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Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre
Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre
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Grâce à elle, nous pénétrons dans les arrière-boutiques des nantis, dans les coulisses du théâtre du “beau” monde, dont elle arrache le masque de respectabilité.<br />Successivement enjôleuse, charmeuse, pleine de gouaille… Karin Viard n’est pas une simple lectrice, mais une interprète transformiste qui tour à tour va devenir chacun des personnages, pour hisser l’œuvre de Mirbeau au rang de chef-d’œuvre sonore. » <br /><strong>Claude Colombini & Pierre Michel<br /></strong><br />Suivi lecture : Olivier Cohen<br /><strong><span style="font-size:xx-small;">Droits : Groupe Frémeaux Colombini SAS - La Librairie Sonore (livres audio).<br /><span style="font-size:xx-small;">Production : Claude Colombini - Frémeaux & Associés avec le soutien de la Société Octave Mirbeau.</span></span></strong></p>\n <p><br /><br /></p> """ "description_short" => "<h3>LU PAR KARIN VIARD (VERSION NON INTEGRALE)</h3>" "link_rewrite" => "le-journal-d-une-femme-de-chambre-octave-mirbeau" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "Le Journal D'Une Femme de Chambre - 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La semaine prochaine… 4’02<br />03 Chapitre XIII 2’04<br />04 Ah, c’est extraordinaire… On exige de nous… 2’24<br />05 Une fois - c’était rue Cambon… 2’08<br />06 Chapitre XIV 2’49<br />07 Ces sensations que j’éprouve sont si nouvelles… 2’04<br />08 Ah, je comprends maintenant pourquoi il ne faut jamais… 1’47<br />09 Cela est prononcé d’une voix brusque… 1’37<br />10 Joseph ne dit rien… Il va, il vient… 2’19<br />11 Joseph s’arrête enfin de marcher… 2’26<br />12 Chapitre XV 2’35<br />13 Ah ! Les bureaux de placement… 2’49<br />14 A nous voir ainsi affalées sur les banquettes… 2’23<br />15 Quand ils eurent visité les jardins… 2’00<br />16 Eh bien ? demanda la comtesse… 2’29<br />17 Vous oubliez, mon ami, que vous êtes logé… 3’57<br />18 Le marché fut vite conclu… 2’58<br />19 Chapitre XVI 2’54<br />20 Chapitre XVII 1’15<br />21 Mais il faut que je raconte brièvement… 1’41<br />22 Ce fut une avalanche soudaine… 2’25<br />23 Le soir, après un dîner silencieux… 2’54<br />24 Je suivis les conseils de Joseph… 2’49<br />25 Joseph veille à tout dans la maison… 2’41<br />26 Il y a des moments où j’ai peur… 2’03</span></p>\r\n <p></p>\r\n <p align="justify"><span class="Texte"><strong>OCTAVE MIRBEAU, LE GRAND DÉMYSTIFICATEUR</strong><br />Octave Mirbeau n’est pas seulement un grand écrivain estampillé, auteur de chefs-d’œuvre proclamés “immortels”, et qui a sa place marquée à jamais dans les Lagarde-et-Michard de l’avenir, au risque de finir récupéré, voire aseptisé. C’est aussi un inquiéteur, un empêcheur de penser en rond, un infréquentable, un inclassable et un libertaire politiquement et littérairement incorrect. Et c’est beaucoup plus ennuyeux pour son image de marque... Car, une fois qu’il n’était plus là pour faire trembler les puissants de ce monde, les forbans de la politique, les pirates des affaires, les requins de l’industrie, les “pétrisseurs d’âmes” des Églises, les rastaquouères des arts et des lettres, et tant d’autres encore, qu’il a voués au ridicule qui tue et cloués au pilorie d’infamie, on lui a fait chèrement payer son refus des compromissions, sa lucidité désespérée1 et sa passion pour la Vérité et la Justice. Comme Camus et Sartre, mais plus durablement que ses illustres successeurs, qui se sont engagés comme lui et, comme lui, ont mis leur plume au service de leurs valeurs2, il a dû traverser une longue phase de purgatoire, dont il n’est sorti que depuis une quinzaine d’années. </span></p>\r\n <p></p>\r\n <p align="justify"><span class="Texte"><strong>“REGARDER MÉDUSE EN FACE”</strong><br />C’est précisément la critique impitoyable qu’il fait de notre société moribonde qui permet de comprendre le projet littéraire de Mirbeau. Cette lucidité qui n’est dupe d’aucune “grimace”, il souhaite nous la faire partager ; et le regard neuf qu’il a appris à jeter sur le monde, grâce à une ascèse difficile et au prix de douloureuses ruptures, il va nous obliger à le faire nôtre le temps d’une lecture ou d’une représentation théâtrale. Il a entrepris, dans le domaine de l’écriture, une véritable révolution culturelle parallèle à la révolution du regard des impressionnistes, qu’il a portés au pinacle, et de ses “dieux” Claude Monet et Auguste Rodin, dont il a été pendant trente ans le chantre attitré. Adepte d’une pédagogie de choc, il va délibérément froisser nos habitudes confortables, transgresser nos interdits, éveiller notre esprit critique, nous contraindre à nous poser des questions que nous aurions préféré éviter et à apercevoir ce que, “aveugles volontaires”, nous refusions de regarder en face. Telle est en effet, selon lui, la mission de l’écrivain. Un livre n’est pas seulement un ensemble de pages amoureusement concoctées dans le silence d’un cabinet de travail, à destination des happy few protégés des fracas du monde. C’est aussi et surtout un acte par lequel on espère agir sur les hommes en vue de “corriger le monde” — sans pour autant se bercer de la moindre illusion ! C’est pourquoi Mirbeau a agi avec persévérance pour débusquer toutes les monstruosités camouflées, dans le cœur des hommes comme dans les cercles infernaux des sociétés modernes : la misère, l’exploitation économique, l’oppression familiale, scolaire ou militaire, l’aliénation religieuse et médiatique, la mystification de la politique, l’abominable “boucherie” de la guerre, les inexpiables expéditions coloniales. Mais si l’humanité sombre si souvent dans la barbarie, y compris dans les pays qui se prétendent “civilisés” et n’hésitent pas à transformer des continents entiers en terrifiants jardins des supplices, les individus méritent qu’on leur accorde des circonstances atténuantes. Car ils sont les victimes d’une crétinisation programmée, qui vise à transformer un enfant sensible et potentiellement intelligent et créatif en une larve, dépourvue de tout esprit critique, de tout “sentiment artiste”, de toute pitié, de toute solidarité humaine... Pour l’enfant qui vient au monde, l’existence est un terrifiant parcours du combattant. Dans la famille, structure étroite, fermée et étouffante, il se voit infliger d’entrée de jeu des rôles sexuels et sociaux qui ne tiennent aucun compte de ses aspirations, ni de ses exigences intellectuelles, affectives ou sexuelles, on lui inculque une foule de préjugés “corrosifs”, et “l’effroyable coup de pouce du père imbécile” laissera sur son cerveau malléable une empreinte indélébile. L’école poursuit le travail ébauché par les parents : au lieu d’éveiller son intelligence, de l’aider à développer sa personnalité et à faire de lui l’acteur de sa propre vie, on le bourre de connaissances rébarbatives et parfaitement inutiles, qui anesthésient sa curiosité intellectuelle et le dégoûtent du savoir et de la beauté, et on remplace la réflexion personnelle par des apprentissages sociaux qui ne sont que des réflexes conditionnés. Pour compléter ce décervelage, les sociétés prétendument “démocratique” peuvent compter sur la sainte alliance du sabre et du goupillon. Les prêtres inculquent aux enfants des “superstitions abominables” et leur inspirent des “terreurs” irrationnelles “pour mieux dominer l’homme plus tard” ; on leur inspire un mépris contre-nature du corps et du plaisir, on leur insinue “le poison religieux” de la culpabilité et le culte morbide de la souffrance rédemptrice. Quant à l’armée, “en un an, en deux ans, par un effacement insensible, par une sorte de disparition insensible de l’homme dans le soldat”, elle transforme les jeunes encasernés, “à leur insu, mais fatalement”, en “de véritables monstres d’humanité”, à qui on n’apprend qu’à détruire, piller, violer et tuer “au nom de la patrie”, ou qui sont destinés à finir en chair à canon... Quant aux adultes, ils “jouiront” d’une presse anesthésiante, d’une littérature édifiante et de divertissements stupides ou brutaux, destinés à les empêcher de penser et à entretenir leur abrutissement. Au lieu de citoyens conscients, on n’a plus désormais affaire qu’à une masse larvaire de producteurs et consommateurs passifs : la “démocratie” n’est plus qu’une amère duperie, et Mirbeau appelle logiquement à “la grève des électeurs”.</span></p>\r\n <p></p>\r\n <p align="justify"><span class="Texte"><strong>ARTISTES ET ÂMES NAÏVES</strong><br /></span></p>\r\n <p><span class="Texte">Une minorité d’humains échappent à cette éducastration et à ce “massacre des innocents” : ce sont les artistes, des hommes, très rares, qui ont su résister au rouleau compresseur de ce qu’on appelle, par antiphrase, “l’éducation”, et qui ont conservé le génie potentiel de l’enfance grâce auquel ils peuvent jeter sur le monde un regard neuf. Le véritable artiste, tels Claude Monet, Vincent Van Gogh ou Auguste Rodin, c’est celui qui voit, qui ressent, qui admire, dans l’infinité de sensations que le monde extérieur nous propose, ce que l’individu moyen ne verra, ne sentira et n’admirera jamais. C’est un être d’exception qui, d’emblée, du fait de ses exigences, de son tempérament et, plus encore, de son regard qui a résisté à l’uniformisation, ne peut être qu’en rupture avec une société mercantile, où l’avoir se substitue à l’être, où le culte dominant est celui du veau d’or, où l’argent est la condition du succès et du prestige. L’artiste ne peut être qu’un étranger, un marginal, un irrécupérable, parce que sa vision personnelle des choses est, à elle seule, un facteur de subversion. Entre la masse amorphe d’êtres larvisés et émasculés et cette minorité, marginalisée et moquée, que sont les véritables artistes, existent ceux que Mirbeau appelle des “âmes naïves”. C’est-à-dire une minorité d’individus qui, certes, ne sont pas parvenus à développer leurs potentialités créatrices — la famille et l’école sont passées par là —, mais qui, parce qu’ils ont résisté mieux que d’autres au laminage des cerveaux, ont conservé quelques restes de l’enfant qu’ils ont été et se laissent moins facilement duper par les “grimaces” de respectabilité des dominants. Ce sont ces hommes et ces femmes qui peuvent, pour peu que l’occasion se présente — par exemple l’affaire Dreyfus —, se révéler des citoyens actifs, ou des lecteurs, des spectateurs ou des amateurs d’art enthousiastes. Ce n’est évidemment pas pour les “croupissantes larves” qu’écrivent ou que peignent les artistes, c’est pour ces “âmes naïves”, qu’il convient d’arracher à leur routine anesthésiante afin de les aider à découvrir les êtres, les choses et les institutions sous un jour nouveau, tels qu’ils sont, et non pas tels qu’on les a habitués à les voir — ou, plutôt, à ne pas les voir. Ce sont ces gens-là qui, les yeux dessillés, sont susceptibles de s’enthousiasmer pour L’Abbé Jules, de se tordre à L’Épidémie et d’applaudir aux écrits vengeurs de Célestine ; et c’est à eux que s’adresse Mirbeau, que ce soit dans ses chroniques, ses contes, ses romans ou ses comédies. Parmi ces âmes naïves, il en est que leur statut social prédispose à jeter sur la société un regard débarrassé des œillères des habitudes et des “chiures de mouches” des préjugés : ce sont les marginaux, qui vivent à l’intérieur de la collectivité, mais qui y sont victimes d’oppressions spécifiques ou de processus d’exclusion qui leur permettent, comme aux artistes sur un autre registre, de voir ce que les autres ne voient pas. Au premier rang de ces marginaux, quatre catégories auxquelles Mirbeau s’est spécialement intéressé : les domestiques, les prostituées, les vagabonds et ceux qu’on considère, bien rapidement, comme des “fous”. Ce n’est certes pas un hasard si Mirbeau a prêté sa plume à la chambrière Célestine, s’il a rédigé, à la fin de sa vie, un essai en forme de réhabilitation des prostituées, L’Amour de la femme vénale, s’il a fait d’un rouleur, précisément nommé Jean Roule, le héros des Mauvais bergers, et si ses romans et ses contes comportent quantité de figures d’errants, de loqueteux et de simples d’esprit. Et aussi d’enfants, qui ne sont pas encore complètement détruits par leur milieu et dont le regard différent nous permet de découvrir toutes choses sous un angle nouveau.</span></p>\r\n <p align="justify"><span class="Texte"></span><span class="Texte"><strong>MIRBEAU ROMANCIER</strong><br /></span></p>\r\n <p><span class="Texte">Quand il se met, tardivement, à composer des romans, Mirbeau sait que ce genre est en crise. Certes, c’est la littérature qui “se vend le mieux”, parce qu’elle répond à l’attente du lectorat de l’époque. Mais ce n’est certes pas cet aspect mercantile qui intéresse notre justicier, sauf à ses débuts, quand il lui a fallu vendre sa plume à des négriers ! Il est conscient des impasses du genre romanesque hérité de Balzac, et c’est pourquoi il a tenté de le renouveler pour le sortir des ornières du naturalisme. Il a ainsi frayé des voies nouvelles et a contribué à la mise à mort et au dépassement du roman du XIXe, dont il conteste tous les présupposés : l’idée qu’il existe une réalité objective, indépendante de l’observateur ; l’idée que cette réalité est régie par des lois intelligibles et obéit à une finalité qui lui donne sa cohérence ; l’idée que le langage est un outil bien adapté, permettant d’exprimer cette réalité et de la rendre sensible. Pour lui, ce sont là des illusions naïves, et il s’est employé à rompre progressivement avec ces consolantes illusions. Après avoir publié sous pseudonyme une série de romans-tragédies, rigoureusement composés selon un implacable mécanisme d’horlogerie, où le fatum prend la forme des déterminismes socio-culturels, il fait paraître sous son nom trois romans nourris de sa propre expérience, où il commence à prendre des libertés avec les normes romanesques : Le Calvaire, L’Abbé Jules et Sébastien Roch. En rupture avec le naturalisme de Zola, il nous présente un récit discontinu, et même, par moments, lacunaire, où les événements sont toujours réfractés par une conscience ; l’atmosphère, souvent pesante, voire morbide, prend parfois une allure cauchemardesque ou fantastique ; le romancier n’est pas omniscient ; et, à l’instar de Dostoïevski, dont il vient d’avoir la “révélation”, il met en œuvre une psychologie des profondeurs, qui préserve le mystère des êtres, et qui tranche avec le déterminisme physiologique simpliste d’Émile Zola ; enfin, il prend des libertés avec la vraisemblance et avec la crédibilité romanesque. Cependant il est encore marqué par l’héritage du roman dit “réaliste” : ses récits constituent des études de mœurs provinciales ; il attache beaucoup d’importance à la question d’argent et aux pulsions sexuelles ; il met en lumière les déterminismes qui pèsent sur ses personnages (hérédité, influence du milieu), bref il tempère ses audaces de peur de ne pas être suivi par la majorité des lecteurs, trop conformistes. Dans ses romans suivants, Dans le ciel, Le Jardin des supplices, Le Journal d’une femme de chambre et Les 21 jours d’un neurasthénique, Mirbeau met à mal les conventions du roman balzacien : refus de la composition et tendance à mettre arbitrairement bout à bout des épisodes sans lien les uns avec les autres ; refus de la fausse objectivité (le récit est à la première personne) et de toute prétention au réalisme (la véracité des récits n’est jamais garantie) ; mépris pour la vraisemblance, convention contestable à laquelle Mirbeau oppose le vrai, pour la crédibilité romanesque et pour les hypocrites bienséances, qui ne servent qu’à mutiler la réalité pour mieux mystifier les lecteurs. Il s’emploie au contraire à les déconcerter pour mieux éveiller leur sens critique. À l’univers ordonné, cohérent, du roman balzacien, où tout est clair, et où tout semble avoir un sens et une finalité, il substitue un univers discontinu, incohérent, aberrant et monstrueux. La contingence du récit, où éclate l’arbitraire du romancier-démiurge, reflète la contingence d’un monde absurde, où rien ne rime à rien. Enfin, dans ses deux dernières fictions, La 628-E8 et Dingo, Mirbeau renonce aux subterfuges des personnages romanesques, il se met lui-même en scène en tant qu’écrivain et inaugure l’autofiction en devenant un personnage de roman. Il choisit pour héros, non plus des hommes, mais sa propre voiture (la fameuse 628-E8) et son chien (Dingo). Il renonce à toute trame romanesque et à toute composition, et obéit seulement à sa fantaisie. Enfin, sans le moindre souci de réalisme, il multiplie les caricatures, les effets de grossissement et les hénaurmités pour mieux nous ouvrir les yeux. Par-dessus le roman codifié du XIXe siècle à prétentions réalistes, il renoue avec la totale liberté des romanciers du passé, de Rabelais à Sterne, de Cervantès à Diderot. Et il annonce ceux du XXe... Octave Mirbeau est enfin remis à sa vraie place : une des toutes premières de notre littérature. Prototype de l’écrivain engagé, libertaire et individualiste, il est le grand démystificateur des hommes et des institutions qui aliènent, qui oppriment et qui tuent. Il a mis en œuvre une esthétique de la révélation et s’est fixé pour mission d’ “obliger les aveugles volontaires à regarder Méduse en face”. Il a pour cela remis en cause, non seulement la société bourgeoise et l’économie capitaliste, mais aussi l’idéologie dominante et les formes littéraires traditionnelles, qui contribuent à anesthésier les consciences et à donner de notre condition et de la société une vision mensongère et réductrice. Rejetant le naturalisme, l’académisme et le symbolisme, il a frayé sa voie entre l’impressionnisme et l’expressionnisme, et nombre d’écrivains du vingtième siècle ont une dette envers lui.</span></p>\r\n <p align="justify"><span class="Texte"></span><span class="Texte">1. Voir Pierre Michel, Lucidité, désespoir et écriture, Société Octave Mirbeau – Presses de l’Université d’Angers, 2001, 87 pages</span><span class="Texte">.<br />2. Voir les deux études électroniques de Pierre Michel : Albert Camus et Octave Mirbeau, Société Octave Mirbeau, 2005, 68 pages.</span><span class="Texte"><br />et Jean-Paul Sartre et Octave Mirbeau, Société Octave Mirbeau, 2005, 67 pages.</span><span class="Texte"><br /><span class="Soustitre">Le Journal d’une femme de chambre (1900) ou VOYAGE AU BOUT DE LA NAUSÉE</span></span></p>\r\n <p align="justify"><span class="Texte">C’est neuf ans après la pré-publication en feuilleton de la première mouture du roman que Mirbeau se décide à le publier en volume, en juillet 1900, après l’avoir profondément retravaillé et chamboulé. Il sort de l’affaire Dreyfus démoralisé, et son pessimisme se reflète dans le journal de Célestine, qui constitue avant tout une mise à nu des turpitudes sociales et une entreprise de démolition et de démystification. </span><span class="Texte"><span class="Texte">Il y donne la parole à une chambrière, ce qui est déjà subversif en soi, car un domestique, et plus encore une domestique femme, n’est pas supposé penser par lui-même, ni, a fortiori, tenir un journal et écrire comme Mirbeau... Bien placée au cœur des milieux bourgeois, elle perçoit le monde par le trou de la serrure et ne laisse rien échapper des “bosses morales” de ses maîtres. Grâce à elle, nous pénétrons dans les arrière-boutiques des nantis, dans les coulisses du théâtre du “beau” monde, dont elle arrache le masque de respectabilité. Peu à peu, elle nous amène à faire nôtre son constat vengeur : “Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens.” Bref, le romancier oblige la société à se regarder dans son horreur méduséenne et à prendre “horreur d’elle-même”. </span><span class="Texte">L’une des turpitudes les plus révoltantes de la société bourgeoise est la domesticité, forme moderne de l’esclavage : “On prétend qu’il n’y a plus d’esclavage... Ah ! voilà une bonne blague, par exemple... Et les domestiques, que sont-ils donc, sinon des esclaves ?... Esclaves de fait, avec tout ce que l’esclavage comporte de vileté morale, d’inévitable corruption, de révolte engendreuse de haines.” Et les trafiquants d’esclaves modernes, ce sont ces officines scandaleuses, mais légales, que sont les bureaux de placement, relayés par des sociétés prétendument “charitables” ou “philanthropiques”, qui, au nom de Dieu ou de l’amour du prochain, s’engraissent impunément de la sueur et du sang des nouveaux serfs. Le domestique est un être déclassé et “disparate”, “un monstrueux hybride humain”, qui “n’est plus du peuple, d’où il sort”, sans être pour autant “de la bourgeoisie où il vit et où il tend”. Quant aux femmes de chambre, elles sont ballottées de place en place, au gré des caprices des maîtres ; elles sont surexploitées économiquement ; elles sont traitées comme des travailleuses sexuelles à domicile – exutoires pour les maris frustrés, initiatrices pour les fils à déniaiser ou à retenir à la maison ; elles sont humiliées à tout propos par des maîtres à l’inébranlable bonne conscience, qui traitent leur valetaille comme du cheptel ; elles sont aliénées idéologiquement et corrompues par leurs employeurs, et, dès lors, incapables de se battre à armes égales. En dénonçant cette servitude dégradante, Mirbeau entend susciter dans l’opinion publique un scandale tel qu’il oblige les gouvernants à intervenir pour y mettre un terme. </span><span class="Texte">Pour autant, à la lecture du journal de Célestine, on ne s’attend guère à des lendemains qui chantent. Car le dégoût de la chambrière s’enracine dans un écœurement existentiel qui pourrait bien finir par contaminer et décourager le lecteur, et, à la place de la révolte porteuse de germinations futures, on a droit à un faux happy end qui n’est qu’un leurre : la seule issue possible pour les exploités serait-elle donc de devenir à leur tour des exploiteurs ? Mais, à défaut de slogans révolutionnaires et de lutte collective des opprimés pour l’émancipation humaine, à laquelle notre pessimiste invétéré ne peut se résoudre à croire, l’écriture finit par se muer en thérapie, et les mots vengeurs de la femme de chambre apparaissent comme le meilleur remède aux maux dont souffrent les victimes d’une société darwinienne impitoyable aux faibles. Ce qui devrait être source d’écœurement se révèle tonique et jubilatoire ; de l’exhibition de nos tares naît un amusement contagieux ; du fond du désespoir s’affirme la volonté d’un mieux qui aide à supporter moins douloureusement une existence absurde. Comme plus tard chez Jean-Paul Sartre, la nausée n’est que la première étape indispensable à l’engagement social ; et Mirbeau ne nous enfonce, pédagogiquement, la tête dans la boue, la “charogne” et les “miasmes morbides”, que pour mieux nous inciter, comme Baudelaire, à chercher ailleurs une sérénité, voire un épanouissement spirituel.</span></span></p>\r\n <p><span class="Texte"><em>Pierre MICHEL <br /></em>Université d’Angers / Président de la Société Octave Mirbeau / Rédacteur en chef des Cahiers Octave Mirbeau<br /><span class="Soustitre">ESQUISSE BIOGRAPHIQUE</span></span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1848-1858.</strong> Le 16 février 1848, naissance à Trévières (Calvados) d’Octave-Marie-Henri Mirbeau. Son père, Ladislas-François, est officier de santé. Un an plus tard, la famille Mirbeau vient s’installer à Rémalard (Orne), où Mirbeau passe l’essentiel de sa jeunesse.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1859-1863.</strong> Pensionnaire au collège des jésuites de Vannes, il y passe quatre ans d’“enfer” et en est renvoyé dans des conditions plus que suspectes, évoquées dans Sébastien Roch.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1864-1869.</strong> Poursuit ses études, médiocres, à Rennes, puis à Caen, et, après son bac, s’inscrit à la Faculté de Droit de Paris. Il échoue à ses examens et mène à Paris une vie de plaisirs qui l’endette et l’oblige à rentrer à Rémalard.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1870-1872.</strong> Mort de sa mère. Il est mobilisé dans la garde mobile de l’Orne et tombe malade sans avoir participé à aucun combat. Accusé de désertion, il est innocenté. </span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1873-1876.</strong> Prolétaire de la plume, il devient secrétaire de Dugué de la Fauconnerie, ancien député bonapartiste de l’Orne, qui l’introduit à L’Ordre de Paris. Il y tient la chronique théâtrale et y publie des “Salons” sous pseudonyme. </span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1877-1878.</strong> Chef de cabinet du préfet de l’Ariège, puis directeur de L’Ariégeois, journal bonapartiste.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1879-1884.</strong> Collabore au Gaulois, à Paris-Journal, puis au Figaro, d’où il est chassé à cause de son pamphlet à scandale sur “Le Comédien”. Il rédige plusieurs volumes comme “nègre”. Il dirige un hebdomadaire de combat anti-opportuniste, et aussi antisémite, Les Grimaces, qui remporte un vif succès, mais ne dure que six mois.<br /></span><span class="Texte"><strong>1884-1885.</strong> Rongé par un amour dévastateur pour l’infidèle Judith, il se réfugie à Audierne, y passe sept mois, puis, de retour à Paris, décide d’entamer sa rédemption par la plume et de la mettre au service de ses idéaux esthétiques et politiques. Il devient l’ami et le chantre de Claude Monet et d’Auguste Rodin.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1886-1890.</strong> Publie sous son nom trois romans “autobiographiques” : Le Calvaire (1886), qui connaît un énorme succès de scandale, L’Abbé Jules (1888), premier roman dostoïevskien, et Sébastien Roch (1890), où il transgresse le tabou des prêtres violeurs d’enfants. Il collabore au Gil Blas, puis au Figaro et à L’Écho de Paris. Il épouse une ancienne actrice, Alice Regnault (1887). </span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1890-1897.</strong> Mirbeau entame ses grands combats esthétiques (il lance Maeterlinck, Gauguin, Van Gogh, Camille Pissarro et Camille Claudel) et politiques (il se rallie à l’anarchisme). Mais il traverse une grave crise morale (sentiment d’impuissance, neurasthénie, crise conjugale), dont témoigne son roman Dans le ciel (1893). Première de sa tragédie prolétarienne, Les <br />Mauvais Bergers, avec Sarah Bernhardt et Lucien Guitry (1897).</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1895-1899.</strong> Participation très active à la bataille pour le capitaine Dreyfus : il rédige de véhéments articles dans L’Aurore, participe à de nombreux meetings, paie de sa poche l’amende de 7 525 francs (soit 22 500 euros !) à laquelle a été condamné Zola pour J’accuse. Représentation de L’Épidémie (1898). Parution du Jardin des supplices (1899). </span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1900-1902.</strong> Publication du Journal d’une femme de chambre (1900), qui fait scandale, mais connaît un énorme succès de ventes, et des 21 jours d’un neurasthénique (1901). Représentations du Portefeuille et de Scrupules (1902). </span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1903-1906.</strong> Triomphe européen de sa grande comédie de mœurs et de caractères, Les affaires sont les affaires, créée à la Comédie-Française en avril 1903. Académicien Goncourt, Mirbeau se bat pour donner le prix Goncourt à de jeunes écrivains méritants, dont il assure la promotion. Collabore six mois à L’Humanité de Jaurès, en 1904. Apporte son soutien à la révolution russe de 1905. Voyage beaucoup en automobile.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1907-1908.</strong> Publication de La 628-E8, qui fait scandale à cause des chapitres sur La Mort de Balzac (1907). Représentation de sa comédie Le Foyer à la Comédie-Française, au terme d’une longue bataille</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>1910-1917.</strong> Mirbeau est de plus en plus souvent malade et incapable d’écrire. C’est Léon Werth qui doit terminer sa dernière fiction, Dingo (1913), dont le héros n’est autre que son chien. Il est désespéré par la guerre. Il meurt le 16 février 1917. Le 19 février, Le Petit Parisien publie son prétendu “Testament politique”, fabriqué de toutes pièces par Gustave Hervé, ancien antimilitariste converti à l’ultra-nationalisme, avec la complicité d’Alice Mirbeau. Vaine protestation des amis de l’écrivain.</span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Soustitre">POUR EN SAVOIR PLUS</span> <br /><strong>ŒUVRES D’OCTAVE MIRBEAU</strong><br />• <strong><em>Romans :</em></strong> ses quinze romans, dont cinq parus sous pseudonyme, ont été publiés en trois gros volumes chez Buchet/Chastel, en 2000-2001, 4 000 pages. Il s’agit d’une édition critique réalisée par Pierre Michel. Ils sont aussi accessibles en ligne, sur le site Internet des Éditions du Boucher.<br />• <strong><em>Contes :</em></strong> 180 contes de Mirbeau ont été publiés en deux gros volumes, d’abord en 1990 à la Librairie Séguier, ensuite en 2000 aux Belles Lettres.<br />• <strong><em>Théâtre :</em></strong> Pierre Michel a publié une édition critique du Théâtre complet, en quatre petits volumes, chez Eurédit, en 2004.<br />• <strong><em>Chroniques : <br /></em></strong>- Ses chroniques esthétiques ont été recueillies dans Combats esthétiques, deux volumes, Séguier, 1993, 1 300 pages.<br />- Ses chroniques politiques et sociales sont réparties entre : Combats politiques, Librairie Séguier, 1990 ; Combats pour l’enfant, Ivan Davy, Vauchrétien, 1990 ; Lettres de l’Inde, L’Échoppe, Caen, 1991 ; L’Affaire Dreyfus, Séguier, 1991 ; Paris déshabillé, L’Échoppe, Caen, 1991 ; et L’Amour de la femme vénale, Indigo-Côté femmes, 1994. <br />- Ses chroniques littéraires sont recueillies dans ses Combats littéraires, l’Âge d’Homme, 2006, 700 pages.<br />• <strong><em>Correspondance :</em></strong> les deux premiers volumes de sa Correspondance générale, édités par Pierre Michel, ont paru à l’Âge d’Homme en 2003 et 2005, 1 900 pages. Deux volumes sont encore à paraître.<br /><strong>SUR OCTAVE MIRBEAU</strong><br /><em><strong>Les principales études sont :</strong></em><br />• Michel, Pierre, et Nivet, Jean-François, Octave Mirbeau, l’imprécateur au cœur fidèle, Librairie Séguier, Paris 1990, 1020 pages.<br />• Michel, Pierre (éd.), Octave Mirbeau, Actes du colloque d’Angers, Presses de l’Université d’Angers, 1992, 480 pages.<br />• Michel, Pierre, Les Combats d’Octave Mirbeau, Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1995, 390 pages.<br />• Lair, Samuel, Le Mythe de la nature dans l’œuvre d’Octave Mirbeau, Presses de l’Université de Rennes, 2004, 340 pages. <br />• Michel, Pierre (éd.), Un moderne : Octave Mirbeau, Eurédit, Cazaubon, 2004, 286 pages.<br />• Michel, Pierre, Bibliographie d’Octave Mirbeau, Société Octave Mirbeau, 2006, 500 pages. </span><span class="Texte"><br />On peut les compléter par les quinze numéros déjà parus des Cahiers Octave Mirbeau (1994-2007), d’un total d’environ 5 000 pages. Un Fonds Octave Mirbeau, ouvert aux chercheurs, a été constitué à la Bibliothèque Universitaire d’Angers. Il comprend toutes les œuvres de Mirbeau en français, ses quelque 2000 articles, 150 traductions en plus d’une vingtaine de langues, tous les livres, toutes les études universitaires et tous les articles consacrés à Mirbeau. Un site Internet Octave Mirbeau, en 21 langues, donne accès à des centaines d’articles.</span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte">Pour adhérer à la Société Octave Mirbeau, qui donne droit à la livraison annuelle des Cahiers Octave Mirbeau, adresser un chèque de 31 euros (15,50 pour les étudiants) au siège social de la Société Octave Mirbeau, 10 bis, rue André Gautier - 49000 ANGERS. </span></p>\r\n <p align="justify"><br /><span class="Soustitre">Karin Viard</span></p>\r\n <p><span class="Texte">Après deux ans de conservatoire à Rouen, Karin Viard monte à Paris où elle suit les cours de comédie de Véra Gregh et Blanche Salant. Le public découvre le tempérament comique de cette jeune fille pulpeuse en 1989 dans Tatie Danielle d’Etienne Chatiliez et l’année suivante dans Délicatessen de Jean Pierre Jeunet. La critique salue bientôt la singularité d’une comédienne qui se métamorphose de film en film. A partir du milieu des années 90, la comédienne enchaîne les premiers rôles, ses compositions dans Fourbi de Tanner, Les randonneurs, la comédie à succès de Philippe Harel et -sur un mode plus sombre- Adultère – Mode d’emploi étant particulièrement remarquées. En 1999, elle s’impose comme une actrice de premier plan, grâce à deux rôles qui lui permettent de montrer l’étendue de son répertoire. Célibataire débordant d’énergie dans La Nouvelle Eve de Catherine Corsini, elle est une femme atteinte d’un cancer dans Haut les cœurs ! de Solveig Anspach, un rôle délicat qui lui vaut le César de la Meilleure actrice en 2000. Elle participe également à des comédies chorales telles que Reines d’un jour de Marion Vernoux, et Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc, pour lequel elle décroche un César du Meilleur second rôle féminin en 2002. Les années 2000 sont toujours aussi fastes pour Karin Viard qui enchaîne les premiers rôles, tout en alternant drames et comédies. Après la rafraîchissante comédie de Tonie Marshall France Boutique, elle fait brillamment face à Agnès Jaoui dans Le Rôle de sa vie. Suit le troublant Je suis un assassin dans lequel elle éprouve une attirance pour un tueur. Après l’adaptation de la pièce de théâtre de Josiane Balasko L’ex femme de ma vie, elle tourne L’enfer pour le jeune réalisateur bosniaque Danis Tanovic. Elle enchaîne en interprétant la femme de José Garcia dans Le Couperet de Costa-Gavras. En 2007, on la retrouve dans Les Ambitieux de Catherine Corsini et elle tourne pour la seconde fois sous la direction de Cédric Klapisch, Paris.</span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Source">Ecouter LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE - OCTAVE MIRBEAU LU PAR KARINE VIARD (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.</span> </span></p> """ "dwf_titres" => array:75 [ 0 => array:6 [ …6] 1 => array:6 [ …6] 2 => array:6 [ …6] 3 => array:6 [ …6] 4 => array:6 [ …6] 5 => array:6 [ …6] 6 => array:6 [ …6] 7 => array:6 [ …6] 8 => array:6 [ …6] 9 => array:6 [ …6] 10 => array:6 [ …6] 11 => array:6 [ …6] 12 => array:6 [ …6] 13 => array:6 [ …6] 14 => array:6 [ …6] 15 => array:6 [ …6] 16 => array:6 [ …6] 17 => array:6 [ …6] 18 => array:6 [ …6] 19 => array:6 [ …6] 20 => array:6 [ …6] 21 => array:6 [ …6] 22 => array:6 [ …6] 23 => array:6 [ …6] 24 => array:6 [ …6] 25 => array:6 [ …6] 26 => array:6 [ …6] 27 => array:6 [ …6] 28 => array:6 [ …6] 29 => array:6 [ …6] 30 => array:6 [ …6] 31 => array:6 [ …6] 32 => array:6 [ …6] 33 => array:6 [ …6] 34 => array:6 [ …6] 35 => array:6 [ …6] 36 => array:6 [ …6] 37 => array:6 [ …6] 38 => array:6 [ …6] 39 => array:6 [ …6] 40 => array:6 [ …6] 41 => array:6 [ 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/>Le 6 avril 1944, la Gestapo de Lyon sous commandement de Klaus Barbie, a arrêté les 44 enfants de la colonie d’Izieu, parce qu’ils étaient juifs. 42 enfants – dont le plus jeune avait moins de 5 ans – ont été exterminés au camp de la mort d’Auschwitz-Bikernau.<br />Deux adolescents ont été fusillés en Estonie.<br />En 2004, Frémeaux & Associés, en accord avec la Maison d’Izieu, réédite l’enregistrement réalisé par Bulle Ogier d’après le récit de Rolande Causse.<br />A l’œuvre de pierre et de papier, se rajoute le récit sonore de ces petites voix éteintes. <br /><strong>Patrick Frémeaux<br /></strong><br />Production : Frémeaux & Associés d'aprés l'enregistrement de Didakhé en accord avec Rolande Causse et Serge Klarsfeld et le soutien de la Maison d'Izieu.<br /><em>Droits audio : Groupe Frémeaux Colombini sas<br /></em>La Maison d’Izieu est un lieu d’accueil et d’éveil à la vigilance. A travers l’évocation des enfants juifs d’Izieu et de leurs éducateurs, c’est contre toute forme d’intolérance et de racisme qu’elle entend lutter.</p></p><br><br><p>Texte intégral lu par BULLE OGIER suivi du témoignage historique de SABINE ZLATIN / Inclus livret 32 pages : Écrire les enfants d’Izieu par Rolande Causse. Historique de la colonie des enfants d’Izieu. Plaidoirie de Me Serge Klarsfeld pour les enfants d’Izieu le 17/06/87 à Lyon.</p>" "description_short" => "<h3>TEXTE INTEGRAL LU PAR BULLE OGIER</h3>" "link_rewrite" => "les-enfants-d-izieu" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "Les Enfants D'Izieu" "available_now" => null "available_later" => null "delivery_in_stock" => null "delivery_out_stock" => null "new" => "0" "id_product_attribute" => 205 "product_attribute_minimal_quantity" => "1" "id_image" => "770-19400" "legend" => null "manufacturer_name" => null "category_default" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "orderprice" => 25.55 "allow_oosp" => true "category" => "litterature-du-xxeme-siecle-livres-sonores-et-theatre" "category_name" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "link" => "https://preprod.fremeaux.com/index.php?id_product=770&rewrite=les-enfants-d-izieu&controller=product&id_lang=1" "attribute_price" => 0.0 "price_tax_exc" => 25.55 "price_without_reduction" => 33.93935 "price_without_reduction_without_tax" => 25.55 "reduction" => 6.9841 "reduction_without_tax" => 0.0 "specific_prices" => [] "quantity_all_versions" => 10000 "features" => array:3 [ 0 => array:5 [ …5] 1 => array:5 [ …5] 2 => array:5 [ …5] ] "attachments" => [] "virtual" => 0 "pack" => true "packItems" => [] "nopackprice" => 0 "customization_required" => false "attributes" => array:1 [ 5 => array:8 [ …8] ] "rate" => 5.5 "tax_name" => "TVA FR 5.5%" "ecotax_rate" => 0.0 "classic_pack_price_tax_exc" => 32.17 "is_ap5_bundle" => true "dwf_parent_product" => "1" "dwf_distinctions" => [] "dwf_livret" => "<h3>LES ENFANTS D’IZIEU</h3><p align=justify><span class=Soustitre2>LES ENFANTS D’IZIEU </span><span class=Texte><br /><strong>ROLANDE CAUSSE </strong><br />LECTURE PAR BULLE OGIER <br /><u>Les enfants d’Izieu et leurs éducateurs </u><br />Sami Adelsheimer, 5 ans <br />Hans Ament, 10 ans <br />Nina Aronowicz, 12 ans <br />Max-Marcel Balsam, 12 ans <br />Jean-Paul Balsam, 10 ans <br />Esther Benassayag, 12 ans <br />Elie Benassayag, 10 ans <br />Jacob Benassayag, 8 ans <br />Jacques Benguigui, 12 ans <br />Richard Benguigui, 7 ans <br />Jean-Claude Benguigui, 5 ans <br />Barouk-Raoul Bentitou, 12 ans <br />Majer Bulka, 13 ans <br />Albert Bulka, 4 ans <br />Lucienne Friedler, 5 ans <br />Egon Gamiel, 9 ans <br />Maurice Gerenstein, 13 ans <br />Liliane Gerenstein, 11 ans <br />Henri-Chaïm Goldberg, 13 ans <br />Joseph Goldberg, 12 ans <br />Mina Halaunbrenner, 8 ans <br />Claudine Halaunbrenner, 5 ans <br />Georgy Halpern, 8 ans <br />Arnold Hirsch, 17 ans <br />Isidore Kargeman, 10 ans <br />Renate Krochmal, 8 ans <br />Liane Krochmal, 6 ans <br />Max Leiner, 8 ans <br />Claude Levan-Reifman, 10 ans <br />Fritz Loebmann, 15 ans <br />Alice-Jacqueline Luzgart, 10 ans <br />Paula Mermelstein, 10 ans <br />Marcel Mermelstein, 7 ans <br />Theodor Reis, 16 ans <br />Gilles Sadowski, 8 ans <br />Martha Spiegel, 10 ans <br />Senta Spiegel, 9 ans <br />Sigmund Springer, 8 ans <br />Sarah Szulklaper, 11 ans <br />Max Tetelbaum, 12 ans <br />Herman Tetelbaum, 10 ans <br />Charles Weltner, 9 ans <br />Otto Wertheimer, 12 ans <br />Emile Zuckerberg, 5 ans <br />Lucie Feiger, 49 ans <br />Mina Friedler, 32 ans <br />Sarah Levan-Reifman, 36 ans <br />Eva Reifman, 61 ans <br />Moïse Reifman, 63 ans <br />Miron Zlatin, 39 ans <br />et Lea Feldblum, 26 ans, seule survivante <br />“Chaque fois qu’Izieu commémore le supplice des «Enfants», nous lisons à voix haute les noms des disparus d’avril 1944, ainsi que leur âge lors de la rafle. Il arrive souvent que les chiffres 6, 4, 3 ans, nous restent dans la gorge. L’excuse allemande d’avoir à éliminer des tireurs ne tient pas devant ces brevets de pure innocence. Le sommet de la barbarie est atteint. On nous reproche de combattre l’oubli. C’est au contraire notre fierté, et notre devoir suprême. Les archives sonores nous y aideront d’autant plus qu’aucune image n’est demeurée, hors celle des enfants posant devant la «fontaine», riant de toute leur insouciance”. <br />Bertrand Poirot-Delpech - Académicien <br />Président de la Maison d’Izieu <br />Mémorial des enfants juifs exterminés <br /><u>Images dans le livret papier : </u><br /></span><span class=Texte>Page 5 : </span><span class=Texte>La colonie d’Izieu, mai 1943/avril 1944 <br /></span><span class=Texte>Page 6 : </span><span class=Texte>Visite de la maison d’Izieu <br /></span><span class=Texte>Page 7 : </span><span class=Texte>Bibliographie <br /></span><span class=Texte>Page 9 : </span><span class=Texte>Ecrire Les enfants d’Izieu par Rolande Causse <br /></span><span class=Texte>Page 17 : </span><span class=Texte>Plaidoirie de Maître Serge Klarsfeld pour les enfants d’Izieu 17/06/1987 à Lyon <br /></span><span class=Texte>Page 27 : </span><span class=Texte>Autres ouvrages sonores sur la Déportation <br /></span><span class=Soustitre>La colonie d’Izieu, mai 1943 / avril 1944 </span><span class=Texte><br />En 1940 et 1941, les Français ne réagissent guère aux persécutions antisémites. Les Églises demeurent silencieuses, les mouvements de Résistance sont encore inorganisés. Seules des œuvres caritatives viennent en aide aux juifs, notamment dans les camps d’internement français. Une organisation juive, l’Oeuvre de Secours aux Enfants (OSE), très active dans le sud de la France, s’emploie à faire libérer les jeunes internés. Sabine Zlatin, alors infirmière de la Croix Rouge, fait accueillir, dès 1942, des enfants dans le home ouvert par l’OSE à Palavas-les-Flots avec le soutien du préfet de l’Hérault et de l’abbé Prévost. Dans son zèle antisémite, le gouvernement de Vichy propose aux Allemands, lors des grandes rafles de l’été 1942, de déporter les enfants de moins de seize ans jusqu’alors épargnés en zone non occupée. Très vite, les maisons d’enfants ne sont plus un refuge sûr. Seule la zone occupée par les Italiens offre une relative sécurité, ceux-ci se refusant, au contraire des autorités françaises, à arrêter et livrer les juifs aux nazis. En avril 1943, la situation se dégradant dans l’Hérault, Sabine et Miron Zlatin partent avec quelques enfants vers l’Ain, alors sous occupation italienne. Aidés par le sous-préfet de Belley, Pierre-Marcel Wiltzer, ils s’installent dans une grande maison à Izieu, petit village à la limite de la Savoie et de l’Isère. Entre mai 1943 et avril 1944, la colonie accueille plus d’une centaine d’enfants. Une institutrice, Gabrielle Perrier, y est nommée en octobre 1943. À la «Colonie d’Enfants Réfugiés» d’Izieu, réapprennent à vivre ces enfants dont beaucoup ont subi plusieurs mois d’internement, ou ont été brutalement séparés de leur famille ou sont orphelins d’un ou deux parents, ces derniers ayant été déportés. La maison sert de lieu de passage à ces enfants, avant qu’ils soient pris en charge par une famille d’accueil, une autre colonie ou une filière pour gagner la Suisse. <br />En zone non occupée, l’OSE, dès la fin du mois d’août 1942, ferme les maisons d’enfants et organise leur sauvetage par des voies clandestines, avant de se replier à Chambéry. Le 8 septembre 1943, l’Italie capitule et l’armée allemande occupe aussitôt les départements de l’ancienne zone italienne. En février 1944, la Gestapo arrête le personnel de l’OSE à Chambéry. Sabine Zlatin entreprend alors des démarches pour disperser les enfants et les mettre à l’abri. Partie demander de l’aide à Montpellier, elle apprend la rafle. Le 6 avril 1944, à l’heure du petit déjeuner, des hommes de la Wehrmacht accompagnés par la Gestapo de Lyon - sur ordre de Klaus Barbie - font irruption devant la maison et raflent les 44 enfants et les 7 adultes présents. Seul Léon Reifman, un ancien éducateur, parvient à s’enfuir en sautant d’une fenêtre. Les fermiers voisins, les Perticoz, l’aident à se cacher. Enfants et adultes sont emprisonnés au fort Montluc à Lyon puis envoyés au camp de Drancy, où ils arrivent le 8 avril 1944. Le 13 avril, par le convoi n° 71, 34 des enfants et 4 adultes sont déportés à Auschwitz-Birkenau. À l’exception de Léa Feldblum, tous sont gazés. Il en est de même pour les 8 autres enfants et 3 éducateurs partis dans les convois n° 72 (29 avril), 74 (20 mai), 75 (30 mai) et 76 (30 juin). Miron Zlatin et les deux adolescents, Théo Reis et Arnold Hirsch, sont déportés le 15 mai 1944 vers l’Estonie par le convoi n° 73, uniquement composé d’hommes dans la force de l’âge. Ils sont exécutés au cours de l’été 1944. Les époux Serge et Beate Klarsfeld se battent pour que Klaus Barbie soit enfin jugé pour ces crimes. Ils retrouvent sa trace au début des années 70. Au terme de douze années de recherche obstinée, ils obtiennent son expulsion de Bolivie. Grâce à leur efficacité militante, Barbie est jugé en France. Lors de l’instruction du procès, ils retrouvent le télex de Barbie ordonnant la déportation des 44 enfants. Le 9 juillet 1987, la cour d’assises du Rhône déclare Klaus Barbie coupable de crime contre l’humanité et le condamne à la réclusion à vie. Au lendemain de ce procès, une association s’est constituée autour de Sabine Zlatin. Le 24 avril 1994, François Mitterrand, alors président de la République, inaugurait le Mémorial d’Izieu. <br /></span><span class=Soustitre>VISITE DE LA MAISON D’IZIEU</span><span class=Texte> <br />La Maison d’Izieu se veut un lieu d’accueil et d’éveil à la vigilance. À travers l’évocation des enfants juifs d’Izieu et la perpétuation de leur souvenir, elle consacre ses activités à l’information et à l’éducation de tous les publics sur le crime contre l’humanité et les circonstances qui l’engendrent. Elle entend contribuer à la défense de la dignité, des droits et de la justice, et à la lutte contre toutes les formes d’intolérance et de racisme. Deux bâtiments sont ouverts à la visite : La Maison, lieu où vécurent les enfants et leurs éducateurs. Plutôt qu’une reconstitution, les concepteurs ont privilégié l’évocation de la vie des enfants dans la colonie, de leur présence disparue. Des lettres et des dessins des enfants sont exposés dans le réfectoire et le portrait de chaque enfant figure dans les dortoirs. La Grange, ancien bâtiment agricole, abrite l’exposition permanente. L’itinéraire et l’histoire des enfants et de leurs familles sont retracés dans le cadre de la collaboration du régime de Vichy et de la persécution antijuive dans l’Europe occupée par les troupes hitlériennes. La dernière partie de l’exposition est consacrée à la notion de crime contre l’humanité. On y évoque les principaux collaborateurs français ainsi que les grands procès, de Nuremberg à celui de Klaus Barbie. <br /><strong>MAISON D’IZIEU </strong><br />Mémorial des enfants juifs exterminés <br />01300 IZIEU <br />Tél. : 04 79 87 21 05 <br />Fax : 04 79 87 25 01 <br />Site internet : http://www.izieu.alma.fr <br />e-mail : izieu@alma.fr <br />On y accède : <br />- Depuis Lyon ou Chambéry par l’A43  (sortie Chimilin) <br />- Depuis Grenoble par la RN75 puis la D592. <br />- Depuis Bourg-en-Bresse par la N75 jusqu’à Sault-Brénaz puis la D19 jusqu’à Izieu. <br /><u>Bibliographie </u><br /><em>Les enfants d'Izieu et la rafle : </em><br />• BISCARAT Pierre-Jérôme, Les enfants d'Izieu 6 avril 1944, un crime contre l’huma­nité, Éd. du Dauphiné Libéré / Le Progrès, collection Les Patrimoines, mars 2003. <br />• CAUSSE Rolande, Les enfants d'Izieu, Préface de Sabine Zlatin, Editions Syros, 2004. <br />• CHAINE Catherine, Le voyage sans retour des enfants d'Izieu, Gallimard, 1994. <br /></span><span class=Texte>•</span><span class=Texte> KLARSFELD Serge, Les enfants d'Izieu, une tragédie juive, Association “Les Fils et Filles des Déportés Juifs de France”, Réed. 2000. <br />• KLARSFELD Serge, En souvenir de Georgy : lettres et dessins de la maison d'Izieu, Aperture Foundation, Réed. 2002. <br />• SCHITTLY Richard, Izieu, l’innocence assassinée, Éditions Comp’Act, 1994. (épuisé) <br />• WILTZER Pierre-Marcel, Sous les feux croisés. Parole de Préfet, Éditions Comp’Act, 1999. <br />• ZLATIN Sabine, Mémoires de la “Dame d'Izieu”, nrf, Gallimard, 1992. <br /><em>Sur le génocide nazi : </em><br />• BENSOUSSAN Georges, Histoire de la Shoah, Presses Universitaires de France, collection Que Sais-je ?, 1996. <br />• HILBERG Raul, La Destruction des Juifs d’Europe, Gallimard, collection Folio-Histoire, 2 tomes, 1991.<br />• GRYNBERG Anne, La Shoah, l’impossible oubli, Gallimard, collection Découvertes, 1995. <br />• LANZMANN Claude, Shoah, Gallimard, collection Folio, 1997. (Film/France/1985/ Couleurs/9h30; disponible en vidéo René Château Vidéo et DVD Why not Production). <br />• La déportation et Crime contre l’humanité, coffrets 4 et 2 CDs d’archives orales sur l’antisémi­tisme et des témoignages de déportés. Frémeaux & Associés - INA- PIS - Radio France 2000. <br />• Entretiens Serge Klarsfeld, coffret 7 CD - Frémeaux & Associés 2002. <br /><em>Sur la pédagogie : </em><br />• FORGES Jean-François, Éduquer contre Auschwitz. Histoire et Mémoire, ESF éditeur, collection Pédagogies, 1997. <br /><em>Publications de la Maison d'Izieu : </em><br /> • Le crime contre l’humanité, origine, état et avenir du droit - Actes du séminaire tenu à la Maison d'Izieu et à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon les 19 et 20 octobre 1996, éditions Comp’Act, 1998 (épuisé).<br />• L’avenir de la mémoire - Actes du colloque international Lyon, 25-27 novembre 1999, éditions du centre d’études et de documentation Fondation Auschwitz – Bruxelles, bulletin trimestriel de la Fondation Auschwitz, n° spécial 66, janvier-mars 2000. <br />• L’art et la mémoire des camps, représenter-exterminer, rencontres à la Maison d’Izieu, sous la direction de Jean-Luc Nancy, le Genre Humain n°36, Le Seuil, décembre 2001. <br /></span><span class=Soustitre2>ECRIRE LES ENFANTS D’IZIEU </span><span class=Texte><br /><strong>par Rolande Causse </strong><br /><em>“Cet ange qui rassemble les morts volés, c’est le poème lui-même.”</em> Jean-Luc Nancy <br /></span><span class=Soustitre>UNE ÉMISSION DE RADIO SUR LA MAISON D’IZIEU </span><span class=Texte><br />En 1987 quelques semaines avant le procès de Klaus Barbie, chef de la gestapo de Lyon, un ami me conseille d’écouter une émission sur la déportation d’enfants. C’est alors que je découvre la “Maison d’Izieu” où Monsieur et Madame Zlatin cachaient des enfants juifs. Je connaissais la tragédie des camps d’extermination. Au collège ma meilleure amie, Berthe Graff avait perdu ses parents à Auschwitz. Mais je n’avais jamais entendu parler de ce lieu et de ce foyer. J’apprends que le 6 avril 1944, tous les habitants de la Maison d’Izieu : quarante-quatre enfants et sept adultes sont raflés, sur ordre de Klaus Barbie, par des gestapistes et des soldats de la Wehrmacht. Dans cette émission, que j’écoute avec attention, Madame Zlatin, la fondatrice de cette colonie, est interviewée. Elle dit le village isolé, perchée sur les derniers contreforts du Jura, la route étroite qui y mène et cette grande maison avec sa magnanerie où de nombreux enfants ont vécu. Des familles, souhaitant mettre leurs fils et leurs filles à l’abri des rafles de la police française et de la gestapo, les y conduisaient. Ils ont été jusqu’à quatre-vingts jeunes durant l’hiver 43-44. Elle précise que filles et garçons étaient entourés d’une doctoresse, d’éducateurs et d’éducatrices dévoués qui tentaient de leur faire oublier les séparations familiales. Les anniversaires étaient l’occasion de petites fêtes au cours desquelles les enfants jouaient des pièces de théâtre. Elle raconte comment elle avait réussi à déclarer ce lieu “colonie d’enfants réfugiés de l’Hérault”. En effet, un certain nombre de petits venaient d’un centre d’enfants juifs de ce département. Ainsi Sabina Zlatin avait obtenu une institutrice et ceux de six à douze ans montaient chaque jour d’école au premier étage, dans une pièce transformée en salle de classe. Les plus grands poursuivaient leurs études au collège de Belley. Madame Zlatin parle encore de l’ambiance fami­liale de la maison : “La maison et ses enfants c’était notre raison de vivre, notre raison d’attendre des jours meilleurs, notre espoir jusqu’à la paix.” Elle dit aussi le ravitaillement difficile qu’assurait à bicyclette, aidé par quelques grands, son mari Miron Zlatin. Mais en 1944, un médecin juif, réfugié près de Brégnier-Cordon à quelques kilomètres d’Izieu, est arrêté. Devant le danger qui se rapproche, la décision est prise de fermer la Maison d’Izieu. Ce sont bientôt les vacances de Pâques. Madame Zlatin rejoint Montpellier où elle est en relation avec des religieux. Elle tente d’y trouver des lieux où les enfants pourraient être recueillis. Cependant comment réussir à découvrir suffisamment de solutions de repli pour quarante-quatre gamins âgés de quatre à quinze ans ? L’arrestation survient le 6 avril 1944 au matin. Ce jour-là, elle persévèrait encore dans ses démarches. C’est la raison pour laquelle elle n’a pas été, elle aussi, arrêtée et peut témoigner de tous ces faits. <br /></span><span class=Soustitre>LÉA, SEULE RESCAPÉE D’AUSCHWITZ </span><span class=Texte><br />Puis l’émission se poursuit et Léa Feldblum, unique survivante d’Auschwitz, parle. Ses parents sont morts en 1942 à Montpellier, son frère et sa soeur ont été déportés. Elle raconte qu’après l’arrestation, tous ceux d’Izieu sont envoyés au camp de Drancy. Là, les faux papiers de Léa sont jugés corrects et les autorités lui annoncent qu’elle est libre. C’est alors qu’elle leur répond : “Je ne m’appelle pas Marie-Louise Decoste mais Léa Feldblum et je suis juive”. Ainsi elle peut rester auprès des enfants. Elle est alors âgée de vingt-six ans. À la radio, elle dit le voyage terrible, le wagon dans lequel plus de soixante personnes sont enfermées, la faim, la soif, le corps qui fait mal. A l’arrivée à Auschwitz-Birkenau, le petit Albert, qui n’a que quatre ans, lui est arraché des bras. Elle est envoyé du côté de ceux qui vont travailler dans le camp comme Sarah-Suzanne la doctoresse. Mais cette dernière veut accompagner son fils qu’elle rejoint avec les autres enfants d’Izieu. Tous sont dirigés vers la chambre à gaz. Léa ne comprend pas, elle pense que les enfants ont été envoyés dans un autre camp. Elle interroge une déportée qui lui répond : “Regarde la cheminée, la fumée...” Léa précise qu’elle résista à tous les durs traitements parce qu’elle s’était juré de survivre afin de revenir pour témoigner et raconter à Sabina Zlatin la disparition du groupe d’Izieu. L<br /></span><span class=Soustitre>A NAISSANCE DU TEXTE </span><span class=Texte><br />Le troisième témoignage est celui de Léon Reifman. C’est le frère de Sarah-Suzanne la doctoresse, le fils de Moïse et d’Eva tous deux éducateurs auprès des enfants. En 1942, il allait commencer sa quatrième année d’études de médecine, mais étant juif, il n’en eut pas le droit. En septembre 1943, il quitta son poste d’infirmier à Izieu et dut se cacher à Montpellier car il avait l’âge d’être incorporé dans le service de travail obligatoire (S.T.O.) et d’être envoyé travailler en Allemagne. Très tôt le 6 avril, il passe chercher deux élèves au collège de Belley, Max et Maurice. Léon Reifman revient à Izieu, souhaitant voir sa famille et ses amis. Il a à peine le temps d’embrasser ses parents que la Maison est cernée par les gestapistes et les soldats allemands. Immédiatement sa soeur Sarah-Suzanne comprend tout. Elle est au milieu de l’escalier et lui est juste derrière elle. En quelques secondes, elle réalise que son fils Claude, âgé de dix ans, prend son petit déjeuner au rez-de-chaussée. Elle veut descendre près de lui mais a le temps de se retourner vers son frère et de lui souffler : “Sauve-toi, sauve-toi vite..” Léon remonte vers les dortoirs, inspecte toutes les fenêtres. Partout des soldats allemands, sauf derrière la maison. Il saute par une fenêtre du premier étage et se réfugie au fond du jardin... A l’antenne, il va préciser : “Après toutes ces morts, moi qui ai perdu à Izieu mon père, ma mère, ma soeur, mon neveu et tous mes amis, ce qui est le plus dur, le plus pénible encore aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de lieu où se recueillir, pas de cimetière, pas de tombe, pas de mé­moire!” Entendant ces mots, je pleure. Mais je me ressaisis et pense : “Pourquoi n’y aurait-il pas de mémoire ? Je suis écrivain pour jeunes, je vais tenter d’écrire un texte...” A la fin de l’émission je retourne dans mon bureau, choisis un cahier neuf et commence quelques courtes phrases sous forme de poème : Ce sont des enfants Quarante-quatre Ils habitent une maison au nom étrange C’était le jeudi 6 avril 1944 C’étaient des enfants Ils étaient quarante-quatre Dans la maison d’Izieu au pied de la montagne Cette lourde bâtisse était accueillante et rassurante. Le manque d’informations m’oblige à stopper. Mais je décide de commencer immédiatement une recherche historique. D’où venaient ces enfants ? Quelle était leur histoire, celle des adultes et celle de la Maison d’Izieu ? Cependant le texte que vous allez entendre est né des paroles de Léon Reifman. L’émotion m’en a dicté la forme. Lorsque je le reprendrai, je jugerai cette écriture juste et l’emploierai tout au long du poème. <br /></span><span class=Soustitre>DOCUMENTATION ET ÉLABORATION </span><span class=Texte><br />J’abandonne toute autre activité et cours à la recherche de documents sur ce foyer. Nous sommes au mois d’avril et le 11 mai 1987 s’ouvrira le procès de Klaus Barbie. C’est lui qui a fait arrêter les quarante-quatre jeunes et les sept adultes à Izieu. C’est lui qui a signé le télégramme les dirigeant vers le camp de Drancy après un interrogatoire paniquant pour les enfants dans la prison de Montluc à Lyon. Le gestapiste Klaus Barbie a fait déporter et tuer de nombreux juifs, martyriser et exterminer de nombreux résistants, dans la région. Mais l’arrestation des quarante-quatre enfants est le plus barbare de tous ses crimes. Sur ce sujet, la presse publie des dossiers, la radio diffuse des reportages tel celui qui m’a fait découvrir ce drame. En juillet 1987, le journal Le Monde sort un numéro spécial de quarante pages sur Les années terribles et le procès de Klaus Barbie dans lequel une large place est faite à la Maison d’Izieu. Je rencontre des journalistes qui ont mené l’enquête. Je découvre également le grand album de Serge Klarfeld : Les enfants d’Izieu, une tragédie juive. Les lettres et les photographies des filles et des garçons qui ont vécu à Izieu enrichissent mon imaginaire. Je lis ou relis des livres sur l’Holocauste. J’assiste au procès Barbie durant deux jours. Je ne vois pas cet homme car chaque matin il refuse d’y participer. J’y aperçois Madame Zlatin et des mères des enfants dont Madame Benguigui. Déportée en 43, elle a servi de cobaye pour des expériences médicales et, au camp d’Auschwitz, a appris que ses trois garçons, arrêtés à Izieu, étaient morts. Seule joie, à son retour elle retrouve sa petite fille. En raison de son très jeune âge - trois ans - Madame Zlatin avait choisi qu’elle vive dans une ferme non loin d’Izieu. Durant ce temps, j’obtiens la cassette de l’émission d’Antoine Spire qui, elle aussi, fait partie de ces grands moments sur Izieu. Je me nourris de tous ces témoignages et, dans ma tête le texte naît. Il aura trois parties : - Izieu cache heureuse (qui comprendra l’arrestation) - Drancy, une insupportable attente - Auschwitz l’innommable Il me reste à l’écrire. <br /></span><span class=Soustitre>AU SOUFFLE DE LA TRISTESSE, LES MOTS COULENT </span><span class=Texte><br />Je commence et les phrases s’enchaînent dans le style poétique trouvé lors de l’émission. J’écris chaque jour. Une semaine passe. Je termine le monologue d’Eva à Drancy. Mais mon fils part pour un pays lointain faire de la plongée sous-marine. Je ne peux plus écrire sur ce sujet. Je ferme le cahier et le dissimule à l’extré­mité de mon bureau. Durant son absence, je rédige un article littéraire. Deux semaines plus tard, mon fils revient. Je reprends mon travail terminant la seconde partie, le camp de Drancy où les enfants comprennent qu’ils ne reverront plus jamais Izieu. Attente, désarroi, peur... Je dois avouer que pour le troisième chapître : Auschwitz l’innommable, j’écris le soir lorsque ma famille est réunie. À l’aube du 13 avril, c’est l’appel et le départ de trente-quatre enfants et six adultes vers les camps de la mort. Les dix autres resteront avec Mina, la seule éducatrice, et partiront : deux enfants seuls par le convoi 74, trois autres par le convoi 75, trois enfants et Mina par le convoi 76 qui quittera Drancy le 30 juin 1944. Pour continuer à écrire, je dois entendre les voix, les rires de ma fille, de mon fils. Cette présence m’est indispensable pour accompagner les Enfants jusqu’à la lourde porte. Une deuxième semaine et le texte est achevé. Je le tape et le fais lire à une de mes amies dont une grande partie de la famille a été déportée. Elle l’apprécie. Contrairement à d’autres livres de la même importance pour lesquels je travaille durant six à huit mois, celui-ci m’a demandé trois mois de documentation et seize jours d’écriture. <br /></span><span class=Soustitre>LE TEMPS DE L’ÉDITION </span><span class=Texte><br />D’autres amis feront office de premiers lecteurs car je ne connais nullement la valeur de ce texte. Tous l’aiment; je m’en sens réconfortée. Je cherche un éditeur. Nicole Vimard, alors directrice de la collection Petit Point aux éditions du Seuil, l’accepte. Avant le texte définitif, je demande à une comé­dienne de me le lire et j’écoute ce défilé de courtes phrases afin de les approuver toutes ou d’en supprimer si je sens la moindre lourdeur, la moindre rugosité, la moindre aspérité. À la suite de cette lecture, j’ôte un “et”, un “puis” et une métaphore inutile. Ce sont mes dernières corrections. Mais les directeurs des éditions du Seuil me demandent comment l’actualiser. Je leur propose des ateliers d’écriture sur ce thème avec des élèves du primaire et du secondaire. Durant une année, je parcours la France. J’explique le drame d’Izieu, lis des passages, puis incite les jeunes à écrire leurs émotions, leur colère, leur révolte, les souffrances des enfants déportés mais encore les leurs propres. Des textes émouvants naissent. <br /></span><span class=Soustitre><br />LA RENCONTRE AVEC SABINA ZLATIN </span><span class=Texte><br />Avant l’édition définitive, une question se pose : la préface. A mes éditeurs, je propose de contacter madame Zlatin que je n’ai toujours pas rencontrée. Je n’ai pas voulu la voir plus tôt ayant trop peur qu’elle m’influence ou pire que je sois bloquée par ses dires. Je souhaitais écrire librement ce poème et prenais le risque de me tromper. Son nom fait l’unanimité. Elle me reçoit avec sympathie chez elle, rue Madame. D’emblée, je lui explique que je ne suis pas juive mais que ma mère est morte pendant la guerre, disparue. Je n’ai jamais pu m’incliner sur sa tombe. Elle me promet de lire le texte et de me donner une réponse au sujet de la préface dans une huitaine de jours. Je pars quelque peu anxieuse. Le soir, le téléphone sonne. Je reconnais la voix à l’accent chantant de Sabina Zlatin qui me dit : “J’accepte d’écrire la préface, j’aimerais vous voir le plus rapidement possible”. Nous prenons rendez-vous pour le jour suivant. Le lendemain, je me rends à son domicile. Elle m’interroge : “Toute la nuit, j’ai lu et relu ce texte, comment avez-vous fait pour l’écrire ?” Je lui réponds qu’il fait écho à mon drame personnel. “J’en suis peut-être à un moment de mon écriture où il pouvait naître. C’était comme si je l’avais porté en moi”. Je lui précise que depuis longtemps j’anime des ateliers d’écriture et que j’ai lié les portraits des Enfants d’Izieu à des traits de caractère, à des émotions, à des réflexions d’enfants rencontrés. Eternelle est l’enfance... Son regard bleu et vif croise le mien. Je la remercie de son accueil chaleureux. Un éclair d’amitié passe entre nous deux, amitié qui ne se démentira jamais. Elle appréciera mon livre, aimera la cassette dans laquelle Bulle Ogier offre sa voix au texte, voix que vous allez retrouver. <br /></span><span class=Soustitre>SUR UN FIL TENDU, LE POÈME ACCOMPAGNE LES ENFANTS </span><span class=Texte><br />Chaque histoire possède ses personnages, ses lieux, sa dramaturgie et l’écriture surgit de ses éléments. Chaque récit développe un style différent. Pour le texte Les Enfants d’Izieu, autour des mots de Léon Reifman : “absence de tombe, absence de mémoire”, la poétique du récit en vers libres est née. Style sec, mots essentiels devant des actes si terribles. Style simple symbolisant les instants de vie des enfants. Style répétitif afin d’appuyer ou de scander la dureté de certains passages. Cadence qui progresse avec le drame : scènes de disparition (solitude de la maison), d’absence (les deux soeurs qui découvrent le silence total à Izieu), de souffrance (le train), vision d’horreur (Léa voit les enfants se métamorphoser en nains ridés). Style dépouillé jusqu’à l’épure, presque en forme d’écho, avant et pendant la lourde porte. Ecriture nue qui prend sa force dans le sens; “écriture blanche” dirait l’écrivain Maurice Blanchot. Dans le livre, le texte n’est pas ponctué afin qu’il se dise sur un fil tendu et que le lecteur le parcourt du début jusqu’à la fin sans s’arrêter. Afin que lui aussi puisse accompagner les Enfants. Mais cela ne veut pas dire une lecture rapide, bien au contraire. De nombreux espaces blancs marquent rythme et respirations. Une jeune lectrice de dix ans m’a dit un jour : “Les blancs entre les phrases, c’est le temps pour pleurer.” Elle exprimait exactement le pourquoi de ces intervalles. Cette rythmique nécessaire, Bulle Ogier l’interprête et la respecte dans ce C.D. Autre signe : le texte n’est pas ponctué à l’exception de certains points d’interrogation qui suivent les Pourquoi ? Pourquoi ? Ces mots redoublent la grave question : comment l’état hitlérien, à travers ses lois et ses fonctionnaires, a-t-il pu concevoir et organiser de tels massacres ? Comment pouvait-on assassiner avec méthode et cruauté tous ceux qui étaient juifs ou tziganes ? Un détail : mon premier titre était : Au malheur de mes onze ans. Les éditeurs ont préféré avec raison le titre plus significatif : Les Enfants d’Izieu qui a accompagné un deuxième livre, l’opéra, un disque, la cassette et bien entendu ce C.D. <br /></span><span class=Soustitre><br />LE TEXTE SE DÉCLINE </span><span class=Texte><br />Comme plusieurs enseignantes me demandaient de travailler sur le texte, un jour l’idée m’est venue l’idée de l’enregistrer. Cette cassette, tout à fait artisanale, a été très bien accueillie. C’est alors que l’éditeur a envisagé de réalisé une cassette professionnelle avec les éditions Didakhé. La comédienne Bulle Ogier, que je remercie encore, a accepté de dire mon texte. Ses mots prennent une force particulière et procurent une émotion intense. Aujourd’hui le voilà en C.D. (édité par Frémeaux & Associés, unique maison de disque à réhabiliter les archives orales de l’histoire contemporaine). Quant au livre, la première édition a vu le jour en 1989 (Collection Petit Point, Seuil) suivi d’un beau livre en 1994 (éditions Seuil). En 2004, les éditions Syros Jeunesse le republient pour un public enfants-jeunes. Un opéra et des pièces de théâtre ont donné à voir et à entendre Les Enfants d’Izieu. <br /></span><span class=Soustitre>SEPT MILLE JEUNES ME QUESTIONNENT ET ÉCRIVENT... </span><span class=Texte><br />Le livre de poche a été édité en 1989. De cette date à aujourd’hui 120.000 exemplaires ont été achetés et lus. De nombreux enseignants, de nombreuses bibliothécaires m’ont demandé de participer à des animations sur la mémoire et à des ateliers d’écriture. Des brochures ont été publiées. Voici deux textes parmi tant d’autres. <br /><em>Mots murmurés <br />Mots soufflés <br />Mots camouflés <br />Paroles brisées <br />Qu’ils soient juifs, arabes, gitans, japonais, Tous ont les mêmes droits de vie, de parole, d’écriture </em> <br />Bernard 10 ans <br /><em>L’outrage nous fixe de son oeil noir <br />Chaque mot, chaque rire volé à nos enfants <br />Chaque larme sont outrages. <br />Viol de l’humanité. <br />Pardon à ces enfants que le pouvoir bafoue. <br />Pardon à leurs yeux tendres <br />Cherchant dans les décombres <br />Un bonheur, un soleil <br />Pardon à ces enfants d’Izieu. </em><br />Séverine 17 ans <br />Première A1, Lycée Marseilleveyre <br />De Limoges à Strasbourg, de Caen à Divonne-Les-Bains, j’ai sillonné la France et répondu aux questions de 7.000 à 8.000 jeunes. Hors de France, ce livre a donné lieu à des rencontres en Grèce et au Canada. L’ensemble des élèves et leurs professeurs me questionnent sur les faits, sur ces enfants réunis à Izieu, sur la guerre et sur l’inhumanité du nazisme. Je leur réponds et termine souvent par le récit fait par Léon Reifman lors d’une soirée chez Madame Zlatin : “J’étais recroquevillé au fond du jardin, un soldat allemand est venu seul jusqu’à moi. Je tremblais. Il m’a regardé dans les yeux et est reparti. J’ai pensé qu’il allait chercher du renfort pour me tuer. Le temps a passé. J’ai entendu les moteurs des camions qui se mettaient en marche et les enfants qui chantaient : “Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine...” Tous ceux d’Izieu s’en allaient. Le soir, grâce aux fermiers voisins j’ai pu quitter Izieu et être caché jusqu’à la libération.” Léon Reifman nous dit comment un soldat allemand a pu épargner alors qu’il risquait sa propre vie celle d’un jeune juif. A tous les élèves, je leur précise que parmi mes trente-quatre livres, ce texte est mon préféré. Et je poursuis ces rencontres afin de perpétuer le souvenir des Enfants et des adultes d’Izieu. <br /></span><span class=Soustitre>REPRÉSENTER L’IRREPRÉSENTABLE</span><span class=Texte><br />Le philosophe Adorno s’est interrogé : “Peut-on écrire après Auschwitz ?” Cette courte phrase pose le problème de la représentation des camps de la mort et de l’extermination massive des Juifs et des Tziganes. Pour moi, la question d’Adorno, que je connaissais, ne m’a pas effleurée. C’est l’inverse. J’avais comme “devoir” d’écrire sur ces Enfants là. Enfant de la guerre, je ne peux supporter les souffrances injustes que l’on inflige à toute personne. Concernant les enfants juifs, je me révolte contre les étapes cruelles que les nazis leur ont fait subir, les douleurs physiques et morales et le vol de la vie... Ce texte parle des quarante-quatre Enfants d’Izieu mais en réalité il symbolise la déportation des onze mille enfants juifs qui ont été arrachés du sol français et sont morts assassinés dans les camps (en 1939, 70.000 enfants juifs vivaient en France). Durant la seconde guerre mondiale plus d’un million d’enfants juifs, arrêtés dans tous les coins d’Europe, ont péri dans les chambres à gaz. Ecoutons Samuel Pisar1 : Tous ces enfants qui n’auront jamais étudié, tous ces savants qui n’auront jamais inventé, tous ces virtuoses qui n’auront jamais joué, tous ces écrivains qui n’auront jamais écrit, tous ces esprits, tous ces talents, qui auraient tant enrichi notre monde. Les mots que vous allez entendre, ils sont pour tous les enfants assassinés. Mais je les ai dédiés particulièrement aux Enfants d’Izieu afin qu’ils demeurent vivants dans notre mémoire. <br /><em>Rolande Causse, </em><br />auteur de : Les Enfants d’Izieu, <br />Le Seuil 1994, Syros 2004, <br />Oradour la douleur, Sarah de Cordoue, <br />Syros Jeunesse, <br />Rouge braise, Folio Junior, Gallimard. <br /></span><span class=Source>1Samuel Pisar, rescapé d’Auschwitz. Auteur de Le sang et l’Espoir. </span><span class=Texte> <br /></span><span class=Soustitre>Plaidoirie de Me Serge Klarsfeld pour les Enfants d’Izieu, le 17 juin 1987 à Lyon </span><span class=Texte><br />Monsieur le Président, Messieurs les Conseillers, Mesdames, Messieurs les jurés. Le procès de Klaus Barbie est un procès historique: il est le premier en France intenté pour crime contre l'humanité contre un accusé jugé en application de la loi du 26 décembre 1964, loi votée à l'unanimité par le parlement et qui visait les crimes commis par les nazis et par leurs complices. Il s'agit du premier procès ; il s'agira peut-être du seul, si nous n'obtenons pas le jugement des deux hauts responsables de la police et de l'administration de Vichy contre lesquels nous avons également fait intenter des procédures pour crime contre l'humanité, je veux parler de Jean Leguay et de Maurice Papon. Aussi n'est-il pas nécessaire de souligner auprès de vous, qui avez assisté jusqu'ici aux 24 audiences parfois pathétiques de ce procès, l'importance qui lui est accordée en France et dans le monde. Le procès de Klaus Barbie est l'ultime épisode de cette immense affaire criminelle qui résulte des opérations entreprises il y aura bientôt 45 ans par la Gestapo de Lyon dirigée par Klaus Barbie. Se sont succédées notamment les phases suivantes : la chasse impitoyable aux familles juives pour les expédier vers les camps d'extermination ainsi que la cruelle répression menée contre les résistants par la torture, les déportations et les exécutions collectives ; l'utilisation de Barbie par les services spéciaux américains dans leur zone d'occupation en Allemagne ; la protection qu'ils lui ont accordée face aux multiples demandes du gouvernement français pour que Barbie soit livré à la justice française ; la fuite que ces services spéciaux lui ont ménagée vers l'Amérique du Sud ; le procès contradictoire de quelques responsables de la Gestapo de Lyon et les condamnations à mort par contumace de Barbie en 1952 et en 1954 ; le non-lieu décidé en 1971 par le Parquet de Munich en faveur du criminel fantôme qu'était devenu Barbie et son annulation quelques mois plus tard en raison de la production de nouveaux témoignages ; la découverte de Barbie à la fin de cette même année 1971 ; le choc de son visage et de ses mensonges « Je ne suis pas Barbie » sur nos écrans de télévision ; le refus de son extradition par les dictateurs boliviens ; l'impunité triomphante de Barbie pendant dix années ; le coup de tonnerre de son retour forcé en France sur les lieux de ses crimes, en dépit du temps passé et de l'espace qu'il avait mis entre lui et la France ; enfin sa défense provocatrice qui s'était proposée de transformer l'ancien chef de la Gestapo de Lyon d'accusé en accusateur. <br />Juridiquement, ce procès aurait pu ne pas voir lieu : la prescription de la peine a joué en faveur de Barbie 20 ans après ses deux condamnations par contumaces ainsi que l'autorité de la chose jugée. Barbie n'est donc jugé que sur une partie de ses crimes : ni ceux perpétrés dans la région de Saint-Claude, ni par exemple les exécutions sommaires, massives et atroces qu'il a dirigées à Bron et à Saint-Genis-Laval ne sont à charge contre lui. Si les juges militaires de Barbie avaient été parfaits en 1954, aucune affaire ne serait restée inconnue, aucune affaire n'aurait été oubliée. Tout aurait été jugé, tout aurait été prescrit. Par ailleurs, si la Gestapo avait été une organisation criminelle absolument sans faille, même dans la débâcle, il n'y aurait eu aucun rescapé des prisons et des camps : aucun de ses témoins qui ont déposé ici avec tant de dignité n'aurait été laissé en vie ; aucun document n'aurait été épargné du feu, tel le télex d'lzieu que j'ai pu retrouver et, dans ce cas également, faute de témoins directs et faute de preuves documentaires, Barbie n'aurait pu être jugé. Le fait d'avoir mis fin dans les règles à l'interminable cavale de Barbie ; le fait de pouvoir le juger légalement, même sur une partie seulement de ses crimes, sont deux chances permettant de mener jusqu'à son terme une action de justice à laquelle, bien entendu, est liée une action de mémoire. C'est aussi se souvenir, mais en actes, que d'empêcher le bourreau des enfants d'lzieu de connaître une paisible vieillesse, égayée par le récit complaisant de ses exploits hitlériens quand, jeune lieutenant S.S., il régnait sur Lyon par la violence policière avec plus de pouvoir de vie et de mort entre ses mains qu'un général de la Wehrmacht. Pendant les 21 mois qu'il a passés à Lyon, Barbie, chef de la section IV de la SIPO-SD, c'est-à-dire chef de la Gestapo, est devenu et restera « le boucher de Lyon ». Comme nous l'avons entendu ici à de multiples reprises, ce cadre moyen de la terreur nazie ne s'est pas limité à défendre la sécurité des troupes d'occupation, mais il s'est déchaîné contre ses victimes par le sadisme des tortures physiques ou morales qu'il leur infligeait ainsi que par son fanatisme qui l'amenait à prendre l'initiative et la responsabilité personneIle et totale d'opérations homicides d'envergure, telles les rafles d'Izieu et de la rue Sainte-Catherine, telle cette ultime déportation du 11 août 1944 et quelques jours plus tard le massacre de ceux qu'il ne pouvait plus déporter vers Auschwitz ou vers Dachau et qu'il a préféré assassiner plutôt que d'accepter la perspective de leur libération imminente par les Alliés. <br />Tout au long de ses agissements criminels, Barbie a-t-il gardé son libre arbitre et une claire conscience du bien et du mal ? Je crois sincèrement que oui. Il a reçu une solide instruction au sein d'une famille honorable ; dans son dossier racial il se déclare en 1940 « croyant en Dieu » ; mais il a choisi de devenir S.S. et de faire carrière au S.D. Lui, qui parait-il, est redevenu dans le texte un lecteur d'Homère, sait qu'il a eu le choix comme Heraklès entre le chemin de la vertu et celui du vice. Il a fait son choix et, plus tard, à la tête de la Gestapo de Lyon il est allé volontairement dans la cruauté et dans l'horreur au-delà de ce que son guide, le Führer, ou ses supérieurs, Knochen, Oberg, Lischka, Hagen ou Knab, réclamaient directement de lui. Quand Barbie liquide le foyer d'enfants juifs d'Izieu, ni les S.S de Berlin ni ceux de Paris ne le lui ont demandé. En cette année 1944, seul Alois Brunner suivra l'exemple de Barbie et liquidera le 20 juillet, les foyers d'enfants de la région parisienne. C'est pourquoi, à Damas comme à La Paz, nous sommes allés faire campagne pour nous opposer à l'impunité de Brunner et de Barbie. Nous avons agi ainsi pour la mémoire de ces enfants d'lzieu, dont Barbie, en connaissance de cause, à tranché la vie un jour de printemps 1944 par cette rafle qui devait les conduire sur la rampe de Birkenau-Auschwitz, où j'aurais dû moi-même arriver à l'âge de 8 ans en 1943 avec mon père, si le fragile double fond d'un placard ne m'avait sauvé des recherches de Brunner et des ses gestapistes. <br />Non, Jacques Vergès, ce n'était pas une perquisition, c'était une rafle et j'entendais de l'autre côté du mur, les S.S battre les fillettes de nos voisins, comme Barbie a frappé Simone Kadosche, pour leur faire avouer l'adresse de leur frère aîné. Cela se passait à Nice en septembre 1943 et il s'agissait des Allemands, des Allemands seuls, à Nice comme à Izieu. Depuis septembre 1942, la police de Vichy coopérait, en effet, de moins en moins à la chasse aux juifs qu'elle avait menée de façon massive pendant l'été 1942 sur initiative et sous pression du chef supérieur des S.S. et de la police allemande en France, Oberg et avec le feu vert du chef du gouvernement Laval et du chef de l'État Pétain. Non seulement elle l'avait menée en zone occupée - tout le monde se souvient de la rafle du vélodrome d'hiver, mais elle l'avait menée aussi jusque dans la zone libre, d'où elle avait livré 10 000 juifs apatrides ou étrangers, transférés en zone occupée au camp de transit de Drancy pour être déportés à l'Est. Parmi eux, les parents de la plupart des enfants d'Izieu. Mais cette coopération massive s'était brusquement interrompue, à la suite de la grande rafle de la zone libre, le 26 août 1942, qui avait soulevé l'indignation de la population française, en accord avec ses guides spirituels, le haut clergé catholique et protestant, dont les interventions publiques et solennelles ont consterné Vichy. Préoccupé par cette résistance inattendue de l'opinion publique, Laval en a fait part à Oberg et à Knochen et a obtenu qu'on ne lui impose plus désormais de contingents de juifs à livrer. C'est ainsi que la Gestapo, qui venait de diriger vers Auschwitz trois trains de mille juifs chaque semaine pendant 11 semaines à dû renoncer à son programme de déportation d'un train quotidien de mille juifs prévu du 15 septembre au 31 octobre 1942: 45 jours, 45 trains ; le sursaut de conscience du peuple français venait de sauver la vie à 45 000 juifs. Cette compassion de l'ensemble des Français, mis à part une petite minorité de dénonciateurs ou de miliciens ou de séides de la Gestapo, explique avant tout autre facteur le bilan exceptionnel de la solution finale en France par rapport à la quasi-totalité des pays d'Europe occupés, excepté le Danemark. 80 000 juifs avaient péri, 240 000 survivaient. <br />Les juifs de France garderont toujours en mémoire que si le régime de Vichy a abouti à une faillite morale et s'est déshonoré en contribuant à la perte d'un quart de la population juive de ce pays, les trois quarts restants doivent essentiellement leur survie à la sympathie des Français ainsi qu'à leur solidarité agissante à partir du moment où ils comprirent que les familles juives tombées entre les mains de la Gestapo étaient vouées à la mort. En avril 1944, à quatre ou cinq mois de la Libération, la Gestapo de province était la seule à rabattre encore de nombreuses victimes vers Drancy pour alimenter les trains de la mort. Le rendement de ces rabatteurs variait selon les K.D.S. Celui de Lyon où Barbie avait autorité sur la section juive s'est révélé alors le plus efficace de tous et il n'a pas hésité à s'attaquer, le premier, à un foyer d'enfants juifs. Avant que mon ami Charles Libman, ne traite le dossier de la responsabilité de Barbie dans l'affaire d'lzieu, je voudrais évoquer la mémoire de chacun de ses enfants, dont je me suis attaché, après les avoir inscrits dans « Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France » à reconstituer l'état civil et le douloureux itinéraire personnel, afin que le bourreau ou les falsificateurs de l'histoire ne puissent prétendre, comme cela a été ridiculement le cas pour le télex d'Izieu, qu'il ne s'agit pas d'enfants authentiques ou de victimes authentiques. Sami Adelsheimer n'avait que 5 ans. Il était né à Mannheim. Sa mère, Laura, avait été déportée le 20 novembre 1943, neuf convois avant le sien. Sami n'est pas revenu. Max Leiner était né, lui aussi, à Mannheim il avait 7 ans. Max n'est pas revenu. Les parents d'Otto Wertheimer ont été déportés le 17 août 1942, transférés par Vichy de la zone libre à Drancy en zone occupée. Il est resté seul, il avait 12 ans ; il a été déporté sous la fausse identité d'Octave Wermet. Otto n'est pas revenu. <br />Egon Gamiel avait 8 ans. Ses parents, Ernst et Gertrud, internés au camps des Milles, livrés aux aussi aux S.S. par Vichy, ont été déportés le 17 août 1942. Egon n'est pas revenu.Arnold Hirsch était le cousin d'Egon Gamiel. Il venait d'avoir 17 ans et il était le plus âgé des 44 enfants. Ses parents, Max et Ida, ont connu le même camp, le même convoi et le même destin que ceux de son cousin. Arnold, lui, n'a pas été gazé à Auschwitz : déporté par le convoi du 15 mai 1944 avec M. Zlatin, il a été fusillé en Estonie dans la forteresse de Reval. Arnold n'est pas revenu. Théo Reis avait 16 ans. Interné au camp de Gurs avec sa mère et sa grandmère, il les a perdues quand elles furent livrées à la Gestapo par Vichy et déportées le 14 août 1942. Le souvenir de cet adolescent rieur a été évoqué ici-même par son ami Paul Niedermann. Théo n'est pas revenu : lui aussi a été exécuté sommairement dans la forteresse de Reval. François Loban était en réalité Fritz Loebmann. H était né à Mannheim ; il avait 15 ans ; sa mère, Mathilde, avait été livrée aux S.S par Vichy et déportée le 17 août 1942. François, Fritz n'est pas revenu. Avec Arnold, avec Théo, il faisait partie des trois adolescents que Barbie, dans les comptes abjects de son télex, a pris pour des adultes ; 41 enfants de 3 à 13 ans et 10 Köpfe : 10 têtes, comme s'il s'agissait de bétail ; en réalité 44 enfants et 7 adultes. Hans Ament était né à Vienne. Il avait 10 ans. A Izieu, on l'appelait Jeannot. Son père a été déporté le 4 mars 1943. Sa mère se mourait de tuber­culose, non loin d'lzieu : il lui écrivait : « Quant il y avait beaucoup de neige ici, on allait faire de la luge sur des pentes. On s'amusait très bien. Ecris à Freddy de ne pas m'écrire en allemand. A la colonie, il y a un beau chien qu'on appelle Tomi. L'école est dans la maison. Il y a une maîtresse exprès pour faire l'école. Elle nous apprend bien. » Jeannot n'est pas revenu. Les parents de Georgy Halpern n'ont survécu que pour pleurer chaque jour la perte de leur unique enfant. Ils n'ont pas eu la force de venir ici évoquer la mémoire de ce garçon de 8 ans, né à Vienne, qui leur a écrit d'Izieu tant de lettres touchantes : <br />« Chère maman, J'ai bien reçu ta carte qui m'a fait un grand plaisir, je me porte bien, je m'amuse bien ; à Noël on a fait des fêtes, on a joué des pièces et on a bien mangé : on a mangé du pain d'épice, du chocolat, de la pâte de coing, un sac de bonbons, on a bu du ovomal­tine, et on a donné des jouets : moi j'ai reçu une boîte de peinture et un cahier de dessin. Es-tu en bonne santé, la petite carte de bonne année était très belle, j'ai déjà répondu à papa. Il tombe pas encore de neige, je mange bien, je dors bien, je suis bien, on fait des promenades le jeudi et le dimanche : on se lève à 7 heures ; le matin on boit du café, une tartine avec de la confiture ; à midi des fois du potage, un légume, du dessert ; à goûter du pain avec du chocolat, du lait ; le soir une soupe, un légume, du fromage blanc ; je t'envoie 1000000000000 baisers. Ton fils qui t'aime beaucoup. Il y a de grandes montagnes et le village est très joli ; il y a beaucoup de fermes, on va des fois se promener à Brenier-Cardon. La maison est très belle. On va chercher des mûres noires et blanches et rouges. Je t'embrasse de tout mon cœur. Georgy n'est pas revenu. Renate et Liane Krochmal étaient nées également à Vienne ; elles avaient 8 et 6 ans. Livrés aux Nazis par Vichy, leurs parents, Jacob et Amalie, ont été déportés le 16 septembre 1942. Quant à leur frère, Siegfried, c'est au camp de Rivesaltes qu'il est mort à 11 ans. Renate et Liane ne sont pas revenues. Martha et Senta Spiegel avaient 10 et 9 ans. Elles étaient nées à Vienne. Leur mère, Rachel et leur père, Aron, ont été eux aussi livrés aux S.S. par Vichy et déportés le 25 septembre 1942. Ni Martha ni Senta ne sont revenues. <br />Sigmund Springer était né lui aussi à Vienne. Il avait 8 ans. Ses parents, Mendel et Sarah, ont fait eux aussi le sinistre voyage organisé par Vichy de la zone libre vers Drancy et ils ont été déportés le Il septembre 1942. Sigmund n'est pas revenu. A peine arrivée à Izieu, Nina Aronowicz écrivait à sa tante : « Je suis très contente d'être ici ; il y a de belles montagnes, et du haut des montagnes on voit le Rhône qui passe et c'est très beau. Hier nous sommes allés nous baigner au Rhône avec Mlle Marcelle (c'est une éducatrice). Dimanche nous avons fait une petite fête en l'honneur de l'anniversaire de Paulette et de deux autres petits et on a joué beaucoup de pièces et c'était bien beau. Et le 25 juillet on fera une autre fête à l'honneur de la colonie ». Nina avait 11 ans ; elle était née à Bruxelles. Sa mère, Mieckla, a été déportée en 1942, le 11 septembre, en été ; son père, Leib, en 1943, le 7 décembre, en automne; et elle en 1944, le 13 avril, au printemps. Nina n'est pas revenue. Albert Bulka, le cadet, était né à Anvers ; Majer-Marcel Bulka, l'aîné, était né en Pologne. Le matin de la rafle, il revenait du collège de Belley. Le directeur de ce collège a écrit en 1946 ; « Je vous revois, Marcel Bulka, garçon laborieux et fier, à la fois volontaire, délicat et discret ; orphelin prématurément mûri par le malheur, si admirablement conscient de ses devoirs d'aîné devenu chef de famille à 13 ans. Je revois votre petit frère, Coco, blond bambin de 4 ans, échappé du camp d'Agde sous le manteau de Mme Zlatin et dont les yeux s'illuminaient de confiance filiale quand vous le teniez par la main. » leur mère, Roizel, avait été déportée le Il septembre 1942 et leur père, Mosiek, le 4 mars 1943. Ni Marcel, ni Coco ne sont revenus. Ici même, vous avez vu le père de Lucienne Friedler évoquer la perte à Izieu de son épouse Mina et de sa fillette de 5 ans. Isidore Friedler est revenu d'Auschwitz ; ni Mina ni Lucienne ne sont revenues. Il ne lui reste même pas une photo de sa fille. Quant à Max Mermelstein, son état de santé critique n'a pu lui permettre de venir d'Australie pour vous parler de ses enfants, Paula, 10 ans, et Marcel 7 ans, tous deux nés à Anvers, et de sa femme Frieda qui fut arrêtée à la suite de la rafle d'lzieu et en même temps que ses enfants le 20 mai. Ni Paula ni Marcel ni leur mère ne sont revenus. <br />Max et Hermann Tetelbaum étaient nés également à Anvers. Ils avaient 12 et 10 ans. Leur arrestation à Izieu a entraîné celle de leur mère, Sefa, de leur sœur Gabrielle et de leur frère Maurice, capturés quelques jours plus tard à Chambéry. Dans cette famille de 6 personnes, seul le père a survécu pour son malheur. Léa Feldblum, seule survivante de la rafle et qui a tant souffert qu'elle ne peut exprimer avec cohérence tout ce qu'elle a vu et subi ; Léa Feldblum, cette femme admirable, qui a choisi d'être immédiatement déportée pour ne pas quitter les enfants dont elle avait la charge, tenait d'une main Coco Bulka et de l'autre Emile Zuckerberg à la descente du train à Birkenau. Émile n'avait que 5 ans ; il était né à Anvers ; ses parents, Ziegmund et Serla avaient été livrés à la Gestapo par Vichy et déportés le 14 septembre 1942. C'était à ce petit, traumatisé par cette brutale séparation, qu'il fallait raconter des histoires pendant des heures pour qu'il finisse par s'endormir et qui disait : « Quant je serai grand, je tuerai tous les Boches ». Émile n'est pas devenu grand ; il n'est pas revenu d'Auschwitz. Esther, Elie et Jacob Benassayag étaient nés à Oran; ils avaient 12, 10 et 8 ans. Leur père avait été arrêté dans la grande rafle de Marseille et déporté le 23 mars 1943. Esther, Elie et Jacob ne sont pas revenus ; mais leur mère croit toujours les revoir dans les visages de ceux qui avaient l'âge de ses enfants et qui ont eu la chance de devenir adultes. Fortunée Benguigui, leur mère, est venue vous parler de ses trois enfants, Jacques, Richard et Jean-Claude, nés tous les 3 aussi à Oran. Ils avaient 12, 7 et 5 ans. Jacques, c'est celui qui pour la fête des mères a partagé ses colis avec ses camarades qui n'avaient plus de parents. Fortunée l'infortunée est revenu d'Auschwitz mais Jacques et Jean-Claude ne sont pas revenus. Barouk-Raoul Bentitou riait et chantait tout le temps ; il avait 12 ans et lui aussi était né dans l'Oranais, à Palikao. Son père et deux de ses frères avaient déjà été déportés le 23 mars 1943. Barouk les a suivis et lui non plus n'est pas revenu. <br />Max et Jean-Paul Balsam étaient nés à Paris ; ils avaient 12 et 10 ans. Leur père avait été déporté par le premier convoi de juifs de France, le 27 mars 1942. Arrêtés avec leur grand-mère à Paris, en février 1943, ils avaient été libérés de Drancy grâce à l'U.G.I.F. qui les avait fait passer en zone sud, alors que leur grand-mère était déportée. A Izieu, Max et Jean-Paul ont connu un bref répit. Ils ne sont pas revenus d'Auschwitz. Chaïm-Henri et Joseph Goldberg avaient 13 et 12 ans. Ils étaient nés à Paris. Joseph envoyait des dessins à sa mère et lui écrivait. <br /><em>« Tu me dis que je suis un grand artiste pour les dessins mais je ne suis pas encore peintre ; plus tard ça dépend. Dès qu'on a reçu ta lettre, on l'a lue, on l'a apportée à la patronne. La patronne l'a lue et après elle nous a fait une petite leçon de morale que j'aimais bien écouter. Elle nous a dit qu'il fallait bien apprendre sinon, si tu nous revoyais après la guerre, on serait des ânes. Alors je vais bien apprendre pour te faire plaisir, pour faire plaisir à la patronne et à la directrice et à la maîtresse et à moi aussi, comme ça pour qu'après la guerre tu nous vois tous les deux intelligents et que tu ne nous vois pas comme des ânes ». </em><br />Quand à Henri, le directeur du collège de Belley a dit de lui ; « <em>Je vous revois, Henri Goldberg, petit parisien épris de la vie, des champs, devenu cultivateur passionné, mais demeuré spontané, frondeur et gavroche à souhait et si gentiment serviable»</em>. Ni Henri ni Joseph ne sont revenus. Vous avez vu et entendu Alexandre Halaunbrenner et sa mère Itta-Rosa. Les deux fillettes, Mina et Claudine, 8 ans et 5 ans, ont été capturées par la Gestapo de Barbie, quelques mois après que cette dernière se fut emparée du père, Jakob, et du fils aîné, Léon, 14 ans, l'un fusillé, l'autre déporté à Auschwitz, d'où il n'est pas revenu, pas plus que Mina et Claudine. Isidore Kargeman était né à Paris il avait 10 ans. Son père le 5 juin 1942 l'avait précédé dans un convoi pour Auschwitz, d'où Isidore n'est pas revenu. Claude Levan-Reifman était le neveu du Dr Reifman qui a échappé à la rafle et qui a déposé à cette barre. Il avait 10 ans ; il était né à Paris ; il a été déporté avec sa mère et ses grands-parents. Aucun d'entre eux n'est revenu. Alice-Jacqueline Lutzgart avait 10 ans elle était née à Paris. Cinq jours avant la rafle elle écrivait à sa sœur : <br /><em>« Ma très chère sœur, J'ai bien reçu ta lettre datée du 28 mars qui m'a fait grand plaisir. As-tu reçu ma lettre dans laquelle je te demande plusieurs bâtons de sucre-d'orge et quelques boites de cachous ? J'espère que tu l'as reçue et fais tout ton possible pour m'avoir ce que je te demande aussi : les papiers à lettres, les enveloppes et les dix timbres. Tu sais qu'aujourd'hui c'est le jour de premier avril et c'est aussi le jour du poisson d'avril où l'on accroche des poissons dans le dos, ce matin on m'en a accroché deux à la fois mais je m'en suis aperçu. J'ai choisi comptable mais tu sais ma compagne de classe a choisi un plus joli métier que moi, elle veut en étant plus grande devenir interne à la maternité comme élève sage-femme, elle aime beaucoup, elle m'a dit, opérer les mamans pour faire venir les petits enfants au monde parce qu'elle aime les petits bébés. Tu ne trouves pas que ce métier est joli; peut-être que moi je changerai d'avis et je ferai comme elle ». </em><br />Alice n'est pas revenue. Gilles Sadowski avait 8 ans ; il était né à Paris. Sa mère, Ruchla, avait été déportée le 27 juillet 1942 ; son père, Symcha, n'a pas échappé non plus à la déportation. Gilles n'est pas revenu. Charles Weltner avait 9 ans ; il était né à Paris. Sa mère, Marguerite, était hongroise. A son retour de déportation, elle n'a pas retrouvé son fils et n'a jamais renoncé à l'espoir qu'il était encore vivant. Sarah Szulklaper était née à Paris. A Izieu, on l'appelait Suzanne. Ses parents, Tauba et Huna, avaient été déportés le 18 juillet 1943. Elle a fêté ses 11 ans le 5 février 1944 et ce jour-là ses petites amies d'Izieu lui avaient écrit, toutes avec le même souhait, qui les concernait autant que Suzanne : Mina Aronowicz : « je te souhaite un bon et heureux anniversaire ; que l'année prochaine, tu le souhaites avec tes parents. Nos cadeaux sont bien petits, mais nos vœux sont bien grands ». Senta Spiegel : « je te souhaite un bon anniversaire et que tu retrouves tes parents ». Esther Benassayag : « je t'écris ce petit mot pour te faire plaisir en l'honneur de ton anniversaire ; que tu retrouves tes parents et que la guerre finisse ». Alice Lutzgart : « c'est aujourd'hui que nous te souhaitons ton 11e anniversaire ; j'espère que l'an prochain ainsi que les autres se passeront chez tes parents et aussi que bientôt tu retournes chez eux. Je termine en t'embrassant de toutes mes forces. Ton amie qui ne t'oubliera jamais ». Liliane Gerenstein : « c'est aujourd'hui ce jour, qui n'est malheureusement pas comme les autres anniversaires. Je termine ce petit mot en te souhaitant qu'à ton prochain tu retrouves tes parents ». <br />De même que ses petites camarades, Sarah n'a rejoint ses parents que dans la fumée des crématoires d'Auschwitz. Maurice Gerenstein était né à Paris ; il avait 13 ans. Il allait au collège de Belley et son directeur a dé­claré : « Je vous revois, Maurice Gerenstein, vir­tuose de 13 ans, sensible et secret, dont le talent de pianiste et de compositeur émerveillait vos professeurs et vos camarades et dont les improvisations, tristes et nuancées, contenaient des promesses certaines de génie ». Maurice n'est pas revenu ; pas plus que sa sœur Liliane, née à Nice et qui avait 10 ans. Leurs parents, Chendla et Chapse, avaient été déporté le 20 novembre 1943. C'est Liliane, 10 ans, qui a écrit à Dieu cette lettre déchirante retrouvée à Izieu : « Dieu ? Que vous êtes bon, que vous êtes gentil et s'il fallait compter le nombre de bontés et de gentillesses que vous nous avez faites il ne finirait jamais... Dieu ? C'est vous qui commandez. C'est vous qui êtes la justice, c'est vous qui récompensez les bons et punissez les méchants. Dieu ? Après cela je pourrai dire que je ne vous oublierai jamais. Je penserai toujours à vous, même aux derniers moments de ma vie. Vous pouvez être sûr et certain. Vous êtes pour moi quelques chose que je ne peux pas dire, tellement que vous êtes bon. Vous pouvez me croire. Dieu ? C'est grâce à vous que j'ai eu une belle vie avant, que j'ai été gâtée, que j'ai eu de belles choses, que les autres n'ont pas. Dieu ? Après cela, je vous demande qu'une seule chose: Faites revenir mes parents, mes Pauvres parents, protégez-les (encore plus que moi-même) que je les revois le plus tôt possible, faites-les revivre encore une fois. Ah ! Je pouvais dire que j'avais une si bonne maman et un si bon papa ! J'ai tellement confiance en vous que je vous dis un merci à l'avance. <br />Liliane Gerenstein, son frère Maurice, les 42 autres enfants d'Izieu ont été déportés et assassinés. Les bons n'ont pas toujours été récompensés et les méchants n'ont pas toujours été punis. Dès 1946, il a appartenu à M. Lavoille, qui n'était pas juriste mais le directeur du collège de Belley que nous avons cité, de tirer avec une rare lucidité la signification de cette rafle et de définir les caractères spécifiques du crime contre l'humanité : « Ce drame fut un des plus poignants de l'oppression ; un des forfaits les plus odieux du régime qui, pendant 5 ans, asservit et tortura l'Europe ; non pas une de ces atrocités commises dans le déchaînement de la folie guerrière ou le délire du combat ; mais un acte de haine et de violence froide, réfléchie, méthodique, érigée en doctrine d'ordre et de gouvernement ». C'est le moment, je crois, de rendre hommage à celles qui ont le plus milité, d'une part pour que justice soit faite et que le responsable de l'anéantissement de leurs enfants ne reste pas impuni ; d'autre part pour que se perpétue le souvenir de leurs enfants. Je veux parler de Mme Halaunbrenner et de Mme Benguigui. Vous les avez vues et vous les avez entendues ; elles ont toutes deux 83 ans ; elles sont fatiguées, très fatiguées ; elles ont 10 ans de plus que le bourreau de leurs enfants : « 3 enfants pour chaque mère. Elles et d'autres parents d'enfants d’Izieu se tourmentent sans cesse depuis ce matin d'avril 1944, où leurs enfants ont disparu. Jamais Barbie n'a souffert et ne souffrira ce que ces mères d'Izieu continueront à endurer jusqu'à leur dernier souffle. Pourtant, ces mères d'lzieu ont élevé leur héroïsme au niveau de la tragédie de leurs enfants. Quand, il y a 16 ans une Allemande s'est présentée à elles et leur a proposé d'agir dangereusement en sa compagnie pour faire obstacle à l'impunité de Barbie, elles ont répondu présent et, à l'époque elles ont été les seules à le faire, en dépit de leur âge et de leur santé. <br />Animées par leur volonté de justice, ces mères se sont exprimées non par de simples paroles, mais par des actes, ô combien difficiles : faire la grève de la faim sur les marches du palais de justice de Munich ; militer et s'enchaîner à La Paz, à 4000 mètres d'altitude, devant le bureau de Barbie. Elles ont osé ce que tant d'autres n'ont même pas eu la velléité d'entreprendre. Ainsi, ont-elles fait écho à la déclaration des Trois Grands du 30 octobre 1943 affirmant que « les puissances alliées poursuivront les criminels de guerre dans les régions les plus éloignées de la terre et les remettront aux accusateurs pour que justice soit faite ». Par leurs vaillantes actions, elles ont tendu leurs mains, à travers le temps à leurs enfants et elles ont aidé à les ramener à la lumière de la mémoire, à ce qu'ils deviennent avec tous les autres enfants d'lzieu un symbole de l'enfance juive martyrisée en France, en un temps maudit où, pour la Gestapo, le fait d'être un enfant juif vous condamnait plus sûrement à la mort que toute action de résistance M. le Président, Messieurs de la Cour, Mesdames et Messieurs les jurés, depuis le 6 avril 1944, ces mères attendent que Barbie qui s'est emparé de leurs enfants cachés au bout du monde dans un petit village de France ; que Barbie ramené du bout du monde, de la Cordillère des Andes, où il avait tenté d'échapper pour toujours aux conséquences de ses actes, que Barbie qui n'a rien renié de ses convictions nazies et qui n'a exprimé aucun remords, aucun regret, que Barbie, conformément aux réquisitions que vous entendrez de M. le Procureur général, soit condamné à la peine qu'entraîne la gra­vité de ses crimes. <br /><em>Serge Klarsfeld</em> 17/06/87, Lyon. <br /></span><br /></p><p align=justify><span class=Source>Ecouter LES ENFANTS D’IZIEU (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. 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André Gide, en ce début du XXème siècle, est l’une des figures les plus importantes de la littérature.<br />Malgré une enfance protestante et rigide, ainsi qu’une vie personnelle difficile, il est de ces écrivains révolutionnaires et géniaux qui bouleversent une époque par la force de leur seul Verbe. Au fil du journal d’un pasteur du Jura qui se découvre des sentiments troubles pour sa fille adoptive, Gide nous livre une féroce et acerbe critique de tout un monde, fondé selon lui sur l’hypocrisie, le mensonge et le mysticisme.<br />Dans cette comédie dramatique, il fait naître sous sa plume des personnages fascinants, tant par leur simplicité et leur naturel que pour tout ce qu’ils évoquent en nous. André Gide sait tout des faiblesses des hommes et il nous en livre sa vision.<br />Jean Topart, a débuté sa carrière dès 1948, puis a participé à l’aventure du Théâtre National Populaire avec Jean Vilar. 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Ses origines protestantes, paysannes et bourgeoises, régissent son enfance, triste et rigide. Son père est un brillant professeur à la faculté de droit de Paris, et sa mère, la fille d’un industriel rouennais du textile. Elevé dans une atmosphère puritaine, c’est un garçon émotif, de santé fragile, qui est sujet à de nombreuses crises de maladies, lesquelles lui valent plusieurs cures. Très marqué par la mort de son père, alors qu’il n’a que onze ans, André Gide se referme sur lui-même, muré dans le silence, “stupide” selon certains de ses professeurs. Il expliquera plus tard qu’il vivait en réalité replié sur son inconscient. En lui, se combattent déjà la ferveur religieuse et une sensualité précoce, troublée, dans la hantise du pêché. Le jeune André Gide se cherche encor … Lorsqu’il atteint ses vingt ans, il fréquente de nombreux cercles littéraires, notamment les symbolistes, et publie en 1891 Les Cahiers d’André Walter, qui conte l’histoire d’un jeune homme qui s’épuise, qui manque sa vie par excès de richesse intérieure, par impuissance à choisir et à se choisir. L’ouvrage, que Gide a d’ailleurs fait éditer à ses frais, est encore trop marqué par un symbolisme mielleux, et ne recueille aucun succès. André Gide traverse à cette période une crise spirituelle qui l’amènera à bousculer le piétisme familial. C’est à l’occasion d’un séjour en Tunisie de deux ans, qu’il se découvre enfin. Parti soigner une tuberculose, il en revient en ayant assumé son homosexualité et libéré du carcan de son éducation. A son retour, il épouse sa cousine Madeleine, à laquelle il voue depuis son adolescence une profonde affection, laquelle est surtout un amour très idéalisé. Il dira, à propos de cette union : “c’est le ciel que mon insatiable enfer épousait”. Et toute la vie de Gide est marquée par cette alternance entre le ciel et l’enfer, entre la liberté et la contrainte morale. L’auteur est écartelé entre toutes ses contradictions, déchiré aussi. Ainsi, lorsqu’il publie en 1903 Saül, roman austère, il cède au second pendant de sa personnalité, qui l’a conduit à écrire précédemment Les Nourritures terrestres en 1897 et en 1902 L’Immoraliste. Dans ces romans, André Gide exalte tous les désirs, la communion avec le monde charnel, mais aussi le refus de toutes les servitudes familiales, sociales, religieuses et personnelles, car la liberté, selon lui, ne se vit que dans l’instant et seulement chez l’être en perpétuel état de naissance. <br />En 1909, Gide et quelques amis, Coteau et Shlumberger, fondent la NRF, la Nouvelle Revue Française. Cette revue imposera bientôt une école qui cultive un certain classicisme rigoureux, notamment des écrivains tels Gide lui-même, Marcel Proust, Alain Fournier, Giraudoux, Martin du Gard, ou Paul Valéry. Gide est déjà un auteur plus sûr de lui et de son rôle de réformateur, même s’il n’en vit encore que les prémices. Pendant la Grande Guerre, il s’engage en faveur des réfugiés et doit affronter son propre puritanisme, semblant même parfois y céder, lorsqu’il adhère à l’Action Française, et traverse une nouvelle crise religieuse, rejetant définitivement le catholicisme. Heureusement, l’après-guerre lui offre la célébrité ; dorénavant, de nombreux disciples, fervents admirateurs de l’auteur protestent, tout comme lui, contre le patriotisme exacerbé dont la France a été abreuvée durant les hostilités. Ces jeunes se reconnaissent dans les personnages libres de Gide et, recherchant un libérateur, se tournent vers lui, âgé maintenant d’une cinquantaine d’années mais qui, malgré une œuvre littéraire déjà riche, n’était connu que des milieux littéraires. C’est dans ce contexte, en 1919, que Gide publie La Symphonie pastorale, où il exprime toute sa rancœur vis-à-vis du puritanisme religieux, cette plaie toujours ouverte en lui. Malgré le succès de l’œuvre, les détracteurs ne disparaissent pas, et le critiquent toujours aussi vivement. Les œuvres qu’il publie dans les années 20 sont pour lui “une triple libération” : libération du carcan moral dans Le Corydon en 1924, libération artistique, la plus féconde peut–être avec Les Faux-monnayeurs en 1925 et, enfin, libération de son passé dans Si le grain ne meurt en 1926. Ces prises de position choquent terriblement la critique par leur absence de préjugés sur l’homosexualité, la religion, et les souvenirs du jeune Gide. Bientôt, la préoccupation d’autrui, son sens social, rattrape Gide lorsqu’il prend parti contre le colonialisme, après un séjour au Congo en 1926. De ce voyage, il livrera deux œuvres, Voyage au Congo et Le retour du Tchad, qui sont de violents réquisitoires et qui susciteront une commission d’enquête. <br />C’est une intense période de réflexion pour Gide, qui se fait le dénonciateur du capitalisme, méditant sur la liberté sociale, et proclamant ses goûts en faveur d’un Etat sans religions, ni classes ou encore familles. Mais un voyage en URSS le fait changer d’opinion ; le socialisme de Staline le répugne et l’horrifie par le nouvel asservissement qu’il suppose… Dès lors, l’œuvre d’André Gide exprime bien la désillusion de cet homme qui a compris que la liberté est impossible. Œdipe, écrit en 1930 et mis en scène deux ans plus tard en témoigne bien. Malheureusement, ses lecteurs désertent son œuvre pour celles d’écrivains plus engagés, notamment André Malraux. Devant cette adversité, André Gide prend le temps de commenter Racine, et, la Seconde Guerre mondiale déclarée, il hésite avant de fuir à Tunis en 1942. A son retour, il reçoit le prix Nobel de Littérature en 1947, mais ne publie plus que deux œuvres, Thésée, une traduction de Hamlet depuis longtemps débutée, et une adaptation du Procès de Kafka, qui sera mise en scène par Jean-Louis Barrault. Il meurt en 1951, d’une maladie du cœur, en prononçant ces derniers mots étranges, “J’ai peur que mes phrases ne deviennent grammaticalement incorrectes. C’est toujours la lutte entre le raisonnable et ce qui ne l’est pas...” L’influence de Gide aura été et est immense, c’est bien, selon le mot de Malraux, “le contemporain capital”, celui qui aura influencé toute une génération de jeunes artistes nés entre 1920 et 1935. Témoin engagé de son temps, il n’en exalta pas moins dans chacune de ses œuvres son impérieux besoin de liberté. <br /></span><span class=Soustitre>La Symphonie Pastorale </span><span class=Texte><br /><em>“Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant”</em>. André Gide <br />Lorsque André Gide achève enfin La Symphonie pastorale, en 1919, c’est en réalité un travail de près de vingt-cinq années qu’il conclut également. A travers cette histoire, d’un amour illégitime et immoral, qui conte la transformation en amour de l’affection d’un pasteur envers sa fille adoptive, Gide nous livre une histoire déconcertante, et qui a dû le paraître bien davantage encore au lecteur de 1919… “Par un souverain effort de sa maîtrise”1, mêlant la simplicité du style à la complexité des sentiments retranscrits, André Gide nous rend témoin de l’éveil d’un sentiment plus terrestre que spirituel, chez un homme de Dieu. Pour ce faire, l’auteur exploite ses propres souvenirs directement issus de l’enfance et de l’hypocrite ferveur religieuse dans laquelle elle avait, à son sens, baigné. Le titre est directement repris de la sixième symphonie de Beethoven, surnommée, “la symphonie pastorale” puisque c’est après un concert à Neufchâtel que le pasteur et sa fille adoptive, Gertrude, éprouvent pour la première fois un amour mutuel. Décidé à faire preuve de sa franchise habituelle, Gide tire la force et la beauté de son récit du mouvement contradictoire qui la parcourt : plus ses personnages se trahissent, plus l’auteur se dévoile. Tour à tour provocateur et dénonciateur, André Gide se fait le critique du romantisme, de la libre interprétation des Ecritures et, surtout, du pseudo-mysticisme qui, selon lui, caractérise le protestantisme. Dans un style plus dépouillé que dans ses précédents récits, usant de signes et d’images, à l’inverse du romantisme et du naturalisme, “il invente, toujours selon François Le Grix, l’art de la réticence”. Ce drame, narré sous forme de Journal, est teinté d’une douce atmosphère de délicate poésie qui s’évanouit dans les toutes dernières pages, lorsque l’œuvre sombre dans la tragédie. André Gide dira lui-même, quelques années plus tard : “Tous mes livres sont des livres ironiques ; ce sont des livres de critique. La Symphonie pastorale est la critique d’une forme de mensonge à soi-même.” <br /><em>Guillaume Leclère </em><br /></span><span class=Texte>© Frémeaux & Associés - Groupe Frémeaux Colombini SA 2005 </span><br /><span class=Source><br />1 Selon la formule de François Le Grix, dans La Revue Hebdomadaire du 11 septembre 1920. </span><span class=Texte> <br /></span><span class=Soustitre>JEAN TOPART </span><span class=Texte><br />Jean Topart, a débuté sa carrière dès 1948, puis a participé à l’aventure du Théâtre national Populaire avec Jean Villard. Il a mené une carrière aux côtés des plus grands réalisateurs et comédiens (tels Henri IV de Claude Barma en 1961 et Jean Gabin, dans Le soleil des voyous, tourné en 1966 par Jean Delannoy). On a pu le voir, plus récemment, dans Poulet au vinaigre de Claude Chabrol (1985) aux côtés de Jean Poiret et Michel Bouquet. Pour cet enregistrement de 1956, il prête sa voix au pasteur, dont le Journal – à la fois bouleversant et déchiré – emplit La Symphonie pastorale. Son inimitable phrasé transcende la prose de Gide en une œuvre poignante. Sa voix grave colle au texte pour offrir une autre forme de perception du récit. Elle place l’auditeur au cœur même du drame qui se noue et fait de lui un témoin troublé et fasciné. <br /><u><br />Retrouvez Jean Topart chez Frémeaux & Associés dans :</u> <br />Candide de Voltaire (FA 8019), calalogue philosophie; <br />Les fables de La Fontaine, avec Michel Galabru (FA 827), calalogue jeunesse; <br />Don Quichotte, avec Jean-Pierre Cassel (FA 839), calalogue jeunesse. <br /></span><span class=Soustitre>DISCOGRAPHIE </span><span class=Texte><br /></span><span class=Soustitre2>CD1</span><span class=Texte><br /><strong>1.</strong> 10 février 1890 5’08 <br /><strong>2.</strong> Il ne me vint pas aussitôt à l’esprit… 2’29 <br /><strong>3. </strong>J’ai trop souci de la vérité… 9’24<br /><strong>4.</strong> 27 février 4’09 <br /><strong>5.</strong> J’en étais là quand je reçu la visite de mon ami… 5’11<br /><strong>6.</strong> Dès le lendemain du jour où Martins… 3’35 <br /><strong>7.</strong> Le 5 mars. J’ai noté cette date… 5’40 <br /><strong>8.</strong> 28 février 6’03 <br /><strong>9.</strong> 29 février 6’58 <br /><strong>10.</strong> 8 mars 5’47<br /><strong>11.</strong> Un des premiers jours d’août 7’08 <br /><strong>12. </strong>Quand je retrouvais Jacques le lendemain ... 3’53 <br /><strong>13. </strong>10 mars 7’04 <br /></span><span class=Soustitre2>CD2</span><span class=Texte><br /><strong>1.</strong> 12 mars 6’54 <br /><strong>2. </strong>25 avril 4’18 <br /><strong>3.</strong> 3 mai 4’01 <br /><strong>4. </strong>8 mai 0’37<br /><strong>5.</strong> 10 mai 10’46 <br /><strong>6. </strong>18 mai 6’36 <br /><strong>7.</strong> 19 mai 0’37 <br /><strong>8. </strong>Nuit du 19 mai 0’29 <br /><strong>9. </strong>21 mai 1’53 <br /><strong>10.</strong> 22 mai 0’09<br /><strong>11.</strong> 24 mai 0’36 <br /><strong>12. </strong>27 mai 0’35 <br /><strong>13.</strong> 28 mai 0’40 <br /><strong>14.</strong> 28 au soir 3’43 <br /><strong>15. </strong>29 mai 6’42 <br /><strong>16. </strong>30 mai 1’57. <br /></span><span class=Soustitre><br />INA</span><span class=Texte> La phonothèque de l’Institut national de l’audiovisuel conserve, restaure et met en valeur les archives de la radio publique depuis 1933. Ces archives constituent la mémoire sonore de l’histoire radiophonique contemporaine. L’INA et Frémeaux & Associés assurent en partenariat une politique de sauvegarde patrimoniale et de mise à disposition du public des lectures, entretiens, œuvres sonores, dont l’intérêt culturel et historique dépasse l’histoire de la radiophonie pour révéler celle de l’oralité. <br /></span><span class=Soustitre><br />FRÉMEAUX & ASSOCIÉS </span><span class=Texte>Frémeaux & Associés se consacre depuis 1991 à la production et à la diffusion du patrimoine sonore, aussi bien musical que littéraire et scientifique du XXe siècle. Avec plus de 700 distinctions pour 500 références, Frémeaux & Associés est l’un des labels les plus primés au Monde au nombre de références et s’attache à défendre la diversité culturelle par des produits de qualité effectués par les plus grands spécialistes, en utilisant les meilleures technologies de restauration et en apparentant chaque livret explicatif à un véritable appareil documentaire critique. Frémeaux & Associés a reçu en Novembre 2001, le grand prix in Honorem de l’Académie Charles Cros, décerné pour la première fois à un éditeur pour son œuvre éditoriale. <br /></span><span class=Source>Ecouter La Symphonie pastorale D’ANDRÉ GIDE (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.</span><br /></p>" "dwf_titres" => array:29 [ …29] "unit_price" => "" "price_digital" => 20.9523 "price_cd" => 29.99365 "img_url" => "https://preprod.fremeaux.com/img/p/1/8/8/7/1/18871-home_default.jpg" "cover" => array:9 [ …9] "authors" => [] "performers" => array:1 [ …1] "images" => array:1 [ …1] "has_discount" => false "discount_type" => null "discount_percentage" => null "discount_percentage_absolute" => null "discount_amount" => null "discount_amount_to_display" => null "price_amount" => 39.95285 "regular_price_amount" => 39.95285 "regular_price" => "39,95 €" "discount_to_display" => null "unit_price_full" => "" "show_availability" => false "availability_message" => null "availability_date" => null "availability" => null ] -language: Language {#40} -arrayAccessList: ArrayObject {#644 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false iteratorClass: "ArrayIterator" storage: array:143 [ …143] } -arrayAccessIterator: ArrayIterator {#694 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false storage: array:143 [ …143] } -methodCacheResults: [] } 3 => ProductListingLazyArray {#706 -imageRetriever: ImageRetriever {#696 -link: Link {#163} } -link: Link {#163} -priceFormatter: PriceFormatter {#698} -productColorsRetriever: ProductColorsRetriever {#699} -translator: TranslatorComponent {#55} #settings: ProductPresentationSettings {#700 +catalog_mode: false +catalog_mode_with_prices: 0 +restricted_country_mode: null +include_taxes: true +allow_add_variant_to_cart_from_listing: 1 +stock_management_enabled: "0" +showPrices: true +lastRemainingItems: "3" } #product: array:127 [ "id_product" => "773" "id_supplier" => "0" "id_manufacturer" => "0" "id_category_default" => "67" "id_shop_default" => "1" "id_tax_rules_group" => "7" "on_sale" => "0" "online_only" => "0" "ean13" => "9782844680778" "isbn" => null "upc" => null "ecotax" => "0.000000" "quantity" => 10000 "minimal_quantity" => "1" "low_stock_threshold" => "0" "low_stock_alert" => "0" "price" => "26,96 €" "wholesale_price" => "0.000000" "unity" => null "unit_price_ratio" => "0.000000" "additional_shipping_cost" => "0.00" "reference" => "FA8077" "supplier_reference" => null "location" => null "width" => "0.000000" "height" => "0.000000" "depth" => "0.000000" "weight" => "0.000000" "out_of_stock" => "0" "additional_delivery_times" => "1" "quantity_discount" => "0" "customizable" => "0" "uploadable_files" => "0" "text_fields" => "0" "active" => "1" "redirect_type" => "301-category" "id_type_redirected" => "0" "available_for_order" => "1" "available_date" => null "show_condition" => "0" "condition" => "new" "show_price" => "1" "indexed" => "1" "visibility" => "both" "cache_is_pack" => "0" "cache_has_attachments" => "0" "is_virtual" => "0" "cache_default_attribute" => "208" "date_add" => "2021-10-20 18:47:58" "date_upd" => "2022-06-23 13:55:38" "advanced_stock_management" => "0" "pack_stock_type" => "0" "state" => "1" "price_code" => "215L" "id_shop" => "1" "id_lang" => "1" "description" => "<div align="justify">Miguel de Cervantès (1547-1616) publie en 1613 le recueil de “Nouvelles Extraordinaires” dont sont tirées “Le licencié de verre” et “La force du sang”. C’est alors un homme usé et fatigué par la vie d’aventures qu’il a mené.<br /> Cet ancien soldat reconverti dans l’écriture, auteur du premier best-seller de l’histoire de la littérature, “L’Ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche”, livre dans ces nouvelles une véritable leçon d’écriture, alliant l’humour froid et la critique politique, mêlant dans son texte toutes les facettes de son génie littéraire.<br /> C’est Michel Bouquet qui conte l’histoire de ces héros.<br /> Le comédien, dont l’immense talent de narrateur ne pouvait que servir une incroyable histoire, offre une vision du récit probablement très proche de l’idée de Cervantès, car, comme il le dit lui même, “Je demande toujours aux personnages de jouer pour moi, ils le font tellement mieux”.<br /><strong>Claude Colombini-Frémeaux<br /><br /><span style="font-size:xx-small;">Droits : Frémeaux & Associés en accord avec l'INA (Institut National de l'audiovisuel). 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Son enfance, qu’il passe dans sa famille, entouré d’un père chirurgien et de ses nombreux frères et sœurs, est heureuse. Encore étudiant à Madrid et se sentant capable d’embrasser une carrière d’homme de lettres, il publie en 1568 quelques poèmes à la mémoire d’Élisabeth de France, alors Reine d’Espagne. Le faible succès de cette publication l’abat et il décide, l’année suivante, de partir pour Rome, où il entre au service du Cardinal Giulio Acquaviva. Mais, avide de gloire et de renommée, il préfère bientôt rejoindre un régiment de l’armée espagnole, en poste à Naples. Après deux ans d’entraînement et de quelques missions peu valorisantes, il participe en 1571 à la célèbre bataille navale de Lépante, qui opposa les Espagnols aux Turques. C’est au cours de cet affrontement qu’il est blessé, perdant son bras gauche, happé par un boulet de canon. Cette terrible blessure lui valut dans les rangs de l’armée le surnom de “Manchot de Lépante”. C’est d’ailleurs quatre ans plus tard, après avoir quitté les armes, et en voguant vers l’Espagne que Miguel de Cervantès est capturé par des pirates de Barbarie. C’est donc en qualité d’esclave qu’il est emmené en Algérie, où il passe cinq ans, malgré plusieurs tentatives pour recouvrer sa liberté. Enfin, ses parents et amis parviennent à rassembler le montant de la rançon demandée par ses ravisseurs, et c’est un Miguel de Cervantès libre mais prématurément usé qui rentre enfin chez lui, après onze ans d’absence. A trente-trois ans, Cervantès regagne donc l’Espagne. Pourtant, malgré la renommée qu’il avait acquise au service de l’armée et pendant sa détention, il ne peut trouver un emploi, chacun refusant d’engager un infirme. Pour subsister, il doit retrouver ses premières amours, et se consacre exclusivement à sa nouvelle vocation d’écrivain populaire. Entre 1582 et 1585, il est d’une incroyable productivité, rédigeant à une allure folle poèmes et pièces de théâtre, qui lui valent d’être admis dans les cercles littéraires de Madrid, où il a décidé de vivre. Malheureusement, ces écrits ont presque tous disparu aujourd’hui, à l’exception notable d’un roman pastoral, “La Galatée” publiée en 1585. Malgré de relatifs succès, Cervantès ne peut encore vivre de sa plume. Il épouse donc en 1584 la fille d’un riche propriétaire d’Esquivias, dona Catalina de Palacios y Vozmediano. Ce mariage lui vaut des faveurs par son beau-père, dont il hérite de certaines tâches, notamment administratives. C’est ainsi qu’il se retrouve responsable de l’approvisionnement des troupes de la Flotte de l’invincible Armada, ou, quelques années plus tard, de la collecte des impôts. Mais, rapidement soupçonné de détourner à son profit une partie des fonds qui lui sont confiés, il est maintes fois emprisonné et c’est à l’occasion d’un de ses fréquents séjours derrière les barreaux qu’il commence à concevoir son œuvre majeure et magistrale. Et c’est ainsi qu’il imagine peu à peu le sort d’un homme qui, allant de désillusions en désillusions et menant une vie sordide et misérable entre Madrid et Séville, se persuade d’être un chevalier errant, faisant siens des idéaux de paix, de justice et d’amour. C’est en 1605 que Cervantès publie un récit de chevalerie qu’il intitule “L’Ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche”. Le succès est foudroyant, poussant des faussaires à publier dans le même temps trois versions pirates des aventures du Chevalier à la Triste Figure. Malheureusement, poursuivi par la malchance, Cervantès est désigné comme le responsable de ces contrefaçons, et doit répondre de ces chefs d’accusation devant les tribunaux. Désabusé, il se retire de la vie publique et littéraire, vivant des revenus que lui procure le succès jamais démenti de don Quichotte. Il écrit toutefois pendant cette retraite de nombreux autres récits, qu’il publie en 1613, sous le titre des “Nouvelles extraordinaires”. Ce recueil de nouvelles, dont certaines rappellent les romans à la mode italienne, d’autres se rapprochant plus du style romanesque ou fantastique est célèbre encore aujourd’hui, pour la verve satirique et picaresque dont il témoigne. C’est à la veine fantastique du recueil qu’appartient “Le Licencié du verre”, publiée au sein de ces “Nouvelles Extraordinaires”. Les deux dernières années de la vie de Cervantès furent consacrées à la rédaction d’une suite et fin des aventures de don Quichotte, ainsi qu’à la publication de son récit le plus personnel, rédigé sur le ton de la confession, “Voyage au Parnasse”. Épuisé, il achève deux jours avant sa mort un récit épique de chevalerie, “Les Travaux de Persilès”, puis s’éteint le 23 avril 1616, à l’âge de 69 ans. <br /><span class="Texte"><span class="Texte"><strong>“Le Licencié de verre”</strong></span> <br /></span>“Le Licencié de verre” est une de ces nouvelles fascinantes que Cervantès publia à la fin de sa vie, en 1613, après huit années de maturation. A travers l’histoire de cet homme qui sombre dans la maladie, Cervantès laisse libre cours à son génie littéraire, usant de ses grandes connaissances médicales, acquises auprès de son père chirurgien, pour mieux livrer le portrait de Rodaja, qui se croit fait de verre. A travers de multiples changements de rythme tout au long du récit, Cervantès utilise la langue pour pousser son lecteur à réagir aux pérégrinations mentales de son malheureux héros. A ce titre, il est étrange d’observer que les commentateurs font état, chez les contemporains de Cervantès, d’une recrudescence de symptômes comparables chez nombre d’Espagnols qui manifestèrent une névrose similaire à celle décrite dans “Le Licencié de verre”. D’ailleurs, ce sujet est récurrent dans la littérature mondiale, depuis l’Antiquité jusque, plus près de nous, l’ouvrage de A. G. Engstrom paru en 1970, “The Man who thought himself made of glas”. La force du récit de Cervantès n’est cependant pas qu’une simple analyse médicale décrivant les effets d’une psychose, c’est le moyen pour l’auteur de publier une fable, elle-même poussée par une logique intrinsèque. En effet, le héros, à travers son drame personnel, est le vecteur de sentences critiques à l’encontre de sa société, cette société qui ne veut pas le reconnaître, et dont il se refuse à suivre les codes. Naît alors une incompatibilité et une incommunicabilité fondamentales, qui marquent tout le texte. Et c’est de ce sentiment d’isolement que naît la maladie. En effet, Rodaja ressent les premiers symptômes alors qu’il réalise le vide de son existence et sa fragilité personnelle. Le fait de se croire en verre n’est donc chez lui que l’expression de cette terrible peur de soi et de son propre néant. Cervantès, utilisant la maladie de son personnage principal pour critiquer l‘état du monde, porte, par le biais de l’écriture, un regard terriblement lucide et irresponsable, au sens où, faisant parler un homme que chacun s‘accorde à considérer comme fou, il ne saurait être condamné pour les propos qu‘il prête à son héros. “Ainsi, selon Jean Cannavaggio, entend-il dire à chacun sa vérité, une vérité à laquelle n’accèdent que ceux dont Érasme, dans son Éloge de la Folie, exalte la lucidité paradoxale”. Comme avec “Don Quichotte”, Cervantès, dans “Le Licencié de Verre”, démontre qu’il est un homme libre, qui parle à tous les autres hommes libres, dégagés des préjugés de son temps et de tous les temps… <br /><em>Guillaume LECLERE</em> <br />© 2006 Frémeaux & Associés / Groupe Frémeaux Colombini SAS <br /><span class="Soustitre">Michel Bouquet</span> <br />Michel Bouquet est né en 1925 à Paris. Après avoir tâté de nombreux petits métiers, passant de mécanicien-dentiste à apprenti pâtissier, il se lance dans la comédie en 1947. Dès lors, on peut le voir dans “Monsieur Vincent” de Maurice Cloche, puis l’année suivante dans “Manon” de Henri-Georges Clouzot. Dès lors, sa carrière s’envole. Pris en amitié par de nombreux réalisateurs, il tourne beaucoup, “La sirène du Mississipi” de Truffaut en 1968, “Poulet au vinaigre” de Poiret en 1985, “Tous les matins du monde” de Corneau en 1991, devenant une véritable icône, alliant tendresse et austérité. Il livre ici une vision du “Licencié de Verre” qu’il rend vivante et folle, à l’image du héros que la peur et la maladie mentale submergent. “Je demande toujours aux personnages de jouer pour moi, ils le font tellement mieux” dit de son travail cet acteur simple qui ressuscite par sa seule voix toute l’Espagne du XVIème siècle et c’est tout le fantôme du “manchot de Lépante” qui revit. <br /><strong>CHRONOLOGIE</strong> <br /><strong>1547</strong> Miguel de Cervantès naît à Alcalá de Henares, le 29 septembre. Il est le troisième enfant du chirurgien Rodrigo de Cervantès et de Leonor de Cortinas. <br /><strong>1553</strong> La famille Cervantès s’installe à Valladolid. Mort de Rabelais. <br /><strong>1556</strong> Avènement de Philippe II. <br /><strong>1558</strong> Mort de Charles Quint. Avènement d’Elisabeth Ire d’Angleterre. <br /><strong>1559</strong> Mort d’Henri II. <br /><strong>1561</strong> La famille Cervantès s’installe à Madrid. <br /><strong>1562</strong> Naissance de Lope de Vega. <br /><strong>1564</strong> La famille Cervantès s’installe à Séville. Naissance de Shakespeare. Mort de Michel-Ange. <br /><strong>1566</strong> La famille Cervantès retourne à Madrid. Miguel fréquente l’étude de Juan López de Hoyos, maître ès humanités, érasmiste. <br /><strong>1569</strong> Miguel de Cervantès réside à Rome. <br /><strong>1570</strong> Toujours à Rome, Cervantès s’enrôle comme soldat dans l’expédition maritime contre les Turcs, commandée par le général des armées pontificales, Marc Antoine de Colonna. <br /><strong>1571</strong> Les flottes coalisées de l’Espagne, de Venise et du Saint Siège, sous le commandement de don Juan d’Autriche, remportent le 7 octobre, à Lépante, la victoire sur les Turcs. Cervantès est blessé à la main gauche et hospitalisé à Messine. <br /><strong>1572</strong> Cervantès participe à la campagne navale de don Juan d’Autriche à Corfou. Massacre de la Saint-Barthélémy. <br /><strong>1573</strong> Nouvelle expédition de don Juan d’Autriche contre Tunis et La Goulette à laquelle prend part Cervantès. <br /><strong>1574</strong> Cervantès s’installe en Sicile, puis à Naples. <br /><strong>1575</strong> En regagnant l’Espagne, Cervantès est fait prisonnier au large des côtes catalanes par le pirate barbaresque Arnaut Mami, et conduit à Alger. <br /><strong>1576</strong> Première évasion de Cervantès, qui est repris et reconduit à Alger. <br /><strong>1577</strong> Deuxième tentative d’évasion et nouvel échec. <br /><strong>1578</strong> Troisième tentative d’évasion et autre échec. Mort de don Juan d’Autriche. <br /><strong>1579</strong> Quatrième tentative d’évasion. Cervantès obtient la grâce du pacha d’Alger. <br /><strong>1580</strong> Cervantès est libéré; il rejoint Madrid. Première édition des Essais de Montaigne. Naissance de Quevedo. <br /><strong>1582</strong> Cervantès écrit La Galatée. Représentation de ses premières pièces de théâtre, dont La Vie à Alger. <br /><strong>1584</strong> Cervantès épouse le 12 décembre, à Esquivias, Catalina de Salazar. Naissance, cette même année, de sa fille naturelle, Isabel de Saavedra. <br /><strong>1585</strong> Mort de Rodrigo de Cervantès, père de Miguel. Publication de la première partie de La Galatée. Mort de Ronsard. <br /><strong>1587</strong> Cervantès s’installe à Séville. Commissaire aux approvisionnement des galères du roi, chargé de pourvoir en vivres l’“Invincible Armada”, il traite avec les meuniers, les muletiers et les charretiers d’Andalousie. <br /><strong>1589</strong> Assassinat d’Henri III. <br /><strong>1592</strong> Cervantès est emprisonné pour vente illégale de blé, puis rapidement libéré. Mort de Montaigne. <br /><strong>1593</strong> Mort de Leonor de Cortinas, mère de Cervantès. <br /><strong>1594</strong> Entrée d’Henri IV à Paris. <br /><strong>1596</strong> Naissance de Descartes. <br /><strong>1597</strong> Cervantès est incarcéré à Séville, accusé d’avoir détourné de l’argent de l’État. <br /><strong>1598</strong> Libération de Cervantès. Mort de Philippe II. Avènement de Philippe III. <br /><strong>1600</strong> Rodrigo de Cervantès, frère de Miguel, est tué à la bataille des Dunes. Cervantes quitte Séville pour s’installer en Castille. Shakespeare écrit Hamlet. <br /><strong>1603</strong> Mort d’Elisabeth Ire d’Angleterre. <br /><strong>1605</strong> Publication de la première partie de Don Quichotte. Le succès est tel que six éditions sont publiées en Espagne la même année. <br /><strong>1606</strong> Cervantès et sa famille se déplacent à Madrid, avec la cour. En Angleterre, première représentation de Macbeth. Naissance de Corneille. <br /><strong>1608</strong> Traduction française par N. Baudouin de la nouvelle Le Curieux malavisé, insérée dans la première partie de Don Quichotte. <br /><strong>1609</strong> Cervantès entre dans la Congrégation du Très-Saint-Sacrement, fraternité et académie littéraire à laquelle appartiendront Lope de Vega et Francisco de Quevedo. Expulsion des morisques. Mort d’Andrea, sœur aînée de Cervantes. <br /><strong>1610</strong> Assassinat d’Henri IV. <br /><strong>1611</strong> Mort de Magdalena, sœur cadette de Cervantès. Séjour à Esquivias. <br /><strong>1613</strong> Publication des Nouvelles exemplaires, dédicacé au comte de Lemos, bienfaiteur de Cervantès et vice-roi de Naples. Le recueil connaît un grand succès. <br /><strong>1614</strong> Publication, par un éditeur de Tarragone, d’une seconde partie de Don Quichotte, apocryphe, connue aujourd’hui sous le nom du Quichotte d’Avellaneda. Publication du Voyage au Parnasse. Traduction française, par César Oudin, de la première partie de Don Quichotte. <br /><strong>1615</strong> Publication de la seconde partie de Don Quichotte, dédicacée au comte de Lemos, dans laquelle Cervantès fait allusion à la suite apocryphe d’Avellaneda. Le succès est considérable. Publication de Huit Comédies et huit intermèdes jamais représentés. Traduction française, par François de Rosset, des Nouvelles exemplaires. <br /><strong>1616</strong> Miguel de Cervantès meurt à Madrid le 23 avril. Mort de Shakespeare. <br /><strong>1617</strong> Publication des Travaux de Persilès et Sigismonde, dédicacé au comte de Lemos. Réédition en Espagne de toutes les œuvres de Cervantès. <br /><strong>1618</strong> Traduction française, par François de Rosset, de la seconde partie de Don Quichotte. <br />Chronologie établie par <em>Aline SCHULMAN</em> <br /><span class="Soustitre">Le licencié de verre</span> <br />01. Par une matinée d’été, deux jeunes gentilshommes… 4’58 <br />02. Sancho prit congé d’eux… 6’18 <br />03. De là, il se rendit en Sicile… 2’57 <br />04. Au moment où Sancho prenait ses licences… 5’43 <br />05. Bientôt les polissons l’entourèrent… 3’42 <br />06. La nouvelle de l’étrange folie de Sancho 7’07 <br />07. Sancho resta plus d’une année… 4’18 <br /><span class="Soustitre">La force du sang</span> <br />08. Par une nuit des plus chaudes de l’été 3’53 <br />09. Rodolfe cependant, usant de prudence et de ruse… 5’15 <br />10. La réponse que fit Rodolfe… 3’54 <br />11. 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Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. 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Rédigé en 1925 et publié la même année, ce récit ne conte pas uniquement l’incroyable biographie de Suter, le premier milliardaire américain, c’est un fascinant tableau des Etats-Unis à une fabuleuse époque de leur histoire qui est livrée au lecteur, grâce à une prose franche et vive. Précurseur du vers libre, ami des peintres et de la bohème de Montmartre, le poète et bourlingueur Cendrars acquiert enfin une renommée avec L’Or en 1925.<br /><strong>Claude Colombini Frémeaux<br /></strong><em>Coédition : INA - Frémeaux & Associés en accord avec Miriam Cendrars.</em></p><br><br><p>A la suite d’une lecture radiophonique, Blaise Cendrars note dans ses cahiers, le 9 octobre 1953 : “Jean Servais est remarquablement bon”. 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Il s’est déjà fait connaître par un poème particulièrement novateur, <em>La Prose du Transsibérien et de la petite</em> <em>Jehanne de France,</em> écrit en 1913 à Montmartre, où il fréquente ses amis peintres. <br />Pourtant, Blaise CENDRARS était déjà connu dans les milieux de l’avant-garde culturelle depuis bien longtemps. <br />Né en Suisse à La-Chaux-de-Fonds en 1887 sous le nom de Frédéric-Louis SAUSER, de père et mère suisses, il ne cessa durant toute son enfance de voyager de par le monde, suivant son père Georges, “inventeur de profession et d’esprit”, qui allait de clients en clients. Il visite ainsi l’Italie et Naples, l’Egypte… et aboutit finalement à Neuchâtel, en Suisse, où il finira par s’établir. <br />C’est de Moscou qu’il fuit vers la Chine, empruntant le fameux Transsibérien, qui lui inspirera, on l’a vu, ce qui demeure son premier et son plus célèbre poème. Puis, il émigre à New York en compagnie de sa femme Féla, rencontrée en 1907… Malade, il y écrira dans une nuit de folie <em>Pâques à New-York,</em> qu’il signe du pseudonyme de Blaise Cendrars, tel “le phénix qui renaîtrait de ses cendres”, poème que beaucoup considèrent comme le tout premier poème en vers réellement libres, avant même les <em>Alcools </em>de Guillaume Apollinaire qui datent, eux de 1914 et dont Blaise a d’ailleurs fourni le titre… <br />En 1913, il rentre à Paris, où il se lie avec les jeunes artistes de Montmartre, Picasso, Guillaume Apollinaire, ou encore Fernand Léger qui l’invitent à emménager à La Ruche, cette maison sur la Butte où se concentrait alors l’avant-garde artistique. Cendrars a enfin trouvé sa vraie famille et publie en collaboration avec Sonia Delaunay <em>La Prose du</em> <em>Transsibérien et de la Petite Jehanne de France,</em> qui est annoncé comme le <em>premier livre simultané</em> dans lequel le rythme de la poésie s’allie aux couleurs de la peinture. <br />Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, il lance un appel aux artistes du monde entier exilés en France et les invite à prendre part au combat, “pour l’amour du pays”. Il s’engage alors dans la Légion, expérience dont il tirera un récit intitulé<em> La Main coupée,</em> en référence à son bras droit, qu’il perd dans un combat en 1915. Réformé, il erre dans Paris déserté et se fait naturaliser français. C’est pour lui une période d’intense création artistique. Après la guerre, il se lance dans les affaires, tout en poursuivant la maturation de son œuvre. Il commence à rédiger un roman qui l’obsède depuis l’enfance <em>L’Or, ou la merveilleuse histoire de général Johann August Suter,</em> qu’il fait publier en 1925. <br />Immédiatement, le roman est un succès ; c’est la fortune et la renommée internationale, enfin ! Le roman est traduit en 25 langues et le nom de Cendrars fait le tour du monde. Une adaptation cinématographique est tournée à Hollywood en 1936 sous le titre <em>Suter’s Gold</em>. <br />Fort de sa nouvelle popularité, quoique, selon la formule d’André Malraux, “distraitement reconnu”, Cendrars, au travers le reste de son œuvre (<em>Moravagine, Eloge de la vie dangereuse,</em> <em>Bourlinguer, Emmène-moi au bout du monde</em>…), consolidera sa réputation d’écrivain aventurier, témoin de son époque et parcourra le monde tout en se consacrant à ses <em>Mémoires,</em> récit de ses multiples vies, réelles ou rêvées. <br />Il disparaît le 21 janvier 1961, en laissant derrière lui une œuvre dont l’importance ne cesse d’être depuis lors redécouverte et affirmée. <br /><span class=Soustitre2>L’OR <br /></span>Obsédé par l’histoire de Johann-August Suter, par ce formidable récit d’aventure, ce destin si extraordinaire que celui du général suisse en exil qui se vit ruiné par l’OR, Cendrars mûrit cette œuvre depuis des années. <br />Rédigé en 1925 et publié la même année, ce récit ne conte pas uniquement l’incroyable biographie de Suter, le premier milliardaire américain, c’est un fascinant tableau des Etats-Unis à une fabuleuse époque de leur histoire qui est livrée au lecteur, grâce à une prose franche et vive.<br />Cendrars innove dans l’écriture, en nous relatant la vie de son héros dans un style nerveux, incisif, utilisant le présent de l’indicatif, “le seul des cinq modes du verbe qui exprime l’état, l’existence ou l’action d’une manière certaine, positive, absolue”.<br />Et c’est dans un récit d’aventures palpitant que l’on est entraîné, découvrant l’univers américain du XIXe siècle, brutal, incroyablement puissant et brut de toutes les horreurs du “Vieux Continent”, un “Nouveau Monde”, qui nous enchante comme il enchante Suter et inspire Cendrars, lequel trouve ici le loisir d’y exprimer à la fois une Utopie et ses déceptions, un rêve et le réveil, la richesse et la misère. <br />Le roman est une œuvre multiple, comme toutes les œuvres de Cendrars. C’est un merveilleux récit d’aventures, contant l’évolution puis la déchéance d’un homme comme Cendrars les aimait, fiers, droits, et forts, mais aussi une terrible fable allégorique. Le roman conte tout de même la progression sociale et financière d’un émigrant suisse qui s’installe en Amérique et qui y monte un immense empire agricole, en même temps qu’un communauté idéale, avant de se trouver ruiné par la découverte sur ses terres en 1848 de la première pépite d’OR de Californie, prélude à la Grande Ruée vers l’OR ! <br />C’est ainsi que Cendrars bâtit son œuvre, en montrant le terrible paradoxe du destin de Suter, l’homme qui sera ruiné par l’Or ! Incroyable histoire d’un homme hors du commun contée par un écrivain extraordinaire ! Et pourtant, malgré tout le tragique de ce récit, Cendrars le qualifie paradoxalement de “merveilleuse histoire”, rappelant ainsi les épopées d’antan. Car, Suter a beau conquérir puis perdre le sens de sa vie et toute sa fortune, il n’en gagne pas moins l’immortalité céleste et littéraire… <br />L’œuvre de Cendrars marque “une date dans la littérature française” (Philippe Soupault), en affirmant le génie de son auteur, le côté novateur de son art, de sa technique de récit, de sa prose, de ses romans qui sont autant de poèmes. <br />“Je serai célèbre par un mauvais coup ou par l’écriture” prédisait Cendrars dès 1913. A l’évidence, grâce à <em>L’Or,</em> son destin a fait le bon choix …<br /><em> Guillaume LECLÈRE<br /></em><span class=Source> © Frémeaux & Associés/Groupe Frémeaux Colombini SA, 2005<br /></span><br />C’est Jean Servais (1910-1976), vu dans quatre-vingt films (dont quelques grands classiques, tels <em>La fièvre</em> <em>monte à El Pao</em> de Luis Buñuel aux côtés de Gérard Philipe ou encore <em>L’Homme de Rio</em> de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo), qui prête sa voix au récit de Cendrars. <br />Par une alternance de tonalités finement jouées, la voix du comédien permet à l’œuvre écrite de révéler tout son sens. Au fil du récit, l’aspect tour à tour burlesque et tragique de la destinée du général Suter nous saisit et nous bouleverse. La voix chaude du comédien transforme le récit et fait apparaître, comme sous nos yeux, les vastes paysages américains, l’âpreté des ambitions et des rivalités mais également les espoirs et la joie de celui qui reconstruit sa vie en même temps qu’il bâtit un monde nouveau. <br />Le comédien donne merveilleusement vie au personnage de Suter, dont la longue silhouette semble véritablement présente, droite et fière ; dans le même temps, c’est Cendrars qui renaît une fois encore de ses cendres… Et c’est tout une époque qui revit ainsi, une époque folle, rapide, vive, exaltante à l’image de la vie telle que la rêvaient Cendrars et ses héros. <br /><span class=Soustitre2>Références bibliographiques<br /></span>Blaise CENDRARS, <em>L’Or,</em> Paris, Gallimard, 2004. <br />Miriam CENDRARS, Blaise Cendrars, <em>L’Or d’un poète,</em> Découvertes Gallimard, 2004. <br />Miriam CENDRARS, <em>Blaise Cendrars,</em> Balland, 1993.<br /><span class=Soustitre2>Discographie<br /></span><strong>CD 1<br />1.</strong> Chapitre I - 1 5’50 <br /><strong>2.</strong> Chapitre I - 2 1’17 <br /><strong>3.</strong> Chapitre I - 3 2’41 <br /><strong>4.</strong> Chapitre I - 4 2’07 <br /><strong>5.</strong> Chapitre II - 5 1’57 <br /><strong>6. </strong>Chapitre II - 6 5’22 <br /><strong>7.</strong> Chapitre II - 7 5’12 <br /><strong>8.</strong> Chapitre III - 8 1’28<br /><strong>9.</strong> Chapitre III - 9 0’41<br /><strong>10.</strong> Chapitre III - 10 1’21 <br /><strong>11.</strong> Chapitre III - 11 2’39 <br /><strong>12.</strong> Chapitre III - 12 1’13 <br /><strong>13.</strong> Chapitre IV - 13 5’13 <br /><strong>14.</strong> Chapitre IV - 14 1’56 <br /><strong>15.</strong> Chapitre IV - 15 2’19 <br /><strong>16.</strong> Chapitre V - 16 1’31 <br /><strong>17.</strong> Chapitre V - 17 1’14 <br /><strong>18.</strong> Chapitre V - 18 5’06 <br /><strong>19.</strong> Chapitre VI - 19 1’42 <br /><strong>20.</strong> Chapitre VI - 20 0’34 <br /><strong>21.</strong> Chapitre VI - 21 2’29 <br /><strong>22.</strong> Chapitre VI - 22 3’26 <br /><strong>CD 2<br />1.</strong> Chapitre VI - 23 4’27 <br /><strong>2.</strong> Chapitre VI - 24 1’09 <br /><strong>3.</strong> Chapitre VI - 25 3’35 <br /><strong>4.</strong> Chapitre VII - 26 2’05 <br /><strong>5.</strong> Chapitre VII - 27 0’28 <br /><strong>6.</strong> Chapitre VIII - 28 1’32 <br /><strong>7.</strong> Chapitre VIII - 29 0’28 <br /><strong>8.</strong> Chapitre IX - 30 0’49 <br /><strong>9.</strong> Chapitre IX - 31 10’01 <br /><strong>10.</strong> Chapitre X - 32 3’41 <br /><strong>11.</strong> Chapitre X - 33 0’50 <br /><strong>12.</strong> Chapitre X - 34 2’58 <br /><strong>13.</strong> Chapitre X - 35 0’54 <br /><strong>14.</strong> Chapitre X - 36 1’14 <br /><strong>15.</strong> Chapitre X - 37 2’20 <br /><strong>16.</strong> Chapitre XI - 38 3’14 <br /><strong>17.</strong> Chapitre XI - 39 6’27 <br /><strong>18.</strong> Chapitre XI - 41 1’14 <br /><strong>19.</strong> Chapitre XI - 42 1’45 <br /><strong>20.</strong> Chapitre XII - 43 1’02<br /><strong>21.</strong> Chapitre XII - 44 0’39 <br /><strong>22.</strong> Chapitre XII - 45 3’30 <br /><strong>CD 3<br />1.</strong> Chapitre XII - 46 9’10 <br /><strong>2.</strong> Chapitre XII - 47 3’17 <br /><strong>3.</strong> Chapitre XII - 48 0’28 <br /><strong>4.</strong> Chapitre XII - 49 2’56 <br /><strong>5.</strong> Chapitre XIII - 50 2’34 <br /><strong>6.</strong> Chapitre XIII - 51 1’04 <br /><strong>7.</strong> Chapitre XIII - 52 2’21 <br /><strong>8.</strong> Chapitre XIII - 53 0’31 <br /><strong>9.</strong> Chapitre XIV - 54 0’42 <br /><strong>10.</strong> Chapitre XIV - 55 2’18 <br /><strong>11.</strong> Chapitre XIV - 56 1’45 <br /><strong>12.</strong> Chapitre XIV - 57 2’34 <br /><strong>13.</strong> Chapitre XIV - 58 1’04 <br /><strong>14.</strong> Chapitre XIV - 59 0’36 <br /><strong>15.</strong> Chapitre XIV - 60 1’10 <br /><strong>16.</strong> Chapitre XV - 61 1’11 <br /><strong>17.</strong> Chapitre XV - 62 0’32 <br /><strong>18.</strong> Chapitre XV - 63 1’08 <br /><strong>19.</strong> Chapitre XV - 64 2’29 <br /><strong>20.</strong> Chapitre XV - 65 0’22 <br /><strong>21</strong>. Chapitre XVI - 66 1’05 <br /><strong>22.</strong> Chapitre XVI - 67 3’21 <br /><strong>23.</strong> Chapitre XVI - 68 1’08 <br /><strong>24.</strong> Chapitre XVI - 69 0’53 <br /><strong>25.</strong> Chapitre XVI - 70 1’17 <br /><strong>26.</strong> Chapitre XVI - 71 1’39 <br /><strong>27.</strong> Chapitre XVI - 72 0’48 <br /><strong>28.</strong> Chapitre XVI - 73 1’41 <br /><strong>29.</strong> Chapitre XVII - 74 0’32 <br /></span></p><br /><p><span class=Source> L'Or de Blaise Cendrars par Jean Servais, enregistrement historique de 1954 (livre audio) © Frémeaux & Associés Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. 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Le merveilleux du passe-muraille fait office de métaphysique.<br /> Marcel Aymé parlant de la littérature pour enfants : «la vie quotidienne leur offre plus rarement qu’aux adultes ce visage ingrat qui incite à chercher hors du réel un refuge ou une revanche… Le monde réel, solide, qu’ils commencent à interroger, ne leur a pas apporté de déceptions suffisamment graves pour qu’ils éprouvent le besoin de s’en absenter… ce sont les grandes personnes (et particulièrement les hommes) qui manifestent le plus vif penchant pour le merveilleux…» Il fournit… une réponse tantôt aimable, tantôt tragique à certaines de ces inquiétudes métaphysiques.<br /> Philippe Dumat a «l’humeur du moment» du novelliste, Marcel Aymé : sa lecture alerte, enjouée se garde de donner au passe-muraille le ton doctrinal de la littérature engagée d’un Camus ou d’un Sartre. D’une voix dont chaque nuance cache à la fois la fantaisie, la tendresse ou un drame latent, Philippe Dumat fait revivre Garou-Garou et la butte Montmartre. A chaque instant, on craint de voir apparaître ce terrible héros au travers de nos murs !"<br /><strong>Claude Colombini-Frémeaux & Alexandre Wong<br /><br /></strong><span style="font-size:xx-small;">Droits : Ina exploité par Frémeaux & Associés en accord avec Gallimard et Succession Marcel Aymé - Enregistrement Intégral 1957 © Gallimard</span></div>" "description_short" => "<h3>Lu par PHILIPPE DUMAT</h3>" "link_rewrite" => "le-passe-muraille-marcel-ayme" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "Le Passe-Muraille - Marcel Aymé" "available_now" => null "available_later" => null "delivery_in_stock" => null "delivery_out_stock" => null "new" => "0" "id_product_attribute" => 213 "product_attribute_minimal_quantity" => "1" "id_image" => "778-18890" "legend" => null "manufacturer_name" => null "category_default" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "orderprice" => 37.87 "allow_oosp" => true "category" => "litterature-du-xxeme-siecle-livres-sonores-et-theatre" "category_name" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "link" => "https://preprod.fremeaux.com/index.php?id_product=778&rewrite=le-passe-muraille-marcel-ayme&controller=product&id_lang=1" "attribute_price" => 0.0 "price_tax_exc" => 37.87 "price_without_reduction" => 50.94595 "price_without_reduction_without_tax" => 48.29 "reduction" => 10.9931 "reduction_without_tax" => 10.42 "specific_prices" => array:19 [ …19] "quantity_all_versions" => 10000 "features" => array:2 [ …2] "attachments" => [] "virtual" => 0 "pack" => true "packItems" => [] "nopackprice" => 0 "customization_required" => false "attributes" => array:1 [ …1] "rate" => 5.5 "tax_name" => "TVA FR 5.5%" "ecotax_rate" => 0.0 "classic_pack_price_tax_exc" => 48.29 "is_ap5_bundle" => true "dwf_parent_product" => "1" "dwf_distinctions" => null "dwf_livret" => """ <h3>LE PASSE-MURAILLE</h3>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Soustitre">LE PASSE-MURAILLE</span><br /><strong>MARCEL AYMÉ</strong></span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte">Suivi de La Carte * Le Proverbe * La Légende poldeve<br /></span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte">Enregistrement historique de 1957<br />Lu par Philippe Dumat<br /><em>Texte intégral © Gallimard</em></span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte"> </span></p>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Soustitre">Je suis partout</span><br />“Jamais nous n’avons été plus libres que sous l’occupation allemande…”. La boutade de Jean-Paul Sartre aurait pu être lancée par Marcel Aymé. Le philosophe de la responsabilité pour qui un mot, un silence engage l’écrivain dans son siècle eut, pendant la guerre, contre toute attente, la pudeur du stoïcien, mettant l’événement fâcheux à distance autant qu’il le pouvait pour préserver sa liberté intacte. Aymé, lui, ne plia pas sa bonne parole aux circonstances : il assuma son retrait, avant et après la guerre au risque de passer pour un collaborateur, réputation qu’il ne vola pas complètement. La vente du <em>Club des soupirants,</em> scénario, dans le genre farce un peu lourde, vendu en 1941 à la Continental-Film que dirigeait Alfred Greven, sa participation plus culturelle que politique à des journaux collaborationnistes (<em>Je suis partout</em> où travaillait Robert Brasillach, <em>La Gerbe</em>) ne sont pas pourtant plus condamnables que l’usurpation par Sartre du titre d’intellectuel résistant : quelques articles dans la presse clandestine, deux pièces anti-conformistes, la constitution d’un groupe anti-nazi et anti-vichyssois (“Socialisme et Liberté”) qui s’en tint à des échanges intellectuels ne l’ont pas existentiellement engagé. <br />Comment écrire sous l’occupation ? La mise en situation de la liberté humaine, dans <em>Le passe-muraille</em> de Marcel Aymé (recueil de nouvelles édité chez Gallimard fin 43), n’a pas, au contraire du Huis clos de Sartre, de prétention philosophique. Le merveilleux du <em>passe-muraille</em>, des <em>Sabines</em>, de <em>La Carte</em> fait office de métaphysique ; parlant de la littérature pour enfants : “la vie quotidienne leur offre plus rarement qu’aux adultes ce visage ingrat qui incite à chercher hors du réel un refuge ou une revanche… Le monde réel, solide, qu’ils commencent à interroger, ne leur a pas apporté de déceptions suffisamment graves pour qu’ils éprouvent le besoin de s’en absenter… ce sont les grandes personnes (et particulièrement les hommes) qui manifestent le plus vif penchant pour le merveilleux… Il fournit… une réponse tantôt aimable, tantôt tragique à certaines inquiétudes métaphysiques qui ne tourmentent nullement les enfants (<em>Plaisirs de France</em>, noël 1946)”. Marcel Aymé ne cherche pas à s’évader de la vie de tous les jours ; en enfant, il y trouve son merveilleux : d’emblée, ses personnages ont prise sur le réel, l’investissent pleinement, le traversent spatialement, temporellement de part en part, n’ont pas à devenir libres. Montmartre, quartier qu’il habita pendant la guerre, est irréel dès les premières lignes : “Il y avait à Montmartre… un excellent homme nommé Dutilleul qui possédait le don particulier de passer à travers les murs sans en être incommodé”; “Il y avait à Montmartre… une jeune femme prénommée Sabine qui possédait le don d’ubiquité. Elle pouvait à son gré se multiplier et se trouver… en autant de lieux qu’il lui plaisait souhaiter”. <br />Marcel Aymé essaie d’en rester là : son imagination ne déréalise pas son époque, le Paris qu’il connaît : l’occupant est présent, les rues repérables : “je pars sur des données imaginaires avec une conscience paisible et une foi robuste dans la vérité du dénouement, de sorte qu’en achevant la nouvelle, j’ai le droit (parce que j’ai été réaliste tout le temps) d’ignorer les absurdités auxquelles j’ai feint de me laisser aller (prière d’insérer de <em>Derrière chez Martin</em>)”. Pas de fuite en avant. Pas de mise à plat naturaliste de la vie des Français pendant la guerre non plus. Juste une façon toute personnelle de s’accommoder des aléas de l’histoire en racontant des histoires. S’il considère que l’occupation est un quotidien indépassable, ce n’est sûrement pas pour l’approuver et encore moins pour collaborer avec le plus fort. Son indifférence toute sceptique ne le fait adhérer à rien, pas plus au fascisme, au catholicisme, qu’à la résistance. Passe-muraille, il répond au portrait qu’en fait Brasillach : “Indomptablement en dehors des partis, il se contente de passer à travers l’existence, muet et railleur”. À ses yeux, Sartre comme Camus “sont deux croyants (<em>Les Nouvelles littéraires</em>, 29 décembre 1949)” : pensent que l’histoire a un sens avec ses héros et ses salauds – Camus à qui Aymé proposa de signer la pétition pour sauver Brasillach de la peine de mort en 1945 ne comprend pas qu’on puisse charger le hasard de concourir à former des opinions politiques qui déshonorent (lettre-réponse à Aymé). <br />Aymé défend le déshonneur de Brasillach comme il accepte la faiblesse indépassable des hommes en général. C’est comme ça. Ils font ce qu’ils peuvent. À ce compte-là, il ne peut pas être déçu par la triste réalité. Au moins a-t-il le bon goût de ne pas se croire meilleur que les autres : “L’écrivain devrait être non plus le témoin, mais la conscience de son temps. Aussi refusera-t-il de s’engager, car il lui faut pouvoir dire tout comme une conscience : “Hier je me suis trompé” (<em>Les Nouvelles littéraires</em>, 3 octobre 1957)”. D’où, cette empathie très caractéristique qui le rend indulgent à la gentille médiocrité de ses personnages. <br />Le merveilleux d’Aymé naît de l’impossibilité pour le passe-muraille d’être à la hauteur du don divin qui lui est offert ; ce qu’il veut, c’est juste épater ses collègues de travail en leur prouvant que c’est bien lui l’auteur des cambriolages qui déchaînent l’opinion publique. Alors qu’il est totalement libre d’aller où il veut, il reste dans sa petite case d’employé de bureau. Ses actions démentent sa grandeur comme l’adulte oublie son enfance, vivant sur une vie perdue où le merveilleux était tangible. Il y a le regret chez l’écrivain d’avoir à imaginer ce qu’il vivait enfant. <em>Les Contes du chat perché</em>, publiés avant la guerre (en 1934), illustrent cette incompréhension entre des parents et des enfants obligés de tolérer chez les uns comme chez les autres une naïveté qu’ils ne placent pas au même endroit. <br />D’où la préférence donnée à ses nouvelles qui sont toutes des contes : “A la différence du roman, le recueil de nouvelles n’est jamais conçu en vue de la prière d’insérer. Chacune des pièces détachées qui le composent correspond à l’idée, à l’humeur d’un moment, et il n’est pas possible de trouver à l’usage des critiques un très bref et très substantiel résumé qui dispense de lire le volume (prière d’insérer d’En Arrière)”. Précisément, dans le récit bref, l’écrivain n’a pas à donner un sens définitif, une profondeur. Pas de discours pour s’expliquer. Il s’y montre temporairement. Dans la préface qu’il fait aux <em>Contes </em>d’Andersen en 1963, Aymé insiste sur l’absence de morale du conte – ainsi, dans le <em>Briquet</em>, le soldat, par simple accès d’humeur, coupe la tête de la vieille sorcière. C’est comme ça. Rien à ajouter. Ce n’est ni bien ni mal. <br />Proche de Tchékhov dont il présente, en 1947, un choix de nouvelles, il y définit le conteur par son non-engagement : “Dans cette Russie de la fin du XIXe siècle où les esprits se séparaient d’abord selon des tendances libérales ou réactionnaires, Tchékhov ne devait jamais appartenir ni à la droite, ni à la gauche. Il avait trop le sentiment du vrai… On y reconnaît constamment ce don essentiel du conteur, qui est d’entrer en étroite communion avec ses personnages tout en les considérant avec un détachement lucide, comme s’il avait le pouvoir de se dédoubler. C’est ce don-là qui fait qu’en lisant ses contes, on y sent Tchékhov partout sans le voir nulle part”. Le conteur, conscience de son temps”, est le passe muraille, le sceptique par excellence : décidé à ne pas se situer, à ne pas s’enfermer entre quatre murs, aucun parti-pris idéologique ne déforme, en l’arrêtant, sa vision des choses. Tout lui est transparent. Aussi n’a-t-il pas de mal à s’incarner dans tous les hommes qu’il voit ou imagine, à en partager le sort. Tous les points de vue humains qu’il emprunte se valent à condition de ne pas en choisir un plus qu’un autre. Pas de vérité sans liberté. L’écrivain est multiple, sans identité, sorte de dieu à échelle humaine.<br /><span class="Soustitre">Le passe-muraille</span><br />D’abord parue dans une revue littéraire <em>Lectures 40</em>, la nouvelle est intitulée <em>Garou-Garou</em>. Dans son second roman <em>Aller retour</em> publié en 1927, Marcel Aymé traite déjà du problème de la modification du moi par un acte de la volonté ou par un coup du hasard. Source certaine d’inspiration : <em>La Disparition d’Honoré Subrac</em> de Guillaume Apollinaire, conte qui appartient au recueil <em>L’Hérésiarque et Cie</em>, raconte l’histoire d’un homme qui, pour échapper à un mari jaloux et armé, s’adosse à un mur en souhaitant s’y confondre ; il prend la couleur du papier de tenture pour retrouver ensuite sa forme normale et sa couleur naturelle. </span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><br /><span class="Texte"><span class="Soustitre">La Carte<br /></span>Publiée le 2 avril 1942 dans <em>La Gerbe</em> (journal dirigé par Alphonse de Chateaubriant), la nouvelle reprend elle aussi un élément du conte d’Apollinaire <em>La Disparition d’Honoré Subrac</em> : le héros est obligé de se déshabiller avant de se fondre dans le mur comme on laisse dans <em>La Carte</em> ses habits en mourant. Elle prolonge la chronique “Ironie des mesures de pénitence” faite par Aymé dans <em>Aujourd’hui </em>(16 octobre 1940) sur l’apparition des cartes d’alimentation : “Les denrées comestibles se sont d’un coup tellement raréfiées qu’il a fallu créer la carte d’alimentation… Il se révèle, en effet, que le minimum alimentaire n’est pas à la portée de toutes les bourses… L’ironie féroce vise le chômeur, à qui l’Etat dit en somme : “Voilà ce dont vous avez strictement besoin et voici de quoi en satisfaire le tiers ou le quart”… De plus en plus nombreux sont les gens nécessiteux qui se résignent à vendre une partie de leurs tickets afin de pouvoir utiliser ce qui leur en restera… Le pauvre, n’ayant plus rien à porter au mont-de-piété, négocie le droit à la vie que lui reconnaît l’Etat”. </span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><br /><span class="Texte"><span class="Soustitre">Le Proverbe</span><br />Publiée avant l’entrée des Allemands dans Paris le 15 novembre 1939, cette nouvelle prend comme dans <em>Les Contes du chat perché</em> le parti des enfants contre les parents.</span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><br /><span class="Texte"><span class="Soustitre">La Légende poldève</span><br />La nouvelle, exemple de l’athéisme revendiqué par Aymé (il y a de la place pour tout le monde au paradis, même pour les salauds) fut publiée le 2 octobre 1942 dans <em>Je suis partout</em>, journal collaborateur – le passe-muraille, lui aussi, est partout : ironie de l’auteur ?<br />Alexandre Wong<br />© Frémeaux & Associés – Groupe Frémeaux Colombini SAS 2007</span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p></p>\r\n <p><span class="Texte"><strong>Philippe Dumat lit <em>Le passe-muraille </em>de Marcel Aymé</strong><br />C’est Philippe Dumat qui prête sa voix aux récits de Marcel Aymé. Le comédien y livre une nouvelle facette de son talent. Né à en 1925, il entre au théâtre <em>Pigalle </em>à 18 ans et devient la doublure de trois rôles dans une comédie musicale, <em>Rien qu’un baiser</em>. En 1956, il intègre la troupe de Robert Dhéry, au côté de Colette Brosset, Jacques Legras, Pierre Tornade… et, occasionnellement Louis de Funès. Il joue au théâtre à Londres la nouvelle version des Branquignol, La plume de ma tante. Il participe à une douzaine de pièces filmées pour la fameuse émission Au théâtre ce soir.<br />Sa femme Nicole Vervil, actrice, l’entraînera dans le monde du doublage. Sa voix devient vite incontournable dans les rôles des méchants des dessins animés. 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L’ambition est la même que l’auteur des Faux-Monnayeurs : ne pas s’arrêter au mot à mot, à une diction hachée, aller trouver dans ce récit la pensée et l’émotion de Joseph Conrad.<br /><strong>Claude Colombini-Frémeaux</strong></p>\n <p><strong><br />Lecture de "Typhon" de Joseph Conrad (© Gallimard), traduction d'André Gide, par Pierre Vaneck en 1954. Issu des fonds de l'INA<br /><span style="font-size:x-small;">Droits : Ina - Gallimard exploité par Frémeaux & Associés.</span></strong></p> """ "description_short" => "<h3>LU PAR PIERRE VANECK EN 1954</h3>" "link_rewrite" => "typhon-joseph-conrad-trad-andre-gide-gallimard" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "Typhon - Joseph Conrad (Trad. 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Chapitre 3 : Les extravagantes ambardées du Nan Shan … 4’38 <br /><strong>3.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 3 :</span> “Fichu”, se répétait-il ; et ses pensées s’agitèrent comme s’il découvrait… 7’17 <br /><strong>4.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 4 :</span> Parmi les vociférations du maître d’équipage… 5’10 <br /><strong>5.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 4 :</span> La pleine force de l’ouragan n’avait pas plutôt assailli le Nan Shan… 9’03 <br /><strong>6.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 4 :</span> Le capitaine Mac Whirr avait fait comprendre à Jukes… 11’55 <br /><strong>7.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 4 :</span> Mr Rout était revenu au porte-voix… 10’33 <br /><span class="Soustitre2">CD3</span> <br /><strong>1.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 5 :</span> Il patienta. Devant ses yeux les machines tournaient… 14’41 <br /><strong>2.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 5 :</span> A travers une échancrure, au haut du dôme de nuages lacérés… 3’55 <br /><strong>3.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 5 :</span> Il n’avait de sa vie vu le baromètre aussi bas… 6’43 <br /><strong>4.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 5 :</span> Comme un cri roulant à travers les échos d’une gorge rocheuse… 3’35 <br /><strong>5.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 6 :</span> Par un brillant jour ensoleillé, le Nan Shan fit son entrée… 3’31 <br /><strong>6.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 6 :</span> Mais cette même lettre, quand elle parvint à Madame Mac Whirr… 6’28 <br /><strong>7.</strong> <span style="text-decoration: underline;">Chapitre 6 :</span> Le compte rendu de Monsieur Jukes était par contre fort animé… 8’33 <br />Né le 7 décembre 1857 dans le sud de la Pologne, Joseph Conrad vécu deux vies : une sur les mers, de son embarcation comme mousse à Marseille à l’âge de 16 ans jusqu’à son adoption par la marine marchande britannique ; puis, faute d’embauche, connaissant des crises répétées de dysenterie, une autre sur terre, toute consacrée à l’écriture, jusqu’à sa mort en 1924. <br /><span class="Soustitre">Tempête dans l’encrier</span> <br />“Rien d’étonnant, donc, si, dans mes deux livres exclusivement consacrés à la mer : Le Nègre du “Narcisse” et Le Miroir de la mer – et dans quelques nouvelles comme “Jeunesse” et “Typhon” – j’ai tenté avec un respect presque filial de rendre la vibration vitale du vaste monde des eaux, du cœur des hommes simples qui, depuis des siècles, traversent ses solitudes (Préface familière aux Souvenirs personnels)”. Typhon n’est pas une “marine”, simple traduction littéraire des souvenirs du marin Conrad. L’aventure y est imaginaire, d’une autre solitude : “on ne peut condamner un artiste qui poursuit… un but créateur. Dans ce monde intérieur où sa pensée et ses émotions vont cherchant l’expérience d’aventures imaginaires, il n’est ni gendarme, ni loi, ni pression des circonstances, ni crainte de l’opinion pour le retenir. Qui donc dira : “Non !” à ses tentations, sinon sa conscience ? (ibid.)”. Seul maître sur son navire intérieur, il n’y a que lui pour affronter les tempêtes de ses émotions. Tout l’art de l’écrivain consistera à en maîtriser les effets : “Peut-être ma formation de marin a-t-elle agi sur une disposition naturelle à ne pas lâcher la seule chose qui soit vraiment à moi, mais le fait est que j’ai positivement horreur de perdre ne fût-ce que pendant un instant d’émotion, cette pleine possession de moi-même, qui est la première condition pour bien servir (ibid.)”. L’apprentissage de la maîtrise de soi sur les bateaux de la marine marchande, cette circonscription rigoureuse des passions, définit un caractère, style vertueux d’écriture sans épanchements gratuits. L’émotion littéraire naît de sa contention ; Conrad s’en tient à la seule chose qui soit vraiment à lui : à sa ténacité face à ce qui le mettrait hors de lui – “Du rire et des pleurs, il est facile de tomber aux pleurnicheries et aux gloussements (ibid.)”. La composition de Typhon, qui a pu paraître à certains bancale, est un exemple d’économie des effets littéraires : le récit s’interrompt au moment où le vapeur va sortir de l’œil du cyclone et le subir une deuxième fois. Conrad ne répète pas sa description de la tempête, préfère comme le remarque Gide, son traducteur et ami “laisser à l’imagination du lecteur libre jeu… c’est une commune erreur, de croire que la sublimité de la peinture tient à l’énormité du sujet (Voyage au Congo)”. <br />Après Marc Aurèle, à qui il emprunte l’avertissement solennel “Que toutes tes paroles aient l’accent de la vérité héroïque”, il s’évertue à “ bien servir ”, autrement dit à être à sa place, à son poste sur un navire, vrai dans son écriture (sans en faire trop ni trop peu), en accord avec l’ordre du monde : “je crois que la véritable sagesse est de vouloir ce que veulent les dieux, sans savoir peut-être avec certitude, quelle est leur volonté – ou même s’ils ont une volonté propre (ibid.)”. Son exigence toute stoïcienne de service – soumission volontaire au destin –, explique la dureté avec laquelle il juge son œuvre, jamais à la hauteur, plus énervée que contrôlée : “Non seulement mes gribouillages sont épouvantablement en retard mais il n’y a plus en moi de “ressort” pour m’y attaquer efficacement. Jadis, dans ma vie en mer, une difficulté me stimulait à l’effort (A Wells, 30 novembre 1903)”. Une même énergie est invoquée pour naviguer comme pour écrire ; cette énergie, Conrad écrivain se désole de ne plus la maîtriser comme avant. Il a perdu la possession de lui-même : “Pour moi, l’écriture – la seule écriture possible – est tout simplement la conversion d’énergie nerveuse en phrases. Pour vous aussi, j’en suis sûr, encore que dans votre cas le signal ou l’élan soit donné par l’intelligence disciplinée. Pour moi c’est une question de chance, de hasard stupide. Mais le fait demeure : quand l’énergie nerveuse est épuisée, les phrases ne viennent pas – et bander ma volonté ne m’est d’aucun secours (ibid.)”. Au gré du vent, son écriture dépend des caprices du corps plus que des commandements de l’esprit. Typhon est l’image de l’art héroïque de l’écrivain : un capitaine sans grande imagination, Mac Whirr, dirige son vapeur, le Nan-Shan, dans l’œil d’un typhon, sans chercher à l’éviter. Stoïcien malgré lui, il ne se soucie pas de ce qui va arriver, ne vit que le moment présent : il ne dépend pas de lui de voir avant la providence. D’où un mépris pour les stratégies livresques qui expliquent comment contourner les tempêtes qu’il partage avec Iago : “c’est un grand calculateur, un Michel Cassio… qui ne connaît pas mieux la manœuvre qu’une donzelle ! Ne possédant que la théorie des bouquins (Shakespeare, Othello, acte I scène1). Opposition néanmoins entre ces deux personnages de terrain : Mac Whirr est ce qu’il est, Iago ce qu’il n’est pas – “Je ne suis pas ce que je suis (ibid.)”. Avant comme pendant la tourmente, le capitaine reste fidèle à lui-même, à son poste, vrai, ne cherchant pas à tromper son monde sur sa valeur. <br />Point de repère pour le reste de l’équipage, il maintient, par sa seule présence, un ordre sur le bateau. Là où il doit être, l’événement extérieur, bien qu’effroyable, ne le fait pas sortir de ses gonds – il se possède. À la fin du récit, la redistribution équitable de l’argent des travailleurs chinois que le tumulte avait dispersé dans l’entre pont du vapeur est une autre expression de la vertu stoïcienne de Mac Whirr : chaque chose à sa place, justement, quoi qu’il arrive. Conrad, paradoxalement, défend un art littéraire sans imagination, aussi “court”, littéral que le héros de Typhon : contre l’idée qu’on s’en fait généralement, il raconte moins des aventures qu’il ne tente de trouver sa place dans une vie qu’il est obligé d’imaginer maintenant qu’il ne peut plus naviguer. L’écriture est un constat d’impuissance. <br /><span class="Soustitre">La traduction de Gide</span> <br />À rebours, Gide, dans la traduction qu’il donne de Typhon (publié en 1902 chez Heinemann) dans la Revue de Paris (1er au 15 mars 1918), fuit le littéral, cherche à s’identifier à l’auteur : “ce n’est pas seulement le sens qu’il s’agit de rendre ; il importe de ne pas traduire des mots, mais des phrases, et d’exprimer, sans rien en perdre, pensée et émotion… ce qui ne se peut que par une tricherie perpétuelle (Lettre sur la traduction)”. Son intrusion dans la solitude de l’écrivain, sa façon de faire sortir l’émotion rentrée de Conrad, dérange la vérité de l’écriture. Fier, reconnaissant de l’intérêt fraternel que Gide porte à son œuvre, Conrad ne peut s’empêcher d’être critique à son égard : “C’est merveilleusement réussi – par endroits. Par ailleurs, c’est totalement faux. Et ce qui me désole, c’est de constater que tout en connaissant les deux langues, je ne puisse suggérer rien d’autre. Je ne me rendais pas compte à quel point le Typhon est profondément anglais (A J. B. Pinker)”. Gide, qui a appris l’anglais sur le tard vers quarante ans, comme le remarque le traducteur André Ruyter à qui il dédie sa traduction, n’a pas su rendre le langage argotique et technique des marins. L’écriture de Conrad n’aime pas être dérangée, se veut anglaise, indéracinable, à sa place : “la faculté d’écrire en anglais m’est aussi naturelle que toute autre aptitude que j’eusse pu posséder de naissance… ses idiotismes mêmes, le je crois sincèrement, agirent directement sur mon caractère (Souvenirs personnels, note de l’auteur)”. <br /><em>Alexandre Wong </em><br />© 2009 Frémeaux & Associés / Groupe Frémeaux Colombini SAS <br /><strong>Pierre Vaneck</strong> <br />Fils d’un officier belge, Pierre Vaneck passe sa jeunesse à Anvers avant de poursuivre des études de médecine à Paris. Après quelques temps, il change de cap et décide de s’inscrire aux cours d’art dramatique de René Simon, puis à ceux du Conservatoire. Ses premiers pas sur les planches s’effectuent au Théâtre Saint-Martin en 1952, pour le rôle de Louis XIII, dans une adaptation du livre Les Trois mousquetaires. Deux ans après, il joue pour la première fois au cinéma dans Marianne de ma jeunesse de Julien Duvivier, qui sera un énorme succès. Il enchaîne ensuite les rôles pour le réalisateur Pierre Kast (La Morte Saison des amours, 1961), qu’il retrouvera également pour Vacances portugaises (1963), et pour Le Soleil en face (1980). Le comédien, qui veut diversifier son jeu, accepte ensuite des rôles plus impétueux, comme dans Pardonnez nos offenses de Robert Hossein, Celui qui doit mourir de Jules Dassin (1956), ou encore Une balle dans le canon, sorti en 1958. Enchaînant les tournages prestigieux, on le voit également dans des œuvres connues et reconnues : Les Amours célèbres de Michel Boisrond et Un nommé La Rocca de Jean Becker, en 1961, puis en 1966 Paris brûle-t-il ? de René Clément. Ne cessant jamais de jouer, alternant théâtre, télévision et cinéma on notera ensuite la présence de l’acteur à l’affiche des films Vent d’est de Robert Enrico (1993), Furia d’Alexandre Aja (2000), Là-bas... mon pays d’Alexandre Arcady (2000) et La Science des Rêves de Michel Gondry (2006), entre autres. Pierre Vaneck qui s’illustre également au théâtre joue depuis 1953, aussi bien Wilde, Sagan, Shakespeare que Yasmina Reza. Il reçoit un Molière en 1988 (meilleur comédien dans un second rôle) pour Le Secret. Il est par ailleurs nommé par le Syndicat de la critique meilleur comédien pour sa prestation dans Déjeuner chez Wittgenstein. Il a également été nominé deux fois au Molière en 1995 pour Arts et en 2005 pour Déjeuner chez Wittgenstein. <br /></span><span class="Source">Ecouter Typhon Joseph conrad (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. 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Pour écrire ce premier roman, Maurois s’est inspiré de sa propre expérience d’officier de liaison auprès de l’armée britannique. Créant des figures atypiques et extraordinaires de soldats anglais flegmatiques, sages, philosophes, il rend compte d’une joie de vivre toute anglo-saxonne, et ce malgré la guerre, qui est tout de même le sujet réel et la toile de fond du roman. <br />C’est André Maurois lui-même qui lit “Les Silences du colonel Bramble” dans cet enregistrement de la RTF (Radio Télévision Française) de 1954. Âgé de 69 ans, l’écrivain s’exprime toutefois avec une grande clarté, et sa voix douce et calme convient tout à fait à son roman. <br />Alliant une dose d’humour britannique à une raideur pudique qu’on devine naturelle, Maurois, mieux que quiconque, fait revivre ses personnages, du sémillant O’Grady au rigide Parker, sans oublier l’essentiel pilier du récit, le si fameux colonel Bramble. 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Le succès est triomphal et le nom d’André Maurois est immédiatement reconnu dans tout le monde littéraire.<br />Le 26 juillet 1885 naît Émile Wilhem Herzog, à Elbeuf en Normandie. Le futur André Maurois est le fils d’un industriel alsacien, et passe donc ses premières années dans le doux climat de la bourgeoisie de province. Il entre, à douze ans, au lycée Corneille de Rouen, où il est un brillant élève, devenant ce qu’il décrira lui-même comme “exactement le contraire d’un révolté”. Il s’attache à être “conformiste”. Désirant à tout prix briller sans être pour autant remarqué, il cherche à entrer dans le moule social. Soucieux d’être bon golfeur s’il fréquentait des golfeurs, il s’attache à être bon philosophe parmi les philosophes et industriel parmi les industriels. <br />C’est ce désir de conformisme qui le poussera à s’inscrire en classe de philosophie. C’est là que le jeune Emile Herzog rencontre Alain, décrit par Maurice Roya comme “un maître inoubliable, séduisant par son amour du paradoxe, son mépris des conventions scolaires, par sa grande indépendance envers ses chefs hiérarchiques, par sa façon toute personnelle d’enseigner la philosophie”. Invitant ses élèves à s’interroger sur le monde qui les entoure, sur les bourgeois, sur l’Eglise, sur chaque homme et femme vivants, Alain leur fait également découvrir Stendhal, Balzac, Tolstoï. Cette alliance de respect pour les génies littéraires et le monde réel laisse Maurois admiratif. Il puise en son professeur, en son mentor, une vocation. Il avouera lui-même cette admiration à demi-mots dans son roman “Cercle de Famille”, paru en 1932 : “De son professeur, homme jeune dont la hardiesse morale enivrait ses élèves, il avait accepté une morale qui était celle de la raison”. Cette raison convient parfaitement au jeune conformiste qu’est Maurois !<br />Il reçoit à la fin de ses études le prix d’honneur au concours général de philosophie. Alain s’en souviendra et le citera en exemple comme un élève dont la chance était de refuser la rhétorique, mettant ainsi en garde chacun contre “une facilité trop prompte à se satisfaire”. Après ce succès, le jeune Maurois entre en rhétorique supérieure et passe sa licence de philosophie avec succès. Il n’a pourtant que dix-huit ans et son ambition est de poursuivre ses études à Paris. Pourtant, poussé par ses parents à reprendre l’usine familiale, il cesse alors ses études et suit la lignée qui lui est imposée. <br />Toutefois, avant de retourner dans le milieu des industriels huppés, il s’engage dans l’armée. Là encore, il se révèle brillant et sort premier du peloton des élèves-officiers. Toutefois, c’est avec soulagement qu’il quitte l’armée une fois son service militaire effectué, et qu’il empoigne son destin de patron, fonction qu’il exerce pendant une dizaine d’années.<br />Anglophile et angliciste, il est recruté, à la déclaration de guerre de 1914, comme officier de liaison auprès de l’armée britannique. Fréquentant donc de nombreux officiers anglais, il est séduit par “l’esprit Dickens, cette gaieté innocente et presque enfantine, cette joie active, ce besoin d’organiser en toutes circonstances un jeu”, et tire de cette expérience deux romans humoristiques : “Les Silences du colonel Bramble” en 1917, qu’il signe du pseudonyme André Maurois, son nom d’écrivain qu’il ne quittera plus, et “Les Discours du Dr O’Grady” en 1921. L’influence du tempérament britannique est en effet capitale dans l’œuvre et la vie d’André Maurois.<br />Après le succès de son premier roman, André Maurois reprend ses fonctions d’industriel, hésitant pendant quatre ans sur sa vocation d’écrivain. Ce n’est qu’après le succès, tant auprès de la critique que du public, de sa “Vie de Shelley”, qu’il quitte Rouen et part vivre sa nouvelle vie d’écrivain à Paris, où il retrouve Alain et devient l’ami d’André Gide, de Paul Valéry ou encore de François Mauriac.<br />Il devient ainsi conférencier, expliquant l’œuvre littéraire des génies écrivains qu’il admire. C’est ainsi qu’il se retrouve à faire comprendre à des foules d’étudiants tout l’intérêt de Gide, de Proust, de Zola, ou encore de Shakespeare. Grâce à son double talent de conteur et d’orateur, il parcourt l’Angleterre en 1928, donnant une série de conférences, puis les États-Unis en 1931, portant ainsi la parole française à l’étranger.<br />Il produit ainsi lentement une œuvre littéraire extrêmement riche, alliant dans ses romans la veine psychologique et morale, rappel lointain de son conformisme scolaire, à des thèmes plus répandus dans les contes ou les nouvelles. C’est ainsi qu’il publie en 1931 “Le Peseur d’âmes”, en 1937 “La machine à lire les pensées”, ou encore “Les mondes impossibles” en 1948. Il publie dans le même temps nombre d’essais variés, tels “Dialogues sur le commandement” en 1924 ou “Sept visages de l’amour” en 1946.<br />Reconnu et admiré par le public, il est élu le 23 juin 1938 à l’Académie Française par 19 voix contre 13 au second tour contre René Pinon. C’est ainsi qu’il devient le dixième titulaire en 304 ans du fauteuil 26, dit “de la longévité”, succédant à René Doumic. Reçu le 22 juin 1939 par André Chevillon, il siègera près de trente ans à l’Académie. Son extrême courtoisie et son jugement pondéré feront de lui un des membres les plus influents de la compagnie. A la fin de sa vie, il sera même considéré comme un “grand électeur” de l’Académie.<br />L’écrivain se spécialisa également dans un genre dont il demeure aujourd’hui encore le maître absolu, la biographie romancée. Il reste la référence absolue dans ce domaine, grâce à des ouvrages tels que “La vie de Disraeli” en 1927, “Byron” en 1930. Il poursuivra la rédaction de ces vies jusqu’à sa mort, concluant sa série biographique par “Prométhée ou la vie de Balzac” en 1965. Parallèlement, il publia une série de livres consacrés à l’histoire : “Histoire de l’Angleterre” en 1937, “Histoire des États-Unis” en 1943, en parallèle avec une “Histoire de la Russie” écrite par Aragon, et une “Histoire de France” en 1947.<br />André Maurois meurt en 1967, extrêmement populaire, auteur d’une bibliographie comptant près d’une centaine d’œuvres, toutes plus riches et originales que son conformisme affiché ne pourraient le laisser croire. </span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><br /><span class="Texte"><span class="Soustitre">“Les Silences du colonel Bramble”</span><br />C’est par ce “roman de guerre” que Émile Wilhem Herzog prend pour pseudonyme André Maurois. Pour écrire ce premier roman, Maurois s’est inspiré de sa propre expérience d’officier de liaison auprès de l’armée britannique. Créant des figures atypiques et extraordinaires de soldats anglais flegmatiques, sages, philosophes, il rend compte d’une joie de vivre toute angle-saxonne, et ce malgré la guerre, qui est tout de même le sujet réel et la toile de fond du roman. <br />L’humour, omniprésent, est une arme utilisée ici par André Maurois pour aborder foule de sujets, tels la guerre, la folie, la médecine, l’art et la plus importante de toutes, la liberté.<br />A travers la vision flegmatique des anglo-saxons, qui considèrent cet humour comme un devoir de tout gentleman, Maurois assemble ses notes, et ses réflexions dans un style qui lui est déjà très personnel. Tout, dans ces officiers anglais, ne pouvait que séduire le jeune auteur, qui se représente dans le roman sous les traits du jeune français Aurelle, en poste auprès de ces Britanniques qui le fascinent.<br />Suite de conversations, de dialogues enveloppant les événements tragiques du conflit qui secouait alors l’Europe, le roman expose des personnages aimables, polis, comme indifférents à la tragédie qui les entoure tous. Et pourtant, tout est lié à la guerre, mais sans la rendre désastreuse. Utilisant l’humour pour mieux montrer la terrible réalité, André Maurois signe un fabuleux roman sans intrigues, fait de poèmes sous forme de correspondance entre Aurelle et sa fiancée, de traits d’esprits proférés par des personnages charmants, tels le colonel Bramble, flegmatique, impassible et pourtant doté d’un humour jamais en défaut, même au beau milieu des désastres des combats, ou le docteur O’Grady, ou encore le major Parker, dont la scrupuleuse renvoie parfois au jeune Maurois de Rouen. <br />Les conversations, jamais personnelles, car “les allusions personnelles sont interdites, comme les coups au-dessous de la ceinture, et quiconque discute avec passion est aussitôt disqualifié”, relèvent plus du jeu que d’un réel échange. Comme le relève le jeune Aurelle, “la conversation britannique comme le criquet ou la boxe”.<br />D’accès et de lecture facile, camouflant leur sagesse et leur profondeur derrière cette façade de facilité, “Les Silences du colonel Bramble” fait partie de ces textes dont la fantaisie spirituelle s’allie sans complexes avec le climat ironique et distancié du récit.<br />Pourtant, malgré ces indéniables qualités, Maurois dut publier à compte d’auteur lui-même son récit, Grasset l’ayant jugé “bon, semblable à du Giraudoux, mais invendable”. Le succès éclatant de cette première entrée dans le monde littéraire fera de Maurois un fier représentant de la littérature française, à l’étranger comme en France.<br />Roman fin et délicat, “Les Silences du colonel Bramble” sont de ces romans qui marquèrent les générations suivantes, tant et si bien qu’encore aujourd’hui le nom de Bramble est irrémédiablement associé à la vision de l’anglais typique.<br />C’est André Maurois lui-même qui lit “Les Silences du colonel Bramble” dans cet enregistrement de la RTF (Radio Télévision Française) de 1954. Âgé de 69 ans, l’écrivain s’exprime toutefois avec une grande clarté, et sa voix douce et calme convient tout à fait à son roman. Alliant une dose d’humour britannique à une raideur pudique qu’on devine naturelle, Maurois, mieux que quiconque, fait revivre ses personnages, du sémillant O’Grady au rigide Parker, sans oublier l’essentiel pilier du récit, le si fameux colonel Bramble. Sa voix ressuscite une légèreté d’être et une confiance en le pouvoir de l’humour qui fait bien défaut aujourd’hui. Cet humour si essentiel est, plus que jamais, décisif et la lecture de Maurois le démontre avec une douce évidence.<br />Guillaume Leclère <br />© Frémeaux & Associés – Groupe Frémeaux Colombini SAS 2007<br /><span class="Source">Ecouter Les silences du colonel bramble d'André Maurois (</span></span><span class="Source">ENREGISTREMENT HISTORIQUE DE 1955) lu par ANDRÉ MAUROISTITRE (livre audio) © Frémeaux & Associés. Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires, dans les fnac et virgin, en VPC chez La librairie sonore, Audio-archives, Livraphone, Lire en tout sens, Livre qui Parle, Mots et Merveilles, Alapage, Amazon, fnac.com, chapitre.com etc.....Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écouté par téléchargement auprès d'Audible (Audio direct - France loisirs) et d'iTunes (iStore d'Apple) et musicaux sur Fnacmusic.com., Virginméga et iTunes.</span></p> """ "dwf_titres" => array:47 [ …47] "unit_price" => "" "price_digital" => 20.9523 "price_cd" => 29.99365 "img_url" => "https://preprod.fremeaux.com/img/p/1/8/9/0/6/18906-home_default.jpg" "cover" => array:9 [ …9] "authors" => [] "performers" => array:1 [ …1] "images" => array:1 [ …1] "has_discount" => true "discount_type" => "amount" "discount_percentage" => "-1 099,31%" "discount_percentage_absolute" => "1 099,31%" "discount_amount" => "10,99 €" "discount_amount_to_display" => "-10,99 €" "price_amount" => 39.95285 "regular_price_amount" => 50.94595 "regular_price" => "50,95 €" "discount_to_display" => "10,99 €" "unit_price_full" => "" "show_availability" => false "availability_message" => null "availability_date" => null "availability" => null ] -language: Language {#40} -arrayAccessList: ArrayObject {#755 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false iteratorClass: "ArrayIterator" storage: array:143 [ …143] } -arrayAccessIterator: ArrayIterator {#768 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false storage: array:143 [ …143] } -methodCacheResults: [] } 8 => ProductListingLazyArray {#753 -imageRetriever: ImageRetriever {#766 -link: Link {#163} } -link: Link {#163} -priceFormatter: PriceFormatter {#764} -productColorsRetriever: ProductColorsRetriever {#763} -translator: TranslatorComponent {#55} #settings: ProductPresentationSettings {#762 +catalog_mode: false +catalog_mode_with_prices: 0 +restricted_country_mode: null +include_taxes: true +allow_add_variant_to_cart_from_listing: 1 +stock_management_enabled: "0" +showPrices: true +lastRemainingItems: "3" } #product: array:127 [ "id_product" => "787" "id_supplier" => "0" "id_manufacturer" => "0" "id_category_default" => "67" "id_shop_default" => "1" "id_tax_rules_group" => "7" "on_sale" => "0" "online_only" => "0" "ean13" => "9782844680518" "isbn" => null "upc" => null "ecotax" => "0.000000" "quantity" => 10000 "minimal_quantity" => "1" "low_stock_threshold" => "0" "low_stock_alert" => "0" "price" => "26,96 €" "wholesale_price" => "0.000000" "unity" => null "unit_price_ratio" => "0.000000" "additional_shipping_cost" => "0.00" "reference" => "FA8051" "supplier_reference" => null "location" => null "width" => "0.000000" "height" => "0.000000" "depth" => "0.000000" "weight" => "0.000000" "out_of_stock" => "2" "additional_delivery_times" => "1" "quantity_discount" => "0" "customizable" => "0" "uploadable_files" => "0" "text_fields" => "0" "active" => "1" "redirect_type" => "301-category" "id_type_redirected" => "0" "available_for_order" => "1" "available_date" => null "show_condition" => "0" "condition" => "new" "show_price" => "1" "indexed" => "1" "visibility" => "both" "cache_is_pack" => "0" "cache_has_attachments" => "0" "is_virtual" => "0" "cache_default_attribute" => "222" "date_add" => "2021-10-20 18:47:58" "date_upd" => "2022-06-23 13:55:38" "advanced_stock_management" => "0" "pack_stock_type" => "3" "state" => "1" "price_code" => "215L" "id_shop" => "1" "id_lang" => "1" "description" => "<p><p align=\justify\><strong>Texte intégral lu par Catherine Sauvage.<br /></strong><br />C’est presque sans hésiter que l’on peut transposer dans cette lecture l’expérience des milieux du théâtre comme du Music Hall de Colette.<br />Toby-Chien passerait pour un de ces personnages qui hantent les coulisses toujours en quête d’une émotion, d’un regard, et Kiki-la-Doucette, en vedette incontestée, fait souffrir de son mieux son admirateur le plus fervent, quitte à le perdre…<br />De plus la forme de l’écriture même choisie par Colette, en forme de dialogue, avec toutes les didascalies qui forment à la fois le fond de l’intrigue et en plantent les décors, invite à entendre, bien plus qu’à lire parfois.<br />Catherine Sauvage lit des extraits des “Dialogues de Bêtes” : Une voix grave, qui pourrait sembler tomber du ciel, nous fait enter dans le monde clos et serein de Kiki-la-Doucette et Toby-Chien. Toutefois, cette voix paisible du deus ex machina, qui se veut rassurante, a parfois bien du mal à échapper aux troubles rancœurs, coups de pattes et de griffes, mots tendres ou durs, qui tels des éclairs zèbrent l’apparente sérénité du monde des animaux de la maison. Pour notre plus grande joie d’ailleurs ! Car, émerveillés, nous nous laissons guider dans ce monde de fable où la pudeur des âmes s’efface un temps.<br /><strong>Jean-Yves Patte & Claude Colombini Frémeaux<br /></strong><em>Production : Didakhé / Cessionnaire des droits producteurs : Frémeaux & Associés.<br />Remerciements à Gérard Paris.</em></p></p><br><br><p>Catherine Sauvage lit des extraits des “Dialogues de Bêtes” : Une voix grave, qui pourrait sembler tomber du ciel, nous fait enter dans le monde clos et serein de Kiki-la-Doucette et Toby-Chien. Toutefois, cette voix paisible du deus ex machina, qui se veut rassurante, a parfois bien du mal à échapper aux troubles rancœurs, coups de pattes et de griffes, mots tendres ou durs, qui tels des éclairs zèbrent l’apparente sérénité du monde des animaux de la maison. Pour notre plus grande joie d’ailleurs ! 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Sentimentalités</strong> 5’04 <br />2. “Je t’écoute, et je te suis avec peine car... 4’08 <br />3. “Hélas, écoute et plains moi… 5’59 <br />4. “Je te trouve difficile… 3’59 <br />5. Non point laide, mais bizarre… 6’10 <br /><strong>6. Une visite </strong> 4’23 <br />7. Je suis la toute petite chienne si jolie… 5’03 <br />8. Encore, encore ! Oh, que j’ai peur ! 4’50<br /><strong>9. L’orage</strong> 3’28 <br />10. Non, c’est l’orage ! Dieu, que je souffre ! 5’30 <br />11. Goutte à goutte de la fenêtre mal jointe… 4’47 <br /></span><span class=Soustitre>Dialogue de bêtes </span><span class=Texte><br /><em>“Du temps que les bestes parloient” </em><br />La Fontaine <br />C’est presque une évidence de dire qu’il y a du Toby-Chien et du Kiki-la-Doucette en Colette. Ces deux animaux sont un peu comme le double vi­sage, une sorte de Janus littéraire, de celle qui leur a donné naissance. D’un côté, Toby-Chien est solide, un peu borné et têtu, et semblerait presque être la part bourguignonne de Colette, avec une pointe d’accent de terroir, et de l’autre, Kiki-la-Doucette, plus sensible, poseur, inquiet aussi, est la figure des salons et des mondanités. Avec ses Dialogues de bêtes, parus en 1904 et 1905, Colette (1873-1954) renou­velle le genre de la fable : “narration fabuleuse ; chose feinte et inventée pour instruire ou pour divertir” [Dictionnaire de Trévoux, 1721] et, suivant la tradition de ces récits, instille doucement sa propre philosophie, souvent enjouée, des choses et des jours. Comme dans les meilleures fables de La Fontaine, pour ne citer que lui, les animaux sont le révélateur de l’âme des humains. <em>Il ouvre le panier-geôle, Kiki-la-Doucette avance une tête plate de serpent, un corps rayé, précautionneux et long, long à croire qu’il en sortirait comme ça des mètres… </em><br />TOBY-CHIEN, amène : Ah ! te voilà, Chat ! Et bien salue la liberté ! <br />Kiki-la-Doucette, sans répondre, lisse de sa langue quelques soies rebroussées. <br />TOBY-CHIEN : Salue la liberté, je te dis. C’est l’usage. Chaque fois qu’on ouvre une porte, on doit courir, sauter, se tordre en demi-cercle et crier. <br />Kiki-la-Doucette : On ? qui, on ? <br />TOBY-CHIEN : Nous, les Chiens. <br />Kiki-la-Doucette, assis et digne : Faudra-t-il aussi que j’aboie ? Nous n’avons jamais les mêmes convenances, que je sache. <br /><em><br />“Elle avait fait Dialogues de Bêtes pour “amuser” Willy, car c’en est la dédicace. Pour amuser Willy, elle avait fait un chef-d’œuvre.” </em> Sacha Guitry <br />Ce chef-d’œuvre, après la série des “Claudine” co-signés par Willy [Henri Gauthier-Villars, son premier mari duquel elle divorcera en 1906, qui passait pour un écrivain au talent moyen toujours prêt à se servir du talent d’autrui ou à engager des nègres…] installe définitivement Colette au rang des écrivains majeurs. Francis Jammes d’ailleurs ne s’y trompe pas lorsqu’il écrit la préface des Sept Dialogues de Bêtes en 1905 : “Car vous êtes un vrai poète, et je veux affirmer cela volontiers sans m’inquiéter davantage de la légende dont les parisiens ont coutume d’entourer chaque célébrité. […] Il faut donc que moi, qui vis à Orthez, j’apprenne au Tout-Paris qui vous êtes, et que je vous présente à tous ceux qui vous connaissent, moi qui ne vous ai jamais vue ? […] Mme Colette Willy se lève aujourd’hui sur le monde des Lettres comme la poétesse – enfin ! – qui, du bout de sa bottine, envoie rouler du haut en bas du Parnasse toutes les muses fardées, laurées, cothurnées et lyrées qui, de Monselet à Renan soulevèrent les désirs des classes de seconde et de rhétorique. Elle est gentille ainsi, présentant son bull bringué et son chat avec autant d’assurance que Diane son lévrier ou qu’une Bacchante son tigre. […] Lisez son livre, et vous verrez combien ce que j’ai avancé peut être exact. ” Car tout est là, du moins l’essentiel, et c’est bien la vie qui grouille, qui fourmille dans tous les sens. Une vie à laquelle la beauté de la nature, la beauté de chaque instant suffit à dire le bonheur, à être le bonheur. Une vie heureuse, non-conformiste, mais si attentive et généreuse. Tout avance au fil de menues ou grandes découvertes, rythmées de joies, d’inquiétudes aussi, qui, chacune à leur tour, font sentir la saveur du monde. Kiki-la-Doucette, royal : Cœur faible ! Regarde-moi . Comme du haut d’un astre, je considère ce bas monde. Imite ma sérénité divine. <br /><em>Jean-Yves Patte </em><br />© 2004 FRÉMEAUX & ASSOCIÉS <br /></span><span class=Soustitre>Catherine SAUVAGE </span><span class=Texte><br />On pourrait dire “la SAUVAGE” comme on dit “La CALLAS” ou “La SIGNORET”. Femme de conviction et de talents tendres et rageurs, Catherine, mérite bien ce nom de “sauvage”. Dans cette aventure du “dire”, les atouts ne lui manquent pas. Une diction remarquable, des tons de voix justes, tendres ou moqueurs pour interpréter trois rôles écrits, comme sur mesure, par COLETTE dans ce “Dialogues de bêtes”. Conjuguant, comme l’écrivain, l’amour des animaux et celui du verbe, le résultat est un pur plaisir pour l’amateur des choses bien faites, léchées, bref, pour le connaisseur amoureux du beau. Au travers de cette œuvre, on peut la croire, tour à tour, moqueuse, naïve, ou cin­glante... Ne vous y fiez pas ! Elle est bien plus que cela. Catherine Sauvage n’est pas seulement l’inoubliable interprète qui fit découvrir Léo Ferré au grand public. Dès son adolescence elle est attirée par le théâtre, la narration et bien sûr la chanson. Elle est renvoyée de son lycée en 1944 pour avoir participer à un radio crochet et y avoir interprété “Y’a d’la joie” de Charles Trenet. Elle en profite pour jouer Roxane, dans Cyrano de Bergerac au sein d’une troupe de théâtre amateur. A la libération d’Annecy, elle est réintégrée au Lycée et peut ainsi réussir son baccalauréat. En 1947 elle “monte” à Paris et y suit les cours de Jean-Louis Barrault ainsi que ceux du mime Marceau, elle a 17 ans. En 1949 et 1950, elle se produit dans des émissions poétiques, à Genève pour la radio suisse. Elle y rencontrera ceux qui deviendront ses compagnons de route : André Poop, Jean Broussole et Angèle Vannier, la poétesse aveugle, dont elle restera jusqu’à sa mort, l’interprète et l’amie. L’année suivant, on l’admire dans “le cercle caucasien”, puis en 1977 dans “la nuit de l’iguane”. Entre temps, elle participe à de nombreuses dramatiques télévisées avec entre autres “L’Affaire Beilis” et “Le Mur” pour la caméra explore le temps. <br />Rosine NIZARD et Gérard PARIS <br /><strong>Quelques repères </strong><br />- 1949, c’est la grande époque de Saint-Germain des prés... Dans ce tourbillon fou de l’après-guerre, un auteur, est là, parmi d’autres. Lui s’appelle... Léo Ferré. Il a écrit “Monsieur William” : ce sera la première chanson de la carrière de Catherine. Jacques Canetti, alors directeur artistique chez Philips, l’entend et l’engage “Aux trois baudets”. Succès immédiat avec “Paris Canaille” de Ferré et “La fille de Londres” de Pierre Mac Orlan. <br />- 1954 : Catherine reçoit le prix du disque, pour “l’homme...” de Léo Ferré, orchestrée par Michel Legrand. <br />Tournée en France et à l’étranger : Egypte, Liban, Afrique du Nord, etc. <br />- 1955 : elle joue à l’Atelier : “Franck V” de Durrenmatt, sous la direction d’André Barsacq avec un jeune débutant... Jacques Higelin. <br />- 1956 : Hommage à Brecht. Montage de textes et de chansons réalisé par Claude Régy, avec Laurent Terzieff et Michel Piccoli. <br />Elle joue aussi Sainte Jeanne de Bernard Shaw. <br />Nombreuses tournées en France et à l’étranger : Grèce, Allemagne, Hollande, Turquie, Suède, etc. <br />Saison 1959-1960 : Hubert Gigoux l’engage pour être Lechy dans “L’échange” de Paul Claudel. <br />Première tournée au Canada, pays où elle reviendra souvent. <br />- 1961 : Premier récital à Paris, à la gaité Montparnasse, suivi d’une tournée en France et en Italie. <br />- 1963 : Catherine Sauvage et Pierre Brasseur partent en tournée avec “Le Roi de l’univers” de G. Arouet. <br />- 1977 : Dernière apparition au théâtre avec “La Nuit de l’iguane”, mise en scène par Andréas Voutsinas. <br />Entre temps, Bobino, l’Olympia, le théâtre de la Ville, l’accueillent et en 1979-1980, le Théâtre de l’Est Parisien la reçoit au moment où sort son disque “25 ans de chansons de Ferré”. <br /> De 1980 à 1984, nombreux récitals au Japon, Canada, Pologne, Amérique du Sud, Amérique Centrale, Sud Est asiatique. <br />- 1982 : double album enregistré à Tokyo. <br />- 1985 : Festival en France avec “Mangeront-ils” de Victor Hugo. <br />- 1986-1987 : Concerts avec l’orchestre de musique de chambre de Picardie, puis de Basse Normandie sur des orchestrations de Jacques Loussier. <br />Nouvelle tournée canadienne (Montréal, Québec, Ottawa). <br />Telle est la trajectoire de celle dont Pierre Brasseur disait : “J’aime écouter Catherine, se moquer du monde, n’est-ce-pas cela être engagé ? Engagé à se foutre du monde, qui, lui, ne daigne pas s’engager à nous foutre la paix...” <br /> © 2004 FRÉMEAUX & ASSOCIÉS <br /></span><br /></p><p align=justify><span class=Source>Ecouter DIALOGUES DE BÊTES COLETTE LU PAR CATHERINE SAUVAGE (livre audio) © Frémeaux & Associés /Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). 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Il n’en reste pas moins que, tous les jours, des hommes et des femmes sont enrôlés dans des sectes, sont dépouillés de leur identité et de leurs biens par des gourous peu scrupuleux qui pensent bien plus à leur enrichissement qu’à la salvation de leurs pupilles…<br />Révolté par cette tartuferie des temps modernes, Albert Algoud a choisi de traiter ce sujet grave entre tous par l’humour, la dérision. Pour mieux dénoncer les mécanismes et montrer leur absurdité, il signe ici un manuel du parfait sectaire ! <br />Vous aussi, lancez-vous dans cette escroquerie moderne, semble-t-il dire !<br />En réalité, le récit d’Algoud nous arme contre l’enrôlement sectaire en en détaillant tous les mécanismes. Albert Algoud retrouve, dans son combat, l’esprit et le dogme de la comédie classique : il corrige les mœurs en riant.<br /><strong>Claude Colombini & Patrick Frémeaux<br /></strong><br /><em>Suivi lecture : Olivier Cohen<br />Production : Frémeaux & Associés en accord avec Albin Michel.</em></p></p><br><br><p>Inclus la préface de Jean-Marie Abgrall, criminologue, psychiatre, expert national agréé par la Cour de Cassation.</p>" "description_short" => "<h3>Lu par ALBERT ALGOUD</h3>" "link_rewrite" => "do-it-your-secte-albert-algoud" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "Do It Your Secte - Albert Algoud" "available_now" => null "available_later" => null "delivery_in_stock" => null "delivery_out_stock" => null "new" => "0" "id_product_attribute" => 229 "product_attribute_minimal_quantity" => "1" "id_image" => "794-18879" "legend" => null "manufacturer_name" => null "category_default" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "orderprice" => 37.87 "allow_oosp" => true "category" => "litterature-du-xxeme-siecle-livres-sonores-et-theatre" "category_name" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "link" => "https://preprod.fremeaux.com/index.php?id_product=794&rewrite=do-it-your-secte-albert-algoud&controller=product&id_lang=1" "attribute_price" => 0.0 "price_tax_exc" => 37.87 "price_without_reduction" => 50.94595 "price_without_reduction_without_tax" => 37.87 "reduction" => 10.9931 "reduction_without_tax" => 0.0 "specific_prices" => [] "quantity_all_versions" => 10000 "features" => array:2 [ …2] "attachments" => [] "virtual" => 0 "pack" => true "packItems" => [] "nopackprice" => 0 "customization_required" => false "attributes" => array:1 [ …1] "rate" => 5.5 "tax_name" => "TVA FR 5.5%" "ecotax_rate" => 0.0 "classic_pack_price_tax_exc" => 48.29 "is_ap5_bundle" => true "dwf_parent_product" => "1" "dwf_distinctions" => [] "dwf_livret" => "<h3>do it your secte</h3><p align=justify><span class=Soustitre2>do it your secte </span><span class=Texte><br /></span><span class=Soustitre>“Ou comment gagner sa vie sur celle des autres” </span><span class=Texte><br /><strong>Albert Algoud <br />Christophe Bertin </strong><br />© Albin Michel <br />lu par Albert Algoud<br /> <br /></span><span class=Soustitre>Albert Algoud <br />Do it your secte </span><span class=Texte><br /><em>Avertissement sans frais de Jean-Marie Abgrall </em><br />Ils vous ont fait sourire avec leurs crânes rasés, leurs robes jaunes safran et leurs “Haré krishna” lorsque bien souvent vous les croisiez au hasard des trottoirs de votre ville pendant que leurs mantras vous accompagnaient un instant, rythmés par les crécelles qu’ils agitaient en cadence. Vous avez ri aux éclats en découvrant dans votre lucarne magique le vieillard rondouillard, vêtu d’un manteau rouge constellé de petits miroirs, trônant au-dessus de ses adeptes après une bataille nocturne conduite contre ses ennemis les Lémuriens et les Atlantes qui attaquaient la Terre. Heureusement il avait remporté le combat aidé par la Vierge Marie toute vêtue de bleu, armée de son pistolet laser : “Aum, Seigneur”, répondaient en chœur les adeptes frissonnant d’effroi. Puis, un autre farfelu tout vêtu de blanc vous a demandé de scruter les étoiles et de vous préparer à recevoir le vaisseau spatial qui amènera les extraterrestres dont il revendique la filiation, et pour les prêts il récolte des fonds pour construire une ambassade. D’autres encore ont voulu vous faire gravir les flancs de la grande pyramide sur les traces secrètes des dieux égyptiens et des mythes d’isis. Ils vous ont proposé des tests psychologiques pour vous faire devenir “clairs”. Ils vous ont vendu à prix d’or des flacons d’aqua simplex dans laquelle, quelquefois, s’était baigné le gourou, à moins que vous n’ayez acheté pour les adorer des rognures d’ongles ou des mèches de cheveux dudit gourou. Ils vous ont ordonné de manger cru, de laver sept fois les aliments, de mâcher quarante-neuf fois, d’avaler tel ou tel légume en quantité, de faire des overdoses de sauna, ou de jeûner totalement pour soigner un cancer. Ils vous ont enjoint de vous gaver de tout ce qui vous faisait envie, quand vous en aviez envie. Ils vous ont ordonné bien d’autres choses encore : quitter votre conjoint, vous séparer de vos enfants et de votre famille, changer de nom, coucher avec celui ou celle qui vous est désigné, perdre votre individualité afin de ne devenir qu’un atome du groupe, et vous dissoudre dans celui-ci. Pendant des années vous avez suivi leurs actions dans la rubrique faits divers d’abord avec un sourire amusé, puis agacé et enfin indigné. Un jour vous avez ouvert les yeux et, derrière l’exotisme du bazar aux couleurs chatoyantes, vous avez découvert une réalité d’épouvante : meurtres, viols, tortures, attentats, privations de soins et de nourriture, des morts par centaines. Alors la litanie s’est dite sur un tout autre mode. Guyana: 923 morts, hommes, femmes, enfants empoisonnés. Waco : 88 morts, dont des femmes et 17 enfants carbonisés dans les flammes d’un incendie allumé par le gourou davidien en réponse à un assaut mené par le FBI. Ordre du Temple solaire : 73 morts dont plusieurs enfants. Secte Aum : attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo : 11 morts, 5000 blessés. Tabita’Place : 1 enfant mort par défaut de soins, etc. Le feuilleton comique a été remplacé par un catalogue d’horreurs et de crimes auquel s’ajoutent les femmes violées, les enfants battus, les vieillards spoliés, les malades privés de soins, les crédules abusés. Depuis des années les familles de victimes criaient dans le désert. Les télévisions ont relayé leurs paroles, alors les décideurs, les politiques se sont emparés du problème, médias obligent. <br />On a créé des comités, des associations, des observatoires, des cellules, des missions, on a supputé, pesé, balancé, contrebalancé, on a écouté le chant des sirènes ; on a confondu foi et exploitation de la crédulité, on a mixé droits de l’homme et droit à abuser l’autre. Enfin on a L-É-G-I-F-É-R-É comme si la loi pouvait éduquer. certes il faut châtier et punir, mais il faut avant tout prévenir, éduquer, enseigner, préparer le citoyen à sa rencontre avec l’absurde, avec l’irrationnel et l’insensé. Certains ont témoigné de leur souffrance et de ce qu’ils avaient vécu et subi; les défenseurs des sectes les ont taxés de menteurs, d’affabulateurs après les avoir présentés comme des apostats. Les sectes se sont unies pour faire front, elles ont créé leurs fédérations, leurs centres de recherche, elles ont soudoyé les uns, payé les autres, infiltré l’Etat et les institutions. Elles ont fait leur lobbying en se présentant comme de pauvres croyants injustement pourchassés et persécutés par les incroyants. Nous sommes quelques-uns à avoir écrit sur les sectes et sur la manipulation, et on a voulu nous faire taire. Nous avons analysé le phénomène de la sujétion, celui de la mise sous dépendance d’un individu par un autre. Nous avons tenté de percevoir les failles qui conduisent un individu à se laisser endoctriner. Mais les analyses techniques, les approches scientifiques sont insuf­fisantes lorsqu’il s’agit d’éveiller le sens critique, de titiller la logique. Le livre d’Abert Algoud et Christophe Bertin vise à ouvrir les esprits de façon moins solennelle mais tout aussi efficace. Il entre au cœur de la problématique sectaire tout en la dédramatisant. Il interroge tout en faisant rire. Il heurte parfois car les raccourcis sont souvent brutaux et les approximations voulues. Mais le dessin de Cabu est là qui sous-tend le propos en lui redonnant la dimension de vérité et de réalité qui s’estompe parfois derrière la caricature de l’écrit. A deux siècles d’intervalle, les adeptes et les gourous de Cabu retrouvent les plaideurs et les juges de Daumier. Comme leurs devanciers, ils sont “hénaurmes”, mais tellement réels et proches qu’ils interpellent et inquiètent. Cet opuscule œuvrera je l’espère pour une prise de conscience au quotidien du danger des sectes. Il le fera certainement plus que tous les discours pompeux et toutes les déclarations solennelles. Car “Mieux est de rire que de larme écrire, pour ce que le rire est le propre de l’Homme” (Rabelais). <br /><em>Jean-Marie ABGRALL</em>, psychiatre, criminologue, expert national agréé par la Cour de cassation <br />© 2002 ALBIN MICHEL <br /></span><span class=Soustitre>Albert ALGOUD </span><span class=Texte><br />Albert Algoud est un touche-à-tout des rires et des lettres. Jugez par vous-même : professeur de français créateur de gags à Nulle part ailleurs ; exé­gète de la Bande Dessinée présentateur de magazines culturels radio ou télévisés ; scénariste de cinéma rédacteur en chef de Fluide Glacial… Ecrivain, bien sûr, à ses heures “perdues”… Né en 1950, il commence sa vie professionnelle comme professeur de Français. Dès 1988, il intègre l’équipe de Nulle part ailleurs, celle de la grande époque, et écrit des sketch quotidiens avec Antoine de Caunes. Pris de passion pour la Bande Dessinée, il en a écrit de nombreux scénarios et est reconnu comme un grand spécialiste de Tintin. Il partage aujourd’hui sa vie entre le rire, la B.D. et le savoir plus lettré du professeur qu’il est toujours un peu resté, en écrivant ses livres et en présentant, depuis plusieurs années, des magazines culturels. Ce fut tout d’abord sur France Inter, en fin d’après-midi. Aujourd’hui, on le retrouve sur I-TV dans le quotidien I > comme idée où il pré­sente l’actualité littéraire de ses invités. <br /></span><span class=Soustitre2>CD 1</span><span class=Texte> (61’04) <br /><strong>01.</strong> Do it your secte 2’23 <br /><strong>02.</strong> Chapitre 1 : Qu’est-ce qu’une secte 1’20 <br /><strong>03. </strong>A ton maître, tu obéiras 0’37 <br /><strong>04. </strong>Ta leçon, tu retiendras 0’47 <br /><strong>05.</strong> Secte, mensonges et vies d’idiots, tu découvriras ! 1’05 <br /><strong>06.</strong> Conscience, tu oublieras ! 3’16 <br /><strong>07.</strong> Tout compte fait… 2’36 <br /><strong>08.</strong> Le style, la marque et l’image 5’11 <br /><strong>09. </strong>Le business des sectes 1’58 <br /><strong>10. </strong>Les sectes gauloises 1’01 <br /><strong>11.</strong> Imitation de la Vie en Transe 1’24 <br /><strong>12.</strong> La mouvement Galérien 2’19 <br /><strong>13.</strong> La nouvelle Nécropole 1’51 <br /><strong>14.</strong> Les multinationales étrangères 0’40 <br /><strong>15. </strong>Les enfants de Vieux 1’00 <br /><strong>16. </strong>CannibaLife 0’48 <br /><strong>17.</strong> Les témoins de Ragnagna 0’52 <br /><strong>18.</strong> L’église de Science au Logis 2’17 <br /><strong>19.</strong> L’ordre du Temple scolaire 1’00 <br /><strong>20.</strong> Travail, Famine, Propreté 1’44 <br /><strong>21.</strong> Chapitre 2 : Créer sa secte en 12 leçons 0’35 <br /><strong>22. </strong>Leçon n° 1 4’40 <br /><strong>23.</strong> Leçon n° 2 3’59 <br /><strong>24.</strong> Leçon n° 3 4’34 <br /><strong>25.</strong> Leçon n° 4 2’30 <br /><strong>26.</strong> Le Temple 3’28 <br /><strong>27. </strong>Leçon n° 5 2’05 <br /><strong>28.</strong> Leçon n° 6 2’05 <br /><strong>29. </strong>Leçon n° 7 2’34 <br /></span><span class=Soustitre2>CD 2</span><span class=Texte> (50’24) <br /><strong>01.</strong> Leçon n° 8 1’13 <br /><strong>02. </strong>Leçon n° 9 3’18 <br /><strong>03.</strong> En phase de pompage, faites preuve d’esprit… 3’42 <br /><strong>04. </strong>Leçon n° 10 1’26 <br /><strong>05.</strong> Leçon n° 11 1’59 <br /><strong>06.</strong> Leçon n° 12 2’31 <br /><strong>07.</strong> Trop d’égoïsme vous desservirait… 2’53 <br /><strong>08. </strong>Pour un bon retour… 3’47 <br /><strong>09. </strong>Chapitre 3 : Réussir son intégration en 34 leçons 0’38 <br /><strong>10. </strong>Quelle secte choisir ? 0’55 <br /><strong>11.</strong> Comment adhérer ? 1’10 <br /><strong>12.</strong> Dois-je me faire pistonner ? 1’20 <br /><strong>13.</strong> Et les journées “portes ouvertes” ? 1’27 <br /><strong>14.</strong> Faut-il payer ? 0’47 <br /><strong>15.</strong> Dois-je devenir parano ? 1’17 <br /><strong>16. </strong>Le choix du gourou est-il important ? 0’46 <br /><strong>17.</strong> Comment reconnaît-on un gourou ? 0’33 <br /><strong>18.</strong> Dispose-t-il d’une tenue de travail spécifique ? 1’12 <br /><strong>19. </strong>Le gourou est-il un Dieu vivant ? 0’52 <br /><strong>20.</strong> Le gourou a-t-il de la famille sur terre ? 0’54 <br /><strong>21. </strong>Sait-il lire, écrire, compter, parler et penser ? 0’28 <br /><strong>22. </strong>A-t-il déjà exercé un job avant de devenir gourou ? 0’34 <br /><strong>23. </strong>Qu’a-t-il de plus que moi finalement ? 0’22 <br /><strong>24.</strong> Je ne douterai donc jamais de lui ? 0’31 <br /><strong>25. </strong>Faut-il avoir fait médecine ? 1’10 <br /><strong>26. </strong>Pourrai-je à mon tour sortir avec un(e) extra-terrestre ? 0’42 <br /><strong>27. </strong>Comment patienter ? 0’29 <br /><strong>28. </strong>On ne s’ennuie jamais dans une secte ? 0’34 <br /><strong>29. </strong>Dois-je dire à mes proches que je suis dans une secte ? 0’54 <br /><strong>30.</strong> Que faire de ma famille ? 0’43 <br /><strong>31.</strong> Dois-je donner tout mon argent à la secte ? 0’25 <br /><strong>32. </strong>Et si je ne suis que simple “adepte” ? 0’34 <br /><strong>33.</strong> Sinon, aurai-je des soucis ? 0’32 <br /><strong>34. </strong>En tant que secte SA, suis-je salarié ? 0’39 <br /><strong>35. </strong>Si je recrute de nouveaux adeptes… 0’58 <br /><strong>36.</strong> Je me suis trompé de secte. Puis-je en changer ? 0’34 <br /><strong>37.</strong> Même si je fais un gros effort commercial ? 1’02 <br /><strong>38.</strong> Puis-je emporter des souvenirs à la maison ? 0’52 <br /><strong>39. </strong>J’aimerais investir… 0’37 <br /><strong>40. </strong>Ça fonctionne correctement ? 0’47 <br /><strong>41. </strong>Comment a-t-elle réussi aussi bien ? 0’58 <br /><strong>42. </strong>Pourtant, c’est une vieille chose ?! 1’02 <br /><strong>43. </strong>Et si, finalement, je me mettais à mon compte ? 0’34<br /><strong>44. </strong>Conclusion 1’16 </span><br /><span class=Source>Ecouter do it your secte (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.</span><br /></p>" "dwf_titres" => array:73 [ …73] "unit_price" => "" "price_digital" => 20.9523 "price_cd" => 29.99365 "img_url" => "https://preprod.fremeaux.com/img/p/1/8/8/7/9/18879-home_default.jpg" "cover" => array:9 [ …9] "authors" => [] "performers" => array:1 [ …1] "images" => array:1 [ …1] "has_discount" => false "discount_type" => null "discount_percentage" => null "discount_percentage_absolute" => null "discount_amount" => null "discount_amount_to_display" => null "price_amount" => 39.95285 "regular_price_amount" => 39.95285 "regular_price" => "39,95 €" "discount_to_display" => null "unit_price_full" => "" "show_availability" => false "availability_message" => null "availability_date" => null "availability" => null ] -language: Language {#40} -arrayAccessList: ArrayObject {#672 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false iteratorClass: "ArrayIterator" storage: array:143 [ …143] } -arrayAccessIterator: ArrayIterator {#784 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false storage: array:143 [ …143] } -methodCacheResults: [] } 10 => ProductListingLazyArray {#772 -imageRetriever: ImageRetriever {#782 -link: Link {#163} } -link: Link {#163} -priceFormatter: PriceFormatter {#780} -productColorsRetriever: ProductColorsRetriever {#779} -translator: TranslatorComponent {#55} #settings: ProductPresentationSettings {#778 +catalog_mode: false +catalog_mode_with_prices: 0 +restricted_country_mode: null +include_taxes: true +allow_add_variant_to_cart_from_listing: 1 +stock_management_enabled: "0" +showPrices: true +lastRemainingItems: "3" } #product: array:127 [ "id_product" => "803" "id_supplier" => "0" "id_manufacturer" => "0" "id_category_default" => "67" "id_shop_default" => "1" "id_tax_rules_group" => "7" "on_sale" => "0" "online_only" => "0" "ean13" => "9782844680747" "isbn" => null "upc" => null "ecotax" => "0.000000" "quantity" => 10000 "minimal_quantity" => "1" "low_stock_threshold" => "0" "low_stock_alert" => "0" "price" => "26,96 €" "wholesale_price" => "0.000000" "unity" => null "unit_price_ratio" => "0.000000" "additional_shipping_cost" => "0.00" "reference" => "FA8074" "supplier_reference" => null "location" => null "width" => "0.000000" "height" => "0.000000" "depth" => "0.000000" "weight" => "0.000000" "out_of_stock" => "2" "additional_delivery_times" => "1" "quantity_discount" => "0" "customizable" => "0" "uploadable_files" => "0" "text_fields" => "0" "active" => "1" "redirect_type" => "301-category" "id_type_redirected" => "0" "available_for_order" => "1" "available_date" => null "show_condition" => "0" "condition" => "new" "show_price" => "1" "indexed" => "1" "visibility" => "both" "cache_is_pack" => "0" "cache_has_attachments" => "0" "is_virtual" => "0" "cache_default_attribute" => "238" "date_add" => "2021-10-20 18:47:58" "date_upd" => "2022-06-23 13:55:38" "advanced_stock_management" => "0" "pack_stock_type" => "3" "state" => "1" "price_code" => "215L" "id_shop" => "1" "id_lang" => "1" "description" => "<p><p align=\justify\><strong>1 CD coédité avec Radio France.<br />Enregistrée par Pierre Bellemare en la Cathédrale de Périgueux.<br /></strong>La Passion, de Charles Péguy, est extraite du Mystère de la charité de Jeanne d\'Arc<br />La Passion de Charles Péguy, par Pierre Bellemare ?<br />La Passion est l’acte physique le plus métaphysique de la Bible, sur lequel repose toute la culture des sociétés de l’Occident chrétien, fondée en partie sur l’idée de culpabilité héritée de ce martyre.<br />Le texte de Charles Péguy met en scène une réflexion lyrique tout à fait opposée à la pensée Saint-Sulpicienne, qui ne s’empare pas de la dimension humaine des événements bibliques. Péguy propose au contraire, de manière étonnante, une narration située entre l’analyse psychologique des sentiments éprouvés par la mère de Jésus et les débats d’une tribune d’avocats cherchant à expliquer, sur un mode quasi juridique et sociologique, cet événement fondateur.<br />Enregistrée par Radio France, dans l’architecture exceptionnelle de la Cathédrale de Périgueux, Frémeaux & Associés présente une interprétation de Pierre Bellemare ouverte à tous, qui valorise la charge émotionnelle du texte dans la diction claire et puissante qu’on lui connaît.<br />En fait, Péguy, dans la voix de Bellemare, semble ramener cet élément culturel dans notre histoire patrimoniale, sublimant ainsi un objet de croyance en un objet de culture. <br /><strong>Patrick Frémeaux</strong> <br /><em>Droits audio : Groupe Frémeaux Colombini SAS en accord avec Radio France.</em></p></p><br><br><p>La Passion, de Charles Péguy, est extraite du Mystère de la charité de Jeanne d\'Arc</p>" "description_short" => "<h3>Lu par PIERRE BELLEMARE</h3>" "link_rewrite" => "la-passion-charles-peguy" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "La Passion - Charles Peguy" "available_now" => null "available_later" => null "delivery_in_stock" => null "delivery_out_stock" => null "new" => "0" "id_product_attribute" => 238 "product_attribute_minimal_quantity" => "1" "id_image" => "803-18886" "legend" => null "manufacturer_name" => null "category_default" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "orderprice" => 25.55 "allow_oosp" => true "category" => "litterature-du-xxeme-siecle-livres-sonores-et-theatre" "category_name" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "link" => "https://preprod.fremeaux.com/index.php?id_product=803&rewrite=la-passion-charles-peguy&controller=product&id_lang=1" "attribute_price" => 0.0 "price_tax_exc" => 25.55 "price_without_reduction" => 33.93935 "price_without_reduction_without_tax" => 25.55 "reduction" => 6.9841 "reduction_without_tax" => 0.0 "specific_prices" => [] "quantity_all_versions" => 10000 "features" => array:3 [ …3] "attachments" => [] "virtual" => 0 "pack" => true "packItems" => [] "nopackprice" => 0 "customization_required" => false "attributes" => array:1 [ …1] "rate" => 5.5 "tax_name" => "TVA FR 5.5%" "ecotax_rate" => 0.0 "classic_pack_price_tax_exc" => 32.17 "is_ap5_bundle" => true "dwf_parent_product" => "1" "dwf_distinctions" => null "dwf_livret" => "<h3>CHARLES PÉGUY La Passion</h3><p align=justify><span class=Soustitre2>la passion </span><span class=Texte><br /><strong>Le mystère de la charité de Jeanne d’Arc <br /></strong></span><span class=Soustitre>CHARLES PÉGUY </span><span class=Texte><br /><strong>Enregistré en la Cathédrale de Périgueux par Pierre Bellemare </strong> <br /><em><br />Matthieu 27/ 33 à 41 </em><br />A midi, il y eut des ténèbres sur la terre jusqu’à trois heures ; et à trois heures, Jésus cria d’une voix forte : “Eloï, Eloï, lema sabachthani”, ce qui signifie : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?”. Certains de ceux qui étaient là disaient en l’entendant : “Voilà qu’il appelle Elie!” Quelqu’un courut, emplit une éponge de vinaigre et, la fixant au bout d’un roseau, il lui présenta à boire en disant: “attendez, voyons si Elie va venir le descendre de là.” Mais poussant un grand cri, Jésus expira. Et le voile du Sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas. Le centurion, qui se tenait devant lui, voyant qu’il avait ainsi expiré, dit : “Vraiment cet homme était fils de Dieu!” Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, et parmi elles Marie de Magdala, la Marie mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, qui le suivaient et le servaient quand il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem. <br /><em>Marc : 15/33 à 41 </em><br />Quand il fut la sixième heure, l’obscurité se fit sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure. Et à la neuvième heure Jésus clama en un grand cri: “Elôï, Elôï, lema sabachthani”, ce qui se traduit : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” Et à la neuvième heure Jésus clama en un grand cri : “Elôï, Elôï, lema sabachthani”, ce qui se traduit : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” Certains des assistants disaient en l’entendant: “Voilà qu’il appelle Elie!” Quelqu’un courut tremper une éponge dans du vinaigre et, l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donnait à boire en disant : “Laissez! que nous voyions si Elie va venir le descendre!” Or Jésus, jetant un grand cri, expira. Et le voile du Sanctuaire se déchira en deux, du haut en bas. Voyant qu’il avait ainsi expiré, le centurion, qui se tenait en face de lui, s’écria: “Vraiment cet homme était fils de Dieu!” Il y avait aussi des femmes qui regardaient à distance, entre autres Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le petit et de Joset, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu’il était en Galilée; beaucoup d’autres encore qui étaient montées avec lui à Jérusalem. <br /><em>Luc : 23/44 à 49 </em><br />Il était environ midi, quand le pays tout entier fut plongé dans l’obscurité, et cela dura jusqu’à trois heures de l’après-midi. Le soleil resta entièrement caché. Le grand rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors Jésus poussa un grand cri : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Après avoir dit ces mots il mourut. En voyant ce qui s´était passé, l’officier romain rendit gloire à Dieu en disant : Aucun doute, cet homme était juste. Après avoir vu ce qui était arrivé, tout le peuple, venu en foule pour assister à ces exécutions, s’en retourna en se frappant la poitrine. Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l´avaient suivi depuis la Galilée, se tenaient à distance pour voir ce qui se passait. <br /><em>Jean : 19/28 à 37 </em><br />Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements, Et ils ont tiré au sort ma tunique. Voilà ce que firent les soldats. Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et, dès ce moment, le disciple la prit chez lui. Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie : J’ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et, baissant la tête, il rendit l’esprit. Dans la crainte que les corps ne restassent sur la croix pendant le sabbat, – car c’était la préparation, et ce jour de sabbat était un grand jour –, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés, et qu’on les enlevât. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec lui. S’étant approchés de Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui rompirent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Ces choses sont arrivées, afin que l’Écriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs l’Écriture dit encore : Ils verront celui qu’ils ont percé. <br /></span><span class=Soustitre2>Charles Péguy </span><span class=Texte><br /><strong>Eléments biographiques </strong><br />Né à Orléans le 5 janvier 1873, Charles Péguy est né dans un milieu très modeste, voire en proie à la précarité. Son père, qui avait souffert cruellement du Siège de Paris, au lendemain de la défaite de 1870, meurt l’année de sa naissance. C’est par sa grand-mère, fabricante d’allumettes, et sa mère, rempailleuse de chaise, que l’enfant est élevé, sans grande tendresse. Il est chétif et son zézaiement lui attire les moqueries du voisinage. Mais loin de se laisser abattre par une telle fatalité, le jeune Charles compense ses manques affectifs par un formidable appétit de travail et une soif d’apprendre. Il devient bientôt un des plus brillants élève de l’école des Turcies, puis du Lycée d’Orléans. Déjà sensible aux idées sociales – issues de ses réflexions sur ses origines et œuvre des “Hussards Noirs” de la République –, il renonce à suivre les cours d’instruction religieuse et à la faible foi de son enfance jugée puérile : il est athée. En 1891, il entre le lycée Lakanal de Sceaux, puis fait son service militaire (à Orléans). A l’issue de ce dernier, il revient à Paris, où il est interne au collège Sainte-Barbe, et suit les cours de Louis le Grand (1893). Enfin, il entre en 1894 à l’École Normale Supérieure. Là il rencontre Lucien Herr, Henri Bergson, Joseph Bédier et Romain Rolland qui sont ses professeurs. Au contact de ces grands intellectuels sa conviction républicaine s’affirme. Il est taraudé par des questionnements mystiques qui trouvent leur réponse dans militantisme révolutionnaire social. En mai 1895, il adhère au parti. En 1897, il se marie – civilement – avec Charlotte Baudoin, et publie – sous un pseudonyme – sa Jeanne d’Arc, dont il fait une figure socialiste, et fonde, rue Cujas, la librairie et les éditions Georges Bellais. <br />Après le relatif échec de cette première maison d’édition, il fonde, en 1900, les “Cahiers de la Quinzaine”. Il compte ainsi mettre une certaine distance entre lui et le parti socialiste qui veille de très près sur la presse militante. De plus en plus littéraire, cette revue qui publie 299 numéros jusque 1914, accueille Romain Rolland, André Suarès, Daniel Halévy, Anatole France, sans oublier Péguy, dont toutes les œuvres y sont publiées. Après 1905, une longue réflexion sur les effets de la déchristianisation le conduit – paradoxalement – à une conversion qui s’achève en 1908… Toutefois Péguy ne demeure pas un converti béat et conserve l’esprit d’une forte critique anti-cléricale ! Fort de ses convictions nationalistes, quoique réserviste, Péguy s’engage volontairement dans le premier conflit mondial. Il meurt le 5 septembre 1914 à la veille de la bataille de la Marne, à la tête de sa compagnie, debout face à l’ennemi, frappé d’une balle en plein front dans la plaine entre Villeroy et Neufmontiers en Seine et Marne. “Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle Mais pourvu que ce fut dans une juste guerre.” C’est par ces vers prophétiques que s’achève l’œuvre du lieutenant Charles Péguy. <br /><em>Jean-YVES PATTE </em><br />© 2006 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS <br /><em>Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle. <br />Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. <br />Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre. <br />Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle. <br />Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles. <br />Couchés dessus le sol, à la face de Dieu. <br />Heureux ceux qui sont morts dans un dernier haut lieu <br />Parmi tout l’appareil des grandes funérailles <br />Heureux ceux qui sont morts car ils sont retournés <br />Dans la première argile et la première terre. <br />Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre <br />Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés. </em><br />Charles PEGUY, <br />“Eve” (extrait) <br />La propre situation de Péguy est exceptionnelle. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, peu importe, mais il n’est pas permis de l’ignorer. Dirai-je combien son style m’exaspère, combien je le trouve fatigant et d’une inutile difficulté à force de redites, de retours, d’emprunts maladroits au langage populaire. Style oratoire ou plutôt verbeux. Pourquoi faut-il que Péguy donne sans cesse l’impression qu’il s’adresse à des lecteurs trop bêtes. Il y perd. Au lieu de se faire comprendre il ennuie et endort. Et pourtant Péguy était un homme clairvoyant et juste. Les questions qu’il pose n’ont pas cessé d’être actuelles et d’une actualité terriblement brûlante. <br /><em>Robert Desnos</em> <br /></span><span class=Source>Avec l’aimable autorisation de Jacques Fraenkel, pour la succession R. Desnos.</span><span class=Texte> <br /><strong><em>La Cathédrale Saint-Front de Périgueux </em></strong><br />Haut lieu de pèlerinage toujours vivant, étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, siège de l’évêque depuis 1669, cette église perpétue le souvenir de saint Front dont les textes datables du 7e au 13e siècle en ont fait l’évangélisateur du Périgord. Sa renommée a participé au développement du bourg médiéval qui a pris le nom de Puy Saint-Front. Connue de toute l’Europe comme un édi­fice remarquable, l’église actuelle est le résultat de plusieurs siècles de constructions. Son aspect d’église romane à coupoles, organisée sur un plan de croix grecque orientée, est le fruit de la reconstruction au 19e siècle de l’édifice du 12e siècle par Paul Abadie, architecte diocésain, élève et disciple de Viollet le Duc. Ce plan spécifique inspiré des martyriums et lieux saints orientaux comme l’église des saints Apôtres de Constantinople (6e siècle) ou Saint-Marc de Venise (fin 11e - début 12e siècle), s’inscrit aussi dans le contexte des églises à file de coupoles du grand sud-ouest comme Saint-Etienne de la cité de Périgueux, Cahors ou Angoulême. <br /><em>Abbé Magimel </em><br /></span><span class=Soustitre>“Péguy, l’athée qui a trouvé Dieu…” </span><span class=Texte><br /><strong>Par Jean-Yves Patte </strong><br />“J’ai horreur de l’éloquence toujours”, proclamait Péguy… et pourtant force est de reconnaître que s’il est un auteur qui maîtrise bien l’éloquence, le gran­diose : c’est Péguy. Desnos d’ailleurs, pourtant son collaborateur et ami aux “Cahier” s’en plaint… Mais il faut l’avouer c’est bien plutôt contre la forme que l’expression véritable. Car la rhétorique, c’est la sclérose de l’expression – déjà Victor Hugo la dénonçait – et qui oserait dire que, chez Péguy l’expression est sclérosée… Alors la forme? Elle est ici toute poétique. Les répétitions, les mouvements emphatiques ne sont qu’une apparence de rhétorique, mais au fond, elle n’est qu’un outil. Ses contemporains ne s’y trompaient guère : “il est le seul écrivain grandiloquent que nous possédions”… Péguy refuse un système de parole qui “tourne en rond” sûr de lui-même, mais in fine ne propose que des images toutes faites, des démonstrations imparables… mais qui sonnent un peu creux, pour rester euphémique. Il n’est pas un homme d’appareil, un répétiteur magnifique mais docile. Il fuit d’ailleurs les idéaux sous haute surveillance – la fameuse rhétorique marxiste imposée – des publications socialistes. C’est pour cela qu’il fonde les “cahiers” en 1900, pour la liberté d’accueillir le doute, l’inquiétude… Pourtant à cette époque son credo est encore loin d’être chrétien : “Tous mes compagnons se sont débarrassés, comme moi, du catholicisme. Les treize et quatorze siècles de christianisme donnés à mes ancêtres, et les onze ou douze années d’instruc­tion religieuse accueillies sincèrement, sont passés sur moi sans laisser de traces.” <br />Mais Péguy est un homme inquiet. Non d’une vague angoisse qui l’étreindrait jusqu’à la suffocation, mais d’une inquiétude constructive. C’est avec fougue qu’il se lance dans le socialisme, comme avec ardeur qu’il se lance dans la cause dreyfusarde (1898). Mais en aucun cas, il ne veut se laisser enfermer. Ses prises de positions déroutent ses contemporains, ses amis, ses collègues. Il est farouchement patriote, ne croit guère en une Internationale chimérique non plus qu’au pacifisme. C’est d’ailleurs dans cet état d’esprit qu’il s’était lancé, en 1897, dans la rédaction d’une Jeanne d’Arc. Cette Jeanne là incarne la France, mais elle est farouchement socialiste. Fille du peuple, elle répond aux aspirations du peuple : la liberté face à l’oppresseur. Il faut bien dire que dans la France amputée de l’Alsace et de la Lorraine, cette figure là, mise à l’honneur par un grand nombre d’auteurs, à de quoi répondre à toutes les questions, les angoisses d’identité nationales qui parcourent toutes les couches de la Société. Les Voix entendues ? L’athée qu’est Péguy à ce moment là balaye la question d’un geste ample : ce sont les voix de la conscience, celle du combat, de la révolte. Farouche sa Jeanne d’Arc est dédiée “ à toutes celles et à tous ceux qui seront morts de leur mort humaine pour l’établissement de la république socialiste universelle ”. Déclaration qui avait trouvé son origine dans nombre d’articles issus des penseurs socialistes : “Elle est des nôtres... Que l’Eglise nous la laisse.” (Lucien Herr, 1890) Puis en 1910, Péguy revient à Jeanne d’Arc, avec la publication du “Mystère de la charité de Jeanne d’Arc”. Mais il y a eu un long entre-temps. Un entre-temps tortueux et lumineux à la fois qui conduit l’athée à une conversion hautement proclamée en 1908. <br />La menace d’une nouvelle guerre franco-germanique, les effets de la déchristianisation radicale – et les effets de la loi se séparation des églises et de l’état en 1905 – font renaître lentement, par un processus intime, Péguy à la Foi. Mais ce serait faire beau jeu des inspirations de Bergson, des lectures de Theillard de Chardin, de la découverte de saint Thomas d’Acquin, de la conscience de tout ce que le socialisme et la mission originelle de l’église ont en commun, en particulier dans l’honneur des plus démunis… Sa rencontre le philosophe chrétien Jacques Maritain – qui collabore aussi aux “Cahiers de la Quinzaine” – et leur amitié est encore décisive dans la conversion de Péguy. C’est ainsi qu’en septembre 1908, Joseph Lotte qui va rendre visite à Péguy prostré chez lui, malade et épuisé, reçoit le premier la bouleversante confidence. “A un certain moment il se releva en s’appuyant sur son coude, les yeux pleins de larmes et dit : “Je ne t’ai pas tout dit... j’ai retrouvé la foi... je suis ca­tholique!”. Dès lors Péguy est affolé de l’état de déchristianisation du monde : “Puisqu’ils n’ont pas la force d’être de la nature, ils croient être de la grâce. Puisqu’ils n’ont pas le courage d’être du monde, ils croient être de Dieu. Puisqu’ils n’ont pas le courage d’être d’un des partis de l’homme, ils croient être du parti de Dieu. Puisqu’ils ne sont pas de l’homme, ils croient être de Dieu. Puisqu’ils n’aiment personne, ils croient aimer Dieu”. Sa mission est de réveiller la Foi qui menace de s’éteindre. Pourtant il ne manque pas de décocher quelques flèches contre une église endormie… ce qui ne manque pas de faire réagir certain cardinaux qui trouvent cet anti-cléricalisme de “bon aloi”. C’est alors, comme le soulignent ses détracteurs, qu’il va commencer “à harasser sa génération”! Fatigue dont de longues années de purgatoire littéraire seront la punition ! <br /></span><span class=Soustitre>Jeanne d’Arc et la Passion </span><span class=Texte><br />Avec le du “Mystère de la charité de Jeanne d’Arc” Péguy revient sur son ancien texte… Mais cette fois il y a tant d’ajouts que la philosophie du texte ne est complètement bouleversée. Les méditations, les prières, tirent l’œuvre vers un drame lyrique. Il transforme son texte en une marche vers Dieu. Au centre se trouve la Passion soufferte par Jésus. Passion terrible. Non seulement dans sa violence, mais aussi dans l’aspect infamant du supplice, dégradant. Par son verbe raboteux, incantatoire, semblant toujours revenir sur lui-même et pourtant toujours différent, Péguy nous fait voir l’inmontrable, le drame de souffrance avec pour pont culminant le cri de douleur et d’angoisse qui s’échappe de la poitrine du crucifié. De ce cri Péguy fait le point de départ de la révélation, tout découle de lui, tout revient à lui. Pour nous rendre encore plus sensible toute cette sauvagerie, Péguy nous place au côtés de Marie, la mère de Jésus impuissante qui vit la mise à mort de son fils, vit cette aberration nécessaire. Et Péguy sait faire sentir la banalité de cette femme qui supporte l’insuportable et ne sait pas encore qu’elle va devenir pour toujours la mère de Dieu. Des mots simples, rocailleux, maladroits viennent à nous dans leur dénuement et nous happent dans la spirale, nous font vivre l’invivable. C’est un drame ordinaire, c’est un récit de colère, c’est un récit qui prend à rebours les visions prophétiques et nous interroge au présent. Tant d’efforts pour que se réveille au cœur de l’homme un reflet de la flamme di­vine. <br /><em>Jean-YVES PATTE </em><br />© 2006 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS <br /></span><span class=Soustitre>Présentation de Pierre Bellemare </span><span class=Texte><br />Je devais avoir aux alentours de vingt ans quand mon beau-frère Pierre Hiegel a enregistré le texte de Charles Peguy consacré à la Passion du Christ. En l’écoutant j’ai, sans doute, eu le choc poétique et culturel le plus fort de ma vie. Apres cette audition, rien n’a plus jamais été pareil. Le temps a passé, l’interprétation de Pierre réalisée en 78 tours devenait microsillon puis CD mais elle gardait sa durée originelle de 35 minutes, due essentiellement aux contraintes techniques de l’enregistrement sur cire par plage de 5 minutes. En relisant “le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc”, d’où est extrait la Passion, j’ai ressenti le désir de lire plus largement le texte original, le CD permettant d’écouter aujourd’hui jusqu’à 75 minutes sans interruption. Je suis depuis quelques années installé en Périgord et l’abbé Magimel m’a fait découvrir la cathédrale de Périgueux. Cette construction romane, en forme de croix grecque, m’a paru propice à la lecture du texte de Péguy et c’est ainsi que cette nouvelle version a vu le jour. Un grand merci à Mr Darcos , maire de Périgueux, qui a bien voulu arrêter la circulation la nuit de l’enregistrement pour éviter un accompagnement intempestif de Mobylette… et merci aux techniciens de France Bleu Périgord qui ont réalisé le disque que vous allez entendre. En compagnie de Marie je vous propose de suivre le chemin fondateur de notre civilisation. <br /><em>Pierre Bellemare </em><br />© 2006 FRÉMEAUX & ASSOCIÉS - GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS <br /><strong>Association JP3M <br />“Jeunes du Périgord pour le 3e millénaire” </strong><br />Objet social : exercer une ac­tivité charitable, éducative, sociale et sanitaire; exercer et promouvoir toutes activités culturelles pour les jeunes afin de favoriser les échanges internationaux. M. Pierre Bellemare aban­donne sa royaltie interprète de ce disque au profit du Père Alain Boudery, Prêtre des Missions Etrangères de Paris (P.E.P. 128 rue du Bac 75007 Paris) présent en Thaïlande. L’argent lui sera remis au profit des enfants du Peuple des Karen, à la frontière entre Birmanie et Thaïlande, présents dans les camps de réfugiés et dans des villages en pleine montagne, à 700 km au nord-ouest de Bangkok. <br /></span><span class=Soustitre>discographie</span><span class=Texte><br /><strong>01.</strong> Si le fils de l’homme… 3’16 <br /><strong>02.</strong> Plus que les deux larrons… 2’43 <br /><strong>03.</strong> Il revoyait l’humble berceau de son enfance 5’02 <br /><strong>04.</strong> Il avait été un bon ouvrier 4’20 <br /><strong>05.</strong> Parce qu’il avait commencé sa mission 3’17 <br /><strong>06. </strong>Voilà ce qu’il avait fait de sa mère 4’27 <br /><strong>07.</strong> Ce qui était curieux… 6’01 <br /><strong>08.</strong> Non seulement elle pleurait 4’13 <br /><strong>09. </strong>Elle pleurait, elle pleurait… 4’08 <br /><strong>10.</strong> Quel dommage 3’18 <br /><strong>11.</strong> Petits enfants, petits tourments 4’29 <br /><strong>12.</strong> Et voilà quelle était la récompense 2’56 <br /><strong>13.</strong> Et lui en lui-même se disait… 4’39 <br /><strong>14. </strong>Les marchands, il comprenait encore 4’29 <br /><strong>15.</strong> Qu’était-ce donc que l’homme ? 3’21 <br /><strong>16.</strong> C’est que le fils de Dieu savait… 3’44 <br /></span><span class=Source><br />Ecouter la passion Le mystère de la charité de Jeanne d’Arc CHARLES PÉGUY (livre audio) © Frémeaux & Associés / Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires et les disquaires, ainsi qu’en VPC. 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Il incarne la douce parodie du méridional hâbleur tout autant qu’il exprime le talent burlesque d’Alphonse Daudet.<br />Par-delà sa force comique, l’œuvre de Daudet témoigne des forces d’unification et de différenciation au sein d’une France en pleine mutation industrielle, rurale et politique au XIXe siècle. Tartarin de Tarascon : roman de la perte d’identité ? C’est le bariolage de Tartarin qui fait rire : vrai faux provençal, bourré de contradictions, sa “férocité bonace” ne fait plus peur. Tartarin de Tarascon ne pouvait être lu que par un compatriote de Daudet.<br />Henri Vilbert a l’accent juste du Midi, ni faussement imitatif, ni résolument régionaliste, celui qu’on entend encore du côté de Beaucaire et de Tarascon. <br /><strong>Alexandre Wong & Claude Colombini-Frémeaux</strong></p>\n <p align="justify"><strong><br /></strong>Enregistrement historique de 1956 pour la Radiodiffusion française.<br /><strong><span style="font-size:xx-small;">Droits : Ina exploité par Groupe Frémeaux Colombini pour La Librairie Sonore.<br /></span></strong><em><span style="font-size:xx-small;">Droits audio : Groupe Frémeaux Colombini</span></em></p>\n <p><br /><br /></p> """ "description_short" => "<h3>LU PAR HENRI VILBERT</h3>" "link_rewrite" => "tartarin-de-tarascon-alphonse-daudet" "meta_description" => null "meta_keywords" => null "meta_title" => null "name" => "Tartarin de Tarascon - Alphonse Daudet" "available_now" => null "available_later" => null "delivery_in_stock" => null "delivery_out_stock" => null "new" => "0" "id_product_attribute" => 245 "product_attribute_minimal_quantity" => "1" "id_image" => "810-18905" "legend" => null "manufacturer_name" => null "category_default" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "orderprice" => 37.87 "allow_oosp" => true "category" => "litterature-du-xxeme-siecle-livres-sonores-et-theatre" "category_name" => "Littérature du XXème siècle - Livres sonores et Théâtre" "link" => "https://preprod.fremeaux.com/index.php?id_product=810&rewrite=tartarin-de-tarascon-alphonse-daudet&controller=product&id_lang=1" "attribute_price" => 0.0 "price_tax_exc" => 37.87 "price_without_reduction" => 50.94595 "price_without_reduction_without_tax" => 48.29 "reduction" => 10.9931 "reduction_without_tax" => 10.42 "specific_prices" => array:19 [ …19] "quantity_all_versions" => 10000 "features" => array:1 [ …1] "attachments" => [] "virtual" => 0 "pack" => true "packItems" => [] "nopackprice" => 0 "customization_required" => false "attributes" => array:1 [ …1] "rate" => 5.5 "tax_name" => "TVA FR 5.5%" "ecotax_rate" => 0.0 "classic_pack_price_tax_exc" => 48.29 "is_ap5_bundle" => true "dwf_parent_product" => "1" "dwf_distinctions" => null "dwf_livret" => """ <h3>TARTARIN DE TARASCON</h3>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Soustitre">TARTARIN DE TARASCON</span><br /><strong>D’ALPHONSE DAUDET</strong></span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte">lu par Henri Vibert<br /><em>ENREGISTREMENT HISTORIQUE DE 1956</em></span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte"><br /><span class="Soustitre">Alphonse Daudet</span></span></p>\r\n <p><span class="Texte">Alphonse Daudet naît à Nîmes le 13 mai 1840. Poursuivant ses études jusqu’à la classe de rhétorique, il devient en 1857 maître d’étude au collège d’Alès, moment de sa vie qu’il relate dans Le Petit Chose avant d’aller rejoindre la même année son frère Ernest à Paris. Commence alors une vie de bohème. En novembre 1859, il entre au Figaro, journal qui va publier quatre ans plus tard la première version de Tartarin de Tarascon : Chapatin tueurs de Lions. Premier retour en Provence pendant l’été 1860 ou 61 qu’il passe avec Mistral. Une grave affection pulmonaire d’origine vénérienne l’oblige à faire un voyage en Algérie en compagnie de son cousin Henri Reynaud, modèle plus que présumé de Tartarin : “dès que j’eus mis le pied sur le pont du Zouave où l’on embarquait notre énorme caisse d’armes, plus Tartarin que Tartarin, je m’imaginai réellement que j’allais exterminer tous les fauves de l’Atlas (Histoire de mes livres, Tartarin de Tarascon)”. Suivent un voyage en Corse de décembre 1862 à mars 1863, puis deux autres séjours en Provence en décembre 1864 et janvier 1866. Barbarin de Tarascon (premier titre donné au feuilleton) paraît dans Le Petit moniteur qui en publie la première partie (décembre 1869), puis dans Le Figaro (du 5 au 19 mars 1870) : “L’insuccès fut absolu. Le Petit moniteur était un journal populaire, et le peuple n’entend rien à l’ironie imprimée qui le déroute, lui fait croire qu’on veut se moquer de lui… [je] portai Tartarin au Figaro où il fut mieux compris des lecteurs… Le secrétaire de rédaction, à cette époque, était Alexandre Duvernois… Par grand hasard j’avais, neuf ans auparavant… rencontré Alexandre Duvernois, alors modeste employé au bureau civil de Milianah… Irrité, révolté par la façon légère dont je parlais de sa chère Algérie, il ne pouvait empêcher la publication de Tartarin, mais s’arrangea pour la morceler en lambeaux intermittents… si bien que ce tout petit roman s’éternisa dans le journal presque autant que Le Juif errant ou Les Trois Mousquetaires… Enfin le livre parut, et réussit assez bien en librairie, malgré l’arôme très local et que tout le monde ne goûte pas (Histoire de mes livres, Tartarin de Tarascon)”. </span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Soustitre">Le colonialisme parisien</span><br />C’est de Paris qu’Alphonse Daudet parle de sa Provence, comme s’il lui fallait prendre du recul pour la voir : “Ce n’est qu’à Paris que Daudet a perçu l’intensité de la chaleur, l’éclat aveuglant de la coloration du Midi. – Resté là-bas disait-il dernièrement, je ne me serais peut-être jamais douté que mes compatriotes avaient de l’accent ! Non seulement de l’accent mais une façon de dire, de comprendre et de manifester qui n’existe que chez eux (Numa Roumestan, appareil critique)”. Parmi ses compatriotes, peut-être, n’aurait-il pas vu avec autant de pénétration leurs ridicules. Tartarin en est le type incarné, autoportrait à peine exagéré du provençal citadin. Daudet s’y reconnaît : “Vous n’avez pas comme nous, la parole compromettante, la poignée de main trop facile, cette chaleur de cœur, ce besoin de plaire, de faire sourire, ces comportements du Midi – toujours au-delà de la pensée – qui nous font dire et faire tout ce que nous ne voudrions pas (En Ballon, Le Soir, 12 septembre 1871)”. Complexe d’infériorité ou de supériorité du méridional, héros balzacien, monté écrire à Paris ? Daudet ressemble au colonisé aux bottes des gens du Nord. Vendu, traître, il leur emprunte leur style de pensée pour se faire accepter d’eux, reniant des origines honteuses. Pas étonnant que les Provençaux lui en aient voulu de les avoir méprisés comme on le fait dans la capitale : “Depuis bientôt quinze ans que j’ai publié les Aventures de Tartarin, Tarascon ne me les a pas encore pardonnées… de toutes les fenêtres, jaillit le même poing irrité, le même flamboiement d’yeux noirs, le même cri de rage vers Paris : Oh ! ce Daudet… si un coup, il descend ici…” (Histoire de mes livres, Tartarin de Tarascon)”. Situation inconfortable pour un homme fortement attaché aux murs, aux lumières du Midi, forcé de se grimer pour qu’on ne se moque pas trop de lui dans le monde des Lettres françaises – “En face de cette féerie passionnée qui me charmait, moi, méridional ; mais que je devinais un peu trop locale, un peu trop simple d’action, je me disais que les Parisiens se lasseraient bientôt de m’entendre parler des cigales (Histoire de mes livres, Froment jeune et Risler aîné)”. Exil mal vécu d’un Tartarin qui ne peut plus rentrer chez lui. En bon romancier naturaliste, Daudet s’empêche de rire joyeusement ; la trilogie des Tartarins (Tartarin de Tarascon, Tartarin sur les Alpes, Port-Tarascon) fait figure d’exception dans son œuvre, n’appartenant ni à l’esthétique réaliste à la mode, ni à la veine autobiographique du Petit Chose : “Dans les brumes de Paris, dans l’éclaboussement de sa boue, de ses tristesses, j’ai peut-être perdu le goût et la faculté de rire ; mais à lire Tartarin, on s’aperçoit qu’il restait en moi un fond de gaîté brusquement épanoui à la belle lumière de là-bas (Histoire de mes livres, Tartarin de Tarascon)”.<br />L’aventure algérienne, dans Tartarin de Tarascon, représenterait un Sud encore plus au sud, façon de déplacer le vrai problème : la colonisation de la Provence par Paris – “Et maintenant, tracez des chemins de fer, plantez des poteaux à télégraphes, chassez la langue provençale des écoles. La Provence vivra éternellement dans Mireille et Calendal (Lettres de mon moulin)”.Le régionalisme de Daudet n’a rien de politique ; simplement, Daudet tendra de plus en plus à croire, après l’écriture de Tartarin de Tarascon, que le milieu géographique agit sur le caractère des peuples jusqu’à forger des races spécifiques ; d’où l’idée d’une influence du soleil sur la formation des mirages dans la tête des Tarasconnais – “Vous verrez ce diable de pays où le soleil transfigure tout, et fait tout plus grand que nature (Tartarin de Tarascon)”. Dans la mouvance d’une remise au goût du jour par Taine de la théorie des climats de Montesquieu, Daudet envisage de créer ses personnages en fonction de leur “déracinement” comme le dira plus tard Barrès – Bourget, à ce sujet, écrit à la parution de Numa Roumestan : “La théorie des races et des milieux est aujourd’hui tellement répandue… que nul ne s’étonne qu’un romancier prenne pour sujet d’une de ses études l’influence d’un climat sur un groupe d’âme (Numa Roumestan, appareil critique)”. Sortis d’un seul et unique carnet de notes intitulé LE MIDI, des personnages comiques (Tartarin) réalistes (Numa Roumestan) et même historiques (Napoléon), portent à Paris, en Algérie – qui, à s’y méprendre, ressemble à Vanves, à Pantin (Tartarin de Tarascon II 7) – le même génie local : “C’est de ce cahier que j’ai tiré Tartarin de Tarascon, Numa Roumestan, et plus récemment Tartarin sur les Alpes. D’autres livres méridionaux y sont en projet… Et même de la grande histoire… : Napoléon, homme du Midi, synthétiser toute la race (préface de Numa Roumestan)”. L’homogénéisation du Sud (du Midi comme de l’Algérie) par l’impérialisme parisien se heurte à l’irréductible différence entre les deux France ; faisant ainsi le portrait de Numa Roumestan et de sa femme : “Opposés d’instinct, d’éducations, de tempéraments, de races, n’ayant la même pensée sur rien, c’était le Nord et le Midi en présence, et sans espoir de fusion possible (Numa Roumestan)”. <br />L’exotisme des romantiques n’était qu’un concentré d’a priori “racistes”. Les gens du Nord pensent l’Orient par la petite lorgnette de leurs fantasmes. Daudet prétend, pour sa part, faire une peinture réaliste du Sud : “Je ne peux pas me rappeler sans sourire le désenchantement que j’ai eu en mettant le pied pour la première fois dans un caravansérail d’Algérie. Ce joli mot de caravansérail, qui traverse, comme un éblouissement, tout l’Orient des Mille et Une Nuits, avait dressé dans mon imagination des enfilades de galeries découpées en ogives (Contes du lundi, Le Caravansérail)”. À ses yeux, pas de différence entre la Provence et l’Orient ; mêmes coutumes ; pourquoi aller chercher très loin le soleil qui se trouve à sa porte : “Midi familial et traditionnel, tenant de l’Orient la fidélité au clan, à la tribu, le goût des plats sucrés et cet inguérissable mépris de la femme (Numa Roumestan)”. Les lions sauvages n’existent pas plus à Tarascon qu’en Algérie : Tartarin comme tous les Provençaux qui habitent les villes le long du Rhône ont été eux aussi domestiqués, colonisés : ils parlent, comme le remarque Daudet dans Numa Roumestan, une sorte de charabia, sorte de français abâtardi qui n’a plus grand chose à voir avec le provençal. Tartarin de Tarascon : roman de la perte d’identité ? C’est le bariolage de Tartarin qui fait rire : vrai faux provençal, bourré de contradictions, sa “férocité bonace” ne fait plus peur. Existe-t-il une Provence qui ne serait pas française ? Daudet veut le croire : “Il y a deux Midis. Le Midi bourgeois, le Midi paysan. L’un est comique, l’autre est splendide. Tartarin et l’Arlésienne sont des échantillons de ces deux Midis si différents (La Doulou)”.<br /><em>Alexandre WONG</em><br />© 2007 Frémeaux & Associés – Groupe Frémeaux Colombini SAS</span></p>\r\n <p align="justify"></p>\r\n <p><span class="Texte"><span class="Soustitre">Henri Vibert<br /></span>Henri Vibert : de son vrai nom Henri Miguely, est né en 1904 et décédé en 1997. Il a fait partie des comédiens précurseurs des séries télévisées, en participant à l’aventure des Cinq dernières minutes, réalisé par Claude Loursais. Cette série télé fut la première série longue, interprétée par des acteurs prestigieux. Elle eut un accueil extrêmement enthousiaste du public à partir de 1958. Il joua également dans la série <em>Le train bleu s’arrête treize fois</em> (1965), d’après le scénario de Boileau-Narcejac –- chaque épisode est rattaché à une gare étape de ce train prestigieux et représente une histoire indépendante. <br /><em>Dans sa filmographie, on trouve notamment :</em> <br /> Picpus de Richard Pottier en 1942, issu de la 1re version cinématographique de l’inspecteur Maigret<br /> Route Napoléon : film de Jean Delannoy en 1953 avec Pierre Fresnay, Claude Laydu, Pierre Génin<br /> La cuisine au beurre de Gilles Grangier en 1963 avec Fernandel, Bourvil, Henri Vilbert, Michel Galabru, Andrex…<br /> Attention, les enfants regardent de Serge Leroy en 1978 avec Alain Delon, Sophie Renoir, Richard…<br /> Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil de Jean Yanne en 1972 avec Jean Yanne, Bernard Blier, Marina <br /> Vlady, Michel Serrault, Daniel Prévost…, il interprète l’homme politique.</span></p>\r\n <p><span class="Texte"><br />Personnage haut en couleur, au verbe facile et à l’exagération constante, Tartarin de Tarascon est devenu un personnage légendaire. Il incarne la douce parodie du méridional hâbleur tout autant qu’il exprime le talent burlesque d’Alphonse Daudet.<br />Par-delà sa force comique, l’œuvre de Daudet témoigne des forces d’unification et de différenciation au sein d’une France en pleine mutation industrielle, rurale et politique au XIXe siècle. <br />Tartarin de Tarascon : roman de la perte d’identité ? C’est le bariolage de Tartarin qui fait rire : vrai faux provençal, bourré de contradictions, sa “férocité bonace” ne fait plus peur. Tartarin de Tarascon ne pouvait être lu que par un compatriote de Daudet. Henri Vibert a l’accent juste du Midi, ni faussement imitatif, ni résolument régionaliste, celui qu’on entend encore du côté de Beaucaire et de Tarascon.<br /><em>Alexandre WONG & Claude COLOMBINI</em></span></p>\r\n <p></p>\r\n <p><span class="Source">Ecouter TARTARIN DE TARASCON d’Aphonse Daudet, lu par Henri Vibert (ENREGISTREMENT HISTORIQUE DE 1956) (livre audio) © Frémeaux & Associés. Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires, dans les fnac et virgin, en VPC chez La librairie sonore, Audio-archives, Livraphone, Lire en tout sens, Livre qui Parle, Mots et Merveilles, Alapage, Amazon, fnac.com, chapitre.com etc.....Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écouté par téléchargement auprès d'Audible (Audio direct - France loisirs) et d'iTunes (iStore d'Apple) et musicaux sur Fnacmusic.com., Virginméga et iTunes.</span></p> """ "dwf_titres" => array:36 [ …36] "unit_price" => "" "price_digital" => 20.9523 "price_cd" => 29.99365 "img_url" => "https://preprod.fremeaux.com/img/p/1/8/9/0/5/18905-home_default.jpg" "cover" => array:9 [ …9] "authors" => [] "performers" => [] "images" => array:1 [ …1] "has_discount" => true "discount_type" => "amount" "discount_percentage" => "-1 099,31%" "discount_percentage_absolute" => "1 099,31%" "discount_amount" => "10,99 €" "discount_amount_to_display" => "-10,99 €" "price_amount" => 39.95285 "regular_price_amount" => 50.94595 "regular_price" => "50,95 €" "discount_to_display" => "10,99 €" "unit_price_full" => "" "show_availability" => false "availability_message" => null "availability_date" => null "availability" => null ] -language: Language {#40} -arrayAccessList: ArrayObject {#792 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false iteratorClass: "ArrayIterator" storage: array:143 [ …143] } -arrayAccessIterator: ArrayIterator {#805 flag::STD_PROP_LIST: false flag::ARRAY_AS_PROPS: false storage: array:143 [ …143] } -methodCacheResults: [] } ]

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