup, vcl/g; Ransom Knowling, bs; Judge Riley, dms. Chicago, 6 septembre 1946<br /><strong>(17) </strong>Amos Milburn, vcl/pno; others unknown. Los Angeles, 12 septembre 1946<br /><strong>(18) </strong>Peggy Lee, vcl; David Barbour, g &amp; his orchestra. Los Angeles, 22 novembre 1946<br /></span><span class=Source>CD Rock n`Roll 1938 - 1946 &copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s (fr&eacute;meaux, fr&eacute;maux, fr&eacute;mau, fr&eacute;maud, fr&eacute;mault, fr&eacute;mo, fr&eacute;mont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont,&nbsp;CD audio, 78 tours, disques anciens, CD &agrave; acheter, &eacute;couter des vieux enregistrements, albums, r&eacute;&eacute;ditions, anthologies ou int&eacute;grales sont disponibles sous forme de CD et par t&eacute;l&eacute;chargement.)</span></p>"
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L’invention de la radio et du disque y sont bien sûr pour beaucoup, qui ont permis une diffusion planétaire de la musique ainsi que la création progressive d’une musique planétaire. Les Etats Unis ont occupé une place centrale dans ce processus. Pour des raisons économiques et politiques évidentes mais sans doute également parce que l’Amérique a été le premier creuset de traditions orales, chantées et musicales, un melting-pot de sons venus du monde entier, une “world” music bien avant la lettre.Le Rock’n’Roll a été d’une certaine manière la première ou la seconde (n’oublions pas le jazz) manifestation de cette culture musicale planétaire. Et les années 50 cette décennie-charnière pendant laquelle toutes les musiques de l’Amérique sudiste - les vraies racines des musiques populaires américaines - ont semblé se rassembler pour partir à la conquête des Etats-Unis d’abord et du monde entier ensuite.Toute saga a sa part de légende. La naissance du Rock’n’Roll a souvent été située à Memphis en 1954 lorsqu’un jeune camionneur originaire du Mississippi nommé Elvis Presley s’est mis à chanter à sa façon “le blues des Noirs”. Mais bien sûr cette image est simplificatrice. Le processus de fusion des musiques populaires sudistes a commencé sans doute dès l’aube de la colonisation de ces territoires. Et lorsqu’on cherche les racines du Rock’n’Roll, on les trouve sans forcer le trait dès le début des enregistrements de blues, de jazz, de Country Music au milieu des années 20.Cette anthologie en deux coffrets propose un voyage sonore aux sources du Rock’n’Roll lorsque des artistes et des orchestres - certains sont devenus célèbres, d’autres ont disparu dans l’anonymat - se sont donné pour but essentiel de faire danser leurs compatriotes, empruntant les uns aux autres et les autres aux uns les idées musicales les plus débridées, les plus déhanchantes, les plus balançantes. Rock et Roll !<br /></span><span class=Soustitre><br />LE CADRE ET LES PROTAGONISTES</span><span class=Texte><br />Pour véritablement trouver les racines des musiques populaires américaines, il faut en fait en venir aux tout débuts de la colonisation de la Basse Vallée du Mississippi. La création de plantations de canne à sucre, coton et tabac dans ces régions à partir du XVII é siècle engendre une migration importante venant d’Europe - Espagnols, Français d’abord puis Irlandais et Ecossais, plus ou moins déportés - et d’Afrique - esclaves noirs. Ces populations coexistent en un lieu plus ou moins clos et limité géographiquement : la plantation et son arrière-pays, celui-ci étant occupé par les Peaux Rouges, les “vrais Américains”, Cherokees, Choctaws et, plus au Sud, Seminoles qui sont largement majoritaires jusque vers 1840.Ce melting-pot crée une culture commune, la civilisation sudiste dont les traditions chantées et dansées sont un des piliers majeurs. Comment ce mélange s’est-il opéré ? Lisons le Père Labat qui, à la fin du XVIIé siècle, a rédigé un “reportage” extraordinaire sur le monde des plantations espagnoles et françaises dans les Caraibes et l’Amérique Centrale :“Les Espagnols et les Français se sont entichés de la calenda,(1) une danse lascive originaire du royaume d’Arda en Afrique que leur ont apprise les Nègres qui travaillent comme esclaves. Cette danse consiste à se rapprocher en rythme et à se toucher ventre et cuisses réciproquement... <br />Elle fait fureur chez tous jusque parmi les enfants et même les religieuses qui ne manquent pas de la danser à la nuit de Noël... Pour leur faire perdre l’idée de cette danse infâme, on en a appris aux Nègres plusieurs à la française comme le menuet, la courante, le passe-pied et autres, aussi bien que les branles et danses rondes afin qu’ils puissent danser plusieurs à la fois et sauter autant qu’ils en ont envie... J’en ai vu quantité qui s’acquittaient très bien de ces exercices”Et encore :“La musique des Noirs est en général peu agréable et leurs accords peu suivis. Mais il y en a parmi eux qui jouent assez bien du violon et qui gagnent quelque argent à jouer dans les assemblées et aux festins des mariages... Il y a des gens qui estiment (beaucoup) cette harmonie”Ces observations du Père Labat ont lieu au moment des premières arrivées massives d’esclaves africains en Amérique. Ce melting-pot fantastique est au coeur de la civilisation de la plantation. Celle-ci n’est ni européenne ni africaine ni amérindienne mais américaine et résulte de la confrontation de multiples civilisations différentes.Dans la Basse Vallée du Mississippi, ces musiques et ces danses des plantations constituent la base des musiques sudistes américaines. C’est dans ce mélange africain/européen dans un contexte américain qu’on trouve l’origine de la musique folk, des string-bands, des spirituals, de la musique old-time, des minstrels shows, de l’esprit musical sudiste (cf Folksongs FA 047). La Country Music (appelée alors Hillbilly) et le blues n’apparaissent qu’après la suppression de l’esclavage et la mise en place de la ségrégation dans les Etats de l’ancienne Confé­dération. <br />Cette séparation artificielle des races n’avait jamais vraiment existé auparavant dans le système esclavagiste des plantations. Désormais, côte à côte, deux mondes issus du même terreau américain se différencient tout en se côtoyant malgré une législation répressive.En schématisant, on peut dire que les Noirs trouvent une certaine forme de cohésion dans le blues, une forme de ballade à la première personne du singulier (j’ai le blues), innovante bien que fortement ancrée dans des traditions antérieures. Presqu’au même moment, les Blancs mettent en place la Country Music qui, se voulant “conservatrice”, puise encore davantage dans les traditions chantées et dansées des plantations à fortes racines africaines ! Chacun affine son identité dans sa musique. Mais le blues est pétri d’influences irlandaises et écossaises et la musique Hillbilly est remplie de réminiscences des chants et danses des esclaves africains.On voit ainsi que dans le monde sudiste ségrégationniste du début du XXé siècle, les rapports Blancs/Noirs régissent une partie de la vie sociale et sont pleins d’ambiguïtés. La séparation est une sorte de “chacun à sa place” mais cela n’empêche nullement une vie en partie commune qu’il ne faut pas trop proclamer.<br /></span><span class=Soustitre><br />L’IMPORTANCE DU DISQUE : DIFFUSION, OUVERTURE ET ECHANGES</span><span class=Texte><br />L’invention du disque et de la radiodiffusion et leur succès auprès du public populaire changent complètement les règles de l’évolution des musiques traditionnelles. Il n’est désormais nul besoin de voyager pour entendre des sons exotiques ni de rencontrer un virtuose pour connaître son oeuvre et l’admirer.Les Etats Unis, un pays alors fourmillant d’idées et d’entrepreneurs, adopte les technologies du disque et de la radio (inventées par les Français et les Allemands) avec une fureur gourmande. Dès la première guerre mondiale, Edison lance les bases d’une industrie du disque importante en déposant le brevet du phonographe et en créant la compagnie Columbia. Le succès du phonographe ou du gramophone (son équivalent germanique) est considérable en Amérique jusque dans les campagnes les plus reculées du Sud au fur et à mesure des progrès de l’électrification avec le Victrola, un appareil bon marché vendu via les catalogues par correspondance. En 1900, l’invention du premier juke-box placé dans un drugstore du New Jersey s’avère très rentable et joue un rôle très important dans la propagation des musiques populaires.Dans les Etats du Sud où se juxtaposent manières, techniques et traditions, le disque permet la confrontation avec le monde extérieur. Et d’abord avec les airs du Music Hall, le Vaudeville américain, pleins d’affectations et de sentimentalisme victorien mais qui connaissent un énorme succès partout. Cette “Variété” du début du siècle aura une influence importante sur l’ensemble des traditions sudistes à la fois parce que les artistes locaux essaient d’imiter et de recréer ce qu’ils imaginent comme le nec plus ultra de l’achèvement artistique. Et peut-être surtout parce que le Vaudeville - et surtout les spectacles itinérants sous chapiteau - ou son parent pauvre sudiste, les medicine shows, constituaient peu ou prou la seule possibilité pour un musicien d’exercer une activité professionnelle.Le public américain est particulièrement friand des spectacles dits de blackface dans lesquels les artistes (bonimenteurs, musiciens, danseurs...) se griment au cirage, ce qui leur permet - en prétendant imiter les Noirs - d’interpréter des textes, des saynètes et des chansons absurdes, souvent osées, ce qui aurait été impossible autrement. Dans le blackface, le Blanc joue au Noir...même si de nombreux artistes en blackface sont de vrais Noirs ! Ces pratiques de scène - qui apparaissent aujourd’hui dégradantes - n’en constituent pas moins l’ affirmation d’échanges, d’emprunts, de fusions qui auront une grande importance pour l’évolution de la chanson populaire américaine. Bien des genres ultérieurs peuvent en fait apparaître comme une perpétuation sous une autre forme du spectacle de blackface.A côté des Variétés (ou dans son prolongement), il faut aussi souligner l’importance dans l’élaboration d’une musique populaire américaine commerciale des artistes hawaïens. Leur succès remonte à l’annexion des îles par les Etats Unis en 1898 et surtout à l’énorme impact de la revue de music-hall Bird of paradise présentée à New York en 1904. Les troupes folkloriques hawaïennes sillonnent l’Amérique toute l’année, allant planter leurs chapiteaux jusque dans les bourgades les plus reculées du Sud Profond. Les musiciens hawaïens, notamment les guitaristes, vendent des quantités de disques dès 1915 bien avant les premiers enregistrements de blues et de musique Hillbilly. Ils pratiquent en fait “ à la façon hawaïenne” les musiques américaines, jazz, music-hall puis blues et Country Music. Je relate cette épopée en détail dans le coffret Hawaiian Music, 1927-44 (FA 035).<br /></span><span class=Soustitre>L´Impact de la radio</span><span class=Texte><br />L’impact de la radio a été aussi déterminant que celui du disque sur l’évolution des musiques sudistes. Dès le début des années 20, les Etats du Sud se couvrent de stations de radio à fort rayon de diffusion (leur nom est précédé d’un K). Il s’agit presque toujours de stations situées dans des locaux sommaires (hangars, granges, remises), très souvent attenantes à des bazars-stations services dont elles constituent essentiellement une activité connexe. Des émissions à destination du public rural sont sponsorisées par des marques de farine, d’aliments pour bétail, de machines agricoles, d’élixirs ou liniments qui guérissent tout, bientôt de colas (qui, à l’époque, contiennent de la cocaïne et du Kola!)... Ces émissions sont animées par des musiciens-bonimenteurs vivants (comme dans un medicine show) qui ne passent pas de disques mais racontent des histoires, présentent les produits du sponsor, des publicités souvent chantées! et jouent et chantent leurs chansons. Ils en profitent aussi pour annoncer leurs prestations scéniques dans les différentes régions.Ces émissions de radio permettent - bien davantage que le disque ou les “concerts” - à des musiciens de devenir véritablement des profes­sionnels. Au cours des années 30, être à demeure dans une radio est souvent la source de revenus la plus profitable pour un artiste sudiste, les disques et les scènes découlant de l’impact formidable de certaines émissions de radio comme le Grand Ole Opry diffusé depuis Nashville.Le Sud étant ce qu’il est à cette époque, les Noirs n’ont que très peu accès aux ondes : aucune émission spécifique avant la guerre et parcimonieusement sur des stations diffusant de la musique Hillbilly. Par exemple, la diffusion du blues par la radio se fait rarement avec des artistes noirs mais plutôt à travers les versions qu’en donnent les artistes de la première Country Music.La musique noire est surtout diffusée via le disque, avec le succès énorme des catalogues de vente par correspondance et les stocks que reçoivent les bazars et qu’ils vendent ou font écouter “au comptoir”. En effet, le commerçant-diffuseur est équipé d’un phonographe et “passe” les disques à la clientèle qui paie pour chaque titre désiré... sans aucune obligation d’achat. Ce système est généralisé dans tous les Etats Unis, particulièrement dans le Sud.<br /></span><span class=Soustitre>FAIRE DANSER</span><span class=Texte><br />Pour un musicien, en dehors du Vaudeville, “circuit noble” de l’époque, être professionnel, vivre de ses talents, c’est d’abord et avant tout raconter des histoires en chansons et faire danser. Les songsters, colporteurs de chansons itinérants, répandent et popularisent des versions “commerciales” de folksongs (cf Folksongs FA 047) dont nombre deviendront des standards du Rock’n’Roll. Cette anthologie présente ainsi Frankie (avec Albert ici mais souvent avec Johnnie), interprété par le songster noir Mississippi John Hurt ainsi que Tom Dooley par Grayson et Whitter, la toute première version enregistrée de ce morceau qui deviendra un succès international trente ans plus tard grâce au britannique Lonnie Donegan, le père du skiffle. Continuateurs des songsters dont ils approfondissent et personnalisent le message à destination des communautés noires sudistes, les bluesmen ont joué bien sûr un rôle très important (mais certainement pas exclusif) dans l’élaboration du Rock’n’Roll. Dans ce premier volume de Roots of Rock’n’Roll, Blind Lemon Jefferson, un des tout premiers bluesmen ruraux noirs à enregistrer délivre son Matchbox, Sleepy John Estes son Milk cow blues et Charlie Mc Coy sa propre vision du Baby please don’t go de Big Joe Williams (cf Blues, 36 Chefs d’Oeuvre FA 033)... Ces blues deviendront des standards du Rock’n’Roll pratiquement obligés via Carl Perkins, Billy Lee Riley ou Elvis Presley.On trouve une légion de string-bands, Blancs ou Noirs, des Appalaches au Texas. Composés de fiddles, de banjos, d’instruments imitant la contrebasse, de mandolines puis, après le début du XXé siècle, de guitares, ces orchestres à cordes animent les bals du samedi soir, les mariages, baptêmes, les pique-niques du dimanche après-midi... <br />L’origine de ces string-bands remonte à l’époque des plantations et de l’esclavage. Avec le disque et la radio, ils se professionnalisent, interprètent de plus en plus non seulement de vieux airs de danses ou des versions “orchestrales” de folksongs mais aussi des airs du Music Hall, des mélodies concoctées par Tin Pan Alley à New York, bientôt des blues et des morceaux de jazz de la Nouvelle-Orléans qu’ils exécutent à leur manière. Avec la ségrégation, on trouve bien sûr des string-bands composés de musiciens blancs ou noirs. Mais leur fond commun est considérable et il est très difficile de les différencier à l’audition. La musique de ces orchestres est bien sûr entraînante mais on remarquera que quelle que soit leur virtuosité, les musiciens suivent la mélodie dans leurs solos et n’improvisent pratiquement pas. Ainsi, Train 45 et Sun Brimmer’s blues par Grayson &amp; Whitter, des vétérans des orchestres Hillbilly et le Memphis Jug band (les jug bands sont une version à la fois primitive et sophistiquée des string-bands).C’est véritablement le jazz qui introduit l’improvisation dans la musique américaine. Aujourd’hui que les genres (et les études) sont devenus très cloisonnés, on mesure mal le rôle déterminant qu’a joué autour de la première guerre mondiale le jazz de la Nouvelle Orléans dans l’évolution de tous les types de la musique populaire américaine: blues, Hillbilly, variétés... L’invention, la liberté de tous les instruments, même ceux par tradition alors rigidifiés, comme les cuivres, qui se mettent à improviser ensemble et chacun différemment sur un rythme déhanchant irrésistible ont un attrait considérable pour le public mais surtout pour les musiciens qui voient ainsi s’ouvrir, comme le dira Bob Wills “ des possibilités jusqu’alors insoupçonnées “. <br />Progressivement des solos qualifiés de “hot” - par opposition aux habituels solos qui se contentent de suivre la mélodie - pénètrent partout au gré des désirs et des fantaisies de musiciens aventureux qui ont fait des jazzmen leurs idoles et leurs modèles. Jelly Roll Morton, Jimmy Noone, Sidney Bechet (ici avec les New Orleans Feetwarmers) et Louis Armstrong sont bien sûr parmi ces incontournables modèles et leurs stomps “ rockent et rollent” en diable bien avant la lettre. Mais de remarquables jazzmen blancs comme le guitariste Eddie Lang, le violoniste Joe Venuti et surtout le chef d’orchestre texan Jack Teagarden, Mr Big T, par leurs audaces, leur talent, leur succès, leur professionnalisme (et dans le contexte de l’époque, leur couleur de peau) auront une influence encore plus considérable sur le passage d’une tradition folk à une musique improvisée vouée à la danse et reprenant de nombreux traits et manières du premier jazz.Le succès du vétéran sudiste du Vaudeville et du blackface, Emmet Miller à New York où il enregistre avec les meilleurs jazzmen blancs de la ville dont Tommy Dorsey et Eddie Lang fait rêver les musiciens des string-bands hillbillies. C’est sur son modèle direct - pourtant son oeuvre enregistrée nous paraît aujourd’hui bien rigide ! - que va se créer le Western Swing, une manière innovante à l’intérieur de ce qu’on n’appelle pas encore Country Music. Si, musicalement, le boogie-woogie est la trame même du Rock’n’Roll, au niveau de la manière et de l’idée directrice, le Western Swing en est, lui, l’ancêtre direct.<br /></span><span class=Soustitre>BOOGIE WOOGIE, SWING ET ...WESTERN SWING</span><span class=Texte><br />On ne reviendra pas sur l’origine et la mise en forme du style boogie-woogie (cf Boogie woogie piano, 1924-45 FA 036), caractérisé par l’utilisation sur le piano des basses marchantes en continu. Ce style pianistique a été adapté au fiddle (mais il nous manque des témoignages enregistrés) puis à la guitare. Cette dernière n’a vraiment été introduite dans la musique sudiste qu’à l’extrême fin du XIXé siècle, soit par le biais de vaqueros mexicains soit, comme le pensent nombre de chercheurs, après le retour de soldats noirs de la guerre hispano-américaine de 1898 qui a abouti à l’indépendance de Cuba.Quoi qu’il en soit, une figure de boogie-woogie est exécutée à la guitare dès 1927 par le bluesman texan Blind Lemon Jefferson dans Matchbox; le guitariste noir originaire de la Nouvelle-Orléans Lonnie Johnson s’en rapproche beaucoup dans son instrumental de 1928, Playing with the strings et surtout dans A handful of riffs, enregistré en 1929 en duo avec son homologue italo-américain, Eddie Lang. <br />On crédite en général le début du boogie-woogie enregistré au piano à l’obscur pianiste de Chicago, Pinetop Smith avec son Pinetop’s boogie woogie en 1928, un thème que lui aurait appris le pianiste Cow Cow Davenport. Mais ce disque passe à l’époque quasiment inaperçu et il faudra attendre la version qu’en donne la suave (et bien plus talentueuse) Cleo Brown en 1935 pour que le Boogie Woogie devienne plus qu’une pratique régionale et ethnique, une mode nationale. Puis une véritable fureur nationale lorsque le chef d’orchestre blanc Tommy Dorsey, en reprenant ce morceau, fasse de ce Boogie woogie un gigantesque succès commercial en 1938 et installe le terme pour toujours.Si l’on s’en tient à la forme musicale, le boogie-woogie est le précurseur à la croche près du Rock’n’Roll. Le boogie woogie, idéal pour la danse, est présent partout et le restera jusqu’à aujourd’hui.Dans les années 30, le jazz est un art extrêmement populaire. La mode est aux grands orchestres qui animent les salles de bal aux quatre coins de l’Amérique et que l’on appelle désormais orchestres de Swing. Le terme serait apparu en 1907 dans la composition de Jelly Roll Morton, Georgia Swing (cette anthologie en propose une belle version de 1928) mais il ne désigne véritablement le jazz orchestral destiné à la danse qu’à partir du phénoménal succès des grands orchestres blancs comme ceux de Benny Goodman ou de Tommy Dorsey. Les grands orchestres de Swing ont pour but essentiel de faire danser et ils le font généralement remarquablement. Leur répertoire comprend toutes sortes de pièces musicales dont, à partir de 1935, nombre de boogies woogies.L’admiration que portent les musiciens hillbillies texans au jazz - New orleans puis Swing - les poussent à adopter et adapter ces genres à leur propre forme de Country Music. <br />En 1930, trois musiciens texans qui partagent le même amour pour le jazz se rencontrent dans une salle de bal de Fort Worth: Bob Wills, Milton Brown et Herman Arnspiger. Leur désir de mettre au point une formule orchestrale afin d’animer les salles de bals gigantesques des plaines du Texas et de l’Oklahoma fréquentées par les ouvriers du pétrole les conduit à former les Aladdin Laddies puis les Fort Worth Doughboys, la toute première tentative de mettre du swing dans les string-bands. En 1932, Wills et Brown se séparent. Milton Brown met en place ses Musical Brownies, un ensemble à cordes extraordinairement innovant, plein de swing et de fureur qui connaît un succès foudroyant avec Talking about you en août 1934. Cette séance marque le début de ce qu’on appelle alors Hot Dance Hillbilly et qui prendra quelques années plus tard le nom de Western Swing (cf Western Swing FA 032). Dans l’esprit et la manière - une adaptation intelligente et audacieuse (et certainement pas une simple copie) de la musique de danse des Noirs aux caractéristiques des orchestres hillbillies - Talking about you a pu être considéré avec raison comme le tout premier morceau enregistré de Rock’n’Roll.Les orchestres de Western Swing deviennent le lieu d’innovations, d’expérimentations: par exemple, dès janvier 1935, juste après Sol Hoopii mais bien avant les guitaristes de jazz et de blues, l’extraordinaire Bob Dunn enregistre à la steel-guitare électrique, en couplant sa dobro jouée à plat sur les genoux avec une dynamo de voiture et un pick-up ! L’oeuvre de la plupart de ces groupes de Western Swing, aujourd’hui étonnamment méconnue, est cependant très souvent brillante, pleine de verve et d’imagination. A la fin des années 30, les guitaristes de Western Swing (et ceux de Country Music en général) sont fascinés par le style de Django Reinhardt (ses disques sont souvent diffusés sur les radios sudistes) qui demeurera jusque dans les années 50 une influence majeure sur la guitare Country. <br />Cette anthologie propose deux pièces “rockantes” de Django, Stompin’ at Decca et I got Rhythm en compagnie de l’harmoniciste Larry Adler.L’influence du Western Swing est énorme sur la Country Music, très importante aussi sur le blues. Le guitariste Joe Mc Coy (qui avait enregistré dans un contexte de blues rural avec son ex-femme Memphis Minnie) forme à la fin de 1935 à Chicago un groupe de blues/Swing, les Harlem Hamfats qui reprennent certainement en partie et à leur façon l’idée directrice du Western Swing. Ils connaissent un succès important avec leur mélange complètement débridé de blues, de Vaudeville, de jazz New Orleans et Swing. Bien qu’à l’époque, le terme ne soit pas employé, les Harlem Hamfats peuvent apparaître bien avant Louis Jordan comme le premier orchestre de Rhythm &amp; Blues, un genre qui s’affirmera auprès des Noirs urbains après la deuxième guerre mondiale (cf Roots of Rhythm &amp; Blues FA 050).Bien qu’en 1938, le Rock’n’Roll ne soit pas encore consacré en tant que tel - cependant le terme est déjà souvent employé comme on peut l’entendre dans cette anthologie par les Boswell Sisters et Gene Autry ! - presque tous ses éléments constitutifs sont déjà en place à ce moment-là. Le mouvement va s’accélérer à l’instar de la société américaine (et en particulier le monde sudiste) qui sera complètement bouleversée par les préparatifs et l’entrée en guerre des Etats Unis dans les années qui vont suivre.Nous verrons ce processus dans le deuxième volume de ces Roots of Rock’n’Roll.    <br /><em>Gérard Herzhaft    </em><br />© Frémeaux et Associés SA - 1996<br /></span><span class=Soustitre2>LES ARTISTES</span><span class=Texte><br /><strong>Larry ADLER : </strong>(1914).<strong> </strong>Un Américain qui a fait une grande partie de sa carrière en Angleterre, Larry Adler a d’abord imité à l’harmonica chromatique les orchestres d’harmonicistes de music-halls comme celui de Borah Menovich. Mais Larry s’est très vite consacré à une musique qu’il jugeait plus “sérieuse”, la musique légère, le classique et les Variétés d’avant-guerre. Il a fait quelques incursions dans le jazz notamment cette séance mémorable du 31 mai 1938 en compagnie de Django Reinhardt et Stephane Grapelli (au piano) d’où nous avons tiré I got Rhythm, un standard de Gershwin interprété avec beaucoup de verve.<br /><strong>ALLEN BROTHERS :</strong> Le duo hillbilly originaire du Tennessee des frères Allen, Austin (1901-1959) et Lee (1905- ?) a connu un grand succès dans les Appalaches avec une forme de musique pleine d’entrain, très dérivée de celle des jug-bands noirs du Kentucky et du Tennessee. A tel point que pour vendre encore davantage leurs disques, leur label Columbia les a aussi fait figurer dans des séries “Race” réservées à la musique noire. Ce qui a donné lieu à un procès intenté et gagné par les Allen contre Columbia ! Leur Ain’t that skippin’ and flyin’ est dans cette veine avec des effets de banjo rythmé par Austin tout-à-fait “rockants” !<br /><strong>Louis ARMSTRONG :</strong> Inutile de présenter “Satchmo”, Louis Armstrong (1900-1971), un des grands du jazz New Orleans puis du jazz tout court (cf Louis Armstrong FA 201). De très nombreux morceaux du génial trompettiste auraient pu figurer dans une anthologie consacrée aux racines du Rock’n’Roll. Swing that music date de 1936 avec un Armstrong au sommet de son art et des riffs caractéristiques du futur R&amp;R.<br /><strong>Kokomo ARNOLD :</strong> Originaire de Georgie, James “Kokomo” Arnold (1901-1969) a développé à la guitare hawaienne un style particulier mi-rural mi-sophistiqué qui lui a valu une large popularité entre 1934 et 1940. Il a enregistré plus de cent titres, surtout des blues mais aussi des pièces rythmées comme The twelves, une version à la mode boogie d’une vieille comptine osée, The dirty dozens. Kokomo a en outre signé Old Kokomo blues, un ancêtre direct de Sweet home Chicago.<br /><strong>Gene AUTRY :</strong> Né en 1907, Gene est le plus célèbre de tous les cow-boys chantants d’Hollywood (cf Western. Cow boy ballads and songs FA 034). Son oeuvre enregistrée s’étend de 1929 (il imite alors Jimmie Rodgers) aux années 60 et comprend, à côté de morceaux aujourd’hui bien désuets, nombre de belles réussites. Le Rhythm of the range - tiré d’un Western ! et enregistré en 1937 - que nous proposons comprend à plusieurs reprises (après le solo) l’expression “Rock’n’Roll” qui était employé alors bien davantage dans toutes les formes de musique populaire qu’on ne le croit généralement.<br /><strong>BARBECUE BOB : </strong>Robert Hicks (1902-1931), cuistot (d’où son surnom) et bluesman d’Atlanta a été une des figures les plus populaires de la ville avec un style débridé de guitare à douze cordes qu’il jouait le plus souvent au slide. Chubby Checker et Hank Ballard passent pour avoir inventé le twist dans les années 60 mais le bon vieux Barbecue Bob invite de belle façon son amie à remuer en rythme de cette façon.<br /><strong>BOSWELL SISTERS :</strong> Cet ensemble vocal des trois soeurs Boswell (Connie, Martha et Vet) originaires de la bourgeoisie (blanche) de la Nouvelle Orléans a connu un énorme succès dans les années 30. Elles ont enregistré une oeuvre très copieuse entre Variétés et Jazz, souvent accompagnées de jazzmen de premier plan comme Benny Goodman ou Eddie Lang. Leur Rock’n’Roll qui date de 1934 ( !) était, selon François Jouffa, un des disques favoris de la Mme Presley mère lorsqu’elle était enceinte du futur Elvis ! Prémonition ?<br /><strong>Cleo BROWN :</strong> Née en 1909 dans le Mississippi, Cleo Patra Brown a suivi ses parents à Chicago en 1919. Elle a fait des études de piano classique mais se lance dans une carrière de chanteuse-pianiste de bars chics des bords du Lac Michigan. Elle a essentiellement enregistré des morceaux de Variétés jazzy mais à la fin d’une séance du 12 mars 1935, Cleo interprète un morceau que lui a appris son frère aîné Everett. Qui le tenait du pianiste Pinetop Smith qu’il avait jadis fréquenté. Pinetop’s boogie woogie est retitré simplement Boogie woogie. La version de Cleo Brown, avec une voix coquine et une main droite d’une belle dextérité, connaît un énorme succès - on parle d’un million de disques vendus !- et lance en fait la mode du boogie-woogie. Celle-ci deviendra véritable fureur lorsque le chef d’orchestre blanc Tommy Dorsey reprend Boogie-Woogie en 1938. Cleo est décédée en 1995 dans l’indifférence générale.<br /><strong>Milton BROWN :</strong> Ce chanteur texan (1903-36) a joué un rôle déterminant dans l’évolution de la musique populaire américaine. Un passionné de jazz New Orleans et Swing, il a l’idée d’en introduire certains éléments - et notamment le swing et l’improvisation instrumentale - dans une Country Music jusqu’ alors instrumentalement figée. Il fonde les Musical Brownies avec lesquels il connaît un succès instantané dans tout le Texas et jusqu’à Chicago, enregistrant au cours de séances-mammouths une oeuvre débridée, novatrice et souvent irrésistible. Véritable père du Western Swing (Bob Wills n’enregistrera qu’un an après lui), il est souvent crédité du premier Rock’n’Roll le 8 août 1934, Talking about you avec même une slap-bass qui précède de vingt ans celle des séances Sun ! Parmi ses accompagnateurs, il faut souligner le rôle éminent du pianiste Papa Calhoun qui influencera Moon Mullican et Jerry Lee Lewis ainsi que celui du guitariste Bob Dunn (1908-71) qui enregistre sa Dobro électrifiée dès janvier 1935, ce qui en fait un des tout premiers guitaristes électriques. Personnage extravagant, alcoolique notoire, Dunn est un guitariste dont l’invention et la verve transcendent les morceaux les plus désuets. Il paraît que lorsqu’il prenait un solo dans une vaste salle de bal - le lieu de travail des Musical Brownies - les danseurs s’arrêtaient pour tenter de voir d’où venait ce son étrange et extraordinaire pour l’époque. Il transforme en chefs d’oeuvre Mama don’t allow et Keep a knockin’, deux pièces qui deviendront des classiques du Rock’n’Roll, notamment via Little Richard. Milton Brown est mort dans un accident de voiture en pleine gloire et Dunn s’est acheté une petite échoppe d’instruments de musique dans la banlieue de Houston, se contentant de cuver son whiskey entre ses guitares, accueillant avec indifférence les hommages appuyés des meilleurs guitaristes de l’après-guerre et refusant d’enregistrer davantage.<br /><strong>BUMBLE BEE SLIM :</strong> Amos Easton (1905-1968) a connu son heure de gloire dans les années 30 où, sous le sobriquet de Bumble Bee Slim, il a enregistré plus de 150 titres. La plupart de ses morceaux sont des blues dans une veine piano/guitare très inspirée de son mentor Leroy Carr mais il a enregistré aussi des pièces entre Variétés et Jazz Swing comme ce I’m needing someone qui date de 1935.<br /><strong>Jimmie DAVIS :</strong> Deux fois gouverneur de la Louisiane, Jimmie Davis (1902) a fait une carrière musicale aussi prolifique que sa carrière politique ! A la fin des années 20, il commence par imiter Jimmie Rodgers, enregistre une série de blues remarquables et de chansons salaces, écrit un des plus gros succès de l’avant-guerre, You are my sunshine avant de se consacrer ensuite au Gospel dont il devient une des grandes vedettes. Son flirt avec le Western Swing donne quelques très belles pièces comme ce Honky Tonk blues enregistré en 1937 en compagnie des Musical Brownies et qui deviendra un “classique” obligé de la Country Music d’après-guerre.<br /><strong>Sleepy John ESTES :</strong> (1904-1977). Sleepy John Estes a créé dans sa ville de Brownsville, dans les vicinités de Memphis, un style particulier de blues syncopé et swinguant qui aura une influence très importante sur le Chicago blues. Il a aussi composé nombre de chefs d’oeuvre du blues dont Milk cow blues qui sera repris par d’innombrables musiciens. Jusqu’à Elvis Presley qui en fera chez Sun un des grands classiques du Rock’n’Roll.<br /><strong>FORT WORTH DOUGHBOYS :</strong> Ce groupe est en fait les Aladdin Laddies qui ont changé de nom pour des raisons de sponsor, la farine Light Crust ayant remplacé les lampes Aladdin dans le financement de l’émission de radio quotidienne qu’animaient Bob Wills et Milton Brown. Nancy Jane n’est pas un morceau très différent des dizaines d’airs de danse enregistrés par les string-bands texans à l’époque. Mais il a son importance historique puisqu’il réunit pour la première et seule fois sur disque les deux grandes figures historiques du Western Swing.<br /><strong>GRAYSON &amp; WHITTER :</strong> Le guitariste Henry Whitter (1907-1941) rencontre le violoniste George Banman Grayson (1887-1935) dans un concours de musiciens ruraux à Mountain City dans le Tennessee en 1927. Ils décident d’unir leurs talents. Ils enregistrent entre octobre 1927 et 1929 quarante titres souvent considérés comme la crème de la musique old-time des Appalaches. Nous sommes encore bien loin du Rock’n’Roll mais l’endiablé Train 45 est caractéristique des meileures anciennes pièces de danses au violon. Et Tom Dooley, une ballade américaine sur la trame d’un vieil air irlandais connaîtra un énorme succès international dans la version très Rock qu’en donnera l’ écossais Lonnie Donegan en juin 1958. Donegan aura une influence considérable - souvent aujourd’hui non créditée - sur le rock anglais des années 60. Paul Mc Cartney et George Harrison notamment adulent Donegan et forment les Quarrymen (qui se transformeront en Beatles) en compagnie de John Lennon sur son modèle.<br /><strong>HARLEM HAMFATS : </strong>En fondant à Chicago les Harlem Hamfats en 1936, les frères Joe et Charlie Mc Coy - deux vétérans du blues de Memphis- font soudain prendre une direction totalement nouvelle au blues. Sur le modèle des orchestres de la Nouvelle Orléans - et certainement avec l’idée de faire pour le blues ce que le Western Swing était en train de réussir pour la Country Music - les Harlem Hamfats transforment le blues en une formule orchestrale swinguante et débridée. Leur orchestre de sept pièces rencontre la faveur du public avec une manière et des titres qui annoncent très nettement le Rhythm &amp; Blues voire le Rock’n’Roll tels She’s gone again et What’s my baby’s doin’ ? que nous proposons ici.<br /><strong>HARTMAN’S HEARTBREAKERS :</strong> On ne sait pas grand’chose des Hartman’s Heartbreakers, un des premiers orchestres à cordes de la région Appalachienne à adopter, improvisation instrumentale et répertoire inspiré du jazz, les manières du Western Swing. Les Hartman’s Heartbreakers ont enregistré à deux reprises à Charlotte en Caroline du Nord (1936 et 1937) une série de titres dont le contenu est plus osé qu’aucun blues édité à l’époque. Avec la chanteuse Betty Lou, sorte de ginseng vocal, les interjections du guitariste qui prend une voix de vieux pépé libidineux ainsi que des paroles du genre “Daddy o daddy, don’t be so mean/ reach up on the shelf and get the vaseline”, il a été suggéré que ces Hartman’s Heartbreakers animaient les soirées des maisons closes de Charleston et que leurs disques étaient strictement limités à ces lieux. Quoi qu’il en soit, It feels so good comme plusieurs titres gravés par cet ensemble sont très proches du futur Rock’n’Roll.<br /><strong>Adolph HOFNER :</strong> Le chef d’orchestre texan, Adolph Hofner (1916) a été un des plus brillants représentants du Western Swing . Il ajoutait aux ingrédients habituels du genre plus qu’une touche de musique bohêmienne, l’origine des parents Hofner, enregistrant même des pièces de Country Music en tchèque ! Il a joué un rôle important avant la guerre, installant la polka dans le Swing et enregistrant une quantité de titres à l’entrain contagieux comme Better quit it now dans lequel on peut apprécier les talents du steel-guitariste Eddie Whitley.<br /><strong>HONOLULU SERENADERS :</strong> Les Honolulu Sere­naders sont un groupe hawaïen-américain dirigé par le steel-guitariste Fred Phillips (Pilipo) qui ont connu un important succès à New York avec des morceaux aussi enlevés que ce Honolulu Stomp, véritable tour de force instrumental du “jazz hawaïen”.<br /><strong>Sol HOOPII :</strong> L’influence des guitaristes hawaïens sur la musique populaire américaine est largement le fait des talents de Sol Hoopii, né en 1902 à Honolulu d’une famille de 21 enfants. Guitariste aguerri dès l’âge de cinq ans (!), Sol se retrouve musicien professionnel à San Francisco en 1919. Il enregistre de 1925 à la fin de sa vie (1952), une oeuvre aussi copieuse qu’uniformément brillante. Touchant à tous les genres de la musique populaire américaine, Sol impressionne toujours par sa verve, son sens du swing et ses talents absolument exceptionnels de steel-guitariste, un maître encore aujourd’hui largement inégalé. Il a enregistré à la guitare électrique dès la fin de 1934.<br /><strong>Mississippi John HURT :</strong> (1894-1966). Il a été l’un des principaux folksingers/songsters noirs. Célèbre dans les milieux folk des années 50 et 60 à travers les enregistrements qu’il avait faits en 1928 (notamment ce Frankie), Hurt influence Dave Van Ronk, Bob Dylan et des dizaines d’autres. Alors qu’on le croyait mort depuis longtemps, il est redécouvert par Tom Hoskins grâce aux paroles d’un de ses morceaux dans lequel il indiquait “Avalon is my home town”. Complètement éberlué par ce qui lui arrive, Hurt, simple métayer qui ne jouait pas professionnellement, se retrouve vedette des coffeehouses et des grands festivals folk et enregistre alors une belle série de microsillons pour Vanguard notamment.<br /><strong>Blind Lemon JEFFERSON :</strong> (vers 1897-1930). Ce chanteur des rues, aveugle de naissance, est un des grands créateurs du blues texan, un des tout premiers à enregistrer dans une veine de blues rural et une forte influence non seulement dans le blues mais aussi dans la Country Music. Ce n’est pas par hasard que son Matchbox deviendra un standard du Rock’n’Roll via Carl Perkins, un admirateur du jeu de guitare de Jefferson. On remarquera dans le cours de Matchbox les figures de boogie-woogie exécutées par Lemon qui sont, à notre connaissance, les toutes premières enregistrées à la guitare.<br /><strong>Lonnie JOHNSON : </strong>Ce formidable guitariste est souvent considéré comme un des “pères” de la guitare moderne, enregistrant certains des premiers solos sur cet instrument aussi bien sous son nom qu’en compagnie des grands jazzmen de l’époque comme Duke Ellington, Louis Armstrong ou Eddie Lang. Lonnie (1894-1970) a gravé une oeuvre copieuse, blues ballades et des instrumentaux très en avance sur leur temps comme les deux pièces proposées ici. Playing with the strings et A handful of riffs contiennent en germe bien des figures incontournables de la guitare du jazz swing et du Rock’n’Roll.<br /><strong>Eddie LANG :</strong> Le remarquable Salvatore Massaro (1902-1933), fils d’un facteur d’instruments italien émigré à New York, s’est imposé en tant qu’Eddie Lang comme un des principaux pionniers de la guitare jazz dans les années 20. Son association avec le violoniste Joe Venuti a très fortement influencé les musiciens de Country Music, notamment dans le Western Swing. Il a aussi enregistré sous le nom de Blind Willie Dunn (pour faire “noir” sous la pression des producteurs !) une superbe série de duos à deux guitares avec Lonnie Johnson.<br /><strong>Charlie Mc COY : </strong>Ce multi-instrumentiste (1909-1950) originaire de Jackson a développé un talent hors du commun dans presque tous les genres de la musique noire. Il enregistre avec Tommy Johnson, introduit les basses marchantes du boogie-woogie à la guitare blues dès 1934 dans Baltimore blues (cf Blues 36 Chefs d’oeuvre FA 033), accompagne d’innombrables artistes... Il est capable de former le groupe de blues-swing les Harlem Hamfats, le nec plus ultra de la modernité d’alors, tout en enregistrant un Baby please don’t go sous le nom de Tampa Kid en pratiquant un bottleneck qui évoque les bluesmen les plus profonds.<br /><strong>Joe Mc COY : </strong>On peut presque dire la même chose du frère aîné de Charlie, Joe Mc Coy (1905-1951). Marié à Memphis Minnie, “Kansas” Joe Mc Coy enregistre en sa compagnie entre 1929 et 1933 une des oeuvres les plus achevées du Country blues. A Chicago, il devient le producteur-maison-arrangeur-découvreur de talents du label Decca, compose prolifiquement, fonde les Harlem Hamfats, enregistre encore sous son nom des pièces où il joue de façon irrésistible le rôle du souteneur en costume lamé or et bagues à tous les doigts si prisé alors des Noirs du ghetto. Le Let’s go to town que nous proposons est un superbe duo de guitare avec Memphis Minnie, une sorte de boogie aux accents pré-Rock’n’Roll.<br /><strong>MEMPHIS JUG BAND :</strong> Le plus célèbre de tous les jug bands - en tout cas le plus bluesy -, le Memphis Jug band a été formé par le guitariste-harmoniciste-chanteur Will Shade (Sun Brimmer) et a compris certains des meilleurs musiciens de la ville et de prestigieux invités comme Memphis Minnie. Entre 1927 et 1934 cet orchestre a enregistré près de 80 titres, touchant avec bonheur à tous les genres de la musique populaire américaine. Sun Brimmer’s blues est certainement le premier blues enregistré avec un parfum terrien aussi rythmé et syncopé.<br /><strong>MEMPHIS MINNIE :</strong> Lizzie Douglas dite Memphis Minnie (1896-1973) a, durant sa longue carrière, joué un rôle de précurseur de tous les styles de blues : des duos acoustiques à Memphis avec son mari Joe Mc Coy au Chicago blues orchestral accompagnée par les meilleurs sidemen de la ville dont Little Walter. Il n’est guère étonnant de la trouver interprétant un instrumental pré-Rock’n’Roll comme Let’s go to town.<br /><strong>Jelly Roll MORTON : </strong>Ferdinand Joseph La Menthe dit Jelly Roll Morton (1890-1941), un mulâtre de la Nouvelle-Orléans, s’est volontiers présenté comme “l’inventeur du jazz”. Eût-il vécu jusque dans les années 50, il aurait sans doute revendiqué (avec des arguments raisonnables) le titre d’inventeur du Rock’n’Roll avec des morceaux comme ce superbe Georgia Swing qui date de 1928.<br /><strong>NEW ORLEANS FEETWARMERS : </strong>Ce groupe est l’un de ceux créé par Sidney Bechet (1891 ?-1959), un des grands noms du jazz New Orleans. Son sens du spectacle, son formidable talent lui ont valu une notoriété très large, aussi bien auprès du public que des musiciens, bien au-delà du jazz. Le I’ve found a new baby n’est qu’une des nombreuses pièces que Bechet a enregistrées et qui évoquent nettement les riffs du Rock’n’Roll à venir.<br /><strong>Jimmie NOONE : </strong>Ce chef d’orchestre de la Nouvelle Orléans (1895-1944) a joué un rôle important dans le jazz de la ville dès la Première Guerre Mondiale. Avec une touche très commerciale, sa musique lui vaut une notoriété considérable aussi bien à Chicago qu’à Harlem, quartier dont il anime les soirées chaudes. Ses disques ont eu un grand impact sur les hillbilly-jazzmen du Texas comme Milton Brown qui reprendra avec succès le célèbre You rascal you, un standard de la Nouvelle Orléans.<br /><strong>Django REINHARDT : </strong>S’il est un guitariste de jazz qui a fortement marqué ses homologues de la Country Music, c’est bien Django (1910-1953). Ce tsigane franco-belge, fondateur du jazz gitan connaît une réelle popularité dans les années 30 en Amérique où ses disques sont décortiqués et copiés note par note par tous les guitaristes hillbillies qui veulent sortir de leurs canevas consacrés. De Merle Travis, Chet Atkins, Joe Maphis à Carl Perkins et au-delà, on retrouvera souvent dans le Rockabilly des années 50 une partie du toucher swinguant dont fait preuve Django dans des pièces comme Stompin’ at Decca.<br /><strong>Henry THOMAS :</strong> Songster, bonimenteur, habitué des medicine shows, Henry Thomas (vers 1874-1930) a enregistré 24 titres étonnants par leur archaisme mais aussi leur dynamisme comme cet Old country stomp endiablé. Les Canned Heat et Bob Dylan ont interprété du Henry Thomas !<br /><strong>Bob WILLS : </strong>Un des noms majeurs de la musique populaire américaine, le chef d’orchestre et violoniste Bob Wills (1905-1975) a complètement révolutionné la musique sudiste avec le succès de ses Texas Playboys, un orchestre de Western Swing d’une vitalité et d’une verve époustouflantes qui marie à merveille le feeling des string-bands texans avec celui du jazz New Orleans. Le charisme de Wills et le talent de ses sidemen ont donné une masse importante de chefs d’oeuvre dont nombre de pièces “rockantes” comme ce célèbre White heat (qui deviendra Canned heat chez Chet Atkins) dans lequel on peut admirer la steel-guitare électrique du grand Leon Mc Auliffe.<br /></span><span class=Soustitre>Gérard HERZHAFT</span><span class=Texte><br />Auteur de “Le Blues” (Que Sais-je ? n° 1956) et “La Country Music” (Que Sais-je ? n° 2134) et des coffrets “Country”, “Blues 36 Chefs d’oeuvre”, “Western Swing”, Hawaiian Music” chez Frémeaux &amp; Associés.<br /><em>Avec tous mes remerciements à Jacques Spiry, Jacques Brémond, Jean-Pierre Fray, Michel Rose, et particulièrement François Jouffa pour leur aide et leurs encouragements.</em><br /><span style=\text-decoration: underline;>SOURCES  :</span><br />CARLES (Philippe), Ed..- Dictionnaire du jazz.- Laffont, Paris  : 1988<br />INTERNATIONAL WHO’S WHO IN MUSIC Vol.2.- Cambridge IBC, 1996<br />HERZHAFT (Gérard).- Encyclopédie du Blues.- Seghers, Paris  : 1990<br />JOUFFA (François) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- L’Age d’or du Rock’n’Roll.- Michel Lafon, Paris  :1994<br />JOUFFA (François) &amp; BARSAMIAN (Jacques).- Encyclopédie de la Black Music.-Michel Lafon, Paris  :1994<br />LABAT (R.P.).- Voyages aux Isles de l’Amérique.- 1693, Rééd. Phébus, Paris  : 19943<br />LOUPIEN (Serge),Ed..- Les Incontournables de la Country.- Filippacchi, Paris  : 1995<br />ROSE (Michel).- Pionniers du Rock’n’Roll.- Albin Michel, Paris  : 1981<br />SCOTT (Frank).- The Roots and Rhythm guide to Rock.- A cappella books, 1993<br />MAGAZINES ET REVUES  : Divers numéros de  : Cri du Coyote, Ecouter/Voir, Hillbilly Researcher, Kommotion, Old Time Music, Soul Bag.</span></p><p style=\text-align: justify; align=justify><span class=Source><br /></span></p><p style=\text-align: justify; align=justify><span class=Source>CD Rock n`Roll 1927 - 1938  © Frémeaux &amp; Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)</span></p>"
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      "dwf_livret" => "<h3>fa5762 Buddy Holly</h3><p align=justify><span class=Texte>THE INDISPENSABLE<br />BUDDY<br />HOLLY<br />1955-1959<br />That&rsquo;ll Be the Day<br />Not Fade Away<br />Peggy Sue<br />Oh, Boy! &nbsp;<br />Maybe Baby<br />I Need You Baby [Mona] <br />Rave On <br />Think it Over<br />It&rsquo;s So Easy<br />Bo Diddley</span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Soustitre2>The Indispensable Buddy Holly 1955-1959</span><span class=Texte><br />Par </span><span class=Soustitre>Bruno Blum</span><span class=Texte><br />John portait des lunettes en &eacute;cailles et quand il y avait des filles, il les planquait. Mais quand Buddy est arriv&eacute; il s&rsquo;est dit, ah oui, moi aussi je peux en porter. Et puis l&rsquo;autre raison qu&rsquo;on avait de l&rsquo;aimer c&rsquo;est qu&rsquo;il &eacute;crivait ses chansons lui-m&ecirc;me. Elvis ne composait pas, on l&rsquo;adorait mais il n&rsquo;&eacute;crivait pas. Buddy composait, jouait, et il jouait aussi les solos. Il &eacute;tait autonome, et c&rsquo;est ce qu&rsquo;on voulait faire aussi. La premi&egrave;re chose qu&rsquo;on n&rsquo;arrivait pas &agrave; refaire, c&rsquo;&eacute;tait le d&eacute;but de That&rsquo;ll Be the Day. Et je crois que c&rsquo;est George qui a r&eacute;ussi &agrave; le jouer.<br />- </span><span class=Soustitre>Paul McCartney</span><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte>Elvis Presley est devenu un ph&eacute;nom&egrave;ne d&eacute;but 1956. Dans un contexte pesant de s&eacute;gr&eacute;gation raciale, l&rsquo;adoption de plus en plus massive de la musique afro-am&eacute;ricaine par les adolescents de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre provoqua un choc culturel sans pr&eacute;c&eacute;dent dans le pays : le rock de Fats Domino, Ray Charles (&eacute;couter ici Early in the Morning), les Coasters/Robins (&eacute;couter ici une maquette de leur Smokey Joe&rsquo;s Caf&eacute;) puis Little Richard (&eacute;couter ici Ready Teddy et Send Me Some Lovin&rsquo;), Bo Diddley (&eacute;couter ici Mona, la composition de Buddy Holly Not Fade Away tr&egrave;s marqu&eacute;e par Diddley et sa version &agrave; succ&egrave;s de Bo Diddley), Chuck Berry (&eacute;couter ici Brown-Eyed Handsome Man) avaient du succ&egrave;s. Ils inspir&egrave;rent nombre d&rsquo;artistes blancs de country &agrave; jouer un d&eacute;riv&eacute; du rock afro-am&eacute;ricain originel, cr&eacute;ant ainsi le style rockabilly dont Gene Vincent, Bill Haley et Elvis Presley &eacute;taient les fers de lance. Buddy Holly fut l&rsquo;un de ces jeunes enthousiastes. Il incorpora comme eux des guitares country au rock, qui devint rockabilly. Holly avait fait ses d&eacute;buts dans un duo hillbilly (country) avec Bob Montgomery ; appel&eacute;e &laquo;&thinsp;western music&thinsp;&raquo; chez lui au Texas, la country &eacute;tait populaire mais, impressionn&eacute; par un concert d&rsquo;Elvis, il opta &agrave; son tour pour le rockabilly &mdash; le rock blanc, m&eacute;lange de rock noir et de hillbilly blanc. Mais comme Roy Orbison, un autre artiste de rockabilly, Buddy Holly avait une vraie ambition de compositeur, de m&eacute;lodiste et il cr&eacute;a un style qui n&rsquo;appartient qu&rsquo;&agrave; lui. Il se d&eacute;marqua vite du pur rockabilly. That&rsquo;ll Be the Day, Everyday, Peggy Sue, Oh Boy, Rave On, Maybe Baby, Not Fade Away et Words of Love comptent parmi ses compositions les plus connues. Il y exprime les tourments et joies de l&rsquo;amour. <br />En Europe, son style m&eacute;lodique et inspir&eacute; deviendrait, avec celui des Everly Brothers, une influence centrale sur les jeunes Beatles, qui enregistr&egrave;rent une maquette de That&rsquo;ll Be the Day, son Crying, Waiting, Hoping &agrave; la BBC et surtout son Words of Love le 18 octobre 1964 (album Beatles For Sale, paru le 4 d&eacute;cembre 1964). Holly marqua aussi les Rolling Stones d&eacute;butants, qui grav&egrave;rent Not Fade Away ; paru chez Decca le 21 f&eacute;vrier 1964, ce premier grand succ&egrave;s lan&ccedil;a le groupe. Buddy Holly s&rsquo;accompagnait &agrave; la guitare avec un style original. Il participa ainsi largement &agrave; d&eacute;finir l&rsquo;orchestration fondamentale du rock classique des ann&eacute;es &agrave; venir : chanteur-guitariste, deuxi&egrave;me guitariste, basse et batterie. Apr&egrave;s quelques &eacute;checs commerciaux, d&rsquo;abord en country sur sc&egrave;ne puis en rock avec la marque Decca, la publication de That&rsquo;ll Be the Day, sorti sous le nom des Crickets pour des raisons contractuelles le 27 mai 1957, fut une r&eacute;v&eacute;lation; en septembre, la chanson &eacute;tait num&eacute;ro un en Angleterre et aux États-Unis. La sortie le 23 septembre de Peggy Sue, son plus grand classique, le propulsa vers de nouveaux sommets &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de vingt ans. Il lui restait seize mois &agrave; vivre.<br /></span><span class=Soustitre><br />Lubbock, Texas</span><span class=Texte><br />Charles Hardin Holley dit Buddy Holly est n&eacute; le 7 septembre 1936 (&agrave; 15h30) au 1911 Sixth Street &agrave; Lubbock, Texas, au c&oelig;ur d&rsquo;une tr&egrave;s violente crise &eacute;conomique mondiale. Lubbock a toujours &eacute;t&eacute; l&rsquo;une des villes les plus conservatrices et religieuses du pays, avec port d&rsquo;arme tr&egrave;s libre et une s&eacute;gr&eacute;gation raciale stricte. L&rsquo;alcool y est rest&eacute; strictement interdit jusqu&rsquo;en 1972. Surnomm&eacute; &laquo;&thinsp;Buddy&thinsp;&raquo;, Charles Holley avait deux fr&egrave;res et une s&oelig;ur. <br />Ses parents &eacute;taient Laurence Holley dit L.O., un cuisinier texan devenu laboureur pendant la Grande Depression, et Ella Drake (dont le p&egrave;re avait du sang cherokee, et dont la famille a des liens avec l&rsquo;explorateur du XVIe si&egrave;cle Francis Drake). <br />Travailleur, L.O. &eacute;tait aussi diacre d&rsquo;un temple radical Tabernacle Baptist. Il &eacute;tait tr&egrave;s pauvre et Buddy rejoint les Scouts. Les Holley d&eacute;m&eacute;nageaient dans des cabanes de planches. Ils jouaient tous de la musique, sauf L.O., et vers l&rsquo;&acirc;ge de cinq ans Buddy remporta un prix de cinq dollars en jouant d&rsquo;un violon-jouet. <br />Un d&eacute;m&eacute;nagement de trop lui fit perdre tous ses amis et il se r&eacute;fugia dans la musique en prenant des cours de piano. D&eacute;&ccedil;u, il adopta la guitare et son p&egrave;re lui offrit une Harmony d&rsquo;occasion. En ce temps-l&agrave;, la musique country r&eacute;unissait des gens de tous les &acirc;ges, et unissait les Texans blancs bien-pensants : folk, ballades, chansons de cowboys, de feux de camp. Buddy appr&eacute;ciait la Carter Family, Woody Guthrie, Jimmie Rodgers, Hank Snow, Roy Rogers et les Sons of the Pioneers, Gene Autry, etc. Il fr&eacute;quentait les bals ruraux et &eacute;coutait les &eacute;missions de radio country en direct du Grand Ole Opry et du Louisiana Hayride. L&rsquo;acc&egrave;s des Blancs aux musiques afro-am&eacute;ricaines &eacute;tait totalement bloqu&eacute; par la s&eacute;gr&eacute;gation et le blues afro-am&eacute;ricain &eacute;tait consid&eacute;r&eacute; promouvoir le p&eacute;ch&eacute;. L&rsquo;apparition de Hank Williams montrait un artiste vuln&eacute;rable, sensible, des traits que l&rsquo;on retrouvera dans l&rsquo;&oelig;uvre de Buddy Holly. <br />La country du Texas de cette &eacute;poque &eacute;tait domin&eacute;e par le style &laquo;&thinsp;western swing&thinsp;&raquo; de Bob Wills and his Texas Playboys influenc&eacute; par les musiques swing des dancehall noirs. Ce style western contrastait avec les autres branches de la country. En pr&eacute;curseur du rockabilly, l&rsquo;irr&eacute;sistible country boogie ou &laquo;&thinsp;hillbilly boogie&thinsp;&raquo; des ann&eacute;es 1940 avait &eacute;t&eacute; le v&eacute;ritable acte fondateur du rock blanc. D&eacute;riv&eacute; du western swing, il pulsait dans l&rsquo;apr&egrave;s-guerre en plaquant d&eacute;j&agrave; des guitares country carr&eacute;es, incisives sur le boogie woogie et le swing noir. <br />Buddy retourna &agrave; Lubbock et revint &agrave; la J. T. Hutchinson Junior High School. Il maitrisa vite le banjo (un banjo europ&eacute;en &agrave; quatre cordes) et chanta les harmonies vocales bluegrass avec un copain de classe guitariste, Bob Montgomery. Il renoua aussi avec Don Guess, son futur bassiste et co-compositeur, et Jerry Allison, futur batteur et ami. Il commen&ccedil;a &agrave; se produire en duo country avec Jack Neal (qui avait compos&eacute; avec Don Guess) sous le nom de Buddy and Jack. Il fut un bon &eacute;l&egrave;ve au lyc&eacute;e malgr&eacute; sa tr&egrave;s mauvaise vue (20/800) et commen&ccedil;a &agrave; porter des lunettes en 1954. Excellent en anglais, il aidait son fr&egrave;re charpentier &agrave; construire des toits ; Buddy &eacute;tait un gar&ccedil;on sympathique, serviable et s&ucirc;r de lui. Il aimait dessiner et la gravure sur cuir. Il chantait avec Bob Montgomery et fr&eacute;quentait Echo McGuire, une &eacute;tudiante de famille ais&eacute;e qui fr&eacute;quentait l&rsquo;aust&egrave;re Church of Christ (o&ugrave; toute musique et danse &eacute;taient formellement interdites). &Agrave; seize ans Buddy s&eacute;duit la jeune femme avec l&rsquo;accord des parents &mdash; pour une relation &laquo;&thinsp;amicale&thinsp;&raquo; platonique. Le mode de vie pieux et tr&egrave;s sage de Buddy contrastait avec celui d&rsquo;autres rockers de sa g&eacute;n&eacute;ration comme Little Richard ou Jerry Lee Lewis.<br /></span><span class=Soustitre>Hillbilly &amp; Western </span><span class=Texte><br />Le 4 novembre 1953, Buddy and Jack furent invit&eacute;s &agrave; chanter quatre chansons sur KDAV, qui &eacute;tait la nouvelle, premi&egrave;re et seule station 100&thinsp;% country du pays. Leur succ&egrave;s leur assura une &eacute;mission de trente minutes en direct tous les dimanches, o&ugrave; quelques titres hillbilly, dont Memories, furent enregistr&eacute;s plus tard. En quelques jours, ils sont devenus des vedettes &laquo;&thinsp;hillbilly &amp; western&thinsp;&raquo; au Texas. Montgomery les rejoint bient&ocirc;t. <br />En d&eacute;pit de la prohibition Buddy go&ucirc;ta au whisky de contrebande mais il ne supportait pas l&rsquo;alcool. Il commen&ccedil;a &agrave; fumer des Salem &agrave; seize ans. Admirateur du guitariste de jazz comme du compositeur Les Paul, &agrave; l&rsquo;automne 1954 il acquit une Gibson Les Paul Gold Top dor&eacute;e. Il se cachait dans sa voiture pour &eacute;couter les stations de radio de Louisiane comme KWKH ou du Tennessee qui diffusaient du blues, et appr&eacute;ciait secr&egrave;tement les musiques noires, au risque d&rsquo;une correction muscl&eacute;e : en 1954-55 au Texas ses favoris Bo Diddley, les Coasters, Muddy Waters, Howlin&rsquo; Wolf, Elmore James et sa grande influence Hank Ballard ne pouvaient pas &ecirc;tre &eacute;cout&eacute;s en public par un Blanc. Écouter et aimer des musiques noires &eacute;tait un d&eacute;but de rapprochement racial et des artistes comme les Drifters, Nat &laquo;&thinsp;King&thinsp;&raquo; Cole, Louis Jordan et Fats Domino &eacute;taient appr&eacute;ci&eacute;s par nombre de jeunes Blancs. Buddy commen&ccedil;a &agrave; fr&eacute;quenter les limites du quartier noir. Il y rencontra des musiciens de blues et d&eacute;cida qu&rsquo;il ne soutiendrait plus la s&eacute;gr&eacute;gation, un engagement os&eacute;. Il appela m&ecirc;me son chat Booker T. Washington ! Il commen&ccedil;ait &agrave; &ecirc;tre connu dans la r&eacute;gion. Le duo joua en premi&egrave;re partie de vedettes de la country au Cotton Club pr&egrave;s de Lubbock, o&ugrave; les Noirs &eacute;taient admis car le Cotton &eacute;tait situ&eacute; hors de la ville. Le pr&eacute;sentateur de leur &eacute;mission de radio, &laquo;&thinsp;Hi Pockets&thinsp;&raquo; Duncan, devint alors leur manager et leur assura des engagements au Clover Club d&rsquo;Amarillo. Ils ont &eacute;t&eacute; rejoints par Sonny Curtis, un guitariste soliste avec qui Buddy partageait son go&ucirc;t secret pour le blues.<br /></span><span class=Soustitre>Elvis</span><span class=Texte><br />Buddy Hall, disc jockey de KDAV, fit d&eacute;couvrir &agrave; ses auditeurs le premier disque d&rsquo;Elvis Presley, qui r&eacute;unissait un chant expressif, marqu&eacute; par la culture afro-am&eacute;ricaine, une excitante rythmique de blues et une guitare country caract&eacute;ristique. Buddy et Sonny adoraient eux aussi. <br />Le 2 janvier 1955 ils assist&egrave;rent &agrave; un concert de la vedette montante du pays. Son spectacle r&eacute;volutionnaire, o&ugrave; il se mouvait sans retenue, et sa musique rockabilly brisaient tous les codes de la country respectable. Malgr&eacute; ses parents terrifi&eacute;s, la jeunesse succombait au charme d&rsquo;Elvis et Buddy Holly adopta aussit&ocirc;t son style. <br />Sonny Curtis laissa tomber le violon (Memories) et apprit la guitare dans le style de Chet Atkins et Scotty Moore, le guitariste d&rsquo;Elvis. Don Guess abandonna la guitare steel et passa &agrave; la contrebasse. Le style de Buddy fut instantan&eacute;ment transform&eacute;. Il se mit &agrave; s&rsquo;agiter sur sc&egrave;ne, cessa de chanter avec retenue comme tant de chanteurs de country le faisaient. Il semblait soudain habit&eacute; par un feu int&eacute;rieur. Un rocker &eacute;tait n&eacute;. Et son groupe m&eacute;tamorphos&eacute; &eacute;tait soudain en forte demande.<br />Le 13 f&eacute;vrier 1955, Buddy &amp; Bob ont jou&eacute; en premi&egrave;re partie d&rsquo;Elvis Presley au Fair Park Coliseum de South Plains Fair &agrave; Lubbock. Elvis et Buddy partageaient des go&ucirc;ts musicaux et devinrent amis. Elvis &eacute;tait une vedette mais il n&rsquo;&eacute;tait pas encore le ph&eacute;nom&egrave;ne g&eacute;n&eacute;rationnel qu&rsquo;il deviendrait un an plus tard avec l&rsquo;aide des disques RCA. Buddy enregistra bient&ocirc;t une maquette de Baby Let&rsquo;s Play House, un blues dont il copia la version rockabilly grav&eacute;e par Elvis. Il jouait plusieurs fois par semaine et ses cachets augmentaient. 1955 est aussi l&rsquo;ann&eacute;e o&ugrave; Bill Haley a connu un &eacute;norme succ&egrave;s avec &laquo;&thinsp;Rock Around the Clock&thinsp;&raquo;&thinsp;; des artistes afro-am&eacute;ricains comme les Penguins, Fats Domino, Frankie Lymon, Johnny Otis avaient du succ&egrave;s et Chuck Berry a sorti ses premiers chefs-d&rsquo;&oelig;uvre, sans oublier Little Richard. En d&eacute;cembre, l&rsquo;hymne rockabilly de Carl Perkins &laquo;&thinsp;Blue Suede Shoes&thinsp;&raquo; a &eacute;t&eacute; enregistr&eacute; au studio Sun. Et Elvis continuait &agrave; donner &agrave; la jeunesse blanche une excitation, un enthousiasme et une libert&eacute; que les g&eacute;n&eacute;rations pr&eacute;c&eacute;dentes n&rsquo;avaient jamais connus. <br />&Agrave; dix-huit ans Buddy a pass&eacute; l&rsquo;&eacute;t&eacute; &agrave; travailler comme terrassier et il a rencontr&eacute; Little Richard. Buddy est devenu rebelle avec ses parents et la police. La nuit il partait hors de la ville jouer seul avec les groupes de rock dans des zones &eacute;loign&eacute;es de l&rsquo;ordre religieux urbain. Les filles criaient quand il chantait du rock et le temps de l&rsquo;abstinence &eacute;tait termin&eacute;. Il menait une double vie, &eacute;tudiant pieux le jour et rocker la nuit. <br />Le 14 octobre il joua en premi&egrave;re partie de Bill Haley et fut rep&eacute;r&eacute; par Eddie Crandall. Crandall sugg&eacute;ra au manager d&rsquo;Elvis de s&rsquo;occuper de lui mais le Colonel Parker, trop occup&eacute;, lui r&eacute;pondit de s&rsquo;en charger lui-m&ecirc;me. Le &laquo;&thinsp;rock &lsquo;n roll&thinsp;&raquo;, terme issu du vocabulaire noir, &eacute;tait maintenant &agrave; la mode et les maisons de disques cherchaient des artistes de rockabilly capables de concurrencer Elvis Presley. Paul Cohen chez Decca offrit un simple contrat d&rsquo;enregistrement sans rien promettre de plus. Buddy emprunta mille dollars &agrave; son fr&egrave;re Larry, acheta une Fender Stratocaster sunburst marron et des habits voyants : manteau rouge, chaussures de daim bleu, gilet chartreuse&hellip; la premi&egrave;re s&eacute;ance de studio sous la direction d&rsquo;Owen Bradley eut lieu &agrave; Nashville d&eacute;but 1956 avec l&rsquo;excellent Sonny Curtis comme guitariste soliste (apr&egrave;s le d&eacute;c&egrave;s de Buddy, Sonny le remplacera au sein des Crickets). Alors que Presley parvenait au statut de superstar, Decca ne croyait pas en Buddy et apr&egrave;s quelques disques sans promotion, une tourn&eacute;e &mdash; et une premi&egrave;re version non satisfaisante de That&rsquo;ll Be the Day en juillet, Buddy s&rsquo;est disput&eacute; avec Paul Cohen plusieurs fois car il ne le laissait pas jouer sa musique comme il l&rsquo;entendait (disque 1, titres 4-14). Comme l&rsquo;an pass&eacute;, Buddy a pass&eacute; l&rsquo;&eacute;t&eacute; &agrave; aider son p&egrave;re et son fr&egrave;re Larry, un ancien Marine, cette fois &agrave; poser des tuiles et de la charpenterie. Elvis, lui, est rest&eacute; au n&deg;1 d&rsquo;ao&ucirc;t &agrave; d&eacute;cembre. Buddy &eacute;tait inconnu en dehors de la r&eacute;gion, o&ugrave; ses concerts n&eacute;cessitaient que Larry le prot&egrave;ge des gar&ccedil;ons jaloux ; il &eacute;tait aussi devenu Buddy Holly (et non Holley) en raison d&rsquo;une faute d&rsquo;orthographe sur le contrat. Apr&egrave;s une troisi&egrave;me s&eacute;ance en novembre et de nouvelles disputes avec Cohen, son contrat lui a &eacute;t&eacute; rendu en janvier 1957. <br />La grande mode du rock de 1955-1957 subissait un retour de flamme. Une insidieuse campagne de d&eacute;nigrement venue des forces conservatrices, puritaines et racistes de l&rsquo;Am&eacute;rique frappait.<br /></span><span class=Soustitre>Norman Petty</span><span class=Texte><br />Au printemps de 1956 Buddy Holly a rencontr&eacute; Norman Petty, un organiste assez banal, louche, eff&eacute;min&eacute; bien que mari&eacute; &agrave; une pianiste et chanteuse, Violet Ann &laquo;&thinsp;Vi&thinsp;&raquo; Petty. C&rsquo;est avec le guitariste Jack Vaughn que Norman Petty et Vi avaient obtenu en 1954 un succ&egrave;s chez Columbia, une version de &laquo;&thinsp;Mood Indigo&thinsp;&raquo;. Ils donnaient des concerts sans envergure dans tout le pays. Cr&eacute;ateur m&eacute;diocre, Petty &eacute;tait un bon ing&eacute;nieur du son et avec l&rsquo;argent du disque il avait construit un petit studio d&rsquo;une seule piste &agrave; Clovis, une bourgade du Nouveau-Mexique perdue dans les champs de coton et de bl&eacute;. Il s&rsquo;en servait pour r&eacute;p&eacute;ter et enregistrer avec son &eacute;pouse, une femme anxieuse totalement sous sa domination. Le studio accueillait aussi des clients. Petty avait enregistr&eacute; une maquette pour Jimmy Self, et lui avait ensuite obtenu un contrat avec RCA, la marque d&rsquo;Elvis. &Agrave; vingt-neuf ans, Petty &eacute;tait un Baptiste bigot qui ne quittait pas sa Bible et demandait des pri&egrave;res aux musiciens, qui s&rsquo;ex&eacute;cutaient en cercle apr&egrave;s les bonnes prises; boire, fumer ou jurer &eacute;tait interdit chez lui. &Agrave; la fois avare et g&eacute;n&eacute;reux, il accueillait les clients dans le confort, le frigo &eacute;tait toujours plein et il n&rsquo;&eacute;tait pay&eacute; qu&rsquo;une fois l&rsquo;enregistrement fini (et non en fonction du temps pass&eacute;). En &eacute;change de ses apparentes largesses, ses clients signaient des contrats lui abandonnant une part des droits d&rsquo;auteur, m&ecirc;me quand il n&rsquo;avait rien compos&eacute; (une pratique d&rsquo;&eacute;diteur, courante alors). Petty avait d&eacute;j&agrave; enregistr&eacute; chez lui la maquette de &laquo;&thinsp;Ooby Dooby&thinsp;&raquo; de Roy Orbison, qui avait parl&eacute; du studio &agrave; son ami Buddy Holly. Quand il &eacute;tait encore sous contrat avec Decca, Buddy avait enregistr&eacute; deux maquettes l&agrave;-bas et une fois le contrat Decca enterr&eacute; en janvier 1957, il fit logiquement son retour chez Norman Petty avec de nouveaux musiciens : Larry Welborn &agrave; la guitare et son vieux copain de classe et ami Jerry Allison. Vite s&eacute;duit, Petty proposa de devenir son producteur, de financer les enregistrements &mdash; le tout en &eacute;change d&rsquo;une cosignature des chansons, c&rsquo;est &agrave; dire en &eacute;change d&rsquo;une part majoritaire des droits d&rsquo;auteur&hellip; Sans contrat de disques, passionn&eacute; par son art, Buddy n&rsquo;avait pas le choix, bien que ses chansons aient &eacute;t&eacute; compos&eacute;es avant cet accord. Paternaliste et manipulateur, Petty croyait toutefois en Buddy.<br />Une nouvelle version perfectionn&eacute;e de That&rsquo;ll Be the Day (en la, deux tons et demi plus bas) s&rsquo;enrichit de ch&oelig;urs de type Drifters et d&rsquo;un solo de guitare. Buddy n&rsquo;avait pas le droit de la sortir sous son nom pendant cinq ans, et il fallut trouver un nom de groupe. Il choisit avec J.I. Allison et le guitariste Niki Sullivan les Crickets [grillons], un insecte connu pour son chant &mdash; le pr&eacute;f&eacute;rant de peu aux Beetles ! Le nom fut tr&egrave;s mal re&ccedil;u par leur public, et les enregistrements furent refus&eacute;s par Roulette et Columbia. Petty trouva alors un accord avec un &eacute;diteur charg&eacute; de les placer, Murray Deutch, le d&eacute;couvreur des Platters. Sans succ&egrave;s aupr&egrave;s d&rsquo;Atlantic et ABC c&rsquo;est Bob Thiele chez Coral, une petite marque filiale de Decca (!) qui a fait &eacute;couter les titres &agrave; ses sup&eacute;rieurs. Personne n&rsquo;a rien remarqu&eacute; chez Decca alors qu&rsquo;ils &eacute;taient d&eacute;j&agrave; propri&eacute;taires d&rsquo;une premi&egrave;re version de That&rsquo;ll Be the Day, que Buddy n&rsquo;avait, en plus, pas le droit de r&eacute;enregistrer ! Leur refus fut cinglant, mais pour faire plaisir &agrave; Thiele, ils le laiss&egrave;rent presser mille exemplaires sur une petite sous-marque oubli&eacute;e, Brunswick, r&eacute;serv&eacute;e aux ringards. Le contrat des Crickets ne fut sign&eacute; que par ses musiciens pour &eacute;viter que le nom de Buddy Holly n&rsquo;apparaisse et alerte Decca. Le style du chanteur avait m&ucirc;ri en un temps record. &Agrave; dix-neuf ans il avait une ma&icirc;trise remarquable de son art et une solide exp&eacute;rience du studio. Enfin libre de contr&ocirc;ler la direction de sa musique, et avec l&rsquo;aide technique de qualit&eacute; de Petty, un des rares producteurs ind&eacute;pendants du pays, Buddy Holly enregistra en quelques mois une s&eacute;rie de chefs-d&rsquo;&oelig;uvre au son propre, clair et efficace. Il &eacute;tait maintenant un humble concurrent d&rsquo;Elvis, mais surtout des Everly Brothers, dont le son du n&deg;1 &laquo;&thinsp;Bye Bye Love&thinsp;&raquo; en ce printemps 1957 &eacute;tait proche du sien. Le rock reculait devant les coups de boutoir du scandale; Elvis enregistrait d&eacute;j&agrave; des ballades sirupeuses, et le son du moment &eacute;tait celui de Ricky Nelson &mdash; un peu &eacute;dulcor&eacute;. Quand Decca d&eacute;couvrit que les Crickets avaient pour chanteur Buddy Holly, celui-ci d&ucirc;t signer un autre contrat avec les disques Coral (une autre filiale de Decca) et abandonner les droits de sa premi&egrave;re version de That&rsquo;ll Be the Day pour &eacute;viter le proc&egrave;s. Il ne fut m&ecirc;me pas pr&eacute;venu que la nouvelle version &eacute;tait sortie en mai, et ce sans aucun succ&egrave;s. Words of Love sortit ensuite sous son nom chez Coral. Les deux titres avaient d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; repris par The Ravens et The Diamonds. Buddy retourna enregistrer de nouvelles perles chez Petty, sans grand espoir, mais avec un nouveau syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;cho bricol&eacute; par l&rsquo;ing&eacute;nieur du son. Il rencontra aussi Peggy Sue, qui sortait avec son pote Jerry &laquo;&thinsp;J.I.&thinsp;&raquo; Allison. Son pr&eacute;nom collait mieux que &laquo;&thinsp;Cindy-Lou&thinsp;&raquo; &agrave; une nouvelle chanson enregistr&eacute;e cet &eacute;t&eacute; 1957, et &agrave; laquelle Petty avait pour une fois r&eacute;ellement contribu&eacute; (le passage &laquo;&thinsp;pretty pretty pretty Peggy Sue&thinsp;&raquo;). Le guitariste Niki Sullivan ne joue pas dessus et c&rsquo;est lui qui commuta le micro de la guitare de Buddy vers la position &laquo;&thinsp;rythmique&thinsp;&raquo; pendant la prise, apr&egrave;s le solo du chanteur. Buddy &eacute;tait tomb&eacute; amoureux de June Clark, une jeune femme mari&eacute;e, tandis que sa grande inspiration Echo McGuire &eacute;tait loin &agrave; Abilene. Il avait du succ&egrave;s, et connut plusieurs filles moins chastes qu&rsquo;Echo, au point qu&rsquo;il mit deux jeunes femmes enceintes, ce qui dans le contexte sexiste texan (IVG interdite et tabou) et la carri&egrave;re montante de Buddy, fut r&eacute;gl&eacute; par un &eacute;loignement des mamans et deux adoptions. Il commen&ccedil;a aussi une relation avec June et la supplia de quitter son mari. Elle refusa la rupture mais c&eacute;da &agrave; ses avances&hellip;<br /></span><span class=Soustitre><br />That&rsquo;ll Be the Day</span><span class=Texte><br />C&rsquo;est alors que That&rsquo;ll Be the Day commen&ccedil;a &agrave; se vendre &agrave; Buffalo, &agrave; Philadelphie gr&acirc;ce &agrave; des disc jockeys de radio. Coral/Brunswick/Decca investirent alors dans la promo. En juin, 50.000 exemplaires &eacute;taient &eacute;coul&eacute;s et le groupe &eacute;merveill&eacute; a &eacute;t&eacute; invit&eacute; &agrave; New York. On leur proposa de faire une tourn&eacute;e de concerts dans tout le pays, pour laquelle Petty leur fit acheter des costumes gris et toute une garde-robe, d&eacute;duite de leurs revenus par leur d&eacute;sormais manager, qui prit le contr&ocirc;le de tous les comptes en banque &mdash; et de leur argent. Dans sa feuille de route d&rsquo;instructions au groupe, il &eacute;tait &eacute;crit dans la liste : &laquo;&thinsp;emportez une Bible et lisez-la&thinsp;&raquo;. &Agrave; la mi-ao&ucirc;t, That&rsquo;ll Be the Day s&rsquo;&eacute;tait vendu &agrave; un demi-million d&rsquo;exemplaires. C&rsquo;&eacute;tait le triomphe. Buddy &eacute;tait invit&eacute; aux &eacute;missions de t&eacute;l&eacute;vision American Bandstand (o&ugrave; des couples dansaient la valse en smoking et robe longue au son du rock !) et, cons&eacute;cration, par le disc jockey Alan Freed, qui l&rsquo;invita en tourn&eacute;e dans son spectacle &laquo;&thinsp;Holiday of the Stars&thinsp;&raquo; avec l&rsquo;ami de Buddy, Little Richard et Larry Williams, King Curtis, Mickey and Sylvia&hellip; la vie dans un car avec une dizaine de groupes &eacute;tait tr&egrave;s dure et les revenus ridicules. En octobre 1957, sous la pression de la gloire, riche et c&eacute;l&egrave;bre, Little Richard a renonc&eacute; &agrave; sa carri&egrave;re pour entrer au monast&egrave;re, un nouveau coup port&eacute; au rock.<br />&nbsp;<br />Les Crickets jou&egrave;rent &agrave; l&rsquo;Apollo, parcoururent le pays avec les Drifters, Chuck Berry, Fats Domino, LaVern Baker, les Everly Brothers&hellip; la police arr&ecirc;ta un jour les deux cars et s&eacute;para les Noirs et les Blancs : un car pour les Blancs, et un pour les Noirs. Les publics noir et blanc &eacute;taient s&eacute;par&eacute;s par un rideau dans certaines salles. Un soir, ils n&rsquo;ont pas pu jouer car les Noirs et les Blancs n&rsquo;avaient pas le droit de jouer sur la m&ecirc;me sc&egrave;ne pendant un m&ecirc;me spectacle. Le groupe fut aussi attaqu&eacute; plusieurs fois par des petits amis jaloux&hellip; et le 23 septembre 1957, ils parvinrent au n&deg;1 des ventes, et n&deg;3 dans Billboard. L&rsquo;excellent Peggy Sue est sorti trois jours plus t&ocirc;t sous son seul nom, montant au sommet &agrave; son tour. Apr&egrave;s trois mois de tourn&eacute;e o&ugrave; les Crickets sont devenus amis avec Eddie Cochran, Brunswick a sorti Oh Boy sous le nom des Crickets avec en face B Not Fade Away (aux percussions jou&eacute;es &agrave; la main sur un carton, comme sur les succ&egrave;s d&rsquo;Eddie Cochran) le 27 novembre. Surgit alors leur premier album au titre incomparablement ringard : The Chirping Crickets [&laquo;&thinsp;les grillons gazouillent&thinsp;&raquo;]. Le 1er d&eacute;cembre ils &eacute;taient dans l&rsquo;&eacute;mission prestigieuse d&rsquo;Ed Sullivan. Le guitariste Niki Sullivan, &eacute;puis&eacute; par la tourn&eacute;e et f&acirc;ch&eacute; avec le batteur, quitta le groupe, qui continua en trio. &Agrave; New York les fr&egrave;res Everly apprirent &agrave; Buddy la vie de vedette : o&ugrave; s&rsquo;habiller, o&ugrave; sortir en bo&icirc;te. Toujours sur leur conseil, d&rsquo;&eacute;l&eacute;gantes lunettes Wayfarer qu&rsquo;il ne cherchait plus &agrave; cacher. De retour chez lui, il se fit d&eacute;tartrer les dents, et acheta une Chevrolet Impala V8 mod&egrave;le 1958. Oh Boy monta au n&deg;10 &agrave; no&euml;l. D&rsquo;&eacute;puisantes tourn&eacute;es se multipli&egrave;rent, avec des trajets en car extr&ecirc;mement longs. Ils s&rsquo;envol&egrave;rent pour Honolulu, puis pour l&rsquo;Australie. &Agrave; son retour, Buddy enregistra &agrave; New York pour la premi&egrave;re fois sous la direction de Bob Thiele, au grand dam de Norman Petty, qui encaissa tout de m&ecirc;me un tiers des droits d&rsquo;auteur de Rave On, l&rsquo;un des chefs-d&rsquo;&oelig;uvre de Buddy Holly. Le chanteur y d&eacute;ploie tout son arsenal vocal, &agrave; commencer par ses fameux hoquets, sa signature. Apr&egrave;s une seconde apparition chez Ed Sullivan, il s&rsquo;envola pour l&rsquo;Angleterre, o&ugrave; ses disques se vendaient tr&egrave;s bien. Malgr&eacute; l&rsquo;horreur qu&rsquo;il inspirait aux parents, le rock commen&ccedil;ait &agrave; y percer timidement apr&egrave;s la mode du &laquo;&thinsp;skiffle&thinsp;&raquo;, un ersatz de rock lanc&eacute; par Lonnie Donegan. Le rock &eacute;tait interdit &agrave; la BBC depuis la premi&egrave;re &eacute;meute &agrave; un concert de Bill Haley en f&eacute;vrier 1957 : sans m&eacute;dias, sans radio (sauf quelques passages sur Radio Luxembourg), par simple bouche-&agrave;-oreille Buddy Holly &eacute;tait au sommet. Avec la pochette de l&rsquo;album il &eacute;tait per&ccedil;u comme un gar&ccedil;on plein de style, d&rsquo;&eacute;l&eacute;gance, un trait qui manquait cruellement &agrave; l&rsquo;Angleterre populaire de l&rsquo;&eacute;poque. C&rsquo;est d&eacute;but 1958 que les Quarry Men engag&egrave;rent George Harrison &agrave; la guitare, devenant soudain les Beatles, dont le tout premier enregistrement fut une maquette de That&rsquo;ll Be the Day. John Lennon et Paul McCartney construisirent leur style en &eacute;coutant Buddy Holly en boucle et &ccedil;a s&rsquo;entend. <br />Les disques d&rsquo;or et les honneurs ont continu&eacute; &agrave; pleuvoir sur Buddy Holly en 1958. La nouvelle de sa mort accidentelle le 3 f&eacute;vrier 1959, apr&egrave;s un peu plus d&rsquo;un an de succ&egrave;s, avec deux autres vedettes du rock, Ritchie Valens et The Big Bopper, embarqu&eacute;es &agrave; bord du m&ecirc;me avion, est tomb&eacute;e comme un coup de plus port&eacute; &agrave; la musique rock. Buddy avait vingt-deux ans quand il mourut si tragiquement jeune. Quelques-unes de ses maquettes ont ensuite &eacute;t&eacute; retravaill&eacute;es : des cordes y ont m&ecirc;me &eacute;t&eacute; ajout&eacute;es avec un certain succ&egrave;s posthume. Elles figurent &agrave; la fin de cette indispensable anthologie.<br /></span><span class=Soustitre>Bruno Blum</span><span class=Texte>, juin 2018.</span><span class=Source><br />&copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s 2020</span><span class=Texte><br /></span><span class=Source><br />1. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Little Richard 1951-1962 dans cette collection.<br />2. Lire les livrets et &eacute;couter The Indispensable Bo Diddley, volume1 1955-1960 et volume 2 1959-1962 dans cette collection.<br />3. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Chuck Berry 1954-1961 dans cette collection.<br />4. Lire le livret et &eacute;couter Race Records, Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 dans cette collection.<br />5. Lire les livrets et &eacute;couter The Indispensable Gene Vincent, volume1 1956-1958 et volume 2 1958-1962 dans cette collection.<br />6. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Bill Haley 1948-1961 dans cette collection.<br />7. Lire le livret et &eacute;couter Elvis Presley face &agrave; l&rsquo;histoire de la musique am&eacute;ricaine 1954-1956 dans cette collection.<br />8. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Rockabilly 1951-1960 dans cette collection.<br />9. Écouter The Beatles Anthology - Volume 1, The Beatles at the BBC et The Beatles for Sale (Apple/EMI).<br />10. Lire le livret et &eacute;couter The Electric Guitar Story - Country, Jazz, Blues, R&amp;B, Rock 1935-1962 dans cette collection.<br />11. Lire le livret de G&eacute;rard Herzaft et &eacute;couter Country - Nashville, Dallas, Hollywood 1927-1942 dans cette collection.<br />12. Lire le livret et &eacute;couter Texas Down Home Blues 1948-1952 dans cette collection.<br />13. Lire les livrets et &eacute;couter Western Swing 1928-1944 et Bob Wills &amp; his Texas Playboys 1932-1947 dans cette collection.<br />14. Lire le livret et &eacute;couter Country Music - bluegrass, honky tonk, West Coast, western swing&hellip; 1940-1948 dans cette collection.<br />15. Lire le livret et &eacute;couter Country Boogie 1939-1947 dans cette collection.<br />16. Lire les livrets et &eacute;couter The Indispensable Fats Domino 1949-1962<br />(six disques), Nat &laquo; King &raquo; Cole - The Quintessence volumes 1 &amp; 2 et Louis Jordan 1938-1950 dans cette collection.<br />17. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Rockabilly 1951-1960 dans cette collection.<br />18. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Roy Orbison 1956-1962 dans cette collection.<br />19. Lire le livret et &eacute;couter The Indispensable Eddie Cochran 1955-1960 dans cette collection.<br />20. Lire le livret et &eacute;couter Bill Haley &amp; his Comets - Live in Paris 14-15 octobre 1958 dans cette collection.</span><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Soustitre2>The Indispensable Buddy Holly - 1955-1959</span><span class=Texte><br />By </span><span class=Soustitre>Bruno Blum</span><span class=Texte><br />John wore horn-rimmed glasses and when there were any girls around he&rsquo;d whip &lsquo;em off. But when Buddy came up he went, &ldquo;Oh yeah, I can wear these.&rdquo; The other reason why we loved Buddy is that he wrote his stuff; Elvis didn&rsquo;t write his stuff. We loved Elvis, but he didn&rsquo;t write. So Buddy wrote and played, and played the solos. He was a self-contained guy, which is what we&rsquo;re trying to emulate. And the first thing we could not work out was the beginning of That&rsquo;ll Be the Day. And then, I think, George came up with it.<br />&mdash; </span><span class=Soustitre>Paul McCartney</span><span class=Texte><br />Elvis Presley became a rock &lsquo;n&rsquo; roll phenomenon in early 1956. In the heavily racially-segregated context of the time, white teenagers massively adopting African American music created an unprecedented culture shock in the US: &ldquo;Race&rdquo; music (rock and roll, rhythm and blues, blues, etc.) by black artists was &ldquo;crossing over&rdquo; big-time, popularized by, firstly, Bill Haley and shortly thereafter, by Elvis, who&rsquo;d both taken up this fresh and very exciting music.<br />Rock and roll by Fats Domino, Ray Charles (listen to Early in the Morning here), The Coasters/Robins (listen to Holly&rsquo;s Smokey Joe&rsquo;s Caf&eacute; demo), then Little Richard (listen to Ready Teddy and Send Me Some Lovin&rsquo;), Bo Diddley (listen to Mona &amp; Holly&rsquo;s composition Not Fade Away, which is very much influenced by Diddley, and his successful version of Bo Diddley) and Chuck Berry (listen to Brown-Eyed Handsome Man) was successful.<br />These African-American artists, in turn, inspired many white, country music artists to play music derived from original Black rock forms, thus creating rockabilly, spearheaded by Gene Vincent, Bill Haley and Elvis Presley. Buddy Holly was one of those young enthusiasts. Like them, he blended country guitars to rock, which thus became rockabilly.<br />Holly had started off as a hillbilly (country) duo with Bob Montgomery; called &lsquo;western&rsquo; music back home in Texas, country music was very popular, but, suddenly, impressed by an Elvis show, he too opted for rockabilly &mdash; white rock blending black rock and white hillbilly. However, like Roy Orbison, another rockabilly singer, Buddy Holly had true ambition, both as a composer and as a melody maker and so created a style all his own. He soon differentiated himself from pure rockabilly. <br />That&rsquo;ll Be the Day, Every Day, Peggy Sue, Oh Boy, Rave On, Maybe Baby, Not Fade Away and Words of Love are among his most famous compositions. With them he expressed the tumults and joys of young love.<br />In Europe, his melodic, inspired style would become, along with the Everly Brothers&rsquo;, one of the main influences on the young Beatles, who recorded a demo of That&rsquo;ll Be the Day as well as Crying, Waiting, Hoping at the BBC and, more significantly, Words of Love on October 18, 1964 (for the Beatles For Sale album, released on December 4, 1964). Holly also left a deep mark on the nascent Rolling Stones, who recorded Not Fade Away. Released by Decca on February 24, 1964, this was their first hit record and it launched the group. <br />Buddy Holly backed himself on guitar, with an original style. He contributed to defining the fundamental, classic rock orchestration of years to come: singer-guitarist, second guitarist, bass and drums. After a few, early commercial failures, first by playing live country music, then with rock music on the Decca label, the release of That&rsquo;ll Be the Day, issued under the name of The Crickets for legal reasons on May 27, 1957, was a revelation. By September, the tune was Number One in the UK and the USA. Released on September 23 that same year, Peggy Sue, his greatest classic, took him to new heights at the age of twenty. He had sixteen months left to live. <br /></span><span class=Soustitre>Lubbock, Texas</span><span class=Texte><br />Charles Hardin Holley, aka &ldquo;Buddy&rdquo; Holly, was born on September 7, 1936 at 1911, Sixth Street, in Lubbock, Texas, a day&rsquo;s drive from Dallas. This was at the heart of the Great Depression in one of the most conservative and religious cities in the US, with strict racial segregation and firearms carried everywhere. Alcohol remained strictly prohibited there until 1972. Dubbed &ldquo;Buddy&rdquo;, Charles Holley had two brothers and one sister. His parents were Laurence Holley, aka L.O., a Texan cook turned labourer in the Depression hard times, and Ella Drake (whose father had Cherokee blood. Her family were also related to the great 16th-Century English explorer &amp; sailor, Sir Francis Drake). L.O was also the deacon of a radical Tabernacle Baptist church and was very poor. Buddy joined the Boy Scouts. The Holleys kept moving to ramshackle homes and all played music, except for L.O and around the age of five, Buddy won a five-dollar prize for playing a toy violin. After moving once too many times, he lost touch with his school friends and took refuge in music, taking piano lessons. He didn&rsquo;t like it and his father got him a hock Harmony guitar.<br />In those days, country music united Texan people of all ages: folk, ballads, cowboys and campfire songs. Buddy liked The Carter Family, Woody Guthrie, Jimmie Rodgers, Hank Snow, Roy Rogers and the Sons of the Pioneers, Gene Autry, etc. There were country dances and radios broadcast live from the Grand Ole Opry, Louisiana Hayride, etc. Access to African American music by White people was totally barred by racial segregation and African-American blues was considered sin. Hank Williams&rsquo; breakthrough in the early 50&rsquo;s showed that he was vulnerable and sensitive, a trait later found in Holly&rsquo;s works. <br />Texas country music was ruled by the &ldquo;western swing&rdquo; style of Bob Wills and his Texas Playboys that was much influenced by the swing bands heard in Black dance halls. This &ldquo;western&rdquo; style contrasted with other country music styles. White rock found its roots in the irresistible, western swing-derived 1940s country boogie, which pinned sharp country-style guitars over black boogie-woogie and swing, and later morphed into rockabilly.<br />Buddy moved back to Lubbock and went to J. T. Hutchinson Junior High School again. He soon mastered the banjo (a four-string European banjo) and, aged thirteen, sang vocal harmonies with a guitar-playing school friend of his, Bob Montgomery. He also reconnected with Don Guess, who would later play bass and compose with him, and Jerry Allison, who was to become his drummer and friend. <br />He formed a country duet with Jack Neal (who had written songs with Don Guess) as Buddy and Jack. Buddy was doing well at high school in spite of his very bad eyesight (20/800) and started wearing glasses in 1954. He was particularly good in English and helped his carpenter brother building roofs; he liked drawing and working with leather. Buddy was a tall, likeable, helpful and self-confident kid. He was performing with Bob Montgomery and courting Echo McGuire, a student from a well-off family (who went to the Church of Christ, where any music was strictly forbidden). At sixteen Buddy &ldquo;seduced&rdquo; the young woman (with permission from her religious parents), which led to a &ldquo;friendly&rdquo; platonic relationship. Buddy&rsquo;s well-behaved, pious side contrasted with that of other rockers of his generation, such as Little Richard or Jerry Lee Lewis. <br /></span><span class=Soustitre><br />Hillbilly and Western </span><span class=Texte><br />On November 4th, 1953, Buddy and Jack sung live on the air at KDAV, the only 100% country music station in the USA. Their performance led to a live show every Sunday, where a few hillbilly tunes, including Memories, were later recorded. In just a few days they became &ldquo;hillbilly &amp; western&rdquo; stars in Texas. Montgomery soon joined them. <br />In spite of prohibition, Buddy tried &ldquo;moonshine&rdquo; whisky but could not stomach alcohol. He started smoking Salem cigarettes at the age of sixteen. He admired jazz guitarist and composer Les Paul, in late 1954 he bought a Gibson Les Paul Gold Top. He would hide in his car to listen to blues radio shows from Louisiana (KWKH ) or Tennessee and secretly appreciated Black music, for which he risked a beating. In 1954-55 in Texas, his favorites &mdash; Bo Diddley, The Coasters, Muddy Waters, Howlin&rsquo; Wolf, Elmore James, and his big influence Hank Ballard could not be played publicly by a White person. Liking and listening to Black music was, itself, the beginning of the end of segregation, and artists such as The Drifters, Nat &ldquo;King&rdquo; Cole, Louis Jordan and Fats Domino were appreciated by many young Whites. <br />Buddy started hanging out on the edge of the Black section of the city. He met some blues musicians and decided to stop supporting segregation, which was rather daring for the time. He even called his cat &ldquo;Booker T. Washington&rdquo;. He was getting to be known locally. The duet opened for country stars at the Cotton Club near Lubbock, where African Americans were admitted because the club was outside of the city limits. Their radio show host, &lsquo;Hi Pockets&rsquo; Duncan, became their manager and secured them gigs at the Clover Club in Amarillo. They were joined there by Sonny Curtis, a lead guitar player with whom Buddy shared his secret interest in the blues. <br /></span><span class=Soustitre>Elvis</span><span class=Texte><br />Buddy Hall was a disc-jockey at KDAV. It was he who turned the station on to Elvis Presley&rsquo;s first record, which melded expressive, highly emotive singing (on which African American culture had left its indelible mark) with exciting blues rhythms and a typically country-style lead guitar. Buddy and Sonny adored it, too. <br />On January 2nd, 1955, they saw the rising star of the country sing live. Elvis&rsquo; revolutionary show, in which he moved in a completely uninhibited way, and his rockabilly music broke all well-behaved country music codes. The entire country&rsquo;s white youth fell for Elvis&rsquo; and Buddy Holly instantly took up a similar style. <br />Sonny Curtis gave up playing his violin (Memories) and learned to play guitar, in the style of Chet Atkins and Scotty Moore, Elvis&rsquo; guitar player. Don Guess quit the steel guitar and switched to double bass. Buddy started moving about more dynamically on stage and stopped holding back his vocal style, like he had done before in typical country music fashion. It seemed that he was possessed now by some inner fire. An archetypical rocker was born, and his group was soon in strong demand.<br />On February 13th, 1955, Buddy &amp; Bob played opening for Elvis Presley in Lubbock&rsquo;s Fair Park Coliseum at South Plains Fair. Elvis and Buddy shared some of their music tastes and became friends. Elvis was famous but hadn&rsquo;t yet become the generation-defining phenomenon that he was to become a year later with RCA&rsquo;s help. Buddy soon recorded a Baby Let&rsquo;s Play House demo for which he copied Elvis&rsquo; rockabilly arrangement of this blues composition. Buddy was now playing several times a week and his fees were rising. 1955 was also the year Bill Haley had a huge hit record with &ldquo;Rock Around the Clock&rdquo;; African American artists such as The Penguins, Fats Domino, Frankie Lymon and Johnny Otis were being successful, Chuck Berry was issuing his first masterpieces and so was Little Richard. The rockabilly anthem &ldquo;Blue Suede Shoes&rdquo; was recorded at Sun Studios in December. Elvis kept right on filling White teen America with excitement, enthusiasm and more freedom than any previous generation had ever experienced. <br />At the age of eighteen Buddy spent the summer working as a navvy. He also met Little Richard and was becoming a bit of a rebel with his parents and the local police. At night he would go off alone to jam with rock groups, far away from the religious order that prevailed all around him. Girls would scream when he sang and the times of sexual abstinence were over. He now led a &ldquo;double&rdquo; life. <br />On October 14th, 1955, Buddy opened for Bill Haley and was spotted by Eddie Crandall. Crandall suggested to Elvis&rsquo; manager that he work with Buddy too, but the colonel was too busy and told him to do it himself, instead. &ldquo;Rock &lsquo;n Roll&rdquo;, was originally a term taken from the Black vocabulary, but it was now trendy and becoming more popular all the time. Record companies were looking for rockabilly artists who might compete with Elvis Presley. At Decca Records, Paul Cohen offered Buddy a simple recording contract, not promising anything more. Buddy borrowed $1,000 from his brother, Larry, and bought a brown sunburst Fender Stratocaster and some conspicuous clothes: red coat, blue suede shoes, chartreuse sport jacket&hellip; <br />The first studio session, under Owen Bradley&rsquo;s direction, took place in Nashville in early 1956, featuring the excellent Sonny Curtis on lead guitar (after Buddy&rsquo;s death, Sonny would replace him as leader of the Crickets). Presley was becoming a superstar but Decca did not have similar belief in Holly. After a few records without proper promotion, one tour and an unsatisfactory version of That&rsquo;ll Be the Day in July, Buddy had several arguments with Paul Cohen, who wouldn&rsquo;t let him play his music the way he wanted it (see Disc 1, tracks 1-14). So, like the previous year, Buddy spent the summer helping his father and brother, Larry, an ex-Marine, this time setting tiles and doing carpentry. <br />Elvis was Number One as from August right through until December, while Buddy remained relatively unknown outside his immediate, local area. He sometimes needed protection at his own shows because of jealous boyfriends. He had also become Buddy Holly because of a mispelling on his contract. After a third session in November, 1956, and more arguments with Cohen, his contract was sent back to him in January of 1957. <br />By then the big rock &lsquo;n&rsquo; roll trend of 1955-1957 was getting a huge backlash. An insidious denigration campaign, launched from and run by the conservative, puritan and racist forces of the US was striking back. <br /></span><span class=Soustitre><br />Norman Petty</span><span class=Texte><br />In the spring of 1956, Buddy Holly had met Norman Petty, a somewhat shady character and a rather ordinary organ player who, although effeminate, was married to pianist and singer Violet Ann &ldquo;Vi&rdquo; Petty. With Jack Vaughn on guitar, Norman Petty and Vi had a hit song in 1954 with a version of &ldquo;Mood Indigo&rdquo; on the Columbia label and they gave small-scale concerts all around the country around that time. <br />A mediocre creator, Petty was a good sound engineer. He had built himself a small, one-track studio in Clovis, a small town on the New Mexico border. He recorded there with his spouse, an anxious woman whom he dominated completely. The studio had a few clients and Petty had made a demo there for Jimmy Self, later securing him a record contract with RCA, Elvis&rsquo; label. Aged twenty-nine, Petty was a bigoted Baptist. He kept a Bible around at all times and required his musicians to be devout and pray religiously when they got together in a circle after each good take.<br />To drink, smoke or curse was forbidden in his home. Both stingy and generous at the same time, he welcomed his clients in comfort; his fridge was always full and he never got paid until the recording was over (instead of renting the studio per hour). In exchange for his seemingly generous largesse, his clients signed contracts where they gave up part of their songwriting royalties, even when he hadn&rsquo;t composed any part of a particular song (a common publishing-related practice at that time). <br />Petty had recorded Roy Orbison&rsquo;s &ldquo;Ooby Dooby&rdquo; demo earlier, and Orbison had told his friend Holly about the studio. Buddy had recorded a couple of demos there while he was still under contract with Decca, so when his contract was buried in January, 1957, he went back to Norman Petty with some new musicians: Larry Welborn on guitar and his old school mate Jerry Allison on drums. Petty fell for Buddy right away and offered to become his producer and finance his recordings &mdash; in exchange for more than 50% of his songwriting royalties. Buddy had no real choice. Although the songs were actually composed before the deal, he had a passion for his art but no label. Petty was manipulative and paternalist, but he believed in Buddy and that was enough.<br />A new, perfected version of That&rsquo;ll Be the Day (in the key of A, two-and-a-half tones lower) was enriched with Drifters-style vocal harmonies and a guitar solo by Buddy himself. But he was not allowed to issue songs under his own name for a period of five years at that point, so they had to find a band name. Together with guitar player Niki Sullivan and Jerry Allison, the trio chose &ldquo;The Crickets&rdquo;, an insect famous for its singing &mdash; and nearly opted for The Beetles! However, the new name was ill-received by their audience &mdash; and all recordings were rejected by Roulette and Columbia. <br />Petty then found a publisher likely to obtain a record contract. Murray Deutch had discovered The Platters, so he talked to both Atlantic and ABC. But it was Bob Thiele at Coral, a small label owned by Decca (!) who played the tracks to his bosses. No one noticed a thing at Decca, in spite of them already owning a previous recording of That&rsquo;ll Be the Day, which, on top of everything, Buddy had no right to record again! Decca flatly refused a deal, but to please Thiele, they let him press 1,000 copies on a small, forgotten label called Brunswick, on which they usually issued outdated, &ldquo;square&rdquo; material. <br />The Crickets&rsquo; contract was only signed by the musicians to avoid having Buddy Holly&rsquo;s name appear in print, or even anywhere &mdash; and thus risking a Decca lawsuit. The singer&rsquo;s style had ripened in record time. Aged nineteen, he had mastered his art remarkably well and already had a lot of studio experience. Now able to control the production of his own music, and with quality technical help from Norman Petty, one of the very few independent producers in the country, over a period of a few months he managed to record a series of masterpieces with a clear, clean and efficient sound. <br />He was now one of Elvis&rsquo; humble competitors, though he was mainly competing with the Everly Brothers, whose number one record in the Spring of 1957, &ldquo;Bye Bye Love,&rdquo; had a similar sound. Meanwhile, rock&lsquo;n&rsquo;roll music was wilting under the pressure of various media &ldquo;scandal&rdquo; assaults. Elvis was, by now, already recording commercial ballads and the sound of the day was Ricky Nelson &mdash; a bit toned down. When Decca found out the Cricket&rsquo;s singer was Buddy Holly, he had to sign a new contract with Decca subsidiary Coral and give up all his rights to the first version of That&rsquo;ll Be the Day to avoid being sued. He was not even informed that the new version was being issued in May &mdash; and was getting nowhere. Words of Love was issued next, this time under his own name on the Coral label. Both tunes had already been recorded by The Ravens and The Diamonds. Without much hope, Buddy went back to record more gems at Petty&rsquo;s studio, this time using a new echo system built by the engineer. He also met Peggy Sue, who dated his friend and Crickets&rsquo; drummer, Jerry Allison. Her name also suited better Buddy&rsquo;s new song &ldquo;Cindy Lou,&rdquo; which was recorded in the summer of 1957. For once, Norman Petty effectively contributed an idea, the &ldquo;pretty, pretty, pretty Peggy Sue&rdquo; bit. Guitar player Niki Sullivan did not actually play on the recording, but it is he who actually moved the guitar pickup switch back to the &lsquo;rhythm&rsquo; position at the end of Holly&rsquo;s solo. <br />As his muse, Echo McGuire, was far gone in Abilene, Buddy had fallen in love with a young married woman named June Clark. He had considerable sex appeal and had had several previous encounters with ladies less chaste than Echo. Two of them got pregnant, which, in the conservative, Christian, Texan context of the day (no abortion), resulted in both mothers moving away and having the children adopted. He, nevertheless, then started a relationship with June and begged her to leave her husband. She refused to leave him but did give in to his advances&hellip;<br /></span><span class=Soustitre>That&rsquo;ll Be The Day</span><span class=Texte><br />This is the point when That&rsquo;ll Be The Day started selling, first in Buffalo and Philadelphia, thanks to local radio DJs. Coral/Brunswick/Decca then started investing in promotion. By June, 1957, 50,000 copies had been sold and the group was invited to New York City, filled with wonder. They were offered a tour of the entire country, for which Petty had them buy grey suits and a whole new wardrobe, which was deducted off their income by himself, their new manager. He also took control of all bank accounts &mdash; and all of their money. In his instruction sheet for the tour, he wrote the following line: &ldquo;Take a Bible along and read it.&rdquo; By mid-August, half a million copies of That&rsquo;ll Be The Day were sold. This was nothing less than a triumph. Buddy was &ldquo;consecrated&rdquo; by the great DJ Alan Freed, who invited them on his &ldquo;Holiday Of The Stars&rdquo; show tour, along with Buddy&rsquo;s friend, Little Richard and Larry Williams, King Curtis, Mickey and Sylvia&hellip; <br />Life on a touring coach was very hard and the income was ridiculously small. In October of 1957, under the pressure of glory and success, Little Richard retired to join a monastery, which was another hammer blow to rock&rsquo;n&rsquo;roll music. The Crickets played the Harlem Apollo and toured the country with The Drifters, Chuck Berry, Fats Domino, LaVern Baker and The Everly Brothers&hellip; One day the police stopped the two coaches and separated Blacks and Whites: one coach for the Blacks, one for the Whites. In some venues, Blacks and Whites were separated with a curtain. One night in particular, they couldn&rsquo;t play because Blacks and Whites were not allowed to play on the same stage during the same show.<br />The group was also attacked several times by even more jealous boyfriends/husbands&hellip; and on September 23, 1957, they reached Number One, with regard to national sales, and Number Three on the Billboard charts. The excellent Peggy Sue had been released three days earlier and climbed to the very top as well. Buddy was invited to sing on various TV shows, including American Bandstand (where couples danced the waltz in dinner jackets and long dresses to the sound of &ldquo;Peggy Sue!&rdquo;).<br />On November 27, after three months of touring, during which The Crickets became friends with Eddie Cochran, Brunswick issued Oh Boy under the name of The Crickets, with Not Fade Away on the B-side. This featured all percussion being played by Jerry Allison, by hand, on a cardboard box, just like Eddie Cochran did. Their first album also emerged suddenly, with the cheesiest title ever: The Chirping Crickets. On December 1, they played in Ed Sullivan&rsquo;s prestigious TV show. Guitarist Niki Sullivan was, by this time, exhausted by the tour and, after an argument with the drummer, left the group to carry on as a trio. In New York, the Everlys taught them celebrity life: where to get hip clothes, which night clubs to hang out at, and so on. So, on their advice, he got some cool &ldquo;Wayfarer&rdquo; glasses. He was not trying to hide anymore.<br />Back home, Buddy had his teeth descaled and bought a 1958 Chevrolet Impala V8. By Christmas, Oh Boy was at Number 10. More exhausting tours multiplied, with extremely long drives between venues scattered far apart. They even flew to Honolulu, then on to Australia. When he returned, Buddy recorded in New York for the first time, under Bob Thiele&rsquo;s direction, which worried Norman Petty, who was still cashing in on one third of Rave On&rsquo;s songwriting royalties &mdash; one of Holly&rsquo;s greatest masterpieces. On this song the singer deploys all of his vocal arsenal, including his signature &ldquo;hiccups&rdquo;. <br />Following a second appearance on the Ed Sullivan Show the band flew to England, where their records also sold well. In spite of horrifying most conservative parents, rock&lsquo;n&rsquo;roll was, nevertheless, beginning to break there, following the popular &ldquo;skiffle&rdquo; trend, a rock&rsquo;n&rsquo;roll &ldquo;sub-genre&rdquo; launched by Lonnie Donegan in the UK. Rock&rsquo;n&rsquo;roll music had originally been banned by the BBC ever since the first riot at a Bill Haley concert in February of 1957. With no press and no radio airplay (except for a few plays on Radio Luxembourg), Buddy Holly reached the top just by word-of-mouth. The album cover suggested a stylish, elegant group, traits that working-class England very much lacked at the time. <br />In early 1958, The Quarry Men (already including John Lennon, who had founded the band in 1956, and Paul McCartney, who had joined the following year) appointed George Harrison on the lead guitar and subsequently became The Beatles in 1960. Their very first (and only) recording as The Quarry Men was a demo of That&rsquo;ll Be the Day. Both John Lennon and Paul McCartney based and built their musical style through listening to Buddy Holly, and it shows. <br />Gold records and awards kept showering on Buddy Holly throughout 1958. The news of his accidental death, on February 3, 1959, after little more than a year of success, along with the death of the two other rock&rsquo;n&rsquo;roll stars, Ritchie Valens and J. P. Richardson &ldquo;The Big Bopper&rdquo; also aboard the plane, felt like yet another major blow to rock &lsquo;n&rsquo; roll music. Buddy was only twenty-two when he died so tragically young. Some of his unreleased demos were later overdubbed: some of them resulting in posthumous hits, even with added strings. They can be heard at the end of this indispensable anthology.<br /></span><span class=Soustitre>Bruno Blum</span><span class=Texte>, June, 2018.<br />Thanks to Chris Carter for proofreading.<br /></span><span class=Source><br />&copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s 2020<br />1. Read the booklet and listen to The Indispensable Little Richard 1951-1962 in this series.<br />2. Read the booklets and listen to The Indispensable Bo Diddley, Volume1 1955-1960 and Volume 2 1959-1962 in this series.<br />3. Read the booklet and listen to The Indispensable Chuck Berry 1954-1961 in this series.<br />4. Read the booklet and listen to Race Records, Black Rock Music Forbidden on U.S. Radio 1942-1955 in this series.<br />5. Read the booklets and listen to The Indispensable Gene Vincent, Volume1 1956-1958 and Volume 2 1958-1962 in this series.<br />6. Read the booklet and listen to The Indispensable Bill Haley 1948-1961 in this series.<br />7. Read the booklet and listen to Elvis Presley &amp; The American Heritage 1954-1956 in this series.<br />8. Read the booklet and listen to The Indispensable Rockabilly 1951-1960 in this series.<br />9. Listen to The Beatles Anthology - Volume 1, The Beatles at the BBC and The Beatles for Sale (Apple/EMI).<br />10. Read the booklet and listen to The Electric Guitar Story - Country, Jazz, Blues, R&amp;B, Rock 1935-1962 in this series.<br />11. Read G&eacute;rard Herzaft&rsquo;s booklet and listen to Country - Nashville, Dallas, Hollywood 1927-1942 in this series.<br />12. Read the booklet and listen to Texas Down Home Blues 1948-1952 in this series.<br />13. Read the booklets and listen to Western Swing 1928-1944 and Bob Wills &amp; his Texas Playboys 1932-1947in this series.<br />14. Read the booklet and listen to Country Music - bluegrass, honky tonk, West Coast, western swing&hellip; 1940-1948 in this series.<br />15. Read the booklet and listen to Country Boogie 1939-1947 in this series.<br />16. Read the booklets and listen to The Indispensable Fats Domino 1949-1962 (six compact discs), Nat &ldquo;King&rdquo; Cole - The Quintessence volumes 1 &amp; 2 and Louis Jordan 1938-1950 in this series.<br />17. Read the booklet and listen to The Indispensable Rockabilly 1951-1960 in this series.<br />18. Read the booklet and listen to The Indispensable Roy Orbison 1956-1962 in this series.<br />19. Read the booklet and listen to The Indispensable Eddie Cochran 1955-1960 in this series.<br />20. Read the booklet and listen to Bill Haley &amp; his Comets - Live in Paris 14-15 octobre 1958 in this series.</span><span class=Texte><br /></span><span class=Soustitre2>The Indispensable Buddy Holly 1955-1959 <br />Discography</span><span class=Texte><br /></span><span class=Soustitre2>Disc 1</span><span class=Texte><br />Buddy &amp; Bob: Charles Hardin Holley aka Buddy Holly-v, g; Bob Montgomery-v, g; Sonny Curtis-v; Don Guess-b. KDAV Studio, Lubbock, Texas, August 1955 (radio broadcast).<br />1. Memories<br />(Bob Montgomery)<br />Charles Hardin Holley aka Buddy Holly-v; possibly Sonny Curtis-g; Larry Welborn-b. Wichita Falls, Texas, late spring 1955.<br />2. Baby Let&rsquo;s Play House<br />(Arthur Neal Gunter)<br />Charles Hardin Holley aka Buddy Holly-v; Sonny Curtis-g; Don Guess-b; Jerry Ivan Allison aka J.I.-d. Wichita Falls, Texas, December 7, 1955.<br />3. Moonlight Baby<br />(Don Guess)<br />Note: &ldquo;Moonlight Baby&rdquo; was sometimes wrongly credited as &ldquo;Baby Won&rsquo;t You Come Out Tonight,&rdquo; which is another song.<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v; Grady Martin-rhythm g; Sonny Curtis-lead g; Don Guess-b; Doug Kirkham-p; Produced by Owen Bradley. Nashville, January 26, 1956.<br />4. Midnight Shift <br />(Jimmie Ainsworth, Luke McDaniel as Earl Lee)<br />Note: &ldquo; Midnight Shift &ldquo; is also known as &ldquo;Won&rsquo;t You Come Out Tonight.&rdquo;<br />5. Don&rsquo;t Come Back Knockin&rsquo;<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Sue Parrish)<br />6. Blue Days, Black Nights<br />(Ben Hall)<br />7. Love me<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Sue Parrish)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Sonny Curtis-g, lead g on 9; Don Guess-b; Jerry Ivan Allison-d. Produced by Owen Bradley. Nashville, July 22, 1956.<br />8. Rock Around with Ollie Vee<br />(Sonny Curtis)<br />9. I&rsquo;m Changin&rsquo; All Those Changes<br />(Don Guess, Jack Oliver Neal, James Rae Denny as Jim Denny)<br />10. That&rsquo;ll Be the Day (Decca version)<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison)<br />11. Girl on My Mind<br />(Don Guess)<br />12. Ting-A-Ling<br />(Ahmed Ertegun as Nugetre)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v; Grady Martin-g; Don Guess-b; Floyd Cramer-p; Farris Coursey-d; E.R. Mc Millin aka Dutch-as. Produced by Owen Bradley. Nashville, November 15, 1956.<br />13. Modern Don Juan<br />(Don Guess, Jack Neal)<br />14. You Are My One Desire<br />(Don Guess, Jack Oliver Neal)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Jerry Ivan Allison-d. Holley Family Garage, Lubbock, Texas, late November/early December 1956.<br />15. Gone<br />(Eugene Rogers as Smokey Rogers)<br />16. Have You Ever Been Lonely<br />(Peter De Rose, George Brown)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Larry Welborn-b; Jerry Ivan Allison-d; Niki Sullivan, Gary Tollett, Ramona Tollett-backing vocals. Produced by Norman Eugene Petty as Norman Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, February 24 or 25, 1957.<br />17. I&rsquo;m Looking for Someone to Love<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Norman Eugene Petty)<br />18. That&rsquo;ll Be the Day<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Vi Petty n&eacute;e Violet Ann Brady-p on 19; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, April 8, 1957.<br />19. Words of Love<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />20. Mailman Bring Me No More Blues<br />(Ruth Roberts, Bill Katz, Bob Thiele as Stanley Clayton)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g, backing v; Vi Petty n&eacute;e Violet Ann Brady-celeste on 19; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-cardboard box percussion, backing v; Niki Sullivan-backing v. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, May 29, 1957.<br />21. Not Fade Away<br />(Jerry Ivan Allison, Charles Hardin Holley as Charles Hardin, Norman Eugene Petty)<br />22. Everyday<br />(Charles Hardin Holley as Charles Hardin, Norman Eugene Petty)<br /></span><span class=Soustitre2><br />Disc 2</span><span class=Texte><br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Vi Petty n&eacute;e Violet Ann Brady-p; Niki Sullivan-rhythm g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, May 29, 1957.<br />1. Ready Teddy<br />(Robert Alexander Blackwell aka Bumps Blackwell, John Marascalco)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Niki Sullivan-rhythm g on 2; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; The Picks (John Pickering, Bill Pickering, Bob Lapham)-backing v on 4, overdubbed on August 18, 1957. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, July 1, 1957.<br />2. Peggy Sue<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Petty)<br />3. I&rsquo;m Gonna Love You Too<br />(Joe B. Mauldin, Jerry Ivan Allison, Norman Eugene Petty)<br />4. Oh, Boy!<br />(Joe West as Sonny West, Bill Tilghman, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Niki Sullivan-rhythm g, second lead g on 17; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; The Picks (John Pickering, Bill Pickering, Bob Lapham)-backing v, overdubbed on October 12-14, 1957. Produced by Norman Eugene Petty. Tinker Air Force Base officer&rsquo;s lounge, Oklahoma City, September 29, 1957.<br />5. An Empty Cup (And A Broken Date)<br />(Roy Orbison, Norman Eugene Petty)<br />6. Rock Me My Baby<br />(Frederick Earl Long as Shorty Long, Susan Heather)<br />7. You&rsquo;ve Got Love<br />(Johnny Wilson, Roy Orbison, Norman Eugene Petty)<br />8. Maybe Baby<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; possibly Niki Sullivan-rhythm g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; The Picks (John Pickering, Bill Pickering, Bob Lapham)-backing v, overdubbed on October 12-14, 1957. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, March 1, 1957<br />9. Last Night<br />(Joe B. Mauldin, Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Norman Eugene Petty)<br />Same as above except Buddy Holly on guitar on 11 (Sullivan out), Sullivan on 10 (Holly out), July 12, 1957.<br />10. Send Me Some Lovin&rsquo;<br />(John Marascalco, Lloyd Price)<br />11. It&rsquo;s Too Late<br />(Harold Willis as Chuck Willis)<br />Same as above, possibly recorded on July 12, 1957.<br />12. Tell Me How<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Vi Petty n&eacute;e Violet Ann Brady-p except 13; C.W. Kendall-p on 13; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; The Picks (John Pickering, Bill Pickering, Bob Lapham)-backing v. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, December 19, 1957.<br />13. Little Baby<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Norman Eugene Petty)<br />14. (You&rsquo;re So Square) Baby I Don&rsquo;t Care<br />(Jerry Leiber, Mike Stoller)<br />15. Look At Me<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Jerry Ivan Allison-d. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, December or February, 1957.<br />16. Mona (I Need You Baby)<br />(Ellas McDaniel)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v; Al Caiola-g; Donald Amone-rhythm g; Norman Petty-p; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; William Marine, Robert Bollinger, Robert Harter, Merril Ostrus, Abby Hoffer-backing v. Produced by Milton De Lugg. Sonny Lester, A&amp;R. Bell Sound Studio, New York, January 25, 1958.<br />17. Rave On<br />(Joe West as Sonny West, Bill Tighman, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-cymbals. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, February 12, 1958.<br />18. Well&hellip; All Right<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, February 13, 1958.<br />19. Fool&rsquo;s Paradise<br />(Sonny LeGlaire, Norman Eugene Petty, Horace Linsky as Horace Linsley)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-cardboard box; Norman Eugene Petty-org. Produced by Norman Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, February 15, 1958.<br />20. Take Your Time<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Norman Eugene Petty)</span></p><p align=justify><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Soustitre2>DISC 3</span><span class=Texte><br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Joe B. Mauldin-b; Jerry Ivan Allison-d; Vi Petty n&eacute;e Violet Ann Brady-p and The Roses (Robert Linville, Ray Rush, David Bigham)-backing v overdubbed on February 19, 1958. Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, February 13, 14 or 15, 1958.<br />1. Think It Over<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Jerry Ivan Allison, Norman Eugene Petty)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g; Tommy Allsup-lead g; Joe B. Mauldin-b on 2; George Atwood-b on 3; Jerry Ivan Allison-d; The Roses (Robert Linville, Ray Rush, David Bigham)-backing v overdubbed on May 27, 1958 (on 2 only). Produced by Norman Eugene Petty. Norman Petty Studio, Clovis, New Mexico, May 25, 26, 1958.<br />2. It&rsquo;s So Easy<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, Norman Eugene Petty)<br />3. Heartbeat<br />(Bob Montgomery)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v; Sam Taylor-as; Al Chernet-g; Georges Barnes-g; Sanford Bloch-b; Ernest Hayes-p; David Francis aka Panama Francis-d; Philip Kraus-d; Helen Way, Harriet Young, Maeretha Stewart, Theresa Merritt-backing v. Produced by Dick Jacobs. New York City, June 19, 1958.<br />4. Early in the Morning<br />(Walden Robert Cassotto as Bobby Darin, Woody Harris)<br />5. Now We&rsquo;re One<br />(Walden Robert Cassotto as Bobby Darin)<br />Note: &ldquo;Early in the Morning&rdquo; is based on Bob King&rsquo;s &ldquo;It Must Be Jesus&rdquo; as performed by The Southern Tones (available on the Roots of Soul set, FA 5430 in this series), on which Ray Charles also based his famous &ldquo;I Got a Woman&rdquo; (also available on the Roots of Soul).<br />Posthumous productions<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, acoustic g. Buddy &amp; Maria Helena Holley&rsquo;s apartment, 11 Fifth Avenue, New York City. December 5, 1958. Overdubs added after Buddy Holly&rsquo;s passing: Donald Amone-g; Andrew Ackers-p; Sanford Bloch-b; David Francis as Panama Francis-d; The Ray Charles Singers-backing v. Produced by C. John Hansen aka Jack Hansen, June 30, 1959. <br />6. Peggy Sue Got Married<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />Same as 6, Holly&rsquo;s voice and guitar recorded on December 3, 1958. Overdubs made on January 1, 1960.<br />7. That&rsquo;s What They Say (Version #2)<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />8. What To Do<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />Same as 6, Holly&rsquo;s voice and guitar recorded on December 14, 1958. Overdubs made on January 1, 1960.<br />9. Crying, Waiting, Hoping<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />Same as 6, Holly&rsquo;s voice and guitar recorded on December 15, 1958. Overdubs made on January 1, 1960.<br />10. That Makes It Tough<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />Same as 6, Holly&rsquo;s voice and guitar recorded on December 17, 1958. Overdubs made on January 1, 1960.<br />11. Learning The Game<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g. Holly&rsquo;s voice and guitar recorded at Holley&rsquo;s Family Garage between December 1956 and January 1957. Overdubs added at NM Studio, Clovis, New Mexico circa May 1962 by The Fireballs: George Tomsco-g; Stan Lark-b; Doug Roberts or Eric Budd-d. Produced by Norman Petty.<br />12. Bo Diddley<br />(Ellas McDaniel)<br />13. Brown-Eyed Handsome Man<br />(Charles Edward Anderson Berry as Chuck Berry)<br />Same as 12. NM Studio, Clovis, New Mexico, between February and April 1956, overdubs added circa June 1962.<br />14. Baby Won&rsquo;t You Come Out Tonight<br />(Don Guess)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g. Holly&rsquo;s voice and guitar recorded at Buddy Holly &amp; Maria Helena Holley&rsquo;s appartment, 11 Fifth Avenue, New York City, between January 1 and 20, 1959. Overdubs added at NM Studio, Clovis, New Mexico by The Fireballs: George Tomsco-g; Keith McCormack-rhythm g; vocal chorus, b, d, possibly mandolin, 1962.<br />15. Wait Till The Sun Shines Nellie (Overdub Recording Session Clovis)<br />(Andrew Sterling, Harry Von Tilzer)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v, g. Buddy Holly &amp; Maria Helena Holley&rsquo;s appartment, 11 Fifth Avenue, New York City, between January 1 and 20, 1959.<br />16. Smokey Joe&rsquo;s Cafe<br />(Jerry Lieber, Mike Stoller)<br />Charles Hardin Holley as Buddy Holly-v; Abraham Richman aka Boomie-ts; Al Caiola-g; Sanford Bloch-b; Ernest Hayes-p; Doris Johnson-harp; Clifford Leeman-d; Sylvan Shulman, Leo Kruczek, Leonard Posner, Irving Spice, Ray Free, Herbert Bourne, Julius Held, Paul Winter-violin; David Schwartz, Howard Kay-viola; Maurice Brown, Maurice Bialkin-cello. Produced by Dick Jacobs. New York City, October 21, 1958.<br />17. True Love Ways (Mono Mix)<br />(Charles Hardin Holley as Buddy Holly, NormanPetty)<br />18. It Doesn&rsquo;t Matter Anymore (Mono Mix)<br />(Paul Albert Anka)<br />19. Raining In My Heart (Mono Mix)<br />(Boudleaux Bryant, Felice Bryant)<br />20. Moondreams (Mono Mix)<br />(Norman Eugene Petty)<br />Buddy Holly a surgi du Texas en 1957 comme le vent nouveau du rockabilly puis du rock tout court, montant au num&eacute;ro un avec une s&eacute;rie de succ&egrave;s internationaux raffin&eacute;s comme &laquo;&thinsp;Peggy Sue&thinsp;&raquo;. Les Beatles ont construit leur style en apprenant ses morceaux, et le premier succ&egrave;s des Rolling Stones &eacute;tait une chanson de lui. Bruno Blum raconte ici l&rsquo;histoire d&rsquo;une l&eacute;gende parmi les l&eacute;gendes : chanteur dont la signature des &laquo;&thinsp;hoquets&thinsp;&raquo; rend son style inimitable, guitariste soliste, brillant compositeur m&eacute;lodiste, il fut une r&eacute;v&eacute;lation promise &agrave; une longue carri&egrave;re au sommet. Seize mois plus tard, son avion s&rsquo;&eacute;crasait, le tuant sur le coup &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de vingt-deux ans.<br />&nbsp;&nbsp; &nbsp;<strong>Patrick FRÉMEAUX</strong></span></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><span class=Texte>In 1957 Buddy Holly emerged out of Texas as the new wind of first, rockabilly, then rock, full stop, going directly to Number One with a series of refined international hits such as &ldquo;Peggy Sue.&rdquo; The Beatles built their early style learning his tunes, and the first Rolling Stones hit was a Buddy Holly cover version. Bruno Blum here tells the story of a legend among legends: a singer whose &lsquo;hiccups&rsquo; signature made his style inimitable. A lead guitarist and a brilliant melody composer, he was a revelation &mdash; promised for a long career at the top. Sixteen months later, his plane crashed, killing him on the spot at the age of twenty-two.&nbsp;&nbsp; &nbsp;<strong>Patrick FRÉMEAUX</strong><br /></span><span class=Soustitre2>Disc 1 : 1955-1957</span><span class=Texte><br />&#8199;1. Memories&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;19<br />&#8199;2. Baby Let&rsquo;s Play House&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;27<br />&#8199;3. Moonlight Baby&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;53<br />&#8199;4. Midnight Shift&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;11<br />&#8199;5. Don&rsquo;t Come Back Knockin&rsquo;&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;14<br />&#8199;6. Blue Days, Black Nights&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;04<br />&#8199;7. Love Me&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;07<br />&#8199;8. Rock Around with Ollie Vee&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;12<br />&#8199;9. I&rsquo;m Changin&rsquo; All Those Changes&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;13<br />10. That&rsquo;ll Be the Day&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;29<br />11. Girl on My Mind&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;17<br />12. Ting-A-Ling&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;41<br />13. Modern Don Juan&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;39<br />14. You Are My One Desire&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;22<br />15. Gone&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;15<br />16. Have You Ever Been Lonely&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;21<br />17. I&rsquo;m Looking for Someone To Love&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;57<br />18. That&rsquo;ll Be the Day&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;16<br />19. Words of Love&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;55<br />20. Mailman Bring Me No More Blues&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;12<br />21. Not Fade Away&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;21<br />22. Everyday&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;07<br /></span><span class=Soustitre2>Disc 2 : 1957-1958</span><span class=Texte><br />&#8199;1. Ready Teddy&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;31<br />&#8199;2. Peggy Sue&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;30<br />&#8199;3. I&rsquo;m Gonna Love You Too&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;13<br />&#8199;4. Oh, Boy!&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;07<br />&#8199;5. An Empty Cup (And A Broken Date)&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;13<br />&#8199;6. Rock Me My Baby&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;50<br />&#8199;7. You&rsquo;ve Got Love&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;08<br />&#8199;8. Maybe Baby&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;02<br />&#8199;9. Last Night&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;54<br />10. Send Me Some Lovin&rsquo;&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;35<br />11. It&rsquo;s Too Late&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;23<br />12. Tell Me How&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;00<br />13. Little Baby&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;57<br />14. (You&rsquo;re So Square) Baby I Don&rsquo;t Care&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;37<br />15. Look at Me&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;06<br />16. I Need You Baby [Mona]&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;28<br />17. Rave On&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;49<br />18. Well&hellip; All Right&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;14<br />19. Fool&rsquo;s Paradise&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;31<br />20. Take Your Time&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;58<br /></span><span class=Soustitre2>Disc 3 : 1958-1959</span><span class=Texte><br />&#8199;1. Think It Over&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;46<br />&#8199;2. It&rsquo;s So Easy&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;11<br />&#8199;3. Heartbeat&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;09<br />&#8199;4. Early in the Morning&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;07<br />&#8199;5. Now We&rsquo;re One&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;04<br />&#8199;6. Peggy Sue Got Married&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;06<br />&#8199;7. That&rsquo;s What They Say&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;12<br />&#8199;8. What to Do&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;54<br />&#8199;9. Crying, Waiting, Hoping&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;14<br />10. That Makes It Tough&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;27<br />11. Learning the Game&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;11<br />12. Bo Diddley&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;22<br />13. Brown-Eyed Handsome Man&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;04<br />14. Baby Won&rsquo;t You Come Out Tonight&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;54<br />15. Wait Till The Sun Shines Nellie&nbsp;&nbsp; &nbsp;1&rsquo;55<br />16. Smokey Joe&rsquo;s Caf&eacute;&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;13<br />17. True Love Ways&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;48<br />18. It Doesn&rsquo;t Matter Anymore&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;04<br />19. Raining In My Heart&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;47<br />20. Moondreams&nbsp;&nbsp; &nbsp;2&rsquo;40<br /></span></p>"
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Du Southern gospel &agrave; la country, du blues au rockabilly, il fut le premier g&eacute;ant du rock &agrave; puiser principalement dans la tradition euro-am&eacute;ricaine, et non dans le r&eacute;pertoire afro-am&eacute;ricain comme ses amis et contemporains Elvis Presley ou Jerry Lee Lewis. Bruno Blum &eacute;voque le parcours de ce tr&egrave;s prolifique conteur-n&eacute;, incarnation musicale du mythe du far-west. </span><br /><strong><span class=Texte>Patrick FRÉMEAUX</span></strong></p><p align=justify><br /><span class=Texte>The records that established Johnny Cash as one of the greatest American singer songwriters are his first for Sun and Columbia Records, the best part of which is included here. From Southern gospel and country music, all the way through to blues and rockabilly, he was the first rock giant to draw mainly from the European-American tradition &mdash; unlike his contemporaries and friends Elvis Presley or Jerry Lee Lewis who drew mainly from the African-American repertoire. Bruno Blum comments on the course of this prolific, born storyteller, a musical incarnation of the Wild West myth. &nbsp;&nbsp;&nbsp; <br /></span></p><p align=justify><strong><span class=Texte>Patrick FRÉMEAUX</span></strong><br /></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><span class=Soustitre2><br />The Indispensable 1954-1961<br />Johnny Cash </span><br /><span class=Soustitre>Par Bruno Blum</span><br /><span class=Texte><br /></span></p><p align=justify><span class=Texte>Johnny Cash (26 f&eacute;vrier 1932, King&shy;sland, Arkansas, 12 septembre 2003, Nashville, Tennessee) est le premier chanteur de rock &agrave; avoir construit son style sur un h&eacute;ritage Southern gospel et country. Au contraire de ses contemporains et amis Elvis Presley et Jerry Lee Lewis qui ont bas&eacute; leur r&eacute;pertoire sur des reprises d&rsquo;autres compositeurs souvent afro-am&eacute;ricains, il fut un compositeur tr&egrave;s prolifique, enregistrant entre 1955 et 1962 pas moins d&rsquo;une douzaine d&rsquo;albums dans un style original, qui n&rsquo;appartient qu&rsquo;&agrave; lui, entre rockabilly et country rock. Consid&eacute;r&eacute; par beaucoup et &agrave; juste titre comme un chanteur de country, il a n&eacute;anmoins grav&eacute; un grand nombre de morceaux qui appartiennent &agrave; l&rsquo;histoire du rock.</span><br /><span class=Texte>Southern Gospel</span><br /><span class=Texte>La famille de Johnny Cash descend de la reine Ada, s&oelig;ur de Malcolm IV, souverain d&rsquo;Écosse au XIIe si&egrave;cle1. Quelques pierres de son ch&acirc;teau subsistent dans la tour de l&rsquo;&eacute;glise du village de Strathmiglo pr&egrave;s d&rsquo;Édimbourg. La devise Better Times Will Come2 figurait sur les armoiries de sa famille, les Caesche, orthographi&eacute;e Cash quand William Caesche, un marin, &eacute;migra aux États-Unis en 1667. Ses descendants partirent pour le Westmoreland en Virginie peu apr&egrave;s 1700. La Virginie produisait de grandes quantit&eacute;s de tabac export&eacute;es dans un contexte d&rsquo;esclavage intensif. Johnny Cash &eacute;voque cette &eacute;poque dans Boss Jack, situ&eacute; en 1855 : un des vieux esclaves n&rsquo;est pas rentr&eacute; la nuit tomb&eacute;e, ce qui est interdit. Une fois retrouv&eacute;, le vieil homme lui dit &laquo;&thinsp;Boss, j&rsquo;ai entendu une chanson dans ma t&ecirc;te&thinsp;&raquo;, puis lui chante le gospel Swing Low, Sweet Chariot et &eacute;chappe ainsi &agrave; la punition. &laquo;&thinsp;La plupart de mes esclaves sont rest&eacute;s avec moi apr&egrave;s la guerre parce que je les traitais bien&thinsp;&raquo;, sugg&eacute;rant que les Sudistes n&rsquo;&eacute;taient pas tous des salauds.</span><br /><span class=Texte>La famille &eacute;migra ensuite en Georgie. L&rsquo;arri&egrave;re grand-p&egrave;re du chanteur, Reuben Cash, combattit dans les rangs des Conf&eacute;d&eacute;r&eacute;s pendant la Guerre de S&eacute;cession. Les Nordistes ont pill&eacute; et br&ucirc;l&eacute; la maison de Reuben Cash, qui s&rsquo;est install&eacute; dans l&rsquo;Arkansas pr&egrave;s du Mississippi. William, le grand-p&egrave;re de Johnny Cash, grandit &agrave; Toledo (Ohio) et devint un pasteur itin&eacute;rant. Il circulait arm&eacute; et &agrave; cheval. Son fils Ray, le p&egrave;re de Johnny, s&rsquo;engagea dans l&rsquo;arm&eacute;e et combattit les r&eacute;volutionnaires mexicains men&eacute;s par Pancho Villa au Nouveau-Mexique. Tr&egrave;s pauvres, Ray et ses enfants devinrent ensuite cultivateurs de coton, un m&eacute;tier tr&egrave;s dur, et furent ruin&eacute;s par la Grande D&eacute;pression de 1929. La famille surv&eacute;cut gr&acirc;ce &agrave; la chasse et Ray, qui vivait arm&eacute; et visait juste, devint homme &agrave; tout faire : scierie, pose de rails, petits boulots&hellip; Ainsi Johnny Cash est n&eacute; en pleine crise &eacute;conomique majeure, dans une famille de militaires tr&egrave;s pieuse. Il fut toute sa vie un fervent Protestant &agrave; la Southern Baptist Church et grava de nombreux Southern gospels (gospel blanc du sud) de sa composition arrang&eacute;s dans son style country/rockabilly unique dont I Was There When It Happened, Snow in His Hair, It Was Jesus, Swing Low, Sweet Chariot, I Call Him, The Old Account, He&rsquo;ll Be a Friend en 1958-59, God Must Have My Fortune Laid Away et I Got Shoes (1961). La SBC avait une longue tradition de collusion avec les ultra conservateurs et le racisme syst&eacute;mique du sud. Son clerg&eacute; a cherch&eacute; &agrave; changer cette r&eacute;alit&eacute; &agrave; partir des ann&eacute;es 1970, jusqu&rsquo;&agrave; placer un Afro-am&eacute;ricain &agrave; sa t&ecirc;te en 2020. La mentalit&eacute; raciste &eacute;tait tr&egrave;s r&eacute;pandue dans les ann&eacute;es 1950 et la plupart des citoyens am&eacute;ricains ne faisaient que commencer &agrave; prendre leurs distances avec l&rsquo;esprit Jim Crow. Bien qu&rsquo;il soit venu du sud, Johnny Cash a bien mieux que d&rsquo;autres &eacute;chapp&eacute;, semble-t-il, au racisme de sa r&eacute;gion, et s&rsquo;int&eacute;ressait au blues noir. Il a bient&ocirc;t montr&eacute; du respect pour les Afro-Am&eacute;ricains, donnant notamment un spectacle avec Ray Charles dans sa propre &eacute;mission de t&eacute;l&eacute;vision des ann&eacute;es 1960.</span><br /><span class=Texte>Country</span><br /><span class=Texte>La chasse, la vie rude et le pass&eacute; sudiste des Cash ont contribu&eacute; &agrave; ancrer le chanteur dans une tradition du far west qu&rsquo;il mettait en sc&egrave;ne dans ses chansons (Don&rsquo;t Take Your Guns to Town, Hank and Joe and Me). Il grandit dans la pauvret&eacute;, quatri&egrave;me d&rsquo;une famille de sept enfants. Tous ont travaill&eacute; dur dans les champs de coton (&eacute;voqu&eacute; dans Pickin&rsquo; Time). Leur bicoque sans vitres &agrave; Kingsland &eacute;tait au bord d&rsquo;une voie de chemin de fer et tremblait &agrave; chaque train, ce qui lui inspira sans doute l&rsquo;album conceptuel Ride This Train (1960, titres 8-12, disque 3), peut-&ecirc;tre le premier du genre. Il fut nourri au son des chansons traditionnelles et compositions grav&eacute;es d&egrave;s 1927 dans le Tennessee, &agrave; la fronti&egrave;re de la Virginie, par la l&eacute;gendaire Carter Family. Johnny Cash a toujours revendiqu&eacute; ses origines rurales et la l&eacute;gitimit&eacute; du terme country (campagne) pour d&eacute;signer sa musique. &Agrave; partir de 1962 il a d&rsquo;ailleurs collabor&eacute; sur sc&egrave;ne avec Anita Carter et la Carter Family (et s&rsquo;est mari&eacute; en 1968 avec la chanteuse June Carter, membre de la famille et cousine du futur pr&eacute;sident Democrat Jimmy Carter). Ce coffret contient plusieurs titres de pure country : My Shoes Keep Walking Back to You, I Will Miss You When You Go, Why Do You Punish Me et deux de bluegrass, I Feel Better All Over et Time Changes Everything. </span><br /><span class=Texte>N&eacute;anmoins ses influences rock, musique consid&eacute;r&eacute;e noire dans le sud, notamment au d&eacute;but de sa carri&egrave;re avec le rockabilly, ont caus&eacute; une contestation de certains conservateurs qui ne voyaient pas toujours en lui un authentique chanteur de country. En fait Cash a, comme Elvis Presley, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis ou Ray Charles, enregistr&eacute; de la country, du gospel et de la vari&eacute;t&eacute; en plus du rock et du blues. Comme il le d&eacute;crit lui-m&ecirc;me dans Luther Played the Boogie, il &laquo;&thinsp;jouait des chansons qui n&rsquo;ont jamais rendu personne dingue&thinsp;&raquo;. N&eacute;anmoins son style rockabilly des d&eacute;buts appartient &agrave; l&rsquo;histoire du rock. Il &eacute;tait avant tout un conteur qui de sa belle voix grave aimait raconter des histoires, mettre en sc&egrave;ne des personnages dans Ballad of a Teenage Queen, Come In Stranger, Thanks a Lot, Clementine, Smilin&rsquo; Bill McCall, son p&egrave;re dans Snow in His Hair - ou m&ecirc;me J&eacute;sus Christ dans It Was Jesus. Johnny avait deux ans quand son p&egrave;re a obtenu du gouvernement une maison &agrave; rembourser et du terrain &agrave; exploiter. Cash mentionne cet &eacute;pisode : &laquo;&thinsp;j&rsquo;ai grandi sous un r&eacute;gime socialiste en quelque sorte [&hellip;] ou communaliste&thinsp;&raquo; qui augurait d&rsquo;une conscience de gauche. Le dur travail aux champs a commenc&eacute;, sans parler des inondations (Five Feet High and Rising). Son fr&egrave;re Jack est d&eacute;c&eacute;d&eacute;, d&eacute;chir&eacute; par une scie circulaire &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de quatorze ans. La famille a chant&eacute; plusieurs chansons &agrave; ses obs&egrave;ques. 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Ils entonnaient aussi du hillbilly, du bluegrass et des chansons &agrave; la mode (comme &laquo;&thinsp;Don&rsquo;t Telephone, Don&rsquo;t Telegraph, Tell a Woman&thinsp;&raquo; de Roy Hogsed ou &laquo;&thinsp;I&rsquo;m my Own Grandpa&thinsp;&raquo; de Lonzo &amp; Oscar). Sa m&egrave;re a pris un boulot de lavandi&egrave;re aupr&egrave;s des instituteurs locaux afin de lui offrir des cours de chant. Apr&egrave;s avoir commenc&eacute; &agrave; travailler des ballades irlandaises, au bout de trois le&ccedil;ons l&rsquo;enseignante lui a demand&eacute; de chanter sans piano et le jeune homme lui a interpr&eacute;t&eacute; &laquo;&thinsp;Long Gone Lonesome Blues&thinsp;&raquo; de Hank Williams. Son professeur lui a aussit&ocirc;t fait promettre de ne plus jamais prendre de cours de chant et de ne jamais changer sa fa&ccedil;on de chanter. Sa voix avait mu&eacute; et il &eacute;tait capable d&rsquo;atteindre des notes tr&egrave;s graves. Il continua &agrave; chanter le gospel au temple jusqu&rsquo;&agrave; son appel au service militaire en 1951. Il a fait ses classes &agrave; la base de Lackland &agrave; San Antonio (Texas) et particip&eacute; &agrave; la composition d&rsquo;une marche militaire avec les conscrits. Il a pass&eacute; trois ans &agrave; la caserne de Landsberg en Allemagne, o&ugrave; il forma un groupe avec deux copains, les Landsberg Barbarians. Cash a achet&eacute; un magn&eacute;tophone (alors un appareil dernier cri) pour enregistrer leurs r&eacute;p&eacute;titions et c&rsquo;est en &eacute;coutant une bande &agrave; l&rsquo;envers par hasard que lui vint bizarrement la m&eacute;lodie de I Walk The Line, son premier gros succ&egrave;s. En pleine Guerre Froide, dou&eacute; d&rsquo;une oreille fine il devint un &eacute;l&eacute;ment d&rsquo;&eacute;lite interceptant les communications sovi&eacute;tiques dans les services secrets de l&rsquo;arm&eacute;e. Il fut le premier &agrave; transcrire l&rsquo;annonce de la mort de Staline et &agrave; la r&eacute;v&eacute;ler le 5 mars 1953. Il voyagea en Europe avec l&rsquo;arm&eacute;e et s&rsquo;offrit sa premi&egrave;re guitare &agrave; Landsberg. </span><br /><span class=Texte>Memphis</span><br /><span class=Texte>Une fois rentr&eacute; en Arkansas le 4 juillet 1954, le chanteur s&rsquo;est install&eacute; &agrave; Memphis, capitale du Tennessee et centre nerveux de la musique dans tout le sud (avec San Antonio, Nashville et la Nouvelle Orl&eacute;ans). Arm&eacute; de son CV dans les services secrets il chercha du travail dans les communications de la police puis devint un lamentable vendeur d&rsquo;appareils &eacute;lectriques. Il cr&eacute;a sa premi&egrave;re petite &eacute;mission de radio, parrain&eacute;e par son bienveillant patron. Il se passionnait pour la radio, notamment WHBQ, o&ugrave; l&rsquo;on pouvait &eacute;couter tous les styles - hillbilly, pop, blues, gospel - dans l&rsquo;&eacute;mission de Dewey Phillips &laquo;&thinsp;Red Hot and Blue&thinsp;&raquo;. De plus en plus de Blancs &eacute;coutaient des &laquo;&thinsp;race records&thinsp;&raquo; en secret. Cash, par exemple, fr&eacute;quentait le quartier noir Orange Mound de Memphis. Il y &eacute;couta Gus Cannon chanter le blues devant chez lui. </span><br /><span class=Texte>Il forma un trio avec Luther Perkins &agrave; la guitare &eacute;lectrique et Marshall Grant &agrave; la contrebasse. Grant travaillait comme m&eacute;canicien avec son fr&egrave;re, Roy Cash. Roy avait eu une br&egrave;ve carri&egrave;re de musicien pendant la guerre, mais il fut le seul survivant de son groupe et abandonna la musique. Luther s&rsquo;occupait d&rsquo;installer les autoradios dans le m&ecirc;me garage et partageait donc cette passion radiophonique avec Johnny. Cash s&rsquo;est aussi mari&eacute; le 7 ao&ucirc;t 1954 avec Vivian Liberto, une fervente chr&eacute;tienne rencontr&eacute;e au Texas avec qui il avait eu des &eacute;changes &eacute;pistolaires en Allemagne.</span><br /><span class=Texte>Le 5 juillet 1954, le premier 45 tours d&rsquo;Elvis Presley, &laquo;&thinsp;That&rsquo;s All Right&thinsp;&raquo;/&thinsp;&raquo;Blue Moon of Kentucky&thinsp;&raquo; est sorti &agrave; Memphis. Ce son nouveau attirait les jeunes et Cash se pr&eacute;senta le 9 septembre 1954 &agrave; l&rsquo;ouverture du Drugstore Katz sur Lamar Avenue, o&ugrave; Elvis &eacute;tait venu chanter &agrave; l&rsquo;arri&egrave;re d&rsquo;un camion. Cash admira son charisme et son jeu de rythmique sur une guitare Martin. </span><br /><span class=Texte>Le nouveau trio r&eacute;p&eacute;tait sous l&rsquo;auvent de leurs maisons, attirant les voisins. Ils interpr&eacute;taient surtout du gospel comme &laquo;&thinsp;Peace in the Valley&thinsp;&raquo;, &laquo;&thinsp;He&rsquo;ll Understand and Say Well Done&thinsp;&raquo;, toujours I Was There When It Happened et m&ecirc;me un gospel noir en forme de blues, &laquo;&thinsp;I&rsquo;ve Got Jesus and That&rsquo;s Enough&thinsp;&raquo;. Et une de ses premi&egrave;res compositions, &laquo;&thinsp;Belshazzar&thinsp;&raquo;, sur le roi de Babylone - encore une chanson gospel. Ainsi, il fut initialement autant marqu&eacute; par le gospel que la musique country.</span><br /><span class=Texte>Sun Records</span><br /><span class=Texte>Cash appela les disques Sun &agrave; Memphis et proposa son Southern gospel au producteur Sam Phillips, qui n&rsquo;&eacute;tait pas int&eacute;ress&eacute;. Idem avec la country. Il se pr&eacute;senta alors &agrave; l&rsquo;ouverture du studio un matin, sans effet. Ce n&rsquo;est que quand il chanta Hey Porter, au tempo plus rapide, que Phillips lui proposa d&rsquo;enregistrer. La version de l&rsquo;audition est aussit&ocirc;t sortie cet &eacute;t&eacute;-l&agrave; sur 45 tours avec au verso une nouvelle composition, Cry! Cry! Cry!. Un succ&egrave;s local instantan&eacute;. Il donna son premier concert important &agrave; l&rsquo;Overton Park Band Shell le 5 ao&ucirc;t 1955 et fut invit&eacute; &agrave; chanter au l&eacute;gendaire Radio Louisiana Hayride de Shereveport &agrave; la fin de l&rsquo;&eacute;t&eacute;. Il a d&eacute;cid&eacute; de s&rsquo;habiller en noir et a tenu le pari jusqu&rsquo;&agrave; la fin de sa vie, devenant &laquo;&thinsp;The Man in Black&thinsp;&raquo;. </span><br /><span class=Texte>Il expliqua que son propre style &eacute;tait ancr&eacute; dans un m&eacute;lange du sud-ouest de l&rsquo;Arkansas et du nord-est de l&rsquo;Arkansas. Cash refusa presque toute sa vie les chansons difficiles &agrave; jouer, aux accords nouveaux, et se cantonna &agrave; des compositions d&rsquo;une grande simplicit&eacute;, bas&eacute;es sur le blues et la country la plus primaire. La simplicit&eacute; ternaire &laquo;&thinsp;boom chicka boom&thinsp;&raquo; de la partie de guitare &eacute;lectrique devint la signature, le style Cash. Elle &eacute;voque &agrave; certains le galop d&rsquo;un cheval. Son guitariste Luther Perkins &eacute;tait tout aussi limit&eacute; techniquement. Cash n&rsquo;en devint pas moins un grand conteur, aux m&eacute;lodies bien trouv&eacute;es, faisant vivre des personnages imaginaires auxquels il attribuait un destin souvent tragique, comme la prison. Dans son c&eacute;l&egrave;bre Folsom Prison Blues de 1955, il ne put rien trouver de pire comme criminel que d&rsquo;imaginer qu&rsquo;il avait &laquo;&thinsp;tu&eacute; un homme &agrave; Reno juste pour le voir mourir&thinsp;&raquo;. Except&eacute; quelques nuits au poste, Cash n&rsquo;a pourtant jamais fait de prison mais ce th&egrave;me est r&eacute;current dans son &oelig;uvre, comme ici avec Doin&rsquo; my Time, I Got Stripes, Going to Memphis, et Transfusion Blues qui comme Don&rsquo;t Take Your Guns to Town &eacute;voque un meurtre dans la tradition du far west. Il mettait en sc&egrave;ne la solitude (So Doggone Lonesome, son deuxi&egrave;me 45 tours tr&egrave;s country), le chagrin d&rsquo;amour, la nostalgie, le d&eacute;sespoir et la r&eacute;demption, souvent trouv&eacute;e dans la religion, la fid&eacute;lit&eacute; ou le mariage comme il l&rsquo;&eacute;voque dans I Walk The Line, son premier num&eacute;ro un national, paru le 2 avril 1956. Johnny Cash ne tarit plus d&rsquo;&eacute;loges pour le producteur visionnaire que fut Sam Phillips. D&rsquo;autres titres marquants furent grav&eacute;s, dont le traditionnel Rock Island Line.</span><br /><span class=Texte>En 1957 Johnny Cash commen&ccedil;a &agrave; consommer r&eacute;guli&egrave;rement des amph&eacute;tamines, qui lui permettaient de rester &eacute;veill&eacute; pendant les nuits enti&egrave;res de route en tourn&eacute;e, et de tenir le coup concert apr&egrave;s concert. En pleine escalade de sa toxicomanie, alternant crises de manque, de d&eacute;mence et adult&egrave;res, il supportait mal sa femme jalouse de ses admiratrices de plus en plus nombreuses. Sa vie &eacute;tait devenue un enfer mais malgr&eacute; plusieurs accidents de voiture il &eacute;tait plus productif que jamais, passant ses nuits d&rsquo;insomnies &agrave; &eacute;crire des chansons, seul dans sa caravane. L&rsquo;alcoolisme (&eacute;voqu&eacute; dans Just One More, I&rsquo;m So Lonesome I Could Cry et I&rsquo;d Just Be Fool Enough), les amph&eacute;tamines et les barbituriques ont d&eacute;truit son mariage et la vie de ses quatre filles. &Agrave; partir de 1962 il a commenc&eacute; une relation avec la chanteuse de country June Carter.</span><br /><span class=Texte>Au printemps 1958 Sam Phillips refusa d&rsquo;enregistrer les compositions de gospel de Cash, invoquant une impasse commerciale. Et encore moins l&rsquo;album conceptuel qui allait devenir Ride This Train en 1960. En 1958 Cash signa une option avec les disques Columbia qui acceptaient ces nouvelles id&eacute;es. Sam Phillips, furieux, a demand&eacute; &agrave; Charlie Rich d&rsquo;&eacute;crire pour lui quelques titres, que Cash, admiratif de Rich, grava peu apr&egrave;s (Thanks a Lot, It&rsquo;s Just About Time, I Thought You&rsquo;d Like to Know et I Forgot to Remember to Forget, d&eacute;j&agrave; grav&eacute; par Elvis en 1955). Jack Clement, l&rsquo;assistant de Sam Phillips, &eacute;crit lui aussi quelques chansons et les fit enregistrer &agrave; Cash en l&rsquo;absence de Phillips (Ballad of a Teenage Queen, Guess Things Happen That Way).</span><br /><span class=Texte>Columbia</span><br /><span class=Texte>Les enregistrements suivants ont &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;s pour Columbia et son l&eacute;gendaire producteur Don Law, qui avait enregistr&eacute; Robert Johnson et des v&eacute;t&eacute;rans de la country. D&egrave;s la premi&egrave;re s&eacute;ance de studio pour Columbia le 24 juillet 1958 on voit une diversification des styles : country pure (Suppertime), chansons traditionnelles (Frankie&rsquo;s Man, Johnny), gospel (It Was Jesus) et son &laquo;&thinsp;rockabilly&thinsp;&raquo; sautillant dans son style d&eacute;pouill&eacute; habituel (That&rsquo;s All Over, One More Ride). Comme son ami Elvis au m&ecirc;me moment, &agrave; sa mani&egrave;re Johnny Cash a vis&eacute; le grand public et l&rsquo;&eacute;clectisme. Sa personnalit&eacute; de conteur s&rsquo;est encore affirm&eacute;e avec la s&eacute;ance d&rsquo;ao&ucirc;t qui a suivi (I&rsquo;d Rather Die Young). Suractiv&eacute; par les amph&eacute;tamines, Johnny Cash v&eacute;cut une fr&eacute;n&eacute;sie cr&eacute;atrice inou&iuml;e entre 1958 et 1962. La qualit&eacute; de ses enregistrements &agrave; la charni&egrave;re des ann&eacute;es 50 et 60 est remarquable. Gospel, rock ou country, Johnny Cash &eacute;tait d&eacute;j&agrave; un g&eacute;ant de la musique am&eacute;ricaine avant de conna&icirc;tre la c&eacute;l&eacute;brit&eacute; en tant qu&rsquo;acteur (Five Minutes to Live, Bill Karn, 1961) et son plus grand succ&egrave;s &eacute;crit par June Carter &laquo;&thinsp;Ring of Fire&thinsp;&raquo; en 1963.</span><br /><span class=Soustitre>Bruno Blum</span><span class=Source>, d&eacute;cembre 2020.<br />&copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s 2021<br />1 Johnny Cash et Patrick Carr, Cash, l&rsquo;autobiographie (1997. Paris, Le Castor Astral, 2005).<br />2 Des jours meilleurs viendront.</span><br /><span class=Soustitre2><br />The Indispensable Johnny Cash 1954-1961</span><br /><span class=Soustitre>by Bruno Blum</span></p><p align=justify><br /></p><p align=justify><span class=Texte>Johnny Cash (Born - February 26th, 1932, in Kingsland, Arkansas; Died - September 12th, 2003, Nashville, Tennessee) was the first rock singer to build his style upon a Southern gospel and country music legacy. Unlike his contemporaries, Elvis Presley and Jerry Lee Lewis, who based their repertoire on covering songs often composed by African-Americans, he was a very prolific songwriter. He recorded no less than a dozen albums between 1955 and 1962, in an original style entirely his own, a cross between rockabilly and country rock. Although many consider him to be a country singer, he has also cut a substantial body of work that belongs to rock history. </span><br /><span class=Texte>Southern Gospel</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash&rsquo;s family was descended from Queen Ada, the sister of Malcolm IV, a Scottish king of the XIIth century1. A few stones from Malcolm&rsquo;s castle remain in the Strathmiglo village church tower near Edinburgh.</span><br /><span class=Texte>The &ldquo;Better Times Will Come&rdquo; motto was featured on the Caesche family&rsquo;s coat of arms. William Caesche, a sailor, migrated to America in 1667 and thereafter spelt his family name as Cash. </span><br /><span class=Texte>His descendants left for Westmoreland in Virginia soon after 1700. Virginia at that time was producing huge amounts of tobacco, exported within a context of intensified slavery. Cash alludes to this in Boss Jack, a song set in 1855: one of the old slaves has not returned to the plantation until after sunset, which was forbidden. Once found, the old man says: &ldquo;Boss, I heard a song in my head,&rdquo; and proceeds to sing the gospel song Swing Low, Sweet Chariot, thus avoiding punishment. &ldquo;Most of my slaves stayed with me after the war because I treated them right,&rdquo; the boss man stated, suggesting that some Southerners, at least, were not bastards. </span><br /><span class=Texte>The family then moved to Georgia. The singer&rsquo;s great-grandfather, Reuben Cash, fought in the Civil War, in the Confederate ranks. The Yankees burned down Reuben Cash&rsquo;s house and he moved to Arkansas, near the Mississippi river. Johnny Cash&rsquo;s grandfather, William, grew up in Toledo (Ohio) and became an itinerant minister. He rode his horse, armed. Cash&rsquo;s father joined the army and fought the Mexican revolutionaries led by Pancho Villa in New Mexico. He and his family were very poor and became cotton farmers, a very hard occupation. </span><br /><span class=Texte>They lost everything after the &lsquo;Great Depression&rsquo; of 1929. The family survived by hunting; his father lived armed and fired straight. He became a handy man, worked in a sawmill, laid down railroad tracks, took odd jobs, etc. So Johnny Cash was born into a very religious family, right in the middle of a major ongoing economic crisis. </span><br /><span class=Texte>He remained a Southern Baptist Church devotee all his life and recorded many of his self-composed Southern gospel songs (Southern, White gospel). He arranged them in his unique country/rockabilly style including I Was There When It Happened, Snow in His Hair, It Was Jesus, Swing Low, Sweet Chariot, I Call Him, The Old Account and He&rsquo;ll Be a Friend in 1958-59, followed by God Must Have My Fortune Laid Away and I Got Shoes (1961). </span><br /><span class=Texte>The Southern Baptist Church has a long tradition of collusion with hardline conservatives and the systemic racism of the Deep South. But, beginning in the 1970s, its clergy sought to change the status quo, even placing an Afro-American at its head in 2020. However, the racist mentality was widespread back in the 1950s, and most US citizens were only just beginning to grow out of the &ldquo; Jim Crow &rdquo; spirit. Although he was from the South, Johnny Cash, much better than many others, avoided local racism, and got deeply into Black blues music. He soon began to show respect for African-Americans, performing with Ray Charles, among others, on his own TV show.</span><br /><span class=Texte>Country</span><br /><span class=Texte>Hunting, which is a rough life, and the Southern States past of the Cash family no doubt helped to anchor the singer in the Western tradition he was staging, with songs like Don&rsquo;t Take Your Guns to Town and Hank and Joe and Me. He grew up in poverty, the fourth sibling of a family of seven children. All of them worked hard in the cotton fields (as sung in Pickin&rsquo; Time) and their windowless shack in Kingsland stood right by a railroad track, which no doubt inspired his 1960 Ride This Train concept album (tracks 8-12, Disc 3) &ndash; which was perhaps the first ever concept album. </span><br /><span class=Texte>He was fed the sound of traditional and original songs, cut as early as 1927 in Tennessee, near the Virginia border, by the legendary Carter Family. Johnny Cash always acknowledged his country origins and the legitimacy of the term &ldquo;country&rdquo; to describe his music. In fact, by 1962, he had started appearing onstage with Anita Carter and The Carter Family, and by 1968 had married singer June Carter, a member of the family and a cousin of Democrat President-to-be Jimmy Carter. This set contains a few tracks in plain country style: My Shoes Keep Walking Back to You, I Will Miss You When You Go, Why Do You Punish Me, plus two bluegrass ones: I Feel Better All Over and Time Changes Everything.</span><br /><span class=Texte>However, his rock influences and a style understood to be &ldquo;Black music&rdquo; in the South, caused protest from some conservative country music fans, who did not see in Cash a genuine country music singer, particularly because he first started out singing rockabilly. In fact (not unlike Elvis Presley, Buddy Holly, Jerry Lee Lewis and Ray Charles), in addition to rock and blues Cash recorded country, gospel and even popular music. As he sang it himself, in Luther Played the Boogie, he &ldquo;played songs that drove nobody wild.&rdquo; Nevertheless, his early rockabilly style belongs to rock &lsquo;n&rsquo; roll history. </span><br /><span class=Texte>But, above all, he was first and foremost a storyteller, using his deep voice to depict strong characters in his repertoire of songs. One can hear this in Ballad of a Teenage Queen, Come In Stranger, Thanks a Lot, Clementine and Smilin&rsquo; Bill McCall. His father features in Snow in His Hair - and even Jesus Christ makes an appearance in It Was Jesus. </span><br /><span class=Texte>Johnny was two years old when the government loaned his father a house on mortage and some land to cultivate. Cash alludes to this time: &ldquo;As I said, in a way I grew up under a socialist regime. Or, for lack of a better word, &lsquo;communalist&rsquo;.&rdquo; Hard work in the fields had started early, not to mention the floods they often had to deal with (Five Feet High and Rising). His brother Jack died at the age of fourteen, ripped apart by a circular saw. Jack had wanted to be a minister and his family sang several songs at his funeral. </span><br /><span class=Texte>Johnny learnt his first guitar chords from Pete Barnhill, a thirteen year old boy who had polio. Both kids were crazy about the music they heard on the radio. The first song Cash heard over the air was Jimmie Rodgers&rsquo; &ldquo;Hobo Bill&rsquo;s Last Ride.&rdquo; He listened to the country music broadcast in his area: Roy Acuff, Ernest Tubb, Eddy Arnold and Hank Williams (of whom he covered an entire album&rsquo;s worth of songs in 1960). </span><br /><span class=Texte>He would also listen to Bing Crosby&rsquo;s crooning, the Andrews Sisters, much Southern gospel and even some blues. On his mother&rsquo;s side, his grandfather was a musician and his mother played the violin as well as the guitar. They had sung hymns and country gospel together, such as &ldquo;Beautiful Life&rdquo; ever since childhood. They would also sing some hillbilly, bluegrass and the popular tunes of the day (such as Roy Hogsed&rsquo;s &ldquo;Don&rsquo;t Telephone, Don&rsquo;t Telegraph, Tell a Woman&rdquo; and Lonzo &amp; Oscar&rsquo;s &ldquo;I&rsquo;m my Own Grandpa&rdquo;). </span><br /><span class=Texte>His mother got a job as a washer-woman for the local school teachers to pay for Johnny&rsquo;s singing lessons. After working on some Irish ballads for three lessons, his teacher told him to sing without the piano. </span><br /><span class=Texte>The young man sang her Hank Williams&rsquo; &ldquo;Long Gone Lonesome Blues.&rdquo; The teacher made him promise, on the spot, never to take singing lessons again and to never change his way of singing. His voice had broken and he could now reach very low notes. </span><br /><span class=Texte>Johnny kept singing gospel at the local church until his army call up in 1951. He did his basic training at the Lackland base in San Antonio (Texas), where he helped compose a military march with his fellow conscripts. Then he spent no less than three years in the Landsberg military barracks in Germany, where he formed a band, The Landsberg Barbarians, with two friends. (Landsberg Prison, in Bavaria, southern Germany, was where Adolf Hitler served his five year prison sentence for his abortive Government coup, in 1923). Johnny Cash bought his first guitar in Landsberg.</span><br /><span class=Texte>He also bought a tape recorder (a state-of-the-art machine at the time) to record his band&rsquo;s rehearsals, and it was while listening to a tape backwards that the melody for I Walk The Line, his first big hit, came to him, in a rather bizarre way. This was during the cold war; he had a sharp ear and became an elite soldier in the US Army Intelligence Service, intercepting Russian communications. It was he who first transcribed the announcement of Josef Stalin&rsquo;s death and announced it on March 3, 1953. He traveled around Europe with the US Army and witnessed Queen Elizabeth II&rsquo;s coronation the same year, in London. </span><br /><span class=Texte>Memphis</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash returned to Arkansas on July 4, 1954. The singer moved to Memphis, Tennessee&rsquo;s capital city and part of the spinal cord of music in the South (along with New Orleans, Nashville and San Antonio). Based on his experiences in the Intelligence Service, he tried to get a job in the Communications Department of the local Police force, failed at that and instead became a lousy electrical appliances salesman. </span><br /><span class=Texte>He was able to create his first radio show due to being sponsored by his benevolent boss. Cash had a passion for the radio, especially station WHBQ, where one could hear all styles - hillbilly, pop, blues, gospel - in Dewey Phillips&rsquo; &ldquo;Red Hot and Blue&rdquo; show. At this time more and more White people were secretly listening to &ldquo;race records&rdquo;. Cash, himself, for instance, hung out in Memphis&rsquo; Orange Mound Black neighbourhood, where one night he heard Gus Cannon singing the blues on his porch.</span><br /><span class=Texte>He soon formed a trio with Luther Perkins on electric guitar and Marshall Grant on acoustic bass. Grant worked as a mechanic with Johnny&rsquo;s brother, Roy Cash. Roy had had a short career as a musician during World War II, but he turned out to be the only survivor of the band&rsquo;s personnel and gave up music. Luther used to set up car radios in the same garage, so he shared this passion for radios with Johnny. Cash married Vivian Liberto, a staunch Christian, on August 7, 1954. He&rsquo;d met her previously in Texas and had had a long epistolary relationship with her, all the way from Germany, prior to returning home. </span><br /><span class=Texte>On July 5, 1954, Elvis Presley&rsquo;s first single &ldquo;That&rsquo;s All Right&rdquo;/&rdquo;Blue Moon of Kentucky&rdquo; was issued in Memphis. This brand new sound attracted mainly young Southern kids, their elder siblings and friends, and on September 9, 1954, Cash attended the Katz Drugstore Grand Opening on Lamar Avenue, where Elvis had come to sing on the back of a lorry. Cash admired his charisma and his rhythm playing on a Martin guitar. </span><br /><span class=Texte>The new trio often rehearsed out on the front porch of their houses, sometimes attracting the neighbours. They sang mainly gospel tunes like &ldquo;Peace in the Valley,&rdquo; &ldquo;He&rsquo;ll Understand and Say Well Done,&rdquo; &lsquo;I Was There When It Happened&rsquo; and even a black gospel song in blues form, &ldquo;I&rsquo;ve Got Jesus and That&rsquo;s Enough.&rdquo; They also played one of Cash&rsquo;s early compositions, &ldquo;Belshazzar&rdquo; about the King of Babylon - another gospel song, which shows that he was initially influenced by gospel music at least as much as he was by country music.</span><br /><span class=Texte>Sun Records</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash called Sun Records in Memphis and offered Sam Phillips the opportunity to record his Southern Gospel, but the producer was not interested at that time. It was the same with Cash&rsquo;s country music. He then introduced himself at the studio&rsquo;s opening one morning, again without any luck. </span><br /><span class=Texte>It was only when he sang Hey Porter, which had a faster tempo, that Phillips agreed to record him. The audition&rsquo;s version was soon released that summer, on a 45 RPM single with a new song, Cry! Cry! Cry!, on the B-side. The record was an instant local hit. Cash gave his first important live performance at Overton Park Band Shell&rsquo;s on August 5, 1955 and was invited to play Shreveport&rsquo;s legendary &lsquo;Radio Louisiana Hayride&rsquo; later that summer. He decided to dress in black for this appearance and liked it so much that he stuck with that style to the very end of his career, becoming, for all time, &ldquo;The Man in Black.&rdquo; </span><br /><span class=Texte>He explained that his own style was anchored in a mix of South West Arkansas and North East Arkansas music styles. For most of his life Cash refused to record hard-to-play songs, with new chords or complex arrangements, and stuck to compositions crafted with great simplicity, based on the most basic country and blues music. The electric guitar &ldquo;boom chicka boom&rdquo; swing simplicity became his signature, the Cash style. To some, it brings to mind a horse&rsquo;s gallop. His guitar player Luther Perkins was technically limited, too. </span><br /><span class=Texte>Cash nevertheless became a great storyteller, with well-chosen melodies that made his imaginary characters come to life, and for whom he made up often tragic fates, such as prison. In his famous 1955 Folsom Prison Blues, he could not think of any worse a criminal than one who &ldquo;killed a man in Reno just to watch him die&rdquo;. However, apart from a few nights in police stations, Cash was never sentenced to any prison time himself. But this prison setting is a recurrent theme in his works, as heard here in Doin&rsquo; my Time, I Got Stripes, and Going to Memphis. &nbsp;</span><br /><span class=Texte>Transfusion Blues and Don&rsquo;t Take Your Guns to Town tell the story of a murder in the old &lsquo;wild west&rsquo; tradition. His songs featured solitude (So Doggone Lonesome, his country-styled second single), heartbreak, nostalgia, despair and a redemption often found in religion, faithfulness or marriage, as sung in I Walk The Line - his first national Number One, issued on April 2, 1956. </span><br /><span class=Texte>Johnny Cash never had enough kind words to say about his visionary producer, Sam Phillips. More strong material followed, including the traditional song Rock Island Line.</span><br /><span class=Texte>In 1957, Cash started using amphetamine regularly. This enabled him to stay up for nights on end, and to bear the pressure of never-ending tours. As his addiction grew, he went through constant withdrawal symptoms, occasionally displayed dramatic, insane behaviour, and committed adultery. Also, he could not stand his jealous wife resenting his increasingly numerous female fans. </span><br /><span class=Texte>His life had, in fact, become a hell, but in spite of several car accidents, he was more prolific than ever, writing song after song in his sleepless nights, alone in his mobile home. Alcoholism (alluded to in Just One More, I&rsquo;m So Lonesome I Could Cry and I&rsquo;d Just Be Fool Enough), amphetamines and barbiturates destroyed his marriage and greatly affected the lives of his four daughters. In 1962 he started a relationship with country singer June Carter.</span><br /><span class=Texte>In the Spring of 1958 Sam Phillips had refused to record Cash&rsquo;s gospel compositions, saying they wouldn&rsquo;t sell. He also said no to his concept album idea, which would become Ride This Train in 1960. As a result, in 1958, Cash signed an option with Columbia Records, where his new ideas were accepted. A furious Sam Phillips asked Charlie Rich to write a few songs for him, and Johnny Cash, who admired Rich, agreed to record them shortly thereafter (Thanks a Lot, It&rsquo;s Just About Time, I Thought You&rsquo;d Like to Know and I Forgot to Remember to Forget, which had already been cut by Elvis in 1955). </span><br /><span class=Texte>Sam Phillips&rsquo; assistant Jack Clement also wrote a few songs and had Cash record them in Philips&rsquo; absence (Ballad of a Teenage Queen, Guess Things Happen That Way). </span><br /><span class=Texte>Columbia</span><br /><span class=Texte>The ensuing recordings were made for Columbia by legendary producer Don Law, who had recorded Robert Johnson and many country music veterans. As early as the first session for Columbia on July 24, 1958, the musical styles varied greatly: pure country (Suppertime), traditional tunes (Frankie&rsquo;s Man, Johnny), gospel (It Was Jesus) and his jumpy &lsquo;rockabilly&rsquo;, in his own, usual, one of a kind, pared-down style (That&rsquo;s All Over, One More Ride). </span><br /><span class=Texte>His storyteller personality was further asserted in the follow-up session in August that year (I&rsquo;d Rather Die Young). Stimulated by amphetamine, in the years 1958-1962 Johnny Cash went through a creative frenzy and the quality of his recordings in those pivotal years is remarkable. Whether it was gospel, rock or country, Johnny Cash was already an American music giant when he achieved further fame as an actor (Five Minutes to Live, Bill Karn, 1961) and then scored with his biggest hit record - written by June Carter - &ldquo;Ring of Fire,&rdquo; in 1963.</span><br /><span class=Soustitre>Bruno Blum</span><span class=Source>, December, 2020.<br />With thanks to Chris Carter for proofreading.<br />&copy; Fr&eacute;meaux &amp; Associ&eacute;s 2021<br />1 Johnny Cash and Patrick Carr, Cash, the Autobiography (1997). </span><br /><span class=Soustitre2><br />JOHNNY CASH 1954-1961 - Discography</span><br /><span class=Soustitre2>&nbsp;DISC 1</span><br /><span class=Texte>Tracks 1-24, disc 1 and 1-7, disc 2 produced by Sam Phillips except where indicated, recorded at Sun Studio, 706 Union Avenue, Memphis Tennessee.</span><br /><strong><span class=Texte>1. You&rsquo;re My Baby</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 122</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Unknown-el b. September 18, 1954.</span><br /><strong><span class=Texte>2. Hey Porter</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 221</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-acoustic b. March 22, 1955.</span><br /><strong><span class=Texte>3. Cry, Cry, Cry</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 221</span><br /><strong><span class=Texte>4. Port of Lonely Hearts</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 347</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. May, 1955. </span><br /><strong><span class=Texte>5. Folsom Prison Blues </span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 232</span><br /><strong><span class=Texte>6. So Doggone Lonesome</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 232</span><br /><strong><span class=Texte>7. Luther Played the Boogie</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 316</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. July 30, 1955.</span><br /><strong><span class=Texte>8. I Walk the Line</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 241</span><br /><strong><span class=Texte>9. Get Rhythm</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 241</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. April 2, 1956.</span><br /><strong><span class=Texte>10. Train of Love</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 258</span><br /><strong><span class=Texte>11. There You Go</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 258</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. Sun Studio, 706 Union Avenue, Memphis Tennessee. May 8, 1956. </span><br /><strong><span class=Texte>12. Don&rsquo;t Make Me Go </span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 266</span><br /><strong><span class=Texte>13. Next in Line</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 266</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. April 4, 1957.</span><br /><strong><span class=Texte>14. Home of the Blues</span></strong><br /><span class=Texte>(Douglas Glenn Tubb aka Glenn Tubb, John R. Cash aka Johnny Cash, Lillie McAlpine) SLP 1235</span><br /><strong><span class=Texte>15. Give my Love to Rose</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 279</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. July 1, 1957.</span><br /><strong><span class=Texte>16. Rock Island Line</span></strong><br /><span class=Texte>(unknown, first recorded by Clarence Wilson, modified by Kelly Pace, attributed to Hudson William Ledbetter aka Lead Belly; two verses added by John R. Cash aka Johnny Cash) Sun LP 1220</span><br /><strong><span class=Texte>17. The Wreck of the Old &lsquo;97</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun LP 1220</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash and the Tennessee Two: Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. Circa summer 1957.</span><br /><strong><span class=Texte>18. Doin&rsquo; my Time</span></strong><br /><span class=Texte>(James Skinner aka Jimmie Skinner) Sun LP 1220</span><br /><strong><span class=Texte>19. Country Boy</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun LP 1220</span><br /><strong><span class=Texte>20. If The Good Lord&rsquo;s Willing </span></strong><br /><span class=Texte>(Jerry Reed Hubbard as Jerry Reed) Sun LP 1220</span><br /><strong><span class=Texte>21. I Was There When It Happened </span></strong><br /><span class=Texte>(Fern Jones, James Houston Davis aka Jimmie Davis) SEP 117</span><br /><strong><span class=Texte>22. Remember Me (I&rsquo;m the One That Loves You) </span></strong><br /><span class=Texte>(Carl Stuart Hamblen aka Stuart Hamblen) Sun SEP 117</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash and the Tennessee Two: Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. August 4, 1957.</span><br /><strong><span class=Texte>23. Big River</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 283</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash and the Tennessee Two: Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b. Produced by Jack Henderson Clement aka Jack Clement. November 12, 1957.</span><br /><strong><span class=Texte>24. Ballad of a Teenage Queen</span></strong><br /><span class=Texte>(Jack Henderson Clement aka Jack Clement) Sun LP 1235</span><br /><span class=Texte>Same as above, add Gene Lowery Singers-backing vocals, added November 22, 1957. </span><br /><span class=Soustitre2>&nbsp;DISC 2</span><br /><span class=Texte>Tracks 1-7 produced by Sam Phillips and/or Jack Clement, recorded at Sun Studio, 706 Union Avenue, Memphis Tennessee.</span><br /><strong><span class=Texte>1. Guess Things Happen That Way</span></strong><br /><span class=Texte>(Jack Henderson Clement aka Jack Clement) Sun 295</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash and the Tennessee Two: Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b; James Van Eaton-d; Jimmy Wilson-p; April 9, 1958. Gene Lowery Singers-backing vocals, added in May, 1958. </span><br /><strong><span class=Texte>2. Come in Stranger</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Sun 295</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Jimmy Wilson-p; Marshall Grant-b; James Van Eaton-d. May, 1958.</span><br /><strong><span class=Texte>3. Katy Too</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash, Jack Henderson Clement aka Jack Clement) Sun 321</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Jimmy Wilson-p; Marshall Grant-b; James Van Eaton-d. May 28, 1958.</span><br /><strong><span class=Texte>4. Thanks a Lot</span></strong><br /><span class=Texte>(Charles Allan Rich aka Charlie Rich) Sun 316</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Jimmy Wilson-p; Marshall Grant-b; James Van Eaton-d. July 10, 1958. The Confederates-backing vocals added.</span><br /><strong><span class=Texte>5. It&rsquo;s Just About Time</span></strong><br /><span class=Texte>(Charles Allan Rich aka Charlie Rich) Sun 309</span><br /><strong><span class=Texte>6. I Just Thought You&rsquo;d Like to Know</span></strong><br /><span class=Texte>(Charles Allan Rich aka Charlie Rich) Sun 309</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-el g; Billy Lee Riley-g; Jimmy Wilson-p; Marshall Grant-b; James Van Eaton-d. July 17, 1958. Backing vocals added. </span><br /><strong><span class=Texte>7. I Forgot to Remember to Forget</span></strong><br /><span class=Texte>(Stanley Augustus Kessler, Charles Allan Rich aka Charlie Rich) Sun 321</span><br /><span class=Texte>Same as above, Charles Allan Rich as Charlie Rich replaces Wilson.</span><br /><strong><span class=Texte>8. Suppertime</span></strong><br /><span class=Texte>(Ira Forest Stanphill aka Ira Stanphill) Columbia CS-8122</span><br /><strong><span class=Texte>9. It Was Jesus (Who Was It?) </span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8125</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-el g; possibly Don Helms-st g; Billy Lee Riley-g; Marvin Hughes-p; Marshall Grant-b; Morris Palmer-d. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, July 24, 1958. Backing vocals added on 9.</span><br /><strong><span class=Texte>10. The Troubadour</span></strong><br /><span class=Texte>(Cindy Walker) CS-8122</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b; Morris Palmer-d; Marvin Hughes-p; unknown vocal chorus added at unknown date. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, August 8, 1958.</span><br /><strong><span class=Texte>11. That&rsquo;s All Over</span></strong><br /><span class=Texte>(Richard Eugene Glasser aka Dick Glasser) CS-8122</span><br /><strong><span class=Texte>12. Frankie&rsquo;s Man, Johnny</span></strong><br /><span class=Texte>(Unknown, arranged and adapted by John R. Cash aka Johnny Cash) Columbia 4-41371</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b; Morris Palmer-d; Marvin Hughes-p. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, August 8, 1958 (18:30-22:30).</span><br /><strong><span class=Texte>13. One More Ride</span></strong><br /><span class=Texte>(Clarence Robert Nobles aka Bob Nolan) Columbia CS 8122</span><br /><strong><span class=Texte>14. Pickin&rsquo; Time</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Columbia CS 8122</span><br /><span class=Texte>Same as above, August 13, 1958.</span><br /><strong><span class=Texte>15. Don&rsquo;t Take Your Guns to Town</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Columbia CS 8122</span><br /><strong><span class=Texte>16. I&rsquo;d Rather Die Young</span></strong><br /><span class=Texte>(John Beasley Smith aka Beasley Smith, Richard Vaughn aka Billy Vaughn, Randolph Clay Wood aka Randy Wood) Columbia CS 8122</span><br /><strong><span class=Texte>17. Shepherd of my Heart</span></strong><br /><span class=Texte>(Virginia Lucille Overstake aka Jenny Lou Carson) Columbia CS 8122</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Don Helms-steel g; Marshall Grant-b; Morris Palmer-d; Marvin Hughes-p. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, August 13, 1958, 14:00-20:00. Backing vocals added on 13.</span><br /><strong><span class=Texte>18. Snow in His Hair</span></strong><br /><span class=Texte>(Marshall Pack) CS 8125</span><strong><br /><span class=Texte>19. Sweet Low, Sweet Chariot</span></strong><br /><span class=Texte>(Wallace Willis) CS 8125</span><br /><strong><span class=Texte>20. I Call Him</span></strong><br /><span class=Texte>(Roy Bradsher Cash, Sr. aka Roy Cash, John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8125</span><br /><strong><span class=Texte>21. The Old Account</span></strong><br /><span class=Texte>(Unknown arranged by John R. Cash aka Johnny Cash) Columbia CS-8125</span><br /><strong><span class=Texte>22. He&rsquo;ll Be a Friend</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8125</span><br /><strong><span class=Texte>23. It Could Be You (Instead of Him)</span></strong><br /><span class=Texte>(Vernice Johnson McAlpin aka Vic McAlpin) CS 8148</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b; Morris Palmer-d; Marvin Hughes-p; Murray Mizell Harman, Jr. as Buddy Harman-d; Marvin; unknown vocal chorus added at unknown date. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, January 23, 1959.</span><br /><strong><span class=Texte>24. You Dreamer You</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) Columbia 4-41371</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b; Murray Mizell Harman, Jr. as Buddy Harman-d; Marvin Hughes-p; unknown vocal chorus added at an unknown date. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, March 12, 1959 (15:00-23:00).</span><br /><span class=Soustitre2>&nbsp;DISC 3</span><br /><strong><span class=Texte>1. I Got Stripes</span></strong><br /><span class=Texte>(Charles Antwon Williams aka Charlie Williams) Columbia 4-41427</span><br /><strong><span class=Texte>2. Five Feet High and Rising</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) </span><br /><strong><span class=Texte>3. Hank and Joe and Me</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8148</span><br /><strong><span class=Texte>4. The Caretaker</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8148</span><br /><strong><span class=Texte>5. Clementine</span></strong><br /><span class=Texte>(William Robert Mize aka Billy Mize, Buddy R. Mize) CS 8148</span><br /><strong><span class=Texte>6. I Want to Go Home</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8148</span><br /><strong><span class=Texte>7. Don&rsquo;t Step on Mother&rsquo;s Roses</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8148</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-g; Marshall Grant-b; Murray Mizell Harman, Jr. as Buddy Harman-d; Marvin Hughes-p; unknown vocal chorus added at an unknown date. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, March 12, 1959 (15:00-23:00).</span><br /><strong><span class=Texte>8. Going to Memphis</span></strong><br /><span class=Texte>(unknown, added lyrics by John R. Cash aka Johnny Cash) CS 4-41618</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-el. g; Marshall Grant-b; Murray Mizell Harman, Jr. as Buddy Harman-d; Floyd Cramer-p; unknown vocal chorus. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, December 14, 1959.</span><br /><strong><span class=Texte>9. When Papa Played the Dobro</span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 4-41618</span><br /><span class=Texte>10. Boss Jack</span><br /><span class=Texte>(Maurice Woodward Ritter aka Tex Ritter) CS 4-41618</span><br /><strong><span class=Texte>11. Loading Coal</span></strong><br /><span class=Texte>(Merle Robert Travis aka Merle Travis) CS 4-41618</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v, g; Luther Monroe Perkins-el. g; Johnny Westerlund as Johnny Western-g; Don Helms-steel g; Gordon Terry-v; Marshall Grant-b; Morris Palmer-d; Floyd Cramer-p; Murray Mizell Harman, Jr. as Buddy Harman-d. Produced by Donald Firth Law as Don Law. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, February 15, 1960.</span><br /><strong><span class=Texte>12. Smiling Bill McCall </span></strong><br /><span class=Texte>(John R. Cash aka Johnny Cash) CS 4-41618</span><br /><span class=Texte>Same as above, February 16, 1960.</span><br /><span class=Texte><strong>13. My Shoes Keep Walking Back to You</strong> </span><br /><span class=Texte>(James Robert Wills aka Bob Wills) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>14. I Will Miss You When You Go</span></strong><br /><span class=Texte>(Baby Stewart, Ernest Dale Tubb) 8254</span><br /><strong><span class=Texte>15. I Feel Better All Over</span></strong><br /><span class=Texte>(Kenneth Ray Donald Rogers, Leon Smith) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>16. Why Do You Punish Me?</span></strong><br /><span class=Texte>(Erwin King) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>17. Just One More</span></strong><br /><span class=Texte>(George Glenn Jones as George Jones) CS 8254 </span><br /><span class=Texte><strong>18. Honky Tonk Girl</strong> </span><br /><span class=Texte>(Charles Harding aka Chuck Harding, William Henry Thompson aka Hank Thompson) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>19. I&rsquo;m So Lonesome I Could Cry</span></strong><br /><span class=Texte>(Hiram King Williams aka Hank Williams) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>20. Time Changes Everything</span></strong><br /><span class=Texte>(Thomas Elmer Duncan aka Tommy Duncan) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>21. I&rsquo;d Just Be Fool Enough (To Fall)</span></strong><br /><span class=Texte>(Melvin Endsley) CS 8254</span><br /><strong><span class=Texte>22. Transfusion Blues CS 8254</span></strong><br /><span class=Texte>(Troy Junius Arnall aka T.J. Arnall)</span><br /><span class=Texte>Same as above, February 17, 1960.</span><br /><strong><span class=Texte>23. God Must Have my Fortune Laid Away</span></strong><br /><span class=Texte>(Ted Harris) CS 8522</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v [overdub session: March 23, 1961]; Johnny Westerlund as Johnny Western-v, g; William Liebert [leader], Luther Monroe Perkins-el. g- Marshall Grant-b; W.S. Holland-d; Jimmy Wilson-p; Randolph Hansell-vibes; B. J. Baker Group-vocal chorus. Produced by Donald Firth Law as Don Law and Frank Jones. Radio Recorders, 7000 Santa Monica Blvd., Hollywood, California, February 27, 1961 [21:00-03:00].</span><br /><strong><span class=Texte>24. I Got Shoes</span></strong><br /><span class=Texte>(unknown, arranged &amp; adapted by John R. Cash aka Johnny Cash) CS 8522</span><br /><span class=Texte>Johnny Cash-v; Luther Monroe Perkins-el. g-Ray Edenton-g; Marvin Hughes-vibes; Floyd Cramer-p; Marshall Grant-b; W.S. Holland-d; vocal chorus. Produced by Donald Firth Law as Don Law and Frank Jones. Bradley Film and Recording Studio, 804 16th Ave. South, Nashville, Tennessee, April 26, 1961.</span><br /></p>"
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